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mercredi 31 août 2011

Marseille : Marius et Olive

Lorsque j'étais petit (il y a bien longtemps!) les histoires marseillaises mettaient toujours aux prises deux personnages locaux emblématiques, Marius et Olive ! Ils paraissent avoir aujourd'hui disparu et peut-être, dans le futur folklore marseillais, seront-ils remplacés par Claude (Guéant) et Martine (la Mère Delille).

En tout cas, la visite du ministre a été (heureusement ou ironiquement ?) clôturée, en fin d'après-midi, par une fusillade près de la cité de la Solidarité (authentique!) à Marseille, la cible est entre la vie et la mort. Il fallait bien que les malfrats du coin fissent une petite fantasia finale en l'honneur du ministre de l'intérieur et de son Lagardère de préfet de police, en visite à Marseille ce même jour, et qui étaient censés les terroriser.

L'émission de Calvi, "C plus clair", était, en ce mardi 30 août 2011, consacrée à Marseille ; son titre politico-policier, particulièrement opportun dans une ville où ces deux domaines sont si remarquablement proches, était du genre : « Politique : on défouraille à Marseille ». (Toujours pour les nobles étrangers lecteurs de ce blog qui apporte, par là, une contribution modeste à la francophonie mondiale, "défourailler", dans l'argot de Calvi qui date un peu, signifie "dégainer une arme de poing").

Je voudrais alimenter ce blog par trois éléments qui ont un rapport avec la visite du ministre dans la capitale phocéenne, mais qui sont de nature relativement différente.

Les deux premiers sont des épisodes vécus par des personnes que je connais et je garantis donc, de ce fait, l'authenticité des faits.

Il y a un an environ, les parents d'une de mes amies, qui devaient faire des examens médicaux à Marseille, s'y sont rendus en voiture ; ayant été contraints de s'arrêter à un feu rouge, ils ont eu la surprise désagréable de voir un jeune garçon (en marseillais un « minot ») crever un pneu de leur voiture. Alors qu'ils descendaient de leur véhicule, dans une totale stupéfaction et pour voir l'étendue des dégâts, un deuxième larron en a profité pour dérober le sac de la passagère qu'elle avait évidemment laissé dans le véhicule. Il y a là une variante marseillaise, au fond plus désagréable encore, de la technique niçoise bien connue du "vol à la portière". Les deux victimes se sont alors rendues au commissariat de police le plus proche pour porter plante et faire la déclaration des faits, en particulier, pour ce qui concernait le vol du sac à main dans lequel évidemment se trouvaient tous les papiers de la personne en cause. A leur grand étonnement, ils s'y sont entendus reprocher leur insouciance d'avoir laissé ce sac à main dans le véhicule dont ils étaient descendus pour constater l'attentat dont ils avaient été l'objet! Bref, de victimes, ils se sont, en quelque sorte, retrouvés accusés ou, en tout cas, taxés de négligence. Je ne sais pas si, comme souvent en pareils cas, on leur a suggéré de signaler la chose comme perte plutôt que comme vol, ce qui "au fond revient au même"... sauf, bien entendu, pour les statistiques de la police.

Autre épisode du même genre, beaucoup plus récent ; la femme d'un de mes amis qui étaient descendue faire des courses à Marseille a été agressée en pleine rue et s'est vu arracher le collier en or qu'elle portait. Même scénario du côté policier ; allant déclarer le vol de son collier, la victime s'est entendu reprocher son imprudence et le fait de se promener dans la rue avec un collier en or! Si l'on prolonge un peu ce raisonnement, il faudrait arpenter les rues de Marseille en maillot de bain et sans avoir quoi que ce soit d'autre sur soi, ce qui pour les dames, en particulier, risquerait de les exposer aussitôt à des agressions d'un genre différent.

Le troisième élément que je voudrais apporter à ce blog vient d'un témoignage que j'ai entendu, dans l'émission « Les grandes gueules » sur RMC, émission que j'écoute souvent, d'une oreille un peu distraite, en vaquant à d'autres occupations souvent plus sérieuses, entre 10 et 13 heures. On y a, en effet, passé à l'antenne l'appel téléphonique d'un auditeur résidant à Marseille qui s'est présenté sous le nom de Fredo et qui a déclaré, d'emblée et tout simplement, qu'il était dealer. La communication a été assez longue et je l'ai jugé personnellement fort intéressante, alors, que très souvent, ces appels d'auditeurs sont un tissu de niaiseries et/ou de banalités.

Le Fredo en cause a expliqué qu'il avait eu un métier ("dans la sécurité" à l'entendre, ce qui est tout un programme!) mais qu'il l'avait perdu (apparemment suite à une condamnation) ; réduit au chômage et chargé de famille, il avait dû se consacrer au commerce des stupéfiants. Il y occupait, semble-t-il, une position assez intéressante, car ses propos ont montré qu'il avait des fournisseurs pour la marchandise et, d'autre part, un réseau de revendeurs qui lui permettait de l'écouler sans avoir réellement lui-même à mettre la main à la pâte dans la rue. À une question sur ses revenus, il répondit, sans ambages, qu'il gagnait 1500 €... non pas par mois comme pouvait le supposer de naïves "grandes gueules", mais PAR JOUR !

Il a d'ailleurs ajouté que cette situation ne le réjouissait pas sur le plan moral et que des scrupules et des remords l'empêchaient souvent de dormir! Je ne l'ai pas totalement cru sur ce point, au moins pour la cause de ses insomnies. En effet, les événements récents et fréquents à Marseille (les Bouches-du-Rhône sont le théâtre du tiers des règlements de comptes français) me donnent à penser que ce sont peut-être moins les scrupules moraux qui le tourmentent que la crainte de voir l'un de ses concurrents l'éliminer du marché d'une façon quelque peu brutale.

Bref c'est là Marseille ! Dans l'émission de Calvi sur cette ville, il y a eu une confirmation de tous ces éléments, même si un seul des quatre intervenants, José d'Orrio, a été à la fois courageux, percutant, sincère et informé, les trois autres étant aussi prudents et insipides qu'à leur habitude. A la place de José d'Orrio qui n'a pas hésité, à propos de la politique comme de la police marseillaises, à parler de clientélisme, d'incompétence et de corruption (et les affaires actuelles le confirment), je me méfierais en traversant les rues de ma ville, un chauffard ou une balle perdue sont si vite arrivés!

mardi 30 août 2011

" Bleu, bleu, bleu, le ciel de Provence..."

On connaît la rengaine, déjà ancienne, de Marcel Amont : " Bleu, bleu, bleu, le ciel de Provence..."

Hier, 29 août 2011, en Provence et surtout à Marseille, il n'y avait pas que le ciel qui était bleu. Tout y était bleu. De Marignane à Marseille, tout était bleu (un policier, un "bleu" tous les dix mètres). Dans Marseille, tout était bleu! Et, à la porte d'Aix, on voyait que du bleu !

Je me demande, à la réflexion si ce bleuissement, aussi universel que soudain, n'avait pas quelque chose à voir avec la visite de M. Claude Guéant, ministre de l'intérieur, plutôt qu'avec celle de Mme Martine Aubry qui se voue plutôt au rouge. À ce propos, une remarque qui n'a rien à voir avec le reste de mon propos : la désignation nouvelle de cette dernière par « la maire de Lille »(sans doute pour la distinguer par cette éminente fonction municipale de son Flamby de rival auquel on reproche sans cesse son inexpérience) me fait irrésistiblement penser, vu la fréquente mauvaise articulation de nos commentateurs, à « La mère Denis » illustre figure de la publicité des lessives autrefois caricaturée par Coluche. Ce rapprochement est évidemment du plus mauvais effet !

Bref, notre ministre de l'intérieur a honoré Marseille de sa visite, nous a-t-on dit, suite à une grosse colère présidentielle devant les mauvaises statistiques de la criminalité et les scandales marseillais dont la fameuse affaire du parking de la Porte d'Aix.

L'avantage des statistiques, bien connu, est qu'on peut évidemment leur faire dire n'importe quoi ; tandis que le président se fâche devant la montée de l'insécurité, dont il compte faire son cheval de bataille pour la prochaine présidentielle (comme s'il n'était pour rien dans la situation antérieure) et que Mme Aubry ("la mère Delille") rappelle les chiffres désastreux de la sécurité à Marseille (3000 agressions dans le premier trimestre 2011 soit 25 par jour), le ministre de l'intérieur, au contraire, se félicite que, depuis 2002, la criminalité a baissé en France de 12 ou 14 % (je ne sais plus, mais vous aurez compris que, de toute façon, cela n'a pas la moindre importance!).

Il a déjà dégainé son arme absolue, un troisième préfet de police qui, de toute évidence, a pour principal atout son patronyme. Ce n'est plus la "police de proximité" de Jospin, c'est la police qui vient à vous plus vite que son ombre et en permanence. Si tu ne vas pas à Lagardère, Lagardère ira à toi. On ne saurait être plus clair.

A ce que j'ai entendu et vu, la visite ministérielle s'est centrée sur la Porte d'Aix où se situe en particulier le fameux parking qui a été un peu la goutte d'eau qui a fait déborder le vase présidentiel. Vous savez le parking, dont s'étaient emparé quelques jeunes loubards, après l'abandon de la gestion officielle du parking. Ils avaient décidé de le gérer eux-mêmes à leur compte, avec un tarif unique de cinq euros par visite.

Il se trouve que je connais très bien cet endroit et que je sais que le processus y a été évolutif. Pendant la période où il était encore sous le contrôle de la société qui en était gestionnaire, il était déjà peuplé de quelques gamins (en marseillais des "minots") qui vous proposaient, à votre arrivée, de surveiller votre voiture, moyennant deux euros (méthode italienne classique!), sans préciser naturellement que, faute de leur verser cet écot, vous risquiez fort de vous faire rayer la peinture de votre voiture ou d'en trouver cassés les essuie-glaces. Le processus a donc été purement et simplement évolutif et le tarif a augmenté après le départ du gestionnaire!

Bleu, bleu, bleu,... Je vous épargne la suite de l'affaire du parking.

Il est vraiment dommage que M. Guéant ne soit pas venu incognito faire cette visite car je ne doute pas un instant qu'elle aurait été beaucoup plus instructive pour lui et par là plus efficace.

À ce que j'ai entendu dans les médias, M. Guéant aurait emprunté la rue du Bon Pasteur (dans le deuxième). C'est une voie marseillaise que je connais parfaitement pour l'avoir empruntée des dizaines, sinon des centaines de fois. Très courte, elle va, du haut de la rue Camille Pelletan (près de la Place Marceau), en 200 mètres, à la Porte d'Aix, et aboutit à cet endroit même où se trouve, sur la droite, le fameux parking qui a défrayé la chronique.

Cette rue est admirable car elle est, en quelque sorte, le microcosme du macrocosme marseillais. Je veux dire par là qu'elle réunit, en quelques dizaines de mètres, tous les éléments constitutifs de Marseille. Au départ, en la descendant, on trouve, à droite, le Marché du Soleil qui est un vrai souk qui vous dispense de la visite de ceux de Tunis ou de Marrakech. Encombrée de tous les détritus de tous les commerces et les activités qui s'y tiennent, la rue descend vers la porte d'Aix et il n'est pas facile d'y circuler, entre les rares voitures qui s'y hasardent et les étalages des marchands ambulants, réguliers ou clandestins. On peut trouver là aussi bien des marchands de légumes que d'autres étalages, de toute nature, qui présentent, selon la coutume marseillaise, tout ce qui est tombé du camion ou sorti des containers.

On circule difficilement dans cette rue toute la semaine durant mais pas du tout le vendredi, car toute sa partie centrale est alors réservée à la prière, en dépit du fait qu'on soit, à vol d'oiseau, à moins d'une centaine de mètres de la rue Malaval se trouve une magnifique et immense mosquée de construction récente.

