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jeudi 31 mai 2012

Charity business : le point sur Haïti

Roberson Alphonse ( ralphonse@lenouvelliste.com), journaliste au quotidien haïtien, le  Nouvelliste, a consacré à la reconstruction de la région d'Haïti dévastée par le terrible tremblement de terre du 12 janvier 2010, un article dont le contenu, très informé, se fonde sur un rapport du "Centre global pour le développement" (CGD) intitulé "Haïti : où est allé l'argent ?".
Ce rapport constitue (mais je n'en parle ici qu'à travers l'article d'A.Roberson que vous pouvez d'ailleurs lire dans le site du Nouvelliste, fort bien fait et aisément accessible) une terrible, mais prévisible, mise en cause de ce qui s'est passé là-bas depuis la catastrophe.
Quelques brefs extraits de son article en vous invitant à aller le lire dans le site du Nouvelliste.
" Quelques grandes ONG internationales ont produit des rapports annuels et publié des informations financières avec des décalages. Sur 196 ONG [ certains en ont compté jusqu'à mille !], seules huit ont publié des rapports d'activités, a révélé le "Disaster Accountability Project", cité par le CGD. Cet intérêt accordé aux ONG et aux contractants privés est dû au rôle important qu'ils joueront encore pendant un certain temps en Haïti où l'Etat est faible, a indiqué le CGD, soulignant que quelque 3 milliards de dollars ont été alloués à des ONG dans le cadre des opérations humanitaires.
L'USAID (Agence américaine de développement international) n'est pas parmi les bons élèves. Sur requête du Center for economic and policy research, l'USAID a publié en avril 2012 les noms des entreprises haïtiennes traitées en parents pauvres. Seulement 1 %, soit 9, 45 millions sur 1 milliard de dollars a été accordé à des firmes locales, alors que l'USAID a consacré 75 % de cette enveloppe pour donner des contrats ayant fait des vagues à des contractants privés, à l'intérieur du "Beltway", c'est-à-dire Washington DC, Maryland ou Virginia, selon le rapport du CGD. Chemonic International Inc, Lakeshore Engineering Services Inc, Development Alternativ Inc. PAE Governement services Inc. Management Services, Contingency Response Service LLC, Perini Management Services SRI, CEEPCO Contracting LLC, American Institute..., sont parmi les plus gros contractants privés recensés dans ce rapport sur le chemin de l'argent qui met en lumière les faiblesses de l'Etat haïtien, confronté à un problème : les donateurs sont peu enclins à décaisser.
Deux ans après le séisme, les donateurs tardent à concrétiser les promesses faites en évoquant l'existence d'un système d'accointance, de passe-droit, de corruption et d'inefficience du gouvernement haïtien. « Jusqu'ici, les capacités du gouvernement ne seront jamais renforcées si les donateurs continuent de contourner les institutions locales en faveur des ONG », a prévenu le rapport du CGD. Prompt à mettre en lumière l'effet pervers de cette politique, le CGD a recommandé la transparence au gouvernement haïtien pour un « rétablissement de sa crédibilité ». « Les appels d'offres du gouvernement haïtien doivent le plus souvent possible se faire sur une base compétitive, de façon à s'assurer l'obtention des services tout en construisant ses propres capacités à long terme », a indiqué ce rapport qui invite les donateurs à participer à cet effort dont les résultats seront perceptibles sur des décennies et non des années.
Cependant, au regard de ce rapport, la loi d'urgence de 18 mois votée à la fin du quinquennat de René Préval a été bénéfique aux firmes internationales ayant les moyens de se payer des lobbyistes bien « souchés », proches des donateurs et des faiseurs de décisions d'allocation de fonds dans la reconstruction d'Haïti.
Depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010, quelque 6 milliards de dollars ont été débloqués pour Haïti, un pays de 10 millions d'habitants. Selon les chiffres communiqués, plus de 3 milliards de dollars ont été donnés à des ONG pour réaliser des opérations humanitaires, de relèvement et de reconstruction. Les Etats-Unis ont dépensé plus de 2 milliards de dollars et promis plus de 3 milliards dans les efforts de relèvement et de reconstruction. Alors que les résultats ne sont toujours pas au rendez-vous, la fenêtre d'attention sur Haïti est entrebâillée. Fermée, selon les sceptiques qui zappent et se souviennent des ballets de nos amis, de nos tuteurs, des flambeurs de frics ou des relations publiques, d'un avocat cinq étoiles comme Bill Clinton, disparu des radars...Tout comme les résultats que l'on cherche pour les milliards dépensés...".
La suite demain car je suis déjà long!

mardi 29 mai 2012

"Lagarde ne meurt pas mais se rend"

Ce titre, un peu sibyllin au départ, verra son sens s'éclairer dans la suite ; peut-être celui que j'ai écarté ( "Titine au Niger") eût-il été préférable ?

Mme Christine Lagarde, qui, dans un mouvement inverse du parcours de son prédécesseur, avait fort opportunément quitté son ministère pour le FMI, ce qui avait évité qu'on s'intéressât de trop près à quelques affaires, retrouve aujourd'hui la vedette dans les médias par une déclaration inattendue à propos de la Grèce qui rapproche cet Etat du Niger!

Je ne dirais qu'un mot de la Grèce sur laquelle on dit tout de même beaucoup de sottises, car j'ai déjà écrit quelques blogs à propos de cet État dont l'un s'intitulait, me semble-t-il, "La Grèce : mythe de Sisyphe ou tonneau des Danaïdes". Si la Grèce a été le dixième Etat-membre à adhérer à la Communauté européenne en 1981, cette adhésion a été acquise au terme d'un processus d'une vingtaine d'années, car on savait parfaitement déjà que la Grèce était très loin de présenter un état économique susceptible d'être aisément compatible avec le fonctionnement qu'on envisageait pour l'Europe, ce dont les politiques se souciaient fort peu. Ne pourrait-on leur réclamer des comptes?

En Grèce même, cette adhésion à l'Europe fut loin de faire l'unanimité ; on sait comment la Grèce, au su et au vu de tous, paya des centaines de millions la savante falsification de ses comptes publics! Toutefois, les fonds de la politique agricole commune et les "paquets Delors" emportèrent les réticences par les masses d'argent qu'elles firent se déverser sur le pays, avant qu'elles filent pour une bonne part vers la Suisse et les paradis fiscaux. Ces largesses, aussi folles qu'incontrôlées, ont sans doute contribué à faire passer la gauche grecque d'une opposition vigoureuse à la communauté européenne a une approbation quasi totale.

Toutefois mon propos hellénique se situe ailleurs et il prend quelque peu le contre-pied de ce que dit Mme Lagarde à propos de la fiscalité grecque qu'elle semble mal connaître. Contrairement à ce qu'elle affirme, en effet, les impôts représentent une partie non négligeable du budget grec (les prélèvements fiscaux constituent à peu près 40% du PIB), surtout du fait que, pour toute la fonction publique grecque, le recouvrement de l'impôt ne pose pas problème puisqu'il s'opère à la source ! Le désastre financier tient donc surtout à l'énormité des remboursements d'intérêts de la dette, même si l'on ne peut nier, par ailleurs, que sur bien des plans le système administratif grec laisse à désirer.

