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vendredi 31 août 2012

Le marronnier de la formation des maîtres (2)

"Enseigner : un métier qui s'apprend". Le grand gourou

Si, par le plus grand des hasards, vous ne connaissez pas Philippe Meirieu, cette lacune peut être aisément comblée par la consultation de son site ou de tous ceux où il figure et dont il ne manque pas de mentionner les adresses par des liens. Autre chance pour vous, certaines sources d’information sont agrémentées d’une photo, car, si étonnante que soit la chose, l’homme paraît aussi satisfait de son image que de sa pensée. Louons le Seigneur, mes frères et soeurs, car il vous sera même peut-être accordé, parfois, d’avoir le privilège d'y entendre la voix du Maître !

Soyons modernes et savants dans cette approche, car l’homme l’impose.

Un peu de sémiologie de l’image. Il arborait, le 20 avril 2008 chez Moatti dans un "Ripostes", une curieuse chemise rouge sang (éclatant rappel de ses convictions originelles de gauche encore présentes avant qu'il vire au vert, l'année suivante, en passant du PS à Europe Ecologie), mais avec cravate. Un directeur de CNDP ou d’IUFM, même honoraire, doit garder de la tenue. Il faut donner confiance au client. Chevelure et moustache blanches bien entendu, rinçage bleuté, lunettes, tout signifie de façon éclatante le pédago ! Instituteur monté en graine, il se lança vite dans les sciences de l’éducation et la pédagogie, domaines propres à abriter et/ou à générer les impostures éducatives.

Je dois à la vérité des faits une rectification; en effet, depuis qu’il a troqué le PS pour Europe Ecologie en vue des régionales (avec une tête de liste que l’ingratitude du PS ne lui a jamais offerte)  et qu’il a abandonné le pédagogisme pour la politique et délaissé le sauvetage des élèves pour celui de la planète, Philippe Meirieu, en habile communicant, a supprimé  de son appareil sémiologique la moustache (photo de février 2010) qui auparavant était la sienne depuis près de 40 ans. Elle faisait désormais un peu trop "pédago" ou même "instruisou" pour les nouvelles destinées auxquelles il aspire et ne pouvait rivaliser avec celle de José Bové.

La soutenance-éclair d’une thèse (d’Etat, s’il vous plaît, directement et sans "tri-cycle", car  l’homme, s'il n’est pas modeste est pressé), en sciences de l’éducation, naturellement. Revenons en 1983 et le voilà docteur d'Etat ; il a 34 ans, ce qui, vu sa carrière antérieure, apparaît quasi fulgurant, du moins dans les disciplines universitaires normales, et cela d’autant que, selon ses termes, ses « engagements militants et professionnels » ont déjà été multiples. Quel homme !

Curieusement pour quelqu'un qui ne nous cache rien (pour ne pas dire qui étale tout !), le titre et les références de cette thèse demeurent non précisés. Il faut consulter l’un de ses hagiographes patentés pour apprendre qu’ayant passé son CAP d’instituteur en 1974, il a soutenu une thèse d’Etat dès 1983 sur le thème, sinon le sujet suivant : "Apprendre à apprendre". De la bouche même du Docteur Meirieu, on apprend que cette somme était « un énorme pavé de près de 1000 pages » (ce qui est, somme toute, très banal et n'a rien d'excessif pour une thèse d’Etat), mais surtout qu’elle a exigé de son auteur "dix ans de travail acharné et solitaire" (dixit Ph. Meirieu). Là, il se prend un peu les pieds, sinon dans le tapis, du moins dans la chronologie, car si on compte bien 1983 - 10 = 1973. Ce détail prouve qu’il a commencé sa thèse d’Etat avant même d’être instituteur titulaire ! Quel homme (encore !). Il faut éviter de mettre du sucre sur le miel, comme disait ma bonne grand’mère!

Si la tenue et l’apparence ne changent guère selon les photos, on dispose, en revanche, de deux versions majeures du portrait. La première est, pourrait-on dire, socratique. Un demi-sourire laisse entendre qu’on est allé au bout des choses et qu’on en est revenu. Toutefois, la version officielle, celle du site que notre héros s’est résigné à créer, à la demande générale, est celle du penseur. Le « Penseur » de Rodin, on s'en souvient, appuie sa tête sur son poing droit et regarde le sol ; il ne positive donc pas. Le penseur selon Meirieu (sujet et objet !), tient le précieux think tank, qui lui sert de tête, de sa main gauche (faut-il y voir un signe de son orientation politique majeure, pour un temps au moins?), l’index doctoral est levé (et non le majeur « fuckeur », ne nous y trompons pas !), le pouce étant délicatement allongé sous le menton. Le regard bleu est fixé, non pas sur la ligne de même couleur des Vosges, mais sur l’horizon pédagogique qu’il ne cesse de scruter pour alimenter une réflexion que rien ne suspend jamais.

Philippe Meirieu incarne de façon parfaite tout le mal qu’ont fait à notre école les sciences de l’éducation ; lors du « Ripostes » que j'ai évoqué, la charmante Natacha Polony lui a rappelé, mais avec bien trop de discrétion à mon sens, qu’il a traîné, quinze ans durant, Rue de Grenelle, même s’il paraît l’avoir totalement oublié ; il ne saurait donc fuir des responsabilités qui sont incontestablement les siennes.

Claude Allègre s’est souvent moqué, non sans humour et pertinence, des sciences de l’éducation et de leur jargon. Il aimait à rappeler que le ballon des cours de gym d'antan. est, dans ce nouvel idiome, le « référentiel bondissant ». Il est donc stupéfiant que, d’abord comme conseiller spécial de Lionel Jospin, puis comme ministre, il ait donné à Philippe Meirieu la place qui fut la sienne. Il est vrai qu’Allègre ne s’intéressait vraiment qu’à l’enseignement supérieur et à la recherche, alors que Meirieu n’est jamais sorti des sciences de l’éducation, dont la maxime suprême est que l’on enseigne bien que ce que l’on ne sait pas.

Philippe Meirieu, qui, depuis un quart de siècle, s’est fait de la pédagogie un superbe fromage où il s’est longtemps installé, avant de continuer à en vivre, même après l’avoir quitté, a tenté de rendre à la fromagerie, fût-ce par métaphore, une partie de ce qu’il lui doit, en suggérant, certains s’en souviennent peut-être, de régler les problèmes de la carte scolaire grâce au camembert.
 

A suivre.

jeudi 30 août 2012

Le marronnier de la rentrée : la formation des maîtres (1)

 

"Enseigner un métier qui s'apprend"

La formation des maîtres est, avec l'immobilier et le salaire des cadres, l'un des marronniers de notre presse écrite agonisante. Songer que ce pauvre Christophe Barbier, directeur de l'Express, est de obligé de faire LUI-MEME la réclame de son hebdomadaire à la radio. Finira-t-on par le voir, dans les rues, glapir "Demandez l'Express ! Demandez l'Express !". Pauvre France!

Je me vois donc contraint moi aussi, après avoir entendu, ce matin-même, notre nouveau ministre de l'éducation nationale, de revenir sur cette question à propos de laquelle on entend tant de sottises et d'erreurs. 

