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jeudi 30 décembre 2010

« Samedi noir à Abidjan » ou « Du sang dans la lagune »

Non ce ne sont pas là les titres, à la OSS 117, de romans noirs tropicaux, mais ce pourrait être, dans quelques jours, les unes de la presse francophone à propos de la crise ivoirienne !

La visite diplomatique des trois chefs d'État de la CEAO aux deux présidents ivoiriens a tourné à la farce, comme on pouvait le prévoir. Il s'agissait pour eux, d’abord et surtout, de ne pas perdre la face après leurs rodomontades, tout en sachant très bien que cette mission ne servirait à rien, même en promettant de la renouveler début janvier. Toutefois, d’ici là, peut-être risque-t-on d’être passé aux choses sérieuses, voire dramatiques, car Laurent Gbagbo commence à comprendre que cette situation, si favorable à ses affaires qu’elle puisse paraître, ne pourra pas se prolonger longtemps, pour des raisons financières surtout.

Cette mission afro-africaine était d'ailleurs assez instructive du seul et simple fait de la différence de comportements entre les deux protagonistes majeurs. Laurent Gbagbo, à l'africaine, était tout sourire. Retrouvailles (entre patrons !), congratulations et embrassades ; un vrai chef africain recevant des grands frères chez lui. Ouattara, au contraire, visage fermé, maigrement logé à l'hôtel du Golf, apparaissait plutôt comme l’un de ces Africains expatriés ayant déjà pris les habitudes et les comportements des gens du Nord.

Si j'avais le temps, je vous ferai ici une interprétation de ces deux scènes en termes de proxémique, cette micro-science si heureusement développée par Edward T. Hall dans son beau livre Silent Language. On y apprend que, dans chaque culture, sont déterminés, informellement mais avec précision, les rapports de comportement entre des interlocuteurs et, en particulier, la distance à laquelle il convient de se tenir par rapport à la personne à laquelle on parle. Ainsi les Arabes qui se tiennent très près de leur interlocuteur et ne manquent jamais de le tripoter au cours de l’interaction seront-ils regardés avec une certaine suspicion par des Japonais dont les codes interactionnels sont tout différents et qui, de ce fait, (j’invente) ne doivent jamais être à moins de 65 cm de leur interlocuteur et surtout s'abstenir soigneusement de le toucher (c’est vrai !).

On parle à nouveau d’une marche sur l'hôtel du Golf pour samedi prochain. Il en avait déjà été question dans le passé mais celui qui l'évoquait était Charles Blé Goubé, personnage à mon sens très dangereux dont le regard évoque pour moi celui des enfants-soldats. En la circonstance, c'est tout autre chose, car l’idée vient de Laurent Gbagbo lui-même. Certes il laissera naturellement à l'un ou l'autre de ses séides le soin de mener l'opération sur le terrain et on la présentera comme spontanée. On ne sait jamais, Ouattara pourrait se trouver au mauvais endroit au mauvais moment et un accident est si vite arrivé. Cela ne mange pas de pain et dans la suite on pourra sans mal se tordre les mains sur son cercueil en déplorant le sort qui l'a frappé. Pourquoi pas même, après tout, organiser des funérailles nationales en profitant de la venue de la mission de la CEAO, puisque chez les Musulmans on enterre très vite les défunts ?

Comme même dans des circonstances aussi inquiétantes, il faut tout de même rire un peu, Laurent Bagbo reçoit aujourd'hui le renfort inattendu des pépés comiques, les deux verts octogénaires (et même plus!), Roland Dumas et Jacques Vergès qui, à l’heure où j’écris ces lignes, sont peut-être même déjà à boire le champagne dans l'avion pour Abidjan.

La chose peut paraître un peu inattendue, du moins aux yeux de la presse française, mais elle est en fait tout à fait logique même si leurs buts ne sont pas identiques, en partie du moins.

Les deux hommes, que tout semble séparer, sont unis par une passion commune de l'argent, du luxe et de la jouissance dans tous les domaines et un peu, mais si peu, par la politique.

Laurent Gbagbo, il faut le reconnaître, a été le seul homme politique ivoirien à résister à Houphouët-Boigny et à choisir l'exil plutôt que l'obéissance. Il a donc été durant son séjour en France accueilli par le parti socialiste dont il faisait même partie me semble-t-il, Simone étant, elle, une marxiste pur sucre. C'était l'époque du mitterrandisme et Roland Dumas en est aujourd'hui le dernier vestige. Rien d’étonnant donc à ce qu'il fasse une virée à Abidjan, tous frais payés naturellement (en première classe et en hôtel cinq étoiles !), avec, en prime et pour le bounga-bounga, quelques accortes négrillonnes propres à ranimer ses sens alanguis (« C'est l’amour qui passe !» comme on dit dans les grands hôtels d'Afrique).

Pour Jacques Vergès c'est un peu la même chose en ce qui concerne le paiement des frais et le programme coquin des soirées. S'y ajoute toutefois la nécessité impérieuse pour lui de relancer un peu la promotion de sa modeste personne (à 85 ans pas de retraite !) qu’on tend à oublier. Son carnet d’adresses de dictateurs africains (les meilleurs clents de cet « anticlonialiste ») s’est vidé ! On ne parle plus guère de lui depuis quelques mois en dépit de ses efforts au théâtre (à son âge ça ne paie pas !) et il faut relancer un peu la machine de la réclame. Cette affaire pourrait l'y aider, à condition pourtant qu'il rentre en France avant un éventuel « samedi noir à Abidjan » qui ferait désordre dans le tableau.

mercredi 29 décembre 2010

Pour la suppression de Noël et du Jour de l'an !

Je suis étonné qu'une telle mesure n'ait pas été envisagée par notre Président pour faciliter à la fois l'activité et la relance économiques dans notre pays et la vie quotidienne des Français.

Un avantage d’une telle mesure que je n'avais pas perçu d’abord et qui éclate soudain à mes yeux, serait que, de ce simple fait, se trouverait supprimé du calendrier le 363ème jour de l'année que nous vivons présentement, le 29 décembre, qui est, vous l’aurez noté, le jour anniversaire de l'enlèvement de nos deux héroïques journalistes de France3.

Je ne reviens pas sur le fond du sujet et l'insupportable et nombriliste orchestration que conduit toute la presse française autour du moindre événement qui affecte le membre le plus modeste de cette corporation. Qui connaissait en effet, les noms de Ghesquière et de Taponier (de France3... !) ? J’ai appris en outre aujourd’hui, de la bouche même d’un de leurs confrères de France Télévision, qu’il y avait eu, DEPUIS UN AN, EN PERMANENCE, un représentant de France-Télévision en Afghanistan pour s’occuper de leur cas. A 300 euros de per diem, plus les voyages et toutes les autres missions, à la louche, cela fait un million d’euros, ce que le contribuable que je suis juge d’autant plus scandaleux que, pour pareille somme,les malandrins qui les ont enlevés les auraient aussitôt libérés et que dans le présent cas, on finira par payer encore. On peut se demander d’ailleurs si, vu l’ignorance totale du pays par les deux Français, les auteurs de leur enlèvement ne sont pas leurs « accompagnateurs » eux-mêmes, bizarrement enlevés eux-aussi, sans avoir pourtant la moindre valeur marchande.

La noble corporation des journalistes a d’ailleurs un nouveau chef d'orchestre avec Florence Aubenas. Convertie en blonde rieuse, elle deviendra sans doute désormais, comme Clémenceau avait été « l'homme qui rit dans les cimetières », « la femme qui se marre aux célébrations de l'anniversaire de l'enlèvement de ses confrères ». Je comprends d'ailleurs tout à fait qu’elle s’esclaffe en de telles circonstances, au simple souvenir de son enlèvement-bidon, qui non seulement a boosté sa carrière mais en a fait la gloire et le symbole de la presse française. Peut-être ne devrait-elle toutefois ne rire que sous cape ?

J'espère, en tout cas, que tous les autres otages français, où qu’ils soient, n’ont pas connaissance des festivités organisées pour Messieurs Ghesquière et Taponier, car, du fond de leurs geôles diverses, ils doivent l'avoir mauvaise !

Le fait d'échapper à cette célébration aurait été pour moi une singulière bénédiction car j'avoue, à ma courte honte, commencer à en avoir ma claque de la perpétuelle mention de deux olibrius dont on se demande d'ailleurs ce qu'ils allaient faire dans un pays comme l'Afghanistan, dont ils ne connaissent rien et dont ils ne parlent même pas un mot de la langue. La lecture de quelques bons livres sur la question et la simple consultation d'Internet leur en auraient appris bien davantage que cette virée. Toutefois, comme pour Madame Aubenas et bien d’autres, elle ne sera pas inutile dans la suite de leur carrière et cela d’autant qu’en un an, ils auront eu largement le temps d’écrire le livre qu’ils ne manqueront pas de publier dès leur arrivée.

Les avantages de la suppression de Noël et du Jour de l'an seraient considérables sur nombre d’autres plans.

Non seulement on échapperait à ces sempiternelles, éternelles, multiples et, par là, insupportables rediffusions de tous les produits audiovisuels qu’on nous a déjà infligés au cours de l'année 2010 (des événements politiques aux hauts fait sportifs de nos champions), mais il ne fait pas de doute que les Français éviteraient nombre de maux dont on se garde bien de mentionner les véritables causes.

On a ainsi évoqué le froid et la neige, qui ne sont pas totalement inattendus fin décembre, pour expliquer les invraisemblables pagailles qui ont régné dans nos transports ferroviaires et aériens ; je ne doute pas un instant qu'ils y soient pour quelque chose, mais il est une cause, au moins aussi importante sinon plus, qu'on a négligé de faire valoir et même de mentionner, c'est la multiplication des RTT qui conduit tous les organismes à fonctionner nécessairement au ralenti dans les périodes où chacun les « posent », c'est-à-dire dans ces périodes festives qui commencent deux jours avant Noël et finissent trois jours après le Jour de l'an.

