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dimanche 28 novembre 2010

Les « gros pardessus » n’ont pas froid aux yeux !

Un jour où vous n’avez vraiment rien à faire, allez donc regarder le blog de Marc Lièvremont, sélectionneur de l'équipe de France de ruigby, car il vaut le détour. Je vous en livre, avec la plus grandce exactitude, l’en-tête qui pourrait tendre à vous dispenser de lire la suite :

Sous la photo de l’intéressé :
« Beau gosse, nan ?

Mon destin, ma légende.

Il y a des gens comme ça, des gens comme moi, qui sont destinés à accomplir de grandes choses. Et ça vous tombe dessus comme ça - un jour j'entraînais Dax, le lendemain j'étais propulsé à la tête de l'Equipe de France de rugby. Même pas peur. »

Pas mal non ? Mais le mieux est, ce dimanche à 4 heures 38, le commentaire de Monsieur Lièvremont à l’évocation du match d’hier contre l’Australie : « une sèche défaite »!

C’est un peu court jeune homme !

Pourtant, rien à reprocher à Monsieur Lièvremont (comme je tape mal, mais parfois avec des bonheurs dans l’erreur, j’avais écrit « Lièvre ment » !). Le match France-Australie de samedi soir avait été soigneusement préparé. Les joueurs avaient fait une visite culturelle à Versailles, ce qui leur assurait d’emblée une claire suprématie intellectuelle face aux rustiques Wallabies. Mais surtout, dans les jours qui précèdaient, on nous avait montré, une fois de plus, la machine infernale (une sorte de butoir électronique pour entraîner la mêlée tricolore)) qui devait permettre à notre équipe de pulvériser tous les autres packs du monde. Le sélectionneur en chef, Marc Lièvremont, le « beau gosse modeste », s'était même hasardé, quelque peu imprudemment, en dépit de ces avantages, à prédire que nous allions tester contre les Australopithèques l'état actuel de notre vaillant Quinze national.

La première mi-temps, bien que conclue sur un score nul de 13 à 13 heureux pour la France (ce chiffre aurait pu inquiéter des supporters superstitieux), avait montré toutefois une nette supériorité des Australiens qui avaient très vite marqué un premier essai. Les Français, eux, n'avaient marqué qu’un essai de pénalité, après quatre mêlées fermées aux cinq mètres au terme desquelles l'arbitre avait, à juste titre, sanctionné la faiblesse et les trucages d'un des piliers australiens. Il avait ajouté à cette sanction un carton jaune pour l'intéressé, mais, curieusement, cette exclusion avait changé la physionomie de la partie dans la mesure où le remplaçant du joueur exclu allait se révéler bien meilleur que le titulaire. Du coup, la mêlée australienne devenait à peu près équivalente à notre fameuse mêlée électronique.

En seconde mi-temps, les choses commencent bien pour nous puisque, au bout de deux minutes, une pénalité permet aux Français de mener au score (16 à 13). Ce sera la première et la dernière fois et pour une poignée de dizaines de secondes ! En effet, dans les 37 minutes qui suivent, les Français vont encaisser un 46 à 0 mémorable et à mon avis unique dans les annales du rugby international de ce niveau.

Un tel score est en effet celui qu'on rencontre parfois dans les coupes du monde où, pour faire nombre, sont présentes des équipes totalement nulles et qui n'ont de ce sport qu'une idée extrêmement vague et lointaine. Un match du genre Nouvelle-Zélande contre les Iles Cook !

Encore les Français peuvent-ils s'estimer heureux, car l'arbitre, sans doute pris de pitié devant l'immensité de la correction encaissée et le comportement pitoyable des Français, humiliés devant leur public et sifflés par tout le stade, à choisi d’abréger le match d'une minute, ce qui a permis au score de ne pas grossir davantage encore car la France encaissait alors un essai à la minute !

Mais ce qui était le plus étonnant était de voir, durant le match, pendant quelques rares plans de coupe, le trio des responsables de notre équipe nationale, Marc Lièvremont encadré de ses acolytes Jo Maso et Didier Retière, épanouis et impavides devant le désastre subi par leur équipe.

Dans n'importe quel autre grand pays de rugby, ces trois « gros pardessus » (ils en portaient en effet pour résister au froid du stade mais cette expression désigne, aussi, dans le monde du rugby de notre Sud-Ouest, les notables de l'encadrement de ce sport) seraient immédiatement contraints à la démission, alors que dans son blog, le responsable national, ne voit là qu’une simple « sèche défaite » et passe aussitôt à autre chose!

Il n’en sera évidemment rien chez nous, car ces rats sportifs sont bien trop confortablement installés dans le fromage de la fédération (gros salaires, gros cigares, grands crus, grand train, grands hôtels) pour songer un instant à le quitter, même après un match qui combinait si bien la Bérézina (pour le froid), Trafalgar et Waterloo (pour le résultat final).

Les "gros pardessus" n'ont pas froid aux yeux mais, en tout cas, ils ont chaud aux fesses!

samedi 27 novembre 2010

Mes recettes pour l'économie du monde

Eruc Cantona, qui doit être un peu en panne d'image pour ses contrats publicitaires, a fait une récente et spectacilaire réapparition dans les médias en proposant, pour mettre à genoux les ogres bancaires, censés ruiner notre économie (ce qui n'est pas faux), de retirer, tous en même temps, l'argent que nous avons déposé en banque. C'est une solution, en effet, mais elle me rappelle celle de Gribouille, qui se jetait à l'eau pour ne pas être mouillé par la pluie. En effet, si comme cela est prévisible, nous parvenions à provoquons, par une telle action une panique dans le système bancaire, voire, au pire, son effondrement, nous en serons évidemment tous, de toute évidence, les premières victimes. Mais on ne peut pas demander à Canto de voir plus loin que le bout de son pied gauche.

Cela dit, on ne peut pas attendre davantage de réunions comme celle d'un G20, fût-ce sous la présidence d’un Nicolas Sarkozy, qu'elle mette un terme à des spéculations et des manoeuvres, puisqu'au fond ce sont les spéculateurs eux-mêmes qui tirent les ficelles des marionnettes politiques qui se donnent en spectacle dans ce genre de réunion. Toutes les mesures qui y seront agitées seront, à l'évidence et dans le principe même, sans le moindre effet, sauf celui qu'elle pourrait avoir sur le plan de la communication. C'est un peu comme si l'on demandait à une assemblée de loups de régler les problèmes de la garde des brebis et des agneaux.

Cette vérité d’évidence est illustrée, s’il en est besoin, par le changement qui va intervenir à la tête de Banque centrale européenne ; les grandes manoeuvres ont commencé autour de la succession de Jean-Claude Trichet qui rendra son tablier doré de la Banque européenne en 2011. L’Allemand Axel Weber tient la corde ! Certes il est le patron de la Bundesbank mais surtout il a occupé trois ans une fonction dirigeante chez Goldman Sachs! "C’est moi qui suis Axel Guillot berger de ce troupéau". Cher Monsieur Weber, vous devriez mieux cacher vos oreille pointues et votre queue !

Je suis en mesure, comme toujours, de donner au G20 et son président quelques conseils, naturellement gratuits comme toujours mais qu'ils se garderont bien de suivre dans la mesure où ils sont tout à fait contraires aux intérêts et aux visées de ceux qui manipulent, de haut et de loin, ce genre d'assemblée.

La dernière crise a montré que la spéculation avait gangrené tout le secteur bancaire français, y compris la modeste Caisse d'épargne que vous imaginiez, sans doute comme moi, comme étant l’ultime et le plus sûr refuge des petits épargnants. Or l’Ecureuil a mis les doigts et même les pattes dans le pot de confiture des subprimes. Cette noble institution a donc perdu quelques milliards dans l'affaire, ce qui est tout de même des plus inattendus.

Il y a pourtant quelques mesures à prendre, très simples et qui assureraient un minimum de sécurité et d’honnêteté au niveau bancaire, au moins pour le bon peuple.

La première est le retour à une situation qui, me semble-t-il, a régné autrefois et qui n'aurait jamais dû cesser. Il suffirait de revenir en la matière à une distinction très simple mais radicale, entre les banques de dépôt et les banques d'affaires.

Les premières, dont la gestion pourrait être aisément mais strictement contrôlées par l'État, sans même qu'elles soient nationalisée, recevraient les dépôts des épargnants et auraient pour fonction majeure de consentir des prêts à des particuliers ou à des entreprises qui en auraient besoin. Cette disposition leur interdirait absolument toute forme de spéculation.

Les secondes, les banques d'affaires, feraient ce qu'elles voudraient comme elles voudraient, mais en étant assurées, dans tous les cas, que l'État n'interviendrait jamais pour leur porter secours, en quelque circonstance que ce soit.

Les épargnants, partisans de la gestion « en bon père de famille » de leurs économies les porterait dans les premières ; ceux qui seraient déterminés à faire des opérations, comme on disait autrefois « à la grosse aventure », iraient dans les secondes, aux risques et périls de ces établissements comme d’eux-mêmes.

Pour la spéculation mondiale, le moyen très simple d’y mettre un terme ne serait nullement de chercher, soit à la taxer, soit à l'empêcher par des règles que l’on contournerait via des paradis fiscaux, mais de faire en sorte que les contrats à terme, qui sont la base de toutes les spéculations, en particulier sur les énergies et les matières premières, soient obligatoirement payés d’avance et, en outre et de ce fait même, exécutées, alors que, actuellement, 95 % des contrats ne le sont pas et sont purement spéculatifs. On achète à terme (souvent en ayant qu'une fraction infime du prix total) et on revend, dès qu'un profit avéré se présente ou dès que s'annonce une menace de baisse du produit. Comme je le répète pour l'avoir entendu annoncer, 95 % de ces types de contrats ne sont jamais exécutés réellement.

Si celui qui, spéculant à la hausse sur le blé, à trois mois, se retrouve au bout de ces trois mois, avec sur les bras quelques milliers de tonnes de blé qu’il aurait payées intégralement d'avance mais dont il ne saurit que faire, je pense que cette aventure lui inspirerait, dans la suite, de solides réflexions indépendamment de la ruine qui, on l’espère, l’aurait frappé immédiatement ou s'il n'a pas le premier sous les 90 % du prix qu'il reste à payer et qu’il a empruntés à cette fin.

Ma troisième mesure majeure,a déjà été proposée par mes soins il y a un an ou deux. J’avais fait remarquer, à cette époque, que Ben Haden n'avait pas été très bien inspiré en s'attaquant aux deux tours de Manhattan et au Pentagone. Il aurait mieux fait de jeter ses avions suicides sur la Bourse de Chicago (où se traitent la plupart des contrats spéculatifs sur les denrées) ou celle de New York (où se négocient les contrats sur le pétrole ou les énergies). Je n'en dis pas plus, car si je dois, dans l'avenir, retourner aux États-Unis, je risque de me voir refuser le document ESTA, ce qui après tout serait peut-être la meilleure chose qui puisse m'arriver.

jeudi 25 novembre 2010

Black Blanc Beur(re)

En commençant à écrire ce post, je suis partagé ( tel l’âne de Buridan ou l’Héraclès de Prodicos – vous verrez dans la suite pourquoi je vous propose ces deux registres métaphoriques) entre deux sujets. D'une part celui que je voulais traiter au départ et auquel je ne viendrai pour finir, que par la suite, et, d’autre part, des considérations, plus permanentes et plus générales, sur le triste état présent de l'édition française.