Le bas de la rue est en revanche réservé à un commerce spécifique qui est celui des cigarettes de contrebande ; des dizaines de vendeurs à la sauvette vous y proposent, ostensiblement et publiquement, leurs cartouches, sans que nul n'y trouve naturellement à redire. Leur petit commerce empiète souvent sur le parking qui se trouve immédiatement à droite du bas de la rue.

Naturellement, hier, toute la Porte d'Aix (d'où l'on avait viré le camping sauvage des Roms) n'était guère peuplée que de gendarmes, de CRS, de chaussettes à clous en civil et sans doute de militants UMP et d'employés municipaux (ce qui est à peu près la même chose car le maire devait accompagner le ministre) ; toutes les petites activités, interdites mais publiques et habituelles, avaient naturellement disparu mais soyez sûrs qu'elles reprendront très vite.

Comme on pouvait s'y attendre et c'est bien naturel notre brave ministre n'y a vu que du bleu !

Pour les nobles lecteurs étrangers ! "N' y voir que du bleu : expression populaire française : Ne pas s'apercevoir d'une chose qu'on vous fait, se faire avoir, être crédule."

lundi 29 août 2011

333

J'ai découvert par hasard, dans l'une des innombrables rubriques de Google que mon blog du samedi 28 août 2011 était le 332e que j'affichais dans "blogspot". Du coup, je n'en ai pas fait hier, me disant qu'il fallait un sujet spécial pour le 333e ! J'aurais pu esquiver le coup, en me disant que, si on l'ajoute ces 332 blogs à tout ce que j'ai écrit chez mes hébergeurs précédents, je dois en avoir écrit près de 2000, ce qui va faire un boulot d'enfer aux éditeurs futurs de mes oeuvres complètes.

Bref, je pensais qu'il me fallait un sujet spécial pour ce 333e blog et du coup, je n'en ai pas trouvé.

Bien sûr, j'aurais pu me rabattre sur la géographie car la journée d'hier a tout de même été une grande curiosité géographique puisque le cyclone tropical Irène menaçait New York. Quand on sait que New York est, en gros, à la latitude de Naples, c'est tout de même une grande nouvelle d'apprendre que désormais la "grosse pomme" se trouve sous le tropique du Cancer ! Les mésaventures de George Bush à la Nouvelle-Orléans ont traumatisé et, par là instruit les politiques américains et en particulier Obama, qui du coup en a rajouté sur la précaution et la prudence. Cette révolution géographique et climatique voit toutefois son importance relativisée puisqu'on annonce aujourd'hui que cette dépression ,toujours tropicale, menace désormais Montréal ! Le tropique du Cancer est-il en passe de rejoindre le cercle polaire? Il y aurait là une puissante et éclatante confirmation de la théorie du réchauffement climatique.

Fort heureusement, Europe 1 est venu à mon secours avec sa nouvelle émission du matin dont je voulais parler depuis quelques jours, tout en ne me résolvant pas à le faire eu égard à mes lecteurs non français. Nous avons, sur cette chaîne radio qui tourne à la ménagerie, une nouvelle émission avec pour "animateur", paradoxalement, l'assoupi Bruce Toussaint, auparavant l'ours de la méridienne de Canal+, qui a remplacé la hyène Fogiel, pour essayer de relancer les audiences languissantes de la chaîne. Le choix est discutable mais, dans le PAF, on est habitué à ce genre d'erreur ; en revanche, Europe1 a concocté un savant cocktail de "vus à la télé", avec Alexandre Adler pour la politique (mal remis de son week-end, il bafouillait à chaque phrase, ce matin, en essayant de causer de l'attentat de Cherchell), Laurent Ruquier (pour la revue de presse où il se borne à rechercher les histoires de cul) et enfin Nigaud Aliagas pour le côté "people".

Nigaud Aliagas recevait ce matin Charles Aznavour en promo pour un spectacle, un album et un livre! Aznavour demeure un personnage sympathique par sa simplicité et son bagout. Il faut dire qu'avec Nigaud Aliagas les interviewés ont la partie belle. Jamais de question dérangeante ou même un peu impertinente.

Aznavour s'est un peu planté, à un moment, en disant qu'il se sentait bien en deux endroits (je cite) : « à l'Élysée et en Arménie ». Il voulait bien sûr dire "en France", car je ne pense pas qu'il passe ses séjours en France à faire des duos avec Carla sous l'oeil attendri de Nico ! Nigaud Aliagas s'est bien gardé de relever le lapsus pourtant bien intéressant et rigolo !

Un autre des propos aznavouriens que Nigaud s'est bien gardé de le relever a été le suivant. Après avoir dit qu'il était à la fois français et arménien (il a les deux passeports mais donc , à l'en croire, pas de passeport suisse!) sans pouvoir distinguer entre les deux, comme dans le café au lait, on ne peut pas distinguer et séparer le lait du café. Il a ajouté ensuite qu'il se sentait "oriental". Silence total de Nigaud Aliagas! Il est bien vrai que la Suisse est, d'une certaine façon, l'Orient de la France mais au fond le grec Nigaud ne le sait peut-être pas et/ou n'a pas compris.

Je dois dire que si le personnage Aznavour demeure sympathique à bien des aspects, on est un peu agacé par ces permanentes déclarations d'amour et de reconnaissance à la France. Je ne doute pas un instant de la sincérité des sentiments d'Aznavour à l'endroit de notre pays mais je constate que cet attachement et cette reconnaissance ne sont toutefois pas assez grands et forts pour le conduire à y payer ses impôts !

samedi 27 août 2011

Niches ? Vous avez dit "niches"?

Un blogueur québécois de mes amis, qui fréquente souvent ces lieux et y intervient parfois, m'a fait l'honneur et l'amitié de reprendre en partie mon blog sur les " niches fiscales". Comme nos amis québécois usent, en lieu et place de ce terme de "niches" (un "francisme" comme ils disent parfois, avec un peu d'aigreur), du mot "abri fiscal" (les Belges ne se sont même pas donné la peine de traduire "fiscal/tax shelder"!), cette situation a inspire à mon ami Jacques, linguiste de son état avec un amour particulier pour la lexicologie et la lexicographie, des réflexions dont je vous livre une partie, prise dans son propre blog.

"Je me rends compte, une fois de plus, qu’au Québec nous avons traduit littéralement l’expression anglaise tax shelter et que ce calque est entériné à la fois par le Grand Dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française et par la base de données terminologiques Termium du Bureau de la traduction à Ottawa.
[...] Jean-Paul Tardivel, au XIXe siècle, dénonçait l’« habitude, que nous avons graduellement contractée, de parler anglais avec des mots français » (« L’anglicisme, voilà l’ennemi », 1879).
L'acculturation par la traduction est une forme de sujétion à une langue dominante qui conduit à l'appauvrissement du français par l'absence d'utilisation des ressources qui ne sont pas suggérées par l'anglais (cf. J. Poisson, Meta 20/1, p. 64)."

J'ai trop souvent soutenu dans leurs entreprises la terminologie et la néologie québécoise face à l'insupportable et sotte arrogance de nombre de terminologues français qui considèrent le français comme leur propriété personnelle tout en ayant toujours à la bouche notre francophonie, prétendument commune pour revenir ici sur cette question. Qu'on préfère, comme lui, "niche fiscale" à "abri fiscal", Why not ? Le problème du sens précis de ce mot "niche" demeure posé car, en ratissant large, le mot a somme tout au moins quatre sens, dans nos usages modernes, même si le Trésor de la langue française n'en relève que deux (principaux, mais avec des sous-entrées pour le premier.

1." Niche 1 Emplacement creux, enfoncement pratiqué dans l'épaisseur d'un mur pour y loger une statue, un objet décoratif ou un objet quelconque".
Comment de pas citer Baudelaire, tant sa "niche d'or" évoque déjà les "niches fiscales" modernes!
"Je veux bâtir pour toi, Madone, ma maîtresse,
Un autel souterrain au fond de ma détresse,
Et creuser dans le coin le plus noir de mon coeur,
Loin du désir mondain et du regard moqueur,
Une niche d'azur et d'or tout émaillée,
Où tu te dresseras, Statue émerveillée".

"2. Petite cabane servant d'abri à un chien de garde; meuble portatif destiné à un chien d'appartement. "
Encore Baudelaire (Poèmes en prose, 1867) : "À la niche, tous ces fatigants parasites! Qu'ils retournent à leur niche soyeuse et capitonnée! . Le poète, visionnaire, décidément avait, avant tout le monde, prévu la "niche fiscale" qui est non seulement "dorée" comme on vient de le voir, mais en outre "soyeuse et capitonnée". On comprend que les occupants ne soient pas pressés de la quitter ou de la voir disparaître.

"3. ÉCOL. Niche écologique. Place qu'occupe une espèce vivante à l'intérieur d'un écosystème".
Ce dernier emploi, encore modeste à l'époque de la rédaction du TLF est devenu aujourd'hui essentiel à l'ère des carottes et des oeufs bio! Rien d'étonnant en tout cas que le riche se voit réservée une place de choix dans une écologie capitalistique.

Auquel de ces trois sens ont pensé les crânes d'oeufs (bio?) de Bercy quand, peut-être au fond sans songer alors à les nommer (car ils n'ont pas inventé le système des "tax shelters"!), ils ont aménagé les premières de ces "niches" "dorées, soyeuses et capitonnées"?

Peut-être au fond est en cause un quatrième sens de "niche" que recèle notre si riche et si belle langue française !
" Niche : Fam. Plaisanterie malicieuse, farce que l'on fait à quelqu'un, généralement sans méchanceté".

J'inclinerais assez pour cette hypothèse ; le mieux est alors de répondre à une niche par une autre niche. Souvenons-nous du nom que Jacques Séguéla, alors au faîte de sa gloire et qui ne mettait pas le comble de la réussite dans une Rolex, avait donné à son voilier, acquis aux Antilles (en profitant de la loi de défiscalisation des DOM promulguée par Bérégovoy pour ce type d'achat) et mouillé là-bas : "Merci Béré"!

vendredi 26 août 2011

De Philippe le Bel à François Fillon


Vous l'aurez sûrement remarqué : la technique de communication gouvernementale implique que les ministres ou, plus généralement, tous ceux qui sont chargés de porter la parole du gouvernement, reçoivent chaque jour, un pense-bête sur lequel sont notés tous les arguments auxquels ils doivent avoir recours pour répondre aux questions qui leur seront posées.

Je me demande si ce n'est pas le chroniqueur du "petit journal" de Canal+, Yann Barthès, désormais vedette de la chaîne, qui a inspiré cette mesure pour se rendre la tâche plus facile. À la rentrée, son rôle dans l'émission de Denisot a beaucoup augmenté, car c'est souvent effectivement la partie la plus amusante de ce "grand journal". On ne peut guère compter pour attirer le chaland sur la logorrhée politicienne de Jean-Michel Aphatie, le vide souriant mais sidéral d'Ariane Massenet et pis encore les consternantes et jeunistes âneries du maghébin obèse de service. Le chroniqueur satirique a donc toute facilité, chaque jour, à reprendre des extraits de chacune des interventions de ceux qui ont hanté les studios de nos médias pour démontrer, images à l'appui, que leurs discours sont, au mot près, les mêmes.

C'était encore le cas, en ce vendredi 26 août 2011, où Frédéric Lefebvre, ministricule de je sais quoi, nous expliquait, sur une radio du matin, que la hausse du chômage était un élément dont nous ne pouvions que nous réjouir. Il signifie en effet, non pas, comme le pense un vain peuple, qu'il y a de moins en moins de boulot en France, mais que notre natalité est en hausse (surtout dans le 93 aurait-il pu ajouter) à la différence de celle de ces pauvres et infertiles Allemands, qui ne jugulent le chômage qu'en raison de leur faible natalité et qui auraient donc tout lieu de s'en plaindre au lieu de s'en réjouir. Il reprenait par là mot à mot le discours de Fillon et de tous les autres.

