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dimanche 5 août 2012

Jeux olympiques : fair-play et humour.

On caractérise souvent, bien à tort à mon sens, les Anglais par le fair-play et l'humour. Les jeux olympiques londoniens viennent de démontrer que mon scepticisme est fondé.

On a d'abord vu, lors d'une course cycliste sur piste, l'un des trois sprinteurs anglais faire une chute alors que son équipe avait pris un mauvais départ. Comme la chose a été réalisée avec assez d'habileté, la chute, quoique jugée un peu étrange, ne pouvait être caractérisée comme volontaire. Il a fallu le témoignage public du héros de l'incident, assez sot pour se vanter de son exploit (il est plus habile qu'intelligent), pour que les choses deviennent évidentes.

Nouvel épisode, du même acabit, en aviron, avec le double anglais, qui étant lui aussi mal parti, a invoqué un incident de parcours, vrai ou faux, pour faire recommencer, la course au mépris de toutes les règles qui n'admettent pas comme faux départ un incident technique de ce genre. Le plus drôle de l'affaire est que le rameur qui dénonçait l'incident, l'a aussitôt réparé, en sortant, on ne sait d'où, un miraculeux tournevis et en revissant (ou du moins en faisant mine de le faire) en une seconde une vis de la glissière de son siège. La réclamation, française en la circonstance, n'a pas été acceptée, après deux heures de simulacre de délibération dont on aurait pu aisément faire l'économie.

Le pire dans tout cela n'est pas dans le spectacle olympique lui-même mais plutôt dans les sinistres commentaires des séxagénaires de France Télévision partagés entre les glapissements de l'enthousiasme obligé d'un Gérard Holtz qui, faute d'imagination, à des accès, de temps en temps, de sa scie favorite (« Vive le sport »), les innombrables pages de publicité qui encombrent les reportages, sans parler de l'absence totale de prise en compte de l'intérêt des spectacles proposés.

 La simple présence d'une Française en 29e position au tir au pigeon à la fosse septique ou à l'heptathlon paralympique fait écarter des écrans des spectacles sportifs infiniment plus intéressants mais où les Français n'ont pas leur place.

Que n'a-t-on, en revanche, organisé un match de boxe ou de lutte gréco-romaine entre le sirupeux Nelson Monfort ( 59 ans ) et le grassouillet Patrick Montel (59 ans aussi, l'homme trop occupé pour user d'autre chose que d'abréviations, de l'hepta à la caté en passant par l'athlé!) puisqu'ils ont eu récemment un violent différent médiatique pour de sombres histoires de boutique (Jean René Godart, 62 ans aurait pu faire l'arbitre!).

La surprise du chef a été la victoire du jeune Florent Manaudou (belle bête au demeurant) qui, après avoir eu toutes les peines du monde à réaliser le minimum aux qualifications de Dunkerque, est soudain passé de la position de faire valoir (avant-dernier qualifié pour la finale du 50 mètres) à celle de facile triomphateur lors de la finale. Espérons que les examens antidopage ne viendront pas ternir une si belle performance, qui n'en demeure pas moins (si je si j'ose dire) stupéfiante.

En ce qui me concerne, ma déception a été la finale toutes catégories du judo où l'on attendait un triomphe éclatant de notre Teddy national ; nous n'avons eu qu'à peu près rien (si ce n'est un uchi-mata en qualification et la médaille d'or pour finir, les seuls vainqueurs étant les arbitres). La terreur que notre Guadeloupéen inspira ses adversaires a tout gâché et il a vaincu la plupart d'entre eux à coups de cartons jaunes d'absence de combativité. Le plus comique a été le simulacre de mini-match de boxe dans la lutte, au moment des prises de kumi-kata ! Il devient impératif de changer le règlement et d'obliger les adversaires à laisser assurer, au départ comme autrefois, la prise du kimono. Faute de quoi, on continuera à avoir droit à quatre ou cinq minutes de gesticulations sans intérêt et même grotesques qui n'ont d'autre triste finalité que d'empêcher le combat lui-même.

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