Commençons donc par le second, car il sera plus rapidement traité et surtout car je l'ai déjà abordé. Demain sort un livre dont le titre est tout un programme. Confessions d'un Sarkozyste repenti , chez Jean-Claude Gawsevitch. Cet éditeur, aussi récent qu’obscur, n’a guère d’activité et semble vouloir se spécialiser dans le micro-scandale. Bref, après les bébés congelés voilà le sarkozyste refroidi. C'est tout dire ! La seule question qu'on doit s’être posée est celle de savoir si, dans le titre, on écrivait « sarkozyste » ou « sarkoziste ». La lueur d'espoir qu’on peut avoir est que le Tout Paris éditorial semble avoir refusé le projet de R. Domenech qui aurait pourtant fait une tournée générale de propositions!

Pour le sarkozyste congelé, la promotion est d’ores et déjà assurée, après avoir modestement commencé dans les « Grandes gueulese de RMC qui ont brûlé la politesse à tout le monde. Je l'y ai entendu (j'y viendrai dans la suite immédiate), mais on va nous le fourguer dans toutes les émissions dites populaires et sa place est sans doute retenue chez Denisot ce soir et chez Ardisson pour samedi prochain comme invité de 20 heures.

J'ai donc écouté ce midi ce jeune maghrébino-luso-auvergnat, Amine Bénalia-Brouch, puisqu’il faut l’appeler par son nom, déjà pittoresque en soi. C’est lui qui avait suscité la polémique autour des propos racistes prêtés à Brice Hortefeux sur les Arabes et les Auvergnats mais qui, dans la suite, avait un peu sauvé la mise au ministre en les démentant, sous leur forme initiale du moins. Je ne vous parle donc pas des faits que vous allez entendre répétés cent fois dans les jours qui viennent.

Comme je devine que vous vous interrogez déjà sur le titre de ce post, je ne vais pas vous faire languir avec le coup du coïtus reservatus car ce titre aurait dû, en fait, être ma chute.

Pourquoi « black, blanc, beur(re) » ?

Le black ? J'emploie ici le terme « black », pour ne pas user du mot « nègre », même s'il est, en fait, le seul possible quand il s'agit de l'auteur anonyme et caché d'un ouvrage qui paraît sous le nom d’un autre. Même un beur peut donc avoir un nègre, ce qui, au fond ne fait que renouer avec une très ancienne tradition de l’esclavage arabe en Afrique ! Pour avoir entendu ce jeune homme causer dans le poste sur RMC, je doute fort qu'il soit en mesure d'écrire un livre et cela surtout dans les délais très brefs qui ont été accordés pour cette opération. Qu’il y ait un nègre dans cette affaire ne fait donc pas le moindre doute.

Et le blanc ? Il y en a pas trop, car je ne veux pas mêler le ministre de l'intérieur à cette affaire. En l'occurrence, il s'agit donc plutôt d'une blanche puisque le second patronyme de ce brave Amine est, semble-t-il, celui de sa maman portugaise.

Quant au beur(re) ? La double orthographe possible pour ce terme est ici parfaitement commode et même très adaptée à la circonstance puisqu'Amine Ben Alia est manifestement un « beur » mais qu'en même temps, il est de toute évidence assez habile pour faire son beurre (et son beur) de cette affaire grâce à son nègre.

Je ne sais pas exactement de quoi le « sarkozyste » se repent car le titre est évidemment ambigu. On ne sait pas s'il se repent d'avoir été sarkozyste ou d'avoir menti, en la circonstance, pour ne pas nuire à ce courant poltique en la personne du ministre de l'intérieur qu’on sait alter ego du Président. Il serait alors un "repenti", comme ces mafiosi qui balancent leurs complices pour s'assurer l'impunité.

J'ai été frappé par le caractère très contradictoire des propos de ce jeune homme que j'ai entendu, tour à tour, dire que cet événement l'avait fait mettre à la porte de son travail et tomber dans la plus difficile des conditions, mais aussi répondre à Sophie de Menthon, qui le soupçonnait de vouloir gagner de l’argent avec ce livre, qu'il n'avait pas nul besoin d'argent dans la situation qui était la sienne. Tout cela ne me paraît pas très clair et toutes les explications qu'il donne, d'abondance, me paraissent aussi embrouillées qu'obscures et, par là, peu convaincantes.

Après l’avoir vu rebondir si vite et si loin grâce à une notoriété dont il prétend avoir tant souffert, on peut prédire qu’il n’en restera pas là.

La cerise sur le gâteau. Son repentir d'avoir été sarkozyste et d'avoir cédé aux pressions de ce parti (qu'il dénonce désormais si joyeusement) lui a cependant fait de nouveaux amis et l'a aussitôt conduit à adhérer au parti de Galopin de Vilouzeau qui est peut-être, qui sait après tout, un ami de Jean-Claude Gawsevitch.

C'est ce qu'on appelle, dans quelques îles créoles que je connais, « Sauter du poêlon pour tomber dans le feu » ou, dans le style noble du français auquel Amine devra désormais s’initier, puisque le voilà entré dans le monde de la littérature : « Tomber de Charybde en Scylla ».

mardi 23 novembre 2010

« La France ! Ton français fout le camp ! »

On connaît l'apostrophe de la Du Barry à Louis XV qu'elle appelait, dans l’intimité, « la France ! » Un jour où le café que se préparait le roi était en train de bouillir, elle lui aurait crié. « La France ! Ton café fout le camp ! ». Voilà qui établit que déjà sous Louis XV, était en vogue l'aphorisme bien connu « Café bouillu ! Café foutu ! ».

« Où veut-il en venir ? » vous interrogez-vous dejà, pétulante lectrice ou impatient lecteur.

Peut-être ne l’avez-vous pas noté, mais il n'y a plus dans notre gouvernement de secrétariat d'État ou de ministère à la francophonie, ce qui avait été, en 1986, je crois, une des plus belles conquêtes du chiraquisme et cela d’autant qu’il avait confié ce poste à la bouillante Lucette Michaux-Chevry. Omission ou choix délibéré ? Force est de constater que notre langue ne se porte pas des mieux.

Dans l'émission d’Yves Calvi « C plus clair », à la contemplation ennuyée de laquelle je me suis arraché sans trop de peine à 18 heures 05 pour venir ici cracher mon venin, Denis Olivennes pérorait longuement, comme à son habitude, avec cette manifeste jubilation qu’il est bien le seul à éprouver à l’écoute extatique de ses propos. Olivennes est désormais une figure obligéeet sans doute gratuite de cette émission où, à la différence des autres, il n’a généralement rien à vendre, à part le Nouvel Obs.

J'ai donc entendu, ce mardi 23 novembre 2010 à 18 heures, cet agrégé de lettres modernes, qui, non sans quelque raison et bon sens, préfère la quiétude et la salaire de la direction du Nouvel Observateur aux tumultueuses et peu rémunératrices activités pédagogiques auxquelles on pouvait le croire promis, énoncer, non sans quelque cuistrerie, que les luttes syndicales, lors de la dernière période, s'étaient « encalaminées ».

Non, Monsieur le directeur-agrégé à moins que ce ne soit Monsieur l’agrégé-directeur, vous avez,sans le moindre doute, voulu dire « encalminées » ! Votre « encalaminé » en effet n’existe pas en français et il n’y avait pas plus de « calamine » au temps de la marine à voiles que de beurre en broche. « Encalminé », en revanche, est un joli mot de cette époque dont on use pour un navire qui se trouve immobilisé dans les calmes ! Quand on veut être élégant et faire le savant dans son expression ou se montrer précis dans ses formulations, mieux vaut ne pas se tromper.

Ce défaut est hélas de plus en plus courant. Ainsi, certains de nos beaux esprits jugent-ils plus élégant de dire « errements » qu' « erreurs », même si le mot « errements », le plus souvent pluriel, n'a nullement le sens que ces ignorants lui attribuent, en voulant par là se distinguer du bon peuple.

Certaines fausses élégances de langage qui, le plus souvent, sont fautives, m'exaspèrent. J'évoquais précédemment « errements » mais j'aurais pu tout aussi bien citer le verbe « initier » qu'on emploie désormais, de la façon la plus courante, au sens de « commencer » ou « créer », alors que ces deux braves bons vieux verbes remplissent encore parfaitement leur fonction. On dit partout « initier un projet », ce qui est un emploi contre nature de ce verbe qui ne peut guère avoir qu'un complément d'objet animé, comme au bon vieux temps où les dames mûres initiaient les jeunes gens aux délices de l'amour.

Une autre de mes exaspérations, hélas pire et plus fréquente encore, a désormais conquis aussi bien les documents administratifs que les sites Internet, elle tient à un usage totalement absurde du verbe « renseigner ». On vous demande désormais très souvent de bien vouloir, non pas "remplir" mais « renseigner » un questionnaire ou un formulaire qui, les pauvres, sont en fait bien empêchés d'être « renseignés » puisque le verbe « renseigner » ne peut qu'avoir qu'un complément animé et que seule une personne (et non pas un questionnaire) peut être renseignée !

Le malheur est que, désormais si vous vous exprimez en français d'une façon à peu près correcte, on a tendance à vous regarder comme un précieux qui cherche des petites bêtes là où il n'y en a pas. Regardez donc notre pauvre Nicolas Sarkozy qui, dans son interview de l'Élysée, a eu le malheur, de la façon la plus légitime et pour établir la concordance des temps, d’user d'un imparfait du subjonctif. Il a, en effet, dit, à propos de Jean-Louis Borloo : « J'aurais aimé qu'il restât dans le gouvernement ». Les humoristes de service qui, dans le présent contexte, sont peu portés au sarkozysme, s'en sont donnés à coeur joie pendant près d'une semaine, à coups de subjonctifs tous plus fantaisistes les uns que les autres, alors que celui du président avait été parfaitement correct.

J’ai entendu dire, mais je ne saurais vous garantir l'authenticité de l'anecdote, qu'après une intervention sur les problèmes financiers de l'Irlande au parlement européen, Rachida Dati s'était défendue d'une ignorance technique sur un chiffre qui aurait entaché son propos, en disant : « Encore aurait-il fallu que je le susse! ».

lundi 22 novembre 2010

Karachi : pauvres Français!

Un conseil : ne commencez pas votre semaine en écoutant les radios du matin ! Sur toutes les chaînes, en cette matinée du lundi 22 novembre 2010, l'information que nous distillent à l’envi toutes les radios est l'affaire dite désormais dite de Karachi, vieille de près de dix ans et depuis longtemps à peu près triviale. Néanmoins, grand concours d'erreurs et de sottises comme d'habitude.

La première et la plus évidente est l'usage généralisé des allusions aux « rétro-commissions » qui, nous dit-on, auraient, faute d’être payées, provoqué l'attentat de Karachi, en 2002. On ne voit pourtant guère pourquoi les méchants Pakistanais auraient fait sauter le bus transportant les ingénieurs français de l’armement parce que les partis politiques français n'étaient plus financés par des « rétro- commissions » versées, en fait, par des Pakistanais eux-mêmes , sur les « commissions » (qui n’avaient rien de « rétro ») que la France versait ou aurait dû verser au Pakistan. On confond donc allègrement (et, par là, on induit en erreur les pauvres auditeurs français) les » commissions » que la France devait verser au Pakistan qui lui avait acheté des navires avec les « rétro-commissions » que les Pakistanais eux-mêmes devaient reverser sur ces commissions aux Français et qui servaient, en principe du moins, à financer divers hommes et/ou partis politiques français.

