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dimanche 27 mars 2011

Libye. Lubie. Alibi. (suite et sans doute pas fin !)



Silence assourdissant dans les médias français sur la réunion qui se poursuit à Addis-Abeba sous la direction de l’Union africaine (voir hier le premier post sur le sujet), en présence d’une importante délégation libyenne du plus haut niveau. Les « révolutionnaires », eux, ont jugé sage ou prudent de ne pas venir en dépit des invitations qui leur ont été adressées. En France, il faut aller sur BFM pour entendre une vague allusion à cette réunion qui a commencé vendredi 25 mars au matin, s’est poursuivie depuis et continuera demain.

Dans nos médias, il n’est bruit que de la querelle infantile entre, d’une part, une « coalition », dont le nom se justifie de moins en moins (la Norvège, dont la participation était un symbole fort, a retiré ses six avions et les Etats-Unis se livrent à un pas de deux, dont on peut craindre qu’il laisse bientôt seules la France – qui s’accroche désespérement à l’opération- et la Grande Bretagne) d'une part et l’OTAN d’autre part.

Cette affaire permet surtout de régler avec la France quelques comptes dont le rapport avec la Libye est des plus lointains et incertains.

La Turquie n’a pas manqué, pour faire payer à la France son attitude sur l’adhésion turque à l’Union européenne, de faire estimer par son Premier Ministre que le transfert à l’OTAN du commandement des opérations militaires internationales en Libye, qui mettra la France « hors-circuit » (selon ses termes) est un développement « positif » (toujours en turc dans le texte).

Même les Anglais s’y mettent et William Hague, contre l’avis français, estime prochaine l’attribution à l’OTAN de l’ensemble du commandement complet des opérations militaires internationales en Libye.

La chose convient tout à fait à Obama (« We can ! ») car il pourra, du sein même de l’OTAN, tirer discrètement toutes les ficelles qu’il veut ; en revanche, « the man in the street », la droite de son propre camp, les Républicains et le « Tea Party » ne seront plus fondés à lui reprocher de ne pas se limiter à la bonne vieille politique de Monroe !

Que fait donc Bernard Henry Levy ! La France est en train de se faire doubler sur toute la ligne, y compris par l’Union Européenne elle-même puisque celle-ci, qui est en contact avec l’Union Africaine, dont l’action peut offir une chance de sortir, sans trop de ridicule, du guêpier libyen, pourrait même aider financièrement celle-ci, dont Kadhafi a toujours été le principal bailleur de fonds. Ici l’UA ne peut pas trop le solliciter pour une action qui conduira sans doute, à terme, à le mettre sur la touche.

Samedi 26 mars 2011, mais vous ne l’avez pas entendu sur TF1 ou France 2, des sources européennes anonymes laissaient entendre que l’UE pourrait ouvrir sa bourse à hauteur d’un quart de million d’euros qui manque à l’UA, mais surtout prendre directement part, lundi 28 mars, aux discussions concernant la fin des hostilités et la mise en place d’une période qu’on dit pudiquement de « transition », on ne sait pas trop vers quoi.

Il faut d’urgence prévenir les Italiens et les Allemands, qui préparent pour mardi 29 mars, une réunion à Londres sur un thème identique et qui ne sont au courant de rien, à moins qu’ils ne veuillent sauver la face et feindre ensuite la surprise : « Vouz-ici ! Je vous croyais zozo ! ».

Aux dernières nouvelles, Berlusconi, qui, comme on a pu le voir sur la photo ci-dessus, était allé en repérage en Libye, serait prêt à accueillir Kadhafi... à condition toutefois qu'il vienne en Sardaigne avec ses amazones et en uniformes. Vous pouvez aller juger sur pièces et sur photo ici même dans un blog précédent et illustré "Kadhafi raconté aux petits enfants".

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