On peut toutefois toujours craindre des écarts par rapport à la ligne de conduite communicationnelle commune de la part d'un Frédéric Lefebvre. Dans dans son souci de complaire au Maître et de mettre sa touche personnelle au propos dicté, il a repris une des formules de Sarkozy en septembre 2007, quand ce denier avait assuré vouloir une croissance de 3% et s'était déclaré prêt à aller la "chercher avec les dents".

Nous dire, dans le contexte actuel, comme l'a fait Fredo, qu'on va aller "chercher la croissance avec les dents" est une flagornerie doublement inopportune à la fois parce que tout indique, dans le discours commun officiel, qu'il n'en est rien et surtout parce qu'il y a là un rappel, fâcheux, d'une des formules qu'on a le plus reprochées à Nicolas Sarkozy. Je crains fort que, bien loin de plaire au président, le rappel de cette formule ne lui ait fortement déplu et que Fredo ne se fasse tirer les oreilles.

Ce que l'on considère en revanche sans doute comme une trouvaille dans la cellule de communication est le rétablissement, discret mais réel, d'une vieille institution ("régalienne" - ce mot est tellement à la mode et pour une fois qu'il convient, pourquoi s'en priver!) la "ferme générale" et les fermiers généraux.

Petit rappel historique à l'attention spéciale de Fredo (grand lecteur de Zadig et Voltaire): la "ferme générale", créée par Philippe le Bel, réunissait les "fermiers généraux" qui tenaient à ferme ou à bail les revenus publics, composés surtout alors de la gabelle, de la taille, de l'impôt sur le tabac, etc... . La ferme générale qui avait toujours donné lieu à de multiples abus en tous genres fut supprimée par la Révolution.

La dernière trouvaille du gouvernement qui, rappelons-le s'est engagé à ne pas augmenter les impôts, comme le répètent à l'envi tous les ministres, est, pour tenir cette parole, de créer non pas des impôts mais des prélèvements supplémentaires (ce qui ressemble fort dans les faits à des augmentations d'impôts). L'astuce est que, prélevés par d'autres que nos services fiscaux eux-mêmes, ils ne seront pas, au moins à la lettre, des "impôts". C'est, au fond, tout simplement le rétablissement de la "ferme générale". Les nouveaux "fermiers généraux" seront les responsables de mutuelles (on prévoit un minimum d'augmentation de 5 % du tarif de ces mutuelles), les gérants de parcs d'attractions, les buralistes (pour le tabac), les bistroquets et les épiciers (pour les boissons - alcoolisées ou sucrées - ce qui ne vous laisse pas grand choix si vous voulez échapper à ce prélèvement supplémentaire -zut j'ai failli dire "impôt"!).

Tout cela est pensé, quoique fort naïf. Une astuce supplémentaire est d'avoir laissé quelques possibilités d'amendement de détail à nos braves députés et sénateurs. En septembre, ils pourront ainsi augmenter un petit peu la facture pour les "riches", par le biais, soit du tarif, soit de la durée du prélèvement exceptionnel qu'on a prévu pour eux. Cela permettra à tous nos braves représentants du peuple de se présenter la tête haute devant leurs électeurs dont, au moins en apparence, ils auront clairement défendu les intérêts.

Toutes ces petites ruses porteront-elles les fruits électoraux qu'on a espérés en les méditant ? Seul l'avenir nous permettra d'en juger.

jeudi 25 août 2011

Fiscalité : niches à chiens ou niches à saints?

Selon Wikipedia "Une niche fiscale peut être, soit une dérogation fiscale qui permet de payer moins d'impôts lorsque certaines conditions sont réunies, soit une lacune ou un vide législatif permettant d'échapper à l'impôt sans être en infraction".
Une nouvelle fois, il n'est plus question que de niches fiscales sans que, dans les commentaires qu'on en fait, nous soyons mieux éclairés sur le registre métaphorique de cette expression.

La niche est, de façon commune, la maison du chien. Toutefois, on voit pas comment le fisc peut s'introduire dans une telle métaphore, le contribuable étant moins, en général, un chien qu'un cochon (de payant)! Certes, on est porté à penser que nombre de ces niches sont occupées par des molosses, à voir la crainte qu'elles inspirent à tous ceux qui semblent avoir l'idée, sincère ou feinte, de leur porter atteinte ou de les supprimer. Pourtant, sans être un grand connaisseur en matière de chiens, j'observe que ces animaux préfèrent souvent se tenir n'importe où plutôt que dans la niche qui leur est en principe dévolue.

Si les chiens sont censés être les occupants de niches qu'ils délaissent souvent et volontiers, il est d'autres niches, celles des saints dont leurs occupants ne sortent guère. Elles ne constituent pas pour eux des abris ou des refuges, mais visent plutôt à les mettre en évidence, souvent dans des poses avantageuses ou traditionnelles, pour permettre à leurs admirateurs de venir les solliciter ou les prier.

J'incline à croire que, contre toute attente, celui qui a inventé cette expression et qui est assez modeste ou prudent pour ne pas se faire connaître, avait plutôt en tête les saints que les clébards, même si à voir la difficulté qu'il y a à y toucher ou même à s'en approcher, on pourrait penser qu'il s'agit plutôt des seconds que des premiers.

C'est à cette réflexion sur le sens réel de cette expression que j'en suis venu en écoutant ce matin Jean-François Copé qui devait être interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur RMC-BFM TV. Ce dernier, comme à son habitude, s'était livré à quelques rodomontades liminaires en annonçant qu'il allait recevoir cet homme politique et qu'il allait lui parler, en particulier, de la "niche" Copé, qui fait beaucoup jaser, en ce temps de restrictions, en raison des milliards qu'elle a coûtés à l'État depuis sa création.

Il est probable que Jean-François Copé avait écouté ces propos préalables et qu'il s'était préparé à un éventuel assaut du journaliste sur ce point, même si il est suffisamment habitué à ce genre d'exercice, pour savoir que les choses n'allaient sans doute pas aller très loin. Copé, sentant la faiblesse de sa propre position, a toutefois eu la prudence de museler d'emblée Bourdin qui commençait à parler des riches et du grand capital. Le sujet est à la mode en ce moment puisque ses représentants, qui poussent habituellement des cris d'orfraie à la moindre menace sur leurs capitaux, ont poussé le culot communicationnel, jusqu'à proposer d'augmenter (rassurez-vous légèrement et provisoirement) leur contribution fiscale personnelle au budget de la France, sans doute pour couper court à des augmentations plus fortes et définitives! Copé a donc été assez rusé à ce moment pour évoquer immédiatement, quand Bourdin a abordé le sujet, la situation de son propre employeur, RMC-BFM TV qui est le média avéré du grand capital. Cette allusion menaçante, si légère qu'elle ait été, a sur le champ calmé son intervieweur qui est aussitôt passé à autre chose.

Un mot sur la fameuse "niche Copé". Si l'on en parle beaucoup, on ne nous dit guère ce qu'elle est et moins encore ce qu'elle nous a coûté. Il s'agit, en fait, d'une mesure qui a été prise par Jean-François Copé quand il était ministre du budget en 2007 et qui exempte du paiement de plus-values les ventes de filiales par une société ou un holding. La justification de la chose à l'époque était, que pour éviter les plus-values dans leurs ventes de filiales, les sociétés françaises, toujours aussi patriotes, allaient se domicilier en Belgique ou ailleurs, pourvu que ces pays n'imposent pas la plus-value dans ce type d'opération. Copé, avocat d'affaires à ses heures, connaissait bien le truc.

Le résultat est qu'en 2007 l'État français a perdu 3,4 milliards d'euros de plus-values, puis 12,5 milliards d'euros en 2008, selon les chiffres mêmes de Bercy. Pour éviter toute discussion oiseuse, sur ces données, disons qu'en trois ans la "niche Copé" a coûté au moins 12 milliards d'euros, soit ce que Fillon cherche désespérément. Autant dire que les 200 millions d'euros que l'on entend faire payer, à titre exceptionnel et provisoire, aux "riches" ne représentent pas grand-chose à côté !

Le coût de la "niche Copé" s'est réduit depuis 2008, pour la simple raison que la crise a fait que les industriels ont craint de vendre des filiales à perte et ont préféré attendre que les choses s'arrangent, si elles doivent s'arranger un jour.

Naturellement Jean-François Copé nous a refait le numéro habituel : si l'on s'en prend aux riches, ils iront à l'étranger et en particulier en Belgique, ce qui au moins aura l'avantage, un jour peut-être, de faciliter la réunion de la Wallonie à la France. Toutefois, il faudra maintenir pour ces riches Français expatriés ce régime fiscal, comme l'Alsace et la Lorraine ont gardé des dispositions antérieures à la loi de séparation de l'église d'État !

De toute façon, chacun sait que la plupart des riches (les vrais bien sûrs !) ont soit choisi un domicile fiscal à l'étranger, soit utilisent, dans toute leur diversité et leur étendue, les dispositions fiscales qui leur permettent d'échapper largement à l'impôt, sans parler des évasions fiscales qui sont bien connues de tous, à commencer par les services du Trésor. Au fait que sont devenus les 3000 évadés fiscaux de Suisse que le ministre Woerth avait débusqués à son époque?

On parle ici ou là de déchéance de la nationalité française pour des naturalisés condamnés, mais c'est par là qu'on devrait commencer ! Il y aurait une mesure simple, efficace et gratuite qui serait, tout simplement, de déchoir de la nationalité française tous ces Français qui sont, plus ou moins, domiciliés à l'étranger (et qui continuent, pour bon nombre d'entre eux, à vivre, eux et/ou leurs familles, en France). On pourrait surtout, de ce fait, leur interdire tout usage des services publics français. Ainsi les écoles et les universités de France seraient fermées à leurs enfants (sauf à payer des droits extrêmement élevés - les coûts réels - pour leur inscription). L'accès aux services de santé français ne leur serait possible, en quelque sorte, qu'à prix coûtant, plein pot, c'est-à-dire à 5 000 ou 10 000 € la journée d'hospitalisation. De telles dispositions ne permettraient sans doute pas de combler le déficit abyssal qui est le nôtre, mais elles auraient au moins le mérite de moraliser quelque peu cette situation; de telles dispositions, évidemment, seraient étendues à tous ceux qui seraient surpris dans le cadre d'un grave délit de fraude et d'évasion fiscales.

Le seul moyen de vider les niches fiscales de leurs saints et/ou de leurs chiens est de les rendre tout simplement assez inhospitalières pour les en chasser définitivement.

mercredi 24 août 2011

Et un Obus pour DSK!


S'il n'était pas en anglo-américain et, en outre, pas très facile d'accès, je vous recommanderais volontiers la lecture du rapport rédigé par l'équipe de Cyrus Vance à l'attention du juge Obus. Je n'invente pas cet ultime et pittoresque détail patronymique que vous pouvez vérifier dans tout bon organe de presse.

Mobiliser un juge nommé Obus pour un coup à peine tiré par DSK, cela ne vaut pas la peine de convoquer ici "l'artilleur de Metz", quoique je fasse souvent appel à des chansons françaises dans ce blog. Tout donne en outre à penser que cet obus fera long feu !

Je me suis donc infligé la lecture des 25 pages de ce rapport, à vrai dire pas très copieux (deux mille signes et intervalles à la page !) ; en revanche, la conclusion ne laisse pas d'étonner ; à la lire, on comprend bien que toute cette instruction est menée à charge pour cette pauvre Mme Diallo et, si j'ose dire, à décharge pour DSK, assurément expert en la matière !

Je n'ai pu fournir ici des extraits de ce texte, à l'appui de mes commentaires, car je n'ai pu accéder qu'à un PDF et je suis trop maladroit pour réussir à en copier les passages les plus désopilants. Je vous la ferai donc courte, comme d'habitude.

Passons sur les neuf premières pages car, une fois débitées les sornettes juridiques habituelles en pareil cas, aux States comme en Gaule, elles ne nous apprennent rigoureusement rien sur ce qui s'est passé en cette journée du 14 mai 2011 que ce qu'on en a lu cent fois dans la presse et qui avait conduit à l'incarcération immédiate de DSK.