On a d'ailleurs là un phénomène qui s'est très largement étendu et généralisé toute l’année durant ; je ne doute pas qu’un jour ou l’autre, vous ayez été comme moi l'innocente victime de ce nouveau « fait de société ». Désormais, en effet, durant un week-end, il est fortement déconseillé aussi bien de tomber malade ou d'avoir à se rendre à l'hôpital que de revenir, en avion, de l'étranger à Paris. Pas de problème au départ de New-York ou de Hanoi où les "RTT" sont inconnues ; en revanche, si vous arrivez à Paris le dimanche, vous avez toutes les chances de voir vos bagages y rester pour vous être acheminés, dans le meilleur des cas, avec deux ou trois jours de retard. En effet, comme les personnels des aéroports ne veulent pas travailler durant les week-ends, on choisit délibérément et volontairement de laisser en souffrance les bagages à Roissy sans les acheminer jusqu'aux aéroports de province ; on l’a d'ailleurs encore vu à Roissy ces jours derniers.

Il est bien évident que, durant les jours passés, dans les services de l'équipement nationaux, départementaux ou municipaux chargés de l'entretien des routes comme à la SNCF, dont les employés sont censés faire marcher les trains, il en est de même et que si saleuses et motrices ne marchent pas, les RTT marchent à fond ! Les invraisemblables retards ou suppressions de trains comme les absences d’interventions sur les routes, sans naturellement qu'on nous dise, ont, entre autres autres causes, les multiples RTT qui ont dû être « posées », bien avant les intempéries, par une foule d’employés soucieux de se ménager des vacances en cette période festive.

Si l’on passait directement, par exemple, du 23 décembre au 4 janvier, je crois que beaucoup de problèmes nous seraient épargnés par une telle mesure, aussi simple qu'efficace.

mardi 28 décembre 2010

Abidjan : Drogba for President !

Comme toujours les conseils d’Usbek (Usbek Consulting Corp.), si pertinents qu’ils soient (et en outre gratuits, ce qui est plus rare et ne gâte rien) n’ont pas été suivis.

Du fond des vallées autrichiennes, j’avais pourtant fait une suggestion, au mépris de ma santé mentale, que menaçait gravement le recours obligé au clavier teuton. Je rappelle les termes de ma proposition de solution au problème ivoirien.

« Bref je vais faire court. Après des élections qui ont eu lieu dimanche dernier en Côte d’Ivoire et en Haïti, les Haitiens n’ont toujours pas de président de la republique, tandis que les Ivoiriens en ont deux ! Nous sommes tous des francophonoes que diable et nous devons donc nous entraider. Que Thabo Mbeki reste donc chez lui puisque j ai une solution simple et radicale.

On organise à Abidjan une épreuve qualificative (bras de fer, lutte sénégalaise, 421, morpion, etc..., au choix...) entre Gbagbo et Ouattara ; le vaincu sera expédié aussitôt en Haïti pour y faire president. Apres tout, ce ne sera qu un juste retour de choses , restent à déterminer les modalités concrètes du voyage : En premièe classe aérienne ou à fond de cale ? ». Je penche, à titre personnel, en faveur de la seconde solution, pour des raisons diverses !

Si j’avais voulu plaisanter, étant à l’époque en Autriche, j’aurais pu invoquer, en la circonstance, la devise des Habsbourg. Elle souligne en effet leur stratégie d’accroissement de leur puissance politique par les mariages : "Bella gerant alii, tu felix Austria nube" . Benoît ne me commentant plus , je vais donc devoir traduire « Les autres ont recours à la guerre, toi, heureuse Autriche, au mariage ! »). « Maman Simone » n’étant, dit-on, plus seule en piste, pourquoi ne pas faire de Ouattara la troisième épouse de Laurent. Vous allez me dire que, dans cette affaire, le musulman c’est Ouattara, mais ce pourrait être là justement une raison de plus en faveur de ma suggestion ! Gai ! Gai ! Marions-les !

Une contribution, nouvelle mais majeure, à ce concours d’inventions de solutions au conflit ivoirien a été apportée hier, contre toute attente, par Pascal Boniface, l’un des piliers de « C dans l'air », l’émission de Calvi. Ce dernier qui était naturellement en vacances, comme tout l’audiovisuel français, se serait sans doute esclaffé devant une telle proposition qui a laissé de marbre son remplaçant.

Boniface, expert en géopolitique et en football (il se partage équitablement entre ces deux passions), les a enfin réunies hier.

N’avait-il pas éliminé d’excessives libations festives ou bu un coup de trop pour lutter contre le froid polaire? Je ne sais. Toujours est-il qu’après avoir longuement souligné l’impossibilité de régler ce conflit vu l’inflexibilité de Gbagbo (tous ses propos étant un tissu d’évidences et de banalités, sous le regard doucement ironique d’un Glaser peu loquace), Boniface a sorti, pour finir, son arme secrète propre à résoudre miraculeusement le conflit : le footballeur ivoirien de Chelsea Didier Drogba. L’idée lumineuse de Boniface est que si Drogba demande gentiment à Gbagbo de retirer, ce dernier ne pourra le refuser à l’idole des tiffosi ivoiriens !

Infirmiers emmenez-le !

On ne sait pas si, comme Jules César selon Suétone, Boniface (n’oubliez pas que c’est là un nom de pape !) est « trop audacieux ou trop prudent ». Sa proposition, pour inattendue qu’elle soit, est, en effet, trop timorée. Allons plus loin que le trop prudent Boniface!

Drogba for President !

lundi 27 décembre 2010

Du désert de l'information.

J'ai déjà souvent eu l'occasion de me lamenter sur la nullité généralisée de l'information en France. Je ne reviendrai donc pas sur le sujet, sauf pour signaler que les meilleures émissions d'information générale, politique et économique qu’il m’ait été donné d’écouter, sont celles qu'on trouve, à un moment où les autres chaînes sont particulièrement désertiques (vouées qu’elles sont, par le week-end, au jardinage ou à l'automobile). Le samedi matin et le dimanche matin, sont diffusées ou rediffusées des émissions intitulées, « Morning je ne sais quoi..." (titre sans doute inspiré de « Morning Viet Nam », plus que des crétineries de M. Young que j’espérais définitivement et médiatiquement disparu), sur la chaîne radio BFM qui est, j'en conviens, la voix du « grand capital », comme on disait au bon temps de Georges Marchais. On peut y entendre des propos intelligents et informés qui sortent un peu du ronron ordinaire et imbécile de nos « grandes » radios et de télévisions.

Compte tenu du système des vacances audiovisuelles que j’ai déjà dénoncé et auprès duquel les congés ordinaires de nos écoliers sont de la roupie de sansonnet, on pourrait imaginer que les « journalistes » remplaçants qui officient pendant que les grosses pointures sont en congé, c'est-à-dire une bonne douzaine de semaines par an, pourraient faire des efforts, ne serait-ce que pour faire apparaître la nullité crasse de ceux et celles qu’ils et elles remplacent.

Je prendrai l'exemple du journal de 13:00 sur France2 que j'ai regardé aujourd'hui surtout pour tenter d’avoir des nouvelles de la Côte d’Ivoire et d’Haïti où ont lieu des crises politiques graves. La charmante brunette, qui remplace, pendant ses innombrables congés, Élise Lucet formée sous J.M. Cavada, ne fait pas le moindre effort sur ce point, alors qu'elle dispose de tout le reste de l'année pour se reposer de ces quelques jours d’antenne. Qu'on ne vienne pas me parler du travail journalistique que ces gens-là devraient avoir à faire puisqu'il se borne à nous ânonner tous la même chose, sur toutes les chaînes et toutes les radios; leur commune activité se limite, en effet, à la lecture, devant un micro, des dépêches de l’AFP.

Aujourd'hui donc à 13:00, nous avons eu essentiellement trois « grands » sujets d'une dizaine de minutes chacun. Le premier sur la neige (ce qui un 27 décembre est d'une originalité puissante) le deuxième sur les jouets de Noël changés dans les grands magasins (d'ailleurs le même sur toutes les chaînes de France-Télévision), le troisième sur les soldes à Londres (que le responsable a pu ainsi aller faire outre-Manche aux frais de la chaïne).

En revanche, la grave situation en Côte d'Ivoire n'a justifié qu’un mini-sujet de deux minutes dans lequel une dizaine de secondes au mieux était consacrée à la grève du lundi matin à Abidjan. C'était le seul élément nouveau depuis le week-end, car par ailleurs on s’est borné à nous refiler les restes du réveillon, pas même réchauffés : réunion de la CEAO (tenue le vendredi 24 me semble-t-il), les menaces des Etats (même date) et le puissant soutien qu'ils apportent par là à la démocratie ivoirienne.

On ne peut attendre de ces journalistes-sic quelque réflexion que ce soit sur la délégation prévue pour le rétablissement de la démocratie en Côte d'Ivoire. Elle sera conduite demain par la Guinée, ce qui n'est évidemment drôle que pour ceux qui connaissent un peu l'histoire récente (ou ancienne) de cet Etat et soutenue par le Nigéria où, ces jours-ci, on se massacre joyeusement entre le Nord et le Sud !
Percevoir le comique de la chose suppose naturellement un minimum d’information sur le sujet, ce qui n'est évidemment pas le cas des journalistes de France2.

Quant à Haïti... ! Au fait c’est où Haïti ?

Les téléspectateurs français qui paient une redevance ne méritent-ils pas d'avoir enfin des journaux télévisés dignes de ce nom, pour ne pas parler de l’ineptie et de débilité généralisées des « programmes » des périodes de fêtes (depuis l'avant-avant-veille de Noël au lendemain du surlendemain du Nouvel An) où l'on nous régale inlassablement de bêtisiers, « cent meilleurs », de best-off (avoués ou sournois) et autres âneries de la même farine?

