Messages les plus consultés

lundi 31 décembre 2012

Epidémies hivernales


Après la gastro-entérite et la grippe, voici que la France tout entière est gagnée par l'épidémie du "retoquage". Elle a été, il faut bien le dire, foudroyante et on ne dispose pas d'antidote. A peine la décision du Conseil constitutionnel connue, « retoquer » inconnu la veille, à juste titre, est devenue le maître-mot de toute la presse audiovisuelle et de tous les commentateurs politiques de France.

Peut-être l'avez-vous remarqué, mais le vocabulaire politique française se restreint de jour en jour ; on marche tout droit vers une sorte d'économie minimale du lexique, le tout à coup de métaphores bancales et de notoires impropriétés. Si vous connaissez la douzaine de termes à la mode (d'impacter à retoquer en  passant par décliner, paradigme, logiciel, régalien, errements et pérenne), vous pouvez figurer honorablement dans tous les débats du PAF et des dîners en ville.

 Peu importe que vous ne compreniez rien au fond du propos, ce qui est le cas de la plupart de ceux qui se penchent sur la décision du Conseil constitutionnel comme le prouvent leurs commentaires ; elle ne concerne en rien, en effet, le montant prétendument "confiscatoire" de l'impôt et nul ne semble le comprendre car si ces gens-là ne savent ni parler ni écrire, ils ne savent pas non plus compter, comme je l'ai montré dans mon post précédent.

Mais le plus drôle est le numéro des ténors de l'UMP qui, avec un total manque de mémoire, se gausse de l'amateurisme du gouvernement actuel, comme si les propositions de loi étaient rédigées par les ministres et non par les scribes professionnels des ministères qui, pour la plupart, n'ont sans doute pas changé car nous n'en sommes pas encore tout à fait au "spoil system" des États-Unis. Nos braves gugusses de l'UMP qui dénoncent cet "amateurisme" ont sans doute oublié à la fois leur propre bilan (toutes les solutions miracles à nos problèmes leur apparaissent soudain!) et l'identité de la mesure, que le même Conseil constitutionnel (à Sarkozy près) avait pris à l'égard de la taxe carbone, ne les frappe pas.

On se demande pourquoi d'ailleurs notre paysage audiovisuel, qui, du 20 décembre au 3 janvier, met en vacances, comme les écoliers, toutes ses fines lames (étonnez-vous que France-Télévision emploie 11.000 personnes !) et ne nous régale que de seconds ou même troisièmes rôles, de best off et de bêtisiers, ne ferme pas carrément boutique pendant 15 jours, avec la mire voire un écran noir, ce qui serait tellement reposant.

Depuis deux jours le "retoquage" ne suffisant pas, on nous régale de la pseudo-aventure des deux donzelles du Puy-en-Velay qui, ayant renoncé à leurs lentilles et à leurs dentelles, sont allées faire de l'altermondialiste du côté de Nantes. En fait, on nous a pris pour des imbéciles ; alors qu'on feignait de s'interroger sur le sort de ces deux créatures prétendument disparues, on savait parfaitement et depuis longtemps où elles étaient. L'une d'entre elles, bonne fille, avait téléphoné à sa maman pour la mettre au courant de sa situation. On a  alors jeté un voile, non pas pudique mais mercantile, sur ce détail pour avoir un sujet propre à émouvoir les masses téléphages et à faire pleurer Margot. En fait cela a surtout permis aux deux familles qui, au fond, n'étaient pas plus inquiètes que ça d'être interviewées à la radio et de passer à la télé, privilèges qui valent bien de petits mensonges et une feinte émotion.

Les deux donzelles sont saines et sauves et on a meublé les JT ; dès lors qu'importent le chômage, la crise, la Syrie, le Mali et désormais la République Centrafricaine ! Ce ne sont que des pauvres, des Arabes et des nègres après tout !

 

dimanche 30 décembre 2012

Le Conseil constitutionnel "a retoqué" les 75 %.


En cette période de fêtes de fin d'année et d'étiage médiatique, la nouvelle fait les "unes" de la presse écrite et l'ouverture de tous les JT depuis hier. Et partout hélas, sous la même forme : le Conseil constitutionnel a "retoqué" les 75 % chers à François Hollande et qui avaient été la pierre angulaire de sa campagne électorale.

Naturellement tous les journalistes reprennent, sottement et sans examen, cette formule ; aucun n'a, comme toujours, le courage et surtout le professionnalisme de vérifier l'usage de ce verbe quelque peu insolite. S'ils avaient pris cette peine, ils auraient sans doute trouvé autre chose à dire, car le verbe "retoquer" qui, clairement, n'est pas ici dans son second usage, le plus courant et qui est de "frapper à nouveau à la porte" est caractérisé par le Trésor de la langue française comme "argotique, populaire et vieilli" ce qui est assurément peu convenable en la circonstance. Ce dictionnaire, en outre, lui consacre exactement une ligne et quart, avec un exemple de Jules Renard et en précisant que le sens est celui de "refuser à un examen". L'emploi n'est donc pas réellement fautif mais il ne s'impose pas et,en tout cas, est bizarre, surtout quand on le trouve si généralisé. Le suivisme est toutefois chose courante chez les moutons de Panurge de notre presse qui ne jure désormais plus que par "impacter", "régalien" et "pérenne", termes dont nos journalistes ont découvert l'existence et le sens avec une joie enfantine qui réjouit le coeur.

Ce point est annexe par rapport à l'essentiel qui est que le Conseil constitutionnel a jugé anticonstitutionnelle, car attentant, dans sa lettre et non dans son esprit, à l'égalité entre les citoyens, la disposition qui visait à taxer à 75 % les revenus au-delà d'un million d'euros. Là encore, les confusions sont permanentes car, à supposer (ce que je vous souhaite) que vous ayez gagné dans l'année 1 000 100 €, vous ne paierez pas 750,075 € d'impôt à ce titre, mais seulement 75 € puisque le prélèvement supplémentaire ne concerne que ce qui dépasse le million, ce que beaucoup de journalistes ne semblent pas avoir compris non plus, car ils ne comptent pas mieux qu'ils écrivent ou parlent.

Petits détails. Vous savez ce qu'est en France ce Conseil constitutionnel créé par le général De Gaulle en 1959. Il comprend, en dehors des anciens Présidents de la République qui n'y viennent guère (De Gaulle n'y vint jamais et les trois actuels étaient absents lors du vote en cause) des gens pour lesquels on cherche une sinécure sans trop savoir qu'en faire. Pour un Président ou un Premier ministre, il y a là une place pour des proches ou des amis ; c'est le cas d'au moins deux des membres actuels (dont le président), nommés l'un et l'autre par Jacques Chirac en 2007, mais c'est le cas d'à peu près tous les autres aussi.

Leurs compétences en matière de droit constitutionnel sont donc des plus limitées et fort heureusement ils ne font pas le travail. Si j'essaye de me souvenir de quelques éminents juristes qui ont pu y être nommés (cette mode est désormais passée), je ne vois guère que René Cassin, François Luchaire, Georges Vedel et Marcel Waline, ce qui n'est pas beaucoup pour un demi-siècle. Un de mes amis, éminent constitutionnaliste, a rêvé, toute sa vie durant, d'y être nommé et ne la jamais été, comme tant d'autres. Comme on est nommé pour neuf ans, la sinécure est sûre et confortable, même si le traitement n'est que de 6338,88 euros par mois (toujours toujours ces chiffres de l'administration française si admirables de précision jusqu'au moindre cent) avec, en outre, des avantages en nature qui demeurent inconnus pour le commun des mortels, ce qui ne laisse pas d'étonner pour une telle institution !

