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mardi 29 novembre 2011

BHL for President!

Voilà un homme qui ne manque pas d'air et que les événements de Libye n'ont pas détourné de faire la campagne de promotion de son livre, pour le moins inopportune, (sur cette affaire qu'il regarde et présente comme ayant été la sienne), mais qu’il avait eu la sottise d’écrire trop vite.

Je sais bien qu'il avait sans doute écrit l’essentiel du texte avant de voir comment les choses allaient tourner, mais l'issue actuelle des événements de Libye ne l'a pas détourné de la publication de sa propre hagiographie. Bien que je n'aie pas lu ce livre, vous vous en doutez, et je n'ai pas la moindre intention de le faire comme vous l'imaginez, il s'y présente, comme partout et toujours, (au grand désespoir de Juppé), comme le principal responsable de cette affaire, Sarkozy n’étant qu’une marionnette dont il a tiré les ficelles.

Cela pourrait passer pour le courage d’assumer, si ce n'était pas une forme d'inconscience dont on imagine mal comment elle peut coexister avec une intelligence dont il a, par ailleurs, dans le passé, donné, à différentes reprises, les signes.

Je crois qu'il est de ces individus (j'en connais d’autres) chez qui l'hypertrophie pathologique de l‘ego conduit, dans un effort relativement raisonnable pour cacher leur folle vanité, à adopter des conduites totalement aberrantes.

On se souvient de cette photographie de BHL, tapi au pied d'un mur avec un soldat qu’il interviewait ; le cadrage de la photo donnait à croire qu'il s'abritait là d'un feu nourri dont les balles passaient au-dessus de ce mur. Je ne sais quel journal, le Canard enchaîné je pense, a publié l'intégralité de la photo où l'on voyait qu'au-dessus du mur censé abriter des balles, se trouvait une sorte de boulevard où nombre de personnes, hommes et femmes, se promenaient tranquillement, de toute évidence bien loin du théâtre réel des opérations militaires.

Le ridicule de la situation de notre auteur est tel qu'il est sans doute inutile d'accabler davantage le malheureux BHL dont il serait en revanche utile d’employer à d’autres fonctions l’incroyable impudence.

Je l'ai entendu, l'autre jour, tenir des propos assez incohérents sur son livre. Le journaliste, par pitié ou par recherche d’un sujet plus attrayant, a eu le mauvais goût de l'interroger sur son mariage et l'état de ses relations conjugales avec Arielle Dombasle (abandonnée depuis longtemps au profit de la fille d'un brasseur, Mlle Karlsberg ou Mlle Kronenbourg je ne sais plus). BHL s'est donné alors le ridicule de jouer les vierges effarouchées et les violettes sous la mousse (de la bière quasi conjugale sans doute), lui qui n'aime rien tant que s'étaler dans les magazines. Il a décidemment tout pour faire un président !

Je me garde de rappeler qu’ici même, j'ai, depuis le début, émis les plus grands doutes sur ces fameux « printemps arabes », en prévoyant, sans trop de difficulté et de mérite j'en conviens, qu'ils avaient toutes les chances de faire le lit des islamistes. Je ne pensais pas toutefois que ce pronostic pessimiste se réaliserait, si vite et si globalement, puisque le Maroc, qui jusqu'à présent se tenait un peu à l'écart de tous ces mouvements, va très probablement les rejoindre, en attendant que Bouteflika casse sa pipe et permette ainsi à l'Algérie de rétablir la continuité idéologico-religieuse, non pas de Dunkerque à Tamanrasset mais du Caire à Rabat. Rétablissement de l’empire issu de la geste hilalienne en attendant celui des Khalifats.

Comme disait le Général « Je vous souhaite, d’avance, bien du plaisir ! ».

lundi 28 novembre 2011

Sois belle et tais-toi !

Je n'ai pas eu le temps de rédiger le blog que m'a inspiré Anne-Sophie Lapix qui, sur Canal+ recevait hier Valérie Pécresse qui se donne pour ministre du budget. Bel exemple de la nullité de notre presse, en particulier télévisuelle.

À la suite du fameux incident de la correction sournoise par le parti socialiste de l'accord passé avec les écolos, j'ai écrit un blog sur cette question en soulignant que cet accord qui visait à faire coïncider avec le sort de l'EPR l'arrêt de la fabrication de mox me paraissait parfaitement stupide. SI AREVA avait prévenu le PS de l'imbécillité de cette démarche, AREVA avait été parfaitement dans son rôle.

J'ai eu la satisfaction d'être approuvé sur ce point par Olivier qui est un grand expert en la matière et dont j'ai publié le commentaire. Ce qui est évident est que les dirigeants socialistes comme les dirigeants écologistes n'y entendent rien. Il est en effet parfaitement stupide et même absurde de prévoir l'arrêt de la fabrication du mox et de vouloir, en même temps, garder en fonction vingt quatre centrales qui, étant parmi les plus récentes, exigent absolument pour leur fonctionnement l'utilisation de ce mox. Il est donc clair que ni les écologistes ni les socialistes n'ont rien compris au problème et qu'ils n'ont même pas à leurs côtés d'experts en mesure de les éclairer (si j'ose dire).

Le pire de tout est toutefois que les journalistes, innombrables, qui ont rendu compte de cette affaire étaient tout aussi ignorants et que personne parmi eux n'a été en mesure d'expliquer les choses de la seule façon possible, c'est-à-dire en disant qu'on ne pouvait, en aucun cas, arrêter la fabrication du mox et maintenir en fonction de vingt quatre centrales qui toutes exigent son usage pour leur fonctionnement.

Le problème est que les journalistes français, pour la plupart, rivalisent d'ignorance. On pourrait le dire aussi à propos du fameux AAA dont se gargarise toute notre presse, sans prendre en considération que le seul véritable indice sur la confiance que les financiers accordent aux divers Etats est le taux auquel ils leur prêtent. Un journaliste digne de ce nom devrait savoir, par exemple, que si l'Allemagne et la France ont toutes les deux AAA, le taux d'intérêt consenti à l'Allemagne est la moitié de celui qu'on impose à la France. Le Japon, qui a une dette colossale et pas de AAA, bénéficie un taux d'intérêt qui est à peine supérieur à 1 %, dans la mesure où sa puissante production industrielle et l'énormité de son épargne nationale font que les prêteurs ont une totale confiance en lui.

Naturellement la presse audiovisuelle est celle où se trouvent les plus ignorants de toutes ces questions.

Anne-Sophie Lapix était certes très en beauté, mais elle a été consternante de nullité dans son interview de Valérie Pécresse. Non qu'elle ne posât pas les bonnes questions (voilà que je cause Sarko) car quelques-unes auraient pu l'être, mais, comme toujours, elle s'est satisfaite de réponses complètement à côté de la plaque. Parlait-elle de la politique de Sarkozy que Pécresse lui répondait Hollande! J'apprécie infiniment à cet égard Mélenchon, qui est le seul homme politique français à traiter les journalistes comme il convient de faire, c'est-à-dire de la façon la plus rude et la plus brutale, en leur demandant carrément de ne pas le prendre pour un imbécile et en essayant de savoir de quoi ils parlent, car il est très clair que Pécresse prend Anne-Sophie pour une demeurée et que celle-ci se prête tout à fait à ce jeu.

