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lundi 27 décembre 2010

Du désert de l'information.

J'ai déjà souvent eu l'occasion de me lamenter sur la nullité généralisée de l'information en France. Je ne reviendrai donc pas sur le sujet, sauf pour signaler que les meilleures émissions d'information générale, politique et économique qu’il m’ait été donné d’écouter, sont celles qu'on trouve, à un moment où les autres chaînes sont particulièrement désertiques (vouées qu’elles sont, par le week-end, au jardinage ou à l'automobile). Le samedi matin et le dimanche matin, sont diffusées ou rediffusées des émissions intitulées, « Morning je ne sais quoi..." (titre sans doute inspiré de « Morning Viet Nam », plus que des crétineries de M. Young que j’espérais définitivement et médiatiquement disparu), sur la chaîne radio BFM qui est, j'en conviens, la voix du « grand capital », comme on disait au bon temps de Georges Marchais. On peut y entendre des propos intelligents et informés qui sortent un peu du ronron ordinaire et imbécile de nos « grandes » radios et de télévisions.

Compte tenu du système des vacances audiovisuelles que j’ai déjà dénoncé et auprès duquel les congés ordinaires de nos écoliers sont de la roupie de sansonnet, on pourrait imaginer que les « journalistes » remplaçants qui officient pendant que les grosses pointures sont en congé, c'est-à-dire une bonne douzaine de semaines par an, pourraient faire des efforts, ne serait-ce que pour faire apparaître la nullité crasse de ceux et celles qu’ils et elles remplacent.

Je prendrai l'exemple du journal de 13:00 sur France2 que j'ai regardé aujourd'hui surtout pour tenter d’avoir des nouvelles de la Côte d’Ivoire et d’Haïti où ont lieu des crises politiques graves. La charmante brunette, qui remplace, pendant ses innombrables congés, Élise Lucet formée sous J.M. Cavada, ne fait pas le moindre effort sur ce point, alors qu'elle dispose de tout le reste de l'année pour se reposer de ces quelques jours d’antenne. Qu'on ne vienne pas me parler du travail journalistique que ces gens-là devraient avoir à faire puisqu'il se borne à nous ânonner tous la même chose, sur toutes les chaînes et toutes les radios; leur commune activité se limite, en effet, à la lecture, devant un micro, des dépêches de l’AFP.

Aujourd'hui donc à 13:00, nous avons eu essentiellement trois « grands » sujets d'une dizaine de minutes chacun. Le premier sur la neige (ce qui un 27 décembre est d'une originalité puissante) le deuxième sur les jouets de Noël changés dans les grands magasins (d'ailleurs le même sur toutes les chaînes de France-Télévision), le troisième sur les soldes à Londres (que le responsable a pu ainsi aller faire outre-Manche aux frais de la chaïne).

En revanche, la grave situation en Côte d'Ivoire n'a justifié qu’un mini-sujet de deux minutes dans lequel une dizaine de secondes au mieux était consacrée à la grève du lundi matin à Abidjan. C'était le seul élément nouveau depuis le week-end, car par ailleurs on s’est borné à nous refiler les restes du réveillon, pas même réchauffés : réunion de la CEAO (tenue le vendredi 24 me semble-t-il), les menaces des Etats (même date) et le puissant soutien qu'ils apportent par là à la démocratie ivoirienne.

On ne peut attendre de ces journalistes-sic quelque réflexion que ce soit sur la délégation prévue pour le rétablissement de la démocratie en Côte d'Ivoire. Elle sera conduite demain par la Guinée, ce qui n'est évidemment drôle que pour ceux qui connaissent un peu l'histoire récente (ou ancienne) de cet Etat et soutenue par le Nigéria où, ces jours-ci, on se massacre joyeusement entre le Nord et le Sud !
Percevoir le comique de la chose suppose naturellement un minimum d’information sur le sujet, ce qui n'est évidemment pas le cas des journalistes de France2.

Quant à Haïti... ! Au fait c’est où Haïti ?

Les téléspectateurs français qui paient une redevance ne méritent-ils pas d'avoir enfin des journaux télévisés dignes de ce nom, pour ne pas parler de l’ineptie et de débilité généralisées des « programmes » des périodes de fêtes (depuis l'avant-avant-veille de Noël au lendemain du surlendemain du Nouvel An) où l'on nous régale inlassablement de bêtisiers, « cent meilleurs », de best-off (avoués ou sournois) et autres âneries de la même farine?

Pauvre France !

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