Messages les plus consultés

samedi 31 décembre 2011

Bonne et heureuse année à toutes et tous




Il est un devoir auquel je pense avoir toujours manqué durant toutes ces années (cinq me semble-t-il) pendant lesquelles j'ai écrit des blogs, c'est celui de présenter mes voeux à celles et ceux qui me font l’honneur et l’amitié de me lire. Ce n'est pas faute d'y avoir pensé, mais jusqu'à ce que je me mette sous l'aile protectrice de Google et du Premier Amendement, je ne disposais pas des informations que Google met, en revanche, à la disposition de ses blogueurs. Comment aurais-je pu présenter des vœux dans le vide sidéral du net ?

Ces informations ne sont pas seulement statistiques mais informent en particulier sur l'origine des lecteurs. Je consulte, de temps en temps, cette rubrique et je suis toujours étonné de ce que j’y apprends. J’y constate en effet, sans surprise, que plus des deux tiers de mes lecteurs sont en France ; le reste, en revanche, se répartit, pour l'essentiel entre la Russie (souvent en tête grâce aux mentions qu'Expat fait de mon blog dans le sien), le Canada et les États-Unis. Viennent ensuite la Réunion (où j'ai quelques amis) la Belgique et l'Allemagne. Tout cela est assez explicable. Ce qui est plus curieux en revanche et ce sur quoi je m'interroge est de voir soudain se manifester inopinément plusieurs dizaines de lecteurs en Australie ou au Japon sans pourtant le sujet traité concerne, en quoi que ce soit, l'un de l'autre de ces pays. Ce sont les mystères du net et mieux vaut ne pas trop s'attarder.

Ce qui est intéressant en revanche est l'identification des systèmes d’exploitation qui est également faites dans les statistiques de Google. Comme on peut s'y attendre, Windows se taille la part du lion avec les trois-quarts des consultations mais j'ai eu la surprise d'y découvrir l'autre jour une consultation par un système que je ne connaissais pas que j'ai mis à l'honneur en tête de ce blog. Quelques explications sur l'origine bantoue de ce terme, données par son site, même si ces indications ne sont pas tout à fait ce que j'en pensais : « « Ubuntu » est un ancien mot africain qui signifie "humanité aux autres". Ubuntu signifie également "Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous". La distribution Ubuntu Linux apporte l'esprit Ubuntu au monde logiciel ».
Honneur donc aux langues et civilisations bantoues que j'ai eu l'occasion d'évoquer dans ce blog à propos de l'inénarrable thèse sur le zoulou et le créole haïtien de l’ancien (et peut-être futur) Président de la République d’Haïti, Jean-Bertrand Aristide.

Chères lectrices et chers lecteurs, bonne et heureuse année 2012 à vous et aux vôtres et à l'année prochaine.

jeudi 29 décembre 2011

Investissez dans un footballeur argentin (suite)

Comme vous avez pu le constater, si vous avez lu mon premier blog «Investissez dans un footballeur argentin » (reproduit ci-dessus), j'avais vu assez juste en rédigeant ce texte dès début août 2011. L'affaire Javier Pastore s'est, en effet, à peu près terminée comme je l'avais prévue et la prétendue vedette argentine venue de Palerme (on aurait dû se méfier) a terminé la première partie de la saison sur le banc des remplaçants, en froid avec le manager après des échanges aigre-doux par presse interposée.

Voici qu'un deuxième (je ne dis pas "second") épisode commence avec l'achat d'une nouvelle vedette du football argentin en la personne d'Alexandre Rodrigues da Silva dit Pato qui jouait à Milan (… pas tellement semble-t-il et avec des fortunes diverses en fonction de son état de santé et des relations avec le coach). Il n'est pourtant pas « pataud », comme on pourrait le croire, car ce nom, qui n'est pas le sien, vient du fait qu'il est originaire de « Pato Branco ».

Nombre de détails font penser que son cas n'est pas sans analogie avec celui de Javier Pastore. C’est le footballeur argentin type, dans le genre mondain, danseur de tango élégant avec quelques éclairs de génie mais sur lequel on ne peut guère compter pour l’effort et dans la continuité. Il est en outre de la plus grande fragilité et il a passé plus de temps à l'infirmerie que sur les terrains.

En tout état de cause, à condition de trouver un émirat généreux et pas trop connaisseur, on peut en moins néanmoins espérer faire des affaires avec ce Pato. Acheté par le PSG pour 50 millions, il n’en avait coûté que 24 il y a trois ans au Milan AC qui en avait alors fait l'emplette. Certes le rendement est moindre que pour Pastore, mais doubler la mise en trois ans est néanmoins intéressant. Madhoff, après tout, n'en promettait pas plus !

La principale particularité de ce Pato, qui n’a guère convaincu balle au pied (ce qui lui laissait des loisirs), est, en fait, à sa liaison avec Barbara Berlusconi, la fille du patron du Milan AC. Il y a donc là la matière d'un roman pour la collecte Harlequin car on ne sait trop démêler les raisons du coeur de celles du portefeuille.

Sans doute compte-t-on au PSG et au Qatar sur l'avenue d'Anceloti qui devrait être le sorcier capable de mettre d'accord tous ces joueurs dont l'ego ne doit pas être des plus modestes ; on espère que ses talents culinaires l’aideront à faire monter la mayonnaise au Parc des Princes, mais comme il a bétonné son contrat pas de risque pour lui !

Tout compte fait l'émir du Qatar n'est peut-être pas le pigeon oriental que l'on imaginait puisque j'ai appris hier, dans je ne sais quelle chaîne télévisée, qu'en revendant, quelques moi, en le revendants après l’achat d'un immeuble acquis auprès de l'État français, il avait fait 50 millions de bénéfices c’est-à-dire le prix payé au PSG pour Pato.

Au fond et à y bien réfléchir, c'est nous autres pauvres Français surendettés qui, à travers les incompétences de Bercy, avons offert Pato au Quatar et au PSG !

Qu’est-ce-qu’on dit à la France Monsieur l’Emir ?

Achetez-vous un footballeur argentin!



J'ai publié le dimanche 7 août 2011 un blog que peu d'entre vous ont dû lire et que je reprends ici avant de lui donner une suite dans la journée.Si vous connaissez et suivez tant soit peu le foot, vous rendrez hommage à ma claivoyance estivale.

"Vu la conjoncture économique et financière actuelle, on ne sait plus où trouver des placements sûrs et fructueux.

L'or a atteint une limite ; l'immobilier reste certes une piste exploitable, mais si l'on doit passer par les banques, les taux d'intérêt ont monté et le feront encore. Il reste toutefois la voie royale : le footballeur argentin.

Si vous songez que Palerme à acheté Javier Pastore il y a deux ans pour 8 millions d'euros et vient de le vendre au PSG pour 42 millions, dites-moi un peu où vous pouvez trouver un placement qui vous rapporte, par an, 200 % (laissons tomber, s'il vous plaît, les miettes et les intérêts composés !).

Il faut tout de même vous méfier, car Dieu sait que, dans le milieu du football, les aigrefins, voire les repris de justice, sont légion, à commencer par ceux que l'on appelle joliment les "agents" (sans doute par référence à la police mais par antiphrase) qui, souvent, passent directement de la paille humide des cachots aux fauteuils de leurs jets privés ou aux positions les plus officielles dans nos médias. Je ne vise naturellement personne!

Certes, tout le monde n'a pas la chance de tomber sur un émir du Qatar qui, à peine descendu de son chameau, investit 100 millions dans une équipe bidon qui se permet d'en claquer 42 pour acheter un danseur de tango maigrelet, venu de Cordoba.

