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mercredi 21 septembre 2011

Madame et Monsieur de Villepin : « République solitaire » et "coco de mer"





Ecouté le mardi 20 septembre à 8:35 Dominique de Villepin interrogé par Jean-Jacques Bourdin sur RMC-BFM TV.
C'est un peu un chaud et froid politique, entre l'absolution définitive dans l'affaire Clearstream (largement prévisible il est vrai) et les valises de billets que Me Bourgi prétend avoir livrées à Mamadouminique. Monsieur de Villepin qui aime les solutions simples s'abstient de se réjouir trop bruyamment de son succès dans l'affaire Clearstream et repousse d'un pied offensé et catégorique les valoches de fric qu'il prétend n'avoir jamais vues et moins encore touchées . Bourdin peu au fait de tout cela, car il se doit se lever très tôt chaque jour, n'a pas entendu parler des tam-tams et n'a donc pas songé à en causer.

La grande nouvelle du matin est que Dominique de Villepin, si j'ai bien compris, quitte « République solidaire» pour « République solitaire ». J'espère qu'en partant, il aura bien pensé à éteindre l'électricité et à fermer le gaz ; il ne doit pas rester beaucoup de militants dans sa formation pour s’en charger car le chargé de communication y a récemment rendu son tablier.

Ce premier échec et cette solitude ne sont pas des événements propres à décourager Dominique de Villepin. Il semble contraire trouver dans l'adversité des forces nouvelles et à défaut de se situer au milieu, il est fermement décidé à s'installer au-dessus. "Et s'il en reste dix, je serai le dixième...". Voilà un homme qui croit décidément à sa destinée, même si, de toute évidence, il est, de plus en plus, le seul à y croire.

Un malheur ne vient jamais seul ; j'ai appris, il y a quelque temps, que son épouse Marie-Laure avait décidé de vivre sa vie loin de Dominique, sans doute un peu lasse de ces combats don quichotesques. Tout à fait par hasard, je suis tombé sur une vidéo où elle s'explique, avec beaucoup de délicatesse et de dignité, sur cette circonstance conjugale, tout en parlant de la sculpture sur bois, art auquel elle a décidé de se consacrer désormais toute entière.

Elle a tenu à préciser d'emblée dans cette vidéo qu'elle ne divorçait pas mais que leurs routes se séparaient, pour un moment peut-être. Ce sont là des affaires privées et je n'ai rien à en dire, mais en revanche je puis lui confier quelques petites choses sur la matière même de son nouvel art.

Elle s'est choisi un nom d'artiste qui pourrait bien être tout un programme puisqu'il s'agit de Marie-Laure (son véritable prénom) Viébel (la vie est belle?) ; ce patronyme n'est pas son nom de jeune fille, comme on pourrait le penser (la consultation du Who's Who, ma Bible, m'a appris que ce nom est Le Guay). Le détail est intéressant, car le choix de Viébel n'est probablement pas dû au hasard mais me paraît refléter l'espoir d'une nouvelle existence consacrée désormais à l'art qu'elle affectionne.

L'étonnant de la chose est que la sculpture sur bois, qui est la spécialité de Marie-Laure Viébel, s'exerce sur un matériau aussi rare que bizarre, le fruit du loïdoicea maldivica, énorme et étrange noix de coco (c'est la plus grosse graine du monde végétal et les trois fruits que, contient une enveloppe, peuvent peser 25 kilos!). Ces fruits étonnants sont ceux d’un cocotier qui ne pousse que dans la Vallée de Mai, sur Praslin, une des îles des Seychelles.

Quoique je doute fort que Marie-Laure Viébel lise un jour ce blog, c'est un peu pour elle que je l'écris et il sera comme une bouteille à la mer ou l'un de ces étranges cocos que l'on a trouvés il y a des siècles, portés par les flots et les courants, sur les rivages de l'Inde, bien avant que l'on découvre les Seychelles d'où ils venaient pourtant.

Le fait que les premiers de ces fruits ont été trouvés sur les rivages de l'océan Indien et l'étrangeté de leur forme comme de leur taille ont fait supposer, autrefois, que l'arbre qui les portait poussait au fond de la mer. Le journaliste qui interviewait Marie-Laure de Villepin (puisqu'elle se nomme toujours ainsi aux yeux de l'état-civil) a eu irrévérence de glisser dans la conversation que ce fruit s'appellerait « coco fesse ». Ce n'est que très partiellement vrai, car ce nom irrévérencieux (quoique parfaitement évocateur comme vous pouvez en juger) lui est donné, par plaisanterie, en concurrence avec le vrai nom seychellois qui, en créole comme dans le français de cet archipel, est "koko d mer/coco de mer".

Ce végétal est tout à fait extraordinaire, par sa taille d'abord (il atteint souvent 30 mètres voire 40 mètres de haut) mais surtout par sa fleur et son fruit ‘voir ci-dessus). Comme vous pouvez en juger (ne regardez pas Marie-Laure!), la fleur du cocotier de mer mâle ressemble étrangement à un énorme sexe masculin flaccide, tandis que le fruit (là vous pouvez rouvrir les yeux!) a tout à fait l'apparence d'une paire de fesses noires (pour la partie arrière si l’on peut dire) et d'un bas-ventre et d'un pubis féminins pour l'avant, ce pubis étant pourvu, en bonne place, d'une pilosité tout à fait ressemblante. Ces évocations sexuelles et le fait que ces arbres ne poussaient, à l'origine, que dans la seule Vallée de Mai ont conduit à imaginer que ce lieu avait abrité, dans les débuts de l'humanité, le paradis terrestre!

Cet arbre n'existait, semble-t-il, qu'aux Seychelles et même dans la seule île de Praslin et encore, là, dans la seule Vallée de Mai. Son fruit est devenu une rareté coûteuse, mille euros pièce dit-on, car, en fait, le commerce et l'exportation en sont désormais interdits. Lorsque j'y songe, je regrette de ne pas avoir rapporté plus des Seychelles, la première fois où j'y suis allé ... en bateau depuis Maurice, car à cette époque il n'y avait pas d'aéroport. J'en avais acheté cinq chez le boutiquier chinois de Grande Anse qui en stockait des dizaines, en vrac, sur le sol, dans une cabane. On pouvait y faire son choix (une roupie les petits et deux euros les gros) ! C'était le bon temps ! Je n'ai gardé que le plus gros que j'ai toujours, donnant les autres à des amis.

Je ne sais pas trop ce qui a pu fasciner à ce point Marie-Laure de Villepin dans cet étrange fruit. Il faut reconnaître qu'il des plus curieux mais j'en garde, en revanche, un souvenir médiocre sur le plan alimentaire. Je dois dire que je m'en suis lassé lors de mes premiers aux séjours aux Seychelles dans la mesure où le "coco de mer" fournissait à l'époque, aux rares restaurants de l'archipel, un dessert peu coûteux et abondant, mais à la longue monotone. Le coco de mer a été d'ailleurs pour moi à l'origine d'une déconvenue que je vous aurais bien racontée, chère Marie-Laure, si je n'avais pas déjà été si long.

mardi 20 septembre 2011

Merci Madame Diallo!

Merci chère Nafissatou, car sans vous, Mme Diallo, peut-être DSK serait-il le candidat de la gauche à la prochaine élection présidentielle et Dieu sait quel sort cet avenir nous aurait alors réservé. Je suis même prêt à vous offrir deux paires de collants pour remplacer ceux que ce Priape vous a déchirés. Quoi qu'il se soit passé dans la suite 2608 du Sofitel, il y a sans doute eu là une chance unique pour notre pays. Avec le décalage horaire, "Nous l'avons, en dormant, Madame, échappé belle!".

J'ai écouté, ce 18 septembre 2011, vers 18 heures avant d'interrompre l'émission, une partie du "C' plus clair" (ou "C' dans l'air") de Calvi (d'ailleurs absent) ; les experts politiques, habitués des lieux, palabraient naturellement sur l'émission de Claire Chazal, apparemment sans avoir lu réellement, au moins pour trois sur quatre d'entre eux, le rapport Vance ; ils savaient pourtant, les uns et les autres, qu'il avait même été traduit en français (et publié, je crois, par l'Express que DSK a eu l'impudence de traiter de "tabloïd") et qu'il était, en tout cas, depuis le début, disponible sur Internet. Mis à part Renaud Dely, qui semble l'avoir lu (mais sans en mentionner les passages à mes yeux essentiels), tous les autres, à commencer surtout par le substitut d'Yves Calvi qui était complètement HS, nos experts n'avaient même pas pris la peine d'en prendre connaissance, ce qui est à la fois inouï et scandaleux mais parfaitement représentatif de la compétence et du professionnalisme de nos "journalistes-sic".

