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jeudi 29 novembre 2012

De l'UMP aux Propos d'O.L. Barenton, confiseur.


Vous me pardonnerez de prendre les choses d'un peu loin, mais la figure que je vais évoquer ici, celle d'un auteur injustement méconnu, Auguste  Detœuf, mérite pourtant  d'être considérée un moment, car ce personnage singulier dans sa carrière comme dans sa vie, possédait un robuste sens de l'humour. Je résume les choses et j'en viendrai ensuite à mon propos du jour.

Polytechnicien, Ingénieur général des Ponts et Chaussées, Auguste Detœuf débute en 1908 aux Travaux hydrauliques de la marine à Cherbourg avant d'être ensuite nommé au Havre en 1912. Passionné par les problèmes d'exploitation portuaire, il met en œuvre ses idées pendant la guerre 14-18 où il est affecté à la commission des voies navigables. Directeur du port de Strasbourg, il deviendra ensuite Directeur général de Thomson-Houston et est, de 1928 à 1940, le premier président d’Alsthom. De ce fait, sous l'Occupation, Auguste Detœuf sera président du comité d'organisation des industries de la construction électrique, l'un des comités d'organisation mis en place par Vichy. Auguste Detœuf est toutefois demeuré plus connu pour son recueil intitulé les Propos d’O.L. Barenton, confiseur que par ses autres activités.

Me voici rendu à mon sujet comme on dit dans les neiges ! Puisque j'en suis aux confidences (elles sont rares dans ce blog, vous en conviendrez), je vous dirai que j'ai lu ce livre il y a très longtemps car mon frère aîné l'avait offert à mon père en je ne sais quelle circonstance et, comme tous les enfants de mon époque, j'étais friand de lectures ... faute d'autre chose.

Auguste Detœuf y raconte une histoire dont je me suis toujours souvenu (j'ai oublié le reste) et que je crois avoir déjà utilisée dans mon blog, mais il y a si longtemps que nul ne peut plus s'en souvenir. La voici telle qu'elle restée dans ma mémoire. A peine en ferai-je une très légère adaptation  à la situation présente pour justifier le titre que j'ai donné à ce post.

Dans une campagne riante, deux gendarmes, le maréchal des logis François et le gendarme Jean-François cheminent paisiblement sur un agreste sentier. Ce sont depuis longtemps des compagnons de travail et ils se connaissent bien, même s'ils ne s'estiment pas forcément l'un l'autre autant qu'on pourrait le penser.

A un détour du sentier, voici qu'ils découvrent, au beau milieu du chemin, une énorme bouse de vache toute fraîche. Le maréchal des logis François, d'humeur facétieuse, sort de sa poche une belle pièce de cinq francs et propose à son collègue : « Si tu manges cette bouse de vache, je te donne ces cinq francs ! ». Le gendarme Jean-François est tenté par la proposition car il a furieusement besoin de cinq francs. Il se résout donc, non sans répugnance et hauts-le-coeur à manger la bouse de vache. Le maréchal des logis François est fort désappointé et regrette son imprudente proposition, car il espérait bien que son collègue ne parviendrait pas au bout de cette épreuve. Mais ce qui est dit est dit et il doit remettre sa belle pièce à son collègue.

Un peu plus loin, sur ce même sentier où la vache a dû les précéder de peu, ils découvrent à nouveau une bouse de vache, aussi grosse et fraîche que la précédente. Le maréchal des logis François voit là une occasion de récupérer sa pièce car il ne parvient pas à se consoler de sa perte. Aussi propose-t-il au gendarme Jean-François : « Si je mange à mon tour cette bouse de vache, est-ce que tu me rends mes cinq francs ? ».

Le gendarme Jean-François est partagé, il hésite mais finalement se résout à accepter la proposition. François, malgré quelques hauts-le-cœur et difficultés qu'on imagine volontiers, mange la bouse de vache. son collègue lui rend donc la pièce de cinq francs, non sans quelque regret.

Nos deux gendarmes reprennent alors leur chemin, comme si rien ne s'était passé, mais en ayant mangé chacun une belle bouse de vache. Tout cela est évidemment sans rapport avec l'élection à la présidence de l'UMP ; la preuve c'est que le livre d'Auguste Detœuf date de 1948 !

 

 

 

 

mercredi 28 novembre 2012

Coûteux partis


On est de plus en plus conduit à s'interroger sur les partis, surtout devant les spectacles lamentables qu'ils nous donnent. S'ajoutent à cela les multiples "affaires" où sont mouillés des politiques et des élus qui, ou restent en place ou reviennent, en outre amnistiés, ce qui interdit de faire allusion à leurs casseroles quand ils remontent en scène.

Il y a quelques années l'élection de la Première Secrétaire du Parti socialiste avait déjà donné lieu à de singulières manœuvres sur lesquelles, la perdante finale, Ségolène Royal, avait, semble-t-il, bien voulu passer l'éponge, sans doute contre des promesses jamais tenues. L'élection (si l'on peut risquer ce mot pour un corps électoral si discret et si réduit) du nouveau Premier Secrétaire du PS n'a pas arrangé les choses, même si, assurément, elle s'est faite à peu de frais. Le comble a été atteint évidemment par l'élection du président de l'UMP (dont les rebondissements laissent très loin derrière eux ceux de tous nos feuilletons télévisés), dont on a appris, en outre, qu'elle a mis à sec les finances de ce parti.