Toutefois ce qui est le plus inattendu dans cette affaire est le rapprochement avec le Niger dont on se demande ce qu'il vient faire dans cette galère.

Cette référence ne tient, à mon sens, qu'au seul fait que l'Afrique a été pour la directrice générale du FMI une expérience nouvelle quoiqu'indispensable. Mme Lagarde s'est rendue à Niamey en décembre 2011 pour une mission officielle et, selon ses dires, elle serait même allée (et je la cite) " dans un petit village du Niger".

Je doute un peu de l'escapade dans le désert pour la visite d'un "petit village", surtout pour une raison que je vous donnerai dans la suite, mais aussi sur un plan plus général. Je vois mal le gouvernement du Niger, vu la situation locale actuelle et les grands risques d'attentats, laisser la directrice générale du FMI, dont tout le monde connaît la présence à Niamey, aller se promener dans le désert pour y visiter ce petit village! J'en suis d'autant plus convaincu que je suis allé moi-même au Niger fin septembre 2011 et que j'ai pu voir quelles précautions sont prises en pareil cas, pour le plus menu fretin.

Toutefois mon scepticisme se fonde sur un autre détail qu'elle mentionne dans son intervention. Je cite exactement : "Je pense plus aux petits enfants d'une école d'un petit village du Niger qui ont classe deux heures par jour, en partageant une chaise à trois."

Je veux bien croire à l'affaire des deux heures par jour si Mme Lagarde a visité une classe où régnait le système de la double, voire de la triple vacation (le même maître, dans la journée, fait deux voire trois classes). Pas la peine, chère Madame Lagarde, d'aller au fond du Niger, au risque de vous faire enlever ou assassiner puisque c'est là une grande idée de vos amis et voisins de la Banque mondiale, qui siègent tout près de vous au bord du Potomac !

Au reste, ce n'est pas très grave car tout le monde sait qu'on n'apprend pas grand chose dans ce genre d'école (et, au fait dans quelle langue ? Avez -vous parlé avec les maîtres dans l'école de ce petit village ? En français ? En zarma ? En haoussa ?).

En revanche, je ne crois pas un instant que les élèves nigériens d'un "petit village" soient " assis à trois sur une chaise" pour la simple et bonne raison que, dans les classes d'un petit village du Niger, IL N'Y A JAMAIS DE CHAISES !  Si vous dites vrai, la seule hypothèse qu'on puisse faire et qui en la circonstance, n'est pas impossible, est que la veille (en ville et non dans un village) en prévision de la visite de la grande dame blanche, on ait récupéré, ici ou là, quelques chaises pour l'éblouir de ce luxe pédagogique inouï. Une telle pratique est assez courante, en pareil cas, pour qu'on puisse envisager qu'elle ait eu lieu.

En revanche dans les classes du Niger que j'ai pu voir, je n'ai vu que des bancs ou des tables-bancs antiques où les élèves étaient assis à trois ou quatre au lieu de deux, mais la pratique la plus courante, de très loin, est que les élèves soient assis PAR TERRE et écrivent soit par terre aussi, soit en prenant appui sur le dos de l'élève assis devant.

Il a paru sans doute de bon ton à Madame Lagarde de faire cette référence à l'Afrique pour faire état de sa connaissance des terrains du Sud mais, faite à propos de la Grèce, elle ne me paraît pas très opportune . Elle l'a reconnu elle-même dans la suite ("La garde ne meurt pas mais se rend à l'évidence") et à ce seul égard.

Pour moi, je déplore surtout qu'elle soit si manifestement fausse.

lundi 28 mai 2012

Dosière à Bercy !

Je signalais, dans un précédent blog et un peu en passant, que René Dosière, spécialiste incontesté des finances de l'État français comme de celles de ses collectivités locales (il est de très loin le meilleur spécialiste de ces divers domaines sur lesquels il a d'ailleurs beaucoup écrit), s'était vu, contre toute attente, refuser l'investiture par le parti socialiste, auquel il était apparenté et avec lequel il entretient, semble-t-il, de bonnes relations après en avoir été le député durant plusieurs législatures. Il a, par une discrétion, qui l'honore, refusé, ce matin, de s'expliquer trop précisément sur ce point, mais on pouvait comprendre que l'explication était plus régionale que nationale (l'Aisne serait-elle un petit Marseille ?).

J'ai entendu René Dosière, tout à fait par hasard mais avec la plus vive satisfaction, interviewé sur RMC ce matin même par le remplaçant de l'illustre Bourdin. Il ne vous aura pas échappé que ce lundi de Pentecôte, et souvent quelques jours qui précèdent et vraisemblablement quelques jours qui suivront (miracles permanents de la RTT en ce joli mois de mai si riches en ponts) sont des périodes de congés pour les ténors de notre paysage audiovisuel. Je pense qu'ils ne se soucieront au plus vite, s'ils ne l'ont pas déjà fait, de verser cette journée de salaire, fort copieuse sans doute, au service (une Agence de plus!) qui s'occupe de recueillir les fonds de solidarité pour les vieillards et les handicapés.

C'est évidemment lui qu'il aurait fallu nommer à Bercy (mais il me paraît plutôt aubryste) puisque, depuis des années, son souci majeur est de débusquer le gaspillage des fonds d'État, tant au niveau national que régional, et qu'il a, de tous ces dossiers, une parfaite connaissance dans le moindre de leurs recoins.

On aurait même pu sans doute penser à lui bien avant, dans le cadre de la fameuse "Réforme Générale des Politiques Publiques" (feue la RGPP), chère aux précédents gouvernements mais dont on n'a guère vu les résultats, dans notre situation globale, puisque les restrictions nationales ont été, le plus souvent, annulées par des dépenses supplémentaires au plan local.

Toutefois, vu les relations un peu tumultueuses que René Dosière entretenait avec l'Élysée, c'était une hypothèse qui avait peu de chances d'être retenue. On se souvient en effet que c'est lui qui débusqua, autrefois, la fameuse affaire de la carte de crédit de Cécile Sarkozy, même s'il s'était montré un défenseur de l'augmentation du salaire du président de la République, à condition toutefois que cette augmentation s'accompagnât d'une véritable clarification des dépenses de l'Élysée.

On vient de découvrir, grâce à un écolo grenoblois qui a contraint l'Etat à le faire par voies de justice, que, par anticipation des évolutions matrimoniales et politiques (en vue de la future candidature du président en place), l'Elysée avait dépensé près de 10 millions d'euros pour des sondages, dont la pertinence dans la conduite des affaires de l'Etat et du moment, n'est pas toujours des plus évidentes. Cette affaire ne semble pas terminée et nous aurons probablement l'occasion d'y revenir.

Parfait connaisseur des finances publiques, tant nationales que locales, et, en outre, remarquable pédagogue sur des points où les politiques cherchent plutôt à nous embrouiller, René Dosière a donné quelques exemples des dizaines de milliards qui se perdent, en particulier dans l'empilement si français des structures administratives qui conduit à ce que l'on fasse, en gros et avec d'immenses pertes d'argent mais aussi de temps, les mêmes choses au niveau du conseil régional, du conseil général, des intercommunalité et des communes. Tout le monde le sait naturellement mais nul ne se veut risquer à y toucher, au moins par prudence quand il n'y trouve pas son intérêt !