Il n'y a pas lieu de mettre en cause la décision du Conseil constitutionnel, même si, avec des membres qui ont été tous nommés par la droite (y compris M. Charasse qui a dû oublier qu'il fut socialiste!), il faut bien s'attendre à voir glisser de temps en temps quelques peaux de banane sous les souliers d'une majorité de gauche.

En revanche, serais-je à la place de François Hollande, de Jean-Marc Ayrault et de Moscovici (ce qu'à Dieu ne plaise!) que je virerais immédiatement de Bercy les imbéciles de juristes rédacteurs de la loi qui n'ont même pas été capables de voir dans leur texte une faille si évidente !

jeudi 27 décembre 2012

Otages


Les deux sujets de ce matin du 27 décembre 2012 sur les radios bignoles sont la question des otages du Sahel, suite aux déclarations d'un des dirigeants de l'AQMI qui devait avoir besoin de sous pour le Noël et le moral des troupes et l'Afghanistan, dont nous pensions être débarrassés, mais où nous envisageons de rapatrier les interprètes afghans de nos troupes car, assurément, s'ils restent au pays, ils y subiront le sort qui fut celui des harkis autrefois.

Où est le rapport, allez-vous me dire, lecteur impatient et curieuse lectrice (vous aurez noté le chiasme)?

Il est à la fois dans les otages du Niger et du Mali (et même désormais du Nigéria) et dans les troupes françaises en Afghanistan (laissons de côté les interprètes).

Le point commun aux otages et aux militaires est l'unanime déploration de leur sort alors que les uns et les autres sont allés sur ce terrain lointain et présumé dangereux, sinon de leur propre initiative, du moins avec leur accord. Liquidons d'abord l'aspect militaire.

Le deuxième classe de réserve que je suis (je souligne la rareté de l'espèce dans l'infanterie de marine, corps d'élite dont je suis issu) sait bien que nul n'a été envoyé en Afghanistan contre son gré (rappelons qu'il n'y a désormais plus de service militaire, même si certains rêvent de le rétablir). Non seulement ces séjours lointains sur un terrain d'opérations ne sont pas une punition, mais ils sont, en général, enviés en raison des avantages qu'ils présentent sur toutes sortes de plans (soldes, avancement, carrière, etc.). Il y a bien sûr les risques de blessures voire de mort. Toutefois, non seulement ils sont inhérents à l'état militaire, mais on peut dire, si l'on se place sous l'angle purement professionnel, que les risques n'y sont pas plus grands que dans un certain nombre d'autres métiers.

Le cas des otages est différent.

Vous aurez noté, comme moi, qu'on n'enlève plus de journalistes comme ce fut un moment la mode, la captivité étant devenue dans cette branche la principale voie de promotion rapide. La déploration unanime, dont ces enlèvements faisaient l'objet dans tous les médias, n’était, au fond, que le masque de l’auto-exaltation de ce métier qu’on présente toujours comme aussi glorieux que dangereux, mais dont la presse française donne, au quotidien, une si pitoyable image. Les journalistes sont,, sans doute aussi, devenus prudents comme le montrent les événements de Syrie qu'ils "couvrent" plutôt depuis le Liban et la Turquie. Après tout nos Rouletabilles, comme le grand Lucien Bodard, n’ont qu’à faire leurs reportages « de terrain » depuis le bar du Hilton à Beyrouth ou à Istamboul. Qu’ont-ils à aller chercher dans des villages paumés à la rencontre de populations dont ils ignorent tout et dont ils ne connaissent pas la langue? Ce faisant, ils me font penser à certains chercheurs français en sciences humaines et sociales qui, par une analyse du même ordre, faisaient venir à Paris leurs témoins du fond du Sud pour les interroge à loisir sur le Boulevard Saint-Michel ou à la Contrescarpe !

Rappelons à cet égard d'un mot, la situation professionnelle des principaux otages qui sont, sauf erreur, pour le Sahel, au nombre de sept.

AQMI détient quatre employés du groupe nucléaire français Areva et de son sous-traitant Satom, enlevés le 16 septembre 2010 à Arlit, dans le Nord du Niger, et deux géologues Philippe Verdon et Serge Lazarevic, capturés le 24 novembre 2011 dans le nord du Mali. Tout cela sent donc furieusement l'uranium ! Un septième otage a été enlevé le 20 novembre dans l'ouest du Mali par un autre groupe islamiste armé, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest, le MUJAO. Un autre Français, travaillant pour l'entreprise Vergnet (société, spécialisée dans l'eau et les énergies renouvelables), a été enlevé le 19 décembre 2012, dans le nord du Nigeria, par le groupe islamiste Ansaru qui lié aux extrémistes islamistes nigérians de Boko Haram.

Tous ces otages étaient donc en Afrique pour des raisons professionnelles, employés par des firmes connues et, faut-il l'ajouter, avec des salaires très importants qui sont en général trois fois ce qu'ils percevraient ailleurs. Le métier d'"expat." est en effet très rémunérateur, même sans prendre en compte les embrouilles fiscales, et il est, de ce fait, très recherché par un certain nombre de salariés.

Le cas de l'otage capturé au Nigéria est assurément le plus intéressant, car il permet une comparaison avec ce qui se passe dans des Sociétés étrangères, essentiellement anglaises ou américaines, qui emploient des expatriés dans cette région avec des risques d'enlèvements plus grands encore, car cette petite industrie est très pratiquée dans cette zone. Ces sociétés ASSURENT  en effet leur personnel contre ce risque par le biais d'autres sociétés, en relation avec des compagnies d'assurances qui, en cas d'enlèvement, prennent en charge toutes les négociations avec les ravisseurs, en vue de la libération des otages, et payent les rançons, agissant comme une compagnie d'assurances pour n'importe quel type de dégâts ou de désagréments.

On se demande donc pourquoi Areva ou Satom ne pratiquent pas le même système et pourquoi, quand il s'agit de Français, on s'en remet à l'État lui-même en donnant ainsi à un problème crapuleux une dimension politique. Bien entendu, la France, en dépit de ses dénégations, paiera pour obtenir la libération de ces otages, que ce soit en espèces sonnantes et trébuchantes ou en armes, ce qui est probablement le cas le plus souvent, mais qui permet d'affirmer haut et fort, jésuitiquement, qu'on n'a pas payé de rançon.

Naturellement ces questions ne sont jamais évoquées dans notre presse ; on nous présente en revanche, avec une émotion touchante, les familles des victimes sans aborder le fond du problème et en entretenant un flou absolu aussi bien sur les véritables revendications des ravisseurs que sur les réponses de l'État, le tout au nom de la sauvegarde des otages. Quant aux sociétés en cause et aux raisons qui ont conduit les expatriés à se rendre dans ces pays, le silence radio et télé est de rigueur.

 

 

 

mercredi 26 décembre 2012

Le temps des des bests off et des troisièmes couteaux


Quand je pense qu'on ne cesse de nous bassiner avec les vacances des enseignants, alors que ceux qui se livrent à cet exercice passent leur temps, pour la plupart, à regarder la télévision et à écouter la radio, j'en reste baba.

En particulier, dans le cas de France Télévision et plus spécialement de France 2, je reste confondu devant la noria incessante des présentateurs qui, dès que les périodes de vacances approchent et, a fortiori, durant ces dernières, surgissent soudain du néant médiatique, pour nous présenter les journaux télévisés et, comme toujours, y introduire, pour dix secondes, des présentateurs, tout aussi inconnus, eux-mêmes spécialistes des ours des Pyrénées ou des otages du Nigéria.