J’ai écrit, je ne sais plus quand un blog après lecture d'un article paru dans un magazine "professionnel" à l’usage sans doute exclusif des pédagos ; il avait pour titre « Formation des enseignants : mise au point » et était illustré d’une photo qui surmontait cet intitulé. On y voyait une douzaine de personnages vociférant devant une pancarte émanant d’un ou plusieurs IUFM (Institut de formation des maîtres pour les non-initiés, s’il y en a encore), cet acronyme encadrant le slogan suivant, en capitales pour la première ligne « ENSEIGNER, UN METIER QUI S’APPREND » et, pour la seconde, en écriture anglaise malhabile « Pour un service public de la formation ». Je ne sais pas trop si l’on avait voulu reproduire la graphie maladroite d’un élève de CM1 ou l’écriture normale des étudiants actuels de  Master 2, puisque nos enseignants du futur seront recrutés à ce niveau académique. Je penche plutôt vers la seconde hypothèse pour avoir vu, très récemment encore, des copies d’étudiants de lettres modernes de ce niveau.

Premier constat, et non le moindre, sur les douze personnages de la photo, les deux tiers (8) sont des filles, ce qui est un indicateur fort sur l’évolution de la profession, surtout dans le primaire et le secondaire, la vague de féminisation atteignant désormais l’université. Cette évolution a un certain nombre de conséquences importantes, d’ordres divers, dans le détail desquels je ne puis entrer ici.

Seconde remarque. Les IUFM sont, comme les régions ultramarines « monodépartementales », des innovations relativement récentes, 1982 pour les secondes, 1989 pour les premiers. La généralisation des IUFM n’a donc que vingt ans ce qui est fort peu pour une réforme très importante puisqu’elle fut présentée, en son temps, comme révolutionnaire et qu’elle concernait à la fois le primaire et le secondaire. Auparavant, la formation des instituteurs se faisait dans les écoles normales et les professeurs du secondaire, certifiés ou agrégés, n’avaient aucune formation réelle, les « Centres Pédagogiques Régionaux » n’étant qu’une vaste farce sur laquelle je vais revenir).

Cette création des IUFM s’est inscrite dans l’apparition progressive dans notre pays des « sciences de l’éducation » qui nous sont venues d’Amérique du Nord. On a d’ailleurs retenu le terme de « licence de sciences de l’éducation », (dénomination québécoise), jugée plus noble que « licence de pédagogie » qui avait pourtant alors les faveurs du ministère. Cette nouvelle filière universitaire instituée, il a bien fallu ouvrir des activités et des emplois pour ces licenciés (et bientôt docteurs !) en sciences de l’éducation.

L’exemple, funestement  prototypique de cette évolution, est Philippe Meirieu. Ancien instituteur, il a, non sans adresse, surfé sur cette vague politico-pédagogique. En 1983, il soutient un doctorat d’Etat sur le sujet suivant « Apprendre à apprendre » sur lequel il est toutefois inexplicablement discret, peut-être parce qu’il en déclinera inlassablement, dans la suite, le titre : « Apprendre à apprendre », « Apprendre à apprendre à apprendre», « Apprendre à apprendre à apprendre…etc. ». Il est l’un des artisans de la loi d’orientation de L. Jospin qui, en 1989, crée les IUFM, et il devient, une dizaine d’années durant, le gourou de la rue de Grenelle. Il a fini sa carrière comme directeur de l’IUFM de Lyon, avant de se replier sur l’université de Lyon 2 pour jeter enfin le masque de la pédagogie afin d’entrer ouvertement en politique sous l’étiquette Europe-Ecologie, en 2009. Je ne puis développer cet aspect ici, mais dès demain, car son action est essentielle, j'évoquerai Ph. Meirieu dont le rôle a été aussi funeste que déterminant.

Revenons à notre propos. Dans ce contexte, à la fin des années 80, la pédagogie, même si on lui a préféré « sciences de l’éducation », devient le maître-mot des filières universitaires ainsi dénommées comme les IUFM eux-mêmes qui en sont la résultante. On avait là enfin l’application du bon vieux principe « Ce qu’on sait faire on le fait, ce qu’on ne sait pas faire, on l’enseigne ! »

Pour éclairer ce point, sans raconter ma vie (vous m’accorderez que je ne donne guère dans ce travers, pourtant assez courant dans certains blogs), je voudrais illustrer cette question de la fameuse formation des maîtres par mon cas personnel. J’ai autrefois passé successivement les deux concours de recrutement d’enseignants ouverts dans mon domaine, le CAPES d’abord, l’agrégation ensuite.

Le CAPES comportait alors une épreuve dite « théorique », écrite d'abord, orale ensuite pour les admissibles (le tout après la licence donc à bac + 3 mais en fait à bac + 4 car il fallait une année pour préparer ce concours). Si l’on y était admis, ce CAPES théorique faisait de vous un « professeur certifié stagiaire », rémunéré et affecté à ce titre à un Centre Pédagogique Régional (CPR), institution parfaitement mythique comme on va le voir.

La prétendue « formation » ne comportait, en effet, aucun enseignement et consistait exclusivement en des heures de stage dans deux établissements. Il s’agissait d’assister, chaque semaine, à quelques heures d’enseignement (six si je me souviens bien) d’un « maître de stage », qui se bornait à faire, devant deux ou trois stagiaires planqués au fond de sa classe, son cours normal. Le drôle de la chose, dans mon cas, est que le premier semestre de mon stage s’est déroulé dans un lycée de garçons qui était, par hasard, celui-là même où j’avais fait mes classes secondaires ; j’y avais donc déjà fait, comme élève, sept années de stage à temps plein ; je n’avais donc plus grand chose à apprendre sur les pratiques pédagogiques de mes anciens maîtres!

En fin d’année de CPR, on faisait une heure de classe devant un inspecteur général, la chose étant censée être l’épreuve « pratique » du CAPES. Une fois définitivement reçu (je n’ai jamais vu quiconque échouer à cette épreuve pratique), on était nommé dans un établissement et vogue, pour quarante ans, la galère pédagogique !

Les choses étaient encore pires, si l’on peut dire pour l’agrégation, où elles prenaient vraiment l’allure d’une farce. En d’autres termes, à cette époque, pour le secondaire, s’il y avait, pour les deux concours de recrutement, des épreuves théoriques difficiles (par exemple pour l’agrégation, moins de 10% des candidats étaient reçus pour un concours à bac + 5 (au moins) : licence en trois ans + diplôme d’études supérieures (DES qui deviendra ensuite la maîtrise) et en outre, en général, une voire deux années de préparation spécifique fort sérieuse du concours. La formation professionnelle, une fois les concours passés, était rigoureusement NULLE.

Pour en finir avec mon cas, je ne veux en retenir que trois conclusions.

1 . Pour ce qui me concerne du moins, les heures de stage ne m’ont rigoureusement rien appris. Cette année de stage fut pour moi une année de vacances payées qui m’ont permis de préparer le DES que je n’avais pas encore et qu’il me fallait posséder pour me présenter à l’agrégation. Mes « maîtres de stage », excellents enseignants eux-mêmes, ne m’ont en rien conseillé, puisque ces stages consistaient pour eux à faire devant des stagiaires leurs cours habituels et qu’ils ne nous ont vu enseigner, au mieux, qu’une heure ou deux.

2. Ma seule formation pédagogique est celle que j’ai reçue (et qu’ils ne cherchaient nullement à me donner) de deux de mes maîtres, Pierre Savinel et Jean Pouilloux, dont je garde toujours le souvenir, aussi vivace et présent, tant d’années après, le premier professeur de première au lycée, le second  professeur d’université.

3. A mes yeux, l’enseignement, comme la médecine, est d’abord un art, mais, dans les deux cas, il est indispensable, pour les exercer, de maîtriser, aussi complètement que possible, les savoirs qu’implique et met en œuvre l’exercice de ces arts.

Les professeurs de l’époque, « non formés  », étaient-ils moins bons que ceux des vingt dernières années qui ont tâté des IUFM (avant qu'on les supprime) et de la 
« pédagogie/sciences de l’éducation »? Je n’en suis pas certain (litote pour dire que je suis à peu près sûr du contraire !).