Javier Pastore est un charmant jeune homme, grand et svelte. Ses biographes s'accordent à lui accorder une taille d'un 1,87 mètre mais le font peser tantôt 75, tantôt 78 kilos, ce qui, pour un prix total de 42 millions d'euros, met tout de même le kilo de Javier aux alentours de 500.000 à 600.000 euros. Son poids est un peu imprécis mais ses états de service footballistiques sont encore nettement plus flous.

Ayant dû quitter l'Argentine suite à la quasi-faillite du club Huracan où il venait de signer un an avant, il aurait fait un séjour de test de recrutement à l'AS Saint-Étienne qui finalement n'en a pas voulu. C'est assurément une grosse bêtise sur le plan commercial quand on voit la suite, quels que soient les talents de footballeur de Pastore.

On nous le présente également comme l'une des gloires du football argentin ( le nouveau Messie, nous assène-t-on, mais on doit se souvenir que Barcelone a recruté le vrai Messi à 13 ans, le faisant venir en Catalogne avec toute sa famille pour un traitement médical !) et surtout de son équipe nationale. En fait, vus de plus près, ses états de service comme international ne sont pas des meilleurs.

En fait, il ne l'a guère été vraiment. Il a joué dans une sélection non officielle (à Barcelone contre une sélection de Catalogne où il est entré en deuxième mi-temps le 22 décembre 2009) ; il a été sélectionné contre l'Allemagne mais sans jouer. Le premier match international où il a joué est celui contre le Canada, le 25 mai 2010, dans une rencontre de préparation du Mondial sans trop d'histoire puisque l'Argentine a gagné cinq à zéro. En fait, son seul vrai match officiel et non amical, en Afrique du Sud, a été, le 22 juin 2010, contre la Grèce, où il a joué, en tout et pour tout, 13 minutes en seconde mi-temps. Pour le nouveau Messie qu'on veut nous vendre c'est tout de même un peu léger face au vrai Messi qui, à l'âge de Pastore (il a exactement 2 ans de plus) comptait déjà 14 sélections internationales.

Ajoutons qu'à Palerme, en deux saisons, Pastore n'a marqué que 17 buts (4 la première année et 13 la seconde), alors que Messi, certes dans un autre emploi, en a inscrit, pour le Barça 108 durant la même période.

En tout cas les Palermitains ont fait, dans cette affaire Pastore, une excellente opération. Il n'est pas sûr qu'il en soit de même pour le PSG.

Il est fort à craindre que le prince du Qatar soit le dindon de la farce, ce qui n'est pas véritablement fait pour me chagriner!"

mercredi 28 décembre 2011

Bambi No!

Voici que le triple AAA de la France, le triple meurtre de Marseille, la mort du dictateur nord-coréen et les événements de Syrie sont désormais passés au second plan. Bambi, comme Zorro, est arrivé et depuis ce matin, toute la presse écrite et audiovisuelle française n’a d’yeux et d’encre que pour lui.

Je vous épargne le récit détaillé de la chose, car je vois mal comment vous auriez pu y échapper ; si vous avez eu, pour le moment, cette chance, soyez sûrs qu'elle ne durera pas au-delà des informations du soir.

Michel Drucker, qui me semble en perte de vitesse médiatique depuis ses ennuis dans le Lubéron, ne s'y est d'ailleurs pas trompé et, à défaut d'enfourcher Bambi, en lieu et place de son vélo, il s'est aussitôt mis sur les rangs pour assurer sa survie en le recueillant. Comptez sur lui pour l’amener à son émission dominicale. Je ne comprends pas que BHL n'ait pas déjà chaussé ses bottes de caoutchouc pour se rendre en Charente et qu'un de nos hélicoptères en mission spéciale n'ait pas déjà déposé notre président près de la ferme des Espiot à Mirambeau (Charente-Maritime).

Une famille bien de « cheux nous » ces Espiot, comme en portent témoignage les images que la presse nous a déjà livrées (avec le kil de rouge sur la toile cirée de la cuisine). Il y a un an Raymond a trouvé, prisonnière d’un piège à renard, une femelle chevreuil que la famille, pleine d’imagination, a baptisée Bambi(e)
( je ne sais pas si ce féminin est bien légitime, m’enfin !). Bambie, élevée au biberon, par Emilienne, est devenue l’enfant de la famille et sa mère adoptive déclare, émue : « Je l’ai nourrie sur mes genoux comme un chaton. Elle dort dans la maison avec le chien et, la journée, elle est dehors avec les poules et les lapins.
Devenu adulte, elle est parfaitement acclimatée à la vie de la ferme familiale, car tout cela se passe dans la Vendée profonde et dans une ferme de ce beau pays.

Jusque-là rien de très étonnant, mais c'est à ce moment qu'entre en scène notre Père Soupe-Ubu qui n’a guère à faire, de toute évidence, mais dont la vigilance ne se relâche jamais. Le Père Soupe animalier du coin a repéré de ses cent yeux la pauvre Bambie dans sa ferme vendéenne et a aussitôt sorti de ses tiroirs un mystérieux règlement qui interdit, Dieu seul sait pourquoi, à un animal sauvage de séjourner chez des particuliers, fût-ce dans une ferme.

Je ne sais pas ce qui se passe pour les milliers de furets et de hamsters dont raffolent nos enfants ; assurément, ce sont aussi, me semble-t-il, des animaux sauvages et ils séjournent souvent dans des lieux moins propice à leur existence quotidienne qu'une ferme de nos campagnes. Passons sur ce détail. La chose est assurément sans la moindre importance et, pire encore, sans le moindre intérêt. Toutefois entre Noël et le jour de l'an, quand tous les gros bras de l’information sont au ski ou aux Antilles, la presse ne peut pas se montrer trop exigeante sur le choix et la qualité des informations.

Toujours est-il que l'ubuesque Père Soupe a décidé, dans sa grande sagesse, qu'à compter du 31 décembre 2011 (je ne sais pas davantage ce que signifie le choix d'une date aussi précise qu’inattendue), Bambi(e) devra être placée en résidence surveillée dans le parc animalier du coin.

Emilienne et Raymond se sont vus aussitôt vus accabler de demandes d'interviews et ne délaissent les radios que pour passer dans les télévisions, sans qu'on sache très exactement, ni ce que signifie ce qui justifie cette mesure administrative, au demeurant totalement absurde, ni comment pareille information a pu susciter un tel déchaînement médiatique.

Résisterai-je à la tentation de conclure une fois de un blog par : « Pauvre France » ?

samedi 24 décembre 2011

Progrès et modernité de merde !

Excusez-moi d'être grossier, mais ma fureur le légitime sans aucun doute, à mes yeux du moins.

D'une façon inattendue, j’ai été amené à acheter, par Internet pour gagner du temps et éviter la gare (pensais-je non sans candeur) un billet de train pour un trajet Aix-en-Provence-Lyon et retour.

Je passe sur le prix, un peu inattendu pour qui, comme moi, est sans cesse assiégé par les offres alléchantes de prix bas faites par la SNCF que son monopole de fait devrait détourner de faire une si coûteuse et surtout si fallacieuse publicité. En modeste deuxième classe s'il vous plaît, le trajet en cause coûte 120 € soit 25 % du prix d'un aller-retour en avion entre la France et les États-Unis. Les deux villes françaises étant distantes de 300 km, je vous laisse le soin de faire le calcul et de constater que le train français coûte environ cinq fois plus cher que l’avion au kilomètre parcouru !