Faut-il rappeler, une fois de plus, à Messieurs Hollande, Ayrault, Moscovici et Cahuzac qui désespèrent d'arriver à faire des économies, que France Télévision réunit, dit-on, 11 000 employés et regroupe un nombre de sociétés que la Cour des comptes ne parvient même pas à compter, mais que les spécialistes estiment proche de la cinquantaine. Si on cherche à faire des économies, leur lieu d'application est facile à trouver, d'autant que ce métier consiste, lorsqu'on n'est pas à la cafétéria, au bistrot ou en vacances, à lire les dépêches de l'AFP ou à donner la parole à une foultitude de collaborateurs hautement spécialisés qui le feront à leur tour à votre place.

Cela dit, il n'en est pas différemment sur les trois "radios-bignoles" de notre beau pays, RMC, Europe et RTL, qui se disputent férocement le titre de première radio de France, à grands coups d'interviews bidons d'auditeurs débiles qui sont, en fait, chargés; d'abord et surtout, de vanter les mérites de la radio sur laquelle ils causent et de cirer les pompes de l'analphabète qui les interviewe. Tout le monde sait cela et je n'insiste pas.

Le pire est que nous sommes entrés, avec la proximité de Noël et du Jour de l'an, dans la phase où tous les grands professionnels qui officient durant l'année disparaissent de l'antenne au profit de deuxièmes ou de troisièmes couteaux qui d'ailleurs, comment dit dans ce milieu, « font le job » avec autant d'absence de talent et de compétences que les titulaires, mais introduisent un peu de changement.

Dans mon zapping du matin, je me suis amusé à constater que, sur Europe 1, l'inévitable Monsieur Elkabbach (sans doute déjà à la Mamounia, épuisé qu'il était par son immense interview de François Hollande) était remplacé par je ne sais, que Monsieur Toussaint, Madame Polony et tous les autres avaient disparu tout aussi bien. On avait feint de laisser les clefs à Monsieur Cabrol; qui, sans doute, redoutait la pluie qu'il annonçait lui-même.

Naturellement on nous a servi un des bests off de Nicolas Canteloup (même régime pour tout la semaine au moins) et Madame Julie a toutefois eu l'honnêteté, inattendue mais subreptice, d'enregistrer (depuis Courchevel ou Ibiza) que c'était "presque du direct" ! On prend vraiment les auditeurs pour des cons, ce qui, est, après tout, logique et normal puisque ce sont des cons !

Sur RTL, cette période d'étiage radiophonique avait conduit à inviter, une fois de plus, Monsieur Michel-Édouard Leclerc dont la binette est une réclame vivante pour les poissonneries de ses établissements. Je pense que la plupart des journalistes se servent à l'oeil chez Leclerc, vu la fréquence de ses apparitions et la nature de son discours. Il consiste essentiellement à répéter quatre ou cinq fois le nom de sa boutique, à faire état de son humanisme mercantile (il se pose toujours en bienfaiteur de l'humanité tout en soulignant sottement ses succès commerciaux), et à mêler, en parts égales, dans ses propos, les fautes de français, les trivialités ou grossièretés (pour faire peuple!) et les expressions techniques (du genre « faire le job » « le flux l'emporte sur les marges »).

Inutile de préciser pour les pauvres couillons d'auditeurs de ces radios-bignoles que tout cela est en boite et que ces braves prétendus journalistes sont en fait à la neige ou sur les plages tropicales !

dimanche 23 décembre 2012

Usbek en Italie

En ouvrant, par hasard, mon Courrier international (que je lis, en général et en diagonale, avec quinze jours de retard), je tombe, dans le numéro 1155 (du 20-12 au 2-1), en page 19, sur un article intitulé "J'ai épousé mon lave-linge" d'Ermanno Cavazzoni, professeur d'esthétique à l'université de Bologne. Quel honneur pour un modeste Persan de voir ses conseils (gratuits comme toujours) suivis par cet illustre universitaire italien. Du coup je vous refourgue mon post qui date du 8 novembre 2012.

"Mariage gay : épousez donc votre lave-linge !
 
Le pire de tout, en ce moment, est le ramassis d'imbécillités qu'on entend à propos du mariage homosexuel, comme si c'était là, sinon le seul du moins, le principal problème, d'un Etat que son propre Premier Ministre a déclaré "sans le sou", il y a cinq ans, avant d'augmenter lui-même de 500 milliards de $ la dette publique, suite à cet accès incongru de sincérité.
 
Le mariage homosexuel est un sujet que j'ai, à peu près, réussi à éviter jusqu'à présent dans mes posts.
 
Petit échantillonnage d'âneries que j'ai entendues ici ou là, la plus monumentale étant le lien qu'on veut établir, y compris dans la loi, entre le mariage homosexuel et la présence d'enfants au sein de couples de ce genre, alors que la nature exclut par définition une telle hypothèse, en tout cas par les voies de la nature.
 
Le texte de la loi, avant débat, est à peu près le suivant : Le mariage est contracté par deux personnes de sexes différents ou de même sexe. Jusque là rien à dire. La suite est plus étonnante : De la possibilité de se marier, découle, pour les couples homosexuels, le droit d'adopter ensemble un enfant.
La logique d'un tel raisonnement m'échappe totalement. Le mariage rendrait-il la procréation obligatoire ?
Je suis personnellement indifférent sur la question du mariage qui ne concerne que les deux intéressé(e)s. N'importe qui devrait pouvoir "épouser" n'importe qui et je dirais même, quitte à choquer un peu, n'importe quoi : son chat , son chien (Caligula avait bien fait son cheval consul !), son armoire normande ou son lave-linge.
 
En revanche, je suis, tout à fait, définitivement et irrévocablement hostile, à l'entrée d'enfants, par quelque voie que ce soit, dans les couples homosexuels.
 
"Pourquoi?" allez-vous me dire ?
En tout cas, je ne le suis en rien pour les raisons que j'entends sans cesse avancer partout, en particulier par les psychologues dont la prolifération et la prolixité (oserais-je la "prolifixité" ?) est une des plaies de la France actuelle, car nous en produisons, chaque année, autant que tous les autres Etats d'Europe réunis. Je regrette que le rapport Gallois n'en ait pas envisagé l'exportation systématique dans le reste du monde pour réduire, par là, si l'on trouve des clients, le déficit de notre commerce extérieur.
À propos du prétendu risque qu'un enfant adopté par un couple homosexuel ne devienne, à son tour, homosexuel, le plus simple bon sens conduit à noter que les homosexuels sont, toujours et partout, issus de couples hétérosexuels. Il peut effectivement difficilement en être autrement, vu la très faible fécondité des couples homosexuels. Vous connaissez bien sûr la vieille blague selon laquelle les homosexuels constituent, dans la nature, la seule espèce qui se multiplie dans se reproduire. Pitié! Pas sur la tête!
 