Les rétro-commissions elles-mêmes n’ont donc rigoureusement rien à voir dans cette affaire d'attentat; ce sont évidemment les seules commissions qui sont en cause. Si la pratique des commissions est courante dans le domaine et de fait relativement innocente puisqu’elle était même reconnue et tolérée, celle des rétro-commissions, purement franco-française, est des plus scandaleuses et devrait entraîner les plus lourdes sanctions contre les bénéficiaires, car il s’agit d’un vol pur et simple prémédité au plus haut niveau au détriment de l’Etat français !

On nous embrouille aussi sur les dates, en nous disant que c'est Chirac qui a supprimé les commissions en 1995 (sans préciser de façon plus nette la date exacte), suite à son conflit avec Édouard Balladur à l'occasion de la présidentielle de 1995. On se souvient que ce dernier, dont la campagne était conduite par Nicolas Sarkozy, avait obtenu plus de 18 % des voix, sans pouvoir toutefois battre Chirac lors de ce premier tour. Lorsque Chirac devient président l’affaire electorale est donc close et Balladur donc Sarkozy ne sont plus dans la course. C'est Juppé qui est alors Premier Ministre pour deux ans. Si effectivement Chirac s'en prend alors aux fameuses commissions, ce n'est donc pas pour empêcher Balladur de financer sa campagne électorale puisqu'elle est déjà fâcheusement terminée pour lui. Je ne sais donc pas à quelle date exacte les commissions ont été supprimées ou ont cessé d'être versées à l'initiative de Chirac, mais, en tout cas, si c'est, sur l'année 1995, ce ne peut être que durant le deuxième semestre puisque, dans le début de cette même année,c'était encore Mitterrand qui était président de la république.

Dernier aspect. Même si les « retro-commissions » n'ont rien à voir dans tout cela ; il serait cependant fort intéressant de savoir à combien elles s'élevaient, qui les a perçues et ce qu’elles sont devenues. Il faut observer, en outre en effet, que six ans se sont déroulées avant l'attentat de Karachi, ce qui est un peu long, même si l’on peut noter que ce sont des ingénieurs français de l’armement qui étaient visés. Toutefois, dans le climat et dans la situation du Pakistan, il est assez difficile d'y voir clair et, en l'état actuel de ce que nous savons, il est probable mais non établi que l'attentat est directement lié au non-paiement des commissions.

Ce qui est sûr en tout cas c’est qu'il y a là DEUX affaires très clairement distinctes, alors qu’on les réunit dans un salmigondis d'informations, peut-etre moins innocent qu’on pourrait le croire.
La première est l'interruption (à un stade n'est pas davantage précisé, même s’il est essentiel) du paiement des commissions promises aux Pakistanais.
La seconde qui est la question des rétro-commissions qui est un problème politique français purement interne, car, bien entendu, une telle procédure est, dès l’origine et dans le principe, tout à fait scandaleuse et devrait attirer sur les bénéficiaires avérés les plus lourdes sanctions !

mercredi 17 novembre 2010

Sarko Dé-Batman

Quel homme que notre président magicien !

Au cours d'un aller-retour Paris-Séoul (à peine le temps de descendre de l'avion pendant qu'on faisait le plein !), il conçoit un plan diabolique à triple détente (et frein dans le moyeu comme aurait dit le regretté Pierre Dac !) pour opérer le remaniement promis. De retour le samedi matin, il charge Claude Guéant, que la rumeur mettait déjà Place Bauvau, de donner la liste des nouveaux ministres dès le dimanche soir, sans plus de précision. Joli coup de billard à triple bande : Guéant chargé de l'annonce ne sera donc pas ministre ; les Européens-Ecologistes-Verts qui se sont réunis durant le week-end et qui ont phosphoré dur pendant deux jours pour imaginer un tel nom pour leur « formation-réseau-coopérative » ne pourront donc avoir qu'une place, incertaine et subalterne, aux JT de 20 heures du samedi comme du dimanche ; en effet, à peine entreverra-t-on Dany, Eva et José agiter de conserve leurs bedaines dans une bourrée rustique ; en outre, de cette façon, non seulement on passe en toute certitude aux 20 heures, mais surtout on les occupe dans leur ensemble puisque le choix subtil de 20 heures 15 pour l’annonce mobilise l'antenne avant et après la déclaration de l'Élysée. Des professionnels je vous dis !

Mais il fallait aussi jouer fin sur le calendrier, pour la suite. Le lundi 15 était trop tôt, en coupant prématurément l’effet d’annonce du dimanche. L'idéal pour Sarko était le mercredi jour du premier conseil des ministres du nouveau gouvernement, mais hélas, le soir, était programmé Angleterre-France à Wembley et entre 90 minutes de Sarko et 90 minutes de foot, nombre de mauvais Français risquaient de ne pas faire "le bon choix". Ce fut donc pour mardi 16. Au total samedi, dimanche, lundi, mardi : Carton plein ! Bingo !

Match inégal : Sarko « DéBatman » contre Pujadas-Chazal-Denisot. « Combien faut-il de poux pour manger un lion ?/ Cent maravedis valent-ils une piastre ? » Le score, connu d'avance, fut sans appel : 3-0 ! Débat mais, « à dire le vrai », comme disait la regrettée M’ame Ruggieri, « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ».

Certes, Claire trônait, très en beauté, entre les deux magots comme ces dames espagnoles qui se plaisaient, pour mettre en valeur leur beauté, à se promener avec une guenon sur l’épaule ; Claire en avait même deux ! Elle avait assurtément bien travaillé son look, mais un peu moins sa dialectique.

Pujadas avec sa tête de Playmobil, comme le dit si justement Patrick Timsit, avait mis son casque-perruque de jais sur son crâne si curieusement aplati qu'on se demande ce qu'il peut y avoir dedans, tant il est bas de plafond. Maman Pujadas a dû avoir un accouchement difficile et il a fallu, en catastrophe, prendre la ventouse des toilettes pour tirer d'affaire le minot.

Quant à Denisot, égal à lui-même, il avait comme toujours, son air de chien battu et son demi-sourire niais. On s'attend toujours à l'entendre dire « Désolé !», comme sa marionnette des Guignols.

Le vrai moment drôle a été, en fait avant, sur Canal+, lors de la présentation de l'interview. Denisot, forcément absent, s’est fait filmer seul à 20 heures à l’Elysée à l’intention de son pépé de Chateauroux; il avait confié les manettes du Grand Journal à Ali Baddou qui, pour cette circonstance exceptionnelle, s'était rasé. Afati était chargé de préparer le terrain. D'une façon étrange, il insista lourdement sur le fait que les trois intervieweurs étaient (je vous jure que c'est vrai !) des « journalistes assermentés » ! Il a même répété cette étonnante formule trois fois au moins sinon quatre en quelques phrases, à croire qu'il ne sait pas ce que le mot « assermenté » veut dire, à moins qu'il ne s'agisse, vu l'échantillon journalistique retenu, du « serment d'hypocrite ! ». À la réflexion, je me demande s'il ne sortait pas d'un apéro avec son ami Borloo car, dans la suite, voulant illustrer le propos qu'il jugeait central pour la circonstance, la dette globale de la France , il a choisi d'en illustrer le montant en faisant apparaître à l'écran le chiffre même de cette dette qu'il a lui-même lu (je vous jure que c'est vrai et vous pouvez aisément vérifier) en précisant qu'elle était de « un milliard, six cent cinquante millions», alors même que s'affichait évidemment le vrai chiffre soit 1.650 milliards! L'écart n'était que de un à 1000, nul n’a soufflé mot sur le plateau, ni Ali ni Ariane qui, de toute évidence n’en savent rien non plus ! Non seulement Afati ignore ce montant que tout le monde connaît, mais il est même incapable d'en lire le chiffre. Avec notre président de la Cour des Comptes, qui ne sait pas combien font 7 fois 9 et Afati qui confond les millions et les milliards, on est bien parti ! On se croirait revenu au bon vieux temps de feu Krasucki !

Pour les 90 minutes de Débat-man rien à dire. Le service de communication de l'Élysée a bien travaillé mais ce n’était poas trop dur ! On attendait les « journalistes assermentés » sur tous les sujets qu'on pouvait prévoir, sans s’occuper de ceux qui fâchent dont on était bien bien sûr qu'on ne parlerait pas (genre Compiègne- Chantilly, mensonges Woerth, Galop ou rétrocommissions Balladur). DéBatman a donc pu balancer dans les gencives des « assermentés » comme de la Gauche, à propos des retraites, le Rocard 1981 (consternation générale quand Mitterrand annonce le passage à 60 ans !) comme le Rocard 91 (le rapport sur les retraites) ; les écoutes mitterrandiennes ont été opportunément et efficacement évoquées pour les « fadettes » et les ordinateurs volés, mais le mieux a été l’épisode des Roms. DéBatman a pu démontrer, dates et références multiples à l'appui, que tout cela avait été mis en avant et monté en épingle par les journalistes présents qui, dans la suite, après avoir glosé à l’infini sur les critiques de la méchante Commissaire européenne, se sont en effet gardés d'annoncer qu'elle avait été désavouée, de facto, par la Commission elle-même.

Je dis ici de facto pour causer comme DéBatman qui nous a sorti, vieux souvenirs de ses études de droit ou traces de révisions, récentes mais vaines, avec le fiston, un « expressis verbis» qui a laissé pantois ses trois adversaires. Je me garderai bien de lui dire que c'est du latin de cuisine juridique, dont je ne suis pas sûr qu'on aurait pu le trouver sous la plume de Cicéron ! Denisot qu’on nous avait montré discrètement se marrant pendant l’épisode sur les Roms car il n’avait pas de JT d’époque sur la conscience (en plus il était alors en vacances chez son pépé de Chateauroux) est resté comme deux ronds de flan devant la citation latine, sans savoir si c’était du lard ou du cochon ! Les deux autres et surtout la pauvre Claire sur laquelle DéBatman s’est acharné ont été KO debout pendant de longues minutes !

Bref ! Score final sans appel : 3-0. De toute façon, ce genre de match est d’avance truqué puisque, sur chaque question, DéBatman est toujours le seul à avoir le sifflet qui lui permet de marquer la fin de la reprise, une fois qu'il a tirée la flèche du Parthe qu'il avait préparée pour chacune de ces si prévisibles questions.

mardi 16 novembre 2010

Petite méditation sémantique et lexicale : le « patient ».

Je ne sais plus quel auteur (Mallarmé ou Valéry ?) disait qu'il fallait laisser l'initiative aux mots. Admirable formule et dont j’ai eu tout loisir cette semaine de vérifier, une fois de plus, la pertinence.

Le mot français « patient » a doublement hérité du contenu sémantique du participe présent du verbe latin « patior » qui est à son origine et qui signifie à la fois « supporter » et « souffrir ».

Cette méditation sémantique et lexicale m'a été inspirée par deux séjours, en une semaine, dans des lieux hospitaliers. Entendez par là que ces lieux étaient des cliniques ou des hôpitaux ; l’adjectif « hospitalier » dérive, dans l’emploi que j’en fais ici, d' « hôpital » et de tels lieux n’en sont pas pour autant des endroits où l'on est aimablement et agréablement accueilli par des hôtes charmants et prévenants. J’ai failli dire « des lieux nosocomiaux », « nosokomio » étant le nom de l’hôpital en grec, comme vous pourrez le vérifier lors d’un prochain séjour dans ce pays, s’il est encore en mesure de s’offrir ce genre de service. Mais ce malheureux adjectif, récemment découvert par les Français, a vu son sens se restreindre et se spécialiser si fâcheusement que je n’ai pas osé me risquer à l’employer pour ne pas vous inquiéter sur ma santé.