Pauvre France !

vendredi 24 décembre 2010

Débat sur les restavek haïtiens

Un débat s’est instauré ici suite à un commentaire signé « Zench » ; il a tourné court dans la mesure où, à ce que m’a dit Zench (lui-même ou elle-même), notre site ne permet pas les longs commentaires qui, en revanche, sont adressés, par courriel, aux auteurs commentés. De ce fait, j’ai répondu ici sottement à un commentaire que j’étais, en fait, seul à avoir lu. C’est l’une des rares faiblesses de Blogspot par ailleurs admirable dans son fonctionnement.

Avant de revenir sur la question des « restavek» car elle est essentielle et personne n’en parle, ni même ne l’évoque, je voudrais donc reproduire ici le commentaire de Zench, à la fois par courtoisie et, on le verra, pour information, car la question des « restavek», essentielle, est aussi des plus sensibles. Voici donc le commentaire de Zench (un second de sa part reprenant à peu près les mêmes éléments) :

« z e n c h a ajouté un nouveau commentaire sur votre message

- Terre des hommes dénonce une procédure d’adoption illégale.
Haïti : Un enfant pour Noël?


- Une autre malédiction des hommes : Les enfants volés d’Haïti
par Anne-Nonyme 28-01-2010


- Parenté et famille en Haïti : les héritages africains.
Par Camille Kuyu.
Extraits :

La conception haïtienne de la famille ainsi décrite se reflète dans la composition du ménage qui rappelle, lui aussi, le ménage africain. Le ménage haïtien comprend non seulement les époux et leurs enfants mineurs, mais aussi tous les parents vivant avec eux sous le même toit. Parmi ces parents, il convient de citer les enfants " adoptés de fait " et les enfants recueillis, dits " restavek ".
La notion occidentale d'adoption est inconnue dans les coutumes haïtiennes. Il existe une adoption de fait, basée sur la solidarité. L'enfant a alors droit au bien-être, à l'éducation, etc. Mais il garde son nom et ses liens avec sa famille d'origine. Nos interlocuteurs haïtiens nous ont parlé de cette coutume en ces termes :
" L'adoption n'est pas connue dans les coutumes haïtiennes. Elle est le fait surtout des étrangers et des Haïtiens de l'extérieur. L'adoption de fait est toutefois courante. On parle de 'li pran li'. On prend un enfant et on s'en occupe. Cela reste généralement dans le cadre de la famille. Il est des cas où l'on prend des enfants des voisins. Mais c'est rare. La tutelle est ignorée par la coutume. " (14)
" Pour moi, la famille c'est mes enfants, mes parents, mes frères et sœurs, mes cousins, mes cousines, mes tantes… D'ailleurs, j'ai pris avec moi trois autres enfants, deux de mon frère et un d'un cousin. Ils vivent avec moi. Comme je travaille, je m'occupe d'eux. Je n'ai pas besoin de les adopter officiellement. " (15)
" La famille haïtienne est toujours liée. La solidarité familiale est toujours une réalité, même si elle est menacée d'extinction. Je pense qu'il s'agit là d'un trait culturel important. Souvent, en cas du décès de la mère, une tante peut prendre en charge l'enfant. Car c'est comme si c'était son propre enfant. Il s'agit d'une adoption de fait. On pouvait se passer de l'adoption légale. " (16)
L'une des caractéristiques des ménages haïtiens est la présence en leur sein des restavek, les enfants dits en domesticité. Les avis sont fort partagés en Haïti concernant cette pratique. Un de nos interlocuteurs nous en parle dans les termes suivants : " Le recueil d'enfants dits 'restavek' est fréquent. Il s'agit notamment des enfants des parents pauvres. Certains n'ont même pas d'acte de naissance. Ils sont pris en charge par des familles en échange de travaux ménagers. Ils sont envoyés à l'école le soir. Il arrive que l'enfant soit considéré comme membre de la famille. " (17)
En définitive, la famille haïtienne épouse encore largement les contours des communautés parentales africaines. Ce communautarisme d'inspiration africaine ne signifie pas qu'il n'y a pas une dose d'individualisme dans les relations parentales en Haïti. Cette tendance à l'individualisme est de plus en plus observée, notamment en milieu urbain . ».

Je laisse ici de côté les deux premières références, moins importantes à mes yeux, et de la troisième, je ne retiens que deux points, en ne prenant pas en compte l’aspect idéologique classique en Haïti mais discutable (« l’héritage africain »).

"L'une des caractéristiques des ménages haïtiens est la présence en leur sein des restavek, les enfants dits en domesticité. Les avis sont fort partagés en Haïti concernant cette pratique."

Le mot « discuté » est ici ambigu. L’existence des « restavek » est indiscutable puisque elle est établie par l’ONU et que l’UNICEF a, pour cette question, une Commission en Haïti dont j’ai évoqué les travaux et les rapports. Pour avoir discuté souvent de cette affaire avec des Haïtiens, je sais combien elle est délicate et fait problème. Les uns nient purement et simplement l’existence de cette coutume, les autres l’embellissent comme le fait ici l’auteur cité (qui, lui-même Zaïrois, est l’auteur d’un ouvrage Les Haïtiens au Congo, qui n’est en rien une étude de la société haïtienne proprement dite). Ces attitudes s’expliquent aisément, soit parce qu’on juge que cette pratique ternit l’image du pays, soit parce que, dans les familles aisées, d’où sont issus la plupart de ces témoins, sont ou étaient en service des restavek dont on préfère oublier le sort véritable et même l’existence.

« Il s'agit notamment des enfants des parents pauvres. Certains n'ont même pas d'acte de naissance. Ils sont pris en charge par des familles en échange de travaux ménagers. Ils sont envoyés à l'école le soir. Il arrive que l'enfant soit considéré comme membre de la famille ».

L’idéalisation du sort des restavek confinerait ici à la farce, si le sujet n’était pas si grave. Les restavek seraient « pris en charge... en échange de travaux ménagers », « considérés comme membre de la famille », « envoyés à l'école le soir ». N’importe quel Haïtien honnête ne peut qu’être mort de rire à lire pareilles billevesées !

Pour laisser à d’autres le soin de conclure, je ne citerai qu’un bref extrait d’un rapport de l’UNICEF que j’ai déjà mentionné mais qui, après les précédentes sornettes, prend une autre portée :

« Le travail d'un enfant domestique [restavek] est souvent très dur, jusqu'à l8 heures par jour. L'enfant-restavek, parfois âgé de 5 ans seulement, fréquemment sous-alimenté, ne reçoit aucune instruction et aucun salaire, la loi haïtienne ne prévoyant pas de rémunération pour ce type de travail. L'enfant "restavek" subit, parfois, des violences physiques ou sexuelles. Il est souvent coupé de tout lien avec sa propre famille, en raison des distances qui les séparent, de l'analphabétisme et de l'absence de tout moyen de communication ».

PS . J'invite celles et ceux qui sont intéressé(e)s ou préoccupé(e)s par cette question à lire, à défaut du livre de Jean-Robert Cadet, l'article bien informé de Wikipedia sur cette question

jeudi 23 décembre 2010

Enfants d'Haïti : adoptés ou "restavek" ? (2)

Voici le premier post que j'ai fait sur la question de l'adoption d'enfants haïtiens, qu'ils soient ou non victimes du séisme du 12 janvier 2010 Notez la date!).

23 janvier 2010

Adoptés ou « restavek » ?

Le hasard, une fois de plus, fait que mon projet de post sur l’adoption des enfants haïtiens, annoncé hier, vous me l’accorderez, coïncide avec l’actualité puisque j’ai appris, ce matin même, que 33 enfants haïtiens, dont les procédures d’adoption étaient en cours, quittent Haïti pour rejoindre en France leurs parents adoptifs.

Je ne reviens pas sur les événements dont on nous a abondamment régalés à la suite du séisme d’Haïti et de ses conséquences sur les procédures d’adoption engagées par des parents français et qui, de ce fait, se trouvaient inévitablement interrompues par la disparition, très probable, de nombre de documents et/ou de dossiers, qui, tant dans les lieux privés que publics, ont été détruits.

Pourtant, les Haïtiens, qui ont viré les colonisateurs français dès la fin du XVIIIème siècle, ont sans doute, pour partie, échappé à l’hypertrophie administrative que nous avons léguée à nos anciennes colonies, avec le CNRS et quelques autres archéo-structures de la même farine.

Les événements d’Haïti, en dépit des immenses différences, me rappellent un peu par certains côtés, l’affaire de l’Arche de Zoé dont on ne parle plus guère. Loin de moi l’idée de défendre les olibrius de cette association ! En revanche, je reste très sceptique quant aux preuves administratives qu’on semblait vouloir alors exiger, aux confins du Soudan et du Tchad ( !), de la part des parents, soit pour leur rendre des enfants, dont ils prétendaient qu’ils étaient les leurs, soit pour leur accorder indemnisation du « préjudice » moral de l’« enlèvement » de ces mêmes enfants. Ubuesco-kafkaïen dans ces pays, mais le Père Soupe, comme l’adjudant Tifris, ne veut pas le savoir.

A une époque où j’allais souvent en Afrique, j’avais un projet que, hélas ou heureusement, je n’ai jamais mis à exécution. Je voulais, en effet, m'y procurer, pour 5000 ou 10.000 francs CFA, des certificats prouvant que j’avais eu, là-bas, quelques enfants naturels, afin de pouvoir me présenter, en France, aux Allocations familiales locales, pour y solliciter les « indemnités y afférentes », comme on dit dans notre beau jargon médiéval d’usage en la matière.

Je n’ai pas de compétence juridique mais, pour connaître un peu la situation et, on va le voir, l’anthropologie culturelle et sociale haïtienne, je n’ai pas du tout les mêmes scrupules que bien des gens que j’entends s’exprimer, à longueur d’émission, sur ces questions, pour y faire part de leurs craintes de voir se mettre en place des trafics d’enfants. De tels agissements ne sont pas exclus, mais, en pareil cas, il faut mettre en balance les avantages et les inconvénients des solutions.