L'approche la plus courante contre ou pour la présence d'enfants (adoptés ou arrivés là par d'autres voies) est donc d'ordre psychologique et on ne manque pas de convoquer, à ce propos, une meute de psychologues, de "psycho-machin" et/ou de "pédo-trucologues". Non! "Pédo-trucologues" n'est pas une faute d'orthographe pour "pédé-trucologue" même si l'étymon grec "païs" (= enfant) est présent dans les deux cas.
Ce point de vue "psychocentriste" est évidemment inepte ; j'ai entendu, pour la première fois, il y a un jour ou deux, dans la bouche d'un non-spécialiste plein de bon sens, la remarque la plus pertinente qui est que les problèmes que ne mauquera hélas pas d'avoir un enfant présent dans un couple homosexuel sont d'ordre social et non pas psychologique.
Imaginez donc un instant la situation, puis l'avenir d'un tel enfant dans une école de Marseille-Nord, de Vénissieux ou du 93, le jour où ses deux papas viendront le chercher à la sortie de l'école. Il est clair que la vie scolaire et la vie tout court de cet enfant deviendront, dès lors un enfer, sans arrêt ponctuées d'apostrophes du genre "pédé", "fils de pédé", etc.! Vous aurez sans doute noté, comme moi, que l'exclusion sociale (pour des causes infiniment plus futiles) est la principale, pour ne pas dire la seule, cause des suicides d'écolier(e)s!
C'est la raison pour laquelle je suis, tout à fait et définitivement, hostile à l'entrée d'enfants dans les couples homosexuels, alors que je suis totalement indifférent (et même, si l'on veut, favorable) à leur mariage. Un enfant n'est pas un jouet, ni un animal de compagnie ni même une bagnole!
Si un couple homo veut s'occuper d'enfants, sans pouvoir en faire ni en adopter, il ne manque pas d'associations qui oeuvrent dans ce domaine pour le Tiers Monde ; ils peuvent y collaborer ou du moins les soutenir, en individualisant même leur aide et, par là, en correspondant même régulièrement avec leur petit(e) protégé(e)".

samedi 22 décembre 2012

D'Evian (1962) à Alger (2012) : amnistie et amnésie


Petits mystères du paysage audiovisuel français.

 Comment se fait-il que la première interview de François Hollande, à peine arrivé d'Alger, ait eu lieu chez Jean-Pierre Elkabbach, le vendredi 21 décembre au matin, à 8 heures 18, en vidéo et à la radio sur Europe1?

 L'affaire peut avoir de multiples détentes.

Europe1 passait plutôt pour favorable à Nicolas Sarkozy ; d'aucuns l'avaient même baptisée "Radio Sarko" et JPE en était la figure emblématique. Serait-ce l'alliance forte de RMC, le rival majeur, via BFM avec les médias du "grand capital" qui est en cause ?

Par ailleurs, l'interview a été accordée à Jean-Pierre Elkabbach et elle a eu une durée double du quart d'heure habituel des interviews matinales de ce journaliste ; ce format inattendu a conduit d'ailleurs à faire passer à la trappe la pauvre Natacha Polony qui, normalement, occupe l'espace entre l'interview d'Elkabbach et la "revue de presque" de Nicolas Canteloup. La chose est d'autant plus surprenante que, même si je ne suis pas un auditeur très fidèle de cette station, je crois que la chose n'avait pas été annoncée. Notre Président a sans doute jugé la durée "normale" insuffisante, pour le bonheur de Natacha qui a pu faire la grasse matinée !

Dernière petite curiosité (prélude discret au retard prévu de l'âge de la retraite), la reconduite d'Elkabbach au-delà de sa 75e année (son anniversaire était en septembre, sauf erreur de ma part) ; d'aucuns prétendent que son maintien s'expliquerait par le fait que, sans avoir jamais été proche de la nouvelle majorité, on pouvait compter sur lui pour ne pas trop mettre de poil à gratter dans les interviews qu'il serait amené à faire. Il a d'ailleurs donné, dans cet interview du président, un bon exemple de sa méthode comme de son ralliement.

Si j'ai pu entendre puis voir l'intégralité des déclarations du Président de la République lors de cette interview sur Europe 1, je n'ai pas réussi à trouver dans la presse l'intégralité de son discours. J'ai le sentiment que, comme toujours, il y a fait preuve de beaucoup de nuances et de prudences, soulignant l'utilité conjointe de cette intervention pour la France comme pour l'Algérie, puisqu'elle permettait enfin de sortir de cinquante années de relations compliquées et d'ouvrir une nouvelle page.

Chacun y a eu son "paquet", mais pas forcément celui qu'il attendait ni sous la forme espérée. Les uns ont été déçus de pas y trouver la « repentance » souhaitée tandis que d'autres considéraient que la reconnaissance des « souffrances » causée par la colonisation au peuple algérien était un point « positif » pour les uns mais regrettable pour les autres. François Hollande juge avoir, par là même, rétabli un « socle de vérité » car « rien ne se construit sur des dissimulations, dans l’oubli ou le déni ».

Trente ans de PS vous préparent mieux que tout à des tels exercices rhétoriques, François Hollande reste, dans la diplomatie comme ailleurs, l'homme de la synthèse et du rassemblement ; la prochaine épreuve du genre sera avec le MEDEF et les syndicats et elle sera plus rude à n'en pas douter.

Il a donc dit à peu près tout ce qu'il fallait dire pour apporter quelques satisfactions à la plupart des Algériens, sans amener de trop violentes réactions du côté français, sauf bien entendu au Front National.

Petit excursus de ma part, avant d'en venir à ce qui m'a conduit, en fait, à écrire ce post et à l'intituler " D'Evian (1962) à Alger (2012) : amnistie et amnésie".

Sur le Mali, il me semble que les positions de notre Président (cf mes posts "Honni soit qui Mali pense!") se sont, considérablement et fort heureusement, radoucies ; j'ai cru comprendre que la France, qui n'interviendrait d'ailleurs jamais seule ni directement, ne contribuerait qu'au rapprochement "politique" et, au pire, à la simple "formation" des troupes ouest-africaines, sans jamais agir de façon plus direct. Cela me paraît plus prudent qu'un certain nombre de ses propos antérieurs, même si cela n'empêchera pas les invectives anticolonialistes!

Ce qui me paraît le plus étonnant, c'est que, dans toute cette affaire de "mémoire" (puisque le mot revient de temps en temps), nul ne prend pas en compte, même de façon allusive, ce qui avait été pourtant, avec beaucoup de sagesse et de prudence, prévu dans le texte même des Accords d'Évian, comme on avait, avec tout autant de raison, prévu, une dizaine d'années plus tôt, à Addis-Abeba, le principe de l'intangibilité des frontières de l'Afrique des Indépendances. Il me semble que le texte d'Evian mérite d'être cité intégralement pour la partie, brève mais essentielle, qui est intitulée « des droits et libertés des personnes et leurs garanties ».

Le voici :
"Des droits et libertés des personnes et de leurs garanties. Dispositions communes

Nul ne pourra faire l'objet de mesures de police ou de justice, de sanctions disciplinaires ou d'une discrimination quelconque en raison:

- d'opinions émises à l'occasion des événements survenus en Algérie avant le jour du scrutin d'autodétermination;
- d'actes commis à l'occasion des mêmes événements avant le jour de la proclamation du cessez-le-feu.
- Aucun Algérien ne pourra être contraint de quitter le territoire algérien ni empêché d'en sortir."


 

jeudi 20 décembre 2012

Histoire marseillaise



Le bruit du rachat du groupe Hersant par Bernard Tapie a couru sur les ondes depuis hier et suscité nombre de commentaires parisiens. Sans être particulièrement compétent en la matière, mais connaissant les lieux, je crois que la plupart de ces commentateurs n'ont rien compris au film.

Comme on le sait, les élections municipales arrivent et Jean-Claude Gaudin, qui  voudrait pourtant bien, hésite, vu son âge, à solliciter un quatrième mandat des électeurs marseillais. Or, la situation locale a beaucoup changé dans les derniers temps.

Renaud Muselier, battu aux législatives et porteur de quelques casseroles, directes ou indirectes, a ostensiblement marqué son éloignement des affaires phocéennes, en se faisant mauricien, pour des raisons dans tout indique qu'elles sont plutôt fiscales. Il est vrai qu'il avait déjà des connexions avec Maurice où par des investssements immobiliers somme toute modestes (500.000 $), on peut se faire, fiscalement, citoyen mauricien. Il était d'ailleurs depuis longtemps proche de cette filière, essentiellement grâce au beau-frère de notre ex-ministre des finances et actuelle Directrice du FMI, Madame Lagarde.