Compte tenu de l'expérience et des compétences de René Dosière, on n'aurait sans doute pas pu contester ni ses choix ni ses décisions, si l'on avait eu la bonne idée de le nommer à Bercy. Toutefois le refus absurde que le parti socialiste lui a fait de l'investiture montre à quel point cette hypothèse, si raisonnable qu'elle fût, était totalement irréaliste hélas !

dimanche 27 mai 2012

"Je t'aime moi non plus" (version UMP)

Si les antagonismes et les dissensions au sein de l'UMP sont multiples (mais pas plus qu'ailleurs sans doute sauf lorsqu'apparaît un fromage à l'horizon), tout le monde les connaît depuis longtemps. Les Guignols de l'Info ont même, naguère, fait une de leurs spécialités des affrontements entre les uns et les autres, Bertrand et Chatel rivalisaient dans la flagornerie auprès du maître ; on savait aussi que le "collaborateur" Fillon n'était pas non plus, forcément, en odeur de sainteté auprès de Nicolas ni des ténors de son propre parti qui tous, de ce fait même, guignaient sa place.

On sait aussi que pour des raisons, qui lui appartenaient sans doute, Nicolas Sarkozy, sans élection, avait mis Jean-François Copé à la tête de l'UMP, en le flanquant toutefois, explicitement et étroitement, de son cher Hortefeux chargé de le surveiller et de le contrôler sur tous les points et qui, dans les circonstances présentes est curieusement absent.

On s'est interrogé sur la prise de position soudaine de François Fillon alors qu'elle était pourtant parfaitement claire et totalement prévisible, si l'on avait écouté, dans les jours précédents, Jean-François Copé. Celui-ci, en effet, se prévalait de sa position à la tête de l'UMP pour revendiquer la gouvernance du parti, au moins jusqu'au congrès de l'automne et plus si affinités! Il avait bien l'intention de mitonner la suite à son profit.

Il est clair que François Fillon ne pouvait laisser s'accomplir ce plan ; faute d'être en mesure de laisser les choses en l'état, il fallait qu'il provoque un incident propre à remettre les cartes sur la table. C'est très exactement ce qu'il a fait et la suite à montré que c'était effectivement là le comportement à tenir. Jean-François Copé a été conduit à battre aussitôt en retraite, affirmant, toujours sans rire (car cet homme est d'un sérieux imperturbable), qu'il n'était pas question que quiconque revendique la direction du mouvement qu'il s'était pourtant lui-même approprié, explicitement et publiquement, quelques jours auparavant.

Comble de malheur, dans tout cela, nous avons été hélas privés des commentaires éclairés de Jean-Michel Patati, le grand expert en la matière, qu'une situation économique difficile avait conduit, durant la présidentielle, à accepter de faire des "ménages" alimentaires dans Gala (Je vous jure que c'est vrai car j'ai eu en mains les pièces à conviction chez mon coiffeur !). En plus gravement touché, en ces lieux insalubres, par le virus people, il a, dans la foulée, retour de Gala, fait sa valise pour filer à Cannes faire le pitre au Grand journal festivalier de Denisot où l'on n'a guère causé politique !  

Bref ! On a donc eu samedi 26 mai 2012, une jolie reprise de "je t'aime moi non plus" par les duettistes de l'UMP ( en attendant l'entrée en scène ultérieure d'un choeur plus étoffé car piétinent et font des vocalises, derrière le rideau NKM - si elle survit aux législatives -, Wauquiez, Juppé, Bertrand, etc.).

Copé qui avait préparé la salle était installé au premier rang de la manifestation (normal car c'est lui qui recevait, somme toute) ; Fillon est arrivé après et l'a rejoint dans une scène d'anthologie, où les deux rivaux se sont tout de même serré la main pour la photo, mais sans s'accorder le moindre regard ni échanger la moindre parole.

Après "Je t'aime moi non plus", ce fut donc, deux heures d'horloge durant, "Embrassons-nous Folleville" avec toute la gamme des protestations d'unité ("dans la diversité" bien sûr) et de parfait accord dans la campagne des législatives ; chaque grosse nuque de l'UMP a repris tour à tour ce refrain aussi éculé qu'inattendu, avant qu'un farceur, en fin de séance, pose la question de savoir s'il n'aurait pas fallu faire appel, en ces circonstances difficiles, au « meilleur d'entre nous », comme à l'accoutumée « droit dans ses bottes ».

L'histoire ne dit pas si Alain Juppé a modestement rosi en la circonstance.

vendredi 25 mai 2012

Flying Dutchman ( le Hollandais volant).

Quand on ne s'y prend pas aux cheveux (et c'est très loin d'être fini!), on doit pleurer dans les chaumières de l'UMP devant les succès qui s'accumulent dans les débuts de la présidence de François Hollande, alors qu'on prévoyait pour lui, selon ses adversaires, les pires désastres, tant sur le plan international qu'intérieur et même financier.

Mauvaise nouvelle pour eux ce matin encore ! L'agence Moody, nous dit-on, a maintenu les trois A à la France, alors qu'on en prédisait la dégradation immédiate ; la Bourse a monté hier alors qu'on prévoyait la débandade ; ce matin même, sur RMC, 70% des Français ne croient pas à une déroute bancaire en France. Après celles des Etats-Unis, la réunion de Bruxelles s'est bien passée et a marqué, en gros, le succès diplomatique de François Hollande que de plus en plus d'Etats rejoignent sur ses positions, tandis que celle de Mme Merkel se dégrade de jour en jour ; même la presse allemande le constate, en soulignant que c'est la première fois qu'elle a perdu sa suprématie dans des assemblées qu'elle dominait totalement, Sarkozy s'alignant lui sur ses positions.

Voilà en plus, que notre François s'embarque, sans coup férir, pour l'Afghanistan pour aller causer avec nos soldats qu'il entend faire revenir avant la fin de l'année de 2012. Je ne suis pas sûr d'ailleurs que ce soit à Kaboul qu'il ait été le mieux accueilli car, pour les militaires, le séjour en Afghanistan est très loin d'être une catastrophe, sur le plan de la retraite comme sur celui de la solde !

Comment éviter la référence, pour tous ces voyages aériens et ces apparitions triomphantes,  au "Hollandais volant" de la célèbre légende des gens de mer ?

Il reste à notre nouveau président à gérer ses succès sans arrogance et sans excès ; dans le genre, pour aller à Bruxelles, il a même pris le train à l'aller et la voiture au retour, au grand étonnement de la presse qui n'a pas manqué de souligner les difficultés technique d'un tel choix de transport. Nos journalistes sont-ils trop jeunes ou trop ignorants pour se souvenir que le général De Gaulle qui allait chaque semaine à la Boisserie, s'y rendait en voiture? Cela ne manquait pas de poser des problèmes dans une période, qui, du fait de l'OAS, était, à cet égard, beaucoup dangereuse que la nôtre. On a d'ailleurs pu le constater lors de l'attentat dont il a été victime. Cela ne l'a d'ailleurs en rien empêché de poursuivre dans ses habitudes automobiles. Notre période est beaucoup moins agitée et je ne pense pas qu'il y ait un terroriste à chaque carrefour ou virage pour guetter le véhicule présidentiel.