Le « patient », pour en revenir à lui, est, en fait, le client du médecin, mais ce dernier terme soulignerait trop nettement l'aspect mercantile d'une pratique professionnelle qui se veut plutôt un art avec des aspects quasi sacerdotaux (« Le serment d’Hippocrate !) qu'une forme, même noble, de commerce. On va voir le médecin parce qu'on est malade (donc parce qu'on souffre) et, ce faisant, on devient son « patient ». Mais les mots prenant l’initiative, on doit alors aussi s'armer d’une « patience » qui est la première vertu du patient, même s'il n'y a pas de vrais rapport sémantique entre ces deux mots.

Je ne crois pas être un patient impatient, même si au bout de quelques heures d'une attente dont les raisons mêmes ne m’apparaissent pas évidentes, je commence à cesser d'être patient (adjectif) tout en restant hélas un patient (substantif). Je me sens d'autant moins porté à être patient (adjectif) qu'à force de m'exercer à ces exercices de patience (et aussi d’observation du milieu), je finis par deviner les véritables motifs des attentes prolongées qui sont infligées aux patients.

On observe d'ailleurs facilement que, dans l'activité médicale privée, les patients ne sont pas contraints, en général, de faire preuve d'autant de patience, car ils ont parfois la possibilité de changer de médecin et par conséquent, dans un autre cadre, d'avoir à faire montre de moins de patience, tout en restant des patients.

Comme les attentes prolongées invitent à la méditation, force est de prendre conscience qu'à la patience dont on aura fait preuve en attendant d'être reçu ou soigné, viendra s’ajouter, en outre, celle dont devra faire preuve pour remplir les feuilles de soins (qu'on appelait autrefois « feuilles de sécu ») et qui constituent un exercice de méditation intéressant à la fois sur le plan du fonctionnement social et de l'économie nationale.

Comme j'ai eu l'occasion de le dire déjà, mais ce sujet de méditation est toujours d'actualité, la principale réforme que le système de santé français a opérée, dans le dernier quart de siècle, a été, sur les feuilles de soins, la disparition de la mention de la date de naissance du patient. Chaque assuré social étant identifié par un nombre de treize chiffres (ce qui permet en théorie de coder par cette méthode 9.999 milliards d'individus) alors que la France ne comprend guère qu’une grosse soixantaine de millions d'habitants), on s'est avisé que l'identification supplémentaire de l'assuré(e) par sa date de naissance était un luxe inutile. On a donc supprimé sur les feuilles de soins cette mention dans une réforme administrative majeure annoncée alors à grands sons de trompe !.

Quelques années après, bien plus discrètement, on a dû la rétablir en douce, après s'être aperçu que des Français ou des Françaises avaient le même numéro de sécurité sociale, ce qui paraît impensable du simple point de vue arithmétique.

Voulez-vous l’explication d’un tel mystère ?

Si vous regardez de plus près comment un tel numéro est attribué, vous vous apercevez que les dix premiers chiffres peuvent être en fait communs à un nombre indéterminé, mais elevé, d'individus du même sexe (code 1 ou 2), nés le même mois de la même année (les quatre chiffres suivants), dans le même département (les deux chiffres de son code), dans la même zone de ce département (codée par trois chiffres). Dès lors, pour les milliers probables de ceux ou celles qui partagent ces informations, la distinction ne se fait que sur les trois derniers chiffres ; elle ne vaut donc, au maximum, que pour 999 hommes ou femmes qui ont en commun les dix premiers chiffres. Or, dans nombre de grandes villes, dans certains quartiers où se trouvent des hôpitaux ou des maternités, souvent naissent en un mois plus de 999 enfants du même sexe ; de ce fait, certains d’entre eux peuvent avoir exactement le même numéro de sécurité sociale. On a donc dû rétablir la date de naissance sur les feuilles de soins pour pouvoir les distinguer par le jour de naissance !.

De toute façon, ces feuilles de soins étaient l'objet de tous les soins et de toutes les attentions, surtout de la part des syndicats de la sécurité sociale qui redoutaient que leur disparition n'entraînât des réductions d'effectifs. Il n’en a heureusement rien été et cela d’autant plus que, en particulier dans le secteur privé, en beaucoup de lieux, on refuse d'utiliser le paiement par la carte vitale, ce qui ménage à la fois les trésoreries des prestataires de soins et l'avenir des employés de la sécurité sociale.

J'ajoute toutefois que le traitement d'une simple feuille de soins coûte plus de 5 euros, sans parler des arbres qu'il faut couper pour produire les dites feuilles et sans évoquer toutes les papiers inutiles que doivent produire, pour chaque cas, les diverses mutuelles, afin d’informer leurs clients. Que les syndicats de la sécurité sociale, les industriels, les fabricants de papier et les imprimeurs se rassurent, en dépit de l'informatisation, nous ne sommes pas près de nous débarrasser de tout cette paperasse et, en tout cas, là aussi, nous devrons nous montrer « patients » à tous les sens des mots !

dimanche 14 novembre 2010

Remaniement

« Nous l'avons, en dormant, Madame, échappé belle. ».

Je frémis encore ce matin, mon petit déjeuner pourtant déjà pris, à la pensée que j'ai paisiblement dormi, toute cette longue nuit de novembre, dans un pays qui n'avait plus de gouvernement ! François Fillon avait, en effet, démissionné à 19 heures 37 samedi soir, ce qui ne se fait jamais, sauf en cas de putsch et je n'en ai rien su !

J'ai pourtant regardé hier soir, à la télévision nationale, sur Arte, deux émissions, au demeurant intéressantes mais fort éloignées du présent cataclysme politique puisqu’elles portaient sur les hommes préhistoriques. On nous y a entretenu, deux heures durant, des rapports obscurs entre les hommes de Heidelberg et de Néanderthal (avec à l'appui, des images joliment reconstituées à grand renfort de prognathisme et de poils), puis on s’est interrogé sur les connaissances cosmologiques insoupçonnées qui s'étaleraient sur les parois de la grotte de Lascaux, selon les hypothèses un peu farfelues d’une paléo-cosmo-préhistorienne quelque peu allumée ! Mais de Fillon, dont on ne sait si les sourcils sont néerdanthaliens ou cro-magnonesques, rien! Bernique ! Nul n’a jugé bon d'interrompre toutes ses fariboles préhistoriques par une Marseillaise qui nous aurait soudain ramenés de moins 60.000 ou 30.000 ans pour nous annoncer la terrible nouvelle que le Fillonus maximus avait soudain, « samedi soir après le turbin », rendu son tablier à Nicolas Sarkozy, revenu tout exprès et en toute hâte de Séoul, pour assister la France dans cette terrible épreuve.

Je crois que Jacques Attali m'a coupé l'herbe sous le pied en faisant déjà l'inévitable jeu de mots sur « le G-vain de Séoul ». Je ne m’y risquerai donc pas car une bonne douzaine de chroniqueurs ont déjà dû le reprendre. Cette réunion dont tout laissait prévoir qu'elle ne servirait à rien, a même tourné à la farce avec le roi d'Arabie Saoudite filant à l'orientale au moment de la photo d’arrivée aux côtés du président de la république coréen (le Roi avait dû forcer sur le champagne durant le vol ! Le pauvre président coréen a été obligé de délaisser son épouse pour courir après sa Majesté qui fonçait à toutes jambes sous son keffieh). Notre président lui a jugé indispensable d'arriver le lendemain de la réunion (il avait oublié le 11novembre !) pour repartir aussitôt en étant à peine descendu de son avion (le temps de faire le plein). Heureusement que le thème n’était pas l’écologie, sinon les vilains journalistes n’auraient pas manqué de calculer perfidement le nombre de tonnes de carbone produites par les inutiles vols vers Séoul de dix-neuf 747 ou A-380, même repeints à neuf

Il est vrai que le tout (qui n'était qu'un rien) était déjà réglé, dans un communiqué commun aussi vide que lénifiant, les États-Unis et la Chine s'étant bornés à se regarder en chiens de faïence comme on pouvait le prévoir, chacun campant résolument sur sa politique monétaire, la seconde thésaurisant les tonnes de papier monnaie imprimées par le premier.

Mais j'en reviens à mon émotion matutinale quand j'ai appris que j'avais passé toute cette longue nuit sans être gouverné et, pis encore, sans m’être rendu compte de cet état. Le suspense demeure toutefois entier et, vu l'accélération générale du processus de remaniement, nous pouvons espérer avoir la composition du nouveau gouvernement pour l’apéro dominical !

Je voulais depuis qulques jours faire un texte sur les informations à propos des affaires Bettancourt-Woerth auxquelles nos amis suisses ont eu droit, mais qui nous ont été jusqu'à présent refusées. La Suisse romande a, elle, eu la chance de voir sa télé diffuser un film dont je vous donne ci-dessous non seulement référence mais également un ou deux aspects de la substantifique moëlle. On y apprend un détail qui ne me surprend guère sur les relations entre François Marie Bannier et la famille Bettencourt. En effet dans notre presse nationale, on nous a toujours présenté M. Bannier comme une sorte de gigolo germano-pratin que Liliane Bettencourt s'offrirait à coups de milliards sur ses vieux jours. La chose n'avait pas manqué de m'étonner, vu l'orientation sexuelle affichée du héros. Elle est, en effet, bien connue, depuis fort longtemps et lui-même ne s'en cache guère. Certes, et je le sais de bonne source, que dans les beaux quartiers parisiens, il n'est pas rare de voir quelques gays et brillants intellectuels tenir salon chez de riches vieilles dames qui, dans leur grandeur d'âme, font converger leurs soupirs dans les voiles de l'ambition et/où de la cupidité des dits intellectuels.

Le cas est ici apparemment un peu différent ; c'est, nous dit-on, MONSIEUR Bettencourt, dont la carrière a été à la fois tortueuse et animée, qui, de son vivant, s'était lié d'amitié avec F-M B. et avait commencé à le couvrir de centaines de millions. Liliane Bettencourt n'a fait au fond que reprendre les habitudes de son mari, sans forcément les mettre dans les sentiers de pratiques analogues.

Il y a quelques autres éléments intéressants dans ce petit film mais je vous laisse le soin de les découvrir en vous livrant ici son adresse. http://www.tsr.ch/video/info/journal-19h30/2439011-le-regard-de-jacob-berger-sur-l-affaire-bettencourt.html#id=2439011

jeudi 11 novembre 2010

Un métier rémunérateur et plein de promesses : chômeur !

Tout le monde s'accorde à reconnaître que Raymond Domenech, dit « Raymond la science », a été complètement nul comme sélectionneur de l'équipe de France de football. Rien à dire sur le sujet et peut donc ne pas y revenir mais évoquer quelques aspects moins connus du personnage que ses derniers exploits remettent dans l’actualité.

Domenech a toujours été très discret sur ses origines et ses débuts dans la vie, ne donnant guère à connaître que l'origine catalane de sa famille qui avait dû quitter l'Espagne au début de la guerre civile. Il y a là une grande banalité et nombre d’Espagnols sont venus s'installer en France dans les mêmes conditions. Le petit Raymond a débuté au football à Lyon, sa ville d'origine et il y a assez bien réussi puisqu'il a pu, devenir professionnel à l’OL, il est vrai bien avant la récente période de succès de cette équipe. Il a même connu quelques sélections en équipe de France, sans jamais être un joueur de premier plan.Sa carrière fait penser à celle de son protecteur Aimé Jacquet (l’accent en moins) qui, après une carrière de joueur aussi médiocre, a été, avant lui sélectionneur de l'équipe de France, le premier favorisant même sottement la carrière du second dont il partage la médiocrité (« asinus asinum fricat »). Le seul titre de gloire sportif de Domenech a été sa brutalié comme défenseur, qui lui a valu le surnom du « boucher », suite à quelques fractures de tibias et de peronnées..