Le prix est une chose, mais ce n'est rien à côté des complications qu’entraîne l'acquisition d’un titre de transport. L'opération m'a pris environ une heure, la SNCF étant incapable, depuis plus de 20 ans, de créer et de gérer les systèmes informatiques qu’elle s'efforce de mettre en place.

Je vous épargne le détail qui est d'une complication hors de proportion avec ce qui se passe par exemple dans le cas du transport aérien dont je ne suis pourtant nullement le thuriféraire, mais où les choses sont néanmoins infiniment plus simples et mieux conçues.

Je ne sais pas si c'est en raison des « retraits » successifs des contrôleurs suite à des problèmes avec des voyageurs (les syndicats de « cheminots » - et ce terme même est tout un programme – interdisent l’usage du mot « clients » !) récalcitrants, J'en doute un peu car j'ai cru entendre que ces incidents étaient causés, le plus souvent, par les voyageurs qui n'avaient pas de billets. ).

N’est-ce pas plutôt simplement l'idéologie sécuritaire qui semble se mettre en place de plus en plus dans notre pays ? Toujours est-il que, pour acheter un simple billet de train, il faut non seulement fournir son identité (nom et prénom mais également sa date de naissance !) et, dans le cas d'un achat par Internet, son adresse électronique (en double s’il vous plait). A quend les empreintes digitales et bientôt le code génétique ?

J'ai cru comprendre aussi que désormais les contrôles par les contrôleurs de la SNCF pouvaient être étendus jusqu'à l'exigence de la présentation d'une pièce d'identité de la part du voyageur. Ils ne vont pas tarder à exiger des augmentations de salaires et le port d'une arme!

Tout cela n'est encore rien, le système est si tarabiscoté que vous ne pouvez même pas acheter et payer un billet pour quelqu'un d'autre que vous-même (votre femme, votre sœur ou votre petite amie) puisque, en cas de contrôle, elle devra fournir, en même temps que son billet de train, la CARTE DE CREDIT qui a servi à payer(donc la VOTRE) ! C'est commode ! Il faut donc absolument que le ou la titulaire du billet soit également en possession, au moment du transport, de la carte de crédit qui a servi à le payer ! Au fou !

Et c’est loin d’être fini. Lors du paiement électronique, vous devez, comme partout et toujours, donner les numéros de la carte de crédit ainsi que le « numéro de sécurité » et la date d’expiration de la carte de crédit. Rien de nouveau jusque là mais désormais votre banque va vous donner les chiffres d’un autre numéro de sécurité. La cerise sur le gâteau est qu’elle vous appelle alors PAR TELEPHONE SUR LE CHAMP pour vous communiquer cet indispensable numéro ! Impossible d'avoir le billet sans fournir ce numéro ! On croit rêver.

Un conseil d’ami. Pour acheter un billet de train, soyez surtout CHEZ VOUS, avec une bonne heure à perdre, devant votre ordinateur, près de votre imprimante (Gare à la panne...les cartouches d’encre sont-elles toutes bien pleines ?) et surtout en ayant à portée de main de votre téléphone (avec papier et stylo sous la main !).

On assiste une fois de plus au mariage grotesque, mais cette fois surréaliste, du Père Soupe et de la Mère Ubu soue l'oeil vigilant de Big Brother !

Moralité : prenez votre voiture (tant pis pour le CO2) ou l'avion (idem), si les gens en sécurité aéroportuaire vous permettent de le faire ou, mieux encore restez chez vous.

Joyeux Noël!

vendredi 23 décembre 2011

« Les Turcs ont passé là. Tout est ruine et deuil... »

Il ne s'agit pas là de l'Arménie, mais de Chio, "l'île des vins" que le Père Hugo évoquait dans "l'enfant grec" (celui qui, déjà, tel un petit marseillais des quartiers Nord, ne voulait, pour son Noël, que "de la poudre et des balles"), que nous avons tous appris autrefois à l'école.

La turquerie (mais sans le Mamamouchi) était hier à l'ordre du jour au Palais Bourbon. Le génocide arménien n'y a pas fait recette et nos représentants, en cette période festive, avaient choisi les grands magasins et les courses de Noël. Il faut bien admettre qu'il n'y avait pas la foule, même en regroupant les rares assistants pour la télé et ses savants cadrages! Pas même un député sur dix quoique, comme on nous le dit, le texte ait été voté " une large majorité".Vive l'électronique parlementaire!

On se fâche avec les Turcs sans combler les Arméniens qui sauront apprécier et évaluer à sa juste mesure l'intérêt de la représentation nationale française pour leur cause. Enfin Devedjian a pu à nouveau attirer la presse et Renaud Muselier a été l'un des rares à se manifester publiquement sur le sujet. Il est vrai qu'il est lui-même, comme par hasard, marseillais et qu'il doit, si j'ose dire, "marquer à la culotte" sa rivale, UMP et phocéenne, Madame Boyer qui est à l'origine du texte.

Hollande, toujours prudent, a donné des espoirs et des assurances à tout le monde (et d'abord à lui-même) en rappelant que le texte doit être approuvé par le Sénat (passé à gauche) et surtout que l'ordre du jour des assemblées peut-être modifié par le gouvernement (suivez son regard , certes normal mais qu'il peut espérer présidentiel).

Les Turcs ont été assez réactifs (trop selon Juppé!)pour nous faire, comme on pouvait le prévoir, la réponse du berger à la bergère, car, pour ce qui est des génocides, nous sommes, à une échelle plus modeste certes, en assez mauvaise position pour donner des leçons aux autres et ils n'ont pas manqué de nous le rappeler. Mais quel peuple peut prétendre ne pas avoir eu, à moment ou à un autre de son histoire, avoir eu quelque activité génocidaire même si elle était de moindre ampleur?

Le problème n'est d'ailleurs pas là. Le plus curieux de la chose est que si la France verse volontiers des larmes, plus ou moins sincères quand elles ne sont pas méridionales, sur le génocide arménien, elle n'en connaît manifestement pas bien le déroulement historique. En effet, à d'autres moments, nous nous apitoyons tout autant sur le sort infortuné des pauvres Kurdes qui furent pourtant, à bien des égards, les instruments les plus sanglants du génocide arménien.

Il y a probablement, dans tout cela, du côté français comme du côté turc, aux plans nationaux et international, des arrière-pensées, des sous-entendus et des plans sur la comète, dont on ne nous informe guère et qui ne nous intéressent, en fait, pas davantage.

Espérons toutefois que la mise au pilori de la Turquie apportera quelques consolations dans leur malheur d'abord à Bachar el Assad, qui ne doit pas être fâché de voir la communauté internationale se donner enfin une autre tête de Turc, et surtout aux Grecs que les malheurs ottomans distrairont un instant de leur austère morosité.

jeudi 22 décembre 2011

Génocide arménien et élections françaises


Il n'est bruit que de l'élection présidentielle mais pour bon nombre de nos élus son intérêt et sa préparation ne leur font pas, pour autant, oublier l'élection législative qui fera suite à l'intronisation du nouveau président de la République. Quand on peut inscrire dans la campagne nationale pour la première la préparation locale de la seconde, les choses en vont encore mieux.

L’assemblée nationale doit se prononcer, ce jeudi 22 décembre 2011, sur une proposition de loi qui prévoit un an de prison et 45.000 euros d'amende en cas de négation d'un génocide reconnu par la loi. Or la loi du 29 janvier 2011 a établi l'existence d'un génocide d'Arméniens par la Turquie opéré entre 1915 et 1917 et ayant provoqué, selon les Arméniens, 1,5 million de morts.