Petite ombre au tableau : l'affaire de la condamnation de Montebourg pour avoir traité d'"escrocs" des dirigeants de la société SeaFrance . Je ne sais pas comment les leaders de l'UMP qui, faute de mieux, mettent cette affaire sur le tapis, peuvent arriver à le faire sans rire ; je les admire fort pour cette maîtrise de soi quand on connaît la nature des affaires qui ont concerné (et concernent encore) certaines vedettes de leur mouvement. Nous vivons une étrange époque où la justice est saisie pour la moindre épithète quelque peu leste ; je vois venir le temps où l'on intentera un procès à l'automobiliste qui, à un carrefour ou dans un dépassement, en aura traité un autre de connard.

Nous n'en sommes pas encore aux fatidiques cent jours, mais, en tout cas, cette première semaine présidentielle aura été semée de roses et couronnée de lauriers. « Pourvu que ça doure » comme disait Mme Laetitia Ramolino, la maman de notre Napoléon que je viens d'évoquer avec les Cent Jours !

mercredi 23 mai 2012

23 mai 2012. Bruxelles : soupe à la grimace ou bouillon d'onze heures ?

On dîne ce soir à Bruxelles à l'invitation du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. Au menu officiel de ce dîner de travail, dont on ne connaît pas le détail gastronomique, une question "Comment doper la croissance en Europe ?".

Le président Van Rompuy qu'on ne savait pas si déluré, a lancé une invitation "sans tabou" . On dirait l'annonce alléchante d'un club échangiste ; on en est pourtant bien loin, car il ne s'agit que de préparer la réunion du Sommet européen des 28 et 29 juin prochains. Sans doute n'y aura-t-il pas de communiqué final puisqu'il s'agit d'une simple (mais qui ne l'est guère!) réunion de travail ; c'est donc là une chance car l'élaboration d'un texte commun ne l'aurait pas été (simple).

Le chef du protocole a dû déjà avoir du pain sur la planche (si l'on peut dire en pareil cas) avec la composition du plan de table. Qui faire voisiner avec Mme Merkel qu'il faut portant bien flanquer de deux messieurs ? Eviter sans doute François Hollande, mais aussi l'Espagnol, l'Italien et le Belge. On ne peut quand même pas mettre la représentante autrichienne à côté de l'Allemande.

Va-t-on mettre tout sur la table (comme on l'annonce) à défaut de la renverser (la table) puisqu'il est de plus en plus commun de s'exprimer en  métaphores ?

Arrivera-t-on à parler de croissance ? Pourquoi pas, mais encore faudrait-il savoir de quoi l'on parle et s'accorder d'abord sur la définition. Certes les mesures de conciliation commencent ; François Hollande échangerait volontiers contre "un pacte de croissance" (sur cette question l'Allemagne est rejointe dans le refus par l'Autriche et les Pays-Bas) contre, de sa part, un accord du bout des lèvres pour ratifier "le traité européen de discipline budgétaire". Les "eurobonds" sont en train de se muer en "projects bonds" destinés à financer de grands projets européens, ce qui est tout autre chose mais on garde quand même le "bonds" (en souvenir !).

Espérons que le Grec, qu'on ne peut pas davantage mettre à côté de Mme Merkel, ne viendra pas troubler cet accord qui semble se dessiner.

Angela Merkel, en tout cas, en dépit de quelques ultimes rodomontades de dernière minute et de principe, est assez mal barrée avec les élections à l'horizon, après la déroute de son parti aux élections de Westphalie. Une alliance Rouges-Verts se profile et, en plus, voilà que la Banque européenne d'investissement comme la Commission européenne semblent lui mesurer, à présent, un accord et un soutien qu'elles lui avaient jusqu'à présent consentis.

Pour Angela, ce sera en tout cas, à coup sûr, ce soir (au moment où j'écris ce blog, on doit être, à Bruxelles, entre la poire et le fromage) "la soupe à la grimace" ; reste à espérer que pour l'Europe elle-même, ce ne soit pas le "bouillon d'onze heures" !

Monsieur Météo

Vous vous souvenez peut-être de la chanson de Carlos « Monsieur Météo », mais c'était il y a bien longtemps et peut-être n'avez-vous pas eu connaissance de cet immortel chef-d'oeuvre. Son souvenir m'est revenu à l'esprit en regardant, hier soir, avant l'émission de Calvi, l'interview d'un éminent météorologue. J'aurais dû me méfier d'emblée car, sauf erreur de ma part, ce savant "prévisionniste météo", pour reprendre les termes qui le présentaient, se nommait M. Gourant. C'était pourtant évidemment un élément d'information majeur, puisque nos services météorologiques ont pour principal caractéristique de se "gourrer" sans cesse, ce que souligne, outre le sens de ce verbe familier, le participe présent qui l'affecte et en souilgne l'aspect continu.

Petit rappel de quelques vers du début de la chanson de Carlos :
"Aye señor Carlos
Ma grénouille est malade
Ayaye pauvre señor
Et elle n'a plus vingt ans
Aye quelle catastrophe
Le soleil est en rage
Elle avait annoncé du beau temps

[Refrain] :
Señor météo
On nous dit qu'il fait beau
Señor météo
Oh là là, quel frigo
Aye señor météo
On dormir transistor
Espérensa qu'alors il a tort"

J'ai déjà dit, à plusieurs reprises, mon sentiment à propos de Météo France mais je pourrais reprendre ce que j'en ai dit ici, dans le cadre actuel des recensements des économies que nous pourrions faire.  Assurément, on porrait en faire en remplaçant les trois milliers d'employés de ce service national par un nombre équivalent (ou vraisemblablement moindre) de grenouilles qui nous donneraient, à n'en pas douter, des informations tout aussi fiables ou nulles (choisissez vous-même l'adjectif qui vous agrée).

Je n'en veux pour preuve que l'écoute attentive, depuis le début de la semaine, des bulletins météo concernant la Pentecôte en Provence. Lundi 21 mai, on nous avait annoncé du mauvais temps jusqu'à mercredi ; cette prévision s'est confirmée mais il suffisait alors de jeter un coup d'oeil à l'extérieur pour faire cette prévision ; ensuite à partir de mercredi, du beau temps y compris pour le week-end de la Pentecôte.

Les choses ont depuis changé ; on nous a précisé que le dimanche sera bon, mais que le samedi ne le sera pas ; nous serons probablement destinataires, dans les jours qui viennent, de la part de nos médias comme des services Internet de la météorologie, d'informations tout aussi contradictoires quoique différentes.

Pour ce qui concerne les médias, vous aurez remarqué que la fonction de miss Météo n'y a pas pour but d'annoncer le temps qu'il va faire, mais de propulser de jeunes beautés vers des carrières médiatiques ou cinématographiques, une fois achevé le purgatoire de la promotion canapé qui a conduit à les recruter. Je ne doute donc pas que les sauterelles des diverses chaînes qui remplissent cette fonction (si j'ose dire!) n'ont pas la moindre compétence en matière météorologique (leurs talents sont sans doute ailleurs). Leur problème est qu'elles veuillent trop souvent  improviser, broder voire briller au lieu de se borner à nous présenter en silence des cartes, généralement tout aussi fausses que les prédictions qui les accompagnent.