Or, entre un orphelin de trois ans restant en Haïti, privé de sa famille, dans une situation de misère totale, et le même enfant, venant en France pour y entrer dans une famille qui l’espère et l’attend de toutes ses forces, je n’hésite pas, pas même une nano-seconde, avant de trancher en faveur de l’adoption.

J’hésite d’autant moins que, un peu informé des traditions culturelles et sociales d’Haïti, je connais la pratique locale des « restavek », contre laquelle diverses associations de protection de l’enfance et surtout l’UNICEF s’efforcent de lutter, mais que nul n’a jamais évoquée dans nos médias.

Certains Haïtiens, contre toutes les évidences, nient parfois l’existence de cette pratique. Les dictionnaires du créole haïtien, de ce fait, sont souvent très discrets sur la définition de ce terme. Ainsi lit-on dans le Ti diksyonnè kreyol-franse (1976) : « Restavek : domestique (attaché depuis l’enfance à une famille) Gen de restavek ki pa konn manman yo : il y a des domestiques qui ne connaissent pas leur mère. ».

L’exemple en dit plus que la définition !

En réalité, le statut du « restavek » (< rester « habiter, être » + avec) est plus proche de celui d’un esclave que de celui d’un domestique, puisque le point principal est qu’il s’agit d’un enfant qui vit dans une famille qui n’est pas la sienne et qui y travaille très dur sans être payé, contre le gîte et le couvert, l’un et l’autre étant réduits au strict minimum, et souvent même un peu moins.

C’est en Haïti une pratique très ancienne que l’aggravation de la situation économique a contribué à maintenir. La catastrophe actuelle a donc peu de chances de la faire reculer, bien au contraire. Je ne citerai ici, pour étayer mon témoignage, qu’un bref extrait d’un document de l’UNICEF : « Le travail d'un enfant domestique [restavek] est souvent très dur, jusqu'à l8 heures par jour. L'enfant « restavek », parfois âgé de 5 ans seulement, fréquemment sous-alimenté, ne reçoit aucune instruction et aucun salaire, la loi haïtienne ne prévoyant pas de rémunération pour ce type de travail. L'enfant « restavek » subit, parfois, des violences physiques ou sexuelles. Il est souvent coupé de tout lien avec sa propre famille, en raison des distances qui les séparent, de l'analphabétisme et de l'absence de tout moyen de communication ».

Le phénomène est donc loin d’être marginal puisqu’on estime le nombre des « restavek » à plus de 170.000, soit environ 8% des enfants ou des adolescents entre 5 et 17 ans, la plupart d’entre eux étant naturellement originaires des zones rurales et, bien entendu, totalement déscolarisés

Bien que Haïti ait ratifié, en 1994, la Convention des droits de l'enfant, en l'absence d'une protection adaptée et en dépit de la lutte contre cette tradition menée par l’UNICEF, ces enfants restent exposés à des violences de tous ordres comme à la pire des exploitations. « Les restaveks sont privés de leurs droits les plus élémentaires » conclut le responsable de cette organisation en Haïti.

Faut il en dire davantage ?

Vaut-il mieux que des enfants, devenus orphelins à la suite du séisme ou dont les parents, déjà pauvres, ont perdu leurs dernières ressources dans cette immense catastrophe, deviennent des « restavek » (ce qui a toutes chances de leur arriver) ou qu’ils soient adoptés par des familles françaises, qui souhaitent en faire leurs enfants, fût-ce, pour une infime minorité, dans des conditions peut-être un peu incertaines voire hasardeuses au strict plan administratif ?

Pour moi, je n’hésiterais pas mais je ne suis pas à la place de Monsieur Kouchner ! Si par hasard, l’un des lecteurs de ce post connaît notre ministre, qu’il lui parle donc des « restavek » d’Haïti, dont il ignore sans doute jusqu’à l’existence.

Dernière minute. Je m'étonne d'entendre, ce matin même, un représentant de l'UNICEF inciter à la prudence voire à l'inaction dans le domaine des adoptions en Haïti, au motif qu'une quinzaine d'enfants manqueraient à l'appel ici ou là. La chose n'est pas étonnante dans le contexte actuel et rien ne prouve qu'ils aient été enlevés par des trafiquants. La chose la plus stupéfiante est que cette position soit prise par une organisation qui, depuis des années, dénonce le scandale des 170.000 « restavek » d'Haïti.

Messieurs les nababs de l'UNICEF, un peu de bon sens, de logique et de réflexion!

mercredi 22 décembre 2010

Enfants haïtiens : adoptés ou «restavek » ?

Entendu ce matin, mercredi 22 décembre 2010, vers 8 heures 30, le psychanalyste et pédo-psychiatre parisien Pierre Lévy-Soussan parler de l’affaire des deux avions d’enfants haïtiens que le Ministre des affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, a décidé de faire venir en France, revenant par cette mesure nouvelle et excellente sur la décision de son prédécesseur Bernard Kouchner.

Deux petits éléments d’information utiles avant toute chose.

Le premier : P. Levy-Soussan était, avec Sophie Marinopoulos (Nantes), Maurice Berger, pédo-psychiatre (Paris) et Vincent Fournel, psychiatre (Guadeloupe),l’un des quatre praticiens qui, sans rien connaître de la situaion haïtienne, avaient conseillé à B. Kouchner de bloquer les procédures d’adoption.

Le second élément, et non le moindre, est que P. Lévy-Soussan fait la promotion de son récent livre Destins de l’adoption dont le contenu, à ce que j’en sais, est sans grand rapport ave les problèmes des enfants haïtiens.

A l’entendre ce matin , j’ai compris que P. Lévy-Soussan, dont je ne mets pas en cause la compétence en matière de pédo-psychiatrie sur le territoire français métropolitain, ne me paraît pas avoir la mondre idée de la situation haïtienne ; je ne suis même pas sûr qu’il soit en mesure de situer ce malheureux pays sur un planisphère muet.

Son intervention de mars 2010, fâcheusement stupide pour ne pas dire quasiment criminelle, comme on va le voir, à d’ailleurs suscité, à l’époque, des réactions du même genre que la mienne et je vous recommande la lecture d’une lettre ouverte de Ghislain à Sophie Marinopoulos et Pierre Lévy-Soussan en date du 2 mars 2010 ; je vous donne ci-dessous la référence (www : sauvonsles1000.org) et en reproduis quelques extraits significatifs :

« Je me permets de vous contacter car j’apprends du Service de l’Adoption Internationale que les rapatriements vers la France d’enfants adoptés en Haïti ont été stoppés.

Cette décision de M. Bernard Kouchner, qui va même jusqu’à effarer ses collaborateurs du SAI, a été prise après que le ministre a pris connaissance de votre article « Haïti : l’adoption n’est pas une action d’urgence » dans lequel un tableau bien sombre est dressé sur l’accueil en France des enfants haïtiens adoptés. Vous êtes donc personnellement impliqués dans cette décision.

Il apparaît à la lecture de votre « contribution » que vous êtes très mal informés de la situation catastrophique sur place, contrairement à nous parents en liaison quotidienne avec les responsables de crèches qui nous témoignent de leurs difficultés de tous ordres. Il y a maintenant depuis quelques jours des pluies diluviennes qui accablent encore plus cette population meurtrie. »

[...] Ma fille adoptive est âgée de 6 mois et a souffert d’une dermatite aiguë depuis le séisme. Aujourd’hui, son état de santé est alarmant car elle fait diarrhée sur diarrhée et a perdu 2 kilos sur les 7 qu’elle faisait avant le séisme.
[...]
Maintenant, votre position, qui a fait revenir le gouvernement sur sa promesse de faire rentrer tous les enfants avec un jugement d’adoption (il en reste encore 120), est lourde de conséquences.
Cette inconséquence plutôt, devrait-on dire comme Hélène Marquié-Dubié, est coupable de non-assistance à personne en danger. Nous n’avons tous qu’à espérer qu’aucun enfant ne décèdera le temps que nos « experts » et nos « politiques » réfléchissent. ..

Veuillez agréer, Madame, Monsieur, mes salutations distinguées.
Ghislain
Papa en colère de la petite Abigaël, malade et en danger »


On ne peut que souhaiter que la petite Abigaël aille mieux aujourd’hui . le pire de tout est que cette lettre, aussi émouvante que parfaitement argumentée par ailleurs, n’a pas eu le moindre effet sur Pierre Lévy-Soussan qui, de toute évidence, est plus préoccupé par la promotion de son livre et ses droits d’auteur que par le sort des enfants haïtiens.

Je ne discute en rien l’aspect psycho-pédiatrique de l’adoption car ce n’est en rien ma partie, mais je constate que les praticiens qui sont allés en Haïti et qui connaissent la situation haïtienne sont d’un avis tout différent. C’est le cas de Fanny Cohen-Herlem, pédo-psychiatre réputée, spécialiste de l'adoption elle aussi, qui, à l’époque, avait jugé la décision de B. Kouchner « trop rapide » et contesté les conclusions de ses quatre confrères. Il en est de même pour le psychiatre Didier Cremniter, lui familier des situations de catastrophe. Coordonnateur des cellules d'urgence médico-psychologiques d'Ile-de-France, il est allé à Port-au-Prince, où il a vu plusieurs enfants avant leur départ. « Sur place, dit-il, certains auraient pu mourir ou vivre des situations extrêmement éprouvantes. Les ramener en France était la seule mesure possible. »

Si je ne connais rien aux problèmes psychologiques de l’adoption , en revanche, à la différence de P. Lévy-Soussan, je connais assez bien Haïti et mon point de vue se fonde sur des aspects sociaux et culturels très importants que nul n’évoque et dont je parlerai demain car j’ai déjà été bien long. Vous saurez alors ce que sont en Haïti les « restavek » !

mardi 21 décembre 2010

Côte d'Ivoire : l'argent nerf de la guerre ou nerf de la paix ?