Je suis déjà long et je n’ai présenté ici que les premiers éléments de mon point de vue. Je reviendrai demain sur le sujet à partir du cas Meirieu qui est exemplaire.

mercredi 29 août 2012

Réflexions nocturnes.

Comme le savent sans doute la plupart de mes lecteurs, à la différence de nombreux autres blogueurs, je n'ai pas pour habitude de raconter ici ma vie personnelle. Il peut sans doute cependant m'être arrivé déjà de faire allusion à des insomnies, plaie fréquente de mon existence, que, comme vous allez le voir, je traite à ma façon.

Pour principal remède, j'ai en effet l'écoute nocturne de la radio. Le procédé est assez efficace pour les deux raisons suivantes ; tout d'abord ce que j'entends me détourne de pensées moroses et obsédantes qui pourraient prolonger et même accroître mon insomnie ; ensuite, comme j'ai déjà entendu durant la journée une bonne demi-douzaine de fois, ce qui est diffusé, durant la nuit, dans les stations, le propos en devient si ennuyeux que je préfère souvent me réfugier dans le sommeil plutôt que de l'entendre à nouveau.

Vous qui êtes pas familiers de l'écoute nocturne de la radio, vous vous imaginez sans doute que ces chaînes, qui se flattent d'émettre, "non stop", 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, ont un personnel noctambule et des programmes de nuit originaux. Il n'en est rien ; à partir d'une heure que je ne saurais préciser (c'est probablement celle à laquelle je suis déjà en train de dormir, pour quelques heures au moins), on se borne à repasser ce qui a déjà été diffusé pendant la journée précédente. Certaines chaînes rediffusent simplement les principales émissions du jour d'avant ; d'autres, qui donnent plutôt dans l'information continue ou au moins fréquente, repassent pour la dix ou vingtième fois les infos du jour. Ces stations sont naturellement les plus ennuyeuses mais les meilleurs soporifiques. Le seul point drôle est quand, avec des trémolos dans la voix et une angoisse mal dissimulée on vous refile le scoop du jour, éventé et ressassé depuis douze heures!

Le caractère ennuyeux de ces répétitions n'empêche pas toutefois, de temps en temps et avant le retour espéré du sommeil, une réflexion sur des propos entendus dix fois, même si elle n'est pas nécessairement tout à fait originale.

Ainsi, me suis-je avisé soudain que, dans notre beau pays où les Roumains sont devenus un problème crucial que nul ne sait trop comment résoudre, nous risquons peut-être, en 2017, de voir s'affronter, lors de l'élection présidentielle au désespoir du Front National, deux candidats issus l'un et l'autre de l'immigration roumaine. Pour le parti socialiste, M. Moscovici (dont le patronyme affiche clairement la roumanitude) et M. Copé (dont la même roumanitude est masquée par l'ablation adroite réalisée par son grand-père de la partie finale de son nom qui était à l'origine Copelovici). Si l'on songe à l'origine hongroise de Nicolas Sarkozy et aux origines de M. Balladur (ci-devant Balladurian), force est de constater que les PECO ont fait un apport considérable à la vie politique de la France depuis un demi-siècle. Voilà qui devrait porter à la mansuétude à l'égard de ces populations.

J'ai dû également subir, à de multiples reprises, le discours sur les 150.000 "emplois d'avenir" que nous annonce, dans un chant amoébée du plus bel effet, Messieurs Ayrault (dont seul l'i est grec!) et Moscovici. Cette mesure ne peut que rappeler les "emplois jeunes" de Lionel Jospin dont vous observerez que les résultats font l'objet d'évaluations aussi diverses voire contradictoires que celles du chômage dont je parlais hier. L'écart est d'ailleurs à peu près le même (du simple au double) et de même qu'on compte tantôt 2 tantôt 4 millions de chômeurs, de la même façon, on estime comme un échec ou comme une réussite l'épisode des "emplois jeunes", avec des pourcentages de réussite ou d'échec qui vont, eux aussi, du simple au double. Il me semble portant que, surtout au moment où l'on se prépare à créer 150.000 "emplois d'avenir" qui vont tout de même coûter fort cher à l'État français, on aurait pu engager une réflexion un peu sérieuse sur les résultats du précédent projet, à condition toutefois de ne confier cette évaluation ni à l'INSEE ni à Pôle Emploi.

On observe toutefois une sensible évolution à la fois dans le nombre d'emplois à créer (300.000 sous Jospin, 150.000 sous Hollande), dans la durée (cinq ans dans le premier cas, trois seulement dans le second) et surtout dans la dénomination ("emplois jeunes" versus "emplois d'avenir"). On diminue le nombre et la durée mais la dénomination se place sous le signe d'un plus grand optimisme ! Sera-ce suffisant? J'en doute un peu).

J'observe enfin et c'est peut-être la principale remarque qu'une nouvelle fois, ces emplois seront essentiellement situés dans l'administration et dans les associations ; pour le premier cas au moins, qui m'est plus familier que le second, je ne suis pas sûr que s'initier au travail dans l'administration pour y acquérir, sur le tas, les principes de la rigueur et de l'efficacité dans le labeur soit la meilleure des écoles !

Avant de me rendormir, je note à propos d'Isaac, le cyclone qui après avoir effleuré Haïti menace la Nouvelle-Orléans, que les cyclones qui auparavant avaient toujours des prénoms féminins se voient désormais donner des prénoms masculins . Juste retour de la parité mais la pointe antisémite était-elle nécessaire ? Irénée ou Isidore auraient pu, tout aussi bien, faire l'affaire

mardi 28 août 2012

Chômage ou chomedu ?

 Peut-être vous souvenez-vous de ce sketch de Coluche qui mettait en scène Robert Fabre, de son état pharmacien à Villeneuve-sur-Lot (me semble-t-il) et (je crois) plus ou moins fondateur du fugace et ectoplasmique Mouvement des radicaux de gauche ; choisi, sans doute à ce dernier titre, pour être Délégué national à l'emploi, il était mis en scène par Coluche à sa sortie de l'Élysée où il déclarait, sur le perron et devant la presse : "ça y est les gars, j'ai trouvé du boulot !".

J'ai toujours été, non pas surpris mais étonné (comme aurait dit Monsieur Littré) par la diversité extravagante des chiffres donnés pour le chômage en France, si l'on met à part le chiffre des chômeurs du mois, toujours, à l'inverse, extraordinairement précis, par exemple 41.526 de ce fait, je suis toujours tenté d'ajouter, avec notre bon Rabelais, « sans compter les femmes et les petits enfants »). Paradoxe arithmétique déconcertant, les chiffres globaux eux sont toujours d'un vague absolu avec des écarts énormes. Ainsi, depuis hier, ai-je entendu, pour ne garder que les extrêmes, avancer les chiffres de 2.700.000 et de 4.400.000 chômeurs. C'est tout de même un peu fort de café !

Je suis très loin d'être un spécialiste de la question ; me semble-t-il, il y a en France deux organismes officiels qui sont essentiellement chargés de compter les chômeurs ; d'une part, l'INSEE et, d'autre part, Pôle Emploi. Cela fait sans doute beaucoup, me direz-vous, pour un seul et même Etat qui pourrait se contenter d'une seule institution ce qui, au moins, aurait l'avantage de limiter à une série unique les données produites. Mais peut-être est-ce là précisément ce dont on ne veut surtout pas!