Ce projet de loi est approuvé par le gouvernement puisqu’il a choisi de ne pas le retirer de l’ordre du jour. Mieux le ministre des affaires européennes, Jean Leonetti, concerné au premier chef par le caractère inévitable de la réaction de la Turquie, a expliqué pourquoi, ce mercredi matin, sur diverses ondes nationales : « Aujourd'hui, l'ensemble des peuples doivent être lucides et courageux et regarder leur histoire. Le génocide arménien, ça fait presque 100 ans que ça s'est produit, les responsables sont morts, c'est simplement une reconnaissance d'un fait historique. ».

Il tentait par là de répondre aux propos hostiles au vote d’un tel texte tenus par deux délégations turques, l'une composée d'hommes d'affaires, l'autre de parlementaires, venues à Paris la semaine dernière, sans doute par hasard et qui avaient tenté d'infléchir la position française sur cette proposition de loi.
Relayant cette démarche, dans une « lettre ouverte aux députés de l'Assemblée nationale » publiée dans le Figaro, le Comité de coordination des associations franco-turques de France s’était déclaré « très inquiet par la perspective du vote » de cette proposition de loi dont il dénonçait par ailleurs les « fins électoralistes évidentes », l’intention étant, à ses yeux, d’attirer vers Nicolas Sarkozy les voix des Arméniens de France lors de la présidentielle française.

Rideau de fumée ou réel désaccord, le projet de loi sur le génocide arménien semble diviser la majorité, au point que Gérard Larcher s'y déclare opposé ainsi que quelques autres élus de la majorité. Je ne sais pas quels sont les motifs réels qui animent exactement Gérard Larcher et jusqu’où va son désaccord, car avec nos hommes politiques, les motivations sont souvent fort complexes. En revanche les mobiles des partisans de cette loi sont, eux, parfaitement clairs et même d’une éclatante évidence.

Quoique je n'ai pas entendu mentionner cette circonstance Mme Valérie Boyer, députée du huitième arrondissement de Marseille, a de bonnes raisons de s'attirer les faveurs de la communautaire arménienne de cette ville (elle-même n’est pas marseillaise alors que Jean Léonetti est né à Marseille!).

Forte de 80 000 personnes environ (dix pour cent de la population totale de Marseille et le sixième des Arméniens de France), la communauté arménienne tient une place éminente dans une ville où l’on passe du boulevard Charles Zeytountzian au boulevard Ararat pour gagner l'avenue du 24 avril 1915 (date du début du génocide arménien) où sont nombreux les restaurants arméniens, où l’on peut boire de la bière arménienne Koytak et manger du pasterma (viande de boeuf séchée assaisonnée au paprika. Nombre de personnalités marseillaises sont d’originaire arménienne. Pour prendre l’exemple des milieux universitaires, où pourtant cette communauté n'est pas particulièrement représentée, elle a fourni récemment encore un président d'université ( Aix-Marseille 1) et un doyen de faculté de droit (Aix-Marseille 3). Autres Arméniens célèbres de Marseille : Henri Verneuil (de son véritable nom Achod Malakian, né en Turquie) ou Robert Guédiguian (fils de docker et lui né à Marseille).

Jean Garbis Artin, fondateur de l'ARAM, l'Association pour la recherche et l'archivage de la mémoire arménienne, est la mémoire de cette communauté et en explique l’importance dans cette ville : « Entre septembre 1922 et fin 1927, 50 000 rescapés du génocide débarquent au cap Janet.[…] Sur cent Arméniens débarquant sur le port, quarante resteront à Marseille et s'entasseront dans les camps Victor-Hugo, Mirabeau et Oddo.» Les Arméniens sont donc là depuis longtemps et ont, pour la plupart marqué une volonté farouche de s’intégrer à la vie de la cité ; ils y ont souvent réussi et leur poids y est considérable.

Ce n'est donc évidemment pas un hasard si c’est Mme Valérie Boyer, une élue de Marseille, qui a pris cette initiative et si c’est Jean Leonetti, un Marseillais qui lui a été opposé, car on l’œil à tout dans la « com’ » actuelle. L’initiative sera certainement fort appréciée sur place comme ailleurs car, tout à fait légitimement, la rancoeur des Arméniens de France contre l'État turc est bien loin d'être apaisée.

mercredi 21 décembre 2011

Ciel Mamaires :

En ces temps de crise et dans la nécessité impérieuse de faire des économies sur tous les plans, Usbek and Co Consulting tente une fois de plus d'apporter des solutions efficaces par des conseils comme toujours gratuits.

Tout semble indiquer qu'on s'achemine désormais vers un retrait général des prothèses mammaires défectueuses dont la silicone industrielle n'est pas propre à l'usage qu’en ont subrepticement fait des fabricants peu scrupuleux et qui devaient, eux aussi, comme tant d’autres s’offrir les services des « experts » officiels chargés de les contrôler.

Petite contribution au problème de l'orthographe dont je vous entretenais hier : contre toute attente et en dépit des usages fautifs multiples qui en sont faits au masculin, le mot silicone est féminin, ce qui est, après tout conforme à la majorité de ses usages, même si j’ai appris, ce matin même que certains messieurs, ou réputés tels, s’offraient des prothèses « pectorales ».

Il semble donc que nous serons prochainement en possession d'un nombre très important de prothèses mammaires usagées dont on ne sait trop que faire. Arrêtons-nous un instant sur cette question.

Liquidons d’un mot les points de détails et les aspects marginaux.

Laissons d’abord de côté les pectoraux mâles qui ne forment sans doute qu’un pourcentage négligeable. La chirurgie esthétique ne concerne guère non plus Sri Minakshi, déesse de la mythologie indienne qui avait trois seins. Cette curiosité de la nature a caractérisé aussi naguère, une actrice de films X dont le pseudonyme anglo-saxon « Triceratits » annonçait la singularité mammaire. On peut également mettre à part d’éventuelles interventions sur certaines des Amazones du colonel Kadhafi et n’impliquant, de ce fait même, qu’un seul sein

La plupart des opérations chirurgicales ont donc eu lieu avec une finalité esthétique et ont, de ce fait, sans doute concerné des paires de seins donc deux prothèses mammaires. Si l'on tient compte également des cas où une opération à finalité médicale n'a entraîné la pose que sur un seul sein, on peut admettre qu'on se trouvera vraisemblablement, en gros, pour 30.000 cas, en possession de 55 000 prothèses usagées et retirées.

On se trouve alors en présence d’un calcul arithmétique difficile à réaliser de façon précise et qui nécessite forcément des approximations. Si l'on admet que la plupart des opérations esthétiques visent à augmenter la grosseur des seins, on peut estimer à 550 g le poids moyen de chacune de ses prothèses, ce qui doit correspondre en gros (si j’ose dire) à une taille de soutien-gorge 90 C. Je ne suis pas hostile à l’idée que des spécialistes de l'érotisme mammaire apportent ici leur contribution et m’aident à préciser cette évaluation sommaire.

On peut donc admettre qu'on se trouvera alors à la tête d’un peu plus de 300 tonnes de prothèses mammaires dont on saura pas trop que faire.

On pourrait certes, comme on le fait pour le matériel informatique périmé, envoyer ces prothèses en Afrique en donnant à penser que les dames indigènes pourront leur trouver un usage, ce que d'ailleurs l'ingéniosité locale ne manquerait pas de faire. Certes il serait difficile que des femmes songent à les replacer, sauf à les coller pour rehausser leurs avantages, mais on peut compter sur elles pour trouver de nouvelles utilisations originales à ces prothèses dont on pourrait peut-être faire des oreillers ou des coussinets.

Il me paraîtrait plus judicieux de faire appel à des artistes contemporains. Ils pourraient sans doute trouver à ces objets, plastiques et translucides, une finalité artistique plus noble et moins coûteuse en CO2 qu’un transport vers les poubelles du Tiers Monde.