Il est de moins en moins vraisemblable qu’à moins d’affrontements meutriers comme celui que promet, pour la fin de la semaine, Charles Blé Goudé en voulant marcher avec ses hommes sur l’Hôtel du Golf, le bras de fer entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se règle sans qu’interviennent dans cette affaire des facteurs extérieurs peut-être inattendus.

Ce ne seront sans doute ni l’UA/NEPPAD, ni l'ONU (dont les rodomontades quant à sa force de frappe n'ont guère de valeur, puisque la logistique des troupes onusiennes dépend exclusivement de celle des troupes françaises de l'opération Licorne, ce qui, en cas de conflit grave, risquerait de nous y entraîner, même contre notre volonté) ni les Etats du Nord (interdire à la famille de Laurent Gbagbo l'accès à la France et aux États-Unis est sans effet puisque la durée de cette mesure sera inévitablement brève) ni la France elle-même (l'intervention improvisée de Nicolas Sarkozy à Bruxelles, dont il a lui-même pris conscience du caractère inopportun, au moment même où il s'y livrait). Ces prises de positions ou injonctions extérieures n'ont fait que renforcer la position des extrémistes de l'entourage de Gbagbo, du genre de Charles Blé Goudé, qui ont pu clamer, à l'envi, que « la Côte d'Ivoire n'est pas une sous-préfecture de la France. ».

En fait la question majeure, à très brève échéance, est la suivante : Laurent Gbagbo pourra-t-il, pour décembre, payer les fonctionnaires et surtout l'armée avant les fêtes de fin d'année, ces paiements devant en principe s'effectuer dans les jours qui viennent, avant Noël?

La réponse à cette question est malaisée, car si, en principe, ces paiements ne pourraient guère se faire sans l'accord de la Banque Centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), il n'est pas impossible que Laurent Gbagbo dispose, en Côte d'Ivoire même et hors BCEAO, d'une certaine masse de fonds sur des comptes divers. Dans ce cas, l'asphyxie financière sur laquelle semble compter Alassane Ouattara, dont la signature est, en principe, nécessaire pour que la BCEAO délivre des fonds, risquerait fort de n'être pas immédiatement efficace, surtout si Laurent Gbagbo est assez adroit (et sur ce plan on peur lui faire confiance !) pour payer, en priorité voire exclusivement, les troupes qui lui sont fidèles c'est-à-dire sa garde présidentielle. Reste à savoir, dans le cas où les soldes des autres corps ne seraient pas payées, quel serait le comportement de ces troupes donf on dit qu'elles ne sont pas tout à fait acquises au gouvernement de Laurent Gbagbo.

Il ne fait pas de doute qu’Alassane Ouattara, économiste rompu aux mécanismes de la finance ivoirienne et internationale (il a été autrefois directeur-adjoint du FMI) et reconnu comme seul président de la République de Côte d’Ivoire par la BCEAO, compte, sans le dire, sur l'érosion rapide des capacités de paiement de son rival, tant pour l'armée que pour les fonctionnaires. On doit toutefois prendre en compte que, en raison de sa maîtrise absolue de tous les moyens d'information nationaux, Laurent Gbagbo n’aura pas de mal et n'hésitera pas un instant à imputer à son adversaire le non-paiement des traitements et des soldes à la veille des fêtes de fin d'année.

Si l’on ne peut guère espérer, à très court terme, un règlement pacifique du conflit politique, il pourrait se faire néanmoins que ces questions d'argent entraînent, en particulier au sein de l'armée dont le poids et le rôle sont décisifs, des changements importants qui pourraient conduire Laurent Gbagbo à perdre l'essentiel de son soutien logistique majeur, à condition toutefois qu'une scission au sein des troupes ivoiriennes ne conduise pas à des affrontements meurtriers et, cette fois-ci, inévitablement dramatiques.

L'argent dit-on est le nerf de la guerre. Sera-t-il, en Côte d'Ivoire, celui de la paix ?

lundi 20 décembre 2010

Galopin Ivoirien ou « Galopin i voit rien ? ».

Entendu ce matin sur RMC à huit heures trente Galopin de Villouzeau faire son numéro à propos des événements de Côte d'Ivoire.

Au fait, petite digression comme je les aime ; avez-vous remarqué, ce que je n'avais encore jamais fait auparavant à ma courte honte, que Galopin a pour prénoms « Dominique, Marie, François, René » c'est-à-dire qu'il partage ses deux derniers prénoms avec le Vicomte François René de Chateaubriand qui comme lui fut, un moment, ministre des affaires étrangères ? Vous en restez baba ! Ces détails ne sont pourtant pas sans jeter quelques lumières sur la carrière, le caractère, les comportements et les ambitions littéraires de Galopin de Villouzeau. Il doit être furieux toutefois que le Père Hugo ait dit bien avant lui cette ânerie :« Je serai Chateaubriand ou rien ! ») et devrait, en revanche, me remercier de ce rapprochement flatteur. Mais revenons au sujet du jour.

Sans doute ébloui par la prestance, la coiffure et, en gros, le numéro de François René Galopin, Bourdin qui, en outre, est, comme toujours, d'une confondante ignorance de ce dont il parle, n'a pas songé un instant à évoquer, à propos de la Côte d’Ivoire, le brillant voyage fait à Abidjan en 2003 par Galopin alors ministre des affaires étrangères dont nous constatons aujourd’hui les conséquences lointaines.

Pour votre information (s'il en est besoin), mais surtout pour celle de Bourdin, rappelons ici l'essentiel de la mission effectuée par Galopin en 2003.

Au départ, toujours modeste, il avait commencé par affirmer que sa mission n'était pas « une mission diplomatique comme les autres ». Ben voyons ! Forcément puisque accomplie par Galopin lui-même. Arrivé en avion spécial naturellement, il était vêtu, nous dit-on, d'une chemise bleue mais surtout d'une cravate « à motifs léopard ». Vu la situation, il avait fort heureusement renoncé à la tenue du même métal, mais la cravate devait être, à ses yeux, un élément symboliquement fort pour les Ivoiriens qu'il venait mettre à la raison.

Peu avant l'arrivée au palais où se tenait Bagbo que François-René venait tancer l'importance, le cortège du ministre français est déjà pris à partie par des manifestants qui, sans doute, n’avaient pas vu la cravate. Ayant fini par passer et par rencontrer Bagbo, il lui fait les remontrances prévues et tente de lui dicter ce qu'il doit faire, sans qu'on sache bien quel est réellement le résultat de cet entretien. Vu les circonstances, Galopin est pressé de sortir et de quitter des lieux qui, à son arrivée, lui sont apparus hostiles et peu sûrs ; il se trouve alors bloqué par des manifestants qui ne se sont nullement dispersés et qui, plus nombreux, se montrent au contraire de plus en plus aggressifs ou, en tout cas,vociférants .

Galopin commence donc à paniquer ; se croyant Quai d'Orsay, il s'énerve et braille, impérial, en direction du service d’ordre local :« Tout ça est parfaitement ridicule... J'en ai marre. Vous me réglez ce problème et vite ». Les militaires ivoiriens, qui contiennent sans trop de zèle ni d'enthousiasme les manifestants, n'accordent guère d'importance aux vociférations du blanc. Ggagbo, de l’intérieur, n’en perd évidemment pas une miette, se marre et se lèche les babines devant la manifeste panique de Galopin !

Ce dernier, terrorisé, ne devra son salut qu'à l'arrivée de Gbagbo qui, après s'être fait laver la tête dans l'intimité, s'offre le luxe inestimable de condescendre à finir par venir sauver, en public, la face au ministre français paniqué. Sous la protection de Gbagbo (narquois mais ravi) et les vivats de la foule qui s'ouvre devant Gbagbo comme la Mer Rouge devant Moïse, Galopin reprend quelques couleurs. Gbagbo clame, en direction des manifestants, mais sans rire : « La France est à vos côtés ». Tu parles!

Ayant changé de pantalon, Galopin affirmera plus tard sans rire :« C'est un incident aussi léger que rapidement oublié ». Ben voyons !

Il est bien vrai que cet incident a été rapidement oublié puisque Bourdin ne s'en souvient même pas et que les rodomontades de Galopin donnent à penser que, s'il n’a certainement pas oublié, il parvient aisément à faire comme si.

On peut se demander d'ailleurs à l'entendre, si l'approbation, tout à fait inattendue, qu'il apporte au comportement présidentiel dont on peut pourtant se demander si, à Bruxelles, il n'a pas été quelque peu irresponsable (voir mon précédent post), n’est pas un appel du pied vers le président. La suggestion que fait Galopin d'une « mission de terrain » n'est-elle pas une ouverture en direction de Nicolas Sarkozy. Tandis que la candidature de Galopin à la présidentielle semble de plus en plus mal barrée (interdit aux UMP de lui donner leurs signatures), Nicolas paraît dans une phase d'indulgence et de pardon, quand on voit qu'il nomme Rama Yade ambassadeur à l'Unesco et qu'il refile à Estrosi, hors procédure, une Légion d'honneur dont on se demande ce qu’il a bien pu faire pour ne pas l'avoir encore eue dans sa position.

Pour « prendre langue » avec les protagonistes » comme dit si élégamment Galopin, quel meilleur ambassadeur de terrain que François-René lui-même ? Il n’a autrefois dû son salut qu'à la protection de Gbgbo (ce qui crée des liens) et il avait négocié alors avec Ouattara les accords dont on voit aujourdhui le brillant résultat !

Galopin Ivoirien ou « i voit rien » ?
De toute façon ça ne peut pas être pire que la première fois.

samedi 18 décembre 2010

Lapsus et Côte d’Ivoire

Depuis le bon docteur Sigmund, on sait à quel point les lapsus peuvent être révélateurs de faits ou de pensées qu'on souhaiterait tant cacher que la première occasion est bonne pour les faire apparaître au grand jour dans nos propos.