En revanche, comme disait l'autre, une telle structure crée de l'emploi. Soyons plus précis. L'INSEE a un effectif de 7.596 agents, tandis que Pôle Emploi en emploie 45.422. Cela fait tout de même 53.018 personnes qui, comme Robert Fabre en son temps, ont trouvé un boulot qui consiste, pour partie au moins, à compter ceux qui n'en ont pas.

Le total des chômeurs en France est donc, de ce simple fait, de X - 53.018 !

Je connais mal l'activité de l'INSEE dont on conteste souvent les évaluations de la hausse des prix, le dénombrement des chômeurs étant moins sensible dans notre vie quotidienne ; en revanche, je suis un peu plus et mieux éclairé sur l'activité de Pôle Emploi parce que j'ai une de mes amies qui, quelque part en France, officie dans ce domaine. Parmi les multiples curiosités de ce secteur, la plus notable est qu'en réalité les "antennes"de Pôle Emploi qui sont censées trouver du travail aux chômeurs sous-traitent cette activité, pour une bonne part, auprès d'officines privées (petites entreprises ou associations) qui s'emploient à ces tâches et qui bénéficient en particulier de primes très substantielles lorsqu'elles parviennent à trouver un emploi pour un chômeur. Trouver un boulot est extrêmement rare dans le cadre de Pôle Emploi, selon tous les témoignages (fort nombreux) que je puis avoir de ce côté.

Peut-on espérer voir en quoi que ce soit la situation de l'emploi s'améliorer si elle est inconnue ou cachée, au point que, dans une même journée, on entend évaluer, dans les médias audiovisuels français et simultanément, le nombre des chômeurs à 2,5 millions, plus de 3 millions et enfin 4 millions et même 4,7 millions! De qui se moque-t-on ?

Petite esquisse de solutions lexicographiques au problème du chômage en France.

Ne pourrait-on distinguer, dans la perspective administrativo-technocratique, le chômage, pour lequel on pourrait faire toutes les entourloupettes comptables (par exemple seuls seraient regardés comme relevant du "chômage" et de ce fait comptabilisés comme "chômeurs" les rouquins quadragénaires myopes et ambidextres) et le "chômedu", réalité populaire voire populacière et quotidienne que nos institutions officielles n'auraient plus à prendre en compte ?

Autre solution de nature également lexicographique mais moins contestable. Le Trésor de la langue française, référence incontestable, offre pour le mot "chômage" deux sens:
" A - Suspension des travaux le dimanche et les jours de fêtes
B. P. ext. Situation d'une personne, d'une entreprise, d'un secteur entier de l'activité économique caractérisée par le manque de travail".
Pourquoi ne pas user de façon exclusive, dans les statistiques, du sens A, choix d'autant plus légitime que le mot n'a pris, en français, le sens B que "par extension"?
Qu'est-ce qu'on dit à Usbek Monsieur Hollande?

lundi 27 août 2012

La comédie du pouvoir. Pièce en trois actes.

Depuis l'élection présidentielle, et déjà à l'occasion de la campagne électorale, la majorité écolo-verdo-socialiste a une épine dans le pied ou en tout cas un gros caillou pointu dans sa chaussure. Il s'agit, vous l'aurez compris, du nucléaire sur lequel les positions des deux composantes étaient pour le moins différentes.

On avait cru régler un moment les problèmes en envoyant Mme Eva cultiver son jardin pendant que se tenait la réunion au sommet entre Martine et Cécile ; on avait alors, vite fait bien fait, réglé les accords électoraux (qui devaient ouvrir sur un groupe parlementaire et deux ministères) au bénéfice exclusif d'Europe-Ecologie-Les Verts, en glissant sous le tapis, avec la poussière, le problème nucléaire. Cela faisait assurément l'affaire de la future ministre comme de la Première Secrétaire du PS, l'une et l'autre refilant le bébé au futur Président de la République.

Ce dernier, au prix de quelques déclarations ambiguës, lénifiantes et dilatoires, a réussi à maintenir le problème éloigné des débats publics, d'autant qu'il y avait bien d'autres questions à régler et que le sort de l'industrie nucléaire française ne pouvait être sérieusement traité au cours des cent jours qui marquaient, Dieu sait pourquoi, la première étape de la présidence de François Hollande.

Comme on ne pouvait pas laisser indéfiniment le problème en suspens, du moins dans le débat, on a, sans doute après réflexion, essayé de définir une stratégie politique qui sauve la mise à tout le monde et qu'on a mise en place sous la forme d'une petite comédie qui a déjà commencé et qui n'est sans doute pas finie.

Comme tous ces gens sont prudents et aiment les sondages, on aura sans doute discrètement interrogé les Français sur leurs positions à ce propos. Il est évident, sauf pour quelques excités comme Mme Eva et sans doute Mr. Noël (oublieux des piges qu'il a autrefois faites pour la publicité de cette même industrie nucléaire), qu'une large majorité de Français (les deux tiers au moins) n'envisage pas sérieusement la disparition de l'industrie nucléaire. Comment pourrait d'ailleurs concilier une perspective écologique réelle et sérieuse avec les remises en route, comme en Allemagne des centrales nucléaires au charbon, qui sont encore plus polluantes, et à très court terme, que les centrales nucléaires elles-mêmes ?

Le premier acte de cette petite comédie politique a été la pantomime très réussie de la ministre Cécile Duflot avec son "licol" et sa "muselière". Je pense que vous avez, comme moi, vu son numéro, où elle mimait l'activité du Secrétaire général d'E-L-V, tenu en bride courte par un licol et ne pouvant guère aller bien loin, ni à droite ni à gauche, avant de mimer ensuite celle du ministre qui, en plus du licol, doit porter une muselière. Autant dire qu'elle préparait par cette séance de mime le silence qu'elle devra observer dans la suite immédiate, sauf à démissionner. Le muselière de Madame la ministre est l'équivalent bucolique de la "gueule fermée" évoquée autrefois par Jean-Pierre Chevènement.

Deuxième acte deux jours plus tard quand notre ministre du redressement productif, le bouillant Montebourg évoque, sans crier gare, la nécessité et même l'avenir de l'industrie nucléaire, "une filière d'avenir" pour la France. Le choix de Montebourg paraît dicté par des considérations diverses qui vont de la rhétorique quelque peu verbeuse qu'on lui connaît aux exigences de sa fonction ministérielle puisque notre industrie est, sans le moindre doute, le client le plus constant, le plus exigeant et le plus vorace de notre industrie nucléaire, puisque le l'activité industrielle absorbe 70 % de notre électricité.

Et le Président de la République, me direz-vous ? Il sera, à n'en pas douter, au centre du troisième acte. Il y apparaîtra comme le pacificateur (ce qui est le rôle qu'il affectionne le plus) en apportant la solution de bon sens qui visera à concilier les nécessités absolues de renouveau industriel (le "redressement productif") et le vert maintien de notre belle nature française. Il trouvera une solution de compromis que tout le monde souhaite au fond (et pourquoi ne pas créer une commission ?) qui permette de sortir d'une impasse dans laquelle les politiques se trouvent fort embarrassés... et nous avec !

dimanche 26 août 2012

Les contes drolatiques de France-Télévision (dernier épisode)

Je commencerai volontiers ce post par une devinette : "Quelle différence y a-t-il entre le ministère français de l'éducation nationale et le groupe France-Télévision ? Vous devinez déjà je pense que la réponse est « Aucune », même si vous ne savez pas encore pourquoi!  Je vais donc devoir vous le dire : l'une et l'autre de ces belles institutions françaises ignorent à la fois leur mode de fonctionnement réel (comme le ministre Allègre l'avait, en son temps, fait remarquer avec son fameux "dégraissage du mammouth") et, pire encore, le nombre exact de personnes qu'elles emploient.
Naguère encore l'éducation nationale, à défaut de chiffres précis, avait une référence illustre et parlante puisqu'on disait que le nombre de personnes relevant du 110 de la rue de Grenelle équivalait aux effectifs de l'Armée Rouge (sans les choeurs sans doute...). Comme il n'y a plus d'Union soviétique, cette référence commode a malheureusement disparu.

