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samedi 19 novembre 2011

Montesquieu et la fraude sociale

Comment ne pas rendre hommage ici à Montesquieu, mon père en littérature, dont la pertinence des vues éclate à nouveau au moment où l'on s'attache, en haut lieu, à la traque de la fraude sociale, sans même parler des embrouilles politiques autour du Conseil général des Bouches-du Rhône?

Beaucoup ont ironisé sur le fameux passage de l'Esprit des lois où il rapporte sa fameuse expérience de la langue de mouton :
"J’ai observé le tissu extérieur d’une langue de mouton, dans l’endroit où elle paroît, à la simple vue, couverte de mammelons. J’ai vu, avec un microscope, sur ces mammelons, de petits poils, ou une espece de duvet ; entre les mammelons, étoient des pyramides, qui formoient, par bout, comme de petits pinceaux. Il y a grande apparence que ces pyramides sont le principal organe du goût.

J’ai fait geler la moitié de cette langue : & j’ai trouvé, à la simple vue, les mammelons considérablement diminués ; quelques rangs même de mammelons s’étoient enfoncés dans leur gaîne : j’en ai examiné le tissu avec le microscope, je n’ai plus vu de pyramides. A mesure que la langue s’est dégelée, les mammelons, à la simple vue, ont paru se relever ; &, au microscope les petites houpes ont commencé à reparoître.

Cette observation confirme ce que j’ai dit, que, dans les pays froids, les houpes nerveuses sont moins épanouies : elles s’enfoncent dans leurs gaînes, où elles sont à couvert de l’action des objets extérieurs. Les sensations sont donc moins vives".

Allons directement à la conclusion, majeure ici pour nous :
« Approchez des pays du midi, vous croirez vous éloigner de la morale même ; des passions plus vives multiplieront les crimes ; chacun cherchera à prendre sur les autres tous les avantages qui peuvent favoriser ces mêmes passions. ».

Fraude sociale ?

La langue de mouton ! Dans le Nord de la France, la moyenne annuelle des arrêts de travail est de jours ; descendez-vous vers le Sud, cette moyenne passe aussitôt à 28 jours ! La langue de mouton vous dis-je !

Marseille mai 2006 : descente de police dans quatre hôtels meublés du centre d'une capacité totale de 70 chambres. Sur les registres, les policiers relèvent 800 noms de clients qui, tous, habitent en Algérie ! De tels hôtels ne servent bien entendu que de boîtes aux lettres et offrent, contre rémunération, des adresses fictives pour percevoir des aides sociales ensuite transférées en Algérie (RMI, CMU, allocation logement, complément retraite, etc.). Coût total estimé à 4,4 millions d'euros ! Vive la France…et la langue de mouton !

Toujours Marseille! En quatre ans les affaires maritimes y ont vendu 4 ou 5000 faux permis bateaux ! A 1500 euros pièce, voilà des affaires qui marchent! J'espère que les accusés sauront invoquer la fatalité de la langue de mouton!

Il en est de même en politique ! Voyez l’affaire du Conseil général des Bouches du Rhône où elle est loin d’être la première. Montesquieu nous avait bien prévenu : « Approchez des pays du midi, vous croirez vous éloigner de la morale même ». Rien à reprocher au Parti socialiste marseillais. Tous est arrivé par la faute du climat. La langue de mouton vous dis-je ! Avec peut-être un peu aussi le déterminisme géographique et social (toujours la langue de mouton !).

Climat et géographie : si Jean-Noël Guérini affirme n’avoir aucun lien de parenté avec les fameux frères Guérini d’antan (Antoine et surtout Barthélémy dit « Mémé »), force est de constater qu’ils sont tous originaires du même village de Haute Corse et les familles y étaient nombreuses ; Calenzana, berceau des Guérini, comptait moins de 1000 habitants lors de la naissance des deux frères actuels. On est sur ce point étonné que la notice du Who’s Who que Jean-Noël Guérini a rédigé pour l’article qui le concerne, ne comporte pas la moindre mention de la filiation, toujours sollicitée et présente en pareil cas !

Pour le politique, il en va de même, avec en plus la langue de mouton. Mémé Guérini et Antoine « opérèrent » (je n’ose dire « militèrent ») dans les rangs de la SFIO et furent dans la mouvance de Gaston Defferre. Ces choses-là ne s’oublient pas, même à la SFIO. Quelle meilleure introduction, à la génération suivante pour un Jean Noël Guérini? A 26 ans, sans formation ni occupation bien précises ( il est un moment, par hasard bien entendu, employé à l’office HLM et délégué syndical FO !), il est déjà élu conseiller municipal sur la liste de Gaston et sera bientôt maire d’arrondissement.

La langue de mouton n’a pas que des inconvénients, que diable !

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