Nul doute qu'une « installation » de ces prothèses mammaires à la FIAC 2012 pourrait connaître le plus grand succès, surtout si l’on a eu soin d’y inclure des photos suggestives des porteuses de ces implants… réalisées bien entendu avant le retrait de ces suppléments esthétiques.

mardi 20 décembre 2011

« Ça sent si bon la France »

Décidément le retour au pays a quelques avantages et ne manque pas d'un certain charme que nous sommes sans doute nombreux à goûter.

J'ai déjà raconté hier mon arrivée à Roissy où le premier parfum de France que j'ai respiré, avec quelques milliers de candidats au voyage, a été celui de la grève des agents de sécurité ou de sûreté.

Je ne sais pas très bien ce qui différencie ces deux catégories de travailleurs, sinon que l'une a le droit et l’avantage de nous palper, ce qui est, en revanche, refusé à l'autre. Une seule de ces deux catégories professionnelles était en activité hier, l’autre étant en grève ; comme j'ai eu le privilège d’être palpé moi-même, je pense que j’ai eu la chance d’avoir affaire à la catégorie qui était alors en activité. En passant, je trouve que l’une et l’autre ont en général des mines patibulaires, ce que confirme régulièrement les affaires de vol que nous narre la presse. Bref, la plus grande pagaille régnait à Roissy ; tout cela m'indiquait d'emblée que j'avais enfin mis les pieds en France.

Ce conflit n’a toutefois pas fait oublier à nos gouvernants la lutte qu'ils ont entamée contre la fraude sociale. Elle a toutefois changé de nature et Mme Pécresse a ingénieusement détourné la chasse aux fraudeurs vers les fraudeuses. Suite à la découverte de la fraude à la silicone sur les prothèses mammaires, on va pouvoir enfin, de la façon la plus inattendue, identifier à leurs poitrines opulentes les fraudeuses mais surtout les médecins complices de leur transformation. On sait en effet que 80 % des opérations, qui visent à redonner aux dames des seins triomphants, ne sont pas liées à des opérations de chirurgie reconstructrice.

Bon nombre de ces opérations, on le sait depuis longtemps, sont, avec la complicité des chirurgiens qui les pratiquent, portées au compte de la reconstruction après une opération (en général, le traitement d’un cancer) et, comme telles remboursée par la Sécu, alors qu'elles ne relèvent que de la simple esthétique. Si l'opération actuelle de changement de prothèses ne permet pas assurément de découvrir immédiatement les fraudes, elle devrait faciliter considérablement leur mise en évidence, puisque que les 20 % de vraies reconstructions étant écartés d’emblée, il ne restera plus qu'à voir, dans les 80 % restant, quelles opérations ont bénéficié d'un remboursement frauduleux de la part de la Sécurité sociale.
Les enquêteurs des impôts n'ont plus qu'à se mettre au travail avec ardeur sur un terrain plus attrayant que celui de la TVA, même s'ils ne peuvent pas espérer, à la différence des contrôleurs de sécurité ou de sûreté aériennes, accompagner leurs investigations fiscales de palpations des corps des délits.

Toutefois le meilleur moment dans cette France retrouvée a été une émission de Canal+ sur l'orthographe (dans je ne sais quel journal), dont la vedette inattendue était « un coach en orthographe ». Je ne pense pas toutefois qu'on puisse réinsérer dans cette noble fonction les rédacteurs de la plupart de nos documents administratifs. Hier encore, je notais, dans un texte de moins d’une ligne et demie émanant de la SNCF (renouvellement de la carte « Grand Voyageur » si vous voulez vérifier !) deux superbes fautes d’orthographe qu'on aurait jamais trouvées, naguère encore, sous la pointe Bic d'un élève de CM1.

De la bouche d’or de l’inattendu coach en orthographe, j'ai appris, non sans stupeur, que l'orthographe était désormais, dans les cabinets de recrutement, l'indice majeur le plus pertinent dans la recherche des cadres de haut niveau ! A en juger par les textes produits, à l’Elysée comme Rue de Solferino, à l’occasion du décès de Danielle Mitterrand (huit fautes à sept en faveur de la présidence de la République), les recrutements ne s’y font certainement pas sur ces bases.

On disait autrefois que l'orthographe était la science des ânes, la voilà devenue l'indice de la plus haute qualification professionnelle.

lundi 19 décembre 2011

Message personnel

Revenu hier soir du Brésil, au terme d'un voyage quasi apocalyptique, je pensais ne pas reprendre mon blog avant demain, afin de sortir davantage de l'état comateux dans lequel m'a plongé ce voyage aérien.

Quelques détails, quoique cela ne soit pas dans mes habitudes, surtout en un jour où le monde a perdu Kim Jong il et Vaclav Havel !

Nous avions quitté Sao Paulo avec heure et demie de retard, circonstance sur laquelle on n’a pas jugé utile de nous éclairer davantage. Les explications fournies par Air-France (deux valises embarquées sans leurs propriétaires) m’ont semblé un peu différentes de celles que m’avait suggérées l'observation, prolongée et obligée, des événements survenus en salle d'embarquement.

Deux mois auparavant déjà, au départ de Rio, l'équipage était déjà arrivé fort en retard sans qu’on nous explique davantage la chose, la rumeur publique accusant, comme toujours, les embouteillages. A Rio ils sont clairement prévisibles. Pour un voyageur naïf comme moi, qui s'est toujours entendu dire que les équipages doivent être à l'aéroport, des heures et des heures à l'avance, cette explication avait semblé un peu courte.

Hier l'hôtesse, auprès laquelle j’ai essayé de m’informer peu avant l’atterrissage, car j’allais, comme bien d’autres, manquer ma correspondance à Roissy, a allégué, pour expliquer le retard au décollage, la tempête survenue en France et qui avait retardé le départ de l'avion de Paris, lors du vol aller ; comme je crois savoir toutefois que l'avion de retour ne décolle pas immédiatement après avoir atterri et que, de toute façon, nous avions pu constater tous, par la force des choses, une arrivée bien tardive de l’équipage de notre appareil, puisque nous étions nous-mêmes, pauvres passagers, parqués en salle d'embarquement, je lui ai fait part de mes doute sur une telle explication.

Du coup, je l’ai priée de signaler à son chef de cabine, qui venait de faire l’annonce de l’arrivée imminente à Paris, qu’avec une heure et demie de retard, il est d’usage, dans les compagnies de transport aérien, de faire mine de présenter des excuses aux passagers. Accédant à ma demande (les excuses oubliées ont été présentées lors de l’atterrissage lui-même), elle m’a fait observer que le retard était de moins de trente minutes puisque nous devions arriver à onze heures vingt et que notre atterrissage effectif aurait lieu à moins le quart. Peut-être, compte tenu de la fatigue engendrée par une nuit de veille (je n’avais toutefois pas dormi plus qu’elle), n’aurais-je pas dû lui faire observer que, de onze heures vingt à douze heures quarante-cinq, il y a, non pas une demi-heure mais une heure et demie, ce qu’elle a bien dû reconnaître. Je n’ai pas toutefois voulu aggraver mon cas en ajoutant que si l’enquête finale, devenue très discrète, sur la catastrophe du Rio-Paris a montré que les pilotes d’Air-France ne savaient pas très bien piloter leurs avions, le retard de l’équipage à Sao-Paulo et l’observation erronée faite par cette hôtesse sur notre retard, tendent à prouver qu’ils ne savent pas non plus très bien lire l’heure !