Il est à cet égard ahurissant de voir Pécresse traitée comme un dieu de la politique dans la mesure où elle aurait réussi la loi LRU sur l'autonomie des universités. D'une part, cette loi est sans grande conséquence car, tant que les universités reçoivent 95 % de leur financement de l'État, on voit mal où peut se situer leur autonomie, sauf dans les marges ! La seule chose intelligente faite par Pécresse dans cette affaire a été de reprendre dans sa loi LRU la plupart des voeux de la conférence des présidents d'universités (en particulier la possibilité de deux mandats qui leur permettra de rester au pouvoir et la maîtrise totale sur les recrutements par la suppression des commissions de spécialités qui étaient une instance démocratique). Naturellement, à la suite de cette loi, des présidents d'université se sont tous couchés, y compris les présidents de gauche!) et tous sont venus lui manger dans la main, allant même jusqu'à faire intervenir les forces de l'ordre pour briser les mouvements de grève à l'intérieur des universités.

Pauvre France !

vendredi 25 novembre 2011

Canal + : Denisot nous prend pour des cons !

Il m'arrive de temps en temps, en fin de journée, de regarder le Grand Journal de Michel Denisot sur Canal+, qui n’a de « grand » que le nom. Titulaire d'un abonnement sur cette chaîne, il faut bien que je la regarde, de toute façon, de temps en temps par flemme de le supprimer et par fidélité aux Guignols du temps de Gaccio.

Je trouve, en effet, que globalement, les émissions d'information de Canal+, qu'il s'agisse de la nouvelle édition de midi ou du journal du soir sont de plus en plus médiocres, sacrifiant en particulier au jeunisme (il faut soigner la clientèle qu'on pense être celle de la chaîne, mais il faudrait virer l’antique Denisot) et à la diversité ethnique, avec un bon lot de Beurs ou de Blacks qui, comme les Blancs, peuvent être soit bons ou mauvais, soit tantôt bons, tantôt mauvais. La nouvelle Black du Grand Journal est, en particulier, tout à fait charmante dans sa fonction qui est de sourire de ses 46 dents et Ali Baddou, en passeur de plats dans l'édition du milieu de journée, est tout à fait dans son rôle.

Ce que je reproche à Denisot, qui est égal à lui-même c'est-à-dire paradoxalement d'une médiocrité et d'une nullité également rassurantes, est de nous prendre pour des imbéciles. La seule chose qu'il ait comprise au cours d'une carrière déjà longue est que la publicité télévisée casse les pieds des téléspectateurs. Il a donc beaucoup réfléchi et choisi une tactique qu'il a jugé subtile et qui n'est que stupide et malhonnête. Elle consiste à nous mentir pour nous faire patienter. Ainsi, avant les interruptions publicitaires, qui interrompent la première partie de son journal du soir (deux ou trois je crois car je n'ai jamais vraiment compté), Denisot nous annonce-t-il, d'un air qu'il veut gourmand,que nous allons retrouver son Journal et je cite exactement : « Dans DEUX minutes ».

Trouvant ses DEUX minutes un peu longuettes, j’ai pris la peine hier de chronométrer ces interruptions publicitaires de deux minutes. Elles en font en fait cinq et comprennent à la fois des messages publicitaires payants et des messages publicitaires de la chaîne sur les prochaines émissions dont nous pourrons nous régaler sur cette antenne. Si l’on met, à la louche, à 100.000 euros la minute de publicité, ça fait au moins 500.000 euros d’escamotés au passage.

Quand je dis que Denisot nous prend pour des cons, je me trompe. Ce n'est pas nous en fait qu'il traite ainsi mais le CSA et M. Michel Boyon, car je suppose que la publicité obéit à des règles qui ne paraissent pas très rigoureusement observées à Canal + en la circonstance puisque la chaîne elle-même nous ment effrontément sur la durée de sa publicité.

Personnellement que M. Michel Denisot, dont je connais parfaitement la carrière et les talents, me prenne pour un con me laisse tout à fait de marbre. Je ne sais pas, en revanche, si, vu sa position et sa fonction, il en est de même pour M. Michel Boyon président du CSA.

À bon entendeur salut !

mercredi 23 novembre 2011

Clochemerlaix en Provence

Vous m'accorderez que sur ce blog je ne fais guère en général dans la chronique locale. L'indignation me pousse ici à contrevenir à cette règle car depuis le début de la semaine Aix-en-Provence, si fière de son image internationale, vit à l'heure de Clochemerle.

Un grave conflit oppose en effet, semble-t-il, la municipalité à des forains vendeurs de textiles divers (ceux qu'on appelle à Lyon les "marchands de pates", terme que l'on doit se garder de confondre tant avec les "pâtes", (car à Lyon on distingue encore phonétiquement les "pâtes" des "pattes") qu'avec les "pattes"! A Aix, ceux-ci exercent en effet leur industrie deux ou trois jours par semaine aux alentours de l'ancienne prison et ils sont en outre autorisés, à titre exceptionnel durant l'année, à encombrer de leurs étalages le cours Mirabeau. Ils doivent toutefois en être déplacés un jour dans la semaine, durant la période de Noël, en direction de l'avenue des Belges en raison de la présence d'un "marché de Noël" dont on installe les baraques sur ledit cours Mirabeau. Remettons tout de suite les choses à leurs dimensions aixoises, provençales et clochemerlesques.

L'emplacement qu'on leur propose doit être situé, à vol d'oiseau, à 127,6 m de celui qu'ils ambitionnent ou désormais exigent de continuer à occuper le mardi durant cette période de Noël. L'affaire est d'importance comme vous pouvez en juger ; il s'agit en effet pour les chalands éventuels de traverser la Place de la rotonde puisque cette place sépare l'avenue des Belges du cours Mirabeau.

L'affaire est d'autant plus grotesque que cette installation sur le cours Mirabeau d'un prétendu marché de Noël est une laborieuse imitation, peu réussie au demeurant, des fameux marchés de Noël de Strasbourg ou des villes d'Alsace qui sont une coutume septentrionale qui n'a rien de provençal. Elle est ici toute récente et date au mieux d'une douzaine d'années.

L'affaire est donc, comme vous le voyez, de moindre importance que le fameux urinoir mobile dont Fernandel disait, dans Topaze, avec son accent marseillais, garanti d'origine lui : « Votre histoire de pissotière à roulettes c'est pas des affaires de la poésie ! ». Tout cela ne serait que comique si les choses n'avaient pris un autre tour depuis lundi.

Dans notre étrange monde où une douzaine de revendicateurs déterminés peuvent, sans conséquence et en général avec succès face à la pusillanimité des autorités, emmerder des dizaines de milliers d'innocents citoyens pris en otages (voir les diverses grèves sans parler du "droit de retrait puisque cette procédure est devenue désormais à la mode), les "marchands de pates" aixois (des "estrangers"qui pour la plupart n'ont en rien droit à ce titre) ont décidé pour obtenir satisfaction de bloquer la circulation dans Aix-en-Provence, en y organisant des "opérations escargot" selon la procédure favorite des chauffeurs routiers qui eux n'opèrent pas en ville. Le comique de la chose et qu'il ne s'agit pas là de 32 tonnes mais d'une petite dizaine de voitures qui circulent dans la ville aux points stratégiques, à très faible allure et en klaxonnant à qui mieux-mieux, l'un et l'autre étant en principe rigoureusement interdit. Que fait la police? La réponse suit!

Moyennant quoi vu la structure de cette ville, il est impossible d'y circuler en particulier le matin quand les gens ont besoin précisément de le faire.Le pire est que la municipalité, au lieu de faire constater ces délits et de faire dresser des contraventions, se rend complice de l'affaire et fait bloquer par sa police municipale les principaux accès ou points stratégiques de circulation. On croit rêver car des voitures de police ouvrent la voie, à la même allure (mais sans klackson!), aux "convois-escargot" qui comprennent au mieux une douzaine de véhicules!