Il est clair aussi; et les événements les plus récents le démontrent parfaitement, que le législateur est dans l'incapacité de mettre un terme à cette situation, en raison, comme encore le disent si joliment les textes officiels (dont le rapport de la Cour des comptes déjà cité) « des fortes particularités qui caractérisent chacune des sociétés" du groupe. Peut-on confesser plus ingénument et plus joliment son impuissance?

Rappel des faits (le gras est de moi) :
"France Télévisions est un groupe audiovisuel français, dont le capital est exclusivement détenu par l'État français. Constitué à partir du rapprochement, sous une présidence commune, des chaînes télévisées publiques France 2 (ex-Antenne 2) et France 3 (ex-France Régions 3), il comprend notamment, France 5 (ex-La Cinquième) depuis le 2 août 2000, RFO (Réseau France Outre-mer) depuis le 9 juillet 2004, France Ô (ex RFO Sat) depuis le 25 février 2005 et France 4 (ex-Festival) depuis le 31 mars 2005. Ces sociétés nationales de programmes de télévision (et de radiodiffusion dans le cas de RFO), sont des filiales détenues en totalité par France Télévisions SA . En 2007, le périmètre économique du groupe comprend environ quarante sociétés et emploie près de 11 000 personnes".

J'ai mis en gras les prudents "modalisateurs", tout à fait étranges quand il s'agit de données aussi précises que le NOMBRE des sociétés du groupe ou les EFFECTFS de leurs personnels.

Pour faire court (c'est la loi du présent genre), je résume les données qui circulent ici ou là, les effectifs de France Télévision oscillent entre 10 500 et 19 900, le nombre des sociétés qui appartiennent à ce groupe allant, selon les sources, de 30 à 63 (le rapport entre les chiffres étant le même dans les deux cas).

Je vois que vous ne me croyez pas et force m'est donc de vous infliger une démonstration que j'accompagnerai, pour égayer un peu l'aridité du propos, de quelques formules d'explication qui seront insérées dans les textes cités entre crochets et en italiques comme c'est la règle.

Je commencerai par les sociétés ; il est évident que cet aspect est premier puisque le si l'on ne sait pas exactement quelles sont les sociétés qui composent ce groupe, il devient difficile d'en effet de calculer avec précision les effectifs totaux.
Le document que j'ai cité ci-dessus précise joliment (je ne peux résister au plaisir de répéter la formule) qu'« en 2007, le périmètre [notion géométrique qui s'accommode mal du flou de la suite] économique du groupe comprend environ [souligné par moi du fait de ma stupeur] 40 sociétés et emploie près de [souligné par moi toujours du fait de ma stupeur]11 000 personnes ».

Comment ne pas apprécier le flou artistique des termes comme des données ? L'imprécision des effectifs du groupe tient tout bonnement à ce qu'on ignore jusqu'à la composition même du groupe dont le périmètre est clairement mal défini et en outre élastique ce qui en complique le mesurage.

Prenons le problème par un autre bout : "Sur l’ensemble des sociétés intégrées globalement aux comptes 2006 du groupe France Télévisions : dix-sept ont leur siège 7 esplanade Henry de France (dont France 2, France 3 et France 4), six ont leur siège sur d'autres sites à Paris, cinq ont leur siège dans les Hauts-de-Seine (dont France 5, à Issy-les-Moulineaux et RFO à Malakoff), deux ont leur siège en Nouvelle-Calédonie."
Simplifions les chose : 17 + 6 + 5+ 2 = 30 alors que, quelques lignes auparavant, on nous annonce que le groupe comprend, on l'a vu, environ 40 sociétés. Qui aurait l'idée de dire que 30 équivaut à "environ 40"? En réalité, mais selon d'autres sources, il y aurait 63 sociétés qui seraient, plus ou moins rattachées, au groupe en cause. De 30 ( le chiffre le plus officiel) à 63, la marge est considérable, mais en jouant sur la disparité des rattachements et des statuts, on peut jongler à loisir  avec les effectifs et les coûts!.

Toutes ces zones de flous me paraissent destinées surtout à masquer des réalités comme surtout cette surabondance de personnel grâce à des opérations comptables qui masquent que France télévision est un gouffre financier. Paradoxalement, le précédent gouvernement a essayé de combler ces déficits en supprimant la publicité télévisuelle avant 20 heures! La mesure était techniquement originale, car on réduit rarement un déficit en diminuant les ressources! Le but réel était évidemment non pas de réduire le déficit de France-Télévision, mais de faire le bonheur des chaînes privées, amies du pouvoir, comme TF1 ou M6. Un accroissement de leurs profits publicitaires (tempéré toutefois par la crise) a été la conséquence de cette réforme sur laquelle on ne sait plus trop si l'actuel gouvernement va ou non revenir, étant donné les positions différentes prises par divers ministres sur cette question.

En réalité, dans les causes profondes d'une telle situation, il y a surtout, si je puis dire sans salir ce beau mot, la "culture d'entreprise"; chaque société agrégée, au fil du temps, à ce groupe entend maintenir les privilèges qu'elle s'était donnés, tout en tentant d'annexer ceux qu'on voudrait obtenir à l'imitation des autres ;  il en résulte que les conventions collectives sont différentes d'une société à l'autre, sans parler des conventions de branche. De ce fait, les salariés de France2, France3 et RFO n'ont pas les mêmes conditions de travail, d'emploi et de rémunération que ceux de France5 ou France 4, chacun voulant les avantages de l'autre sans bien sûr renoncer aux siens propres.

Mais le plus beau est la conclusion de ce panorama qui, comme toujours témoigne, de la plus grande prudence dans le constat de l'impuissance qu'on trouvait déjà dans le rapport de la Cour des comptes :
"Dès lors que le législateur [je suis tenté d'ajouter ici, selon la formule consacrée, "dans sa grande sagesse"] se prononçait clairement pour la constitution d'un groupe public de télévision et dotait France Télévisions de la personnalité morale et de pouvoirs étendus de direction sur les sociétés du groupe, l’éventualité d’une négociation sociale se situant au niveau du groupe, et non plus au niveau de chacune des sociétés le composant, devait être envisagée [c'est en effet le bon sens]. À l’heure actuelle, cette question n’a pas reçu de réponse concrète. Elle se heurte aux fortes particularités qui caractérisent chacune des sociétés |"Ah qu'en termes galants ces choses-là sont dites!"]. Le risque d’un alignement systématique des dispositions sur les plus coûteuses d’entre elles demeure suffisamment important pour que cette question soit traitée avec une grande prudence.".

Ou comme le disait, bien mieux, le bon Monsieur Seguin : "Si le service public entend faire de la qualité de son information une marque de fabrique, il faut qu’il se mette d’urgence en mesure de la démontrer. Je ne peux que répéter à cet égard ce que j’évoquais au début de mon propos : avec une télévision financée exclusivement sur fonds publics, la qualité ne pourra être ni présumée, ni laissée à l’appréciation des seuls pairs. Elle devrait résulter d’objectifs clairs, affichés vis-à-vis du public, et être justifiée par des éléments probants. France Télévisions doit se faire à l’idée d’une exigence accrue de la part du Parlement et des instances supérieures de contrôle.".

samedi 25 août 2012

Les contes fantastiques de France-Télévision(s) (suite)

Les circonstances ont fait que j’ai eu, depuis longtemps, bien avant la création de France-Télévision(s), l’occasion de fréquenter la télévision française. J’y ai toujours constaté à la fois un personnel pléthorique et une activité très modeste, faite surtout de passages, nombreux et prolongés à la cafeteria et/ou au bistro du coin, selon les lieux et les installations. Plus récemment, il s’est trouvé que je suis allé dans les lieux parisiens de cette même société et j’ai pu observer que les choses n’avaient guère changé.