Comme si les fêtes qui approchent étaient une période favorable à ces petits cadeaux que les interviewés font aux journalistes qui les interrogent, on a eu droit, ces derniers temps, à vrai concert de lapsus, tous plus réussis les uns que les autres.

La farandole freudienne a commencé avec la fellation/inflation de Rachida Dati ; elle a continué avec quelques autres lapsus, moins hilarants comme ceux de Luc Chatel ou de Brice Hortefeux, et s'est poursuivie, en beauté, avec celui, penultième pour le moment, de cette pauvre Christine Lagarde. Arrivant chez Denisot pour causer budget et croissance, elle était tellement fixée sur le refus absolu d’admettre la moindre augmentation ou création d’impôts, que, dès la première phrase de son intervention, elle s’est plantée, annonçant avec force : « l’économie française recommencera à créer des impôts ».alors qu'elle voulait, bien entendu, dire « créer des emplois ».

Comme notre président ne pouvait demeurer en reste, il est entré dans la danse, d’une façon qui me semble plus intéressante, mais qui est passée inaperçue.

Evoquant la crise politique en Côte d'Ivoire, N. Sarkozy a déclaré, vendredi 17 décembre 2010 : « Laurent Gbagbo et son épouse ont leur destin entre leurs mains. Si lundi, ils n’ont pas quitté leur poste... ». Sensible à l’étrangeté du propos ou prévenu (oreillette ou geste d’un conseiller), le président a eu alors un long moment d’interruption dans le cours de son propos (qui, me semble-t-il, a été COUPE dans des passages ultérieurs de cette scène dans les télévisions) ; il s’est corrigé alors en passant, sans autre forme de procès, au singulier (« son poste ») et en limitant, à L. Bagbo, seul cette fois, l’injonction impérative d’abandonner la présidence usurpée.

Si l'on en revient au bon docteur Sigmund, le propos de Nicolas Sarkozy n'était pourtant pas si inexact qu'on pourrait le penser, puisque, à en croire beaucoup de témoignages autorisés, Simone Bagbo, qui était au départ, en dépit de son passé politique de gauche (comme son PS de mari) et même marxiste, une simple épouse a pris de plus en plus d’influence et, par là même, d'importance dans la vie politique de la Côte d'Ivoire. Elle s’est en même temps rapproché des églises évangélistes dont on sait l’importance en Afrique et qui, en Côte d’Ivoire même, compie des centaines de milliers de fidèles, ce qui donne encore plus de poids politique et social à « Maman Simone » qui en est la bienfaitrice.

En même qu’augmentait son rôle politique, beaucoup de rumeurs se sont propagées au sujet d’affaires dont elle s’occuperait, ce qui pourrait donner à penser, selon certaines hypothèses, que son récent voyage en Suisse pourrait avoir d’autres motifs que sa santé. On a beaucoup évoqué aussi le rôle qu’elle aurait pu jouer dans la disparition mystérieuse du journaliste Kieffer en 2004. Comme l’on ne prête qu’aux riches, on a également imaginé un scénario à la Kirchner dans lequel « Maman Simone » pourrait succéder à Laurent. Le lapsus présidentiel, certes aussitôt corrigé, pourrait donc peut-être ne pas en être un, au fond, à regarder les choses de plus près et sous un autre angle.

Le paradoxe est que le soutien, fort et sans réserve, affiché par la plupart des Etats du Nord (sauf la Russie) comme du Sud, et en particulier par la France en faveur du président élu Ouattara, est l’argument le plus fort que L. Gbagbo peut invoquer, sur le plan intérieur, contre son rival élu qui apparaît de ce fait "à la solde de l'étranger". En effet, le fonds de commerce politique de Gbagbo est le nationalisme dont l’une des formes est l'ivoirité qui a été invoquée, un moment, pour tenter de rendre inéligible Ouattara, accusé de ne pas être un vrai Ivoirien. De ce fait, le soutien des troupes de l'ONU comme celui, fort heureusement plus discret, de la France est aussi un argument dont ne manquent pas d'user Laurent et ses séides qui en exigent désormais le départ de ces troupes.

Certes on peut invoquer en faveur de Ouattara les résultats des élections, mais on sait bien qu'en France même, là où ont voté des Ivoiriens émigrés, comme dans le Nord de la Côte d'Ivoire, les élections présidentielles ne se sont pas toujours déroulées dans la plus parfaite régularité. Bien entendu, cela n'autorisait pas pour autant Laurent Gbagbo à faire disparaître des résultats électoraux une bonne partie des voix qui, en pays baoulé ou dans le Nord s’étaient portées sur son adversaire.

Il est à craindre que la vingtaine de morts déjà causés par les événements des derniers jours ne soient pas les derniers, à moins que l'armée qui est, semble-t-il, partagée entre les deux présidents, même si les hauts cadres sont pro-Gbagbo, ne se décide à prendre elle-même le pouvoir qui est évidemment a portée de sa main. Un putsch militaire est rarement une solution heureuse pour une crise politique ; ce pourrait pourtant être le cas en la circonstance pour éviter un bain de sang, à condition toutefois que les troupes françaises aient la sagesse de ne céder à aucune provocation et à rester, dans toute la mesure du possible, loin des zones possibles de conflits.

« Cedat toga armis » peut-on souhaiter, à l’inverse d’une formule connue !

mardi 14 décembre 2010

A-A ? Ah? Ah! Ah! Ah!

Lectrice intriguée ! Impatient lecteur ! Je sens que vous vous interrogez déjà sur ce titre mystérieux. Mettons un terme à vos légitimes interrogations en vous révélant que le sujet du jour est le couple, désormais célèbre, formé par Audrey (Pulvar) et Arnaud (Montebourg). L’identité de l’initiale de leurs prénoms est , dit-on dans le bon peuple de France, l’annonce d’ue union placée sous le signe de la chance et du bonheur, ce dont ils auront sans doute bien besoin dans les années qui viennent.

Arnaud Montebourg n'est pas un homme qui met tous ses oeufs dans le même panier. Après avoir été le soutien le plus actif et le plus présent de Ségolène Royal en 2007, le voilà devenu son rival. Cela ne gêne pas plus que d'autres palinodies, passées (comme le cumul des mandats) ou à venir. J'ai trouvé, par hasard, la vraie raison pour laquelle Arnaud, qui n'est que Montebourg, est souvent dit « de Montebourg ». Cette erreur, qui ne semble pas lui déplaire, me fait penser à un propos de cette langue de vipère de Cambacérès ! Il disait, en effet, à propos de son ennemi intime, Talleyrand, qu’en se prétendant « de Périgord », il ne se trompait, au fond, que d'une lettre puisqu'il était effectivement tout de même « du » Périgord à défaut d’être « de » Périgord. Si le bel Arnaud n'est pas « de » Montebourg, ce n'est pas pour ne pas avoir pris soin d'user de ce qu'on appelait, sous nos bons rois, la « savonnette à vilain ». Il suffit, pour en être convaincu, de rappeler la nature et les circonstances de son premier mariage.

Je vais ici faire un « copier/coller » de sa biographie pour ne pas être accusé de falsification, tant les faits sont drôlatiques vu la suite de la carrière et de la vie de notre héros.

« Il a épousé le 31 mai 1997, la veille du second tour des élections législatives qui le virent devenir député [socialiste faut-il le préciser], en l'abbaye cistercienne de Valmagne, Hortense de Labriffe, née en 1968, fille du comte Antoine de Labriffe et d'Anne de Lacretelle et petite-fille par son père du comte Pierre de Labriffe – propriétaire du Château de Gambais, dans les Yvelines – et par sa mère de l'académicien Jacques de Lacretelle (1888-1985) ».

LOL/MDR ! On croit rêver !

Revenu de la « savonnette à vilain » et des amours aristocratiques, le bel Arnaud joue désormais dans un tout autre registre. Non seulement il a noué nous une tendre relation avec l’exotique martiniquaise Audrey Pulvar (je reviendrai sur elle, si j’ose dire, un peu plus tard ), mais il vient de révéler publiquement (ce que disait, mais discrètement, sa notice du Who’s Who) que son grand-père était un Arabe. Un Arabe de qualité toutefois puisque le « pépé » Khermiche Ould Cadi était issu d’une famille de walis de l'Algérie française. Dans la course à l’échalote au sein du PS, ce n’est pas un Flamby même amaigri et lifté, un Hamon-les grandes-feuilles... heu, ou même un Manuel Vals qui peuvent en dire autant, les ancêtres de ce dernier n'étant jamais descendus au-dessous de la Catalogne.

Pour revenir enfin au second A, celui de l'initiale du prénom de la journaliste récemment écartée des écrans pour des raisons aussi mauvaises que possible, c'est, du coup, son charmant nez chaussé de lunettes inattendues (sans doute pour faire plus sérieux et contrebalancer par là les galipettes qu'elle était censée faire avec M. Montebourg) qu’Audrey a fait la tournée des rédactions.

Interrogée au Grand Journal de Denisot, sur son éviction soudaine, elle nous l'a joué modeste, calme et responsable. Cette circonstance lui a néanmoins permis d'apparaître, pour la première fois de sa vie, chez ce même Michel, le vendredi suivant, au sein du trio de l’élite des journalistes de ce jour de la semaine. Elle était auc côtés du musculeux Joseph Macé-Scarron. Arnaud n'a donc pas eu assurément, la moindre raison de se montrer jaloux et Audrey de redouter les entreprises de Jo-le-Tatoué !

