J'écoutais ce matin sur Europe 1 Eva Joly interviewée par Thierry Guerrier depuis Clermont-Ferrand où se tient je ne sais quel raout d'Europe-Ecologie-les Verts (formation dont le nom même en dit long sur la capacité d’unité et de synthèse !).
Deux remarques liminaires.
L'une que les moins de 30 ans ne peuvent pas comprendre ! Dans le contexte séculaire des relations entre la France et l'Allemagne et surtout à la lumière des films innombrables où figurent les Allemands parlant français (les uns, plaisants comme le regretté Francis Blanche, les autres beaucoup moins en général en tenues militaires ou gestapistes), l'accent norvégien d’Eva Choly évoque fâcheusement, pour certains au moins, une prononciation teutonne du français qui ne rappelle pas toujours des situations et des événements dont on a plaisir à se souvenir.
Cela dit, Eva Joly, en dehors de quelques perspectives intéressantes mais totalement utopiques (le désarmement général en particulier dans lequel elle s'imagine, non sans candeur, avoir comme soutien direct le président Obama qui pour le moment n'a pas montré beaucoup de signes dans cette perspective au cours de ses trois années de présidence) a trouvé la solution que j'ai résumée par le titre de ce blog.
« Chus à la Chuiche ! »
Aux yeux d’Eva Choly, il suffit en effet, pour résoudre les problèmes de la Grèce et de son endettement, de récupérer en Suisse les milliards que, des décennies durant, les gros fraudeurs hellènes ont déposés, riche butin de leurs profits illicites, dans les banques helvètes. L'idée est en effet excellente ; on pourrait en prendre de la graine pour récupérer du même coup tous les dépôts mirifiques qu'ont pu faire à Berne Zurich ou Genève tous les fraudeurs du monde ainsi que tous les dictateurs qui, dans la même période, ont pillé les finances de leur pays.
Le seul problème est avec les Suisses eux-mêmes, qui, dans le passé, n'ont jamais montré le moindre enthousiasme pour des mesures infiniment plus modestes et plus réduites que la récupération que prône Mme Joly !
Il nous faudra donc probablement envahir la Suisse et, de préférence, de tous les côtés à la fois pour tourner leurs défenses ; les Européens ont en effet cet avantage stratégique de cerner complètement ce pauvre petit pays. Comme les Suisses, qui ont tous leurs fusils et leur paquetage dans l'armoire de la chambre à coucher, vendront sans doute chèrement leur peau, il faut se préparer à quelques difficultés dans ce domaine.
Ce qu'il y a d'amusant chez Eva Choly est que coexistent en elle deux éléments contradictoires.
D’un côté, une forme de lucidité dans les solutions qu'elle envisage et qui consistent aussi bien à éviter les dépenses inutiles (comme les dépenses militaires et en particulier l'entretien d'une force nucléaire désuète et dont on ne se servira évidemment jamais) qu'à prendre les mesures contre la fraude fiscale (qu'elle soit personnelle et spontanée ou organisée par l'État lui-même dans le cadre de ses fameuses mesures fiscales qui sont plutôt des chenils que des niches).
Le curieux de l’affaire est que cette clairvoyance s'accompagne d'une totale cécité politique lorsqu'elle parle avec conviction du moment où Europe-Ecologie-les Verts sera à la tête de la France.
Voilà des formes de raisonnement qui m'inquiètent davantage encore que l'accent norvégien ou teuton de Mme Eva Joly.
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