Le premier jour, la municipalité avait décidé, sans prévenir quiconque, pour empêcher, croyait-elle, tout problème, de bloquer les principales issues en faisant intervenir ses policiers municipaux, qui avaient déposé leur bicyclette au milieu de la rue pour interdire aux pauvres Aixois d'emprunter ces voies. Cela se passait de cette façon lundi, mais, dès le mardi, on avait fait appel à la police nationale avec des autocars et des voitures, ces forces de police spectatrices étant grosso modo au deux à trois fois plus nombreuses que les manifestants motorisés eux-mêmes. Le résultat a été que les encombrements ont été encore pires mais que ça a permis sans doute à un escadron de policiers ou de CRS de venir passer, aux frais de l'Etat, quelques jours à Aix en Provence qui passe pour une ville pleine d'attraits (bien à tort d'ailleurs).

Nous en sommes là, mais il semble que la municipalité ait saisi ce prétexte pour essayer de démontrer que la circulation automobile est dans cette ville une plaie pire que le réchauffement climatique, alors qu'elle n'a jamais réussi, par démagogie bien entendu, à prendre la première et la seule mesure qui s'impose pourtant depuis longtemps, c'est-à-dire interdire la circulation automobile dans le "centre historique" de la ville où il n'y a AUCUNE ZONE PIETONNE.

Ce serait raisonnable bien entendu mais risquerait de faire perdre quelques voix à la liste municipale à des élections dont on peut espérer que les événements actuels lui en feront perdre beaucoup plus.

lundi 21 novembre 2011

« C'est encore loin d'Amérique ? »

On connaît la blague, pas très drôle d'ailleurs, du fils qui demande à son père « Papa ! C'est encore loin l'Amérique ? ». Et le père de répondre : « Tais-toi et nage ! ».

Mes lecteurs fidèles (Si ! Si ! Il y en a, et même en des terres lointaines que je salue ici tout particulièrement ! ») connaissent ma ritournelle, selon laquelle nous finissons toujours par faire tout ce que font les Américains et parfois même au moment où ils cessent eux-mêmes de le faire !

Amérique à la fois fascinante et agaçante, en même temps modèle et repoussoir.

Je me fais en particulier cette réflexion toutes les fois que j'entends ou que je vois, dans nos médias, des publicités, clairement mensongères, à allure pseudo-scientifique, qui se fondent sur des chiffres et des pourcentages ; elles vous garantissent ainsi que le dentifrice Machin guérit dans 88 % des cas les maux des gencives ou que le produit en cause donne des résultats très satisfaisants dans 85 % des cas qu’il prétend traiter. En général, ce genre de mensonge est proposé d’un ton docte par un comparse dont les lunettes et la blouse blanche sont les garants de la compétence et de la scientificité.

J'ai observé toutefois qu'en général ces statistiques, de toute évidence bidon, évitent de dépasser la barre des 90 % par crainte sans doute d'être soupçonnées d'exagération. Cela me rappelle les prix affichés par les marchands de chaussures qui se terminent toujours par ,99 pour éviter d'atteindre la fatidique dizaine d'euros supérieure.

Voilà des cas pour lesquels nous devrions bien nous inspirer, comme souvent, des Etats-Unis d’Amérique. Reebok, filiale d'Adidas, a été ainsi accusée par la Commission fédérale du Commerce , la redoutable FTC, de publicité mensongère pour avoir affirmé que deux de ses modèles de chaussures de sport augmentaient de 28 % la tonicité des muscles fessiers et de 11 % celle des cuisses et des mollets, par rapport aux autres chaussures sur le marché.

Pierre Dac, parmi les métiers insolites qu’il se plaisait à imaginer, avait inscrit autrefois celui d’«essayeur de matelas » ; cet emploi devrait être compatible avec celui de « tâteur de fesses », activité pour laquelle, par crainte de poursuites en diffamation, je ne suggérerais pas ici les noms de quelques hommes politiques que vous avez tous en tête.

Devant les menaces de la FTC, le fabricant a préféré payer 25 millions de dollars pour arrêter les poursuites, tout en mettant un terme à sa publicité.

De même que les plagiats littéraires sont sanctionnés beaucoup plus durement aux États-Unis que chez nous où des auteurs connus (suivez mon regard !) ne prennent même plus la peine de lire les oeuvrettes que leurs nègres ont compilées ici ou là, ces publicités mensongères sont poursuivies avec rigueur aux États-Unis, alors qu'en France, on peut nous raconter à peu près n'importe quoi, y compris, comme dans les cas que j'ai évoqués ci-dessus, des résultats totalement invérifiables, en alléguant le témoignage de spécialistes anonymes ou inventés.

Nous-autres, à la probable différence, des Américains, peu friands de ces usines à gaz étatiques, avons pourtant un Bureau de Vérification de la Publicité très officiel, le BVP, dont on se demande bien à quoi il sert et dont il faudrait, en tout premier lieu, vérifier l’activité elle-même. Comme disait Jules César « Quis custodem custodiet ? » (je fais alterner les citations de Jules César et de ma bonne grand-mère pour essayer, en vain d’ailleurs, de titiller notre latiniste Benoît devenu muet).

Espérons que, sur ces terrains au moins, l'Amérique ne sera pas trop loin !

dimanche 20 novembre 2011

« L’ai-je bien descendu ? »



Cette phrase, devenue fameuse, a été prononcée, en 1933, par Cécile Sorel au pied de l'escalier Dorian du Casino de Paris qu’elle venait de descendre. A-t-elle été réellement reprise, ce 17 novembre 2011, par Philippe Varin, PDG de PSA (Peugeot-Citroën), au pied des marches du perron de l'Elysée, au terme de son entrevue d'une demi-heure avec le Président de la République qui l'avait inopinément convoqué, en présence de deux ministres , X. Bertrand et E. Besson? Je n'en sais rien mais elle eût été des plus opportunes!

Il faut reconnaître qu'en ce début de campagne présidentielle, l'annonce de PSA avait fait d’autant plus l'effet d'une bombe qu’elle était faite en même temps que celle d’importantes réductions d’effectifs dans les banques françaises, un secteur qui habituellement « ne connaît pas la crise » mais la provoque ! La nouvelle était pourtant déjà connue depuis un certain temps. Dès juin 2010 en effet, la CGT avait divulgué une note interne de PSA Peugeot Citroën (remarque adjacente et inquiétante : comment les patrons peuvent-ils être assez naïfs ou stupides pour croire un instant à la confidentialité de leurs « notes internes » ?). Ce texte faisait état d'un « plan de restructuration » (en « parler gnangnan » un « plan de licenciement ») qui prévoyait la suppression de 6800 emplois en Europe, dont plus 5000 en France, au bénéfice essentiel de la Chine et du Brésil. Les principaux sites visés par cette mesure étaient l'usine d'Aulnay-sous-Bois et celle de Melun (où, contrairement aux propos inconsidérés et antinationaux de feu Fernand Raynaud, on ne produit pas que le fameux « melon de Melun »). L'information n'était donc pas nouvelle, mais reprise par le Monde, dans la morosité actuelle, elle a fait sensation et provoqué, sur le champ et « omnibus rebus relictis » (comme disait Jules César), « l'invitation » du PDG, Philippe Varin à se rendre à l'Élysée jeudi 17 novembre en fin de journée.