J.N. Guerini, l'inébranlable président du Conseil général et autre candidats possible, a suffisamment d'affaires sur le dos actuellement pour ne pas pouvoir songer sérieusement à charger davantage la barque par une candidature à la mairie.

La voie est donc relativement libre pour un outsider et Bernard Tapie, qui s'est toujours trouvé bien dans le milieu marseillais, se verrait bien faire un retour depuis la Belgique dans cette ville.

Les choses sont d'autant plus favorables que s'il n'y a pas de favori ni même de candidat sérieux pour la mairie; par ailleurs, depuis le départ de Pape Diouf, les affaires de l'OM ne vont pas très bien. Les conflits internes sont légion ; ils se sont marqués en particulier par le départ de Deschamps et la contestation locale très forte du staff et surtout du président actuel V. Labrune ; tout cela s'ajoute au manifeste désir de Madame Louis-Dreyfus de se débarrasser de ce sparadrap aussi encombrant que coûteux.

Tout semble donc, entre la mairie et le stade-vélodrome, offrir les meilleures conditions pour un retour providentiel de Nanar sur la scène phocéenne.
 
La connexion entre les opérations municipales et footbalistiques pourrait parfaitement être assumée par le quotidien local la Provence, dont il se rendrait propriétaire, si la négociation avec le groupe Hersant va à son terme et aboutit. La matérielle est assurée par les centaines de millions touchés de l'État dans la négociation finale autour d'Adidas et du CL et on peut compter, dans la suite, à la fois sur les subventions à la presse locale (qui ne vit que de cela) et sur les revenus annexes voire clandestins du football, qu'il ne faut pas négliger, sans compter le fait que, via l'OM, à Marseille, on peut toujours compter, dans une campagne électorale municipale, sur les dizaines de milliers de supporters qu'il peut apporter.

Qu'est-ce qu'on dit à Usbek & Co Consulting, Messieurs les commentateurs de la presse parisienne ?

mercredi 19 décembre 2012

Le paradis d'Outre-Quiévrain.


 
Je vais d'emblée vous livrer un scoop que nul ne connaît encore mais qui demain fera là une de toute la presse française.

Michel Blanc vient de rejoindre Gérard Depardieu en Belgique;  ils vont enfin pouvoir légaliser une union demeurée secrète et qui s'était commencée au cours du tournage du film "Tenue de soirée" que vous connaissez sans doute.

Comment mieux joindre l'utile à l'agréable, pour l'un comme pour l'autre, même si les revenus de Michel Blanc ne sont sans doute pas à la hauteur de ceux de son futur conjoint. Je ne doute pas d'ailleurs que Gégé, par la prudence qu'on lui connaît, n'ait acquis que pour la frime et les apparences l'immonde bicoque qu'on nous a montrée partout et qu'il ne se soit offert, en plus et en douce (il y avait longtemps que j'avais délaissé mon cher zeugma !), une demeure plus digne de ses goûts et de son compte en banque.

Mais il y a mieux encore pour le happy few. Imaginez une jeune femme richissime et accablée par le système fiscal français, qui décide de gagner, à son tour, la Belgique ; en passant je vous informe qu'il y a , dit-on, autant de Belges qui gagnent d'autres cieux que de Français qui viennent en Belgique, ce qui n'est pas, évidemment le cas de Monaco. Notre Cresa (féminin normal de Cresus) y est rejointe par sa compagne ; elles pourront enfin légaliser leur union outre-Quiévrain par un vrai mariage mais, mieux encore, eles vont s'y offrir le luxe, tout à fait légal là-bas, d'une procréation médicalement assistée (une des spécialités belges avec le Manneken Piss, le chocolat et les moules-frites) ce qui leur permettra, enfin, de se donner une héritière ou un héritier à leurs biens désormais à l'abri du fisc français. Que peut-on rêver de mieux?

Naturellement me direz-vous, au plat pays, il y a aussi les Belges, mais ils ne sont pas ce qu'on dit et il ne faut pas croire tout ce qu'a pu en dire Coluche et tout ce que prétendent à leur propos les raconteurs hexagonaux de blagues de comptoir..

Que Michel Blanc et Gérard Depardieu soient indulgents à mon endroit et qu'en songeant à leur bonheur futur, ils n'aillent pas me traîner devant les tribunaux, même belges ; j'ai déjà ma claque !

De toute façon je vais me gagner le coeur des Belges en révélant que Jules César fut le premier à raconter des histoires sur les Belges quand il écrit :
"Toute la  Gaule est divisée en trois parties, dont l'une est habitée par Belges. Les Belges sont les plus braves de tous ces peuples, parce qu'ils restent tout à fait étrangers à la politesse et à la civilisation de la province romaine, et que les marchands, allant rarement chez eux, ne leur portent point ce qui contribue à énerver le courage."

La cervoise ?

mardi 18 décembre 2012

La mort en libre service

Il me semble qu'on a fait, autrefois, la chasse à des articles qui avaient été publiés sur Internet, plus ou moins sous des titres du genre « Suicide : mode d'emploi » ; ils indiquaient des recettes et des moyens relativement simples, discrets et commodes pour mettre un terme à sa vie et, comme disait le poète, « sortir de la vie ainsi que d'un banquet.». Mon logiciel de dictée avait écrit "ainsi que de la banque", ce qui pourrait en effet être le cas !

A l'occasion du dernier rapport sur l'euthanasie, en date d'aujourd'hui même, et qui; heureux hasard, a été confié à un médecin ("Vous êtes orfèvre Monsieur Josse") et qui me paraît un leurre politico-médiatique de plus, on nous ressort les argumentaires éculés qu'on entend depuis des années.

Ils ont deux sources majeures.

Soit une médecine, à la fois conservatrice, hypocrite mais surtout mercantile ; elle est en fait plus désireuse de prolonger, aussi longtemps que possible, la vie de patients qui constituent, il faut bien le dire une rente sûre et commode, que d'éviter les risques qui pourraient être liés à des utilisations, plus ou moins perverses, de l'euthanasie.

Soit l'église, même si elle-même me paraît avoir mis pas mal d'eau dans son vin de messe, plus que ses sectateurs les plus rétrogrades en tout cas. J'ai assisté récemment à un office religieux, lors des obsèques religieuses d'un de mes amis lors qui s'était pourtant suicidé ; outre le fait que la célébration était manifestement religieuse, les propos qui y ont été tenus par l'officiant étaient fort loin de condamner la voie que le défunt avait choisie pour quitter cette vallée de larmes.

L'argumentaire, le plus commun et le plus faible à mes yeux, est évidemment celui de l'utilisation perverse qui pourrait être fait de la mise à disposition du public de moyens commodes, efficaces et indolores de quitter cette existence, ce qui ne concerne pas que des vieillards malades et ou gagas. "Eu - Thanasie" vient du grec "eu" (en gros "bien") et "thanatos" ( = mort"), c'est donc le "bien mourir" et il n'y a là nulle référence à la maladie ni à la souffrance!

En vertu de ce même principe de l'éventualité d'une utilisation détournée voire perverse, on devrait absolument et en priorité, interdire la construction des immeubles de plus d'un étage, la fabrication des automobiles et des trains, sans parler des ponts et de l'indispensable comblement des abîmes de toute nature qui peuvent permettre de s'y précipiter.