Discrète chez Denisot, en revanche elle s'est lâchée dans Libération et aux Antilles dont elle est originaire. Dans la brève biographie qu'elle a esquissée là, elle a repris le registre féministe qui lui est si cher, alléguant que son éviction était machiste alors qu’elle n’est que stupide, ce qui est bien pire ! Comme Arnaud son inattendu pépé arabe, elle a évoque sa grand-mère « négrillonne » (du calme Huggy, ce sont ses propres termes, mais je la jugeait plus coolie que négrillonne non?), mais s’est gardée, en revanche, de parler de son papa, Marc Pulvar, qui, aux côtés d'Alfred Marie-Jeanne, fut le fondateur du Mouvement Indépendantiste Martiniquais.

Voilà ce pauvre Arnaud Montebourg largement débordé sur sa gauche mais ça lui donne du grain à moudre face à Besancenot et à Mélanchon !

Si je n’avais pas déjà fait le coup, j’aurais pu au fond appeller ce post « Black, blanc, beur »

samedi 11 décembre 2010

Brise-Neige et les sept menteurs.

Il était une fois dans un petit village bordé d'aulnes, nommé initialement Aulnaie et qui se trouvait au pied de grands bois (d'où le nom que lui donnaient les gens du pays Aulnay-sous-Bois), sept policiers qui étaient placés sous l'autorité d'un grand chef qui résidait dans la capitale et qu'on appelait Brise-Neige suite à une grande victoire qu’il avait remportée sur les neiges.

A la différence d'un autre récit dont les héros étaient aussi au nombre de sept mais étaient des nains (alors que dans ce pays les policiers doivent avoir une taille minimale pour faire peur aux larrons) et portaiett tous des noms différents (Dormeur, Grincheux, Joyeux...), ces sept policiers portaient tous le même nom « Menteur ».

Debut septembre 2010, deux menteurs, qui se trouvaient chacun à la tête d'un véhicule de police, firent sottement entrer en collision leurs deux voitures. Ne voulant pas assumer leurs responsabilités dans cette affaire, pourtant bien mince quoique ridicule, ils imaginèrent alors de faire endosser la responsabilité de l’accident à quelqu'un qui n'avait rien à voir dans cette affaire. Pour fonder, étoffer et justifier cette accusation, ils inventèrent que l'innocent individu qu'ils entendaient accuser, leur avaient échappé et que c'est, au cours de la poursuite qui s’en était suivie, que les véhicules de police avaient été accidentés. Pour nourrir un peu le dossier ils ajoutèrent, comme un policier avait été blessé dans l'accident, que le coupable s'était, en outre, attaqué aux policiers qui étaient en train de tenter de l'arrêter.

L'affaire se passait début septembre et l’homme fut aussitôt mis en garde à vue devant des faits si solidement établis par les témoignages unanimes de ces sept témoins, tous assermentés en outre ! Toutefois nos sept menteurs n’ayant pas pris la peine de se mettre d'accord avec suffisamment de précision (ils pensaient jouer sur le velours), des contradictions apparurent peu à peu dans leurs témoignages, la gravité même des faits entraînant une enquête approfondie, ce qui confirme, une fois de plus , que comme disait ma bonne grand’mère « Il ne faut jamais mettre du sucre sur le miel ! ».

Il finit donc par être établi que ces accusations étaient mensongères et résultaient d'une mise en scène et de l'élaboration d'un très grave mensonge commun par nos sept menteurs. Devant le tribunal de Bobigny, ces agents furent donc condamnés, jeudi 9 décembre 2010, à des peines de prison ferme allant de six mois à un an.

Compte tenu des jugements émis dans pareilles affaires, on peut juger ces peines d’une rare sévérité, mais on doit prendre en compte, avant toute chose, un élément que je n’ai pas entendu signaler par nos média audiovisuels. L’innocente victime de cette cabale était, en effet, passible de la prison à perpétuité pour « tentative d'homicide sur fonctionnaires de police » !

Aussitôt le jugement prononcé, des centaines de policiers en uniforme, dans des dizaines de véhicules de police, ont convergé vers vers Bobigny, gyrophares allumés et toutes sirènes hurlantes. Une manifestation « spontanée » s'est organisée en ce lieu, animée par des fonctionnaires, portant très probablement en service, puisqu'ils disposaient de véhicules de police dont la destnation semble avoir été toute autre.

Le plus étonnant est que le préfet du 93 s’est déclaré « très étonné » de la rigueur de ces peines que le Brise-Neige parisien a estimé, quant à lui, « disproportionnées ». Ces messages des autorités furent aussitôt entendus et pris en compte en haut lieu puisque le parquet a sur le champ interjeté appel du jugement prononcé.

On pourrait penser que ces sanctions s'accompagnaient, automatiquement, de la radiation de la police pour les menteurs, étant donné l'extrême gravité des mensonges qui pouvaient leur être reprochés. Il semble, néanmoins, en l'état actuel des faits que seuls cinq d'entre eux soient menacés d'une telle exclusion, puisque c'est seulement pour ces cinq que le tribunal a prononcé une inscription de la peine au casier judiciaire qui entrainerait leur radiation de la police.

Je me garderai bien de commenter la décision du tribunal puisque que la loi française prescrit qu'il est strictement interdit de commenter une décision de justice, ce qui semble pourtant être ignoré tant de la préfecture du 93 que du ministère de l'intérieur.

vendredi 10 décembre 2010

France 0,24

Je suis sûr qu'on ne va pas me croire et c'est pourtant vrai !

Comme vous avez pu le constater si vous avez regardé mes deux blogs, je m'étais éloigné de mes bases pour une semaine et donc de mon bon vieux clavier français ; je me trouvais en Autriche, sans ordinateur (selon mon habitude) et contraint,de ce fait, à utiliser un ordinateur local à clavier teuton. Non seulement un tel clavier s'agrémente de voyelles pourvues d'un « humlaut » (ce tréma allemand qui est fort gênant même si les signes diacritiques de l'allemand sont bien moins nombreux que ceux du français qui demeure, à cet égard du moins, le champion du monde), mais ses concepteurs germaniques se sont amusés à brouiller les pistes dactylographiques, au point que après dix minutes d'usage d'un tel clavier, je suis au bord de la crise de nerfs.

Mes séjours à l'étranger sont non seulement de laborieuses occasion d'initiations dactylographique de cette nature, mais également de visites régulières sur des chaînes de télévision que je fréquente peu quand je suis en France. Je me rends général, de préférence, sur TV5 Monde, dont j'ai déjà eu, à plusieurs reprises, l'occasion de dire tout le mal que j'en pense. Cette fois-ci, j'avais jeté mon dévolu sur France 24. Après une semaine de ce triste spectacle, j'avais la ferme intention de laver la tête, dès mon retour, à Mme Christine Ockrent qui est là sous- maîtresse de cette chaîne (dont le patron est M. de Pouzilhac avec lequel elle est, dit-on, dans les plus mauvais termes).

J'avais différé de rédiger ce poste vengeur pour m'épargner les crise de nerfs devant l'ordinateur de mon hôtel, mais le hasard s'est vengé et a puni ma paresse en faisant que, le jour même de mon retour (le vendredi 9 décembre 2010), Christine Ockrent se trouvait en vedette dans la presse pour une sombre affaire d'espionnage informatique de la part de deux de ses amis et collborateurs proches et avait, de ce fait, les honneurs du "Grand journal" de Canal+ en cette soirée du 9 décembre 2010. Comment mes distingué(e)s lecteurs et lectrices pourraient me croire quand je prétends que je donne dans mon blog la vedette à Christine Ockrent, sans que ce choix aie le moindre rapport avec les événements présents qui la conduisent à intenter un procès à Marianne qui a dévoilé l'affaire. Je n'ai aucun moyen de donner la preuve de la vérité de cette coïncidence, mais elle n'a, au fond, aucune importance, puisque les deux choses sont sans rapport, même si Christine Ockrent a essayé de mettre à profit son passage chez Denisot pour placer une pub de France 24 tout à fait indécente mais surtout totalement infondée !

Comme le suggère mon titre ce n'est pas France 24 mais France 0,24 ... et encore cela me paraît bien payé !

On croit rêver quand on se souvient que Jacques Chirac voulait faire de cette chaîne francophone la rivale des grandes chaînes d'information permanente américaine ! Il est vrai qu'il avait oublié de fournir à sa création les moyens de telles ambitions à la hauteur de laquelle ne se situe guère que le salaire de Christine Ockrent.
Il ne faut pas, dit-on, tirer sur les ambulances mais en l'occurence il s'agit bien plutôt d'un corbillard. En fait, le principe de fonctionnement de cette chaîne est extrêmement simple et, de ce fait, peu coûteux mais insupportable.

S'y succèdent, en effet, durant toute la journée, inlassablement et ad nauseam, des espèces d'interludes visuels et musicaux à base de couleurs et de formes indéterminées qui nous font regretter le bon vieux temps des speakerines (je suggérerai volontiers à Mme Ockrent le recrutement de Denise Fabre qui semble chercher de l'emploi), l'annonce des prochaines émissions (quand il y en a) dont on nous passe les lancements dix jours avant et après mais surtout dix fois par jour, des publicités insolites, provenant pour la plupart du gouvernement français ou d'institutions para étatiques (forme déguisée de subventios), ce qui donne des résultats plus qu’étonnants pour les nobles étrangers qui se hasarderaient regarder cette chaîne. On leur livre, en effet, des publicités officielles typiquement françaises émanant du CSA (par exemple publicité de la signalétique des émissions des TV françaises) ou du ministère de la santé (lutte antialcoolique), sans parler d'autres publicités plus insolites encore, comme celle des Mirages où des Rafales de la société Marcel Dassault dont on doit être friands dans les bidonvilles de Kinshasa où les favellas de Rio. Restent enfin, toutes les cinq minutes, les passages successifs de bulletins d'information dont on ne prend même pas la peine de vérifier la pertinence et l'actualité.