Une fois de plus l'intervention de notre président-magicien a démontré toute sa force puisqu’on a entendu miraculeusement assurer qu'il n'y aurait ni « plan social » ni licenciements et que le chiffre de 5000 suppressions ou délocalisation d’emplois en France tomberait, dans les conditions les plus défavorables, aux environs de 2000. Loué soit le Seigneur !

Naturellement de mauvais esprits n'ont pas manqué d'ironiser, voire, pire encore, de rappeler les engagements de 2007 de faire tomber le chômage au-dessous de 5 % ou, en avril 2008, les déclarations de Gandrange qui n'ont malheureusement guère été suivies d'effet.
Comme disent, dans le même esprit, la sagesse populaire créole réunionnaise et Charles Pasqua, « papyé i porte toute » (= le papier supporte tout, donc on peut toujours écrire n’importe quoi !) et « les promesses n’engagent que ceux qui les croient » !

Au terme de l'élection de 2012, de toute façon ou le président candidat n'aura pas été réélu et ses paroles actuelles n'importent guère, ou il l’aura été sans pouvoir rêver d’un troisième mandat et il ne sera donc pas plus engagé par de telles prises de position qu'il ne l’aura été, dans le passé, par d'autres du même acabit.

Toutefois le doute subsiste quant à la déclaration de M. Varin au pied du perron de l'Élysée. Certains prétendent qu’il ne s’agissait pas là de l’escalier du perron élyséen mais du plan de restructuration de PSA qui avait été le principal sujet de discussion avec Nicolas Sarkozy et ses ministres. Philippe Varin aurait demandé, en fait, « L'ai-je bien défendu ? ». Saura-t-on un jour la vérité ?

samedi 19 novembre 2011

Montesquieu et la fraude sociale

Comment ne pas rendre hommage ici à Montesquieu, mon père en littérature, dont la pertinence des vues éclate à nouveau au moment où l'on s'attache, en haut lieu, à la traque de la fraude sociale, sans même parler des embrouilles politiques autour du Conseil général des Bouches-du Rhône?

Beaucoup ont ironisé sur le fameux passage de l'Esprit des lois où il rapporte sa fameuse expérience de la langue de mouton :
"J’ai observé le tissu extérieur d’une langue de mouton, dans l’endroit où elle paroît, à la simple vue, couverte de mammelons. J’ai vu, avec un microscope, sur ces mammelons, de petits poils, ou une espece de duvet ; entre les mammelons, étoient des pyramides, qui formoient, par bout, comme de petits pinceaux. Il y a grande apparence que ces pyramides sont le principal organe du goût.

J’ai fait geler la moitié de cette langue : & j’ai trouvé, à la simple vue, les mammelons considérablement diminués ; quelques rangs même de mammelons s’étoient enfoncés dans leur gaîne : j’en ai examiné le tissu avec le microscope, je n’ai plus vu de pyramides. A mesure que la langue s’est dégelée, les mammelons, à la simple vue, ont paru se relever ; &, au microscope les petites houpes ont commencé à reparoître.

Cette observation confirme ce que j’ai dit, que, dans les pays froids, les houpes nerveuses sont moins épanouies : elles s’enfoncent dans leurs gaînes, où elles sont à couvert de l’action des objets extérieurs. Les sensations sont donc moins vives".

Allons directement à la conclusion, majeure ici pour nous :
« Approchez des pays du midi, vous croirez vous éloigner de la morale même ; des passions plus vives multiplieront les crimes ; chacun cherchera à prendre sur les autres tous les avantages qui peuvent favoriser ces mêmes passions. ».

Fraude sociale ?

La langue de mouton ! Dans le Nord de la France, la moyenne annuelle des arrêts de travail est de jours ; descendez-vous vers le Sud, cette moyenne passe aussitôt à 28 jours ! La langue de mouton vous dis-je !

Marseille mai 2006 : descente de police dans quatre hôtels meublés du centre d'une capacité totale de 70 chambres. Sur les registres, les policiers relèvent 800 noms de clients qui, tous, habitent en Algérie ! De tels hôtels ne servent bien entendu que de boîtes aux lettres et offrent, contre rémunération, des adresses fictives pour percevoir des aides sociales ensuite transférées en Algérie (RMI, CMU, allocation logement, complément retraite, etc.). Coût total estimé à 4,4 millions d'euros ! Vive la France…et la langue de mouton !

Toujours Marseille! En quatre ans les affaires maritimes y ont vendu 4 ou 5000 faux permis bateaux ! A 1500 euros pièce, voilà des affaires qui marchent! J'espère que les accusés sauront invoquer la fatalité de la langue de mouton!

Il en est de même en politique ! Voyez l’affaire du Conseil général des Bouches du Rhône où elle est loin d’être la première. Montesquieu nous avait bien prévenu : « Approchez des pays du midi, vous croirez vous éloigner de la morale même ». Rien à reprocher au Parti socialiste marseillais. Tous est arrivé par la faute du climat. La langue de mouton vous dis-je ! Avec peut-être un peu aussi le déterminisme géographique et social (toujours la langue de mouton !).

Climat et géographie : si Jean-Noël Guérini affirme n’avoir aucun lien de parenté avec les fameux frères Guérini d’antan (Antoine et surtout Barthélémy dit « Mémé »), force est de constater qu’ils sont tous originaires du même village de Haute Corse et les familles y étaient nombreuses ; Calenzana, berceau des Guérini, comptait moins de 1000 habitants lors de la naissance des deux frères actuels. On est sur ce point étonné que la notice du Who’s Who que Jean-Noël Guérini a rédigé pour l’article qui le concerne, ne comporte pas la moindre mention de la filiation, toujours sollicitée et présente en pareil cas !

Pour le politique, il en va de même, avec en plus la langue de mouton. Mémé Guérini et Antoine « opérèrent » (je n’ose dire « militèrent ») dans les rangs de la SFIO et furent dans la mouvance de Gaston Defferre. Ces choses-là ne s’oublient pas, même à la SFIO. Quelle meilleure introduction, à la génération suivante pour un Jean Noël Guérini? A 26 ans, sans formation ni occupation bien précises ( il est un moment, par hasard bien entendu, employé à l’office HLM et délégué syndical FO !), il est déjà élu conseiller municipal sur la liste de Gaston et sera bientôt maire d’arrondissement.

La langue de mouton n’a pas que des inconvénients, que diable !

vendredi 18 novembre 2011

Oceano mox

« Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis ? »

Qui, dans son enfance, n’a pas appris les premiers vers (dans nos écoles primaires, on dit désormais « l’incipit » !) d’ « Oceano nox » de notre grand Victor ? Excusez la faute d’orthographe de mon titre, provoquée, à n’en pas douter, par la présence obsédante dans nos médias d’un « mox » dont nul n’avait jamais entendu parler.
François Hollande, comme les marins du poème de Victor Hugo, va-t-il se perdre dans sa course aventureuse vers la présidence pour cette simple histoire de mox dont on nous fait un fromage, peu comestible il est vrai?

Il faut dire que certains s'en réjouissent déjà et pas toujours dans les rangs de ses adversaires ! Je voyais encore hier Noël Mamère, la moustache frémissante d'espérance, évoquer l'absence et, peut-être au-delà, la bouderie de Mme Eva Choly et un possible retrait de sa candidature à la présidentielle. Cela ne pouvait que lui rappeler de bons souvenirs, puisqu'il y a, quelques années, alors qu'il avait juré ne jamais être candidat, il s'était précipité sur les talons d'Alain Lipietz pour prendre sa place, le dernier mot de son annonce de retrait à peine prononcé. En voilà un qui devrait avoir un acquis en matière de mox puisqu'au bon temps où il était encore « journaliste-sic », il faisait des ménages, aussi juteux qu’insolites, dans l'industrie nucléaire, ce qu'il paraît avoir oublié.