Par ailleurs, j’ai toujours été stupéfait (et plus encore à voir les contrats mirobolants faits à ces olibrius baptisés « producteurs » ) que personne, dans le surabondant personnel de France-Télévision(s), ne soit capable de faire ce que font des "professionnels" aussi médiocres que les interchangeables Delarue, Courbet ou Nagui, auxquels on achète à prix d’or des émissions parfaitement débiles qui, certes, plaisent à certains télé spectateurs, mais qui sont d’un tel niveau que le premier venu est capable d’en faire autant pour dix fois moins cher et cela d'autant que ce sont , pour la plupart, de simples démarcages d'émissions étasuniennes!

Pour ce qui touche à l’information, qui est un point central, vu l'extravagante abondance du personnel qui est censé y être employé (je reviendrai sur les mystères du personnel et des effectifs), comment ne pas être frappé, aussi, par le fait que la montagne de journalistes de France-Télévision n’accouche que de lamentables et soufreteuses souris d'infomation ?

J’ai mis donc mis mon nez dans le rapport de la Cour des comptes, mais ses 222 pages m’ont découragé ainsi que le ton prudentissime de ses formulations. Je vous déconseille donc d'autant plus vous y risquer que je vous en donnerai quelques extraits significatifs. En revanche, je ne saurais trop vous recommander la lecture du discours de feu Philippe Seguin, Président de la Cour des comptes, qui a apparemment accompagné la remise de ce rapport.

Sur la question de l'information, Monsieur Seguin a quelques formules, bien senties vu le genre pratiqué, dans lequel la litote est la figure de rhétorique majeure. En abordant ce domaine, il ne ménage pourtant, quoiqu'en termes choisis, ni la chèvre de l’Etat ni le chou de France-Télévision . Quelques extraits :

« Les rédactions des chaînes publiques sont très jalouses de leur indépendance et ce n’est pas la Cour – dont l’indépendance contribue elle-aussi au bon fonctionnement de la démocratie – qui le leur reprochera. L’indépendance éditoriale ne doit pourtant pas empêcher les chaînes, financées sur fonds publics, de rendre des comptes aux citoyens.

Les journaux télévisés et magazines d’information de France 2, France 3 et RFO représentent un coût annuel de 560 M€. Avec près de 5 000 collaborateurs – dont 2500 journalistes – au sein des rédactions nationales et régionales des chaînes, l’information mobilise près de la moitié des effectifs du groupe France Télévisions ».

Non, il n’y a pas de coquilles ou de fautes ; j’ai fait un copier/coller ; ne vous frottez donc pas les yeux et/ou n'essuyez pas vos lunettes ; vous avez bien lu : 2500 journalistes plus 2500 techniciens pour ça !

Redonnons la parole à Philippe Seguin, car, comme vous le constatez, ça en vaut la peine :

« Est-ce trop ? Une opinion rapide pourrait l’affirmer [Monsieur Seguin était un humoriste et un pince sans rire, ce qui m'a conduit à me demander si on ne l'a pas tué pour le faire taire !]. Mais pour porter un jugement éclairé, les effectifs et budgets des rédactions ne signifient rien en eux-mêmes : il faut les rapporter aux objectifs qui leur sont assignés. Or, des objectifs, il n’y en a pas [cette phrase est en gras dans le texte original mais je ne sais pas si le gras est de Philippe Seguin qui n'en manquait pas (Hi ! Hi ! Hi !) ]. C’est là tout le paradoxe de la situation : alors que le développement de l’offre privée d’information sur les chaînes historiques, sur la TNT et sur Internet aurait dû conduire le service public à réfléchir ["Réfléchir" dites-vous ? Etiez-vous sérieux Monsieur le président?] à ses missions et aux moyens qu’il déploie pour les remplir, les documents stratégiques du groupe restent désespérément flous en la matière.

Je vous en donne un exemple avec la mutualisation des moyens de fabrication de l’information qui est au coeur des projets en cours. Les exemples passés ont montré que tant que l’on maintenait des journaux concomitants ou rapprochés, comme le 12-13 de France 3 suivi du 13 heures de France 2, la coordination entre rédactions n’engendrait des économies qu’à la marge. De même, un journaliste en région de France 3 ne peut préparer simultanément un reportage pour l’édition régionale et pour l’édition nationale du 19-20. »

Personne ne veut naturellement de cette « mutualisation ». Un technicien qui travaille à "Télématin" (chez Willi l’étrangleur de la 2 !) a fini sa journée à 9 heures du matin ! Et les centaines de journalistes et de techniciens du journal du soir de France3 se consacrent entièrement à cette noble tâche qui ne commence qu'à la nuit close. La seule chose que Ph. Seguin oublie ici est le rôle et la place, essentiels, des syndicats-maison !

Ecoutons à nouveau Ph. Seguin :

« Dès lors, seule une redéfinition de l’offre d’information permettra de faire travailler une même équipe de techniciens mais aussi de journalistes, en plateau mais aussi en reportage, pour plusieurs éditions, nationales ou régionales. [Quel farceur ce Philippe Seguin! Et il a de ces mots "Travailler" ! Fi donc].

Reste un sujet, qui n’est pas le moins délicat : la qualité de l’information [ Aie ! Aie ! Pas sur la tête Monsieur Seguin] . Je vous vois hausser les sourcils [Quel talent ce Seguin ! Je crois de plus en plus qu'on l'a tué]. Rassurez-vous : il ne revient pas à la Cour des comptes de juger ce qu’est un bon ou un mauvais journal télévisé. En revanche, elle se doit de souligner que ni France Télévisions, ni le législateur, ni le gouvernement, ni le CSA n’ont entrepris de définir des objectifs éditoriaux ou des critères de qualité de l’information.

Or, il s’agit d’une composante essentielle de la gestion. Je vais être très concret. Consacrer 10 ou 40 % du temps d’un journal à l’actualité internationale, avoir un correspondant sur place ou recourir aux agences d’images, produire des reportages originaux ou se contenter d’un débat en plateau avec des invités sont des choix éditoriaux, mais aussi des choix de gestion qui n’ont pas les mêmes conséquences financières. Ces éléments sont évidemment connus des directions de l’information, qui ne réalisent pas leurs journaux à l’aveugle. Mais ils ne sont pas jamais formalisés pour définir les ambitions de qualité éditoriale et adapter le coût des éditions en conséquence. »

Et Seguin de conclure !
« France Télévisions doit se faire à l’idée d’une exigence accrue de la part du Parlement et des instances supérieures de contrôle. »

Fichtre! A mort feu Seguin!
A demain.

vendredi 24 août 2012

Les comptes fantastiques de France-Télévision(s)