Ils ont donc tous accepté, plus ou moins, (y compris Riouffol qui pourtant n'est pas un homme de gauche) l'hypothèse des "mensonges permanents" de Mme Diallo effrontément avancée par DSK. Or ces prétendus mensonges (voir mon blog d'avant-hier) concernent la période qui a suivi immédiatement les événements de la chambre 2608. Ce qu'on qualifie ainsi de "mensonges" et est parfaitement décrit dans le rapport Vance et tient, en fait, à des contradictions de détail, sans la moindre importance, entre les différentes déclarations que la femme de chambre a faites dans l'émotion de ses premiers témoignages, non sur l'affaire de viol en cause, mais sur ses faits et gestes dans les minutes qui ont suivi.

Or, tous les experts sont d'accord pour dire que, dans l'émotion de telles circonstances, on peut avoir des incertitudes concernant des détails infimes du minutage des événements ou de la numérotation des chambres où elle s'est rendue pour son travail. C'est sur ces détails-là qu'on la chicane et ce sont ces petites choses qu'on qualifie de mensonges, dans la mesure où elle n'a pas pu dire ou plus su où, à la minute près, dire où elle était, dans telle ou telle chambre et à tel ou tel moment.Comme si cela avait une importance quelconque.

Deux passages du rapport Vance sont à cet égard essentiels mais personne parmi les journalistes ne les a cités (pas plus que Claire Chazal qui, elle, était aux ordres): d'une part, les constats médicaux qui ont été faits à son arrivée à l'hôpital (et que DSK conteste, sans le moindre élément mais sans provoquer d'ailleurs la moindre réaction non plus ni de Mme Chazal ni des journalistes) ; d'autre part, les traces du sperme de DSK sur les sous-vêtements de Mme Diallo (ses collants qui ont été déchirés ce qui tend à prouver que le rapport, quel que soit l'adjectif dont on use pour le qualifier), a été empreint d'une certaine violence contrairement aux affirmations de DSK.

Tout cela est évident et comment peut-on oser le taire et donc le cacher? Certes DSK n'a pas laissé sa carte de visite dans la culotte de Madame Diallo, mais il y a laissé son sperme, ce qui est encore moins contestable! Les journalistes n'en disent rien, faute d'avoir lu le rapport, ce que j'ai fait dès sa parution sur internet, mais peut-être ont-ils aussi d'autres raisons d'agir ainsi.

Nos braves journalistes n'ont pas non plus commenté un point de l'interview sur TF1 qui me paraît tout à fait essentiel. Dans la seconde partie de son intervention, quand DSK, changeant d'emploi et de figure, a essayé de jouer les grands experts économiques, il a affirmé alors que la seule solution à la situation grecque était d'annuler purement et simplement la dette de la Grèce. Pourquoi pas ! Toutefois, dans ces conditions, on peut se demander pourquoi DSK, le grand expert économique, lorsqu'il était en position non seulement de proposer une telle idée mais de contribuer à l'imposer en tant que directeur du FMI, nous a engagés dans une voie très différente, voire opposée, qui consistait à prêter (ou donner?) de l'argent à la Grèce pour lui permettre de réduire son endettement.

Le culot de nos hommes politiques est tout de même ahurissant, mais il faut reconnaître qu'il est largement favorisé par la complaisance, la servilité et la nullité de nos journalistes. J'ai écrit, il y a quelques jours, un blog « Delors en Barre ou de l'or en barres » auquel je vous renvoie pour ne pas en reprendre les termes.

J'y rappelais la part essentielle prise par Jacques Delors dans la politique européenne vis-à-vis de la Grèce et, par conséquent, de son état actuel. Une décennie durant, Delors a couvert d'or ce pays à travers ses deux "paquets Delors" (une bonne douzaine de milliards d'écus en tout), alors qu'il savait parfaitement à la fois l'anarchie et l'incurie administratives de cet État et la falsification des comptes qui étaient fournis lors de son entrée dans la communauté européenne. Et voilà que maintenant ce bon Jacques Delors, au lieu d'être mort de honte, de se cacher et de se couvrir la tête de cendres, la ramène et ose donner des conseils comme s'il n'était pour rien dans tout cela.

Delors était un grand expert visionnaire comme DSK est un grand économiste. Tu parles! DSK est un petit agrégé de sciences économiques comme il y en a des dizaines (plutôt meilleurs!) dont la carrière universitaire n'a pas été des plus brillantes (prof. à Paris X et non à Paris1 comme Raymond Barre!). Et voilà que DSK marche sur les brisées de Delors. Ministre des finances en période de croissance, il a continué à creuser le déficit et l'endettement de la France au lieu de les réduire! Au FMI, il a fait donner des milliards à la Grèce pour réduire son endettement. Souvenez-vous un instant : " Le Fonds monétaire international (FMI) est prêt à intervenir, si on le lui demande, pour aider la Grèce à faire face à ses difficultés budgétaires, indique jeudi le directeur général de l'organisation, Dominique Strauss-Kahn. Interrogé sur TTL, il a déclaré ne pas croire au scénario d'une banqueroute de la Grèce" (Le Monde.fr, 4 février 2010).

Et, maintenant, voilà que ce même DSK nous affirme que cette solution n'est pas la bonne! Il faudrait désormais passer l'éponge sur l'endettement de la Grèce (comme pour le Tchad ou la Guinée! ) et mettre notre mouchoir dessus au lieu de le mouiller de nos larmes. Que ne le disait-il quand il était au FMI!

Nous n'en avons pas fini avec ses conneries économiques! DSK se flatte aussi d'avoir été l'un des pères de l'euro mais pour combien de temps encore s'en vante-t-il ? Une ânerie de plus, car on aurait mieux fait de choisir alors une monnaie commune (que proposaient nombre d'économistes, sérieux eux!) plutôt qu'une stupide monnaie unique (que prônait le génial DSK). Gouverner n'est-ce pas prévoir?

Imaginez un instant Mme Diallo ait eu à faire une chambre autre que celle de DSK et qu'il n'ait eu affaire qu'à la Veuve Poignet, DSK serait maintenant en marche, comme il l'espérait, vers la présidence de la République avec ses solutions-miracles de grand économiste dont on a vu quelques exemples. Nous serions assurément dans de beaux draps, avec la promesse de ses gaudrioles, présidentielles en la circonstance, pour alimenter la seule relance de notre presse people sans régler nos autres problèmes économiques.

Cher Monsieur DSK, vous avez 62 ans donc l'âge de la retraite et vous avez (ô combien!) du foin dans vos bottes. Bonne retraite donc, cher Monsieur DSK et adieu ! Et au nom de le France, encore merci chère Madame Diallo !

lundi 19 septembre 2011

DSK : Ego! Ego! Ego!

Hier soir dimanche 18 septembre 2011, vers 20 heures, entre l'interview de DSK par Madame Chazal sur TF1 et la finale du championnat d'Europe de basket sur Canal+, vous devinez aisément que je n'ai guère hésité.

Après le premier quart-temps, j'ai zappé pour jeté un coup d'oeil sur TF1 et, coup de pot, y voir DSK brandir (de la main droite), à plusieurs reprises, le rapport Vance que la Chazal, manifestement n'avait pas lu et dont elle ignorait même le contenu, ce qui permettait à DSK de dire n'importe quoi sans craindre d'être pris la main dans le sac! Claire Chazal n'avait devant elle sur son bureau que ses notes ou plutôt ses instructions auxquelles elle se référait, incapable qu'elle était de conduire, sans ce recours, un dialogue pourtant sans mystère.

Le coup est vieux comme le monde ; il avait été, avec une enveloppe vide, celui de Me Collard lors de l'affaire du cimetière de Carpentras. Ici DSK pouvait sans risque montrer et brandir le vrai rapport Vance, dont le contenu est exactement inverse aux propos qu'il était en train de tenir. Il savait, bien entendu que Claire Chazal ne l'avait pas lu, car elle n'en a ni le goût ni le temps et que d'autre part elle ne connaît pas l'anglais ! Si vous ne me croyez pas, il vous suffit de vous reporter à mon blog hier pour en connaître les termes qui ne sont en rien ceux que DSK a allégués. Toujours les belles pratiques très professionnelles de nos chers "journalistes-sic" (voir plus bas mon post-scriptum).

Tony Parker, en dépit de son talent, n'a pas réussi à battre l'équipe d'Espagne à lui tout seul, ce qui n'est pas très étonnant mais le match n'en était pas moins intéressant. Joachim Noah a encore beaucoup à apprendre et souffrait de la présence d'un Pau Gasol ! Je n'ai donc regardé que ce matin la vidéo de l'interview de DSK dont je connaissais par avance les moindres détails dans la mesure où je cerne assez bien le personnage et les pratiques de Madame Chazal.

Le titre que j'ai donné à ce blog résume l'afffaire, côté DSK, "Ego! Ego! Ego", En madame Loyal aux ordres et en passeuse de plats Mme Claire Chazal était aussi égale à elle-même.

Depuis, tous les commentaires vont bon train mais je les ai trouvés, là aussi, étrangement complaisants.