Bref cette arrivée tardive à Paris, que je jugeais catastrophique, s’est révélée dans les faits sans la moindre conséquence, puisqu'à Roissy nous avons découvert quelques milliers de passagers en souffrance car la grève des personnels dits de sécurité provoquait une totale anarchie avec des retards considérables et des horaires bouleversés.

Une remarque en passant. Dans le vol Sao-Paulo-Paris, nous avons eu droit à un programme cinématographique qui est en place, depuis deux ou trois mois, je suppose, sur tous les longs courriers. Dans la mesure où j'ai beaucoup voyagé ces derniers temps, j'ai vu, dans ce programme, à peu près tout ce qui est visible (y compris le film « La conquête » sur l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007). Je vous recommande vivement de le voir si vous ne l’avez pas fait encore. Non seulement il fait revivre les événements que nous avons vécus et que nous nous préparons à vivre à nouveau sous une forme sans doute identique, mais la distribution y est excellente. J'ai cru, une fois de plus, que M. Galouzeau de Villepin (je ne le nomme plus Galopin de Villouzeau de peur d’un procès en diffamation !) avait condescendu à interpréter dans ce film son propre rôle. Nouvelle satisfaction hilare aussi avec la prestation de Dominique Besnehard dans ses imitations de Ségolène. L’un de mes lecteurs cinéphiles saura-t-il me dire si le choix de Besnehard pour jouer la scène de répétition du débat est volontaire ou fortuite, même si je doute fort de la seconde hypothèse? Bref si « La conquête » raconte comment Nicolas Sarkozy a triomphé en 2007, un autre film dont j'ai oublié le titre et dont le principal personnage joué par Guillaume Canet s'ouvre sur une scène fort édifiante qui se déroule précisément à Roissy. On voit y des « agents de sécurité » chargés du contrôle des bagages y ouvrir durant leur service les valises des passagers pour y faire leur choix parmi les objets à voler.

Les passagers qui ont vu ce film comme moi et qui, comme moi, se sont déjà fait voler de la même façon, étaient donc sans doute, à l'arrivée, peu enclins à soutenir la grève et les revendications de ces honnêtes travailleurs !

Mais la vraie cause et/ou finalité de ce blog est, au-delà de ces détails sans grand intérêt, un message personnel à l’un de mes amis qui me lit du Brésil et que j’ai par hasard identifié.

Salut Jack ; je t’écris plus longuement et personnellement dès que possible.

jeudi 8 décembre 2011

Pessimisme

Je vous accorde volontiers que notre situation n'est pas des meilleures et que seuls les esprits les plus optimistes peuvent considérer les choses, sinon avec philosophie du moins avec sérénité.

Ce matin, j'ai encore une fois zappé sur les diverses chaînes matinales d'informations qui, comme toujours, disent et répètent toutes la même chose mais en faisant appel à des voix différentes. J'ai donc entendu, entre autres, Mme Rachida Dati qui, quoique député européenne, est plus préoccupée de son avenir électoral que du sort de l’euro et M. Juncker. Naturellement, tous les discours se centrent sur le triple A et le Sommet dit européen de Bruxelles ; à peine quelques mots sur le Sommet de Durban et ce n'est que justice quand on voit à quoi ont pu servir les précédentes réunions de cet acabit.

Deux choses rendent particulièrement insupportable l'audition des propos de nos politiques ou de nos décideurs, nationaux ou européens.

D'une part l'organisation actuelle de la communication qui, en politique, est devenue la préoccupation majeure pour ne pas dire unique. Pour prendre l'exemple de notre gouvernement actuel, tous les ministres qu'on envoie en mission dans les médias qu’ils occupent avec autant de constance que d'insuccès, est muni d'une feuille de route où l'on descend jusqu'au moindre détail et au plus petit mot de leur argumentation (ce qu'est d’ailleurs la preuve de l'absence totale de confiance en eux). Il s’agit en fait, avant tout, d’occuper le terrain médiatique. A ce propos, le CSA ne pourrait-il pas prendre sur lui de régler le problème de la prise en compte politique des apparitions télévisuelles du président non candidat ?

De ce fait, en tout cas, ces propos totalement identiques et répétitifs (au mot près) deviennent complètement insupportables.

D'autre part, tous ces braves gens, de gauche comme de droite, qui sont aux affaires depuis 20 ans (pour ne pas remonter plus loin pour bon nombre d'entre eux) nous décrivent la situation actuelle et en souligne la gravité, comme s'ils n’étaient absolument pour rien dans tout cela, alors qu'ils en portent toute la responsabilité. A la différence d'une de nos ministres d'autrefois, ils ne sont NI coupables NI responsables ! On croit rêver !

Un des points les plus importants (j'ai, il y a quelques mois, fait un blog sur ce sujet mais je suis trop paresseux pour le rechercher) tient à ce que nos décideurs politiques (avec l'appui de quelques économistes dociles) nous ont embarqué sur la voie de la monnaie UNIQUE (l'euro) au lieu d'opter pour une monnaie COMMUNE, la solution de sagesse mais qu'ils jugeaient moins politiquement dynamique, sans avoir songé aux unifications préalables indispensables (salaires, fisc, etc.). Cette dernière solution, moins radicale mais plus sage et prudente, aurait permis à chaque État de conserver sa monnaie nationale avec fixation d’un taux de change, fixe mais révisable, par rapport à la monnaie commune. C'était évidemment la sagesse ; on aurait pu, dans de telles conditions, dévaluer la drachme grecque sans toucher à la monnaie commune européenne. Tout ceux qui ont opté alors, du côté des politiques comme des économistes, pour la solution catastrophique de la monnaie UNIQUE, sont aujourd'hui étrangement silencieux voire muets.

Autre sujet de vaste rigolade avec la fameuse « règle d'or » ! J'ai proposé, si on voulait la rendre intangible de la faire plutôt d’airain (moins cher et plus dur)car chacun sait que l’or est un métal mou !

De la même façon, tout le monde semble avoir totalement oublié que l'accord s'était fait, au mépris de la volonté populaire d'ailleurs, sur des règles strictes (3 % maximum de déficit sur les budgets annuels et pas de dettes au-delà de 60 % du PIB national) ; cette règle, qui n'était pas encore d'or mais qui était dans les traités signés par tous les Etats, a été violée par tout le monde au su et au vu de tous. Certes, il y a eu ceux qui ont fait trafiquer leurs comptes par les banques comme les Grecs (coût 300 millions de $, les imbéciles, alors que les autres ont fait ça à la maison !) ; on sait bien que seul le niveau et le mode de tripatouillage des comptes a été différent selon les Etats. À l'époque, Chirac et Schroeder, avec la bénédiction de l'Union Européenne, censée être le gardien du temple, ont décidé OFFICIELLEMENT de faire fi ces règles, qui n'étaient encore que de papier et de gonfler joyeusement nos déficits en empruntant à tout va, ce qui nous a amené directement à la situation qui est la nôtre actuellement.

Là encore l'hypocrisie est totale ; tout le monde feint de croire que la règle d'or empêchera la reproduction de cette situation, ce qui est évidemment aberrant. Le seul but est de crier au loup pour essayer de coincer le Sénat devenu socialiste et pour contraindre le congrès des deux assemblées à voter cette loi aussi absurde qu’inefficace.

On vit sous le règne permanent du « demain on rasera gratis » ; j'entendais, ce matin, M. Junker, luxembourgeois de son état (voilà un homme dont on peut être sûr qu'il ignore totalement que son pays est un paradis fiscal et le siège de multiples magouilles de toutes natures). Voilà un homme qui ne se mouille pas et qui se meut en permanence dans un discours fildefériste entre l'optimisme et le pessimisme, sans jamais opter ni pour l'un ni pour l'autre ni dire quoi que ce soit.

