En cette période d'ouverture de la chasse aux contribuables auxquels on pourra infliger une augmentation d'impôts, il devient important de définir à partir de quel moment on peut être considéré comme riche.
"Ah si j'étais riche
Diguedadedadedadedadedadedadedaaaah!"...
Les définitions vont bon train. On se souvient que François Hollande, dans un moment d'égarement sans doute (peut-être depuis son appartement de Cannes) avait dit qu'on était riche à partir de 4000 € par mois (ce qui semble indiquer qu'il est au moins deux fois riche!). Il est tout de même un peu étonnant que le parti socialiste se soit si longtemps donné un Premier Secrétaire appartenant à la catégorie des riches ! Il l'est plus encore que ce même richard brigue maintenant la présidence de la république !
Récemment Jean Arthuis (un expert-comptable donc un expert en matière de richesse) a mis la barre un peu plus haut en situant le seuil minimal de la richesse à 6000 € par mois (Madame Bettancourt a failli mourir de rire en lisant la chose!). Ce matin sur RMC, J.J. Bourdin, de plus en plus opportuniste (s'il est possible), posait la question de savoir si on était riche à 5000 € par mois. Et à 5000 € par jour ? On se souvient que le 16 juin 2011, Le Point.fr nous avait informé que Laurent Ruquier avait finalement renoncé à intégrer Bourdin dans son émission de télé du soir pour remplacer les Érics (Zemmour et Naulleau, payé chacun 2000 € par prestation dans cette même émission) par Jean-Jacques Bourdin dans la mesure où ce dernier exigeait 5000 € par prestation ! Est-ce qu'on est riche à 5000 € pour chaque passage dans une émission ?
Laissons ce point car il est, somme toute, mineur par rapport au discours que l'on entend urbi et orbi sur la croissance (ou plutôt son ralentissement ou même son absence). Il ne suscite pas la moindre réaction de la part de quiconque parmi les invités de nos radios et de nos télévisions. Quand va-t-on envisager de nous faire descendre dans la rue pour exiger la croissance ? Il est curieux que les économistes, tous plus distingués que les uns que les autres, qui ne quittent plus guère micros et écrans, de Cohen à Dessertine, s'interrogent tous sans cesse sur la croissance, mais ne se posent jamais la question de savoir si ça peut durer et qui va payer ladite croissance.
Après avoir vécu des décennies durant sur des rythmes de croissance et d'augmentation du pouvoir d'achat incessants (en dépit d'un certain nombre d'avertissements, dont les plus solennels et les plus anciens furent ceux du Club de Rome dont plus personne ne se souvient aujourd'hui), l'exigence de l'augmentation de notre pouvoir d'achat et donc de la croissance est devenue dans notre mentalité collective « un droit acquis ». On sait que la mise en cause un tel droit est le meilleur moyen de faire descendre dans la rue le bon peuple de France.
Je ne suis pas le moins du monde économiste et j'exprime le point de vue du gros bon sens populaire. Il est clair à mes yeux (mais pas apparemment aux yeux des économistes distingués dont je parlais précédemment) que la croissance, dans notre monde occidental, a été, durant le XXe siècle, payée essentiellement par l'exploitation du tiers-monde et de ses richesses (l'exemple le plus clair est bien entendu celui du pétrole). Quand on nous bassine quotidiennement avec la croissance des pays émergents , on ne nous dit pas que logiquement cette croissance se finance, pour une bonne part (sous des formes diverses), par la réduction de notre propre croissance et la diminution de l'augmentation de notre pouvoir d'achat et partant de notre niveau de vie.
J'aimerais bien entendre un peu les économistes distingués évoquer enfin ce problème. Toutefois, ce qui me surprend davantage est que le concert d'aboiements en direction de la croissance (comme les chiens jappent à la lune!) n'amène pas de prises de position fortes et claires de la part des européens-écologistes-verts qui, plus que tous autres, devraient faire entendre sur ces questions des voix plus raisonnables. Ils n'en font rien et observent sur le sujet un silence assourdissant ! Je crains fort qu'ils ne soient assez lâches et surtout stupides pour penser faire de ce silence un argument en leur faveur dans les prochaines compétitions électorales.
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