Pour revenir à la prestation de ce bon monsieur Gourant, comme c'était le lendemain des pluies "catastrophiques" de Nancy, on a évidemment obliqué vers ce sujet. Rendez-vous compte, en une heure ou en trois, selon les informations des divers médias, toujours aussi précises, il est tombé à Nancy 86 mm d'eau. Foutre! Tcherapoundjii (Himalaya) et Takamaka 'à la Réunion), qui se disputent le record du monde des précipitations annuelles depuis des décennies, n'ont qu'à bien se tenir, Nancy est désormais sur la ligne de départ et leurs 14 ou 15 mètres de pluies annuelles  sont menacés.

86 millimètres d'eau, même en une heure! Une telle catastrophe météorologique me fait sourire au simple souvenir que, durant le cyclone Hyacinthe à Cilaos (la Réunion), il est tombé en une grosse huitaine de jours HUIT METRES d'eau, soit HUIT MILLE MILLIMETRES de pluie, car, dans ces pays, on compte en mètres et non pas en millimètres, comme chez nous !

Le pauvre monsieur Gourant s'est ensuite vu interrogé non sur la météo mais sur les inondations et sur le fait qu'il avait pu y avoir à Nancy ou ailleurs 1 m 50 d'eau ici ou là.

Ce fait n'a évidemment rien à voir avec la météorologie elle-même ; on est passé de 86 mm d'eau, tombés en une heure ou en trois, à 1 m 50 dans des caves ou des cours. La chose ne tient pas en fait à la quantité de pluie elle-même, somme toute modeste, mais à des facteurs très différents. La chose tient au bétonnage systématique et à une urbanisation absurde 'en particulier en zones inondables) mais surtout, plus encore, à la négligence totale et à l'incurie systématique qui font que les cours d'eau et les évacuations ne sont, en général, ni entretenus ni nettoyés, ce qui conduit très rapidement, à la première pluie un peu forte, à leur obstruction totale et donc aux inondations.

Cela n'a évidemment rien à voir avec la météorologie elle-même et l'imbécile journaliste (excusez le pléonasme !) qui posait la question ne l'avait sans doute pas compris.

mardi 22 mai 2012

Economies

En ces temps de vaches maigres (sauf pour les vaches sacrées de notre administration !), il est devenu à la mode de signaler, ici ou là, sur quels postes de la dépense publique pourraient être réalisées des économies. L'Italie, plus réaliste que la France, a même créé un service spécial où les citoyens peuvent dénoncer les dépenses inutiles faites par l'État.

Bourdin sur RMC (la radio conjointe des bignoles et du grand capital), comme toujours opportuniste, a sauté, sans le dire, sur l'occasion de lancer une opération du même genre ; elle a le double avantage d'attirer des auditeurs vers sa radio, sans cesse en quête de publicité en dépit de l'autopromotion permanente qu'elle pratique, et de donner des exemples de dépenses inutiles, souvent amusants comme celui de la Promenade des Anglais arrosée en abondance hier sous les trombes d'eau qui s'abattaient sur Nice !

J'ai déjà abordé ce problème dans ce blog, en particulier à propos du budget militaire et évoqué l'interrogation qu'on peut avoir quand au fait que la France entretienne un personnel de défense de 300 000 unités (y compris les gendarmes il est vrai) contre des ennemis dont on ne voit pas exactement ni la nature ni les intentions. Nous serions, paraît-il même si j'en doute fort, la cinquième puissance industrielle du monde, mais nous sommes à coup sûr la quatrième pour les dépenses militaires, ayant largement dépassé la Russie.

Hier, chez Calvi, un participant, dont le nom m'a échappé (mais la chose n'a aucune importance) a dit à ce sujet de gros mensonges, sans susciter la moindre réaction, ni chez Calvi lui-même ni surtout chez Pierre Sergent qui se donne, en principe, pour spécialiste des affaires militaires. Il a en effet affirmé, sans être contredit, que le budget de la France avait diminué de moitié dans les dernières décennies.

C'est complètement faux et voici les chiffres exacts. En fait, il y a eu une réduction du budget militaire entre 1991 (il était alors de 36 milliards d'euros - en euros constants -) et 2002, où il aurait baissé (mais en aucun cas de moitié!), mais il est remonté à 32 milliards d'euros en 2010, les budgets militaires étant d'ailleurs régulièrement non conformes aux votes dont ils ont fait l'objet.

Pour être plus précis sur l'année 2002, le budget militaire de la France à été alors de 46,3 milliards de dollars américains (2,5 % du budget total de la France). Précisons qu'en cette même année, le budget de l'Allemagne n'a été que de 24,9 milliards de dollars ! Allez donc chercher ce qui permet à l'Allemagne d'investir massivement dans l'industrie alors que nous sommes totalement incapables de le faire (sauf pour l'industrie de l'armement lui-même avec des productions si bonnes que personne n'en veut sauf notre propre armée !).

Bien entendu, il ne manque pas de dizaines, voire de centaines de postes qui, dans notre administration, par ailleurs abominablement pléthorique, pourraient être l'objet d'économies, sans que le fonctionnement général en soit perturbé, loin de là. J'ajoute que la multiplication des actes administratifs (souvent justifiée syndicalement par le maintien de l'emploi, comme à la Sécu par exemple!) entraîne inévitablement, au contraire, à la fois l'inefficacité des services, les opportunités de fraudes et la prolifération des erreurs.

Je voudrais préciser ici un point que j'ai déjà abordé et qui tient aux conditions de retraite des anciens présidents de la République qui, selon René Dozières (à qui, au fait, le PS vient de refuser l'investiture, ce qui ne m'étonne pas trop!), coûtent, à la louche et par an, deux millions d'euros à la France. On pourrait envisager une solution radicale qu'on ne manquera pas de me reprocher, même si je précise que je blague ; elle consisterait dans l'abattage systématique des anciens présidents en fin de mandat. Une solution plus douce serait de supprimer carrément toute retraite à ces hommes politiques qui ont eu, au cours de leur vie, d'une façon ou d'une autre, des moyens de garnir leurs bottes d'un foin abondant et qui touchent, comme deux d'entre eux au moins, des retraites qui s'établissent autour de 120.000 ou 130.000 euros par mois, ce qui permet de survivre sans trop de mal. Une solution intermédiaire serait d'élire exclusivement des présidents octogénaires et égrotants, ce qui permettrait de régler, sinon immédiatement du moins à court terme, les problèmes de leur retraite.

Je ne voudrais pas faire de concurrence à M. Bourdin, bien que l'idée ne soit pas de lui mais du gouvernement italien ; je vous invite néanmoins à envoyer ici des idées d'économies à faire pour réduire notre déficit puis notre dette ; je ne mets pas, en prix ,la tringle à rideaux habituelle, car il y en a tellement que la chose est des plus faciles.

lundi 21 mai 2012

France -USA : Le bouclier afghan.

Les premiers pas de notre nouveau Président de la République ont été fort réussis, contre toutes les prévisions catastrophistes de ses adversaires (dont on a pu depuis cinq ans admirer les talents et les succès) qui n'ont cessé d'invoquer son inexpérience, en particulier en matière internationale.

Ces gens-là, pourtant si expérimentés, ont étalé une extraordinaire naïveté à croire que Mme Merkel ou M. Obama avaient suffisamment de sympathie, de considération ou même d'affection pour Nicolas Sarkozy pour faire la gueule à son successeur éventuel. Et ces gens-là prétendent avoir expérience ou expertise en la matière. À mourir de rire !

