Messages les plus consultés

mardi 27 juillet 2010

La peur du gendarme

Le français, langue admirable, comme son ancêtre le latin (« metus hostium » mais à quoi bon ce latin maintenant que je ne suis plus lu par Benoît !), possède pour le complément du nom (comme pour le génitif latin), le sens « objectif » et « subjectif ». La « peur du gendarme » est donc, de ce fait, à la fois et en même temps, la crainte qu’inspire le gendarme aux malandrins mais aussi celle que ces mêmes malandrins peuvent parfois aussi inspirer au gendarme !

Exemple de grammaire superbement illustré depuis ce matin par la situation grenobloise où les policiers, qui ont eu le malheur de tuer un gangster interrompu dans ce cours du hold-up qu’il avait entrepris de commettre, se voient désormais menacés, ainsi que leurs familles, d’une loi du talion qui est un des principes de base du milieu, même elle ne s’exerce le plus souvent qu’en son sein.

A ce que j’ai pu entendre, à Grenoble, on inscrit sur les murs les noms de policiers à abattre ainsi que leurs adresses et les numéros d’immatriculation de leurs véhicules. La réaction, à court terme de bon sens mais difficile à prolonger dans le long terme et plus encore à justifier dans un Etat qu’on dit encore de droit, a été d’éloigner certains d’entre eux. Les vacances d’été s’y prêtent, sans que l’autorité perde trop la face, mais on distingue aisément les conséquences de tels choix de société. La suite ne s’est pas fait attendre et l’on a brûlé cette nuit même une mairie annexe de cette ville !

Puisque nous sommes dans le droit et le latin, comment ne pas poser la question fatale que résume l’antique adage « Quis custodem custodiet? ». Qui gardera le gardien ?

J’ai également entendu ce matin une information, qu’ont reprise divers médias, selon laquelle il y aurait 350 Ferrari ( à plus de 200.000 euros chacune) dans le seul département de la Seine-Saint-Denis, le 9-3, sur lequel on nous invite quotidiennement à verser des larmes ! Voilà qui me fait penser à l’excellent post d’Expat, il y a quelques jours, sur l’ouverture de cet extraordinaire supermarché de luxe à Gaza où règnerait par ailleurs la famine. Qu’attendent donc pour le piller les Gazaouis affamés ?

On nous annonce périodiquement qu’on va user de la méthode employés contre Al Capone, jamais condamné pour ses multiples crimes, mais qui le fut pour fraude fiscale. Cela risque de ne pas marcher, car nos malfrats amateurs de Ferrari ont sans doute recours à des gestionnaires de fortune comme nos millardaires (suivez mon regard). Comme ces dernière n’ont que la simple jouissance d’îles équatoriales, qui appartiennent en fait à Dieu sait qui (jamais d’îles tropicales car il y a là, sinon des agents du fisc, du moins des cyclones !), ces Ferrari dans lesquelles paradent nos héros du 9-3 ne sont pas à eux mais qui sait à un holding établi aux Seychelles.

Faudra-t-il en venir à dépénaliser le vol d’une Ferrari voire l’assassinat de son utilisateur ? Ce pourrait être une solution dans le style des chasseurs de primes de l’Ouest (« dead or alive »), si la police en vient, par peur des voleurs et de leurs représailles, à ne plus vouloir leur faire la chasse ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

UBU est roi
Que feriez vous d'une Ferrari?
Moi, j'aurais du mal à l'entrer dans mon garage, à l'entretenir, à aller au bout de la rue
Mais voilà en neuf trois on ne sait pas lire et on se pavane
Enfin c'est surtout un amrché, avec deux on en fait une, ni vu ni connu
Ce qui m'inquiète
-une république abrite sa police et est donc convaincue que ces énergumènes sont prêts à tout
- Une police commence à désespérer de sa république
Vous rajouter l'huile sur le feu de Monsieur Hamon, les délires sociologiques d'un Mathieu Rigouste et vous avez les ingrédients d'une guerre civile

Anonyme a dit…

consolez vous cher usbek !
je viens de recuperer un internet qui marche et je reprendrai votre lecture
et moi le latin m a toujours beaucoup branché!
bien à vous
olivier

Expat a dit…

Cher Usbek,
la France vit effectivement une période intéressante.
Je suis de loin, fort heureusement pour moi, ces événements de Grenoble, de Saint-Aignan, sans parler de l'assassinat ou sans doute la mort précipitée par sa séquestration de notre compatriote humanitaire.
Un point commun à ces affaires, une réaction ferme de l'exécutif. Enfin verbale simplement la réaction. Car si de loin vous pensez voir trembler ceux à qui sont adressées ces menaces verbales, approchez-vous et vous verrez que leur corps est juste agité par un fou rire effectivement difficilement réprimable.
Un autre point commun à ces affaires, c'est, me semble-t-il, qu'elles pourraient faire l'objet d'un traitement, peut-être pas de fond, mais d'un traitement qui pourrait décourager pendant un certain temps les fauteurs de troubles, assassins en devenir, ou assassins avérés.
Même si la violence n'est pas la solution qu'on privilégie généralement, force est de constater que ni le pognon, mais ils n'en ont pas besoin, ni le dialogue, ni la mansuétude des juges, ni le refus de stigmatiser les minorités, ni l'attention portée à ne pas offenser les musulmans, n'ont aucun effet sur toutes ces personnes, à Grenoble, à Saint-Aignan ou dans le Sahel. Par contre je suis sûr qu'une intervention musclée là et/ou ailleurs ne manquerait pas de porter ses fruits. D'autant plus que les moyens existent. Seule la volonté n'est pas là. Curieux cette attitude de refuser de faire mal à ses ennemis, remplacée par celle consistant à planquer les victimes potentielles de ces derniers.
Tout ça ressemble un peu à une cour de récréation où le costaud du coin refuserait de réagir aux coups de pieds que lui donne généreusement un petit con au prétexte que la maitresse l'accuserait de taper un plus faible que lui. Ici toutes proportion gardées,le costaud c'est la République avec ses forces de l'ordre et son armée, les petits cons on les connait, ici où la-bas, et la maîtresse c'est la bienpensance bobogocho.