Tout cela est évidemment idiot et ne masque, assez maladroitement d'ailleurs, que le jeu, de plus en plus incertain d'une église en perte de vitesse et un mercantilisme médical auquel les agonies prolongées permettent de remplir ses hôpitaux et ses hospices de vieillard. Il suffit d'ailleurs de voir que, dans l'histoire économique récente, l'investissement majeur est devenu, après les laveries automatiques d'autrefois et les plus récents containers, les maisons de retraite, puisque bientôt, on imposera, la main sur le coeur et la voix chevrotante d'émotion, aux petits-enfants qui survivent à peine , l'entretien coûteux de leur grands-parents égrotants et gagas.

Je ne vois pas de quel droit une minorité, avec des argumentaires aussi fallacieux que stupides, peut continuer à refuser à quiconque le droit de quitter ce monde sans imposer à ses proches des modalités de suicide compliquées, difficiles, douloureuses pour les intéressé(e)s et traumatisantes pour les autres.

Pourquoi ne pas permettre enfin à celles et ceux qui le désirent, en bonne santé ou malades, de quitter la vie, après avoir organisé, avec leurs amis, leurs proches et leurs familles, une fête du style de celle que permettent des associations comme "Exit" qui, en Suisse, assurent, si on le choisit, une fin de vie simple, efficace voire festive !

N'est-ce pas là l'exercice suprême et ultime d'une liberté et d'un libre arbitre qu'on prétend nous reconnaître sur nombre d'autres plans dont on ne soucie guère, où ils ne nous apportent que fort peu et dont, en réalité, on nous prive, la plupart du temps, par diverses ruses politiques et/ou moralisantes?

dimanche 16 décembre 2012

Du Sénégal au Luxembourg.


Ce titre, un peu énigmatique, évoque en fait la biographie de Rama Yade qui , venue en France, de son Sénégal natal à 11 ans (rassurez-vous, elle n'y était pas née dans une famille de "banabana" de Dakar  et quoique musulmane avait fréquenté l'école catholique) s'est vue contrainte, à la suite de ces échecs électoraux, de rejoindre le Luxembourg (le jardin et le palais du même nom, siège du Sénat ; n'allez pas croire à d'autres raisons et comparer son parcours à celui de notre Gégé qui vient de lancer à la face de notre Premier Ministre son passeport et sa carte vitale.

Le hasard a fait que ce matin, au cours de mon zapping radiophonique (particulièrement nul le dimanche où y règnent en maîtres absolus les bricoleurs, les jardiniers et les fondus du vroum-vroum), je suis tombé sur un débat sur ce pauvre Gérard Depardieu, qui opposait Rama Yade à Olivier Duhamel.

Elle ne doit pas avoir perdu tous ses espoirs électoraux car elle a dans toute cette affaire pris des positions exclusivement politiques, assez maladroites et contradictoires d'ailleurs, ce qui explique peut-être ses récents insuccès. Tout en essayant de faire la publicité de je ne sais quelle association qu'elle dirige et anime bien évidemment, elle y a dit, d'une phrase à l'autre, le blanc et le noir. Quasiment dans la même seconde, elle a marqué le désespoir de jeunes qui n'ont pourtant "aucune ambition entrepreneuriale", avant de dénoncer, dans la phrase suivante, la condition funeste de ces jeunes entrepreneurs. Bref, le tout était à l'avenant et sans intérêt ni cohérence.

L'entendre m'a fait simplement me souvenir qu'elle était revenue au Sénat où elle exerce, depuis dix ans pile (vous verrez l'intérêt de la date dans la suite), les fonctions d'administrateur.

Ce détail de sa biographie me fait penser à nouveau à cette haute assemblée qui est sans la moindre utilité et dont la suppression serait une façon commode, rapide et efficace, d'économiser des dizaines de milliards, puisque nous avons récemment appris que la "caisse noire" de cette institution s'élevait à 1,3 milliards et que les coûts de fonctionnement de cette assemblée étaient inconnus puisque la Cour des Comptes n'a pas le droit d'y mettre son nez. Les rémunérations sont, à qualification égale, de 30 à 50 % plus élevées que dans la fonction publique "ordinaire" et le fonctionnaire du Sénat le mieux payé perçoit davantage que le Premier Ministre ou le Président de la République !

Pas de couplet social SVP! Fermer le Sénat n'est pas fermer Arcelor-Mittal ; tout le monde sera payé jusqu'au bout et fort bien et ça ne coûtera rien puisqu'il faut entretenir tout ce beau monde usque ad mortem !

Bref cela m'a amené à regarder un peu ce qui concerne le personnel du Sénat et je permets  de vous donner ici une liste des rémunérations que vous pouvez, sans la moindre difficulté, trouver n'importe où.

Comme souvent Médiapart avait levé le lièvre et, en avril 2011, avait signalé les dépenses en personnel du cabinet du président du Sénat, alors Gérard Larcher, qui avait augmenté de 26 % entre 2007 et 2010, avec des salaires qui allaient jusqu'à plus de 19 000 € par mois. Interrogé le président du Sénat avait indiqué qu'il n'avait aucun commentaire à faire. On s'en doutait un peu, mais on doit se souvenir, à sa décharge, qu'il y avait en 2012 une élection où allait se jouer en particulier la présidence du Sénat.

Bref, je vous la fais courte !
Les agents du Sénat ont des salaires ainsi qui s'établissent entre 3000 € par mois la première année (pour le petit peuple qui s'occupe du nettoyage, de l'accueil, etc.). Après dix ans, on passe à 4000 euros et en fin de carrière à 6250 euros. Les couloirs doivent être bien balayés mais je ne serais pas étonné que ce soit par une entreprise spécialisée!

Une secrétaire de direction perçoit 3500 € par mois la première année et 7170 € en fin de carrière.

Un administrateur-adjoint du Sénat débute à 4080 € par mois pour passer à 5420 € par mois après 10 ans de carrière et finir à 8500 € par mois.

Quant à la pauvre Rama Yade, qui est sans doute, on l'espère pour elle, administrateur  et non adjointe (elle est entrée dans le corps en 2002), le salaire mensuel, qui était de 5000 € la première année, serait de 7920 € par mois après 10 ans de carrière, le salaire final s'élevant à 13 330 € par mois.

Somme toute, c'est plutôt mieux que d'être député, d'autant que les tâches sont légères avec onze semaines de congés annuels, c'est-à-dire, en réalité, quatre mois puisque le Sénat est déjà au repos entre juin et octobre.

On a vu dans une affaire récente que le personnel du Sénat avait une prime de 4000 € par mois pour le chauffage ; on peut raisonnablement espérer que cette prime est au moins doublée pour les administrateurs d'origine africaine qui doivent être davantage sensibles au froid que leurs collègues caucasiens.

vendredi 14 décembre 2012

Les vraies causes du départ de Depardieu


Depuis deux ou trois jours, avant que tombent les dernières feuilles du marronnier de l'exil fiscal, il n'est bruit de la mise en vente par Gérard Depardieu de son hôtel particulier de la rue du Cherche Midi, dans le sixième arrondissement parisien, dont l'acteur avait largement caché l'existence.

Les mauvaises langues (et il n'en manque pas) rapprochent naturellement cette décision de son exil soudain vers la riante Belgique ; on comprend mieux la décision qu'il a de se séparer définitivement de cette superbe demeure de 1800 m², en plein cœur de Paris, depuis qu'on a pu voir l'immonde bicoque qu'il a acquise en Belgique.  Cette sinistre masure (fût-elle ornée, sur une partie de sa toiture, de panneaux solaires qui ne doivent guère s'user dans cette belle région) est située sur le coin d'une rue minable et le tout pue à plein nez le coron. Après tout Gégé en revient-il, par là, au bon temps de Germinal, faute de pouvoir retrouver celui des valseuses !