Ce qui caractérise Domenech est, d’abord et surtout, la haute opinion qu’il a de lui-même comme de son intelligence qu’il juge de toute évidence supérieure ( la fréquentation de Mémé Jacquet et de la plupart des footballeurs le confortant dans ce jugement) et le fait qu'il s'est toujours considéré comme très au-dessus de sa condition, aussi bien comme joueur de football que comme sélectionneur et dans tout autre emploi.

En fait, il s'est toujours et d’abord pris pour une sorte d’Alain Delon quoiqu'il n'en ait pas le physique, même s'il juge manifestement très satisfaisant son physique ténébreux.S’il en est besoin, on en a la preuve dans les rêves de carrière artistique qui n'a jamais cessé de nourrir ; il s'est essayé, avec un égal insuccès, tant au théâtre (comme acteur) qu’au cinéma où il a joué son propre jouer un rôle dans un film de Marc Esposito où sa prestation fut si réussie que la scène fut coupée au montage. Faute de mieux, il a joué à la télévision, sur M6 il est vrai, la grande scène de la demande en mariage à sa compagne Estelle Denis, en direct et à la stupéfaction générale, à 22 heures 45 le 17 juin 2008. Etant en direct, la scène n'a pas pu être coupée cette fois et elle a connu un succès incontestable dans la mesure où elle succédait immédiatement à la défaite éliminatoire de l'équipe de France face à l'Italie dans l'Euro 2008.

Rien de ce qui lui arrive ne devrait l’étonner car il a les informations les plus sûres quant à ses futurs succès ; en grand amateur d'astrologie, il ne doit jamais manquer d'interroger les astres sur la suite de sa carrière.

Pour le moment, après avoir touché, pendant plus de 15 ans, de la Fédération Française de Football, un salaire mensuel de disaines de milliers d’euros, il a pu, après son licenciement pour faute grave, s'inscrire légitimement au Pôle Emploi (Paris XVe) pour y toucher une indemnité de chômage qui s'établirait, dit-on, entre 5600 et 5900 € par mois. Comme il demande, par ailleurs, près de 3 millions d'euros à la FFF via les prud'hommes, surtout pour le préjudice moral, il n’a assurément pas de raison réelle de se plaindre.

Ce curieux personnage ne dédaigne pas non plus les petits profits ; faute de pouvoir jouer les mauvais garçons au cinéma ou à la télévision, il s'emploie à le faire dans la vie et se trouve par là engagé dans de curieuses affaires. En 1994, à Boston, lors de Coup du monde de foot, il aurait été surpris, en train de revendre, au marché noir, des billets pour le match Corée du Sud-Bolivie, Après avoir payé une amende, il a finalement été libéré par la police américaine. Il a été mêlé aussi à une affaire aussi louche que minable sur les pronostics à propos des sélections de joueurs dont il était lui-même chargé. Là encore, il a arrêté les frais et les choses se sont perdues dans les sables.

Il faut espérer que les services de Pôle Emploi du 15e arrondissement sont occupés par les grèves et/ou ne lisent pas les journaux, car leur allocataire de luxe semble s'engager dans une carrière publicitaire en faveur des jeux en ligne à la télévision. Sans se laisser abattre par ses échecs précédents, Domenech se lance dans l’imitation de Jean-Claude Vandamme, dans un remake, façon poker, du film Kickboxer. Domenech s ‘y entraîne, non pas au kick-boxing mais au poker ! Si les entraînements sont fastidieux, il peut au moins les faire en famille car sa compagne Estelle Denis est une grande spécialiste de la question et fait dans ce même bizness. Reste à savoir si "Bwin", site autrichien de poker en ligne, son employeur, a bien veillé à déclarer les activités et surtout les rémunérations du chômeur Domenech aux services fiscaux français et au Pôle Emploi parisien.

En tout cas un bel exemple pour les millions de chômeurs français !

mardi 9 novembre 2010

Colombey : après le bal tragique, la fête au village

Ce « bal tragique » est bien entendu (la précision qui suit est destinée aux jeunes qui, par hasard, liraient ce post) celui du titre fameux de Charlie Hebdo après la mort de De Gaulle(« Bal tragique à Colombey : un mort »). Il entraîna d’ailleurs la condamnation de ce journal. J'y ai repensé hier en entendant Stéphane Guillon parler de ses rapports avec le nouveau directeur de France-Inter Philippe Val qui a également viré, sur ordre, G. Dahan ! En 1970, Val était à Charlie hebdo ! Ne le dites surtout pas au Président mais on ne pouvait guère imaginer alors qu'il deviendrait, aujourd’hui le chien de garde du pouvoir dans la radio nationale. Seule sa tête de Savonarole pouvait donner à penser qu'il ne lui déplairait peut-être pas de dresser des bûchers et des potences !

En revanche, aujourd’hui, c'était bien la fête au village à Colombey et les imprécations de Galopin de Vilouzeau n’y ont rien fait. Nicolas Sarkozy et François Fillon y sont allés mains dans la main et se sont mués, pour la circonstance et pour un jour, en gaullistes historiques, quoique cette tenue ne leur aille guère.

En écrivant ces lignes, je m'avise soudain que j'ai déjà parlé du Général De Gaulle, il y a quelques jours, en relation avec le film de Moati que j'avais d'ailleurs choisi de ne pas avoir, étant entendu que les révélations qu'il prétendait apporter étaient déjà tombées dans le domaine public depuis 40 ans.

Aujourd’hui, on nous a évidemment repassé, à satiété, le film de l'annonce faite par Georges Pompidou du décès de De Gaulle, le lendemain de sa mort : « Le Général De Gaulle est mort. La France est veuve. ». Je ne trouve pas la formule très délicate pour Mme De Gaulle et, me semble-t-il, Georges Pompidou aurait pu faire mieux. A-t-on oublié que De Gaulle l'avait choisi au départ, en demandant qu'on lui trouvât « un agrégé sachant écrire ». En l'occurence la formule de l'oraison funèbre pompidolienne continue à me sembler ni très heureuse ni de très bon goût. Peur-être Pompidou, l’auvergnat retors l’a-t-il fait exprès ! Les relations entre les deux hommes étaient devenues des plus mauvaises. Le Général De Gaulle avait interdit qu'on laissât Pompidou venir saluer sa dépouille sur son lit de mort ; Pompidou ne put d'ailleurs le faire, les dispositions du défunt ayant été respectées et le corps du Général transporté ailleurs dès après sa mort. Comme quoi...

Il est devenu commun de s'interroger sur ce qui distingue les hommes politiques et les hommes d’Etat. Il est clair que les seconds sont infiniment plus rares que les premiers. De Gaulle a sans doute été le dernier de nos hommes d'État, ce qu'aurait pu peut-être pu être Pierre Mendès-France, si ses amis socialistes lui avaient en laissé l’occasion et le temps.

Ce qui me frappe le plus dans le Général De Gaulle, en dehors de ses qualités manifestes d'homme d’État (Dire que les imbéciles lui reprochent d'avoir dit à Alger « Je vous ai compris !»! Que pouvait-il de dire d'autre là-bas alors qu'il avait décidé dès le départ de rendre l'Algérie indépendante) est à la fois son style, toujours gouverné par la précision des termes (sauf pour le « quarteron ») et le rythme ternaire, est une honnêteté et une rigueur morale qu'il a poussées toujours l'une et l'autre jusqu’aux limites du raisonnable. Faut-il rappeler qu'il n'a jamais voulu avancer dans la carrière militaire au-delà du grade qu’il avait en 1940, qu’il a refusé la pension de Président de la République (mais oui Monsieur Chirac !) et qu’il a toujours remboursé scrupuleusement à l'Élysée tout ce qu'il jugeait devoir (ce détail significatif a été donné autrefois par Michel Jobert, mais son exemple n'a guère été suivi par les présidents qui lui ont succédé).

Pour finir sur une note un peu drôle en une circonstance qui ne l’est guère, je me souviens d’un dessin du Canard enchaîné où l'on voyait le général et Yvonne de Gaulle à une cérémonie au moment de la Marseillaise. Yvonne se penchait vers son mari et lui glissait à l’oreille d'un air tendre : « Charles ! Notre chanson !).

lundi 8 novembre 2010

PMU-gouv.fr

Comme je le disais dans mon post d’hier, notre président vénéré (je n’ai pas envie de me faire chouraver mon ordi par les barbouzes!) a toutes les raisons de se féliciter. A sa place, je laisserais tomber le G20 et ces fariboles et je solliciterai mon ami Bolloré pour qu'il me prête son yacht durant une petite quinzaine.

« Et la campagne présidentielle ? » dites-vous.

Fi donc ! No problem ! Mon ami Ken Thibault est en train de s'en occuper de son côté; il va m’organiser des tas de blocages et on améliore tous les jours le système ! On va maintenant bloquer les routes, le aéroports et les supermarchés avec des ordures et du fumier que nous apporteront les pedzouilles fâchés, pour emmerder un max. le bon peuple de France. Chaque opération me fera gagner 100.000 voix en 2012 et aux élections syndicales la CGT va pulvériser Chérèque le mollasson. Si j’osais, j’inviterais même Thibault en croisière mais ça pourrait donner des soupçons et faire jaser; en plus, avec ses brushings, la mer , c’est pas bon pour lui.

La précarisation de la France ?

Quelle bonne blague ! Ouvrez donc votre radio ou allumez votre télé, au hasard, ce n'est, partout et tout le temps, que publicités de tous les organismes de crédit (« Pauvres si vous n’avez pas d’argent, vous n’avez qu’à en emprunter ») et de toutes les officines de jeu qui ne cessent de fleurir et de prospérer, tout en vous avertissant que jouer est dangereux, comme on vous prévient, dans des pubs alléchantes, que la cigarette tue et que le sucre et la graisse font grossir !

Je pense d'ailleurs que, dès mon retour de croisière, je vais ouvrir moi-même, comme nombre de mes amis, mon officine de paris ; j'ai déjà le nom « PMU - gouv.fr » et la spécialité : les paris sur le nom de mon futur Premier ministre ! Comme je serai le seul à le connaître, je ferai jouer Carla à ma place et, comme ça, nous sommes sûrs de toucher le jack-pot.

Qu’on cesse de me bassiner avec le chômage et les pauvres ! Les pauvres, encore eux, ils n’ont qu’à se bouger un peu! Je viens de voir, ce matin encore, qu’un simple vice président de LVMH s’est fait 18 millions d'euros en 24 heures, uniquement en revendant les stock-options qu'il avait achetées la veille au tiers du prix qu'elles avaient atteint le lendemain ! Il paraît que c'est tout à fait légal et que ce n'est même pas un "délit d'initié", même si ça y ressemble pourtant pas mal! Pourquoi les pauvres ne font pas ça ; ils n’ont qu’à emprunter pour acheter des actions au lieu d'aller picoler et fumer des clopes au bistrot !