Ce qui est intéressant en revanche, dans la suite, est que l'on y voit les enquêteurs s'intéresser, avec une passion étonnante, « à l'histoire PERSONNELLE ("personal history")" de Mme Diallo, dont on se demande un peu en quoi elle importe dans cette affaire, sinon pour pouvoir lui chercher des poux dans la tête par la suite. La pauvre femme, dont l'anglais est d'ailleurs incertain, a dû voir une preuve d'intérêt pour son malheur dans cet empressement des enquêteurs à lui faire raconter sa vie.

Je sais bien qu'un attorney américain n'est pas un juge d'instruction français, qui lui, en principe du moins, instruit une affaire à charge et à décharge, mais ces braves enquêteurs auraient pu également s'intéresser à l'histoire personnelle de DSK qui est loin d'être triste ; toutefois ils n'ont pas osé n'en rien dire du tout, n'accordant à son passé qu'une très modeste attention à l'extrême fin du rapport ; aussi à la dernière page (page 24), est-il fait allusion, EN SIX LIGNES, aux affaires sexuelles de DSK ; c'est tout de même très peu de choses dans un rapport de 25 pages, surtout face aux longs développements sur l'histoire personnelle de Madame Diallo. Nulle évocation par ailleurs des témoignages des deux employées du Sofitel qui ont refusé, à son arrivée, les lourdes avances et invites de DSK !

Venons-en aux fameux "mensonges" de Mme Diallo qui auraient retourné le grand Cyrus!

1. Le viol qu'elle aurait subi en Guinée et qui était, j'en ai déjà parlé, la circonstance qui fondait et justifiait sa demande d'immigration aux États-Unis. Je ne pense pas qu'il y ait un seul candidat à l'immigration, dans un pays quelconque, qui n'arrange pas un peu les choses et les événements de son histoire personnelle, pour se donner de plus grandes chances de voir sa demande acceptée. Il est capital, par ailleurs, de souligner que la révélation de son mensonge devant le grand jury est le fait de Mme Diallo ELLE-MEME! On ne l'a pas du tout prise sur le fait ni en rien convaincue de mensonge et de faux serment. C'est elle-même qui a confessé le mensonge qu'elle avait fait, dans l'espoir de voir sa demande acceptée.

Il est tout à fait certain qu'on l'a manipulée et poussée à cet aveu inutile et à cette confidence fâcheuse pour elle par un stratagème, en lui disant sans doute que cette révélation serait sans conséquence. Il y a là une manipulation scandaleuse d'une victime ou, à tout le moins, d'un témoin.

J'ajoute qu'on reviendra dans la suite (aux alentours de la page 15) sur cette affaire de viol, en donnant l'impression que, si elle avait déjà été violée en Guinée par des soudards africains, elle devait avoir l'habitude de la chose et que tout devenait, de ce fait, beaucoup moins important, quelle que soit la réalité.

Là encore les formulations du rapport sont absolument scandaleuses ! Ce n'est pas parce qu'on a été violée une fois, qu'on a forcément pris l'habitude, voire le goût de la chose !

2. Point essentiel : ces fameux "mensonges" qui seraient des versions "contradictoires" de l'affaire. L'adjectif est de l'un de nos crétins de journalistes qui bien entendu n'a même pas lu ce rapport! Le texte s'attarde longuement (page 12 et 13) sur les trois "versions" différentes, non de l'affaire elle-même (ce qui pourrait constituer une présomption de mensonges) , mais de détails annexes, infimes et sans la moindre pertinence, qui touchent à la chronologie et même la numérotation des chambres où Mme Diallo s'est rendue immédiatement après le viol !

Tous ces détails sont rigoureusement sans la moindre importance ; on peut donc tout à fait comprendre que Mme Diallo, dans l'évocation de ses faits et gestes banals après le viol, sans le moindre rapport avec lui, sous le coup de l'émotion, et vu l'absence totale d'intérêt de tels détails, ait pu avoir de légères variations dans les détails de ses mouvements et du minutage précis de son emploi du temps. Tous ceux et celles qui ont eu à connaître d'affaires de viol savent, eux et elles, que les victimes ont toujours le plus grand mal à rendre compte des faits vu le traumatisme subi.

3. Il y a aussi les affaires de dépôts d'argent sur son compte et de multiplicité de téléphones ; il n'est pas impossible que Mme Diallo ait eu des fréquentations douteuses en la personne de certains de ses compatriotes, exilés comme elle, ce que confirme le fait que l'un d'entre eux soit en prison. En revanche, on se demande ce que de telles circonstances ont à faire avec les points 1 et 2. Est-il légitime à New York de violer toute femme africaine qui a un ami en prison ?

J'ajoute qu'il n'est pas sûr que l'on n'ait pas abusé, dans toute cette affaire, de l'incompétence linguistique de Mme Diallo. Si elle avait été bien conseillée, elle aurait pu exiger que tous ces débats et toutes ces questions se passent dans la variété régionale de peul qui sa langue maternelle, ce qui aurait sans doute posé quelques problèmes au bureau du procureur.

Venons-en maintenant aux aspects un peu drolatiques de ce rapport car ce que nous en avons vu, jusqu'à présent, est plus scandaleux qu'amusant.

La recherche des traces ADN a conduit à des découvertes un peu inattendues comme celle de la présence de traces de sperme, non seulement de DSK, très abondantes, mais aussi de deux ou trois éjaculateurs (page 18 notes a en particulier) ; cela ne concerne guère l'affaire Diallo, mais donne à réfléchir, tant sur l'hygiène d'un établissement comme le Sofitel que sur les moeurs de ceux qui le fréquentent.

Tous les détails médicaux et génétiques, en foule, accablent DSK, dont on trouve les traces ADN (spermatiques ou épithéliales) partout, aussi bien sur l'uniforme que sur les collants ou les dessous de Mme Diallo. A cet égard, il est particulièrement curieux qu'une femme de mauvaise vie professionnelle, venant à la rencontre d'un client potentiel pour une relation sexuelle, porte deux collants, l'un sur l'autre, plus un panty ; dans cet emploi et dans de telles intentions, on l'aurait plutôt vue sans culotte et en porte-jarretelles !

DSK a d'ailleurs aggravé son cas puisque, non content d'imposer des pratiques sexuelles non consenties à Mme Diallo, il lui a en plus déchiré ses collants ; l'un a une déchirure de trois pouces et l'autre d'un pouce et demi , l'une et l'autre se situant dans la zone de l'entrejambe et du haut des cuisses, partie qui n'est pas réputée être la plus fragile des dits collants. Le souci d'épargner DSK conduit les rédacteurs à souligner (page 23) que les collants ne sont pas solides et qu'ils peuvent souvent présenter des faiblesses ("defects"). On croit rêver mais la plupart des femmes qui en portent ne diront pas le contraire.

Les rédacteurs de ce texte ne sont toutefois pas totalement dénués l'humour. Page 23, observant que l'épisode sexuel a duré, au total, entre sept et neuf minutes (et même peut-être deux minutes de moins comme le fait observer une note), on peut en conclure, comme le font les auteurs, que pour une "relation prévue ou consentie" ( ce que prétend la défense) l'épisode ne semble guère "consensuel".

Ce matin même, l'avocat nain de DSK a fait une remarque, curieuse mais essentielle quoique bien tardive, en disant que la relation sexuelle (donc RECONNUE) de DSK et de Madame Diallo était certes "INAPROPRIEE mais non forcée"!

Bizarre! Bizarre! N'y aurait-il pas, comme je le subodore, un accord général (avec ou sans dessous de table)? Cela éclaire le rapport transmis à Obus qui accable DSK, tout en invitant, dans une étrange conclusion, à abandonner les poursuites. Le rapport sort donc le grand Cyrus du guêpier où il s'était sottement précipité et, en mettant fin à l'épisode pénal, passe la patate chaude au civil! Toutefois, à la place de Mme Diallo, je me serais fait payer d'avance!

En somme tout rentre dans l'ordre moral : le Blanc est blanchi et la Noire noircie!

mardi 23 août 2011

Le bal des menteurs.

Après le bal des présidents, la nef des fous, voici le bal des menteurs !

On se souvient comment a commencé la chute de Ceaucescu à Bucarest. Le début en a été la fameuse affaire de Timisoara, dont tous les médias se sont les chantres mais dont on a su dans la suite qu'elle était une blague montée de toutes pièces. Les instigateurs du coup (qui étaient peut-être, vu le lieu, des Hongrois!) ont fait école. Serait-on en train de nous refaire le coup avec la Libye? Les cocoricos montent de toutes parts devant la chute de Kadhafi, l'éloge de la France "patrie des droits de l'homme" est sur toutes les lèvres et BHL dispute férocement les micros et les caméras à Alain Juppé.

J'entendais ce matin, sur Europe1, ce dernier tenir son discours triomphal, avec toujours ce soupçon de modestie et de réserve dont il ne peut se départir, en rendant hommage, à chaque phrase, à l'initiative, si heureuse et si décisive, du président de la république comme à sa parfaite entente avec son premier ministre. Pas un mot en revanche pour ce pauvre BHL auquel il garde clairement un chien de sa chienne. Notre ministre des affaires étrangères a dû rapporter de son séjour forcé au Québec des barriques de sirop d'érable dont il arrose désormais abondamment tous ses propos.

Le journaliste qui l'interviewait, Thierry Guerrier (le mal nommé car il ne l'est guère!), s'est bien gardé de lui faire remarquer que, somme toute, l'information que dispense le comité révolutionnaire local sur la situation en Libye n'est guère meilleure et plus fiable que celle dont nous abreuvait naguère encore le brave colonel Kadhafi!

Les deux fils de Khadafi, dont la rébellion avait annoncé la capture à grand bruit, sont en fait libres. Le redoutable Seif al-Islam a même invité en pleine nuit des journalistes à le rencontrer à Bab Al-Aziziya, le bunker résidentiel de son père, à Tripoli, déclarant "Je suis là pour démentir les mensonges" et continuant ses menaces et ses appels au peuple libyen. Son frère Mohamed est lui aussi libre ; soi-disant arrêté et sous bonne garde, il aurait réussi à s'échapper, ce qui est tout de même assez invraisemblable!

Il n'aura donc pas été question de tout cela, ce matin, dans le discours du ministre qui en s'en est tenu, avec la bénédiction du journaliste, aux informations manifestement fallacieuses de la veille.

Toutefois ces mensonges que l'on peut éventuellement mettre au compte de la situation de troubles que connaît actuellement Tripoli ne sont rien à côté des rodomontades burlesques de quelques dirigeants du parti socialiste. Non seulement ils crient à l'innocence de DSK (comme si la décision du procureur prouvait quoi que ce soit sur ce point), mais se préparent même, pour certains, à tenter de le réintégrer dans la course à l'échalote présidentielle, ce qui fait tout de même grincer quelques dents, même rue de Solférino, où les motivations des uns et des autres sont, on le devine, bien différentes. Berlusconi, le priape outre-alpin, doit se faire du souci devant cette concurrence inopinée (si j'ose dire...pardon M'ame C!).

J'espère dès lors, que, non content de reprendre son passeport et d'en faire l'usage qu'on devine, DSK va intenter un procès à cet inconstant procureur qui, au départ convaincu de sa culpabilité, suite aux déclarations de Mme Diallo et aux constats médicaux, l'avait fourré au bloc illico dans les conditions que l'on connaît et sans la moindre hésitation tant l'affaire était claire. Il a changé totalement dans la suite, non en raison des faits eux-mêmes qui n'ont, en rien, changé, mais exclusivement pour la gestion personnelle de sa propre carrière car le bougre est clairement plein d'ambition.