Certes DSK avait soigné son personnage de petit vieux bien propre! "Un beau petit vieillard gris pommelé" comme disait joliment Stendhal du Comte Mosca dans le début de la Chartreuse. Costume noir, chemise propre, rasé de frais, se laissant aller toutefois, par moments, surtout vers la fin de l'entrevue, en abandonnant le sérieux étudié de son personnage, à des sourires complaisants voire enjôleurs. Le naturel reprenait le dessus. Espérait-il un tête-à-tête, fût-il rapide, avec la Chazal dans un recoin des studios de TF1. Je n'en sais rien car avec lui on peut s'attendre à tout et après Anne, Tristane et les autres...une petite pelle dans un coin sombre... si on ne peut plus rêver...où est la "légèreté" ?

Au fait, après avoir, semble-t-il, confessé la veille A UN JUGE qu'il avait essayé d'embrasser Tristane Banon, ce qui est la pratique courante dans une interview, sur TF1, il a tout nié en bloc, sans susciter de réaction chez Madame Chazal. Comment Tristane (jolie petite blonde de 32 ans) a-t-elle pu résister à DSK (30 ans de plus et aux charmes de son 120 de tour de ceinture)? On se demande comment a-t-elle pu ne pas lui rendre fougueusement son baiser? Là encore "Ego! Ego! Ego!". Cet homme transpire la suffisance et la prétention par tous les pores. DSK considère, de toute évidence, que pas une femme ne peut lui résister vu son charme et sa position (il est en plus assez sot pour le dire!).

On connaît la formule de Talleyrand, en d'autres circonstances il est vrai « C'est plus qu'un crime c'est une faute ». DSK a reconnu une "faute", pensant l'atténuer en la qualifiant de "morale" (terme qui sonne étrangement dans sa bouche!) et en "s'excusant" (un homme de sa qualité devrait savoir qu'on ne s'excuse pas soi-même mais qu'on présente des excuses) auprès de tout le monde, sa femme, sa famille, les socialistes et même les Français. Auprès de tout le monde en somme (toujours la si charrmante modestie de DSK) sauf ( mais nul ne semble le noter) auprès de Nafissatou Diallo sa victime. Au fait dès lors, petite question, mais C. Chazal n'a pas songé à la poser "En quoi consiste donc la faute ?"

Comme DSK joue sur le velours et a sans doute rédigé avec ses conseillers en com' les questions de C. Chazal, il a le culot, sans risque, de brandir le rapport Vance de prendre des positions qui sont exactement contraires à ce texte, prétendant qu'il n'y a eu aucun rapport entre lui et Mme Diallo ni contraint ni tarifé, alors que ce rapport dit le contraire n'en soulignant que la précipitation. Sans doute les rapports médicaux cités par Vance sont-ils eux-aussi mensongers ? C'est Mme Diallo elle-même qui a déchiré ses propres collants (car elle en portait deux pour rendre l'intermède plus piquant !) et s'était procuré Dieu sait comment (Le complot ! Le complot! Le complot !) du sperme de DSK qu'elle a mis sur ses vêtements et ses sous-vêtements. Mme Chazal en reste confite d'admiration devant son héros et, ignorant tout du rapport, écoute ces fables, en roulant des yeux de merlan frit devant celui qui, pour une fois, lui assurait une audience inaccoutumée après des années d'étiage médiatique.

Toute la fin a été du plus haut comique car il s'agissait, après avoir blanchi DSK et noirci N. Diallo qui aurait menti d'un bout à l'autre, d'esquisser la future carrière de DSK, plutôt "dans le privé" que dans le public. L'ouverture a d'ailleurs été faite par Mme Chazal qui a elle-même évoqué et, bien sûr de sa propre initiative, esquissé les perspectives mirifiques que le privé ne va pas manquer d'ouvrir à DSK.

DSK s'était efforcé, durant la première partie de l'émission, à l'austérité et au sérieux, le sourire est revenu vers la fin et Dieu sait comment s'est terminée l'interview, quand on sait la façon dont DSK conçoit cette activité professionnelle avec les dames pas trop vieilles et pas trop laides.

Post-Scriptum : en écrivant ce texte, j'écoute RMC. AUCUN JOURNALISTE N'A LU LE RAPPORT VANCE!

dimanche 18 septembre 2011

Le rapport Vance comme si vous y étiez




S'il n'était pas en anglo-américain et, en outre, pas très facile d'accès, je vous recommanderais volontiers la lecture du rapport rédigé par l'équipe de Cyrus Vance à l'attention du juge Obus. Je n'invente pas cet ultime et pittoresque détail patronymique que vous pouvez vérifier dans tout bon organe de presse. Je mets ici ce rapport surtout pour Madame Chazal qui apparemment ne le connaît pas!

Mobiliser un juge nommé Obus pour un coup à peine tiré par DSK, cela ne vaut pas la peine de convoquer ici "l'artilleur de Metz", quoique je fasse souvent appel à des chansons françaises dans ce blog. Tout donne en outre à penser que cet obus fera long feu !

Je me suis donc infligé la lecture des 25 pages de ce rapport, à vrai dire pas très copieux (deux mille signes et intervalles à la page !) ; en revanche, la conclusion ne laisse pas d'étonner ; à la lire, on comprend bien que toute cette instruction est menée à charge pour cette pauvre Mme Diallo et, si j'ose dire, à décharge (si j'ose dire) pour DSK, assurément expert en la matière !

Je ne puis fournir ici des extraits de ce texte, à l'appui de mes commentaires, car je n'ai pu accéder qu'à un PDF et je suis trop maladroit pour réussir à en copier les passages les plus désopilants. Je vous la ferai donc courte, comme d'habitude.

Passons sur les neuf premières pages car, une fois débitées les sornettes juridiques habituelles en pareil cas, aux States comme en Gaule, elles ne nous apprennent rigoureusement rien sur ce qui s'est passé en cette journée du 14 mai 2011 que ce qu'on en a lu cent fois dans la presse et qui avait conduit à l'incarcération immédiate de DSK.

Ce qui est intéressant en revanche, dans la suite, est que l'on y voit les enquêteurs s'intéresser, avec une passion étonnante, « à l'histoire PERSONNELLE ("personal history")" de Mme Diallo, dont on se demande un peu en quoi elle importe dans cette affaire, sinon pour pouvoir lui chercher des poux dans la tête par la suite. La pauvre femme, dont l'anglais est d'ailleurs incertain, a dû voir une preuve d'intérêt pour son malheur dans cet empressement des enquêteurs à lui faire raconter sa vie.

Je sais bien qu'un attorney américain n'est pas un juge d'instruction français, qui lui, en principe du moins, instruit une affaire à charge et à décharge, mais ces braves enquêteurs auraient pu également s'intéresser à l'histoire personnelle de DSK qui est loin d'être triste ; toutefois ils n'ont pas osé n'en rien dire du tout, n'accordant à son passé qu'une très modeste attention à l'extrême fin du rapport ; aussi à la dernière page (page 24), est-il fait allusion, EN SIX LIGNES, aux affaires sexuelles de DSK ; c'est tout de même très peu de choses dans un rapport de 25 pages, surtout face aux longs développements sur l'histoire personnelle de Madame Diallo. Nulle évocation par ailleurs des témoignages des deux employées du Sofitel qui ont refusé, à son arrivée, les lourdes avances et invites de DSK !

Venons-en aux fameux "mensonges" de Mme Diallo que ne cesse d'évoquer DSK et qui, à l'en croire, auraient retourné le grand Cyrus!

1. Le viol qu'elle aurait subi en Guinée et qui était, j'en ai déjà parlé, la circonstance qui fondait et justifiait sa demande d'immigration aux États-Unis. Je ne pense pas qu'il y ait un seul candidat à l'immigration, dans un pays quelconque, qui n'arrange pas un peu les choses et les événements de son histoire personnelle, pour se donner de plus grandes chances de voir sa demande acceptée. Il est capital, par ailleurs, de souligner que la révélation de son mensonge devant le grand jury est le fait de Mme Diallo ELLE-MEME! On ne l'a pas du tout prise sur le fait ni en rien convaincue de mensonge et de faux serment. C'est elle-même qui a confessé le mensonge qu'elle avait fait, dans l'espoir de voir sa demande acceptée.

Il est tout à fait certain qu'on l'a manipulée et poussée à cet aveu inutile et à cette confidence fâcheuse pour elle par un stratagème, en lui disant sans doute que cette révélation serait sans conséquence. Il y a là une manipulation scandaleuse d'une victime ou, à tout le moins, d'un témoin.

J'ajoute qu'on reviendra dans la suite (aux alentours de la page 15) sur cette affaire de viol, en donnant l'impression que, si elle avait déjà été violée en Guinée par des soudards africains, elle devait avoir l'habitude de la chose et que tout devenait, de ce fait, beaucoup moins important, quelle que soit la réalité.

Là encore les formulations du rapport sont absolument scandaleuses ! Ce n'est pas parce qu'on a été violée une fois, qu'on a forcément pris l'habitude, voire le goût de la chose !