J'ai entendu ça ce matin chez ce pauvre Bourdin ; lui aussi, devrait arrêter de boire, car il a dit que ces 18 millions représentaient 14.000 fois le SMIC ! Il avait simplement oublier le mot « années de » ! Entre nous je trouve Bourdin de plus en plus excité par la lutte féroce qu'il mène contre Fogiel et Europe1,un vrai combat de nains ; il se pose, sans rire, en grand défenseur des pauvres et des opprimés ; il doit ignorer que RMC, la radio qui le paye, est accoquinée avec BFM qui est la chaîne des banques, de la bourse et du grand capital ! On devrait quand même le lui dire!

Vivement qu'on soit à bord avec ma Carlita et qu'on puisse enfin oublier toutes ces conneries et surtout ne plus voir la tronche de croque-mort de Fillon. La seule chose qui m'ennuie un peu c'est que j'avais promis à Berlusconi qu’on l'inviterait à bors, mais je finis par me demander si c’est une bonne idée avec toutes ses histoires de bounga-bounga. Enfin, on avisera une fois en mer !

dimanche 7 novembre 2010

Note aux bloqueurs.

La claire déconfiture des manifs du samedi 6 octobre 2010 a conduit, comme on pouvait s'y attendre et comme les propos discordants de la plupart des dirigeants syndicaux le laissaient prévoir, à la fin de l'unité syndicale. C'est un peu dommage car quelques leaders majeurs du syndicalisme français à la télé comme Messieurs Olive (de l’UNSA) et Le Rest (de la CGT SNCF mais avec de peu democratiques majuscules) sont désormais en retraite et ils allaient pouvoir, dans la pleine verdeur intellectuelle et physique de leurs 55 ans et en dépit de la pénibilité manifeste de leur très brève carrière professionnelle passée , se consacrer à l'activité syndicale et à la novation en matière de revendications. L’innovation a même commencé et, à la manif. de samedi où, à défaut du million de manifestants annoncé, on pouvait voir, en ce qui me concerne pour la première fois, CCChhhérèque coiffé d’une superbe casquette rouge modèle CGT qui m’a fait croire un instant, en attendant qu’il ouvre la bouccchhhe qu’il avait soudain changé de camp !

L'échec des manifestations, inévitable et prévisible dans la mesure où elles se prolongeaient très au-delà du raisonnable, devrait conduire à concevoir d'autres formes d'action qui, on le devine déjà, vont consister essentiellement dans des blocages.

Je ne suis pas complètement sûr que bloquer les routes, les accès aux aéroports, à divers lieux de stockage de produits et de carburant ou les dépôts d'ordures, soit réellement inscrit dans le droit de grève. On entend volontiers user, depuis quelque temps, d’une distinction jugée subtile mais totalement fausse et même absurde entre « légal » et « légitime » (la loi sur les retraites serait « légale » mais non légitime). Ce distinguo aberrant a été, me semble-t-il, inventé par Jean Claude Mailly, Secrétaire général de FO, qui tourne au révolutionnaire sur ses vieux jours syndicaux et tente de déborder sur leur gauche la CGT et la CFDT, ce qui doit faire bouillir le nonagénaire Bergeron (le syndicalisme conserve mieux que le travail!). Il faudra, un de ces jours, que je vous fasse une galerie de portraits de ces grands syndicalistes français dont le principal trait commun est qu’ils représentent d’autant mieux les travailleurs qu’ils n’ont eux-mêmes à peu près jamais travaillé de leur vie. Mailly, surnommé non sans raisons « l’apparatchik », est ainsi depuis trente ans permanent de FO. Comme il a 57 ans (le pauvre est l’un des seuls à ne pas voir un régime de retraite « spécial » à 55 ans) et qu’il est entré à la CNAM en 1978, je vous laisse le soin de calculer le nombre d’années durant lesquelles il y a « effectivement » « travaillé », exerçant là l’harassant et dangereux métier de « chargé d’études », tout en commençant a gravir, à temps partiel, les premiers échelons du syndicalisme professionnel.

Bref, revenons à la sémantique qui devrait figurer dans la formation de base des dirigeants syndicaux, ce qui leur éviterait de dire pareilles âneries que les journalistes se gardent bien de souligner, étant sans doute ignorants eux-mêmes du sens exact de ces termes. De telles entraves au travail comme à la circulation sont à la fois, pour le coup, aussi illégales qu’illégitimes, mais le gouvernement semble tout à fait s'en accommoder, ce qui pourrait conduire à penser et à s’interroger.

On est en train d'envisager à Paris, nous dit-on, le blocage total des dépôts d'ordures, ce qui permettra de créer dans notre belle capitale, à peu de frais pour les grévistes comme l’ai montré dans un post précédent, la situation qui a été celle de Marseille pendant plusieurs semaines et qui a conduit à l'exaspération totale une bonne partie de la population locale, qui pourtant, au départ, paraissait majoritairement favorable aux revendications.

Après l'aéroport de Marseille, on a bloqué celui de Toulouse et quelques autres ; j'ai ainsi pu voir à la télévision d'innocents voyageurs en détresse se lancer, à travers champs, avec leurs bagages pour tenter d’aller prendre leur avion. Je pense en particulier à une vieille dame qui traînait à grand peine sa valise en direction de l’aérogare. Je ne doute pas un instant que tous les voyageurs réduits à le faire, manifestement et légitimement forts mécontents, voteront en masse pour Nicolas Sarkozy aux prochaines élections présidentielles, ne serait-ce qu'un souvenir de ces tribulations.

Qu'il s'agisse d'ordures, d'essence ou d'aéroports, les blocages sont les meilleurs modes de recrutement que le Président de la république puisse mettre en oeuvre, à peu de frais, pour se gagner, sans mal, des électeurs lors du prochain scrutin. A coup sûr chacune de ces affaires lui apporte des milliers de suffrages. Je ne pense pas que les organisateurs de ces mouvements soient assez stupides pour ne pas s'en rendre compte !

En revanche, je comprends mal quelle satisfaction ils peuvent trouver à organiser de tels blocages et moins encore quels résultats ils en attendent. Certes, ils permettent à deux ou trois représentants syndicaux de la CGT (on ne voit qu’eux sans doute car ce sont les plus pittoresques dans leurs propos comme par leur accoutrement) de venir, pleins de manifeste satisfaction, pérorer devant micros et caméras. Toutefois, des esprits pervers pourraient imaginer, vu le rôle de la CGT, que, comme d'aucuns le prétendent, une alliance objective unit les secrets commensaux Bernard et Nicolas dans de sombres desseins qu’ils trament, partagent et mènent de conserve, avec naturellement des buts bien différents !

En tout cas, s'ils veulent être efficaces et provoquer réellement le gouvernement comme ils le prétendent, je suggère vivement aux matamores contestataires de la CGT d'aller bloquer la rue de Varenne (accès à l'hôtel Matignon) ou la rue du Faubourg Saint-Honoré (accès à l'Élysée). Je ne doute pas un instant que la réaction du gouvernement soit alors aussi rapide qu’efficace.

Évidemment, il est plus simple et moins susceptible de réaction vive d'empêcher une vieille dame toulousaine d'aller prendre son avion pour aller voir son petit-fils à Paris où un brave Marseillais d'aller passer sa semaine de vacances annuelle à Marrakech ! Quant aux ordures parisiennes, j'espère, pour le salut national, que les secteurs de la rue de Varenne et de la rue du Faubourg Saint-Honoré seront épargnés par l’accumulation des ordures !

Comme disait notre Buonaparte, devant l'église Saint-Roch en 1795, avant de commander le feu ; « Que les honnêtes gens rentrent chez eux, je ne tire que sur la canaille ! »

vendredi 5 novembre 2010

Patrick Lozès : l’éCRAN noir de la diversité

Faute d'avoir trouvé un endroit plus approprié sur votre site pour publier mon "commentaire" et surtout parce qu'il excède le nombre de caractères autorisés, je n'ai d'autre "choix" que d'avoir recours à votre hospitalité. Vous voudrez bien pardonner cette privauté!

Patrick Lozès : l’éCRAN noir de la diversité

J’aime bien Usbek que je ne connais pas personnellement je m’empresse de l’écrire en forme d’avertissement. Je fréquente simplement son blog comme on s’assied à la terrasse d’un café plaisant pour y lire son journal. Sauf qu’en guise de journal, c’est le sien que je viens lire régulièrement. Enfin son blog. Ses blogs devrais-je dire puisqu’il en a changé deux fois depuis. Comme si comme qui dirait « ils » avaient eu sa peau. Mais moi je le suis à la trace! Et comme je le sens quelque peu désabusé ces temps-ci je lui offre ce que je lui avait promis depuis, un petit moment de détente avec notre Obama français ou Homais franco-béninois comme se plait à l’appeler ce fripon d’Usbek car il sait pourtant qu’il est totalement français ! En ces temps de « midterm » il ne fait peut-être pas très bon d’être un Obama. Même français !

J’aime moins Patrick Lozès, notre Obama français. Enfin ce qu’il fait à la France et aux Noirs dont il se dit représentatif. Vous n’avez pas remarqué comme chaque fois qu’un type prétend en représenter d’autres il se tire avec la caisse? En politique c’est pire, il les fait cocus! C’est ce qui arrive aux Noirs de France actuellement. Enfin ceux qui ont été assez inconscients pour le porter à leur tête. Bon à grand renfort de people il est vrai. Il a ainsi pu éblouir certaines de ses futures victimes sur l’air des lampions : « wah il va rendre notre cause commune célèbre ». Vous non lui oui. Mais c’est le jeu dans le marigot politico-associatif.

Quel rapport entre tout ceci, soit Usbek et P. Lozès, me demanderez-vous ? Je ne l’aime pas beaucoup, Usbek le sait. Il ne le tient pas en haute estime non plus. Je crois le deviner. Ce qui fait, entre Usbek et moi, au moins un point commun.

C’est donc en vertu des lois de la proxémique que je dépose ce post aux pieds de son auguste personne. Qu’il en fasse le meilleur usage selon son entendement!

Usbek regarde beaucoup la télé et écoute tout autant la radio apparemment. Donc je reste sûr qu’il a vu, comme beaucoup sans doute notre « ami commun » au « Grand Journal » de Canal, le 29 septembre dernier. Il était invité avec le sociologue Hugues Lagrange dont le dernier bouquin, le « Deni des cultures » qui pose la question de la surreprésentation des jeunes issus de l’Afrique sahélienne dans la délinquance en France, fait le « buzz » !

Ah qu’il porte beau notre Patrick Lozès! Délaissant pour une fois la cravate, il arborait un beau costume noir sur chemise blanche avec boutons de manchette s’il vous plaît! Belle allure, grand, beau gosse. Non vraiment rien à dire. Hugues Lagrange, en revanche, ne m’inspire aucun commentaire vestimentaire! Vous comprendrez qu’il a tout du chercheur en sciences humaines, gris, qui ne prend que peu soin de sa personne occupé qu’il est à chercher. C’est là sa fonction « sociétale » comme disent ceux, comme les sociologues qui aiment à jargonner! Je vous la fait courte et passe la substance de leurs échanges. Soit vous les avez vus et c’est tant pis pour vous. Soit vous les avez ratés et c’est tant mieux pour vous. Toutefois, la cession de rattrapage est toujours possible sur internet! « Youtube » ou autre « Dailymotion » !