Bref revenons à notre poème et à notre mox.

On s’interroge de toutes parts sur le revirement, soudain et inexplicable, du parti socialiste qui, après avoir accepté le texte commun sur le mox, à 17 heures 30, l'a durant la nuit rayé du document commun préparé et signé. Toutes les hypothèses sont avancées, depuis la perfidie socialiste jusqu'à l'inconscience écologiste.

On parle d'un mystérieux coup de téléphone d'AREVA et/ou d’EDF au parti socialiste pour lui faire enlever le paragraphe. Je crois, mais c'est une conviction personnelle que les choses sont beaucoup plus simples et qu’on nous cache une vérité qui ne montre, en fait, que la nullité des uns et des autres. Sortons donc le mox de la nox !

Il ne s'agit donc, à mon sens, que de l’incompétence des deux parties.

Pour les écologistes la fin du mox était liée à l'arrêt de l'EPR qui en nécessite pour son fonctionnement. Arrêter la production de mox voulait donc dire arrêter le projet EPR (ce qui pose d'ailleurs des problèmes contractuels, ne serait-ce qu'avec la Finlande, où l'on s'est engagé dans une construction dont le coût a déjà doublé et qui est fort en retard au plan de l’exécution).

Pour les socialistes, qui veulent poursuivre la construction de l'EPR, (« sous réserve de l'absence de risque », argutie comique qui revient à dire qu'on pourra faire n'importe quoi car on peut toujours invoquer un risque quelconque en pareille matière), on ne produirait le mox que pour l'achèvement et le fonctionnement de ce programme EPR.

Mais ce que ne savaient apparemment ni les écologistes et les socialistes, c'est que le fameux mox n'est pas seulement indispensable pour les EPR mais l’est également pour les centrales nucléaires les plus récentes que l'on envisageait, dans ce même accord, de maintenir en activité, puisque la fermeture n'était prévue que pour vingt-quatre d'entre elles, les plus anciennes probablement donc celles qui ne fonctionnent pas au mox.

Bravo la compétence ! Il est donc probable que le PS a eu un coup de téléphone de l'EDF ou d'AREVA ou du CEA (ne serait-ce pas notre cher Olivier dont on aimerait avoir l’avis sur tout ça?) ou de tout organisme informé. Le but n’était pas forcément d’exercer une pression « politique » sur le détail d'un texte, dont on ne connaissait probablement pas la teneur exacte mais de prévenir qu'il était impossible en tout état de cause de ne pas maintenir une production de mox, ne serait-ce que pour les centrales récentes dont on oubliait, de toute évidence, que leur fonctionnement en EXIGEAIT.

Les petits arrangements entre amis, dont Mme Duflo semble être le bénéficiaire le plus connu, ne sont donc qu'un aspect très limité du problème, essentiel en revanche pour les candidats. La vraie inquiétude qu'on peut avoir se situe au niveau de la compétence dans des matières où nos politiques se mêlent d'intervenir sans y rien connaître.

Quant à nos journalistes, ils sont égaux à eux-mêmes, c’est-à-dire nuls. Alors que tous se gargarisent sur l’indépendance nucléaire de la France, je n’en ai pas entendu un seul modérer cet enthousiasme en évoquant l’origine de cet uranium dont nous ne pouvons pas plus nous passer que du pétrole (et même moins encore sans doute, car, dans ce cas, les sources d’approvisionnement sont plus nombreuses et plus diverses et, par là même, moins risquées). Nous ne sommes plus au bon vieux temps de la Françafrique de grand’papa et quelques millions à l’AQMI ou quelques valises de billets ne permettront peut-être, pas à tout jamais, de nous alimenter en mox !

mercredi 16 novembre 2011

Le hasard est malicieux!

Pour un blogueur amateur de base comme moi, il est des jours d'étiage de sujets et d'autres d'abondance. Nous sommes en ce moment dans une phase de richesse et, alors que j'écoutais en voiture, les chaînes d'informations du matin, deux interventions que le hasard avait rapprochées m'ont amusé un instant.

La première était une publicité pour Citroën, suite à la victoire de Sébastien Loeb dans je ne sais quel rallye automobile qui lui faisait remporter, pour la huitième fois, le championnat du monde des rallyes. Certes, j'ai cru comprendre que seulement sept de ses victoires, étaient à porter au au compte de la marque Citroën. Néanmoins, celle-ci se flattait de ces succès, preuve de sa technicité, entonnant à sa propre gloire un chant de triomphe.

À peine ce message publicitaire était-il achevé qu'au cours du bulletin d'informations qui le suivait immédiatement, on nous donnait la confirmation que plus de cinq mille emplois allaient être supprimée en France chez PSA en particulier dans l’usine Citroën d’Aulnay-sous-Bois. On ne faisait pas mystère, du côté des hautes instances de la marque, que ces emplois allaient être transférés en Chine et au Brésil. Plus inquiétant encore, on apprenait que, dans ces pays, on n'allait pas seulement serrer les boulons et astiquer les chromes, comme on le fait habituellement, mais que des services de recherche et développement allaient y être transférés également ce qui est beaucoup rare et par là plus important.

La situation est donc pire encore que celle qu'on observait autrefois (et peut-être est-elle encore la même) au Canada, où, à cause des lois sur la francisation des entreprises, on serrait les mêmes boulons au Québec tandis qu'on transférait en Ontario et sièges sociaux et les centres de recherche.

Au-delà de l'ironie du destin, sensible dans un tel rapprochement, j'ai songé à ce moment à une observation que je fais sur une voiture que je possède, une Nissan Micra, que j'ai achetée il y a trois ans, en raison surtout de la constante satisfaction que j'avais connue avec un précédent véhicule du même modèle, une Micra que j'avais gardée, sans problèmes ni ennuis, une grosse douzaine d'années. Une jeune automobiliste, aussi inexpérimentée que débile, (on se demande ce qu'on apprend au permis de conduire quand on voit en général le comportement automobile des jeunes conducteurs qui affichent sur l'arrière de leur voiture leur caractère néophyte) me l’avait emboutie, en franchissant une ligne jaune continue après être sortie d'une station-service (donc au prix d'une double attraction majeure). Cette voiture ne m’avait causé aucun problème au cours de la longue période pendant laquelle j'en avais fait usage.

Il en est tout autrement pour celle, en principe en tous points identique, que j'ai achetée dans la suite . La peinture extérieure est de si mauvaise qualité que la plus petite pression (sans parler même de chocs) l'enlève ; toutes les parties en plastique (fort nombreuses) sont de la plus mauvaise qualité, sans parler des accessoires, de fabrication tout aussi médiocre.

La différence est très simple et tient à ce que la première de ces Micras avait sans doute été fabriquée au Japon, tandis que la seconde l’a probablement été dans je ne sais quel pays de l'Europe de l'Est. Je pense qu'il en sera de même désormais pour les voitures de la marque Citroën et il est donc peu probable que le Loeb des années futures remporte une victoire sur des véhicules Citroën d'origine chinoise, brésilienne ou moldovalaque.

mardi 15 novembre 2011

La fraude sociale

Le seul moyen de confondre un fraudeur est le recours au numéro INSEE (les 13 chiffres qui permettent en théorie de distinguer 10.000 milliards d'individus - 9.999.999.999.999 pour être précis- et qui ne permettent pas, vu l'usage qu'on en a fait en France de distinguer entre eux les 66 millions de Français!) mais la CNIL n'est pas chaude, si j'ose dire, comme le montre, à elle seule, cette remarque du président Tian dans le rapport de 2006 : "M. le Président : Faute de fichiers croisés, on ne peut pas savoir qu'il y a fraude et vous [entendre la CNIL] nous dites : prouvez-nous [ à nous la CNIL ] qu'il y a fraude pour qu'on puisse vous autoriser à croiser des fichiers !".