Comme le disait le général, les Etats ne prennent en compte que leurs intérêts et ils n'ont pas d'amis, surtout hors de charge.

Cela dit, François Hollande a joué les différents coups avec adresse et efficacité ; avec Angela Merkel, en évitant de lui passer la main dans le dos (ou même un peu plus bas), à la différence de son prédécesseur qui, juché sur ses talonnettes, se jugeait, partout et avec tout le monde, irrésistible !  Il en a été de même avec Barak Obama, F. Hollande se montrant tout simplement naturel avec une nuance d'humour qui n'était sans doute pas pour déplaire au Président des États-Unis. Ce dernier avait d'ailleurs prouvé qu'il avait soigneusement préparé le dossier personnel de notre président, s'informant même sur le travail qu'il avait fait autrefois sur les fast-foods des États-Unis. L'hamburger les a rapprochés !

François Hollande avait choisi de se flanquer de deux de ses principaux ministres, naguère rivaux. Ainsi ils se neutralisaient quelque peu, car on ne peut oublier totalement, même aux Etats Unis, la politique intérieure française et Solférino. Fabius et Moscovici, les "expérimentés", sont l'un et l'autre généralement portés à la prudence et au discours lénifiant ; "l'image de la France est forte" a hardiment avancé Fabius !

Le président et, à sa suite, la délégation française ont donc eu le triomphe modeste. Il aurait pourtant pu en être autrement, à voir tout le monde parler désormais de croissance, comme François Hollande qui avait été le premier et longtempd le seul à le faire ! Notre président a eu aussi le courage (bien rare) de rester ferme sur ses positions concernant le retrait des troupes françaises en Afghanistan (reste à savoir dans quelles conditions s'opérera ce retrait et tous les aménagements demeurent possibles). On pouvait pourtant craindre qu'il cède à la pression des États-Unis et de l'OTAN. Or, contre toute attente, cette position a été jugée courageuse et conforme à ses engagements de la campagne électorale, ce qui est bien rare, comme n'ont pas manqué de le souligner certains des participants, en approuvant, de ce fait, le président français.

Reste à expliquer le titre étrange de ce blog "le bouclier afghan"

Je crois tout simplement que le "New Deal" de ces trois réunions a été un échange, sous la table, du maintien de la position française annoncée par François Hollande quant au retrait des troupes en Afghanistan contre l'approbation française du "bouclier antimissiles" qui ne plaisait guère au candidat François Hollande.

Mais la diplomatie fonctionne-t-elle autrement ?

Voilà la preuve de plus, s'il en était besoin, que nous avons pour président un grand diplomate !

dimanche 20 mai 2012

Les arnaqueurs du net.



Décidé, cette année, à tenter l'expérience de la déclaration d'impôts sur Internet, j'ai donc tapé selon les instructions du formulaire reçu des services fiscaux : « impôts.gouv.fr ».

Comme on pouvait s'y attendre, une série de rubriques m'est apparue et, sans chercher plus loin et un peu par paresse, j'ai cliqué sur la première entre elles. On nous y promettait, en la circonstance, une simulation de la déclaration et des conseils éclairés.

Un peu méfiant toutefois, j'ai lu plus avant le texte et j'ai découvert en bas et à droite (vous pouvez aller vérifier si vous le souhaitez) qu'on attendait de moi une somme de cinq euros (ou plus précisément 4,99 euros selon la bonne vieille technique des escrocs du mercantilisme).

Examinant les choses de plus près encore car je trouvais le fisc français d'une mesquinerie un peu inattendue, je constatai qu'on me parlait d'"abonnement", alors que le percepteur ne m'oublie jamais et m'écrit régulièrement, Je me suis aperçu alors enfin que je n'étais pas du tout dans une une rubrique officielle du gouvernement français, comme je le croyais pour avoir tapé " impôts.gouv.fr". Je me trouvais en fait dans le site d'une officine qui s'était arrangée, je ne sais comment, non seulement pour figurer dans la rubrique en cause mais pour y occuper en outre la première place !

Cela m'a fait penser à ces entreprises de dépannage rapide qui, vous l'avez peut-être remarqué, choisissent de se nommer « ABC dépannage », ce qui n'a aucun sens, mais leur permet à coup sûr de figurer toujours en tête de liste professionnelle, car, dans ce type de recherche, on a souvent tendance, bien sottement d'ailleurs, à s'adresser au premier de la liste!

Je ne comprends pas que les services fiscaux, qui ne peuvent pas ne pas avoir connaissance de cet abus n'y mettent pas bon ordre en faisant rayer de l'internet  voire en engageant des poursuites contre une escroquerie de cette nature, non pour la nature de cette activité mais pour la présentation fallacieuse et clairement mensongèrequi est faite de ce commerce.

Le cas n'est pas unique et j'ai été d'autant plus méfiant en la circonstance que j'ai été moi-même volé, de la même façon et à deux reprises, il y a quelques années en faisant établir des documents ESTA qui sont nécessaires pour se rendre aux États-Unis.

Si l'on tapait ce terme ESTA dans Google, alors qu'on croyait naïvement avoir fait affaire aux services officiels du consulat ou de l'ambassade des Etats Unis, on était, exactement de la même façon, en présence d'officines privées qui vous faisaient payer, si je me souviens bien, 49 $ pour vous faire établir un document qui était établi, en réalité, gratuitement par les services officiels américains.

Le net (et l'affaire de "impots.gouv.fr" le confirme encore, s'il en est besoin), est donc peuplé d'une quantité invraisemblable d'aigrefins, mais en la circonstance et pour ce qui concerne la déclaration d'impôts par Internet, les services fiscaux français, souvent si prompts à le faire, sont bien coupables de ne pas sévir.

vendredi 18 mai 2012

Dies irae (jour de colère)

Dies irae ! Jour de colère ! C'était bien le cas en ce mardi 15 mai 2012, qui aurait pu être une journée de liesse, printanière et politique, mais où la colère divine s'est manifestée sous diverses formes.

Ce blog vous paraît sans doute un peu réchauffé, mais d'autres événements m'ont sollicité et distrait de l'écrire plus tôt, le différant ainsi jusqu'à aujourd'hui jeudi. Ce sont là des choses qui ne sont pas si fréquentes et qu'il ne faut donc pas garder sur le coeur !

J'ai déjà dit (le mardi même et vous pouvez vérifier dans ce blog ! ) combien le discours de François Hollande, lors de son intronisation comme Président de la République, m'avait paru agressif à l'égard de son prédécesseur. Je vous avais même dit que j'en ferai une version complète, non expurgée, avec tout ce que le Président avait choisi de ne pas dire et qui, a contrario, constituait la critique la plus féroce du comportement et de la politique de Nicolas Sarkozy. Il est bien tard pour le faire maintenant et j'y renonce donc.

En revanche, et les commentateurs se sont abondamment attardés sur ces aspects, il a vraiment traité son prédécesseur avec une dureté et une méchanceté que justifiaient d'ailleurs parfaitement les attaques infamantes qu'il avait subi de sa part, sans y répondre alors, au cours de la campagne électorale ; Nicolas Sarkozy n'avait cessé de le traiter de menteur (sans rire lui-même, ce qui est fort !), y compris dans le débat télévisé où les spécialistes ont compté une bonne vingtaine d' accusations explicites de cette nature.