Néanmoins, une chose m’a frappé. La qualité de l’exposé de notre sociologue gris, qui en l’espèce a fait davantage œuvre d’anthropologue en exposant sa connaissance des français d’origine sahélienne. Ce qui ne semblait pas être le cas de notre Patrick Lozès. Il déroulait comme à son hébétude (ou habitude ?) ses poncifs sur les Etats-Unis si bien qu’Ali Badiou s’empressa de lui couper le sifflet pour lui rappeler que nous étions en France! Le clou du spectacle fut quand Hugues Lagrange cita Birago Diop que Patrick Lozès semblait totalement méconnaitre. A sa décharge aucun des autres acteurs cathodiques ne semblait le connaître non plus!

Mais enfin, c’est bien P. Lozès qui se dit représentatif des Noirs de France ? Comment s’y prend t-il pour ignorer jusqu’à l’existence d’un Birago Diop qui lui ne s’est dit représentatif de rien du tout mais dans lequel tout un chacun peut se reconnaître ?

Voilà qui est Patrick Lozès en suffisance (substance ?). Un squatteur cathodique et radiophonique qui connaît bien mal sinon très peu les Noirs sur le dos desquels il fait son beurre! (Facile! Je le confesse).

J’ai connu le P. Lozès médiatique en 2002, le jour précis m’échappe naturellement. Tout d’un coup une dépêche AFP ou assimilée tombe : « Patrick Lozès, le fils d’un ancien ministre du Bénin est candidat aux élections législatives dans la première circonscription de Paris ».

Je me rappelle m’être fait la réflexion que la France était un grand et si beau pays que parmi tous les candidats, les journalistes-limiers avaient remonté la piste du seul candidat issu de la diversité comme on ne disait pas alors. Intrigué j’ai cherché partout sa photo. L’écran était noir. Pas lui, l’écran. (Me cherchez pas noise, hein !). Je n’en trouvais aucune. A postériorité, je me dis que c’était bien la preuve qu’il sortait de nulle part et n’avait rien fait de palpable! Car enfin, j’en aurais trouvée au moins une, de photo. Même vieille. Un autre idée germa dans mon esprit. Comment un type inconnu au bataillon se voyait offert d’avoir sa candidature citée par l’AFP? Mieux, un peut-être futur député de Paris, dont je ne trouvais même pas une misérable photo, avait déjà son pedigree familial et sa prestigieuse filiation mises en avant.

Donc pour nous résumer. Avant même d’avoir vue une photo de ce candidat inconnu, je savais déjà que son père fut ministre et plusieurs fois en plus. Au Bénin.

Résumons toujours. Donc ce type qui se présente à la députation en France se crois obligé d’expliquer à l’AFP que son père était ministre au Bénin? Dans quel but? Voulait-il devenir député au Bénin et s’est-il trompé? Voilà donc un gars qui pour compenser son déficit de notoriété et la transparence de son action associative ne trouve rien de mieux que de se servir de ce qu’a pu être son père pour devenir à son tour! Vous trouvez ça comment vous? C’est-à-dire que ce monsieur a envoyé un signal aux hommes politiques de tous bords qui sont autant de féodaux se transmettant les sièges et les fiefs électoraux telles des charges vénales de l’Ancien Régime, sur l’air de : « Je suis comme vous « fils de » même si je suis noir ». Ne lui restait qu’à rajouter pour faire bonne mesure « et au fait je n’aime pas le manioc non plus ! ». P. Lozès aurait eu à coup sûr, ce jour-là, sa nomination directe comme « conseiller auprès du sous secrétaire untel ». Il avait juste manqué de CRAN l’animal! Mais il y arrivera, son échine est assez souple et sa morale à géométrie assez variable. Dut-il faire passer tous les Noirs de France par pertes et profits! En attendant, je le trouve assez à CRAN ces temps-ci. Pas vous? Il fait feu de tout bois. « Tintin au Congo », « Le Petit Robert », le dircab d’Hortefeux pour sa circulaires sur les Roms, et maintenant Guerlain !

Voilà dans quelle circonstance j’ai eu connaissance du P. Lozès médiatique se servant déjà du fait d’être noir pour contrebalancer la pureté virginale de son CV associatif!

Depuis, je le vois et l’entends régulièrement. Et je n’aime toujours pas ce qu’il croit représenter. En 2005, à grand renfort médiatique, il a enfin crée son CRAN, à la tête duquel il a été réélu en 2008. Et ça ne s’arrange toujours pas pour les Noirs de France, son fonds de commerce de toujours.

Hier dans les rues de Paris avec un sosie d’Obama pour mesurer les discriminations dont son victimes les Noirs! Aujourd’hui, il lui faut trouver une nouvelle martingale. Peut-être à la faveur du remaniement imminent !

Voilà enfin, cher Usbek que j’ai tenu une promesse maintes fois renouvelée. Je ne suis pas comme vous un « serial bloggeur». Juste un plumitif !

Mes respects du jour !
Huggy-les-bons-tuyaux



Cher Huggy-les-bons-tuyaux
C'est un plaisir et un honneur de vous accueillir en ce modeste blog.
J'avais vu cette émission mais ce jour-là, Monsieur Lagrange, le Bourvil de la sociologie avait encore plus capté mes regards que Lozès!




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mercredi 3 novembre 2010

De Gaulle et Mitterrand.

Dans « l'Edition spéciale » de Canal+ , verc13 heures 30, ce mardi 2 novembre 2010, je viens d'entendre cette pauvre Anne-Elizabeth Lemoine, « chronniqueuse »de son état, se hasarder, pour une fois, hors des sujets futiles ou légers qui lui sont familiers. Toute réjouie, elle croyait, tenir l'intervention du siècle puisqu'elle annonçait, pour le soir et le lendemain, me semble-t-il, deux documentaires sensationnels, l'un sur De Gaulle, l'autre sur Mitterrand. Dans son enthousiasme, elle avait même interrogé à leur propos Dominique de Villepin et Roland Dumas, qui, s’ils ne sont jamais hostile à une passage à la télé, ne constitue nt pas, pour l'un de l'autre cas, le meilleur des choix. On a donc eu ce qu'on devait avoir ; un éloge assez nul du premier et une défense pleine de mauvaise foi du second.

Ce qui a justifié que je me précipite ainsi, contre toutes mes hanitudes, sur mon ordinateur, est que je crains que, d’ici à demain, ne s'affaiblisse ma légitime indignation devant, une fois de plus, la nullité de gens ( Lemoine, mais aussi Colmant, Toussaint, Domenach et Wiezman) qui se prétendent « journalistes » et qui, non seulement sont ignorants, mais ne font même pas l'effort minimal, temporaire et occasionnel, de s'informer un peu sur les sujets de leur émission du jour..
Le document sur De Gaulle est l'oeuvre du retraité mais toujours omniprésent Serge Moati (ce qui est tout dire mais qui nous a évité l’hagiographies supplémentaire de Mitterrand). On y révèle le « vrai visage » de De Gaulle selon Mme Lemoine, mais les révélations sensationnelles qu’elle évoque sont de la plus totale banalité. En gros, on démontre dans ce film que De Gaulle est venu au pouvoir grâce aux partisans de l'Algérie française et qu’il les a « trahis » dans la suite en accordant l'indépendance à l'Algérie. La chose avait toujours été dans ses idées, sans qu'il en parle bien entendu et ce choix se situe naturellement dans le droit fil du discours de Brazzaville. Tout le monde sait ça, y compris et surtout les « pieds-noirs » (comme Moati) et je pense que ces « révélations » ne surprendront personne, n’est-ce pas, cher Marius ! Tout le monde se souvient aussi qu'il imposa ce point de vue à Michel Debré, détail qu'on nous présente comme une révélation exceptionnelle, ce qui ne fait que révéler naturellement l'ignorance encyclopédique de l'histoire chez Mme Lemoine,, ce qui serait, après tout, pardonnable, vu son âge, si elle n'exerçait pas la profession qu'elle prétend être sienne.

Je sais, par hasard mais de source sûre, que De Gaulle dès son arrivée aux affaires en 1959 a commandé à un haut fonctionnaire, dont j’ai connu le fils dans la suite, un rapport sur les mesures qui paraissaient nécessaires à prendre pour garder l'Algérie. Le rapport fait, son auteur vint le remettrer au général qui l’en remercia mais lui dit, en réponse à la question sur l’avenir des mesures préconisées : « Nous ne ferons rien de tout cela, car nous ne garderons pas l'Algérie ! »

Il en est à peu près de même pour le documentaire sur Mitterrand. La grande révélation y tient au comportement de Mitterrand, Garde des sceaux dans le gouvernement de Guy Mollet et au rappel des condamnations à mort en faveur desquelles il se prononça dans les délibérations en conseil des miiustres (Mendès France votant contre) comme à ses refus constants des grâces en faveur des condamnés. Seuls ceux qui ne connaissent ni l’histoire ni le vrai et double visage de Mitterrand peuvent s’étonner des choix du futur grand propagandiste de l'abolition de la peine capitale.

Là encore l’ignorance d'A.E. Lemoine est pardonnable mais on est stupéfait de celle de Nicolas Domenach, journaliste en principe et spécialisé également en politique et en principe, alors que cet éditorialiste (qui est, par ailleuis,le fils de Jean-Marie Domenach !) Il devrait tout de même savoir que, pendant des décennies, l'Humanité et la presse communiste n'ont jamais désigné François Mitterrand autrement que par la formule : « Le dernier ministre qui a fait guillotiner des communistes. »

Comment un journaliste spécialisé peut-il ignorer, ne serait-ce que l'affaire Fernand Yveston, sans doute plus connue que les autres dans la mesure où ce fut, à ma connaissance, le seul non-Algérien guillotiné parmi les dizaines de condamnés qui le furent alors. Ce militant communiste, exécuté en février 1957n’avait au fond que voulu commettre un attentat à l’usine à gaz d’Alger. En réalité, l’attentat fut déjoué. Condamné à mort, il vit son recours en grâce rejeté par René Coty qui suivit sur ce point l’avis du Garde dés sceaux, François Mitterrand. Les derniers mots de F. Yveton qui fut regardé comme un martyr par l’Algérie indépendante, furent, dit-on, « Ma vie compte peu : ce qui compte, c’est l’Algérie, son avenir, et l’Algérie sera libre demain ».

Tout cela est connu de tous ceux qui se sont un peu intéressés à la guerre d'Algérie. Non seulement Mitterrand a été parmi les ministres qui ont voté pour la peine de mort pour les terroristes (Mendès-France avait voté contre lui), mais, en outre, il a rejeté à peu près toutes les demandes en grâce qui lui ont été présentées dans la suite.Question peine de mort, il savait donc de quoi il parlait !

Je n'aurais sans doute pas la possibilité de regarder ces émissions,mais vu la description qui en a été faite par A-E Lemoine, je ne vois pas ce qu’on peut bien y apprendre !En revanche, bonne pub pour le livre de Staura qui, par hasard, sort au même moment !

mardi 2 novembre 2010

Le chapeau fiscal à la sauce bruxelloise

Ce titre un peu étrange mérite assurément explication.

On sait que le bouclier fiscal a suscité, non sans raisons, bien des interrogations, puis, au cours de sa mise en oeuvre, de plus en plus d'indignation quand on a vu comment il fonctionnait La cerise a été placée sur le gâteau, d’abord quand une modeste contribuable octogénaire s’est vu reverser, en quatre ans, 120 millions d'euros de trop-perçu (l’impôt, tout compris, devant être limité à 50 % des impositions sur les sommes déclarées au fisc, ISF compris pour une fortune estimée à poue cette brave dame à 39 milliards !) mais surtout quand, dans le même temps, il est apparu que les multiples conseillers qui l'entourent lui avaient permis de frauder, légalement ou non, le fisc français, en multipliant à son profit aussi bien les niches fiscales que la fraude elle-même par la pure et simple évasion vers la Suisse, les Seychelles, Singapour et quelques autres grisâtres paradis fiscaux.