Certains se demandent, à juste titre, à quoi sert la Cour des comptes.
La réponse est simple : à rien, sinon à fournir, pour une journée, matière à commentaire à la presse quand l’actualité ne compte pas de sujets plus importants, ce qui est la plupart du temps le cas.
Les avis de la Cour des comptes ne sont pas contraignants en effet ; cela revient à peine à cette punition qui existait autrefois dans nos écoles et qui consistait, pas trop fort et de façon symbolique, à tirer les oreilles. Tout cela est bien oublié aujourd’hui et l’instituteur qui s’y risquerait aujourd’hui finirait assurément en cour d’assises. Seule la Cour des comptes a encore, de nos jours, le droit de tirer moralement les symboliques oreilles des institutions dont elle a examiné le fonctionnement et le bilan.
La presse, comme toujours, n’a fait qu’une place réduite et, en outre, très anecdotique faute de détails croustillants ou « pipole » ! N’y ayant pas trouvé de preuves tangibles d’un excessive consommation de caviar et de champagne ni d’ achats massifs de films pornographiques (spécialité typiquement britannique), nos médias n’ont guère accordé de place à ce rapport que sa longueur même rendait en outre malaisément utilisable, sans un important effort de lecture dont ils ne sont guère coutumiers.
Un des seuls points relevés est celui des contrats de certaines vedettes de notre télévision publique. Cela m’a rappelé le bruit qui avait couru quand avaient été signés, en 1996 je crois, les premiers contrats pharaoniques avec des « producteurs » (il y avait parmi eux, j’en suis sûr, Jean-Luc Delarue et peut-être, mais j’en suis moins certain, Thierry Ardisson). Ces contrats étaient si pharamineux, en proportion de ce qui était livré en retour par leurs bénéficiaires, que le Canard enchaîné prétendit que celui qui les avait signés, Jean-Pierre Elkabbach, qui s’était auparavant rendu célèbre par son « Osons ! », confondait les anciens et les nouveaux francs et qu’il avait cru signer en anciens francs des contrats qui étaient évidemment établis en en nouveaux!
La Cour des comptes relève à propos des journalistes vedettes-sic (comme disait autrefois ce même Canard enchaîné) que leurs contrats ont été soumis au contrôle financier après avoir été signés, ce qui est une pratique fort originale mais de peu d’effet. Il semble aussi que certaines « doublures » dont l’activité est plus que sporadiques (week-ends et vacances, de plus en plus fréquentes et prolongées il est vrai) sont payés à ne pas faire grand chose au même tarif que les autres, pour quelques-uns du moins.
L’un des meilleurs journalistes, sinon le meilleur, par sa relative pugnacité et sa parole relativement libre est Yves Calvi qui semble s’être taillé, sur mesures, un discret empire que les précédentes remarques de la Cour des comptes faites à son sujet n’ont en rien entamé ni même ébranlé. La Cour des comptes regrette, en effet, « l'attribution à un même journaliste de la présentation de plusieurs émissions au sein des chaînes du groupe, chacune étant spécifiquement rémunérée à la hauteur d'un contrat à temps plein ».
Sauf à le nommer (mais on se demande pourquoi on ne le fait pas), on ne saurait être plus clair ! Yves Calvi est, en effet, journaliste permanent de France 2 pour Mots croisés, et animateur de C'est dans l'air sur France 5 ! Pas sot non ? Les remarques faites  à ce sujet par le contrôle financier n’ont pas été suivies d’effets sensibles. De toute façon, l’argument imparable est que si Yves Calvi est bien journaliste à France2, « C’est dans l’air » est produit par Maximal Production du Groupe Lagardère (Tiens !Tiens !) et que c’est par un pur hasard que l’animateur de cette émission se trouve être un certain Calvi Yves !
 Rassurez-vous une seule page sur les 222 de ce copieux rapport est consacrée à ces questions d’intendance sans doute jugées futiles (j'y reviendrai). Ces questions de cumul d’emplois et de transferts d’un média à un autre se traitent désormais, chaque année, avant la rentrée et font l’objet l’objet d’un mercato "people" dont se régale la presse spécialisée même s'il ne prend pas encore les allures de celui des footballeurs. Cela ne tient d’ailleurs qu’à la médiocrité des éléments transféré, puisqu’il ne s’agit pas là de Ronaldo ou de Zlatan mais seulement de Cauet, Courbet ou Morandini et troquer l’un pour l’autre revient à changer un cheval borgne pour un aveugle !
La suite demain.

jeudi 23 août 2012

Encore (mais pour la dernière fois) un post sur la viande halal

J'ai reçu, durant la nuit, un savoureux commentaire qui me conduit, pour éclairer mes éventuels lecteurs, à reproduire deux blogs que j'ai publiés en février mais qui, de toute évidence, trouvent encore des lecteurs. Les voici ainsi que le commentaire qu'ils ont inspiré: 
lundi 20 février 2012
Bidoche électorale : hallali sur le halal!
La méthode présidentielle est en train d'être reprise par d'autres candidats, ce qui nous promet deux mois d'une campagne joyeuse!

L'équipe présidentielle a repris la méthode 2007 avec "une carte postale par jour" ; il faut reconnaître, comme je l'ai montré dans mon blog d'hier, que, pour "l'ouverture", la première d'entre elles, reproduite sur l'affiche de campagne avec la mer Égée, n'a pas été des plus heureuses et l'on ne peut que souhaiter à l'équipe de com'  un peu plus de chance et de bon sens dans la suite.

Marine Le Pen, quant à elle, a lancé hier l'affaire de la viande halal qui serait consommée par tout le monde en France, pour la bonne et simple raison, que, pour éviter les problèmes, toutes les bêtes y seraient abattues selon les principes "halal".

Je n'évoquerai pas dans leur détail ces principes, d'un autre âge, dont le premier est que la bête doit être EGORGEE VIVANTE (sans être préalablement étourdie ou assommée) ce qui n'est pas sans poser des problèmes dans les abattoirs qui l'adopteraient réellement. Imaginer ce qui se passerait, par exemple, dans un abattoir où l'on "traite" 200.000 poulets par jour (cas authentique bien sûr!). Pour les modalités complètes et précises de l'abattage et du traitement halal,  je vous conseille donc d'aller sur Wikipédia pour vous informer plus complètement sur ce point. Le résultat des courses et que, grosso modo, préparer de la viande selon les principes halal (et ce cas et celui de la viande kasher sont identiques, ces deux religions sortant évidemment du même moule moyen oriental) revient plus cher avec un supplément minimal de l'ordre de quinze à vingt centimes d'euro au kilo.

Vous comprendrez aisément que, dans l'universel climat de mercantilisme forcené qui caractérise notre société et pour des responsables industriels, pour qui les Musulmans ne sont que de simples clients dont ils ne sont en rien les coreligionnaires, il est infiniment plus simple et surtout très tentant de se procurer une fausse certification halal que de pratiquer réellement l'abattage et le traitement de la viande selon les principes halal.

Si les arrêtés pris en France autorisent le sacrifice rituel et la préparation de la viande selon les principes halal, ils obligent aussi, EN PRINCIPE, les abattoirs à faire appel aux seuls sacrificateurs habilités ; en fait, et vous l'avez déjà deviné, cette certification bidon n'est en rien ni encadrée ni vérifiée.  Elle ne relève que de l'initiative privée et la seule chose qui sera éventuellement contrôlée sera l'absence de porc dans les produits vendus sous cette appellation.

Il est établi qu'il existe en outre, en Europe, une foule de certifications halal qui ne sont pas en accord entre elles et l'on sait, par de rares enquêtes récentes, qu'il y a des manquements flagrants dans les processus d'abattage, de traitement et de certification. Il est donc beaucoup plus simple pour les marchands de se procurer, par différents moyens dont le plus facile est l'ACHAT pur et simple, à une mosquée habilitée, d'une certification halal. C'est plus rapide, plus facile et surtout bien moins coûteux que de se lancer dans des processus complexes et coûteux d'abattage et de traitement de la viande elle-même [Je me suis amusé, depuis ce blog, de voir l'un de ces marchands de certifications halal pérorer, à la télé, sur cette question sans bien entendu évoquer son petit négoce!]