On n'en sort pas et en outre la CNIL interdit toute référence à des catégories "communautaires", alors que des communautés ou des étrangers ("Turcs, Pakistanais, ex-Yougoslaves" Rapport 2006) sont à l'origine et/ou au coeur de la fraude sociale massive. On lit ainsi dans le rapport de la Cour des comptes (2010 : page 197) cette phrase admirable qui donne à penser "Dans certains cas, le silence de la CNIL vaut approbation des traitements, dans d’autres, au contraire, rejet"! Va comprendre Charles!

Les dix meilleures blagues de la fraude sociale. Suggestion à TF1 pour une émission du samedi soir !

1. Un ancien chanteur des années 80 fabriquait et vendait des kits ASSEDIC. Il en vendit des centaines, pour un préjudice de 9 millions d'euros, avant d'être démasqué. Pourquoi me direz-vous ? Habitué qu'il était aux tarifs du show-biz et pour attirer les clients, il fixait à des ouvriers ou à des secrétaires des salaires de 5 000 euros. Ce détail a fini, à la longue, par intriguer les ASSEDIC !

2. Idem à la Sécu pour ce médecin qui, en un an, prescrivit 51.000 jours soit 140 années d'arrêt de congé maladie.

3. Une CAF fut aussi intriguée par le cas de cet assuré qui touchait onze RMI (total des gains : 300 000 euros) grâce à onze identités différentes justifiées par de faux actes de naissance. Bien sûr, il y des contraintes et des frais, car il faut aller dans les départements pour obtenir de nouveaux RMI. Une bonne combine (la sienne) qui fait pleurer Margot : se faire adresser le courrier dans des centres d'hébergement pour SDF. Il s'est fait prendre à Limoges ; personnellement, je recommanderais plutôt Avignon vu la proximité de plusieurs départements (Gard, Bouches du Rhône, Drôme, etc.) ce qui limite les inconvénients et les frais de déplacement ; ça marche pour le RMI mais aussi et surtout pour les alloc; (tous les gens du voyage le savent et vous le diront !).

4. Les étrangers aussi usent du RMI. En 2006, 80 Anglais, propriétaires en Dordogne, touchaient le RMI et ont pu se faire soigner à nos frais grâce à la CMU. Ce sont des médecins du coin qui ont découvert la chose en voyant des patients bénéficiaires de la CMU venir les consulter en 4X4 de luxe. Même constat, il y a quelques années, de la part de mon dentiste à Marseille et d'une pharmacienne d'Avignon !

5.Après la fraude "en réseau", la "fraude de masse" : (fausses identités et/ou rejet de demandes d'asile). En cause : 600 dossiers pour environ 800 000 euros de prestations indues. La police de l'air et des frontières a été alertée par des arrivées d'étrangers en car venant s'inscrire ou percevoir les allocations, quand elles n'étaient pas collectées par certaines d'entre elles restées sur place (Il s'agit là de "Moldaves"). Sur un plan plus général, les faux documents repérés sont à 90 % des faux titres de séjour ou des fausses cartes de résident.

6. Mais que fait la police?
Le signalement à la police ne peut se faire qu'a posteriori. Lorsqu'un faux est repéré, on le photocopie et la pièce est restituée si la personne est toujours présente, ce qui est très rarement le cas (Pas fou et surtout prévenu !). La plupart des personnes ayant présenté des faux papiers repartent donc avec leur document, laissant leur adresse, toujours fausse ; quant aux autres, ils ont déjà filé au retour de l'employé.

7. En mai 2006, descente de police dans quatre hôtels meublés du centre de Marseille d'une capacité totale de 70 chambres. Sur les registres, les policiers relèvent 800 noms qui sont ceux de clients qui habitent en Algérie ! De tels hôtels ne servent bien entendu que de boîtes aux lettres et offrent, contre rémunération, des adresses fictives pour percevoir des aides sociales ensuite transférées en Algérie (RMI, CMU, allocation logement, complément retraite, etc.). Coût total estimé à 4,4 millions d'euros ! Et vive la France !

8. L'exemple qui suit a traîné partout : "la mère aux 120 enfants". Elle avait commencé petit ; grâce à un acte de naissance falsifié, elle s'était donnée, pour commencer, des quintuplés. Enhardie par ce succès, elle a fini par s'attribuer 24 identités différentes, toutes celles de mères de quintuplés, soit 120 enfants, arnaquant ainsi 17 CAF différentes pour un revenu mensuel de 22 100 euros. C'est le coup des quintuplés multiples qui a fini par la perdre! Elle aurait dû aller, par prudence, dans 24 CAF et non dans 17 !

9. Les fraudeurs se font souvent prendre pour vouloir aller trop loin ("ils mettent du sucre sur le miel" comme disait ma bonne grand-mère), ce qu'encouragent la cécité et l'inertie des services. Je cite le rapprt Tian de 2006 : "Des personnes faussement salariées [ et donc ayant perçu, déjà frauduleusement, l'assurance-chômage ] n'hésitent pas, de surcroît, à se tourner vers le Fonds de garantie des salaires pour réclamer le paiement des rémunérations qui auraient dû leur être versées par la société placée en liquidation judiciaire censée les avoir employés.[...] ".

L'AGS est donc appelée en garantie REELLE du paiement de salaires FICTIFS et des indemnités FICTIVES à des salariés FICTIFS par une société FICTIVE ! Voilà des gens qui ne manquent pas d'air!

10. Et, enfin, le plus beau ... à l'intention de ceux et celles qui râlent sur la réforme des retraites et les années supplémentaires de cotisation.

"Il ne faut pas perdre de vue que ces périodes, tant de faux travail que de chômage frauduleux, ouvrent des droits à la retraite.." (Rapport Tian, 2006).

lundi 14 novembre 2011

Chroniques étasuniennes. N° 1

Vous m’accorderez que je ne vous ai pas infligé le récit de mon récent séjour aux États-Unis ! J'ai en effet passé deux semaines à la Nouvelle-Orléans qui est une ville que j'aime beaucoup pour son charme inimitable et qui est effectivement, avec San Francisco et New York, l’une des seules villes supportables pour un Européen aux États-Unis.

Si j'ajoute que je m'y trouvais au moment d'Halloween (une de mes amies s’y était fort joliment déguisée en écrevisse au court-bouillon… et dans sa marmite s’il vous plait !). J'ai même pu, sans être écrasé ou tué, faire un tour nocturne dans le Quartier français et le Quartier Marigny ! Vous conviendrez donc que j'ai eu beaucoup de mérite à n'en point parler.

Une des choses qui m'a frappé à la télévision étasunienne que j'ai beaucoup regardée, sans y comprendre grand-chose d’ailleurs, car si je lis, professionnellement et sans trop de mal, l'anglo-américain, je ne comprends à peu près rien aux formes orales de cette langue, et sans doute particulièrement en Louisiane. Je me suis donc borné à une approche ethnologique de la télévision américaine qui me paraît tout à fait intéressante, même si je n'entends pas grand-chose à ce qui s'y dit.

