Il n'est bruit dans nos médias depuis le week-end que des sondages (commandités par une presse sans inspiration) qui, l'un après l'autre et jour après jour, placent en tête pour l'élection présidentielle Marine Le Pen. Manifestement la chose n’inquiète guère ni l’UMP ni le PS que l’élection de 2002 a instruits après les avoir, dans un premier temps, inquiétés. Comme en 2002, un tel résultat n'amènerait rigoureusemenr rien, le premier tour devenant, de facto, le second, sans même nous donner la satisfaction de faire l'économie de ce deuxième tour. En effet, si l'on prend au sérieux ces sondages, on constate aisément que celui qui suivra Marine Le Pen au premier tour sera inévitablement élu au second, comme l'avait été, à son époque, Jacques Chirac.
Comme souvent nos média sont à côté de la plaque car s'il y a quelques conclusions à tirer de ces sondages, ce ne sont pas du tout celles qu'ils en déduisent.
Les sondages prévoieraient 35 % d'abstentions ; il y en aura sûrement beaucoup plus ; ce que manifestent ces sondages c'est avant tout le fait que les Français se détournent, de plus en plus du personnel politique, qu'il soit de droite ou de gauche et que force est de leur donner raison dans ce comportement.
On nous bassine actuellement avec le procès Chirac, qui, comme tant d'autres affaires judiciaires, mobilisent notre justice, loin des tâches qu'elle devrait assumer, pour s'occuper à des activités d'autant plus vaines qu’on en sait d’avance les résultats. Cet exemple est particulièrement remarquable puisqu'il illustre en outre, de façon parfaite, la collusion de fait entre la gauche et la droite françaises. Chacun se souvient que c'est le socialiste Roland Dumas, président du conseil constitutionnel, qui a, le premier, retardé les procédures qui visaient Chirac et que le second pas, décisif lui, a été franchi par Bertrand Delanoë, autre socialiste, qui a accepté de se voir rembourser par l’UMP et Chirac (en principe du moins) le préjudice subi par les Parisiens. Il n'empêche que nos journalistes continuent à parler, dans cette affaire, des emplois « présumés » fictifs alors que le remboursement des frais par Chirac est de toute évidence le plus clair des aveux.
On entend de la même façon nos politiques tenir des discours vengeurs sur les dictateurs maghrébins chez lesquels, pour la plupart, ils viennent de passer leurs vacances de Noël et du Jour de l'an, sans que leurs démocratiques narines soient, le moins du monde, incommodées par les pestilences de ces régimes totalitaires.
Comment, dès lors, prendre au sérieux les déclarations des uns et des autres, tant à droite qu'à gauche ?
Notre président de la République, qui naguère encore serrait sur son coeur le colonel Kadhafi venu lui faire le ridicule honneur de planter sa tente en plein Paris, lui donne désormais des leçons publiques de démocratie. Après avoir intimé à Laurent Gbagbo l'ordre de quitter, sous trois jours, la présidence de la République de Côte d'Ivoire, N. Sarkozy s'accommode apparemment sans problème de le voir toujours installé quatre mois plus tard. On sait en, outre maintenant, que la glorieuse libération des infirmières bulgares, dont le mérite d'abord attibué à Cécilia, a été ensuite revendiqué par notre fringant "copain d'avant", l'ambassadeur Boillon, revient, en réalité, au sulfureux Libanais Ziad Takieddine qui vient de se faire arraisonner avec 1,5 million d'euros dans son cartable, à la descente de son jet privé... avec deux journalistes français, de ses amis sans doute, qu'il avait pris à bord, retour de Lybie. A qui se fier, il avait su passer à travers les gouttes dans l'affaire de Karachi et voilà qu'il se fait bêtement gauler par la PAF du Bourget ?
Sur le plan intérieur, comment ne pas risquer de mourir de rire en voyant désormais M. de Villepin déjeuner quasi-quotidiennement à l'Élysée, alors que peu avant encore, il changeait de trottoir, quand il passait devant la grille rue du Faubourg Saint-Honoré. La chose était, toutefois, éminemment prévisible et le seul point d'incertitude demeure les conditions dans lesquelles s'opérera le ralliement ! Embrassons-nous Folleville !