2. Point essentiel : ces fameux "mensonges" qui seraient des versions "contradictoires" de l'affaire. L'adjectif est de l'un de nos crétins de journalistes qui bien entendu n'a même pas lu ce rapport! Le texte s'attarde longuement (page 12 et 13) sur les trois "versions" différentes, non de l'affaire elle-même (ce qui pourrait constituer une présomption de mensonges) , mais de détails annexes, infimes et sans la moindre pertinence, qui touchent à la chronologie et même la numérotation des chambres où Mme Diallo s'est rendue immédiatement après le viol !

Tous ces détails sont rigoureusement sans la moindre importance ; on peut donc tout à fait comprendre que Mme Diallo, dans l'évocation de ses faits et gestes banals après le viol, sans le moindre rapport avec lui, sous le coup de l'émotion, et vu l'absence totale d'intérêt de tels détails, ait pu avoir de légères variations dans les détails de ses mouvements et du minutage précis de son emploi du temps. Tous ceux et celles qui ont eu à connaître d'affaires de viol savent, eux et elles, que les victimes ont toujours le plus grand mal à rendre compte des faits vu le traumatisme subi.

3. Il y a aussi les affaires de dépôts d'argent sur son compte et de multiplicité de téléphones ; il n'est pas impossible que Mme Diallo ait eu des fréquentations douteuses en la personne de certains de ses compatriotes, exilés comme elle, ce que confirme le fait que l'un d'entre eux soit en prison. En revanche, on se demande ce que de telles circonstances ont à faire avec les points 1 et 2. Est-il légitime à New York de violer toute femme africaine qui a un ami en prison ?

J'ajoute qu'il n'est pas sûr que l'on n'ait pas abusé, dans toute cette affaire, de l'incompétence linguistique de Mme Diallo. Si elle avait été bien conseillée, elle aurait pu exiger que tous ces débats et toutes ces questions se passent dans la variété régionale de peul qui est sa langue maternelle, ce qui aurait sans doute posé quelques problèmes au bureau du procureur.

Venons-en maintenant aux aspects un peu drolatiques de ce rapport car ce que nous en avons vu, jusqu'à présent, est plus scandaleux qu'amusant.

La recherche des traces ADN a conduit à des découvertes un peu inattendues comme celle de la présence de traces de sperme, non seulement de DSK, très abondantes, mais aussi de deux ou trois éjaculateurs (page 18 notes en particulier) ; cela ne concerne guère l'affaire Diallo, mais donne à réfléchir, tant sur l'hygiène d'un établissement comme le Sofitel que sur les moeurs de ceux qui le fréquentent.

Tous les détails médicaux et génétiques, en foule, accablent DSK, dont on trouve les traces ADN (spermatiques ou épithéliales) partout, aussi bien sur l'uniforme que sur les collants ou les dessous de Mme Diallo. A cet égard, il est particulièrement curieux qu'une femme de mauvaise vie professionnelle, venant à la rencontre d'un client potentiel pour une relation sexuelle, porte deux collants, l'un sur l'autre, plus un panty ; dans cet emploi et dans de telles intentions, on l'aurait plutôt vue sans culotte et en porte-jarretelles !

DSK a d'ailleurs aggravé son cas puisque, non content d'imposer des pratiques sexuelles non consenties à Mme Diallo, il lui a en plus déchiré ses collants ; l'un a une déchirure de trois pouces et l'autre d'un pouce et demi , l'une et l'autre se situant dans la zone de l'entrejambe et du haut des cuisses, partie qui n'est pas réputée être la plus fragile des dits collants. Le souci d'épargner DSK conduit les rédacteurs à souligner (page 23) que les collants ne sont pas solides et qu'ils peuvent souvent présenter des faiblesses ("defects"). On croit rêver mais la plupart des femmes qui en portent ne diront pas le contraire.

Les rédacteurs de ce texte ne sont toutefois pas totalement dénués l'humour. Page 23, observant que l'épisode sexuel a duré, au total, entre sept et neuf minutes (et même peut-être deux minutes de moins comme le fait observer une note), on peut en conclure, comme le font les auteurs, que pour une "relation prévue ou consentie" ( ce que prétend la défense) l'épisode ne semble guère "consensuel".

Ce matin même, l'avocat nain de DSK a fait une remarque, curieuse mais essentielle quoique bien tardive, en disant que la relation sexuelle (donc RECONNUE) de DSK et de Madame Diallo était certes "INAPROPRIEE mais non forcée"!

Bizarre! Bizarre! N'y aurait-il pas, comme je le subodore, un accord général (avec ou sans dessous de table)? Cela éclaire le rapport transmis à Obus qui accable DSK, tout en invitant, dans une étrange conclusion, à abandonner les poursuites. Le rapport sort donc le grand Cyrus du guêpier où il s'était sottement précipité et, en mettant fin à l'épisode pénal, passe la patate chaude au civil! Toutefois, à la place de Mme Diallo, je me serais fait payer d'avance!

En somme tout rentre dans l'ordre moral : le Blanc est blanchi et la Noire noircie!

vendredi 16 septembre 2011

Delors en Barre ou de l'or en barres?

Devant la succession infernale des malheurs qui nous accablent au sein de la communauté européenne, il y a des mois que je médite de faire un blog sur Jacques Delors qui est la figure symbolique et majeure de ces eurocrates irresponsables qu'on n'entend plus guère aujourd'hui alors qu'ils nous ont bassiné, des décennies durant, avec des projets et des structures absurdes dont nous allons payer le prix !

Delors, un singulier individu dont je ne me suis jamais expliqué le parcours et la fortune et moins encore le succès d'estime dont il a souvent bénéficié. D'aucuns voulaient même en faire notre Premier Ministre (l'ex-employé de banque aurait succédé alors au meilleur économiste de France. "Delors en Barre" en quelque sorte !) puis, dans la suite, le président de la République; il eut alors, quant à lui, la sagesse de ne pas se décider à se porter candidat ; l'aurait-il fait que je suis intimement convaincu que, selon une application particulière du principe de Peter, il n'aurait pas été pire que l'autre. N'importe qui, en effet, peut faire l'affaire dans ce genre de fonction comme l'histoire, ancienne ou récente, nous le montre assez. On a bien eu ainsi à la tête des États-Unis un marchand de chemises (Truman), un militaire borné (Eisenhower), un acteur pour séries B (Reagan), un planteur de cacahuètes (Carter) et quelques obsédés sexuels dont les plus notables sont Kennedy et Clinton. Dans une "copropriété horizontale" où j'ai habité autrefois, je proposais régulièrement de mettre à la tête de notre "syndicat" le concierge de la résidence. Je n'ai jamais été suivi dans ces propositions successives mais demeure convaincu qu'avec lui les choses n'en seraient pas allé plus mal pour autant!

Jacques Delors, et c'est tout un programme, était un employé de banque et un syndicaliste qui avait mis sa fille Martine aux Oiseaux (ce qui est tout un programme!) ; nous en subissons aujourd'hui, 40 ans plus tard, les conséquences et peut-être n’est-ce pas fini ! Après tout, si singulier que soit un tel choix, la chose relevait de sa vie personnelle et je ne lui en ferai pas grief.

Il en est tout autrement pour ce qui est de l'Europe, où il a mené durant une dizaine d'années, une politique absurdement irréaliste qui est, pour une bonne part, à l'origine de la plupart des problèmes qui sont les nôtres. Il y a longtemps que je pensais à en parler dans un blog mais je ne voulais pas troubler la quiétude probable de ce quasi nonagénaire.

Mais le voilà qui ramène sa fraise, interrompant un moment leur probable sucrage, pour réapparaître dans la presse, donner à nouveau des leçons (son sport favori) et critiquer les positions de Mme Lagarde dans une crise financière qui est, pour une bonne part, issue des choix désastreux qu'il a lui-même faits et imposés en faveur d’une politique européenne absurde dont nous commençons à payer aujourd'hui les conséquences.

La meilleure illustration de cet aspect tient à la Grèce qui, sauf erreur de ma part, est entrée dans l'Europe en 1981, donc avant qu'il soit à la tête des affaires, mais qui illustre, de la façon la plus calamiteuse, la politique était déjà la sienne et qui le fut plus encore quand il accéda aux plus hautes responsabilités.

Rêvant sans doute d'être le Jean Monnet ou le Robert Schumann de son époque, il a poussé à fond dans le sens de l'élargissement de l'Europe sans prendre les plus élémentaires précautions quant à l'harmonisation des régimes économiques, fiscaux et sociaux des différents Etats qu'on faisait entrer dans l'Union européenne par fournées ni à la réalité et à la fiabilité des indicateurs économiques qui fondaient leurs demandes. Les premiers problèmes auxquels nous ayons été confrontés sont ceux de la Grèce tout simplement parce que la Grèce a été un des premiers Etats qu'on a fait entrer dans l'Union européenne alors qu'elle était manifestement l’un de ceux qu'il n’aurait jamais fallu accepter vu ses modes de fonctionnement et de non-gestion permanente et généralisée. La falsification des comptes par l'État grec était connue de tous… sauf de Delors et de ses affidés. Les Grecs, plus malins ne s’y sont pas trompés et Delors est devenu en Grèce l'image tutélaire et iconique d’une communauté européenne qu’on s’employait à gruger joyeusement.