A mon avis, vu ses nouvelles fréquentations, il a dû avoir vent du désir de l'Emir du Qatar d'acquérir un pied-à-terre à Paris ; connaissant les penchants qu'on prête à Gérard Depardieu, on se doute que l'idée de vendre 50 millions d'euros un bien immobilier qu'il a acquis pour quatre, il y a une quinzaine d'années, on comprend qu'une telle opération le tente. Quant à l'émir; c'est à peine le prix de l'achat d'un footballeur et nul doute que l'hôtel de Chambon lui causera moins de problèmes et lui apportera plus de satisfaction. Peut-être pourrait-on lui suggérer d'y loger Zlatan Ibrahimovitch et à sa famille qui sont un peu difficiles dans leur choix d'un logis.

A ce propos, certains racontent que l'acquisition de ce monument historique est le résultat d'une confusion, car lorsqu'il a fait l'affaire, Gérard Depardieu, peu au fait de la géographie historique parisienne et que le notaire n'avait pas soumis à l'alcotest, avait compris qu'il s'agissait non pas de l'hôtel de Chambon mais de l'hôtel de jambon ! Comme il avait alors une petite faim, on comprend la suite.

J'ai entendu un journaliste, défenseur de notre Obélix (ils sont rares et il faut d'autant plus les écouter) que Gérard Depardieu voulait surtout vendre cet hôtel car, dans la petite partie dont il se sert, l'une des pièces comporte une immense photo de son fils disparu. Il ne pourrait plus, dit-on, en supporter la vue et ce serait là une raison de la mise en vente de son hôtel. Très émouvant ; en tout cas plus que la fuite devant le percepteur !

Toutefois, comme la demeure de 1800 m² comporte une trentaine de pièces, on aurait peut-être pu lui suggérer, avant d'en venir à la présente extrémité, d'en occuper une autre partie ou même, à défaut, s'il demeure très attaché à celle qu'il occupe, de faire retirer la photo de son fils pour l'installer ailleurs. Mais Gérard Depardieu, comme tous les grands artistes, a parfois de ces distractions qui finissent par lui coûter cher ou... lui rapporter gros.

jeudi 13 décembre 2012

Télé-évangélisme à la française


Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais avec le nouveau gouvernement et, plus récemment, l'arrivée du froid, le style télé-évangéliste est en train de s'installer en permanence dans nos médias audiovisuels.

Nos journalistes délaissent désormais les crimes et les enlèvements, soit qu'ils ne fassent plus recette, soit qu'ils deviennent plus rares en cette saison (la funèbre comptabilité du match Marseille-Corse des assassinats est en train de se ralentir) au profit de la peinture de la misère humaine et des moyens d'y remédier.

Un ou deux exemples pour expliquer et justifier ce point de vue.

Le gouvernement met-il en place, comme hier, un système qui consiste à jumeler, dans une entreprise petite ou moyenne, un jeune embauché et un senior (pas un vieux!) qu'on décide de ne pas virer vu son âge pour bénéficier de la mesure ; on nous illustre aussitôt la chose, dont le principe est pourtant des plus simples, par un couple de travailleurs en bleu de travail (espérons que ce ne sont pas des comédiens recrutés pour le tournage) comme on illustre le manque de travailleurs du bâtiment par le spectacle attractif d'une petite bande d'ouvriers caucasiens casqués, aussi actifs que joyeux ; je crains, pour le coup, qu'on ait dû recruter pour la circonstance des acteurs "français de souche", car, pour avoir vu, ces derniers temps, divers chantiers de construction ou de travaux publics, je n'y ai guère entendu parler que l'arabe.

Autre cas vu la veille, en cette période de téléthon, on nous montre aussi une jeune institutrice (pardon, professeur des écoles vu son âge) en fauteuil roulant, tout en précisant, au passage, que son état nécessite, dans la classe, la présence d'une autre enseignante ou, en tout cas, d'une aide qui soit en mesure de l'assister dans tous les cas où la chose se révèle nécessaire.

Le SDF redevenant à la mode avec le retour du froid, on nous présente un sujet sur un vigneron, de je ne sais où, qui accueille, loge, nourrit et emploie un jeune SDF qui a eu la chance de figurer dans un précédent reportage. Et chaque jour deux ou trois sujets de la même farine!

Deux remarques adjacentes.

Les "journalistes", payés par milliers à France-Télévision à faire je ne sais quoi, quand on voit leurs prestations (lire durant quelques secondes par jour des dépêches d'agence), versent des larmes de crocodiles sur la misère, alors qu'ils pourraient simplement, pour commencer, renoncer au profit des pauvres à leurs injustifiés et scandaleux avantages fiscaux

À propos des SDF et du soin qu'on prend à les recueillir dans la rue sans même savoir où les mettra, on m'accordera (et ce n'est pas Marius qui me contredira dans son amour de la langue française !) que le terme "maraude" (en usage pour désigner les patrouilles qu'on fait le soir pour recueillir, s'ils en sont d'accord, les SDF qui couchent dans la rue), non seulement est parfaitement impropre, mais est carrément insultant puisque "marauder" signifie "voler" et non pas simplement recueillir.

Tout cela me fait penser à ces journaux politiquement engagés qui, au milieu des informations banales, présentaient toujours quelques faits, anecdotiques mais édifiants, qui illustraient leur ligne politique et éditoriale générale. Je me souviens ainsi d'un article de Témoignages (journal du parti communiste réunionnais) dont le titre était « Le chien d'un métropolitain mord un travailleur créole », comme aussi ces anecdotes qu'on trouvait, dans les belles années du PCF, dans l'Humanité ; on y narrait comment une pauvre vieille dame, non seulement avait acheté deux vignettes de soutien au PCF, mais avait offert le café et des petits gâteaux aux vaillants militants qui étaient venus placer leur marchandise.

Comme toujours, nous sommes très en retard par rapport aux Américains que nous ne cessons d'imiter. Les vrais télévangélistes de la télé américaine offrent eux le spectacle de miracles à la commande et "en live". Mais rassurez-vous, nous y viendrons !

mercredi 12 décembre 2012

On ne vous a pas tout dit sur l'affaire DSK!


Je ne vous referai pas ici pas le coup des Fabulous Troubadours et de leur immortel refrain « On nous ment… » ; je l'ai utilisé trop récemment pour en user à nouveau, mais je pense que, dans cette affaire comme dans bien d'autres, il faut d'abord laisser l'initiative aux mots avant de prétendre examiner les faits.

Bien entendu, un vain peuple interprète "DSK" comme un sigle signifiant Dominique Strauss-Kahn, homme politique français, ancien directeur du FMI et ex-futur Président de la République qui a défrayé, depuis un an et demi la chronique hexagonale par ses aventures sexuelles.

On oublie toutefois, trop facilement, que ce même sigle DSK a, en allemand, une signification toute autre sur laquelle on devrait s'interroger, en cette période d'ouverture de la chasse à l'évadé fiscal : Devisenschutzkommando = Détachement pour la mise en sûreté des devises. Comment sortir dix millions de $ au nez et à la barbe des gabelous ?

On oublie aussi facilement que DSK, dans notre belle région de Picardie, désigne un groupe amienois d'ultra death Metal, "Disruption of Soul & Kind" (DSK) qui vient de signer chez Manitou / Thundering et dont le premier album "From Birth" sortira bientôt. DSK est-il déjà reconverti en DSK, cette seconde naissance ayant inspiré le prochain album ? ?

Faut-il rappeler enfin que Madame la mère de DSK était née Fellus, ce qui mérite d'être souligné, doublement si l'on peut dire.