La seule question qu'on peut se poser est le rôle que jouent réellement, dans tout cela, les fameuses agences de notation ; on peut observer que leurs avis qu'on nous présente avec tant de sérieux et de gravité, ne sont absolument pas suivis par les vrais milieux financiers. En effet, on n’observe pas la moindre vraie corrélation entre la notation des différents pays et les taux d'intérêt qu’on leur consent. Je ne rappellerai pas une fois encore que le Japon, si mal noté par les agences, est l’Etat qui bénéficie des taux d'intérêt les plus faibles et que l'écart entre les taux consentis aux Français et aux Allemands varie du simple au double, alors que la France et la RFA ont la même fameuse évaluation en triple A.

Va comprendre Charles !

Pessimisme

Je vous accorde volontiers que notre situation n'est pas des meilleures et que seuls les esprits les plus optimistes peuvent considérer les choses, sinon avec philosophie du moins avec sérénité.

Ce matin, j'ai encore une fois zappé sur les diverses chaînes matinales d'informations qui, comme toujours, disent et répètent toutes la même chose, mais en faisant appel à des voix différentes. J'ai donc entendu, entre autres, Mme Rachida Dati qui, quoique député européenne, est plus préoccupée de son avenir électoral que du sort de l’euro et M. Juncker. Naturellement, tous les discours se centrent sur le triple A et le Sommet dit européen de Bruxelles ; à peine quelques mots sur le sommet de Durban et ce n'est que justice quand on voit à quoi ont pu servir les précédentes réunions de cet acabit.

Deux choses rendent particulièrement insupportable l'audition des propos de nos politiques ou de nos décideurs, nationaux ou européens.

D'une part l'organisation actuelle de la communication qui est devenue, en politique, la préoccupation majeure pour ne pas dire unique. Pour prendre l'exemple de notre gouvernement actuel, tous les ministres qu'on envoie en mission dans les médias qu’ils occupent avec autant de constance que d'insuccès, sont munis d'une feuille de route où l'on descend jusqu'au moindre détail et au plus petit mot de leur argumentation (ce qui est d’ailleurs la preuve de l'absence totale de confiance en eux). Il s’agit en fait, avant tout, d’occuper le terrain médiatique. A ce propos, le CSA ne pourrait-il pas prendre sur lui de régler le problème de la prise en compte politique des apparitions télévisuelles du président non candidat ?

De ce fait, en tout cas, ces propos totalement identiques et répétitifs (au mot près) deviennent complètement insupportables.

D'autre part, tous ces braves gens, de gauche comme de droite, qui sont aux affaires depuis 20 ans (pour ne pas remonter plus loin pour bon nombre d'entre eux) nous décrivent la situation actuelle et en soulignent la gravité, comme s'ils n’étaient absolument pour rien dans tout cela, alors qu'ils en portent toute la responsabilité. A la différence d'une de nos ministres d'autrefois, ils ne sont, à les écouter, NI coupables NI responsables ! On croit rêver !

Un des points les plus importants (j'ai, il y a quelques mois, fait un blog sur ce sujet mais je suis trop paresseux pour le rechercher) tient à ce que nos décideurs politiques (avec l'appui de quelques économistes dociles) nous ont embarqués sur la voie de la monnaie UNIQUE (l'euro) au lieu d'opter pour la monnaie COMMUNE, la solution de sagesse mais qu'ils jugeaient moins politiquement dynamique, sans avoir songé aux unifications préalables indispensables (salaires, fisc, etc.). Cette dernière solution, moins radicale mais plus sage et prudente, aurait permis à chaque État de conserver sa monnaie nationale avec fixation d’un taux de change, fixe mais révisable, par rapport à la monnaie commune. C'était évidemment la sagesse ; on aurait pu, dans de telles conditions, dévaluer la drachme grecque sans toucher à la monnaie commune européenne. Tout ceux qui ont opté alors, du côté des politiques comme des économistes, pour la solution catastrophique de la monnaie UNIQUE, sont aujourd'hui étrangement silencieux pour ne pas dire muets.

Autre sujet de vaste rigolade avec la fameuse « règle d'or » ! J'ai proposé, si on voulait la rendre intangible de la faire plutôt d’airain (plus dur et moins cher!) car chacun sait que l’or est un métal plutôt mou !

De la même façon, tout le monde semble avoir totalement oublié que l'accord s'était fait, au mépris de la volonté populaire d'ailleurs, sur des règles strictes (3 % maximum de déficit sur les budgets annuels et pas de dettes au-delà de 60 % du PIB national) ; cette règle, qui n'était pas encore d'or mais qui était dans les traités signées par tous les Etats a été violée par tout le monde au su et au vu de tous. Certes, il y a eu ceux qui fait trafiquer leurs comptes par les banques comme les Grecs (coût 300 millions de $, les imbéciles, alors que les autres ont fait ça à la maison !) ; on sait bien que seul le niveau et le mode de tripatouillages des comptes a été différent selon les Etats. À l'époque, Chirac et Schroeder, avec la bénédiction de l'Union Européenne, censée être le gardien du temple, ont décidé OFFICIELLEMENT de faire fi ces règles, qui n'étaient encore que de papier et de gonfler joyeusement nos déficits en empruntant à tout va, ce qui nous a amenés directement à la situation qui est la nôtre actuellement.

Là encore l'hypocrisie est totale ; tout le monde feint de croire que la règle d'or empêchera la reproduction de cette situation, ce qui est évidemment aberrant. Le seul but est de crier au loup pour essayer de coincer le Sénat devenu socialiste pour contraindre le congrès des deux assemblées à voter cette loi aussi absurde qu’inefficace.

On vit sous le règne permanent du « demain en rasera gratis » ; j'entendais, ce matin, M. Junker, luxembourgeois de son état (voilà un homme dont on peut être sûr qu'il ignore totalement que son pays est un paradis fiscal et le siège de multiples magouilles de toutes natures). Voilà un homme qui ne se mouille pas et qui se meut en permanence dans un discours fildefériste entre l'optimisme et le pessimisme, sans jamais opter ni pour l'un ni pour l'autre.

La seule question qu'on peut se poser est le rôle que jouent réellement, dans tout cela les fameuses agences de notation ; on peut observer que leurs avis qu'on nous présente avec tant de sérieux et de gravité ne sont absolument pas suivis par les milieux financiers. En effet, on n’observe pas la moindre vraie corrélation entre la notation des différents pays et les taux d'intérêt qu’on leur consent. Je ne rappellerai pas une fois encore que le Japon, si mal doté par les agences, est l’Etat qui bénéficie des taux d'intérêt les plus faibles et que l'écart entre les taux consentis aux Français et aux Allemands varient du simple au double, alors qu'ils ont l'un et l'autre la fameuse évaluation en triple A.

Va comprendre Charles ? !

samedi 3 décembre 2011

La comédie financière : Ubu ou Kafka ?

Comme toujours nous souffrons, en France du moins (je ne sais pas ce qu'il en est ailleurs) d'une vaste sous-information, voire d'une désinformation totale sur les réalités de la crise financière au sein de laquelle nous nous trouvons. On nous amuse avec des histoires de triple A ou des fariboles de la même farine.

Comme j'ai eu l'occasion de le dire dans un précédent blog, tout cela ne signifie pas grand-chose et seuls deux éléments comptent dans toute cette affaire, mais naturellement nul n'en parle.

Le premier est le taux d'intérêt auquel les Etats endettés peuvent prétendre auprès des prêteurs.