Petit rappel de quelques faits qui illustrent le rôle et la responsabilité de J. Delors.

Février 1988 : le Conseil européen de Bruxelles adopte le « Paquet Delors I » visant à financer les mesures d’accompagnement du marché unique : réforme de la PAC, financement de la politique de cohésion économique et sociale. A l'époque de ce premier "paquet Delors", de 1989 à 1995, la Grèce reçoit 8,605 milliards d'écus ; lors du 2ème "paquet Delors" (1994-1999), elle perçoit, en moyenne, 500 milliards de drachmes par an, auxquels s'ajoutent, pour la même période, 3 milliards d'écus au titre du Fonds de cohésion. Ces masses d'argent européen ne sont pas perdues pour tout le monde.

Comme les Grecs ne manquent pas d'humour, on reprend le terme européen "officiel" hellénisé de « Paketo Delors » dans des blagues : "Paketo", c'est l'emballage spécial que l'on réclame à la vendeuse, en précisant "C'est pour offrir". Autre plaisanterie de nature différente. On use de l'expression "paketo Delors" pour désigner les colis de billets, provenant des subventions européennes, qu’on envoie à l'étranger, dans les paradis fiscaux et en particulier en Suisse ; il y a , actuellement, dans ce seul pays, 200 milliards d'euros d'avoirs grecs qui datent de cette heureuse époque et sont un magot inattendu pour un Etat en faillite. Une telle dérision était la preuve et le symbole de la stupidité des eurocrates de Bruxelles qui, sur la foi de faux bilans manifestes et sans aucun contrôle, ont, dix années durant, couvert la Grèce d'aides et de subventions en tout genre.

La plupart de ceux qui déplorent actuellement les vicissitudes de l'Europe sont, en réalité, les initiateurs, les artisans et les complices de la création de cet état de fait, mais ils n'en éprouvent apparemment aucun remords ; ils ont même le front de continuer à parader voire à donner des conseils, comme s’ils n’y étaient pour rien et surtout sans que nul ne s'avise de le leur faire remarquer et de les mettre directement en cause.

Si les choses étaient gérées avec un peu de logique et de rigueur, il faudrait, pour payer une partie des dettes issues des malversations et des falsifications de la Grèce, saisir les biens de tous ces artisans de l'usine à gaz de l'UE ainsi que leurs retraites, probablement fort copieuses vu les salaires royaux qu'ils s'attribuaient et dont ils bénéficient, au terme de carrières calamiteuses. R. Barre confiait qu'il était mieux payé par l'Europe comme Commissaire que par la France comme Premier Ministre ( De l'or en barres!). Certes cela ne suffirait pas à combler le « barathre » (du grec « barathron », gouffre) de la dette grecque, mais constituerait au moins une satisfaction morale et un juste retour des choses.

mercredi 14 septembre 2011

Euro ou écu ?

Je viens d'arrêter France 5 où je regardais l'émission de Calvi (j'en oublie toujours le titre "C plus clair " ou "C dans l'air"), avec ses sempiternels invités "politiques" ou "sondeurs" qui répètent d'émission en émission les mêmes insipides propos. La seule différence est qu'aujourd'hui si Pascal Perrineau avait, comme d'habitude, son impeccable rinçage blanc et son brushing de rêve, il avait oublié son tube de rouge à lèvres à la maison et perdu par là une partie de sa séduction. Bref, vous aurez compris que j'en ai marre de ce genre de commentaires sur la future élection présidentielle que nous allons devoir subir le temps d'une grossesse, même si seule la gésine en sera drôle. Il faut bien que ces gens vivent m'opposerez-vous. Je vous répondrai comme Talleyrand que je n'en vois pas la nécessité!

La seule vraie et utile réforme qu'il faudrait faire dans la démocratie française (bien entendu on ne la fera jamais) consisterait à considérer enfin le vote blanc comme un suffrage exprimé. Il n'y aurait évidemment pas de meilleur moyen de ramener Marine Le Pen et le Front National a des pourcentages raisonnables, surtout dans un contexte où la gauche (avec ses H.D..., ses G... et consorts) comme la droite (avec ses rétro-commissions, ses valises et ses tam-tams de billets) apparaissent comme des repères de repris de justice, passés ou à venir.

Je ne sais lequel de ces experts invités par Calvi a lié le sort futur de Marine Le Pen à la position qu'elle a prise sur l'euro. Ce fin connaisseur de la politique française, habituellement un peu mieux inspiré, en concluait que, si nous sortions vainqueurs (ou du moins vivants) de la crise de l'euro, elle y laisserait des plumes électorales, tandis qu'elle grimperait dans les sondages et les pourcentages de vote ensuite, si nous ne parvenions pas à sortir de ce marasme monétaire.

Pas besoin d'être grand clerc ni économiste (faut-il préciser que je ne suis l'un ni l'autre) pour voir ou du moins imaginer ce qui va se passer, même si nul ne veut le voir ou, en tout cas, oser le dire.

Les experts nous ont expliqué, en long en large et en travers, depuis des mois, que la Grèce ne peut sortir de l'euro que de son propre chef et à sa seule initiative, à moins de modifier les textes statutaires, ce qui ne pourrait d'ailleurs se faire qu'avec l'accord de la Grèce elle-même en raison de la stupide règle de l'unanimité. Comme il est peu probable que les Grecs soient assez stupides et aveugles pour choisir de sortir de l'UE et/ou de l'euro, il va falloir changer les règles du jeu, en douce et sous la table.

Si je puis me permettre un conseil aux autorités européennes (toujours gratuit comme tous ceux d'Usbek Consulting and Co) qui ont la charge de la chose, la seule solution élégante serait de glisser, par quelques subterfuges et aménagements sournois, de l'euro monnaie unique à l'euro monnaie commune, ce que j'ai exprimé par le titre de ce blog "de l'euro a l'écu".

Toute l'histoire des changements récents de l'Europe, du remplacement de l'écu, monnaie commune, par l'euro, monnaie unique, au brutal et inconsidéré passage à 27 de la communauté européenne, témoigne du total et stupide aveuglement de nos dirigeants. Ils sont assez impudents pour découvrir désormais tous les inconvénients, voire les apories, d'un système qu'ils ont eux-mêmes créé, souvent contre les peuples eux-mêmes, ce qu'a démontré le sort fait au référendum.

Un glissement subreptice et un retour de la "monnaie unique ("euro") à la "monnaie commune" ("écu", baptisé "nouvel euro"... comme le "nouvel Omo" cher à Coluche) devrait leur permettre de sauver la face, au moins aux yeux des aveugles. En revenant à une définition de l'euro par un "panier de monnaies", on pourrait rendre sa liberté à la drachme grecque tout en laissant les Grecs dans l'UE. Il y a là une parfaite mauvaise foi bien entendu, mais si la politique bannissait la mauvaise foi il n'y aurait plus de politique !

mardi 13 septembre 2011

Abondance de biens nuit


Il est des jours où faute de thème qui m'inspire, je renonce à faire un blog. Aujourd'hui, il en est tout autrement et c'est au contraire l'abondance des sujets qui va probablement me détourner d'en écrire un, faute de pouvoir choisir.

Je songeais à la langue à laquelle sont exposés quotidiennement, à la radio et à la télévision, nos enfants et où fourmillent sans cesse des fautes qu'on leur reproche ensuite lorsqu'ils en usent, à l'école, dans leurs devoirs. La disparition de l'information écrite (le gourou des correcteurs du Monde était autrefois le pape de l'orthographe du français) condamne nos enfants à n'avoir comme modèles en matière de langue que les analphabètes qui, seuls, occupent les écrans et les antennes de nos médias (France-Infos tient à cet égard une place particulière, à croire qu'on ne peut y être recruté qu'en faisant la preuve, orale et écrite, qu'on n' est jamais allé à l'école!).

Les invités de ces médias ne font guère mieux. J'entendais, il y a quelques minutes, un énarque, ex-ministre socialiste, confondre "superficie" et "surface" . Il voulait, le pauvre, parler de la "surface" des choses et en évoquait la "superficie", le pire est que c'est peut-être, hélas, dans un souci d'élégance. Dans la même intention sans doute, sur une autre chaîne, un journaliste (et la chose est des plus courantes) employait, dans une construction interrogative indirecte, l'inversion du sujet propre à l'interrogation directe. Il a dit alors quelque chose comme « Nous ne savons pas de quelle façon allons-nous ... ». Ne parlons pas de notre bonne vieille règle de l'accord du participe conjugué avec "avoir" : "la faute qu'il a fait"...disait, sans hésitation le même journaliste. Comment nos pauvres enfants, sans cesse exposés à ces discours fautifs qu'on leur fournit comme modèles, pourraient-ils ne pas malmener à leur tour la langue? "Les fondamentaux! Les fondamentaux!" comme ne cessent de glapir, tour à tour, tous nos ministres successifs.