Un seul exemple de la nullité de cette chaîne qui se voudrait d'information. J'écoutais France 24 en particulier pour connaître, comme on a pu le constater dans mes précédents posts, les résultats des élections présidentielles haïtiennes qui mettaient beaucoup de temps à nous parvenir. Mercredi 8 décembre 2010, France 0,24 a diffusè un bulletin des le matin et à de multiples reprises durant toute la journée, où l'on voyait le représentant de la commission électorale haïtienne donner les résultats officiels et définitifs.

N’avait-il pas vu les publicités antialcoliques ou était-il ému, il les a donnés ainsi (et je vous jure que c'est vrai sinon, comme dit l'autre, ce ne sera pas drôle) : première Myrlande Manigat 21,8 %, deuxième Jude Célestin 22,1 % ; ces pourcentages étaient, en outre, assortis de chiffres : environ 300.000 voix pour la première et 200.000 pour le second. Il était donc évident que pris de boisson ou ému, le président de la commission disait n’importe quoi et s'était trompé de 10 % pour Myrlande Manigat qui, en fait, avait évidemment obtenu 31 % et non pas 21%.
Ce genre d'erreur peut arriver mais, dans une chaîne normale où les journalistes et leurs responsables prennent soin de regarder ce qu'ils diffusent, on introduit au cours de la journée, un rectificatif et on remet les choses en place . Rien de tel à France 24 et Mme Ockrent a, sans doute, autre chose à faire que regarder la chaîne aux destinées desquelles elle préside, choix que je comprends tout à fait de sa part !

Autre exemple du même tonneau, le mardi 7 décembre ou, faute de mieux, on avait fait un sujet sur Cantona qui devait retirer ses économies (en la circonstance 1500 € le pauvre !) d'une banque de la Somme. France 0,24 nous a bassiné avec cette information jusqu'à l’heure la plus tardive du soir. Or tout le monde savait, depuis des heures, que des journalistes avaient en vain attendu Éric Cantona devant la banque où il devait retirer ses maigres économies.

Je dis « tout le monde le savait » mais je me trompe puisque ni Christine Ockrent ni les « journalistes » de France24 n'étaient au courant. Je ne sais pas si Christine Ockrent fait espionner son noble patron par deux de ses collaborateurs, ce que semble donner à penser les rumeurs qui courent les hebdomadaires, mais en tout cas je pense qu'elle devrait plutôt regarder la télévision qu'elle dirige, ce qui, je lui l’accorde , est une épreuve pour tout un chacun.

lundi 6 décembre 2010

D Abidjan a Port au Prince

Autant Abidjan occupe tous les medias et non sans raisons...autant le black out est a peu pres complet sur Port au Prince ou pourtant, en termes puremement, betememt et simplement comptables, il y a eu, suite a l election presidentielle, plus de morts, a ce jour, qu en Cote d Ivoire. Puisse cesser et surtout ne pas s installer ce sinistre concours entre les deux Etats.

La situation ivoirienne a le triste merite d une forme de clarte , chaque president de la republique s est empresse de se donner un premier mimistre lequel s empresse a son tour aussitot de proceder a la distribution des portefeuilles histoire de s assurer le plus de soutiens possibles dana les jours qui viennent et qui seront tres difficiles.

Les conseillers du president ivoirien n ont pas ete meilleurs que ceux du president francais en 1997 . On murmurait qu un accord secret avait ete passe entre Gbagbo et Soro [le premier se faisant elire en 2010 pour laisser la place au second en 2015] et voila que Soro devient premier ministre de Ouatarra [A qui se fier et qui a trahi qui?]. Les Baoule qui ne devaient, en aucun cas, voter pour Ouatarra lui ont apporte massivement leurs voix...

Du cote de Port au Prince silence total et on remanifeste a nouveau dans les rues contre des elections dont les resultats demeurent inconnus apres une semaine, On ne parle plus guere que des chanteurs...

dimanche 5 décembre 2010

Echanges presidentiels

Hier soir, entre deux vins chauds et devant une belle saucisse tyrolienne, apres m etre fait poursuivre par tous les diables de la Saint Nicolas, a grand renfort de cloches fessieres, m est soudain venue l idee de ce post . je l´ai dabord repoussee avec horreur, a la seule perspective de devoir, comme je suis en train de le faire non sans rage, ecrire ce texte sur un clavier allemand ou les facetieux Teutons ont, comme a plaisir, brouille ou pris a contrepied, toutes nos habitudes dactylographiques. Pourquoi fichtre ne sommes nous plus au bon vieux temps de Rivarol ou toute l Europe vivait et pensait comme nous autres.

Bref je vais faire court pour ne pas devenir totalement enrage; apres des elections qui ont eu lieu dimanche dernier en Cote d Ivoire et en Haiti, les Haitiens n ont toujours pas de president de la republique tandis que les Ivoiriens en ont deux, Nous sommes tous des francophonoes aue diable et nous devons donc nous entraider. Que Thabo Mbeki reste donc chez lui puisque j ai une solution simple et radicale.

On organise a Abidjan une epreuve qualificative (bras de fer, lutte senegalaise, 421, morpion, etc... au choix...) entre Gbagbo et Ouattara; le vaincu sera expedie aussitot en Haiti pour y faire president. Apres tout ce ne sera qu un juste retour de choses , restent a savoir les modalites du voyage... en premiere classe aerienne ou a fond de cale.

Au fond on s en moque car ce sera ß l ONU de payer puisqus en Cote d Ivoire, l ONU surveillait les elections qu elle a jugees normales et presidait la Commission electorale et qu en Haiti, dans un pays en pleine anarchie, frappe du cholera et sans listes electorales, elle a tenu des elections avec 18 candidats et le resultat qu on ne sait pas.

mercredi 1 décembre 2010

Elections présidentielles en Haïti et en Côte d'Ivoire.

Le hasard a voulu que les élections présidentielles en Haïti et en Côte d'Ivoire aientt lieu le même jour, le 28 novembre 2010. Peut-être aurait-il fallu consulter les marabouts et les cauris pour éviter cette date semble-t-il pas été très heureuse dans les deux cas.

Les problèmes sont assurément différents.

En Haïti une foule de candidats (18 me semble-t-il, dont quelques-uns folkloriques, l’élection attirant les chanteurs !) mais surtout un corps électoral des plus incertains, en raison des insuffisances structurelles de l'état-civil local, mais surtout du séisme du 12 janvier 2010 qui a détruit une partie des archives en la matière. Établir, dans les délais et dans les conditions qui sont celles du pays, les cartes d'identité de tous les électeurs présumés n'a pas été, on le devine, une mince affaire et beaucoup de demandeurs n'ont pas été servis, tandis que d'autres l’auraient été plusieurs foid, dans des conditions quelque peu incertaines.

Il est donc difficile de savoir exactement dans quelles conditions se sont déroulées les élections haïtiennes (certains organismes américains ont parlé de « farce », tandis que d'autres commissions jugeaient les chose à peu près normales) ; il en est de même en Côte d'Ivoire où l’on a si on a évoqué des fraudes et même des destructions de bureaux de vote (dans le nord du pays surtout) et si le vote des expatriés ivoiriens en France même, a lui aussi été jugé sujet à contestations.

En dépit de circonstances quelque peu discutables dans le déroulement des opérations électorales, la situation n'est pas du tout la même dans les deux pays. En Haïti, il y a pléthore de candidats sans qu'on sache bien au fond quelles sont les réels favoris (un chanteur local semble bénéficier d'une grande faveur), tandis qu en Côte d'Ivoire l'affrontement se limite à deux hommes Laurent Gbagbo, président sortant, en place depuis 10 ans et ayant ralenti durant cette période tout processus électoral et Allassane Ouattara son principal et seul rival. Le problème est qu'à travers ces deux hommes, s'opposent deux régions (le Nord pour Allassane Ouattara, le Sud pour Gbagbo) et surtout, au-delà, deux religions, le Nord étant musulmans et le Sud chrétien ou animiste.

Quoique Allassane Ouattara soit né près de Yamoussoukro (où l'ancien président Houphouët-Boigny a construit sa gigantesque cathédrale), Gbagbo a essayé de mettre en doute et en cause son « ivoirité», la famille Ouattara ayant une origine lointaine hors de la Côte d'Ivoire dans une zone sahélienne plus vaste. Après une carrière ministérielle somme toute brillante, Allassane Ouattara,, économiste de formation, a été mis hors du jeu politique national par ses adversaires grâce à l'octroi d'une sinécure dorée au Fonds Monétaire International ce qui permettait de l'écarter, provisoirtement au moins, du débat ivoirien (Est-ce que cela ne vous rappelle pas quelque chose ?).

Le pire de tout est que non seulement risque fort de se ranimer dans cette affaire l'affrontement régional et religieux entre le Nord et le Sud qui a déjà fait bien des victimes, mais que les délais apportés dans le dépouillement de l’élection (et la situation est la même en Haïti) accréditent fâcheusement l'idée que ces retards sont mis à profit pour truquer les élections, comme si de telles opérations ne pouvaient pas se faire en quelques heures.

Avant le deuxième tour des élections, tout semblait donner à penser à une victoire de Gbagbo qui prétendait lui-même le résultat acquis. Or mardi 30 novembre 2010, alors que la commission électorale devait donner les premiers résultats ne, au moins pour les votes des Ivoiriens expatriés, de représentants de Gbagbo dans la commission électorale internationale ont interrompu la proclamation des résultats, en allant même jusqu'à déchirer les procès-verbaux que le président de cette commission se préparait à lire. De tels incidents donnent à penser que les partisans de Gbagbo qui jugeaient la victoire certaine sont désormais dans un état d'esprit un peu différent.

En Haïti, les retards dans la proclamation des résultats ne seront sans doute pas un élément très favorable pour la suite des événements, néanmoins il n'aura pas, on l'espère, de circonstances trop dramatiques. En revanche en Côte d'Ivoire tout donne à penser qu'on risque d'aller, dans de telles conditions, vers des affrontements violents entre le Nord et le Sud, dans lesquelles l'opposition religieuse n'est évidemment pas un élément favorable.