À gauche, ce n'est guère mieux et on a pu entendre enfin exposer de façon claire et précise, chez Calvi, dans « C dans l'air », ce lundi 7 mars 2011, les conditions dans lesquelles s'était opérée réellement l'élection truquée de Mme Aubry comme premier secrétaire du parti socialiste. Un journaliste marseillais courageux y a en effet expliqué comment 132 voix s'étaient miraculeusement manifestées, à 2:00 du matin, dans la nuit du scrutin, pour procurer opportunément à Mme Aubry la centaine de voix qui lui manquaient encore pour devancer sa rivale Ségolène Royal. La localisation du bureau et le nombre des voix sont si précis qu'on peut difficilement les contester. Tout le monde savait à peu près cela, mais les détails sont décisifs. Ce qui est toutefois intéressant, c'est que cette faveur, que la première secrétaire du PS a due au PS marseillais, conduit maintenant Martine Aubry à prendre parti pour les deux frères Guérini (dont l'un est en prison tandis que l'autre siège à la présidence du conseil général des Bouches-du-Rhône), ce qui ne serait guère explicable autrement, quand on a vu le comportement que Martine Aubry avait adopté à l'égard de Georges Frêche. Il est vrai que ce dernier ne lui avait pas apporté dans le scrutin en cause les cent voix qui lui manquaient pour être élue.
Comment même respecter les politiques, à défaut de les croire, quand on voit un G. Longuet nommé ministre et un Harlem Désir suivre comme son ombre Martine Aubry dont il brigue de toute évidence la succession ! Il n’y manque que Tapie mais tous les espoirs sont permis !
Ce n'est guère mieux ailleurs, tant du côté des radicaux et des centristes (mais les électeurs sont habitués au ridicule de leur comportement) que les écologistes où l'on ne parle plus guère de la candidature de la pittoresque Eva Joly puisque semble revenu dans le combat le nébuleux et cosmétique Nicolas Hulot !
Les Français qui sont chaque jour confrontés aux difficultés de la vraie vie quotidienne d'en bas ne peuvent guère croire les préposés aux médias du gouvernement qui y déboulent en rangs serrés, avec le même discours rédigé d'avance, au mot près, à la moindre alerte. Comment croire encore Mme Lagarde quand elle nous explique que tout est mieux en France que partout ailleurs, et, en particulier, qu’en Allemagne même si Berlin croule sous les excédents commerciaux, tandis que nos déficits sont abyssaux, que le chômage a baissé en RFA de 2 % tandis qu’il a crû chez nous (en dépit des multiples manipulations des chiffres), et que les salaires y connaissent de substantielles augmentations, alors qu'il n'est bruit chez nous que de pertes d'emplois nouvelles.
Quant à l'immigration, clandestine ou non, il n'est pas difficile d'en prévoir la vertigineuse augmentation, tant du côté de l'Est (chaque feu rouge urbain est désormais occupé par un duo de mendiants d'Europe orientale) que du Sud puisque les services officiels italiens s'emploient très activement à orienter, plans et directives à l'appui, vers Vintimille et Nice tout les immigrants venus d'Afrique du Nord dont ils entendent clairement se débarrasser au plus vite à notre profit.
Dans ces conditions, comment voulez-vous que Marine Le Pen, qui n'a pas plus de solution que les autres, mais qui est assurée de ne pas gouverner (bien que le non-respect des promesses électorales n’ait jamais empêché de dormir un seul homme politique français) ne caracole pas en tête des sondages. Cette circonstance, contrairement aux apparences et aux propos communs, conforte les autres candidats, de gauche comme de droite, au lieu de les affaiblir ou même de les inquiéter, puisque, en toute hypocrisie, ils peuvent eux-mêmes feindre la terreur et s’employer à tenter de l’inspirer aux électeurs.
« Chéri fait-moi peur ! »
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