Fariboles que tout cela comme dirait Mamadou Galopin !

Suite aux déclarations de M. Bourgi que je soupçonne de s'être entendu avec Pierre Péan pour assurer la publicité du livre du second (Pitié Messieurs Bourgi et Péan, ne me faites pas de procès pour ce propos que je retire avant même de l'avoir écrit !), les actions en justice poussent comme des champignons. Après Chirac (aussitôt revenu de sa si brève et si opportune amnésie) et Villepin, tous les protagonistes de l'affaire des tam-tams bourrés de billets vont porter plainte contre l'auteur de ces affirmations "abracadabrantesques", comme disait Rimbaud, bien avant Chirac qui lui devait tenir le mot de Guaino car on entend peu cet adjectif en Corrèze. Voilà qui va occuper notre justice déjà fort occupée avec les plaintes de Tristane qui, six ou sept ans après les faits, s'est enfin émue de l'agression sexuelle de DSK et ce dernier qui naturellement conteste la véracité des faits évoqués par la « romancière-journaliste » ou « journaliste-romancière » (je ne sais plus !) qui bénéficie enfin d'une notoriété qu'elle n'espérait plus.

Voilà que les tribunaux font désormais une concurrence déloyale aux agences de communication et de publicité. Déjà que nos médias n'étaient peuplés que de ceux et celles qui ont quelque chose à vendre ; il va bientôt en être désormais de même pour les tribunaux. Pour expliquer leur lenteur, on dit nos tribunaux surchargés d'affaires. Dans l'allégorie picturale de la justice on devrait donc, dans les meilleurs délais, remplacer le glaive par un balai qui lui permettrait de virer tous les trublions qui l'encombrent d'affaires stupides et/ou dérisoires ou mieux encore la chausser simplement de brodequins si la justice choisit, plus simplement encore, de les virer tous à coups de pied au cul.

Restent la Bourse et les banques ! Mais là encore on nous dit n'importe quoi, qu'il s'agisse des journalistes ou des experts. On nous parle désormais de virer les Grecs de l'Europe et de l'euro alors qu'on n'a cessé de répéter, il y a moins d'un mois encore, que la chose était impossible et que seuls les Grecs eux-mêmes pouvaient décider de quitter la zone euro, sans que nul ne puisse les y forcer.

J'émettais hier l'hypothèse que les valises de billets apportées à l'Élysée, soi-disant de la part de nos amis les rois nègres, venaient peut-être, en direct, de nos propres finances, après un petit détour par la rue Monsieur voire par quelque capitale d'Afrique. Cette hypothèse, qu'on pouvait juger farfelue, se confirme puisque, paraît-il, Bongo, qui avait pris soin d'adresser quelques valises avant la dernière présidentielle, a bénéficié, immédiatement après l'élection, d'un prêt français de 60 millions d'euros. Si l'on en juge par les chiffres qui circulent, son opération n'était pas si mauvaise puisque lui-même ou le Gabon (mais c'est la même chose) ont touché dix fois leur mise. C'est encore mieux et plus sûr que le tiercé !

Si vous avez cinq minutes allez donc relire le blog que j'ai fait, il y a quelques semaines, sur la monnaie européenne ; j'y rappelais le débat entre économistes qui avait alors opposé les tenants de la monnaie unique (l'euro) aux partisans d'une monnaie commune (style écu). Tout le monde est devenu peu à peu partisan de la monnaie unique et surtout ceux qui, à l'époque, en étaient les adversaires résolus et les partisans convaincus de la monnaie commune, à laquelle on est en passe de revenir, après dix ans de conneries que nul de nos experts ou nos politiques n'assume.

Les économistes et les politiques, comme tous les Français, ont la mémoire courte !

lundi 12 septembre 2011

Les tam-tams de la République




Il faut bien que nous soyons déjà en période préélectorale (elle est bien longue à mon goût, commence bien tôt et nous condamne à nous préparer à souffrir longtemps) pour que des valises de billets apportées dans les coulisses du pouvoir fassent la une de la presse et provoquent une telle émotion.

Tout cela est d'un banal !

Il y a une bonne dizaine d'années, nous avions déjà eu l'épisode, plus pittoresque mais sans la moindre conséquence, de la "cassette Méry" ! J'espère que Me Robert Bourgi n'est pas superstitieux et ne s'inquiètera pas trop de ce rapprochement des deux épisodes, puisque la cassette était apparue, on s'en souvient, après la mort de l'intéressé en 1999 et était une forme de testament un peu explosif.

On a toujours su que la France Afrique alimentait les caisses de la droite française et que les relations étroites de Jacques Chirac avec les potentats africains n'avaient guère d'autres fondements. Faut-il ajouter que R. Bourgi est un peu l'héritier spirituel de J. Foccart.

Le point le plus étonnant dans tout cela et même le seul tient à la personnalité de certains de ces généreux donateurs. Que Mobutu, Bongo ou Sassou N'guesso crachent au bassinet n'a rien d'étonnant et c'est même, au fond, la moindre des choses.

Il est plus surprenant de voir Wade ou le "socialiste" Gbagbo y aller de leurs valises. Même un Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso ( ce qui voulait dire, jusqu'à présent, "le pays des hommes intègres"!) aurait envoyé 3 millions de dollars (ou de francs, car quand on aime on ne compte pas!) ; on tombe de sa chaise quand on connaît la situation matérielle du peuple burkinabè.

Le scandale est peut-être même double car ce qui arrivait à l'Elysée n'était peut-être parti que de Bercy, via la Rue Monsieur ou le Boulevard Saint-Germain, selon les époques, avec une simple escale africaine de transit!

Il est vrai que, dans ce dernier cas, à ce que l'on dit, les billets (en petites coupures se plaignit, dit-on, le récipiendaire) avaient voyagé dans des tam-tams, ce qui donne un charme exotique à cette opération et fait que la France n'a pas tout perdu dans cette affaire si l'on a gardé les tam-tams pour le musée Chirac

Comme dans le cas de la cassette Méry tout cela tournera évidemment en eau de boudin, faute de PREUVES, puisqu'il n'est pas d'usage, en pareil cas de payer par chèque (d'où la nécessité, fâcheuse mais si pittoresque, de remplir de billets d'encombrants tam-tams) et moins encore d'exiger un reçu de la part du destinataire. De toute façon, on peut être sûr, comme toujours en pareil cas, que tous ceux qui sont censés avoir reçu les billets, jureront, tous la main sur le coeur, qu'ils n'en ont jamais vu la couleur. La preuve : ils ne savent même pas si c'étaient des dollars ou des francs!

Ce qui est plus plaisant en la circonstance est que Jacques Chirac que sa maladie rend incapable d'assister au procès qui lui est fait, saute de son lit et est, en revanche, tout à fait en mesure de s'indigner et de porter plainte dans cette seconde affaire. Témoignage discutable ! Peut-être a-t-il aussi oublié valises et tam-tams? Tout cela prend des allures de Volpone!

Je suis étonné qu'aucun journaliste n'ait songé à mettre cette affaire en rapport avec celle qui est toujours sur le devant de la scène médiatique : l'affaire DSK. Sans doute a-t-on oublié que, dans l'affaire de la cassette Méry, DSK, alors ministre, avait joué un rôle central même s'il n'a jamais été très (Sin)clair car un moment Anne égara même la fameuse cassette, dit-on !

Pourquoi ne pas imaginer que les tambours africains étaient livrés à l'Élysée par une Nafisatou Ouedraogo (les Ouedraogo sont au Burkina ce que sont les Diallo en Guinée et les Dupont en France) qui, pour la circonstance, aurait pu être habillée par Karl Lagerfeld puisque ce dernier fut aussi associé, d'une façon un peu inattendue, à l'affaire de la cassette Mery, vu une bonne manière fiscale dont il avait bénéficié?

Je m'arrête !
J'en ai marre de devoir toujours tout faire, dans ce foutu pays, à la place de tout le monde!

samedi 10 septembre 2011

11 septembre 2001 : les cigares du pharaon

Ce vendredi matin, 9 décembre 2011, vers 6:30, j'ai éprouvé une soudaine émotion, à mon premier réveil, en mettant la radio que j'ai pour habitude d'avoir au chevet de mon lit. On y annonçait, en effet, que la journée serait consacrée au dixième anniversaire du 11 septembre 2001. Comme je croyais que nous n'étions que le 9, je me suis ému soudain à la pensée que j'avais dû oublier quelque rendez-vous ou quelque obligation le 9 ou le 10 du mois, faute d'avoir vu passer ces jours. Un réveil progressif, un petit calcul mental et une rapide remémoration à la fois du calendrier et de mes activités m'ont alors montré que, tout simplement nos médias, dans leurs permanentes rivalités, aussi acharnées que stupides, à la recherche du scoop ou, en tout cas, de la primeur de l'information, n'avaient pas hésité à nous faire passer, sans crier gare, du 9 au 11 septembre!