L'indignation a même fini par gagner les rangs de la majorité ! On comprend toutefois combien il est difficile pour Nicolas Sarkozy de revenir sur une mesure-phare de son quinquennat, dont il n’a cessé, en outre, de dire qu’il n’y toucherait jamais On a certes parlé, sur un plan plus général, (et ce sera sans doute le futur où l'ancien futur Premier Ministre, chargé de cette réforme fiscale, qui se coiffera de ce chapeau, à défaut de le manger), mais il n'empêche que pour Nicolas Sarkozy supprimer ce bouclier fiscal revient à manger un fort indigeste couvre-chef !

Je suis très conscient d'entrer ici dans la spéculation la plus pure, mais je suis néanmoins frappé par quelques faits que, une fois de plus, nul ne semble prendre en compte et il n’est pas encore interdit, en France, de réfléchir un peu sur les faits.

Depuis un an au moins, le débat franco-français autour du bouclier fiscal va bon train et il prend de l’ampleur même hors de la Gauche. A ce propos, comme souvent, l’une des meilleures réflexions autour de cette question a consisté dans un sketch des Guignols de l'Info. On y voyait le facteur de Neuilly-sur-Seine, Olivier Besancenot, faire sa tournée en distribuant aux riches contribuables locaux les enveloppes contenant les chèques à multiples zéros que leur adressaient les services fiscaux au titre du bouclier fiscal ! Besancenot se livrait naturellement à cette tâche, si contraire à ses idées, en maugréant les pires menaces pour le Grand Soir.

Par bonheur et/ou par hasard, voilà que, fort opportunément, la Commission européenne s'est soudain mis en tête de voir, dans cette procédure qui, rappelons-le, date de 2007, une infraction inadmissible au droit européen. Bruxelles ne conteste pas, sur le territoire français national, la légitimité de cette mesure fiscale. En revanche, ce que l’UE souhaite, semble-t-il, protéger, c’est de façon très inattendue, les droits de citoyens français qui, installés en Belgique, se verraient refuser le bénéfice de ce bouclier fiscal.

C’est un peu fort de café comme dit le bon peuple ! La chose paraît même du plus haut comique puisque les dits citoyens français se sont clairement installés en Belgique précisément.pour échapper au régime fiscal français ! On les voit donc assez mal maintenant se plaindre de ne pas en avoir le bénéfice. La menace de la saisine de la cour européenne de justice me paraît donc un tigre de papier habilement conçu par l’adresse, conjointe et secrète, des petites mains de l'Elysée, de Bercy et de Bruxelles.

En effet , cette menace, si peu fondée qu'elle soit, arrive à point pour fournir au gouvernement français une bien commode et très opportune échappatoire. S'il est infiniment peu probable que la Cour de justice, dont les décisions s'imposent aux Etats membres, oblige le gouvernement français à faire bénéficier du bouclier fiscal des évadés fiscaux français réfugiés en Belgique (souvent fraudeurs résidant encore plus ou moins en France), on peut tout à fait allèguer, d’autant plus hypocritement qu’on a peut-être suscité cette mesure, pour expliquer, en France, une éventuelle suppression du bouclier fiscal, le souci diplomatique de ménager les bonnes relations entre la France et l'Union européenne, par ailleurs peu vigilante puisque cette mesure est déjà ancienne.

Il y a donc tout à fait pu avoir entre l'UE et la France une négociation, récente et discrète, impliquant la possibilité sinon la réelle mise en oeuvre d'une procédure de constat d'une infraction au droit européen qui, auparavant n’avait jamais frappé personne.

Tout en contestant, toutefois avec la plus grande modération la légitimité d'une telle procédure, notre ministre du budget a, sur ce point, évoqué « un calendrier » à venir, dans l'élaboration duquel une élégante solution de conciliation pourrait tout à fait trouver sa place. En somme, une bonne sauce bruxelloise pourrait permettre de rendre plus facile, sionon plus agréable, l’ingestion de son chapeau par notre Président!

Dernier élément. Ce problème, tout de même important en ce moment,ne serait-ce que sur le plan symbolique, n'a pas suscité la moindre question de la part des « journalistes » réunis pour la récente conférence de Nicolas Sarkozy à Bruxelles, où l’on a parlé de tout et de rien. Apparemment, les journalistes habilités par l'Union européenne à prendre part aux conférences de presse sont aussi peu curieux et/ou aussi bien dressés et dociles que les journalistes français.

lundi 1 novembre 2010

Piétinage ou AMX?

Vous m'accorderez que dans ce blog je ne m'occupe guère de politique, du moins au sens de politique « politicienne », puisque depuis quelques années, nos hommes politiques et, sur leurs brisées, nos journalistes ont découvert enfin que le mot « politicien » et pire encore l’adjectif avaient, en français, un sens péjoratif.

Quelques propos des « politiques », surtout de gauche (car les autres se bornent à répéter, à l’envi, la doctrine élyséenne), au cours de la semaine écoulée, m’ont fait un peu sortir de ma réserve et parfois de mes gonds. Toutefois, ce qui me paraît encore plus stupéfiant, est que de tels propos n'ont guère attiré de commentaires de la presse, ce qui montre une fois de plus son inculture politique. On constate par là, une fois de plus, s'il y a en France 3 millions de chômeurs, existent, en revanche, d'immenses réserves d'emplois, dans le domaine du journalisme par exemple.

Je vous la fais courte et dans le désordre.

Hier soir, samedi 29 octobre 2010, j'ai regardé, faute de mieux et par paresse, l’émission d'Ardisson « Salut les terriens ». Pas terrible car il faut bien constater que Thierry Ardisson ne cesse de dégringoler dans les dernières décennies, avec ses « vannes » besogneuses, soigneusement rédigées à l’avance sur ses grotesques petits cartons. Il a, en outre, désormais un côté putassier (en particulier pour ses invités de 20 heures) que je n'apprécie guère, ne trouvant plus guère de plaisir que dans « la semaine de Guillon » ; pour le reste, entre la fantomatique Gisèle Halimi et le baveux Bénichou, on ne faisait guère que sacrifier à l’anti-sarkozysme du moment. Ardisson, quant à lui avec son royalisme rentré et son poignet de force, il est assurément tout prêt à changer de cap, lof pour lof, le moment venu, dans l'hypothèse où Nicolas reprendrait du service à l'Élysée en 2012.

Ce qui était, en revanche, tout à fait insupportable dans cette émission, était le numéro d'Olivier Besancenot, dont, naguère encore, la fougue et l’enthousiasme révolutionnaires m’apparaissaient aussi désuèts que sympathiques. Je crois que ses quelques succès d’antan dans les sondages lui ont plus tourné la tête que ses cuisantes défaites électorales ne la lui ont remise sur les épaules. Avec des mines de vieux briscard du PAF et ses clins d’oeil aux caméras, il nous joue maintenant les Fouquier-Tinville, tenant des propos qui n'ont guère de sens. Il paraît, souvent en effet, ignorer la signification même des termes les plus simples de notre langue. Il fait ainsi reproche à notre Nicolas d'avoir fait une réforme des retraites pour laquelle il n'avait pas de « MANDAT». Je sais bien que, pour un facteur, le mot peut sembler familier puisqu’il en porterait de nombreux à leurs destinataires, s’il lui arrivair de travailler, mais, au plan politique, ce mot a un sens précis et tout autre qui n'est pas du tout celui qu’il a dans la pratique professionnelle quotidienne d’un facteur. Un Président de la République n'a évidemment pas de « mandat » et un tel propos, même énoncé avec force et en roulant des yeux est parfaitement inepte. Il en est de même pour l’adjectif « légitime » dont il ignore manifestement le sens.

Cette remarque m’amène à une seconde observation qui est, que, pour une fois, Olivier Besancenot et Martine Aubry se rejoignent...mais dans la sottise. J'ai en effet cru tomber de ma chaise, une fois de plus, lorsque, il y a une semaine environ, Mme Aubry a tempêté que le candidat Nicolas Sarkozy, non seulement ne s'était pas « engagé » à faire une réforme des retraites, mais qu'il avait même dit qu'il ne toucherait pas à la retraite à 60 ans. On nous a repassé alors, à satiété, le film de ces propos du candidat et il est parfaitement exact qu'il les avait tenus, comme ces rediffusions nous en ont apporté la preuve. Dans le contexte où il tenait ce discours, Sarkozy n'avait pas eu la prudence ou la duplicité qui est celle de Mme Aubry qui, elle, s'est engagée à rétablir la retraite à 60 ans « si le contexte économique le permet ». Elle a retenu de sa très catholique éducation aux Oiseaux (authentique !) la restriction (ici pas même mentale) chère aux Jésuites !

Son propos revient à dire, et tout monde l’a bien compris, que s'il revient aux affaires le parti socialiste ne tiendra pas ce qui est, en revanche, un engagement solennel et essentiel et non pas un simple propos énoncé au hasard et dans le cadre d'une campagne électorale.

Toutefois me paraissent encore plus stupéfiants les propos et les écrits de cette même Mme Aubry quand elle déclare et écrit : « Nicolas Sarkozy "piétine la démocratie" », ajoutant même, après l'adoption par le Parlement du projet de loi de réforme des retraites. « Plus que jamais, M. Sarkozy et son gouvernement piétinent l’esprit et la lettre de la démocratie. Ils ont méprisé les syndicats, en refusant de négocier avec eux comme l’exige le respect de la démocratie sociale »

Plus que le contenu et la forme, ce qui me paraît essentiel dans de tels propos est l’immense mépris de la presse dont ils témoignent, tant leur auteur est sûre de l’inculture et de la servilité des journalistes français!

En effet je n'ai pas constaté que les commentateurs politiques ait jugé bon de rappeler, devant de telles affirmations, que cette même Mme Aubry, qui constate, avec tant de force, de douleur et d’émotion, que le président Sarkozy piétine la démocratie est la ministre du travail de M. Bérégovoy qui, en 1993, a envoyé les chars d'assaut contre les routiers en grève !

C'est tout de même autre chose que de « piétiner la démocratie » en faisant voter une loi « légitime » par une assemblée « légalement élue » (même si les Lillois n’ont pas voulu alors de Madame Aubry comme réprésentante) et mettant simplement un terme, après des jours de débat, au blocage, scandaleux mais courant hélas, des délibérations de l'assemblée nationale par le jeu de milliers d’amendements sans objets. En d’autres temps, on aurait pu imaginer, de la part du gouvernement actuel, une procédure très simple et que les Socialistes ont largement utilisée... celle du 40-3. Certes François Fillon n'avait pas besoin d'une telle procédure, puisqu'il est largement majoritaire à l'assemblée, mais le 49-3 aurait permis de liquider le vote de la réforme en quelques heures, puisqu’il était tout à fait impossible à la gauche de réunir une majorité sur une motion de censure.

Mme Aubry devrait pourtant se souvenir de cette période mémorable où, comme ministre du travail et des affaires sociales, elle avait elle-même lancé les tanks de l’arméee contre les grévistes et où, en outre, elle avait la chance insigne de siéger au banc des ministres, aux côtés de Bernard Tapie (du moins entre deux allers-retours entre les tribunaux et le gouvernement et avant de tâter de la prison) !