Ce qui me choque le plus dans toute cette affaire est que l'on assimile aux témoignages ACTUELS de Mme Diallo (sur l'affaire de viol du Sofitel) des déclarations ANCIENNES qu'elle a pu faire au moment où elle sollicitait son admission sur le territoire des États-Unis. Tout le monde sait en effet que TOUS les demandeurs de droit d'asile, dans TOUS les pays du monde, doivent justifier leurs demandes par les violences physiques et/ou morales qu'ils auraient subies dans leur pays d'origine.

Il fallait donc bien que Mme Diallo, comme tout migrant, invoque explicitement et en détails, des raisons qui l'ont poussée à quitter la Guinée pour migrer aux États-Unis. Elle avait prétendu alors avoir été violée par des soldats, ce qui est des plus courants en Afrique. Or on va le voir, c'est ELLE MEME qui a, en mai 2011, dans son interrogatoire, a CONFESSE son mensonge, ce qui PROUVE qu'elle a été alors TROMPEE et MANIPULEE par le procureur et ses services. Rien en effet ne l'obligeait à un tel aveu, pas même son présent serment puisqu'elle avait déjà, auparavant, fait ce mensonge sous serment.

J'ai donc pris la peine, à la différence de nos journalistes, de lire le rapport de Cyrus Vance (intégralement publié dans sa version originale par le New York Times). il est totalement accablant pour DSK, en particulier sur le plan factuel et surtout médical. Il y a des épisodes comiques ainsi, cette pute de Nafissatou (que le personnel du Sofitel décrit unanimement comme une employée modèle depuis des années) venait exercer sa coupable industrie en portant DEUX collants l'un sur l'autre! Elle finit par avouer ELLE MEME qu'elle a menti en prétendant avoir été violée par des soldats en Guinée. Il est clair qu'on lui a fait croire que l'aveu de ce mensonge (sous serment car c'est une déclaration officielle), sans rapport avec l'affaire en cause, était sans importance, alors qu'on allait lui donner une place centrale dans la suite. En revanche, par exemple, le faux en écriture de DSK dans l'affaire de la MNEF était une espièglerie et la suite l'a bien montré!

Quel que soit le désir de Cyrus Vance de ne pas essuyer une deuxième défaite dans une deuxième affaire de viol, comme celle qu'il a précédemment connue (avec deux policiers), je ne suis pas sûr du tout qu'un arrangement secret n'ait pas déjà été conclu. On verra demain ici même quelles demi-vérités ou plutôt quels demi-mensonges, le grand Cyrus a fait figurer dans le rapport qu'il remettra au juge. Nos journalistes, quant à eux, ne sont même pas capables d'en compter les pages puisque les uns nous disent qu'il en comporte 41 et les autres (qui sont dans le vrai) 25!

La chose est sans importance puisque ce texte est un monument d'hypocrisie, à l'image de cette justice américaine, dont j'ai été assez stupide pour écrire, dans les premiers temps de l'affaire, qu'elle me paraissait supérieure à la nôtre dans la mesure où elle semblait ne pas devoir être, selon la formule de Figaro "indulgente aux grands et dure aux petits". Il n'en aura rien été!

Demain , la suite, une lecture commentée du rapport remis au juge Obus (ça ne s'invente pas). A mourir de rire!

lundi 22 août 2011

Pour dix briques, t'as plus rien!

Pour ce qui me concerne, j'ai toujours pensé qu'à la sortie et pour la seule indemnisation de Madame Diallo, la famille Strauss-Kahn en serait pour une dizaine de millions de $ ou d'euros. "Quand on aime, on ne compte pas" comme dit Anne. En plus, à ce niveau, on ne va pas mégoter ni sur le nombre exact de millions, ni sur le cours des monnaies en cause (de toute façon, les comptes de Madame ne sont sans doute pas à la Caisse d'épargne!).

Le problème est que Nafissatou va se voir dépouillée d'une bonne partie de la somme qu'elle peut espérer toucher, d'autant que tout cela dépend beaucoup de la nature et des conditions de la transaction en cours. En effet, la négociation, dont on commence à parler un peu sérieusement, la décision de Cyrus Vance s'approchant et devenant inéluctable (j’écris ce blog lundi 22 août avant qu’on sache la décision du grand Cyrus !), est naturellement secrète et les avocats qui la mènent ne vont pas s'oublier dans le partage du fric (au pourcentage sans doute). Le procès au civil (si DSK a quitté le pays !) est, de toute évidence, une diversion et un écran de fumée ; de toute façon, le procès au pénal est indépendant du procès au civil. O.J. Simpson est le cas exemplaire d'un coupable avéré d'un double meurtre acquitté au pénal (on avait dû payer un juré, ce qui est la manoeuvre la plus simple et la plus efficace pour empêcher la condamnation qui exige l'unanimité) qui a payé ensuite des dizaines de millions de $ au civil, mais après un vrai procès (où toutefois, dans un jury plus réduit, l'unanimité n'est pas requise ce qui empêche d'acheter aussi aisément le vote d'un juré) et non dans une arrangement secret.

Secret mais surtout totalement illégal.

Les avocats de Mme Diallo, contre toutes les évidences, nient l'existence de telles négociations, surtout et tout simplement parce que la loi américaine (morale!!! comme toujours ) INTERDIT de payer une victime pour l'amener à "modifier" son témoignage. En revanche, rien n'interdit à une victime, fût-ce à ses dépens et à ses risques, de modifier ses premières déclarations. Après tout, s'il y met le prix, DSK peut suggérer à sa prétendue victime de reconnaître que la vue d'Adam DSK, sortant tout nu de sa salle de bain, a déclenché chez elle une pulsion sexuelle si forte qu'elle n' a pu y résister. Elle pourrait alors décider de ne plus coopérer avec le procureur qui resterait toutefois libre de poursuivre la procédure et de la contraindre néanmoins à comparaître, ne serait-ce que pour lui faire assumer son faux témoignage.

En fait, tout cela se ramène, comme on pouvait s'y attendre, surtout aux Etats-Unis, à des questions de fric.

Petit bilan rapide de la situation financière de DSK (je ne connais pas son régime matrimonial!)

1. Le passif
1 million de dollars et d'un dépôt de garantie de 5 millions. Ces sommes seront restituées si l'affaire s'arrête.
50.000 dollars par mois pour la maison de location ; comptons 100.000$ (avec les frais de personnel... masculin ) sur 6 mois (avec préavis!) = 600.000$
Frais de surveillance : 200.000 dollars par mois (4 mois) = 800.000$
Les avocats (Ben Brafman et William Taylor), (500 dollars de l'heure sur 4 mois) = 1,5 ou 2 millions de $ à deux.
Enquêteurs privés (« GuidePost Solutions ». 1000 à 2.000 dollars par jour (+ voyages en Europe et en Afrique) 1 million de $
Communication (deux cabinets spécialisés ) 1 million de $
Total (sans compter les bricoles du style des voyages d'Anne en jet privé et les pâtes aux truffes, etc. !) Disons 5 à 6 millions.

2. Actifs ( à la louche aussi et je ne compte pas les livrets A)
Maison de Washington (achetée 4 millions de $)
Appartement d'Anne dans le XVIè parisien 3 millions d'euros
Appartement Place des Vosges 5 millions d'euros
Palais du XIXè à Marrakech 3 millions d'euros
Héritage ? Anne Sinclair petite-fille de Paul Rosenberg, l'un des grands marchands d'art du XXe siècle, est très discrète sur la collection de son grand-père, dont une grande partie, volée par les Allemands, a été restituée. On sait que, depuis une dizaine d'années, plusieurs tableaux (Monnet, Léger et Matisse) ont été vendus pour près de 80 millions de $ au total.

Pas d'inquiétude ni de souscription. Le bilan est "globalement positif" comme disait l'autre! Néanmoins la turlute, au Bois de Boulogne ou « Aux Chandelles » est à meilleur prix !

dimanche 21 août 2011

Cécile il faut arrêter la fumette !




À Clermont-Ferrand, Cécile Duflot, pour faire oublier définitivement son escapade maldivienne et estivale de l'an dernier, nous a joué les Martin Luther King !

I have a dream ! Je cite ici de mémoire faute d'avoir pu enregistrer ce moment historique dont on se souviendra longtemps ; elle a attaqué d'emblée : "Fermez les yeux. Faisons un rêve. En mai 2012, Eva Joly a été élue présidente de la république...».

Cécile Duflot a un DEA de géographie et non d'histoire (et surtout pas d'histoire des Etats-Unis) car, s'il en était ainsi, elle aurait peut-être mieux su le lieu, le contenu et les circonstances du discours de Martin Luther King dont la fameuse formule (dont elle ignore manifestement la suite) n'était pas le début mais le sommet de son discours solennel.

Peut-être après tout n'était-ce de sa part qu'une facétie car on ne doit pas perdre de vue que notre Cécile est née un premier avril !

Rêve ou cauchemar ? Allez savoir!

Peut-être aussi, faute de marijuana, de gandia ou de zamal, et en mal d'inspiration, la pauvre Cécile en a-t-elle été réduite à fumer du michelin avant de prendre la parole lors de l'assemblée générale de EE-LV. Au fait que doit-on écrire? Une rapide enquête sur ce point délicat m'a mis en présence de quatre graphies différentes du sigle que je reproduis ici dans un ordre de majesté décroissante : EE-LV (en majuscules et avec un trait d'union plein de grâce graphique et d'ambiguïté politique) ; EELV (fait un peu trop LVMH à l'envers) ; ee-lv (plus modeste que le premier) ; eelv (fait un peu trop faute de frappe). Je vous laisse le choix en fonction de l'idée que vous en avez et des ciconstances.

On a dû faire tirer aussi quelques bouffées de michelin à Evacholy qui dans son apparence, peu flatteuse pour le coup, avait choisi d'évoquer discrètement le célèbre Bibendum clermontois, en portant la si seyante marinière qu'on avait un moment songé à infliger à notre pauvre équipe de France de football. Pensait-elle ainsi faire oublier sa norvégianitude (les "Marins d'Iroise" qu'on ne cesse de nous infliger ne sont-ils pas quelque peu Vikings?) en arborant un signe ostentatoire de sa francité?

En tout cas, chargée à bloc, Eva s'est inscrite cette fois-ci, de façon claire et forte, dans la position antinucléaire et même antimilitariste, au probable grand dam de Flamby, maire de Tulle, ville qui ne fait pas dans la dentelle comme on pourrait le croire, mais dans l'armement ! N'a-t-elle pas même précisé, à l'attention de la rue de Solférino, qu'il n'était pas question d'alliance avec quelque parti que ce soit qui n'aurait pas cette position (Oyez Martine, François, Bertrand et les autres !).

Elle a même lancé un appel, aussi vibrant qu'inattendu, en direction de Nicolas Hulot, en faisant applaudir et scander son nom; elle a par là viré lof pour lof, sans doute inspirée par sa tenue de marin, car, depuis le vote fatal, elle n'avait cessé de placer des banderilles sur son malheureux rival et de lui glisser des peaux de banane sous les pieds. A EE-lv on a l'esprit large et on présume toujours l'innocence.

Je m'étais déjà inquiété dans un blog précédent d'avoir entendu la candidate envisager, sans rire, la perspective de son élection à la magistrature suprême. Je m'étais dit alors que cela devait faire parti des règles du jeu et du cahier des charges que s'impose à lui-même tout candidat, de façon à montrer qu'il n'est pas, a priori, persuadé de sa défaite. Même Dupont-Aignan et Mélenchon se prêtent de temps en temps à cette mascarade!

Entendre Cécile Duflot s'exprimer, en ces termes et dans ce contexte, a sans doute fait se retourner, une fois de plus, dans sa tombe, le pauvre Martin Luther King ! En revanche, une telle sortie a dû faire sourire et même peut-être rire aux éclats Dany le rouge. Au même moment en effet, il se plaît à rappeler que Voynet, qui était pourtant, enfin en apparence, une écologiste bon teint, n'avait même pas atteint 1 % à la présidentielle et, connaissant eelv (souvenons-nous des aventures et des engagements de Lipietz, Mamère et Cie), il ne désespère pas de voir Eva d'Iroise renvoyée à ses chers saumons avant la fin de l'année.