Le premier constat (mais je le laisserai de côté car il est de la plus grande banalité) est que les Américains ne s'intéressent à rien d'autre qu'aux États-Unis. Et encore le font-ils avec une prédilection particulière pour la région ou l'état où ils se trouvent. C'est ainsi que la Grèce, étant à l'ordre du jour, on a pu, sur les cartes produites par certaines télés américaines, trouver cet Etat à la place du Portugal et ou inversement, je ne m'en souviens plus. De toute façon, les chances de voir commettre de telles erreurs sont infiniment rares pour la simple et bonne raison qu'on n’y parle jamais (ou à peu près) des affaires européennes et même, plus généralement, du reste du monde... hors États-Unis. Le catalogue des multiples âneries proférées par les divers présidents américains au sujet des zones situées hors de l'Amérique du Nord est trop long et trop abondant pour que je m'y attarde ici.

L’une des choses les plus curieuses que j'ai notées dans mes études anthropologiques de la télévision américaine est la publicité. Nous souffrons beaucoup (et moi le premier) de la présence obsédante de la publicité dans la télévision française, mais nous avons tout lieu de nous réjouir de l’état actuel, car, dans ce domaine comme dans les autres, les États-Unis nous donnent la préfiguration de notre futur qui est bien pire encore. Si nous devons hélas nous attendre à voir imiter les Etats-Unis et donc la publicité envahir encore plus nos écrans qu'elle ne le fait actuellement, il est très curieux de constater que notre propre publicité télévisée est beaucoup plus en avance que celle des Américains, du moins pour ce qui concerne les techniques publicitaires elles-mêmes.

Alors que nous avons une publicité télévisée des plus sophistiquées, au point que, très souvent, devant un spot publicitaire actuel, nous sommes amenés à nous interroger sur l'objet qui lui est assigné et qu'il nous propose (la chose est vraie en particulier pour la publicité automobile), en revanche les Américains en sont restés au bon vieux temps de la « réclame » chère au papa de Mme Élisabeth Badinter (je veux dire par là M. Bleustein-Blanchet qui, dit-on, en fut l'inventeur). A la télé, la publicité américaine, même sur les chaînes nationales qui sont toujours plus ou moins régionalisées, est toujours à la fois locale et archaïque. Le maître-mot en est « SAVE », souvent suivi d’un montant en $ ou d’un pourcentage. A tout propos, on vous promet de vous faire faire des économies, quel que soit l'objet de la publicité en cause.

Par ailleurs, alors que la publicité française use de sophistications et de détours dont l'utilité et l'efficacité ne sont ni apparentes ni démontrées, les Américains vous offrent volontiers, dans la pub, non une pin-up lascive et dénudée, mais la photographie en pied du commerçant ventru qui, dans votre région, vend telle ou telle marque de voiture à prix cassés ou dirige telle ou tel chaîne de supermarchés où vous réaliserez des économies prodigieuses sur vos achats du mois prochain.

Tout cela a un côté vieillot et archaïque qui ne suffit pas toutefois à rendre supportables pareilles réclames. Devons-nous nous attendre au retour de techniques si archaïques où nos publicitaires mal rasés, bourrés de cocaïne jusqu'aux yeux et qui croient géniale la moindre de leurs pénibles élucubrations, finiront-ils par triompher de l’universel modèle américain ?

dimanche 13 novembre 2011

Du bon usage des compétences : de la Santé à Bercy.

Plus que jamais en ces temps difficiles, ce qu'il nous faut, absolument et de façon urgente, est moins, pour parler comme Mélenchon, « le capitaine de pédalo dans les tempêtes », dont Hollande donne toutes les apparences, qu’un « Hollandais volant » pour rester dans les métaphores nautiques que peut inspirer notre Flamby, par son allure comme par son nom !

Il nous faut des experts, confirmés et talentueux, à tous les postes du gouvernement.

Regardez les Grecs. Quel meilleur expert pour régler le problème de la dette de son pays que ce brave Monsieur Papademos (le « père du peuple » en pseudo-grec macaronique !) qui, en son temps, a sinon organisé du moins couvert le maquillage des comptes publics de son pays pour lui permettre d’entre dans l’Union européenne. Il en connaît donc un bout le bougre !

Regardez, chez nous, ce pauvre M. Baroin, prétendument ministre des finances, qui, à l'Assemblée nationale, ne parvenant pas à impressionner la Gauche par cette voix d'outre-tombe, dont il use avec tant de talent et de constance, s’est, dans son émotion, mélangé les pinceaux lexicographiques. Il a, en effet, désigné du terme très impropre d'effraction (c’est un attentat contre la langue plus que contre la représentation nationale) la sottise de dissoudre l'Assemblée nationale, inspirée à Jacques Chirac par M. de Villepin qui, de toute évidence, brûle de recommencer ce genre d'exploit.

Comment ne pas voir qu’est apparu, par chance, sur la scène médiatique le seul ministre des finances capable de sortir la France de ce mauvais pas en la personne de Michel Neyret dont les évidents talents financiers se sont, pour le moment, fourvoyés dans la police ? Certes me direz-vous, il s'agit là d'un flic, fût-il de haute volée et on ne passe pas si facilement et impunément de la place Beauveau à Bercy !

Sauf votre respect, vous êtes tous, mon pauvre monsieur ou chère madame, totalement à côté de la plaque !

Considérez donc, d’abord et plutôt, les exploits financiers de Michel Neyret dont la presse unanime ne nous épargne aucun détail. Voilà un homme qui, après enquête officielle et non selon de vagues ragots, en menant la vie à grandes guides, à coups de voyages coûteux comme de vacances luxueuses, de Ferraris, de boîtes de nuit et de tables de jeu, n’a dépensé que 500 € en neuf mois ! Qui dit mieux ? Même M. Bérégovoy, dont les chaussettes tirebouchonnées marquèrent autrefois l’esprit d’économie, n'a jamais rien fait de tel.

Voilà, de toute évidence, le ministre des finances qu’il nous faut ; lui seul saura effacer notre dette avec autant d'adresse qu'il gomme les inculpations des truands et des mafiosi qui l’entretiennent miraculeusement sur un tel pied.

Voulez-vous encore plus d’arguments en sa faveur ! Qui peut arriver à vendre 50.000 euros à des truands des notes de police qui décrivent par le menu des activités délictueuses dont ils sont eux-mêmes les premiers et les mieux informés ? Qui dit mieux ? Comme aurait dit ma bonne grand-mère, qui affectionnait cette métaphore, voilà un homme qui vendrait des guêtres à un serpent !

Neyret à Bercy!

PS. Cet homme n'a qu'un défaut...Il n'est pas Corse!

vendredi 11 novembre 2011

Twinjet ou dwarfjet ?

J'ai poursuivi mes expériences aéronautiques, nombreuses dans période qui touche fort heureusement à sa fin car, pour mon malheur, ce genre d'expérience ne se révèle que rarement très positif.

L’affaire paraissait au départ sans mystère. Je me suis en effet rendu de Marseille à Toulouse sur la toute nouvelle ligne Marseille-Toulouse ouverte par Twinjet . C’est là une sorte de sous-produit, prétendument « low cost », d'Air-France, quoique que le personnel se défende de la chose, mais qui a fini par prendre pied en terre provençale, après que notre compagnie nationale a fait virer Easyjet de l’aéroport de Marignane par une argutie juridique d’ailleurs encore contestée par les Irlandais. On a lancé ici à grand son de trompe ce nouveau réseau Twinjet depuis le début du mois d’octobre 2011.