Nicolas Sarkozy est sans doute de ces gens (j'en ai rencontré un certain nombre) qui pardonnent volontiers et facilement aux autres les injures qu'ils leur ont eux-mêmes dites! Il pensait donc avoir apaisé et amadoué Hollande par les quelques fleurs qu'il lui a adressées (feignant de faire taire ses séides qui l'injuriaient lors des résultats du vote), une fois sa propre défaite consommée. Bernique ! François Hollande s'est vengé à sa façon, mesurée mais efficace, lorsqu'il s'est abstenu de le raccompagner et a laissé Carla Bruni-Sarkozy raccompagner par la main dans la cour de l'Elysée son ex-président de mari. Il faut dire qu'il ne l'a pas non plus ménagé dans la suite quand, dans la série des figures de ses prédécesseurs, il les a tous évoqués avec, pour chacun, un mot aimable et positif, même pour ceux qui n'étaient pas de son bord. Pour Sarkozy, il s'est borné à lui souhaiter, non sans ironie, de bonnes vacances, faute d'avoir trouvé quoi que ce soit positif dans les cinq années de son exercice du pouvoir.

Jour de colère. On peut dire que le ciel l'a vengé en ouvrant abondamment ses écluses durant la promenade présidentielle à travers Paris, contraignant ainsi, paraît-il, François Hollande à changer trois fois de costume. Le président a toutefois supporté ce déluge avec stoïcisme, pensant sans doute que bientôt, fuyant les humeurs du ciel parisien, il allait se rendre à Berlin et échapper par là même à ces mauvaises manières.

Il n'en a rien été puisque à peine son avion avait-il décollé que le ciel, dans sa colère (Dies irae!), renonçant à l'innocence de la pluie, le frappait inopinément de sa foudre.

Grand émoi dans le landerneau journalistique ! L'avion a dû faire demi-tour et un autre aéronef a été sollicité pour achever le voyage. Il aurait assurément pu en être autrement puisque, de l'avis unanime des spécialistes de la navigation aérienne, ce genre d'incident est de la plus grande banalité.

Le foudroiement des "aéronefs" est en effet fréquent, surtout à basses altitudes, et il est prévu par les constructeurs. L'avion constitue une cage de Faraday qui protège l'intérieur de la cabine. Tous les équipements y sont soigneusement reliés à une même masse pour éviter une perturbation causée par la foudre et des dépertiteurs de potentiel permettent l'évacuation de l'électricité statique.

En la circonstance, on en a fait tout un fromage (dans la presse surtout) et l'équipage a sans doute choisi, compte tenu des circonstances et du passager, de ne pas prendre le risque d'un incident dans la suite du voyage. Imaginez qu'en ce jour d'intronisation l'avion présidentiel ait connu un incident réel, on n'aurait pas manqué d'y voir la main sinon de Dieu, du moins du président sortant et sorti.

jeudi 17 mai 2012

Cons d'ingénieurs. (suite ....sans fin)

La rubrique "cons d'ingénieurs" de ce blog, que j'ai quelque peu délaissée depuis des mois, est pourtant décidément inépuisable ! J'en ai, une fois de plus, fait l'expérience ce matin même.

Ce florilège figure, en fait, dans la rubrique de ce qu'on pourrait appeler la "sémiotique industrielle" (ou même simplement "technique") française ; elle ne concerne donc pas, de ce fait, les seuls ingénieurs mais, en gros, tous ceux qui, ayant conçu un objet ou un dispositif mis sur le marché, doivent aussi en expliquer l'usage aux utilisateurs potentiels

On constate chez nous la totale incapacité à expliquer le fonctionnement d'un objet ou d'un service à des personnes autres que celles qui les ont élaborés ou conçus et qui sont ceux que j'appelle globalement "les ingénieurs".

Les choses sont pourtant simples pour tout individu pourvu de quelque bon sens. Il suffirait de mettre entre les mains d'un pékin quelconque, non informé de la chose, l'objet en cause ainsi que la notice qui l'accompagne et de voir s'il parvient à s'en servir aux fins visées. A chaque erreur de l'utilisateur (qui correspond à un défaut dans la notice d'explication de l'utilisation du dit objet), le concepteur de l'objet et/ou le rédacteur de la notice ( ici les "ingénieurs") qui assistentt bien entendu à la scène, reçoivent, au choix, un solide coup de gourdin sur la tête ou une violente décharge électrique qui, sans doute, par la suite, les inciteront à plus de soin et de vigilance dans la vérification de la validité et la fiabilité des explications fournies à l'aspirant utilisateur de l'objet en cause. Cette méthode, qui relève du simple bon sens, n'est évidemment jamais mise en oeuvre et, de ce fait, toutes les notices sont pleines d'omissions, d'erreurs voire de contradictions qui seraient aisément décelées par l'expérience toute simple que j'ai décrite.

Venant de d'adhérer au système dit " b-&-you" de Bouygues pour la téléphonie mobile, j'ai donc eu à entreprendre les manoeuvres que décrivait la notice Internet correspondant à cet achat.

Comme toujours, je vous la fais courte (car en outre, pour le reste, le système est bon !) ; l'invitation que j'ai reçue, en tout début d'exercice, une fois la carte SIM arrivée, consistait à aller dans le « home page » (ne pourrait-on dire "page d'accueil" ?) du site pour y cliquer sur la rubrique "activation". Or, je vous le donne en mille et vous pouvez aller vérifier si vous ne me croyez pas, il n'y a pas de rubrique "activation" dans ce site ! Peut-on être plus stupide et plus négligent dans la rédaction ? Je proposerais volontiers aux responsables de cette affaire la mise à pied immédiate du concepteur de cette rubrique pour faute grave et même notoire incapacité.

Je vous épargne le reste qui est à l'avenant et, en particulier, la demande d'un mot de passe qui ne m'a jamais été communiqué. La rubrique salvatrice "mot de passe oublié", dans des essais successifs dont l'issue vous est inconnue, vous conduit à répéter indéfiniment votre adresse e-mail et votre demande, pour constater ensuite, dans votre boîte, que quatre courriels successifs vous ont été expédiés, avec chaque fois un mot de passe différent. Ne serait-il pas préférable de vous préciser d'un mot si la manoeuvre que vous avez entreprise a été ou non suivie de succès?

Tout cela est consternant et insupportable mais hélas constant ! Au moment où l'on crée un ministère pour l'économie numérique, on constate, par ces menus faits, l'étendue de la tâche que cette pauvre ministre va avoir à accomplir face à la négligence scandaleuse et l'incapacité technique notoire de la plupart des services techniques des entreprises oeuvrant dans ce domaine.

mercredi 16 mai 2012

Un métier d'avenir : Président de la République.

Dans la chasse aux régimes spéciaux de retraite naguère entreprise (sans grand effet d'ailleurs), il en est un qu'on a oublié et sur lequel René Dozière, le trouble fête des sinécures d'Etat, vient d'attirer l'attention.
Député PS de l'Aisne et auteur sulfureux de L'argent et l'État, voilà un homme qui ne doit pas être plus populaire auprès des instances gouvernementales qu'auprès de ses collègues du Palais Bourbon.