Rasséréné par cette nouvelle qui, à la réflexion, ne m'a guère étonné vu les moeurs audiovisuelles et en particulier radiophoniques de notre beau pays, j'ai pu écouter la suite plus tranquillement et sereinement, au fond de mon lit, comme je le fais souvent à ces heures, et en passant d'une chaîne à une autre pour fuir la publicité. C'est ainsi que, non sans quelque étonnement, j'ai pu entendre interviewer, (sur Europe 1 à 8:15) par l'inusable septuoctogénaire Jean-Pierre Elkabbach, Christian Blanc, ci-devant préfet et ministre. La perspective d'entendre, à propos du 11 septembre le peu loquace C. Blanc m' a tenu au lit au delà de mon horaire habituel.

Petite remarque adjacente : l'audiovisuel mériterait une étude particulière pour tout ce qui touche à l'emploi du quatrième âge. Europe1 étant une chaîne privée, les patrons y font ce qu'ils veulent. En revanche, j'entendais, l'autre jour, sur France-Infos ou Fran-Inter me semble-t-il, la sempiternelle et interminable revue de presse d'Ivan Levaï (75 ans aux cerises!). Ne peut-on trouver, parmi les 12.000 employés de France-Télévision ou, si c'est impossible, recruter sur CDD un jeune pour remplacer ce chroniqueur cacochyme . Je comprends d'autant moins que, si je me souviens bien il n'était guère populaire dans une maison où il avait même réussi par ses moeurs de petit chef ( à tous les sens du terme) à mettre en grève tout le personnel de son service. Il est vrai que ce jour-là il causait de DSK et que le fait d'avoir servi avec lui dans le même corps pouvait paraître justifier ce choix !

Mais revenons à Christian Blanc et à Ground Zero. Je passe sur le récit lui-même. C. Blanc faisait partie du million et demi de personnes qui étaient à Manhattan, en cette belle matinée du 11 septembre 2001. Il était même aux premières loges puisqu'il était au Marriott, un hôtel qui reliait les deux tours jumelles. Il a quitté le Marriott vers 8:30 et a pénétré dans son lieu de rendez-vous, comme l'atteste le poinçon de son badge, à 8:48, c'est-à-dire au moment même où le premier avion s'écrasait sur la première tour. Son récit n'est pas inintéressant, mais il n'apporte pas grand-chose d'autre que la plupart de ceux que nous avons déjà entendus dans les dix années qui viennent de s'écouler. L'événement fut inattendu, bruyant et spectaculaire.

Le piquant de la chose est ailleurs. Dans sa présentation de cette interview Jean-Pierre Elkabbach avait cru bon d'attirer l'auditeur (à moins que cela ne soit perfide) en précisant qu'en cette circonstance, Christian Blanc avait été sauvé par son cigare, alors que chacun se souvient, bien sûr, qu'il a été naguère perdu par ses havanes, (enfin, en tout cas, sinon les siens du moins ceux de la République !).

Le héros de l'anecdote confirmait ce détail dans son récit, en précisant qu'il était en effet sorti un quart d'heure avant l'heure de son rendez-vous tout proche (en face même des Twin Towers) parce que il voulait fumer un cigare, alors que cette pratique était rigoureusement interdite au Marriott comme dans tout autre hôtel des États-Unis. On peut donc, d'une certaine façon, dire effectivement qu'il a été sauvé par son cigare puisque, selon Elkabach, s'il était sorti un quart d'heure plus tard, il aurait été victime de la catastrophe qui a englouti le Marriott.

Le seul problème est que c'est totalement faux puisque le Marriott ne s'est nullement effondré à 8:48 lors de l'attaque de première tour. Il s'est même si peu effondré que son toit, où était tombé le train d'atterrissage de l'avion, a servi, avant l'effondrement des tours, de base de départ aux interventions des pompiers. Des occupants des tours ont d'ailleurs sauté de leurs bureaux sur le toit du Marriott. C. Blanc aurait-il définitivement renoncé aux cigares et serait-il, de ce fait, resté un quart d'heure de plus au Marriott que rien n'aurait changé dans sa vie puisque sur les 1500 occupants de l'hôtel (clients et personnel), il n'y a eu que deux douzaines de morts ou de disparus. M'enfin...

Ce qui rend l'anecdote un peu douteuse et qu'on se souvient que, lorsqu'il était ministre, Christian Blanc avait la fâcheuse habitude de se faire livrer des cigares et d'en faire acquitter la facture par son ministère ; c'est même cette circonstance qui l'a conduit à démissionner.

Certes, on voit bien qu'il y a, dans ce récit, un scoop pour le journaliste et une posture avantageuse pour l'intéressé. Toutefois mon mauvais esprit me conduit à m'interroger sur la pertinence et l'opportunité de tels propos. L'évocation des cigares de Christian Blanc est ambiguë ; on peut y voir à la fois le rôle du hasard dans sa survie (ce qui est faux, comme l'a vu car, serait-il resté au Marriott qu'il en aurait été évacué comme tous les autres clients), mais aussi un rappel peu heureux du fait que si les cigares lui ont sauvé la vie à New-York, ils lui avaient auparavant fait perdre son maroquin.

En tout état de cause, la remarque finale de Jean-Pierre Elkabbach, pour clore cette interview, n'était pas très fine. Il a en effet invité Christian Blanc à exprimer (et je cite avec une totale exactitude sa formule) sa "gratitude » à l'égard des cigares ; il a fort heureusement évité, à ce moment, le fatal lapsus avec un terme, dont la proximité phonétique était dangereuse :« la gratuité de ces mêmes cigares »! Si en 2001, C. Blanc ne fut pas sauvé par ses cigares, sauf dans sa légende dorée, ces mêmes cigares, offerts par Merrill Lynch France qu'il présidait alors, étaient en revanche sans doute déjà gratuits.

vendredi 9 septembre 2011

Sécurité routière

Mon silence de la semaine dernière était due à un long déplacement vers le Nord que j'ai fait pour l'essentiel en voiture. Cette circonstance m' a conduit à examiner de plus près, par la force des choses, deux aspects fort différents de la circulation et de la sécurité routières.

J'ai dû pour me rendre aux Rousses (dans le Haut Jura) emprunter un trajet assez compliqué, dont une partie s'est finalement situé en Suisse, à proximité du lac Léman (vous observerez que, pour ménager les Savoyards qui en ont la moitié, je n'ai pas dit "lac de Genève"), j'ai examiné à la fois des itinéraires et des cartes, que nous offrent désormais les ordinateurs (système MAPY me semble-t-il), dans la perspective d'utiliser éventuellement le GPS que me proposait ma fille.

Après de minutieuses et fastidieuses études, j'ai constaté que les itinéraires que proposaient les cartes et le GPS, indiquaient des trajets extraordinairement complexes, alors que, pour le parcours que j'avais à faire, il suffisait, tout bêtement, de partir de Genève pour gagner Nyon (20 km) en suivant la berge du Léman, sans aller jusqu'à me faire arnaquer par l'achat d'une vignette coûteuse pour parcourir ces 20 km). De Nyon, il suffisait de prendre la belle route qui monte en direction de Saint-Cergue pour gagner les Rousses (dans le Jura français). Route superbe et sans le moindre problème alors que MAPY ou le GPS vous font passer par des itinéraires aussi tortueux que compliqués. Je me demande si la recherche de parcours bizarroïde ne vise pas, en fait, à persuader les automobilistes usagers de ces appareils de l'absolue nécessité d'y avoir recours.

Autre remarque au passage, je ne sais pas ce que sont devenus les douaniers, aussi bien suisses que français, mais, quoique j'aie passé cette frontière franco-suisse à six ou huit reprises, je n'en ai pas vu un seul !

La seconde observation, plus importante me semble-t-il, concerne les limitations de vitesse, ce qui pourrait me conduire à aborder la question des radars trop importante et délicate à traiter pour que je m'y attaque ici.

Je n'aborderai donc qu'une observation très simple mais qui donne à penser. Sur une route proche d'Aix-en-Provence que j'emprunte souvent, j'ai compté, en une petite dizaine de kilomètres, neuf panneaux différents de limitation de vitesse (30,50, 70,90 km à l'heure) ; je vous fais grâce ici d'autres types de panneaux de signalisation qui indiquent, en particulier, des virages plus ou moins prononcés ou des obstacles ; ils doivent avoir pour finalité, au moins pour la plupart d'entre eux, de justifier les limitations de vitesse.

Avec un tel système, et il en est de même sur les autoroutes de France, le conducteur est sans cesse et impérativement détourné de regarder les véhicules qui le précèdent ou le croisent et surtout la route sur laquelle il s'engage par le soin permanent qui doit accorder à la considération de tous ces panneaux qui sont si nombreux qu'on se demande si leur finalité réelle n'est pas de provoquer, à la moindre inattention, un dépassement de la vitesse prescrite. Indiquer à un conducteur la vitesse à laquelle il doit prendre un virage revient à affirmer qu'il est incapable de déterminer lui-même cette vitesse et au-delà les modalités de sa conduite.

