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mercredi 22 août 2012

22 août 2012 Super, Roms et sous-préfectures

Je ne sais si le 22 août 2012 fera date dans l'histoire de France mais c'est en tout cas en ce jour de canicule finissante que ce tient le premier conseil des ministres de Jean-Marc Ayrault après les vacances, mais surtout c'est celui où, pour la première fois, me semble-t-il, à Paris,  le litre de super sans plomb 95 a franchi de la barre des deux euros. Pompidou et son essence à dix balles a dû faire un bond dans sa tombe!

Deux détails à propos de notre Premier Ministre. En prévision du conseil interministériel de l'après-midi sur les Roms, il faudrait tout de même lui dire que la Roumanie et la Bulgarie ne sont pas ENCORE dans l'espace Schengen car à l'entendre ce matin sur RMC, il l'ignore.
Second détail. Curieusement, alors que les prix du carburant crèvent le plafond, le PM semble renoncer à l'idée du candidat-président de limiter la hausse de ces prix. Étrange! Les prix ont grimpé de près de 25% mais personne n'y trouve son compte. Je ne parle pas bien sûr des cochons de payants d'automobilistes  mais des pétroliers dont le porte-voix, Monsieur Machinsky ferait pleurer un seau à charbon par ses propos désespérés sur la limitation de leurs marges. Il faudrait vérifier tous les circuits car il y a certainement une fuite quelque part.

L'autre sujet du jour, dans le cadre des économies, est une réflexion que le ministère de l'intérieur entendrait engager sur le problème des sous-préfectures. Il y a là, avec la baguette et le béret basque, une vieille spécificité de la France qui n'en compte pas moins de 238 !

En tout cas, il y a des Français qui sont résolument contre cette suppression  : les sous-préfets. Contre toute attente, j'entends que le salaire d'un sous-préfet s'établirait aux alentours de 7.000 euros par mois (ce qui semble dépasser le plafond de rémunération des fonctionnaires, ce qui est pour le moins une curiosité). Plus encore, si l'on prend en compte que ces fonctionnaires sont en général logés ; il y en a même un qui dispose d'un logement de fonction de 1000 m² pour une sous-préfecture qui ne compte que 400 m² de locaux administratifs !

Si l'on compte qu'une sous-préfecture coûte, à la louche, 1 million d'euros par an, cela fait donc sans doute près de 250 millions chaque année, ce qui rend l'heure sous-préfectorale très chère surtout si l'on prend en compte que les heures d'ouverture de ces établissements sont en général très limitées.

Ajoutons, pour celles et ceux qui commencent à se tordre les mains sur la disparition du service public qu'une sous-préfecture ne sert à peu près à rien et qu'elle n'est, en fait, qu'une simple boîte à lettres puisqu'elle n'a pratiquement aucune autonomie administrative ; tout se décide et se fait à la préfecture elle-même, le passage à la sous-préfecture ne sert, en général, qu'à retarder d'une bonne quinzaine de jours la démarche. Pour moi qui habite Aix-en-Provence, ville qui dispose d'une fort jolie sous-préfecture en centre-ville (donc impossible de se garer), je crois bien n'y avoir jamais mis les pieds ; toutes les fois qu'une affaire doit se régler efficacement et rapidement, il faut évidemment se rendre à Marseille. Je conçois en revanche que M. le sous-préfet d'Aix-en-Provence soit tout à fait hostile à la disparition de ce service public qui lui est bien utile à lui.

Il serait temps que la réflexion aussi pure et simple que bête et méchante, sur les économies à faire se double ou, pour être plus précis, soit précédée d'une réflexion sur l'adaptation de l'administration aux réalités du moment, qu'elles soient administratives ou techniques.

Tous ceux qui versent des larmes sur la disparition éventuelle des bonnes vieilles petites sous-préfectures des zones rurales ou peu peuplées devraient réfléchir qu'une permanence EFFECTIVE et EFFICACE, tenue deux jours par semaine par deux ou trois fonctionnaires munis de téléphones, de fax et d'ordinateurs serait beaucoup plus utile et même précieuse pour les administrés que le régime actuel. Sans se déplacer davantage, ils pourraient voir leurs problèmes réglés de façon bien plus rapide et plus efficace qu'ils ne le sont actuellement dans la quiétude et l'incurie somnifères qui sont celles de la plupart des actuelles sous-préfectures.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

bonjour,
notre sous préfecture change régulièrement de tenant du titre, peut être dernier passage au soleil avant retraite
tour des popotes, villages et quartiers, un rituel , et puis plus rien

les ordres en cas de plans sécurités viennent de la préfecture

et le rendu compte à cette dernière se fait en direct à partir du coeur de l'évènement

dans le bâtiment sous préfecture de ma bonne ville se logeraient pas mal de familles qui croupissent en insalubre

Expat a dit…

Cher Usbek,
je pense que le chiffre de 7000€ concernant le traitement des sous-préfets est très largement surévalué.
Il y avait, il y en a sans doute encore, des passerelles, en fait une planche étroite et vermoulue, entre le corps des officiers et la préfectorale. Et une des conditions était de ne pas avoir dépassé le grade de commandant et de n'avoir dans ce grade au cas où on l'aurait atteint pas davantage que deux ans d'ancienneté. Pour des questions indiciaires. Ce qui signifie qu'un sous-préfet doit gagner en début de carrière environ 2500€ mensuels sans les primes.
Certes les avantages sont importants pour ceux qui effectivement sont à la tête d’une sous-préfecture (logement et voiture de fonction en particulier, mais ils ne constituent pas la majorité.)
Sinon pour ce que j'en ai vu,au moins en région parisienne, les sous-préfectures servent surtout de délestage aux préfectures pour le service des étrangers où la présence de ces derniers est obligatoire pour traiter leurs demandes (séjour, naturalisation)