Pour ce qui me concerne, mais je l'ai déjà dit, je préfèrerais entendre EE-LV prendre position, de façon nette et sérieuse, sur le VRAI problème de la croissance (et non pas exclusivement celle du PIB) pour dénoncer enfin les rêves absurdes voire criminels d'une aspiration commune, pour le siècle qui vient, à avoir chacun trois téléphones portables, deux tablettes électroniques et deux bagnoles, sans compter les multiples gadgets dont on ne manquera pas de nous pourvoir dans les décennies qui viennent.

Je fais un rêve....

samedi 20 août 2011

Obelix dans "Miction impossible"


Je ne vais pas vous parler ici de la fameuse série télévisée "Mission impossible" qui, en près de deux cents épisodes a été programmée sur nos antennes télévisées dans les années 70 et nous a régulièrement été resservie depuis car, comme les diamants, les séries télévisées sont éternelles.Brian de Palma en a même fait un film avec Tom Cruise !
Le héros de tout récent et nouvel épisode « Obelix "Miction impossible"» n'est pas Tom Cruise mais, en l'occurrence, notre Gérard Depardieu que le tournage d’un Astérix de plus (en Irlande) faisait voyager entre Paris et Dublin.

En cette période d'étiage informationnel, on nous a donc régalé, deux jours durant, de l'épisode cocasse de Gérard Depardieu qui, dans le vol Paris-Dublin (en low-cost, fi donc !), saisi, juste avant le décollage, d'un besoin urgent, n’a pas réussi à se faire ouvrir les toilettes par l'équipage et a finalement pissé dans la cabine, au vu et au su de tous les passagers et du personnel.

En fait, dans cette délicate affaire, les témoignages divergent quelque peu ; un ami et compagnon de voyage d'Obélix s'est répandu dans les médias, en expliquant que Gérard avait, en fait, pissé dans une bouteille et que seul le contenu de la vaste vessie de notre Obélix dont le volume dépassait la contenance de la dite bouteille s’était répandu sur la moquette. Trouver une bouteille, juste avant le décollage, doit présenter quelques difficultés puisqu’il est strictement interdit de transporter avec soi des bouteilles en cabine. Obélix en aurait-il placé une en douce dans son bagage, quel que soit son contenu, que la boire toute à la seule fin de pouvoir la remplir illico de son urine, n’aurait fait qu'aggraver le problème de l’urgence. D’autres témoignages vont dans un sens différent et affirment que notre Gérard s’est purement et simplement soulagé dans la cabine.

Ce détail est sans importance sinon par la quantité d’urine que cette miction impromptue a répandue sur la moquette. Il est vrai que la réouverture des toilettes, à la seule fin de permettre à Obélix de vider sa vessie, aurait posé des problèmes techniques puisque, en retardant le décollage, elle risquait d'imposer au reste des passagers, qui eux avaient pris leurs précautions, de voir le départ retardé dans des conditions qui n'étaient pas aisées à définir, car un avion qui passe son tour sur la piste, peut très bien attendre très longtemps de trouver un second créneau de décollage.

La police des aéronefs (puisque c'est le terme administratif en la matière) fait que le seul maître à bord pour prendre toute décision qui lui paraît s’imposer est le commandant de bord (le « pacha » pour rester dans le lexique tant nautique qu’aérien). Ce dernier est donc maître de débarquer qui il veut s'il juge indispensable de le faire. Il a même le droit de faire réduire à l'impuissance un passager qu'il juge dangereux pour la sécurité de ses passagers.

Il est à cet égard regrettable que le commandant de bord n’ait pas choisi, en la circonstance et comme il en a le droit, de faire ligoter Obélix sur son siège. Cela aurait fourni à tous les autres passagers un spectacle divertissant et leur aurait permis de sortir leur téléphone pour photographier notre Obélix garroté sur son fauteuil. Nul doute que ces photos auraient valu leur pesant d'or dans la presse people de la semaine suivante et aurait fourni matière à de plaisantes narrations à tous ceux qui auraient eu la chance d’assister à la scène.

Le témoin ami qui soutient la version de l'acteur pissant dans la bouteille prétend également que notre Obélix n'avait pas bu la moindre goutte d'alcool, ce qui est encore beaucoup plus étonnant. Il est toutefois assez habile pour préciser, avec adresse, que la bouteille était une bouteille d’Evian (à quand le retour d’ascenseur ?). Dans le même genre, Ryan Air (rivale de Jet City, low cost faux-nez d’Air-France), a fait aussitôt une pub un peu trash mais de circonstance « Nous ne sommes pas les seuls à pisser sur la concurrence ! ».

Nous ne saurons sans doute jamais la vérité, car la compagnie aérienne est sans doute peu soucieuse de donner trop de publicité à cette affaire, de peur de voir, dans la suite, les passagers de cette ligne renifler à l'entrée dans l'appareil, à la recherche de quelques relents de l’urine obelixienne.

vendredi 19 août 2011

Eva Choly : « Chus à la Chuisse ! »

J'écoutais ce matin sur Europe 1 Eva Joly interviewée par Thierry Guerrier depuis Clermont-Ferrand où se tient je ne sais quel raout d'Europe-Ecologie-les Verts (formation dont le nom même en dit long sur la capacité d’unité et de synthèse !).

Deux remarques liminaires.

L'une que les moins de 30 ans ne peuvent pas comprendre ! Dans le contexte séculaire des relations entre la France et l'Allemagne et surtout à la lumière des films innombrables où figurent les Allemands parlant français (les uns, plaisants comme le regretté Francis Blanche, les autres beaucoup moins en général en tenues militaires ou gestapistes), l'accent norvégien d’Eva Choly évoque fâcheusement, pour certains au moins, une prononciation teutonne du français qui ne rappelle pas toujours des situations et des événements dont on a plaisir à se souvenir.

Cela dit, Eva Joly, en dehors de quelques perspectives intéressantes mais totalement utopiques (le désarmement général en particulier dans lequel elle s'imagine, non sans candeur, avoir comme soutien direct le président Obama qui pour le moment n'a pas montré beaucoup de signes dans cette perspective au cours de ses trois années de présidence) a trouvé la solution que j'ai résumée par le titre de ce blog.

« Chus à la Chuiche ! »

Aux yeux d’Eva Choly, il suffit en effet, pour résoudre les problèmes de la Grèce et de son endettement, de récupérer en Suisse les milliards que, des décennies durant, les gros fraudeurs hellènes ont déposés, riche butin de leurs profits illicites, dans les banques helvètes. L'idée est en effet excellente ; on pourrait en prendre de la graine pour récupérer du même coup tous les dépôts mirifiques qu'ont pu faire à Berne Zurich ou Genève tous les fraudeurs du monde ainsi que tous les dictateurs qui, dans la même période, ont pillé les finances de leur pays.

Le seul problème est avec les Suisses eux-mêmes, qui, dans le passé, n'ont jamais montré le moindre enthousiasme pour des mesures infiniment plus modestes et plus réduites que la récupération que prône Mme Joly !

Il nous faudra donc probablement envahir la Suisse et, de préférence, de tous les côtés à la fois pour tourner leurs défenses ; les Européens ont en effet cet avantage stratégique de cerner complètement ce pauvre petit pays. Comme les Suisses, qui ont tous leurs fusils et leur paquetage dans l'armoire de la chambre à coucher, vendront sans doute chèrement leur peau, il faut se préparer à quelques difficultés dans ce domaine.

Ce qu'il y a d'amusant chez Eva Choly est que coexistent en elle deux éléments contradictoires.

D’un côté, une forme de lucidité dans les solutions qu'elle envisage et qui consistent aussi bien à éviter les dépenses inutiles (comme les dépenses militaires et en particulier l'entretien d'une force nucléaire désuète et dont on ne se servira évidemment jamais) qu'à prendre les mesures contre la fraude fiscale (qu'elle soit personnelle et spontanée ou organisée par l'État lui-même dans le cadre de ses fameuses mesures fiscales qui sont plutôt des chenils que des niches).

Le curieux de l’affaire est que cette clairvoyance s'accompagne d'une totale cécité politique lorsqu'elle parle avec conviction du moment où Europe-Ecologie-les Verts sera à la tête de la France.

Voilà des formes de raisonnement qui m'inquiètent davantage encore que l'accent norvégien ou teuton de Mme Eva Joly.

jeudi 18 août 2011

De la richesse et de la croissance ?

En cette période d'ouverture de la chasse aux contribuables auxquels on pourra infliger une augmentation d'impôts, il devient important de définir à partir de quel moment on peut être considéré comme riche.
"Ah si j'étais riche
Diguedadedadedadedadedadedadedaaaah!"...

Les définitions vont bon train. On se souvient que François Hollande, dans un moment d'égarement sans doute (peut-être depuis son appartement de Cannes) avait dit qu'on était riche à partir de 4000 € par mois (ce qui semble indiquer qu'il est au moins deux fois riche!). Il est tout de même un peu étonnant que le parti socialiste se soit si longtemps donné un Premier Secrétaire appartenant à la catégorie des riches ! Il l'est plus encore que ce même richard brigue maintenant la présidence de la république !

Récemment Jean Arthuis (un expert-comptable donc un expert en matière de richesse) a mis la barre un peu plus haut en situant le seuil minimal de la richesse à 6000 € par mois (Madame Bettancourt a failli mourir de rire en lisant la chose!). Ce matin sur RMC, J.J. Bourdin, de plus en plus opportuniste (s'il est possible), posait la question de savoir si on était riche à 5000 € par mois. Et à 5000 € par jour ? On se souvient que le 16 juin 2011, Le Point.fr nous avait informé que Laurent Ruquier avait finalement renoncé à intégrer Bourdin dans son émission de télé du soir pour remplacer les Érics (Zemmour et Naulleau, payé chacun 2000 € par prestation dans cette même émission) par Jean-Jacques Bourdin dans la mesure où ce dernier exigeait 5000 € par prestation ! Est-ce qu'on est riche à 5000 € pour chaque passage dans une émission ?

Laissons ce point car il est, somme toute, mineur par rapport au discours que l'on entend urbi et orbi sur la croissance (ou plutôt son ralentissement ou même son absence). Il ne suscite pas la moindre réaction de la part de quiconque parmi les invités de nos radios et de nos télévisions. Quand va-t-on envisager de nous faire descendre dans la rue pour exiger la croissance ? Il est curieux que les économistes, tous plus distingués que les uns que les autres, qui ne quittent plus guère micros et écrans, de Cohen à Dessertine, s'interrogent tous sans cesse sur la croissance, mais ne se posent jamais la question de savoir si ça peut durer et qui va payer ladite croissance.

Après avoir vécu des décennies durant sur des rythmes de croissance et d'augmentation du pouvoir d'achat incessants (en dépit d'un certain nombre d'avertissements, dont les plus solennels et les plus anciens furent ceux du Club de Rome dont plus personne ne se souvient aujourd'hui), l'exigence de l'augmentation de notre pouvoir d'achat et donc de la croissance est devenue dans notre mentalité collective « un droit acquis ». On sait que la mise en cause un tel droit est le meilleur moyen de faire descendre dans la rue le bon peuple de France.

Je ne suis pas le moins du monde économiste et j'exprime le point de vue du gros bon sens populaire. Il est clair à mes yeux (mais pas apparemment aux yeux des économistes distingués dont je parlais précédemment) que la croissance, dans notre monde occidental, a été, durant le XXe siècle, payée essentiellement par l'exploitation du tiers-monde et de ses richesses (l'exemple le plus clair est bien entendu celui du pétrole). Quand on nous bassine quotidiennement avec la croissance des pays émergents , on ne nous dit pas que logiquement cette croissance se finance, pour une bonne part (sous des formes diverses), par la réduction de notre propre croissance et la diminution de l'augmentation de notre pouvoir d'achat et partant de notre niveau de vie.