Tous les témoignages sérieux que j'ai entendus ce matin sur RMC-BFM vont en ce sens, mais il se trouve surtout que, tout à fait par hasard, il y a une quinzaine d'années, j'ai eu un ami proche qui était précisément dans le commerce des viandes en gros, à destination du Moyen-Orient en particulier. Il m'avait expliqué que, bien entendu, toutes les ventes de viandes dans cette région du monde (et en Arabie Saoudite surtout) devaient être garanties et labellisées halal. Bien entendu, les dizaines voire les centaines de tonnes de viande qu'il vendait lui-même dans cette région, n'étaient en aucune façon halal. Il était cependant très simple pour lui de faire établir, moyennant finance et pour un prix, somme toute dérisoire et en outre répercuté dans le prix de vente, fixé à la tonne, des certificats halal par l'un des principaux organismes habilités dans ce domaine (Je ne vous dirai pas, bien entendu, laquelle de nos grandes mosquées était en cause !).

Je ne sais pas si ce procédé a fait fermer les portes du paradis à des millions de Musulmans de ces zones qui, à leur insu, ont consommé cette viande qui n'était en rien halal. Je puis garantir, en revanche, que la méthode fonctionnait parfaitement et qu'elle fonctionne probablement encore.

Pour conclure, en prenant un peu le contrepied de Marine Le Pen, qui craint, elle, que des millions de Français, sans le savoir, consomment de la viande halal, j'ajouterai qu'il y a sans doute, bien plutôt, en revanche, des millions de Musulmans de France qui croient consommer de la viande halal alors qu'elle ne l'est en rien!

mercredi 22 février 2012
Halal : mangeur de steaks tartares et de carpaccios unissez-vous !

Je reviens pas sur ce que j'ai pu dire dans mon blog, d'avant-hier je crois, intitulé
"Hallali sur le halal" dont le titre convient mieux au fond à celui d'aujourd'hui comme vous allez le voir!

Les données statistiques sur la proportion de viande mise sur le marché français après un rituel halal sont l'objet de discussions infinies et de données contradictoires dans la mesure où la plupart de ces pratiques sont illégales, ne serait-ce que par rapport à une directive européenne de 1993 qui les interdit. Ces aspects, par ailleurs, dans un premier temps, m'ont laissé de marbre, puisque de toute façon je croyais le caractère halal sans importance autre que culturelle et que quels que soient les chiffres, on ne savait jamais si l'on mangeait une viande halal ou non.

Je ne reviens pas davantage sur les pitreries qui concernent les modalités d'abattage des animaux "au sabre et à la boussole", puisqu'il faut que l'animal soit tourné en direction de la Mecque, ce qui n'est pas nécessairement évident ni facile à déterminer avec précision pour tout le monde et partout.

En revanche ce que je trouve fort important et même CAPITAL est le fait que la viande halal ne répond en rien aux exigences sanitaires légales de nos services d'hygiène, même si, par un prétendu respect du relativisme culturel et de la diversité, les autorités françaises semblent s'en accommoder et ferment les yeux. L'explication technique et scientifique est la suivante (ce qui suit est extrait des propos d'un vétérinaire spécialisé expérimenté, A. de Peretti dans Infos-Bordeaux) :
" L’abattage halal (islam) consiste en une saignée par égorgement large (toute l’encolure jusqu’aux vertèbres…), coupant tous les organes et notamment la trachée (tube respiratoire) et l’œsophage (tube digestif) situés l’un à côté de l’autre, ceci sans étourdissement préalable et si possible par un religieux. Dans le halal l’animal doit être tourné vers la Mecque. Ces pratiques font l’objet de dérogations législatives par rapport aux règles normatives".

"Quelles sont les conséquences sanitaires ?
Bien sûr! C’est même le point le plus important, et curieusement le plus occulté alors que ces conséquences sont évidentes et graves, contraires à tous les principes d’hygiène et au sacro-saint principe de précaution. Dans l’abattage moderne, la saignée se fait par une petite incision épargnant la trachée et l’œsophage, la précision étant possible du fait de l’étourdissement. Ceci est obligatoire selon un règlement européen de 2004 intitulé « Hygiène de la saignée ». Dans l’abattage rituel le contenu de l’estomac se déverse par l’œsophage, souillant la plaie du cou, mais l’animal, continuant à respirer, ces particules souillées pénètrent dans les poumons et dans le sang qui continue à circuler (l’animal agonise longuement). Il y a donc des risques importants de contamination de la viande par des germes dangereux."

Naturellement le fait que les Musulmans consomment, en général, la viande très cuite les met à l'abri des inconvénients voire des maladies auxquels sont exposés les amateurs de steaks saignants ou même bleus ou, pire encore, ceux qui, comme moi, apprécient le steak tartare et le carpaccio de boeuf. Le risque majeur est alors, outre ceux que font courir les germes que l'abattage rituel halal comporte, celui de l'ingestion du tenia du boeuf!

Je suis d'autant mieux placé pour en parler que, contre toute attente car nous ne savions même pas que le boeuf pouvait abriter ce tenia, ma femme a découvert récemment, par un examen, qu'elle en était atteinte et a dû être soignée pour cette affection. Comme nous sommes amateurs, l'un comme l'autre, de steaks tartares et de carpaccios, il est certain (comme nous vivons dans la région marseillaise après avoir habité quelques années Marseille même) qu'elle a été contaminée par de la viande halal qu'elle avait consommée, sans savoir que cette viande avait été obtenue selon ce rituel dont, comme vous l'imaginez, nous n'avons que faire!

Que le boeuf que je consomme ait été tourné vers la Mecque au moment de son égorgement ou pas et qu'il ait été égorgé, vivant ou non, ne m' importe guère (même si cette indifférence va sans doute fâcher quelques défenseurs des animaux) ; en revanche, je trouve absolument scandaleux que, dans un pays où les règlements sanitaires sont si sourcilleux, on vende ou l'on fasse consommer de la viande souillée du fait d'un rituel religieux étranger totalement ridicule dont je veux bien que les Musulmans s'accommodent ou même se délectent, mais dont je refuse personnellement qu'il soit appliqué A MON INSU à la viande que je suis amené à consommer. Ce qui me déplait, voire me répugne dans la viande halal n'est en rien qu'elle soit islamisée mais qu'elle est dégueulasse et surtout impropre à la consommation que j'entends en faire et pour laquelle j'ai PAYE !
Ce dernier post m'a attiré le commentaire suivant (le 22 août 2012 à 22 heures) ; comment résister au plaisir de le reproduire ici, bien sûr avec la plus grande exactitude ?
Anonyme a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "Halal : mangeur de steaks tartares et de carpaccio..." :

"Le jour du jugement dernier tu devra répondre de cette article que tu vient d'écrire ,ton raisonnement est archive nul,tu est une personne, le halal est le fait que l'animal se soumet à dieu afin d'être sacrifier pour la nourriture de l'être humain en prononçant le nom de dieu,je t'invite à regarder les vidéos de l'abattage hallal sur YouTube,tu sera surpris de voir comment l'animal se soumet à dieu, tu n'as qu'à continuer à manger ton cochon cru remplir de ver,
L'homme est ingrat et crois que tous lui appartient sur terre,tuez des animaux sans prononcer le nom du créateur et un très grand pêche. Sur ceux pour ceux qui réfléchissent un peu, marchez dans le droit chemin".

Ajout dans un second commentaire : 

"Sur ceux je t'invite à regarder cette vidéo
http://m.youtube.com/watch?v=Ocj5IvM_Owk ".