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jeudi 3 février 2011

Vive la presse de gauche libre

MDR (Mort de rire) ou, si vous préférez, LOL (Laughing out loud) si vous causez MSN ou MMS !

Je pense que le jeu de chaises musicales, esquissé dans la presse de gauche française s’est enfin, provisoirement sans doute, à peu près terminé. Je laisse, bien entendu, de côté les deuxièmes couteaux people, style Fogiel, si admirablement mis en scène avec sa Zaza par les Guignols de l’Info, mais qu’on ne peut guère regarder comme un journaliste.

Commençons donc par la pierre angulaire, le Monde

Les grands manoeuvres pré-présidentielles ont commencé depuis longtemps avec l’affaire du Monde, où, dit-on (mais est-ce tout à fait sûr ?) contre la volonté de notre président, Bergé, Niel et Pigasse se sont imposés et ont prétendu changer le visage du journal. Fottorino, pourtant à peine installé (début 2008), a été viré et D. Guiraud, directeur général poussé vers la porte.

La direction du directoire a été confiée à un grand spécialiste... de la musique plus que de la politique, Louis Dreyfus, « présentement » (comme on dit au Québec, cher Succus aceris), directeur des... Inrockuptibles. Il faut pourtant remarquer que ce magazine « rock », dont l’activité majeure semble assez éloignée des austères préoccupations du Monde, avait été racheté en juin 2009 par le banquier d'’affaires, Matthieu Pigasse (avec deux t à son prénom, ce qui le différencie d’emblée des vulgaires mathieux fessés), associé gérant de Lazard Frères (Tiens ! Tiens ! Le Monde est décidément bien petit !). Le rocker Louis Dreyfus est, par ailleurs, l’un des conseillers de ce Matthieu à deux t.

Notons au passage, pour expliquer ce choix singulier que Louis Dreyfus, entre 2000 et 2008, était passé, avant sa période rock n’ roll, par des fonctions importantes, à Libération puis au Nouvel Observateur. C’est dire la lutte sans pitié qui a lieu au sein de la presse française dite « de gauche » et qui s’apparente largement, dans les faits, à la comédie italienne, voire à un théâtre d’ombres !

Denis Olivennes, autre grosse tête pensante de la gauche (très, très ancien de la LCR lui aussi, dit-on) et qui officiait au Nouvel Observateur, passe à la direction d’Europe1, donc dans le giron de Lagardère, ce qui ne le changera pas trop en fait. On se souvient, en effet, qu’au NO tout le monde n’avait pas apprécié, en juin 2009, le long article brosse à reluire consacré à Nicolas Sarkozy. Cet investissement rédactionnel n’avait pourtant pas été inutile, à en juger par les invitations ultérieures à l’Elysée de l’équipe du NO (sans qu’on sache si Lagardere voisinait avec Denis dans ces mêmes dîners où Carla pouvait retrouver une vieille copine, son aînée dans le job, Ines de la Fressange) et surtout par la fin de l’histoire où Lagardère renvoie un ascenseur doré à son ami Denis. Décidément le monde est aussi petit que cette guerre y est féroce !

Demorand, qui a récemment connu les honneurs des médias pour son interview tumultueuse de Mélanchon (ce dernier a choisi de créer le buzz à chaque sortie audivisuelle ou radiophonique), ne s’assied plus désormais que sur une seule fesse, sur chacun des sièges où on l’installe (France-Inter, I-Télé, Europe1, etc.). Je crains qu’il ne prenne des risques, ce qu’il n’aime guère, en acceptant de diriger Libération (où se sont, par le plus grand hasard, succédés Louis Dreyfus (parti en 2006 avec ....l’historique July) et Joffrin qui lui même s’en va, pour remplacer Olivennes, qui lui même l’avait remplacé au Nouvel Obs.

Si vous ne suivez pas bien , prenez une feuille, un crayon et surtout une gomme.

En somme, on prend les mêmes et on recommence, le bon peuple de Francce n’y voyant que du feu. Tout cela ne débouche que sur des fiascos éditoriaux et financiers qui font que cette presse ne survit que par le soutien de l’Etat, même si elle feint de le combattre. Heureusement Libé est désormais à E. de Rotschild qui lui, au moins, n’a jamais été à la LCR mais au MEDEF, ce qui n’a pas gêné, ces dernières années, le chèvrepied iconique de la presse « de gôche », Laurent Joffrin.

Laurent Mouchard, dit « Joffrin » (on lui pardonne aisément le pseudonyme, même si l’on peut croire à une forme de prédestination !) est, en effet, avec Olivennes, le plus bel exemple de toute cette mascarade. Humilié et insulté publiquement, par Nicolas Sarkozy, dans une conférence de presse demeurée fameuse, il est revenu, comme un toutou docile, serrer la paluche présidentielle, quand à l’appel du président, devant les photographes rigolards (surtout ceux de Libé sans doute)!

Joffrin a toutefois des avantages que d’autres n’ont pas ; naviguant sans cesse entre le Nouvel Obs et Libé, il peut laisser sur place une partie de ses affaires. N’allez pas croire toutefois que, passant de Libé (donc de chez E. de Rotschild) au Nouvel Obs, il renonce au MEDEF pour la rue de Solferino ou la Place du Colonel Fabien ! Il n’y a que l’emballage et les éditos qui changent en fait.

Si vous en doutez ; ne lisez surtout pas la prose politique du NO, mais regardez plutôt simplement, dans cet hebdomadaire, les publicités, affichées comme telles ou hypocritement rédactionnelles (pour la mode par exemple, chère Yvonne !). Pour l’immobilier (cher Louis-Jean !), ne vous risquez pas dans ces annonces d’ant-dernière page, si vous n’avez pas deux ou trois millions d’euros à mettre dans l’achat envisagé. On voit aisément par là quelle est, en fait, la vraie clientèle de cet hebdomadaire que les annonceurs publicitaires, plus fines mouches que les lecteurs, ont identifiée depuis bien longtemps, sans se laisser abuser, eux, par les discours et les éditoriaux.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

CETTE SARABANDE DE CHANGEMENTS DE DIRECTION EST ATTRISTANTE ..EN FAIT
ON CONCLUERA /TOUS MES MEMES !/ILS ROULENT POUR LE FRIC!
olivier