J'aimerais bien entendre un peu les économistes distingués évoquer enfin ce problème. Toutefois, ce qui me surprend davantage est que le concert d'aboiements en direction de la croissance (comme les chiens jappent à la lune!) n'amène pas de prises de position fortes et claires de la part des européens-écologistes-verts qui, plus que tous autres, devraient faire entendre sur ces questions des voix plus raisonnables. Ils n'en font rien et observent sur le sujet un silence assourdissant ! Je crains fort qu'ils ne soient assez lâches et surtout stupides pour penser faire de ce silence un argument en leur faveur dans les prochaines compétitions électorales.

mardi 16 août 2011

Cons d'ingénieurs (2)

Il faut que je me mette à mon blog avant que ma fureur soit retombée. J'ai déjà, je ne sais plus trop quand (d'où le numéro 2 du titre), exhalé ma haine légitime des ingénieurs imbéciles qui régissent la plupart des modes d'élaboration des produits dont nous usons et en particulier pour tout ce qui concerne le domaine de l'informatique.

Je me suis séparé, il y a un an environ, d'un ordinateur Dell que j'avais depuis quatre ans environ et qui m'avait donné satisfaction, mis à part un bug sur la commande des majuscules dont j'ai appris, dans la suite, qu'il était parfaitement connu, ce qui empêchait pas Dell de continuer à vendre la machine comme si de rien n'était.

Il fallait toutefois que je change de machine pour deux raisons. La première était qu'en raison de son âge, cet ordinateur pouvait tomber en panne un jour ou l'autre et me faire perdre d'un coup tout ou partie des données que j'y avais stockées ; je ne pouvais pas, en raison d'une activité quasi quotidienne, transférer sans cesse mon travail sur un disque extérieur. La seconde raison est que je voulais me mettre au logiciel de dictée Dragon qui exige, pour bien fonctionner dans des conditions normales, une très grande capacité de mémoire vive. J'ai donc acquis, comme un imbécile à un ordinateur DELL XPS 53 (1600 euro!) parce que j'avais été relativement satisfait du précédent et d'autre part, parce que je croyais acheter français dans la mesure où j'avais affaire, en apparence du moins, à des services français basés à Montpellier, même si les échanges téléphoniques que j'ai eus, en la circonstance me donnaient plutôt à penser, compte tenu du nom de mon interlocuteur et de son mode d'expression, que je trouvais quelque part en sa compagnie au Maghreb ou ailleurs.

Je suis donc passé (j'avais pris soin d'éviter Vista) à Windows 7 professionnel ce qui m'a procuré de multiples inconvénients. Les ingénieurs informatiques sont apparemment comme les paysans de nos campagnes qui, lorsque vous leur demandez le chemin pour gagner tel ou tel lieu de la contrée, font toujours précéder le galimatias de leurs explications de la formule « Vous ne pouvez pas vous tromper ! », sans être bien entendu le moins du monde capables de vous fournir des indications claires. C'est même pire dans le cas de nos ingénieurs informatiques puisque désormais une machine aussi complexe qu'un ordinateur vous est livrée, comme une paire de chaussures, sans la moindre notice d'utilisation. Quand il y en a, par hasard, une, soyez sûr qu'il s'agit de la notice du modèle précédent ou d'un autre appareil car on ne veut pas se donner la peine d'y faire les modifications indispensables. Ces messieurs jugent sans doute la chose d'autant moins nécessaire que vous avez sur votre machine l'icône du "?" qui doit vous faire accéder à toutes les explications que vous pourriez souhaiter. Le problème est que ces crétins sont naturellement incapables d'expliquer quoi que ce soit, ce que d'ailleurs laissent facilement prévoir les modifications absurdes qu'ils ont apportées au précédent logiciel qui sont plus souvent sources d'inconvénients que d'avantages.

Nous entrons un peu là dans le domaine de ce que je nomme la sémiotique industrielle qui est à peu près ignorée en France. C'est ce qui fait que les concepteurs de ces machines sont en général incapables de prendre en compte les attentes réelles de l'utilisateur et, dès lors, d'en concevoir, du point de vue prioritaire de l'utilisateur, les modalités de fonctionnement.

On pourrait certes penser, mais j'ai peine à le croire, qu'il s'agit là d'une stratégie commerciale ; elle serait, de toute évidence, fâcheusement inopportune, mais, après tout, la chose est envisageable puisque nous avons affaire à des crétins.

J'ai déjà pesté contre le clavier de mon nouvel appareil. Non seulement, comme je l'ai dit, les touches portent les indications d'utilisation (lettres, chiffres ou signes) en gris sur fond noir (sans doute pour en faciliter la lecture!), mais, en outre, la dimension du clavier a été réduite, Dieu sait pourquoi, de quelques centimètres, ce qui fait qu'un utilisateur habitué à un clavier quasi identique, tape assez systématiquement sur la touche immédiatement voisine de celle qu'il pensait atteindre dans la mesure où il ne regarde pas en permanence le clavier qui, de toute façon, est à peu près illisible.

J'avoue mal comprendre pourquoi d'un modèle à un autre, pour un ordinateur de marque et d'utilisation comparable (je n'ai choisi le modèle nouveau qu'en fonction de ses capacités de mémoire en particulier pour la mémoire vive), on change, complètement ou presque, sans avantage sensible, la structure et les modalités d'utilisation du logiciel. Il ne peut s'agir d'attirer de nouveaux clients et, de toute façon, si je devais en acheter un autre dans des délais relativement courts, il est clair que j'abandonnerais définitivement cette marque d'autant que (mais j'ai oublié de le dire) elle ne nous vend que des produits chinois (y compris les emballages)!

Les ingénieurs sont des cons, je l'ai déjà dit, mais je pense que les "designers" (car je pense que le clavier d'ordinateur est leur oeuvre) le sont plus encore et que leur stupidité repose sur une haute conscience de leur capacité intellectuelle et technologique pour les premiers, de leur goût artistique pour les seconds. Tous ont clairement tout faux!

J'ose espérer que bientôt nous pourrons enfin acheter des ordinateurs chinois faits par des Chinois pour des Chinois. Cela ne pourrait guère être pire !

samedi 13 août 2011

Fraude sociale. Le bouquet final



En guise de conclusion...

Le seul moyen de confondre un fraudeur est le recours au numéro INSEE (les 13 chiffres qui permettent en théorie de distinguer 10.000 milliards d'individus - 9.999.999.999.999 pour être précis- et qui ne permettent pas, vu l'usage qu'on en a fait en France de distinguer entre eux les 66 millions de Français!) mais la CNIL n'est pas chaude, si j'ose dire, comme le montre, à elle seule, cette remarque du président Tian dans le rapport de 2006 : "M. le Président : Faute de fichiers croisés, on ne peut pas savoir qu'il y a fraude et vous [entendre la CNIL] nous dites : prouvez-nous [ à nous la CNIL ] qu'il y a fraude pour qu'on puisse vous autoriser à croiser des fichiers !".

On n'en sort pas et en outre la CNIL interdit toute référence à des catégories "communautaires", alors que des communautés ou des étrangers ("Turcs, Pakistanais, ex-Yougoslaves" Rapport 2006) sont à l'origine et/ou au coeur de la fraude sociale massive. On lit ainsi dans le rapport de la Cour des comptes (2010 : page 197) cette phrase admirable qui donne à penser "Dans certains cas, le silence de la CNIL vaut approbation des traitements, dans d’autres, au contraire, rejet"! Va comprendre Charles!

Les dix meilleures blagues de la fraude sociale Suggestion à TF1 pour une émission !

1. Un ancien chanteur des années 80 fabriquait et vendait des kits ASSEDIC. Il en vendit des centaines, pour un préjudice de 9 millions d'euros, avant d'être démasqué. Pourquoi me direz-vous ? Habitué qu'il était aux tarifs du show-biz et pour attirer les clients, il fixait à des ouvriers ou à des secrétaires des salaires de 5 000 euros. Ce détail a fini, à la longue, par intriguer les ASSEDIC !

2. Idem à la Sécu pour ce médecin qui, en un an, prescrivit 51.000 jours soit 140 années d'arrêt de congé maladie.

3. Une CAF fut aussi intriguée par le cas de cet assuré qui touchait onze RMI (total des gains : 300 000 euros) grâce à onze identités différentes justifiées par de faux actes de naissance. Bien sûr, il y des contraintes et des frais, car il faut aller dans les départements pour obtenir de nouveaux RMI. Une bonne combine (la sienne) qui fait pleurer Margot : se faire adresser le courrier dans des centres d'hébergement pour SDF. Il s'est fait prendre à Limoges ; personnellement, je recommanderais plutôt Avignon vu la proximité de plusieurs départements (Gard, Bouches du Rhône, Drôme, etc.) ce qui limite les inconvénients et les frais de déplacement ; ça marche pour le RMI mais aussi et surtout pour les alloc; (tous les gens du voyage le savent et vous le diront !).

4. Les étrangers aussi usent du RMI. En 2006, 80 Anglais, propriétaires en Dordogne, touchaient le RMI et ont pu se faire soigner à nos frais grâce à la CMU. Ce sont des médecins du coin qui ont découvert la chose en voyant des patients bénéficiaires de la CMU venir les consulter en 4X4 de luxe. Même constat, il y a quelques années, de la part de mon dentiste à Marseille et d'une pharmacienne d'Avignon !

5.Après la fraude "en réseau", la "fraude de masse" : (fausses identités et/ou rejet de demandes d'asile). En cause : 600 dossiers pour environ 800 000 euros de prestations indues. La police de l'air et des frontières a été alertée par des arrivées d'étrangers en car venant s'inscrire ou percevoir les allocations, quand elles n'étaient pas collectées par certaines d'entre elles restées sur place (Il s'agit là de "Moldaves"). Sur un plan plus général, les faux documents repérés sont à 90 % des faux titres de séjour ou des fausses cartes de résident.

6. Mais que fait la police?
Le signalement à la police ne peut se faire qu'a posteriori. Lorsqu'un faux est repéré, on le photocopie et la pièce est restituée si la personne est toujours présente, ce qui est très rarement le cas (Pas fou et surtout prévenu !). La plupart des personnes ayant présenté des faux papiers repartent donc avec leur document, laissant leur adresse, toujours fausse ; quant aux autres, ils ont déjà filé au retour de l'employé.

7. En mai 2006, descente de police dans quatre hôtels meublés du centre de Marseille d'une capacité totale de 70 chambres. Sur les registres, les policiers relèvent 800 noms qui sont ceux de clients qui habitent en Algérie !
De tels hôtels ne servent bien entendu que de boîtes aux lettres et offrent, contre rémunération, des adresses fictives pour percevoir des aides sociales ensuite transférées en Algérie (RMI, CMU, allocation logement, complément retraite, etc.). Coût total estimé à 4,4 millions d'euros ! Et vive la France !

8. L'exemple qui suit a traîné partout : "la mère aux 120 enfants". Elle avait commencé petit ; grâce à un acte de naissance falsifié, elle s'était donnée, pour commencer, des quintuplés. Enhardie par ce succès, elle a fini par s'attribuer 24 identités différentes, toutes celles de mères de quintuplés, soit 120 enfants, arnaquant ainsi 17 CAF différentes pour un revenu mensuel de 22 100 euros. C'est le coup des quintuplés multiples qui a fini par la perdre! Elle aurait dû aller dans 24 CAF et non dans 17 !

9. Les fraudeurs se font souvent prendre pour vouloir aller trop loin ce qu'encouragent la cécité et l'inertie des services. Je cite le rapport Tian de 2006 :
"Des personnes faussement salariées [ et donc ayant perçu, déjà frauduleusement, l'assurance-chômage ] n'hésitent pas, de surcroît, à se tourner vers le Fonds de garantie des salaires pour réclamer le paiement des rémunérations qui auraient dû leur être versées par la société placée en liquidation judiciaire censée les avoir employés.[...] ".