Je n’avais pas trop prêté attention à cette étrange dénomination ; je connaissais les « twinsets » d’autrefois, mais je ne voyais pas le sens de « twinjet » (« twin » signifie « jumeaux » comme nous l’ont rappelé les événements du 11 septembre). En découvrant, sur le tarmac après une odyssée en bus, que notre avion était un bi-moteur à hélice, je me suis demandé si cet inattendu « twin » n’était pas un souvenir de « Twin Otter », nom du bimoteur également à hélice, assez comparable, que j’ai si souvent pris dans les liaisons aux Mascareignes , entre La Réunion, Maurice et surtout Rodrigues. Il n’en est rien, en apparence et pour un profane comme moi, puisque les appareils de Twinjet sont des Beechcratf 1900 Beechliner. En fait cela ne prouve pas grand-chose vu les multiples ventes et achats entre les sociétés d’avionneurs. Merci aux spécialistes de m’éclairer sur ce petit mystère qui m'intrigue.

Mon premier constat, bien avant le vol, a été que le « low cost » n'était pas si « low » que ça puisque, alors que les publicités annonçaient un vol Marseille-Toulouse aller à 50 €, mon billet (un aller-retour dans la journée) a été facturé à 388 € prix auquel, en cherchant bien on peut trouver un Paris-Montréal.

Ce n'était toutefois que le début de l'expérience. J'ai découvert dans la suite que le transport s'effectuait dans un étrange appareil dont l'accès devrait être, explicitement et rigoureusement, interdit aux personnes de taille et de poids courants. L’appareil en cause, un Beechcraft DHC 8 STOL, accueille certes 19 passagers mais il semble indispensable que, vu l’aménagement de la cabine, la taille de ses passagers ne dépassent pas un mètre cinquante et qu'ils ne pèsent pas plus de 50 kilos. En effet à l'estime, la largeur du dossier des sièges est d'environ 40 cm et l’on dispose, entre le bord de son siège et le dossier du siège placé devant, d'environ 25 cm, ce qui ne rend guère la station assise et le voyage possibles qu'à des gens qui ne dépassent pas trop le mêtre et demi.

M'étant rendu sur le site de la compagnie qui construit cet avion, j'ai appris qu'il avait 19 places, ce que j'avais déjà constaté car nous étions 19 dans l'appareil, au retour du moins, mais surtout que c'était « le seul appareil de ce type où l'on peut se tenir debout ». Il y a là sans doute un argument commercial puissant même, si l'entrée dans l'appareil lui-même exige des contorsions et des flexions qui ne sont guère compatibles avec la station debout. Le plus fâcheux est que les vols ne s'effectuent pas dans la position debout mais ASSISE. La station debout, relativement confortable en effet, ne dure guère que le temps de l'embarquement et, éventuellement, du débarquement si l'on parvient à s'extraire du logement étroit et réduit que constitue la place accordée à chaque passager.

Le plus curieux de l'affaire est que l'hôtesse, au demeurant charmante, affable, efficace, qui assure le confort des passagers (le service est en revanche très bon), est d’une taille tout à fait normale et même plutôt grande. Il est vrai qu'elle est DEBOUT ELLE! Rude tâche pour elle d'évoluer dans pareil environnement et il y aurait sans doute là des possibilités d’emploi pour les contingents de personnes handicapées (« hôtesses de petite taille »), quoique, dans ces aéronefs, la seule dimension normale soit la verticalité dont les passagers eux-mêmes ne profitent que très peu. Peut-être pourrait-on augmenter leur nombre en les faisant voyager debout, mais les entassant assez pour régler de facto les problèmes de sécurité.

Bref ce voyage à Toulouse fut, sur ce plan, un vrai guêpier. Il a pour moi eu toutefois l'avantage de faire apparaître, dans la suite, tout voyage aérien en classe économique comme un paradis, ce qui n'est pas un mince mérite en matière de transports aéronautiques. Je crois en tout cas qu'il serait sage, et surtout honnête vu les tarifs, de prévenir les passagers des conditions dans lesquelles va s'effectuer leur voyage et de les informer que les jumeaux éponymes sont d’abord et surtout nains!

Twinjet, dwarfjet ou mieux nainjet?

mercredi 9 novembre 2011

Que fait la police?



À mon retour en France, après les délices climatiques de la Louisiane, j'ai trouvé une Provence noyée sous les eaux. La chose n'est pas pour étonner véritablement quand on connaît, un tant soit peu, le climat provençal et surtout quand on prend en compte les aberrations de l’urbanisation et de la gestion du territoire méridional avec ses constructions en zone inondable et surtout, en outre, le bétonnage universel comme l'absence à peu près totale d'entretien des cours d'eau.

Je suis, en revanche, stupéfait des propos que, peu après mon retour, j'ai entendus de la bouche d'un maire d'une commune inondée (dans le Var) et qui ont été réitérés, ce matin encore, sur je ne sais quelle radio d'informations.

Au-delà de l'aspect climatique (il est tombé 30 à 40 cm d'eau ce qui est sans doute considérable dans nos régions où l'on ne cesse de déplorer la sécheresse, mais qui serait considéré comme sans intérêt notable dans nombre d'autres territoires), le plus surprenant de la chose est que l'absence d'entretien des cours d'eau, la cause majeure des crues violentes, ne tient pas, comme dans bien d'autres cas, à l'absence de moyens destinés à cette fin.

J'ai appris en effet en la circonstance l'existence d'une mystérieuse « police de l'eau », toute-puissante en la matière car sa loi d’airain s’impose même aux maires des communes inondées; elle a, parmi ses dispositions principales, l’interdiction de toucher aux arbres déracinés, qui, emportés par les rivières et les fleuves, s'accumulent sur leurs cours et dans leurs embouchures, pour y constituer des barrages naturels, en faisant par là même gonfler les cours d'eau. Ladite « police de l'eau » interdit de les supprimer au prétexte que des oiseaux y font leurs nids et que ces barrages sont des abris appréciés de la faune aquatique.

On croit rêver !

Cinq ou six personnes au moins sont mortes dans ces inondations récentes (on les abandonnera sans doute à leur triste sort, car il y a là, à n’en pas douter, une nourriture de choix pour cette faune aquatique) ; bon nombre de véhicules ont été emportés par les eaux (je pense qu'on les y laissera car, comme les épaves en mer, il y aura très probablement là d'excellents refuges et abris pour les poissons et crustacés de ces rivières) ; quant aux centaines de millions de dégâts(entre 5 et 9 selon les dernières estimations), tant dans les habitations que dans les zones industrielles ou commerciales (qu'on établit volontiers dans les zones inondables ou les terrains sont moins chers), quelle importance ? Osera-t-on mettre en balance ces sommes, si importantes qu'elles puissent paraître, avec la béatitude des volatiles qui peuvent établir leurs nids dans les arbres qui encombrent ou obturent le lit et l'embouchure de ces rivières ou avec la félicité des poissons qui s’installent dans ces barrages naturels ?

Des esprits chagrins et peu écologiques objecteront sans doute que ces oiseaux peuvent aller faire leur nid ailleurs, comme ils le faisaient sans doute quand ces arbres déracinés ne leur fournissaient pas de refuge. L’eau suffisant elle au bonheur des poissons, selon une formule bien connue, sans doute peuvent-ils le trouver en amont comme en aval, sans que pour autant les riverains de ces mêmes cours d'eau ne trouvent là que leur malheur.

Merdre! Notre cher Père Ubu administratif est devenu aussi vert que sa chandelle !