Les spéculations vont bon train sur la somme que serait contraint de verser DSK à Madame Diallo ; chacun y va de son chiffre, entre 5 et 10 millions de dollars, en oubliant un peu trop facilement un certain nombre de détails.

L'un d'entre eux est que Monsieur Strauss-Kahn, qui est un homme sérieux, a affirmé, dès le départ, qu'il n'y aurait pas d'arrangement avec Nafissatou Diallo et qu'il ne lui verserait pas un centime. Je sais bien les paroles volent, mais chez un homme de son poids, j'en doute un peu.

Permettez-moi de vous livrer à la fois une petite réflexion de ma part.

Chacun s'interroge sur ce que cet arrangement implique comme versement de la part de Monsieur Strauss-Kahn à Mme Diallo, mais tout le monde oublie la possibilité du cas de figure inverse qui est, à mon avis, le bon mais qu'on ignore vu la clause de confidentialité. Ne serait-ce pas le vrai car il se concilie à la fois avec les moyens pécuniaires de Mme Diallo, clairement modestes mais qui, elle-même, n'a pas perdu au change avec un an et demi de vacances payées au Sofitel et la déclaration, liminaire et solennelle, de Monsieur Strauss-Kahn sur le refus de tout arrangement de sa part.
 
Magnanime, DSK s'est-il laissé fléchir ? L'arrangement a-t-il été conclu sur la base d'un versement symbolique et secret de la part de Madame Diallo à Monsieur Strauss-Kahn? Cette hypothèse que nul n'envisage est pourtant la plus vraisemblable et bien malin qui pourrait la réfuter!

Réfléchissez-y et vous verrez que très probablement Madame Diallo devra, au terme de cette procédure, verser le dollar symbolique à Monsieur Strauss-Kahn pour les fâcheuses atteintes à sa moralité et à son honorabilité qui ont pu résulter de cette lamentable affaire.

mardi 11 décembre 2012

Les rescapés de la loi Pécresse


Si je compte bien, je me suis mis à "bloguer" en 2006, sur le blog du Nouvelobs.com et je n'ai guère cessé depuis. J'ai donc dû écrire environ deux mille textes, ce qui, pour une moyenne d'une page et demie, fait, à la louche, trois mille pages, donc une masse considérable. Disposant pour le moment d'un peu de temps, je me suis mis à relire certains de ces textes et en particulier, pour ce qui concerne deux domaines que je connais un peu mieux que les autres, le CNRS et la recherche d'une part, les universités d'autre part; j'ai tiré des textes sur le CNRS un livre de 200 pages, dont je ne sais pas encore ce que je ferai ; quant aux universités, j'en suis au stade de la relecture cursive des textes que j'ai pu produire, car on commence enfin à prendre conscience de la vaste imposture qu'est la loi Pécresse sur la prétendue autonomie des universités, étrange dénomination qui n'existe d'ailleurs pas!

Ce matin, par hasard, j'ai retrouvé deux figures dont je me suis beaucoup moqué à l'époque (vers 2006-2008) car les stratégies de carrière qu'ils avaient adoptées étaient parfaitement claires : les "leaders" étudiants du moment, Julie Coudry et Bruno (Landau)-Julliard. Honneur aux dames ! Je commence donc par Julie Coudry.

Comme je l'ai un peu perdue de vue, je me suis reporté à son article de Wikipédia dont pour la rédaction est des plus subtilement calculées :

"En 2007, elle milite pour que l'insertion professionnelle des étudiants devienne une mission des universités. En juillet 2007, le gouvernement inscrit dans la loi LRU cette nouvelle mission. Elle demande ensuite à Valérie Pécresse et au gouvernement d'attribuer aux universités les moyens financiers nécessaires pour la mettre en place.

Le 4 mai 2008, au terme de son mandat et après avoir passé cinq ans à la tête de la Confédération étudiante, devenue une organisation étudiante représentative, Julie Coudry ne se représente pas à sa propre succession.

Elle crée en 2008 avec Laurent Bérail une structure, appelée La Manu, destinée à améliorer les relations entre les étudiants et les entreprises soutenue par de grandes entreprises, l'Etat et des universités. Cette structure a disparu en 2011, en raison, selon ses fondateurs, du désengagement financier de l'Etat".

Commençons par le plus innocent : "au terme de son mandat [...] Julie Coudry ne se représente pas à sa propre succession." La présentation sans être tout à fait mensongère est pour le moins biaisée ; Julie Coudry n'a pas du tout quitté son mandat de sa propre volonté, mais tout simplement parce qu'ayant atteint 28 ans, elle n'était plus considérée légalement comme étudiante et ne pouvait donc en aucun cas se représenter.

Plus curieux est son attitude et son rôle dans la préparation et le vote de la loi LRU dans l'été 2007. : "Elle [Julie Coudry] milite pour que l'insertion professionnelle des étudiants devienne une mission des universités. En juillet 2007, le gouvernement inscrit dans la loi LRU cette nouvelle mission. Elle demande ensuite à Valérie Pécresse et au gouvernement d'attribuer aux universités les moyens financiers nécessaires pour la mettre en place".

Tout cela tient du miracle, car elle va être la première bénéficiaire de cette disposition qu'elle a elle-même sollicitée, si opportunément prise par la ministre, un peu comme les présidents d'universités qui, eux aussi, s'étaient montré si accommodants ; en effet, Julie Coudry crée, aussitôt, dès 2008, "une structure, appelée La Manu, destinée à améliorer les relations entre les étudiants et les entreprises soutenue par de grandes entreprises, l'Etat et des universités.". Le hasard fait décidément bien les choses.

Hélas! Trois fois hélas ! On lit avec douleur la suite : "Cette structure [La manu] a disparu en 2011, en raison, selon ses fondateurs, du désengagement financier de l'Etat".  L'engagement initial n'est donc pas repris par le successeur de Madame Pécresse (et la boucle estudiantine se referme tandis que se ménage ma transition puisqu'il s'agit du maire du Puy L. Wauquiez qui a succédé à la mairie de cette ville à Maman Landau la mère de Bruno Julliard-Landau !).

Un épisode de plus dans les mystères de la loi Pécresse.

Rien de tel avec les succès de Bruno Landau-Julliard qui a fait une carrière fulgurante puisqu'il est passé en quatre ans de l'UNEF (où il était lui-aussi l'innocente victime de la limite d'âge) au cabinet ministériel. A peine avait-t-il quitté l'UNEF qu'il lève un premier masque, celui de l'apolitisme, en étant inscrit d'emblée sur les listes électorales du PS pour le conseil de Paris. Avec, semble-t-il, la faveur du maire de Paris, il y a été mis en position éligible ; élu, il est aussitôt choisi comme adjoint pour assurer la matérielle. Le voilà d'emblée aussi, la même année, Secrétaire à l'éducation du Parti socialiste.  Il jette un second masque, un peu transparent aussi, en faisant son coming-out et, depuis juin 2012, il se retrouve conseiller auprès du ministre de l'Éducation nationale.

Bravo l'artiste! A faire pâlir de jalousie la pauvre Julie !

A propos, je pense que vous avez noté aussi avec satisfaction que Jacques Chérèque, dont la carrière professionnelle avait été très brève avant son entrée dans le syndicalisme, a été nommé, à son terme, Inspecteur général à la satisfaction (également) générale! Je rappelle que n'importe qui peut être nommé inspecteur général (Mitterrand avait même nommé sa secrétaire!), ce qui est une promotion fort agréable puisqu'elle ne suppose aucune condition préalable et surtout assure une rémunération confortable pour une activité modeste!