L'AGS est donc appelée en garantie du paiement de salaires FICTIFS et des indemnités FICTIVES à des salariés FICTIFS par une société FICTIVE ! Voilà des gens qui ne manquent pas d'air!

10. Et, enfin, le plus beau ... à l'intention de ceux et celles qui râlent sur la réforme des retraites et les années supplémentaires de cotisation.

"Il ne faut pas perdre de vue que ces périodes, tant de faux travail que de chômage frauduleux, ouvrent des droits à la retraite.." (Rapport Tian, 2006).

vendredi 12 août 2011

Le blockbuster social



(Suite du précédent)
6. Quelle est la clientèle qui achète les "kits de fraude" ?
On en dénombre plusieurs, distinctes et bien identifiées

"La première est celle des étrangers en situation irrégulière, qui, n'ayant la plupart du temps pas de source de revenus sur le territoire national, se voient proposer de reverser une partie des allocations détournées en paiement des faux dossiers. Les emplois qu'ils sont censés avoir occupés correspondent aux postes de manutentionnaire dans le bâtiment, mécanicien dans la confection et sont la plupart du temps plausibles. Ces étrangers sont le plus souvent assistés, dans leurs démarches auprès des Assédic, d'interprètes qui sont soit des faussaires soit des revendeurs.

La deuxième est celle des étrangers en situation régulière mais n'ayant pas droit à l'assurance chômage, la difficulté tenant au fait que certains salariés ont réellement travaillé mais sans avoir été déclarés. Il s'agit soit de travailleurs clandestins qui ont reçu les kits Assédic en paiement de leurs prestations, soit de salariés abusés par leur employeur. La défense de ces faux allocataires consiste à faire croire à leur bonne foi, en apprenant par cœur le nom de leurs prétendus collègues de travail et un descriptif de leur poste de travail.

La troisième est constituée par des individus de toutes origines, attirés par le gain que représente la perception indue d'allocations de chômage. Ces derniers, qui, le plus souvent, tirent déjà leurs ressources de la délinquance, s'orientent vers des dossiers d'indemnisation pour cadres d'entreprises censés percevoir des salaires confortables. Leur profil ne correspondant pas à ces emplois, il est plus facile de se rendre compte de la fraude lors d'un entretien.

Il semble par ailleurs qu'une fraude originale se développe chez certains intermittents du spectacle, une association distribuant des attestations correspondant à des prestations artistiques qui sont en réalité fictives et non rémunérées pour permettre à ces derniers de remplir les conditions de perception de l'allocation de chômage spécifique à cette profession".

7. Une des causes de notre impuissance est la "guéguerre", bien française aussi et permanente, entre les divers services concernés (ASSEDIC, UNEDIC, URSSAF, CAF, etc.), non seulement séparés mais en outre de "cultures différentes" et peu désireux de coopérer :

"En outre, la mise en évidence de la fraude au sein même des organismes sociaux se heurte à des difficultés structurelles mais aussi culturelles [bigre!].
S'il existe, en leur sein des corps d'inspection, il n'y existe pas de service antifraude, composé de personnes qui auraient une culture de la lutte contre la fraude, qui pourraient établir la typologie des fraudes, élaborer une sorte de vade-mecum à partir des modes opératoires détectés et qui disposeraient d'outils informatiques d'alerte permettant de croiser les informations.

De surcroît, les services ne communiquent pas entre eux autour de ces problèmes - il n'y a ainsi aucune connexion entre les ASSEDIC et l'URSSAF autrement que de façon extrêmement empirique. C'est une carence très importante.

La perte pour les ASSEDIC est très importante. A la perte « sèche » s'ajoute le fait qu'elles n'ont aucun espoir de recouvrer les sommes versées, même lorsque l'affaire est déjouée et portée devant les tribunaux. Ces sommes disparaissent très rapidement des comptes sur lesquels elles ont été versées.
[...]
Il existe aussi un problème culturel évident. N'ayant pas dans leur culture le « flicage» des allocataires, ces organismes - ASSEDIC, CAF, CNAM, etc. - n'ont peut-être pas la volonté d'être très efficaces dans la détection et le traitement des fraudes. Les syndicats se refusent à ce travail [Classique] . Je me souviens notamment de la polémique née autour de la circulaire du ministère de l'Intérieur, un syndicat de l'Inspection du travail refusant de dénoncer les étrangers sans titre qu'ils pourraient repérer dans le cadre de leur travail. C'est violer l'article 40 du code de procédure pénale qui impose à tout fonctionnaire de révéler au Procureur de la République une infraction de nature pénale dont il pourrait avoir connaissance dans le cadre de ses fonctions".

Sur le même point un autre témoin, tout aussi autorisé !
"Charles-Emmanuel HAQUET : Il ne faut pas négliger la culture du secret qui existe dans une organisation paritaire comme l'Unédic. La crainte que ce statut paritaire ne soit remis en cause incite les personnels à être discrets. Selon les personnels de l'Unédic que j'ai pu interviewer en « off », il vaut mieux payer pour ne pas faire de vagues. [...] Comme me l'a dit un haut responsable, s'intéresser de trop près aux faux chômeurs risque d'attirer les foudres des syndicats, et s'intéresser aux fausses sociétés, celles du MEDEF. C'est une source d'immobilisme".

Sacrée culture!

"M. Jean-Paul ANCIAUX : De surcroît, ces personnels n'ont pas une culture du contrôle : ils n'en ont ni les moyens ni la formation. [...]
M. Charles-Emmanuel HAQUET : J'ai cité dans mon article un agent de l'URSSAF qui se disait terrifié par ce qui se passait. À sa parution, la première réaction de l'Unédic a été de s'en prendre aux URSSAF. Il est difficile de faire travailler ensemble tous ces organismes".

8. Un élément de bilan, très partiel et très dépassé car la progression de la fraude sociale a été exponentielle ces cinq dernières années (le rapport Tian a été présenté en décembre 2006) :

"M. Jean-Pierre REVOIL : Le montant total des fraudes est, à ce jour [Fin 2005!!!!] de 85 à 90 millions d'euros, mais ce n'est sans doute que la partie visible de l'iceberg ; plus nous contrôlons, plus nous en trouvons !
[ En août 2011, voici les dernières précisions données par D. Tian sur ce bilan : "La fraude sociale représente près de 20 milliards d'euros, soit 44 fois plus que la fraude actuellement détectée". Soit aussi l'équivalent du coût de l'évasion fiscale ou du déficit de la sécurité sociale...]
M. Maurice GIRO : A combien s'élèvent les sommes que vous avez récupérées ?
M. André MARIN : Les Assédic étant statutairement autonomes, nous ne le savons pas, car ce sont elles qui déposent plainte et récupèrent ces montants [ Rires dans la foule!!! Voir ci-dessus pour ce point!], même si l'Unédic se porte partie civile quand une affaire prend une dimension nationale".

9. Et les risques courus par les organisateurs et les bénéficiaires des fraudes Et d'abord que se passe-t-il si le pot-aux-roses est découvert ?

"Le Président Tian : Quand un agent repère de faux papiers, comment procédez-vous ?
M. André MARIN : Quand nous trouvons de faux papiers, nous prévenons la préfecture. Nous essayons de les conserver mais, une fois sur deux, la personne parvient à repartir avec.
M. Daniel PRÉVOST : Théoriquement, elle doit payer une amende, mais la peine n'est jamais appliquée [On s'en doutait un peu!] .
M. André MARIN : Si cela ne porte préjudice à personne, personne ne portera plainte [Ben voyons! Seul l'Etat français perd chaque année quelques milliards!].
Mme Annie THOMAS : Il serait, de surcroît, utile de généraliser la sécurisation des moyens de paiement, en particulier d'interdire les paiements des salaires en liquide. Le paiement par voie bancaire est un moyen de traçage.
M. le Président : Et les personnes touchées par un interdit bancaire ?
M. André MARIN : Elles sont interdites de chéquier, pas de compte.
M. Maurice GIRO : Je croyais que la loi interdisait le paiement des salaires en liquide.
M. Jean-Pierre REVOIL : Jusqu'à 3 000 euros, on peut payer un salaire en liquide. Cela peut donc concerner un tiers des salariés" [Donc les deux tiers des travailleurs gagnent plus de 3000 euros par mois! Il faut d'urgence prévenir l'INSEE!].

Autre témoin :
"Peu importe à ces multigérants envoyés en France d'écoper de quelques années de prison, puisqu'ils savent qu'à leur sortie, un gros chèque les attend. Du reste, ils ne s'installent pas forcément en France, ils peuvent n'y être que de passage le temps nécessaire. Un commissaire de police m'a même dit que des cars entiers de faux chômeurs faisaient l'aller-retour jusqu'en France, le temps pour ceux-ci de s'inscrire aux Assédic et de récupérer l'argent !"

Et les sanctions elles-mêmes? Risques et peines? :

"Ce qui est frappant, c'est que les faux chômeurs qui se font épingler sont très bien informés et savent exactement quoi répondre aux questions pour ne pas être inquiétés, même s'ils ne parlent pas bien français par ailleurs.

De toutes manières, ils ne sont jamais inquiétés. En effet, un employeur déclare le nombre de ses salariés aux Assédic, sans les nommer. Un agent de l'Assédic ne dispose pas d'informations nominatives comme la déclaration préalable à l'embauche (DPAE). Il n'a pas les moyens de vérifier si la personne qui se présente devant lui a bel et bien travaillé dans telle entreprise, à moins de connaître quelqu'un à l'URSSAF qui accepte d'effectuer cette recherche. Cela étant, même si l'agent parvient à confondre le faux chômeur, il est impossible d'opposer à un demandeur d'emploi le fait que son entreprise n'ait pas cotisé pour lui, et il sera tout de même indemnisé".

"Ces réseaux, faciles à mettre en place, sont difficiles à démanteler. De toutes manières, quand la police arrive à confondre un fraudeur, elle sait très bien qu'il ne sera, au bout du compte, que rarement condamné, car il est insolvable. Les têtes de réseaux sont à l'étranger, et en général très difficiles à saisir.

M. le Président : Cependant, 4 000 Turcs au sein d'une telle organisation représentent autant de comptes en banque remplis par les allocations. Comment ces mouvements financiers peuvent-ils passer inaperçus ? Quand on sait le nombre de contrôles que doit subir un artisan, l'on s'étonne que deux mondes puissent ainsi coexister !
M. Charles-Emmanuel HAQUET : Il y a en effet des comptes en banque, mais il est plus difficile de repérer 500 personnes avec 500 euros que dix avec 25 000 euros ".

Autre témoignage, dans le même sens :
"On constate par ailleurs une quasi-impunité des faux allocataires. Les juridictions de jugement n'ont malheureusement pas la possibilité de porter tous les dossiers à l'audience.
M. le Président Tian : Pourquoi ?
M. Christian KALCK : Pour des raisons matérielles, le nombre de dossiers étant trop important.
Pour la plupart de ces fraudeurs, la seule sanction sera le remboursement des sommes indûment perçues, ce qui leur vaudra un abandon des poursuites mais leur aura permis de bénéficier pendant plusieurs mois d'une sorte de prêt à la consommation. Au regard des peines édictées par l'article 313-1 du code pénal de cinq ans d'emprisonnement et 375 000 euros d'amende, cette impunité ne peut que susciter un phénomène d'imitation.
M. le Président : Mais comment s'en prendre aux organisateurs, aux têtes de réseaux ?
M. Christian KALCK : Ils encourent des peines supérieures (7 ans d'emprisonnement et 750 000 € d'amende art 313-2 5° du code pénal) mais il paraît aussi important de lutter contre les faux allocataires car, à l'instar de ce qui se produit en matière de trafic de drogue, ce sont eux qui constituent la demande et, par voie de conséquence, génèrent l'offre".

Demain, le plus croustillant pour le bouquet final.