Pour simplifier les choses et sans entrer dans les décimales, l'Italie emprunte à 6 %, la France à 3%, l'Allemagne à 2% et le Japon 1,5 %. Tout le reste n'est que littérature. Je vous fais grâce ici de discussions oiseuses sur les décimales de ces taux ; seuls comptent les ordres de grandeur et il est facile de voir ce qu'ils signifient.

La comparaison la plus facile mais la plus intéressante est celle de la France et de l'Allemagne puisque ces deux pays, pour le moment et par la grâce des Moody's de service, ont tous les deux le triple A dont on nous rebat les oreilles (Hommage au Père Ubu!). On voit bien que ceux qui tiennent les cordons de la bourse des prêts ne jugent pas que ces deux AAA (Ah! Ah! Ah! doivent ils se marrer en leur for intérieur) sont équivalents, puisque le taux français est de 50% plus élevé que l'allemand. Le taux apparemment extravagant dont bénéficie le Japon (qui n'a pas de AAA) tient à ce que c'est sans doute le pays dont la situation est la plus sûre et les prêteurs ne s'y trompent évidemment pas.

Second élément annoncé.

La France se réjouit en cette fin d'année 2011 d'avoir encore bénéficié d'un taux intéressant pour les sommes qu'elle vient d'emprunter. Ne nous y trompons pas! En dépit de l'énormité de notre dette et de perspectives plus qu'incertaines, nous devrons continuer à emprunter et la période la plus difficile pour nous sera certainement le début de l'année 2012. Les principaux pays européens, la France, l'Allemagne et l'Italie, devront, en effet, à ce moment-là emprunter une bonne centaine de milliards d'euros. Naturellement cette centaine de milliards d'euros ne sera destinée qu'à payer les intérêts de la dette gigantesque qui s'est accumulée pour ces trois pays et que nous ne cessons d'accroître.

La question est de savoir, non pas si nous aurons deux, trois ou quatre A, mais à quel taux on va nous prêter l'argent dont nous aurons besoin à ce moment là. Quant à ceux qui vont nous prêter cet argent, ce sera probablement ceux qui en ont, c'est-à-dire, en gros, les Chinois, les Arabes (pas trop!) et les Brésiliens.

On peut trouver cette situation ubuesque ou kafkaïenne, selon les références littéraires qu'on préfère, puisque ceux à qui nous allons emprunter pour payer les intérêts de nos dettes sont précisément ceux qui détiennent l'essentiel des créances qui nous accablent!

Ces gens-là sont-ils bien raisonnables de nous prêter de l'argent pour que nous payons des intérêts de dettes que nous avons chez eux, mais dont rien ne prouve que nous serons capables, un jour, de rembourser le capital?

Personnellement dans la situation de Messieurs Wong Li, Ben Machin ou Perreira, j'hésiterais à consentir de tels prêts, même à un intérêt élevé.

On peut toutefois avoir un raisonnement différent et il faut espérer qu'ils l'auront.

Ils peuvent en effet se dire qu'en réalité les 100 milliards qu'ils vont nous donner vont aussitôt leur revenir. Ces 100 milliards ne sortiront de la poche droite de Messieurs Wong Li, Ben Machin ou Perreira que pour revenir immédiatement dans leur poche gauche par le biais des paiements d'intérêts que nous serons bien obligés de faire. L'opération est donc nulle et n'aura pour effet que d'augmenter encore notre gigantesque dette et de nous permettre de recommencer l'opération l'année prochaine avec les mêmes interlocuteurs et une dette accrue d'autant!

Tout cela est donc parfaitement fou et les seules vraies raisons qu'ont Messieurs Wong Li, Ben Machin ou Pereira de consentir ces nouveaux prêts sont que, d'une part, ils vont récupérer immédiatement la centaine de milliards prêtée et que, d'autre part, s'ils refusent de nous consentir ces prêts et par là nous précipitent dans le gouffre de la faillite, ils vont eux-mêmes y perdre non une centaine mais les milliers de milliards de dollars qu'ils nous ont sottement prêtés.

A ce jeu de poker menteur mondial, pourquoi ne pas nommer notre Patrick Bruel ministre des finances?

vendredi 2 décembre 2011

Chancelière ?


Je devrais désormais éviter tout blog qui comporte des observations lexicographiques puisque je suis mis en examen pour avoir tenté d'expliquer à l’un des notables majeurs de notre régime quel était le véritable sens du mot « errement » pour lequel il avait, en revanche, un goût particulier. La chose a déplu et me voilà mis en examen pour diffamation.

Je suis toutefois un peu agacé par l'emploi qui est fait, depuis quelque temps, du mot « chancelière ». Je sais bien que les Québécois, sous la pression de leurs féministes, ont tenté de nous entraîner à la féminisation systématique des noms de métier ou de fonctions. Nul n'ose plus dire désormais (pas même celles qui, dans ces fonctions, étaient favorables à une telle solution) « Madame le ministre » ou « Madame le recteur » ! Dans le second cas, il est facile et inodore de féminiser le mot « recteur » par la simple adjonction d'un e final muet ; dans le cas du terme « ministre », les choses sont plus délicates ; je ne sais pas quel choix officiel a été fait et si l'on est allé jusqu'à la « ministresse » que je n’ai pas entendu à ce jour. Je ne sais pas davantage comment les choses se sont réglées « officiellement » entre nos cousins québécois et l'Académie française qui au départ était tout à fait réticente devant les réformes proposées par les enfants de nos anciens « arpents de neige ».

Je trouve, en revanche, tout à fait étonnant l'emploi actuel qui est fait du terme « chancelière » par la presse audiovisuelle française qui, de toute évidence, ne connaît pas le sens, ni même l’existence d’un mot « chancelière » en français. Ne consultez surtout pas sur ce mot Google qui n’en sait pas davantage. De toute évidence, comme le grand personnage que j'évoquais en commençant, on ne connaît pas l’existence du vrai terme « chancelière » que je me permets de rappeler ici à partir de ma source permanente et unique, le Trésor de la langue française :

« Chancelière : subst. fém..AMEUBL. Coussin ou, parfois, boîte, garnie intérieurement de fourrure et dont l'ouverture d'un seul côté permet de glisser les pieds pour les tenir au chaud. Devant elle, était une sorte de chancelière où l'autre pied restait douillettement enfoui (GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, p. 529).
Prononc. et Orth. : [ ]. Pour [ ] cf. chancelier. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1762 (Ac.). Peut-être issu de chancelier* pour des raisons inconnues, cf. les emplois techn. de chambrière*, servante*. Fréq. abs. littér. : 19. »

Je pense que l'on croit, en la circonstance, s'autoriser de l'exemple allemand ou le mot « chancelier » ( Bundeskanzier) a effectivement une forme féminine « Bundeskanzierin » sans toutefois que cette forme, qui est, semble-t-il, utilisée par Angela Merkel elle-même, figure dans la constitution allemande. Comme je ne connais pas l'équivalent allemand du TLF s'il y en a un, je m’abstiendrai d'aller plus loin sur ce terrain. J’espère toutefois que Madame la chancelier ne me fera pas un procès en diffamation pour l’avoir implicitement comparée à un meuble !

Est-ce pour se mettre les pieds au chaud, afin de se prémunir contre les probables froidures d'une campagne électorale hivernale, que notre président a envoyé le texte de son discours à Madame Merkel avant de le prononcer à Toulon ? Ce n'était en tout cas pas très habile et ses adversaires ne se font déjà pas faute de lui reprocher d’être allé ainsi non pas à Canossa (on connaissait leurs différends sur nombre de points car ils n’en faisaient guère mystère !) mais à Berlin !