Cela conduit donc, si l'on prolonge ce raisonnement, à ne jamais se soucier de la vitesse que l'on doit donner à son véhicule, puisque cela lui est, en permanence, imposé par la signalisation routière. Il ne nous reste plus qu'à souhaiter que, dans un proche avenir, ce soient les panneaux eux-mêmes qui déterminent à distance la vitesse des véhicules qui passent devant eux. Ce serait assurément un grand progrès dans la circulation automobile mais une perte considérable de recettes pour l'État qui, de toute évidence, ne développe ce système que pour engranger des profits par le biais des contraventions.

Pour ne pas prolonger exagérément ces remarques, même s'il serait sans doute intéressant de le faire, je voudrais simplement faire observer que les Suisses, pour une route très fréquentée comme celle qui relie Genève à Nyon (20 km) et qui passe par de nombreuses agglomérations (Versoix et Coppet, où j'ai eu une pensée pour la bonne Germaine de Staël) ont déterminé une vitesse unique, 60 km à l'heure. Aurais-je circulé en France que, comme sur la route provençale à laquelle je faisais allusion, j'aurais eu au moins, pour ces mêmes 20 kilomètres, pour le moins, une bonne quinzaine sinon une vingtaine de panneaux de vitesses différentes !

Et dire que les méchants Français définissent toujours la Suisse comme le pays où tout ce qui n'est pas interdit est obligatoire.

jeudi 8 septembre 2011

Mamadou marabout



« Marabout, bout de ficelle, selle de cheval, cheval de course, etc... ».

Cette ritournelle de mon enfance me revient à l'esprit en regardant le flyer de Mamadou qu'un de mes amis m'a envoyé et qu'à votre intention j'ai reproduit ci-dessus. Je ne m'intéresse plus guère désormais à ce genre de productions, alors que je m'amusais autrefois, à Paris en particulier, à recueillir les exemplaires de cette littérature qui était alors là-bas fort abondante.

La chose m'a amusé, à nouveau, à la fois par la formulation (c'est souvent ce qui est le plus drôle dans le genre), par les pouvoirs affirmés, et même, dans le cas présent, par le nom du personnage. En bonne rhétorique classique, je commencerai par le moins important.

Le nom que se donne cet « authentique mage vaudou » ne me paraît pas béninois et moins encore haïtien. Il sonne plutôt sénégalais, mais la chose n'a guère d'importance. De toute façon, quand on prétend s'arroger de tels pouvoirs, on va pas s'arrêter à de si modestes détails patronymiques.

Une simple petite recherche dans Google (en 0,2 seconde) m'a fait apparaître que le flyer et la petite industrie de Mamadou ne sont pas tout récents puisque j'en ai trouvé la trace dès 2009 et qu'il en a, semble-t-il, amusé bien d'autres avant moi mais plutôt par le domaine de compétence technique du mage vaudou que par la forme de son message. En effet alors que les marabouts classiques font plutôt dans l'amour, l'argent et la santé, celui-ci donne dans un modernisme résolu et novateur en s'affirmant capable de réparer les ordinateurs « par télépathie » y compris dans « les secteurs défectueux du disque dur ». Cette recherche de la modernité ne le détourne pas, toutefois, des problèmes traditionnels d'intervention de ses confrères (maladie, virilité et amour). Demeure aussi, dans la tradition de ces services, le paiement d'avance du service rendu ainsi que la garantie absolue de l'efficacité de l'intervention.

Toutefois l'originalité du message est ici plus dans sa forme que dans son contenu. Mamadou maintient la forme de son flyer de 2009 ( « Nouveau à Nice »), même si de toute évidence, diffusé depuis deux années au moins, il est, de ce fait même, moins nouveau. Une des formules les plus délicieuses de ce texte est celle où Mamadou fait état de sa réputation : « Sorcier mondialement connu dans le quartier ». Cette figure de style, aussi hardie qu'antinomique, donne à penser que Mamadou est plus expert en télépathie informatique que dans le maniement de la langue française. Il ajoute aussitôt, pour montrer l'étendue de ses pouvoirs, qu'il vous sera inutile de vous déplacer pour faire réparer votre ordinateur. En fait, en bonne logique (mais que vient faire ici la logique ?), la seule chose qu'il y aurait à déplacer, si une intervention est nécessaire, serait plutôt votre ordinateur que votre propre personne. Dans le même ordre de remarques stylistiques, on peut penser que lorsque le mage vaudou affirme qu'il « soigne également le cancer à distance », il veut sans doute dire qu'il soigne également à distance le cancer, car « le cancer à distance » est, pour le moment du moins, une forme relativement rare sinon inconnue de cette maladie ! De la part de ce spécialiste de la « réparation de votre PC par télépathie », on peut aussi penser que l'érection qu'il s'affirme capable de soigner est moins celle de votre machine que la vôtre ; ce n'est pas votre voisine, une fois qu'il l'aura rendue amoureuse de vous, qui se plaindra de cette extension de garantie !

Vous observerez que j'ai masqué la partie finale du numéro de téléphone de Mamadou alors que ce numéro constituait pourtant l'essentiel du message. Je veux éviter que vous ne vous précipitiez, tous et toutes, sur votre téléphone pour appeler Mamadou, mais, faut-il le préciser, je tiens ce numéro complet à votre disposition moyennant « paiement d'avance de 100 € par carte bleue », les résultats étant naturellement, comme toujours, garantis.

mercredi 7 septembre 2011

Du lourd!



Quelques jours de silence de ma part sur ce blog du fait de mon éloignement de mon ordinateur ; cette circonstance m'a amené à réfléchir à des sujets sérieux sans me vouer, comme on me le reproche parfois, aux futilités et aux niaiseries de notre paysage audiovisuel français.

J'ai été d'autant plus enclin à le faire que nous sommes en pleine période de réflexion à la fois sur le très court terme (comment trouver quelques milliards pour boucher très vite une infime partie du gigantesque gouffre de notre dette ?) et sur le long terme (comment faire face au problème des évolutions prévisibles, en particulier démographiques et économiques, de notre pauvre France ?).

Naturellement les mesures envisagées ont engendré aussitôt une unanime et immense levée de boucliers de la part de tous ceux qui étaient concernés par les changements proposés par le gouvernement qui, naturellement, a laissé un peu de mou dans décisions pour permettre aux députés de les aménager dans le détail et de faire, par là, leur tour de piste électoraliste . On retrouve ici la règle, non pas d'or mais d'airain de notre pays (inutile de l'inscrire dans la constitution car l'airain est aussi dur que l'or est mou !) qui est que nous sommes, tous et toujours, pour les réformes et le changement à condition qu'ils ne nous concernent pas personnellement!

On a même vu Jean-Pierre Raffarin jouer les moutons enragés et monter au créneau contre la taxe appliquée aux parcs de loisir. Dans un souci purement électoral, il prétend sauvegarder l'oeuvre immortelle du regretté Monory, le Futuroscope de Poitiers. Il emboitait ainsi le pas au Vicomte de Villiers, prêt à rompre des lances pour son cher Puy du Fou! J'ai même été très étonné, en la circonstance, de ne pas entendre grincer la voix de Valéry Giscard d'Estaing, ce qui me donne à penser que son Vulcania n'est pas un parc de loisirs.

Restons-en aux choses sérieuses, nous savons désormais qu'en France, nous voyons peser sur notre avenir deux lourdes menaces : d'une part, le vieillissement de notre population et le coût de l'entretien d'une foule de vieillards sans cesse croissante ; d'autre part, plus inattendu, une démographie galopante (la tête de la course étant tenue sans discussion possible par les « quartiers » et, en particulier, le 93 qui a plusieurs longueurs d'avance). La conséquence, inattendue mais inéluctable, de cette démographie est la montée du chômage, dans lequel nous avons déjà des performances tout à fait remarquables.

Envisageant ces deux problèmes, j'eus soudain une illumination que je livre à la sagacité de notre gouvernement, ce conseil étant naturellement gratuit comme tout ceux que fournit Usbek and Co. Consulting.

On sait, depuis Christophe Colomb et son oeuf, que la solution des problèmes en apparence insolubles est toujours des plus simples. Quelle est la difficulté ? Nous devons à la fois nourrir nos vieillards et réduire le nombre de nos nourrissons. Comment faire ?

La solution est évidente : il suffit de faire manger les bébés par les vieillards !

Je ne suis pas sûr que quelques vagues souvenirs de l'enseignement classique n'ait pas été chercher, au fin fond de mon subconscient, le mythe de Chronos, le papa de Zeus, qui, on s'en souvient, dévorait ses enfants. Zeus n'échappa à la voracité de son paternel que parce que l'avidité de Chronos, égale à son appétit, l'empêcha de remarquer qu'on avait substitué une grosse pierre au nourrisson qu'il pensait dévorer.