Comme les rapports de la Cour des Comptes dont il doit être un lecteur assidu et vigilant, ses écrits fournissent en effet de la matière, à chaque parution, à la presse française, même si souvent ils fournissent des informations que les journalistes pourraient trouver par ailleurs, s'ils se donnaient le mal de les chercher ce qui suppose toutefois, préalablement, l'idée de le faire.

En la circonstance, on a évidemment cherché dans les travaux de René Dozière des éléments sur les Présidents de la République en retraite puisque le mandat de Nicolas Sarkozy était arrivé à son terme, un peu contre son gré, sans pour autant qu'il puisse, le pauvre, prétendre toucher tout de suite sa retraite comme on va le voir.

Le plus drôle, dans cette affaire, est qu'on apprend, à lire R. Dozière, que les derniers Présidents de la République devraient adresser, en signe de reconnaissance, leurs remerciements communs à Laurent Fabius qui, le 8 janvier 1985, a écrit, en tant que Premier Ministre, à Valéry Giscard d'Estaing pour modifier sensiblement le sort des Présidents de la République en retraite ou, en tout cas, sinon leur rémunération et les avantages dont ils peuvent bénéficier. Toutefois, comme le souligne R. Dozière, le fondement juridique d'ine telle réforme est des plus fragiles puisqu'il ne s'agit, en somme, que d'un « courrier personnel », resté secret et donc ignoré des années durant, ce qui fait que l'on peut s'interroger sur la valeur décisionnelle d'une telle correspondance.

On peut observer, au passage, à quel point Laurent Fabius était avisé et prévoyant, lui qui avait su penser à son papa pour le statut fiscal des oeuvres d'art et qui sait peut-être aussi à lui-même en tant que futur ancien Président de la République pour le statut des retraités de cette fonction.

Comme toujours en ces lieux, je vous la fais courte.  

Un Président de la République en retraite nous coûte, à la louche (grande, je vous l'accorde) deux millions d'euros par an, à la charge du contribuable bien entendu. On peut observer que la sagesse républicaine et un juste souci des finances publiques conduiraient à n'élire que des présidents au moins septuagénaires, éventuellement même octogénaires et si possible égrotants. La tendance paraît toute autre puisque ce sont désormais des quinquagénaires qu'on choisit, sans se préoccuper du coût prolongé qu'ils représenteront, dans la suite, pour la République.

Il est vrai qu'il faut distinguer sur ce point d'une part les avantages en nature qui leur sont attribués dès leur sortie de charge et, d'autre part, la retraite proprement dite, somme toute modeste, qui ne leur est versée qu'à partir du moment où ils atteignent l'âge de 60 ans. Régime spécial pour ces veinards qui apparemment ne sont pas astreints aux 62 ou bientôt 65 ans qui guettent le commun des travailleurs. Cette retraite, celle d'un conseiller d'Etat, est modeste puisque si elle n'est que de 5250 € par mois (63 000 € par an), elle offre la possibilité (très fréquente) de pouvoir être cumulée avec d'autres retraites (d'où les 30.000 euros mensuels des autres retraités de cette catégorie) ; le cas échéant, si notre retraité décide de siéger au Conseil Constitutionnel, dont il peut être membre de droit, il pourra y gagner 12 000 € bruts de plus par mois.

Mais le plus avantageux tient aux avantages en nature : un logement de fonction où il peut installer éventuellement des bureaux (Nicolas Sarkozy vient de faire affaire plutôt pour des bureaux à 15 000 € par mois) ; la mise à disposition d'un duo de personnel de service qui peut même être augmenté, puisque R. Dozière précise que Valéry Giscard d'Estaing avait obtenu deux personnes de plus, les deux premières étant affectées surtout à la cuisine. L'ancien Président de la République peut bénéficier aussi de sept collaborateurs qui vont du directeur de cabinet à la simple secrétaire. Bien entendu pour les déplacements, une voiture de fonction avec deux chauffeurs (à cause des 35 heures!) ainsi qu'une escorte de deux ou trois policiers, sans compter les gendarmes qui surveillent le domicile privé. Pour les déplacements, aériens ou terrestres, tous les voyages sont gratuits, pour lui même et son conjoint, sur l'ensemble des réseaux publics « dans la meilleure classe » faut-il le préciser? Pour l'étranger, logement chez l'ambassadeur de France du lieu à condition toutefois que les déplacements soient opérés "dans le cadre de ses fonctions", ce qui pour un retraité demeure « assez flou » comme le note avec malice R. Dosière. En cas de décès, la veuve bénéficie d'une pension de reversion et garde une partie des avantages évoqués plus haut, ces privilèges s'étendant à ses enfants jusqu'à leur majorité.

"Arrêtons-nous ici !" comme on chante au deuxième acte de l'Armide de Gluck

Président de la République est bien un métier d'avenir, surtout à partir de la retraite !  

mardi 15 mai 2012

Batavus ferox : le discours présidentiel


 

J'étais occupé à autre chose en écoutant sur RMC-BFM (la radio des bignoles et du grand capital) les commentaires des « Grandes gueules" locales sur le premier discours officiel de François Hollande qui avait choisi de tourner le dos et de ne pas raccompagner son prédécesseur.

Le vrai grand problème de cette cérémonie avait été la présence de Ségolène à cette fiesta. To be or not to be? Si la maman ne venait pas, comment faire venir la marmaille, le tout en présence affichée de la nouvelle compagne et de sa propre progéniture. Ces choses-là sont rudes ! La salle de réception est certes vaste et l'assistance nombreuse mais les gens sont si méchants! Imaginez Tonton à son propre enterrement entre Tatie Danielle et la Veuve Pingeot !

Je sais et je l'ai dit souvent que les journalistes français sont, en général et pour la plupart, complaisants, ignorants et pour certains stupides, mais je me demande maintenant s'ils ne sont pas également sourds !

Si j'avais le temps (mais peut-être le prendrai-je plus tard, en complément et suite de ce blog), je vous ferais la version complète et originale du discours de François Hollande, car son texte a été naturellement caviardé, par lui-même sans doute puisque, paraît-il, il écrit lui-même ses discours.

Ce texte, qui décrit son "mandat", est, en effet, d'une férocité extraordinaire puisque le nouveau président y décrit, dans leur ensemble et leur détail, toutes les excellentes mesures à prendre au cours de son quinquennat qui sont exactement l'inverse ou le contre-pied de tout ce qu'a fait son prédécesseur. Tout cela sera fait, selon ses propres mots, avec efficacité et DIGNITE (suivez donc mon regard sur tout ce qui s'est passé entre 2007 et 2012!).

Certes, il n'y a pas dans ce texte la moindre mention expresse du bilan de son prédécesseur, mais ce bilan est inscrit, dans un négatif terrible et sans la moindre pitié, dans toutes les propositions qu'il fait lui-même pour son propre mandat. On ne saurait donc imaginer une présentation plus féroce à la fois de l'action et des modalités d'intervention de son prédécesseur qui, sur tous les plans et dans tous les domaines, s'est montré totalement nul, quand il n'était pas funeste, ne faisant pas même preuve de "dignité". dans toutes ces actions

Or, contre toute attente, les commentateurs trouvent ce discours relativement lénifiant ou en tout cas neutre, alors qu'on ne peut guère imaginer de critique plus systématique et plus féroce de TOUTE la politique conduite depuis cinq ans par Nicolas Sarkozy.