Beaucoup de gens, comme moi-même, croyaient que cette élection avait été financée par l'UMP sur ses propres ressources provenant, pour l'essentiel, des cotisations de ses 310 000 adhérents, dont, semble-t-il, bon nombre sont fantômes, du moins, si l'on en juge par l'importance réelle du corps électoral effectif (autour de 170 000); le mot "réel" est même quelque peu discutable, puisque on aurait compté dans cette affaire (semble-t-il, car les chiffres restent très incertains voire mystérieux) environ 35 000 procurations, souvent douteuses !

Le problème qui, si je puis dire, a levé le lièvre est que, dans cette même semaine, devaient se faire, à l'Assemblée nationale comme au Sénat, les déclarations d'appartenance aux "groupes" qu'y forment les partis ; cela a mis à jour le curieux système, dont j'avoue moi-même avoir été très mal informé, du financement des partis par l'État via ces groupes. Des esprits simples comme moi pensent, en effet, que l'existence des parties est parfaitement légitime, mais qu'ils doivent évidemment assurer leur fonctionnement et leur vie grâce aux cotisations de leurs adhérents.

Il n'en est évidemment rien, mais en cette circonstance, les menaces de François Fillon de faire sécession ont amené à mettre sur la table et au grand jour les sommes que l'État français verse aux partis via les groupes.

Cette disposition explique aussi pourquoi, depuis des décennies, on n'a pas cessé de réduire le nombre d'élus nécessaires pour constituer un groupe, cette disposition étant, Dieu sait pourquoi, indispensable au versement du jackpot de l'État. Je n'ai ni le goût ni le loisir de regarder les choses de plus près, mais il me semble me souvenir qu'autrefois un groupe commençait à 30 membres et que nous sommes peu à peu descendus à 15 ce qui est le chiffre actuel. À quand le groupuscule qui évitera les contorsions qu'on a pu voir, aux récentes législatives, faites par des partis à très faible représentation comme les verts, les communistes ou les mélanchoniens? Mais laissons cela car ce n'est pas la question.

Avant d'aborder le financement des partis à travers les groupes dans les assemblées, une simple et très brève considération sur les dimensions mêmes de notre représentation nationale.

Avec une soixantaine de millions d'habitants (64 je crois si on veut être tout à fait précis), la France possède, en gros, 1000 représentants répartis en deux assemblées, l'Assemblée nationale ( 577 représentants) et le Sénat (qui ne sert rigoureusement à rien, puisque les décisions de l'Assemblée nationale s'imposent en seconde lecture aux refus du Sénat) qui en a environ 350. Disons donc, à la louche, que nous avons 1000 députés et sénateurs.

Une petite comparaison avec les États-Unis, dont la population est au moins quatre fois plus importante que la nôtre (250 millions environ), montre que la représentation y est deux fois moindre puisqu'on n'y compte 100 sénateurs et 435 représentants.

Donc en gros 1000 contre 500. Les citoyens français, HUIT fois plus représentés (2 x 4) que les citoyens américains, le sont-ils mieux ? Certainement pas ! On sait que depuis longtemps les rôles de l'Assemblée nationale et du Sénat n'ont pas cessé de décliner et que ces institutions ne servent à peu près plus à rien, puisqu'on a inventé divers moyens (dont les ordonnances et le fameux article 49.3) pour se passer de leur consentement ou le contraindre. Il en est tout autrement aux États-Unis et la situation de ce pauvre Monsieur Obama va assez le montrer ; il lui faut souvent passer sous les fourches caudines de majorités républicaines comme il devra le faire, une fois de plus, à la fin de cette année pour le prochain budget.

Je n'entreprendrai pas ici de faire le compte de ce que nous coûtent ces deux assemblées pléthoriques, avec, en outre, les dépenses somptuaires des locaux qui sont les leurs (du Palais Bourbon au Palais du Luxembourg, en passant par l'Hôtel de Lassays), sans parler des rémunérations faramineuses de tous les grouillots et galonnés qui sont employés par l'une et l'autre de ces assemblées.

Ce qui est absolument scandaleux est la révélation faite à propos de l'affaire Fillon - Copé que, pour chaque membre d'un groupe représentant un parti, ce parti reçoit chaque année de l'État 42 000 €. Si vous reprenez la base de 1000 représentants cela fait donc 42 millions d'euros par an, dont la destination me demeure totalement mystérieuse. Les partis, comme les syndicats, ne devraient-il pas vivre, les uns comme les autres, des cotisations et des dons de leurs adhérents ?

Si l'on veut faire, très vite et sans douleur, une économie, voilà déjà 42 millions d'euros qui, chaque année, pourront être facilement mieux et plus utilement employés.

lundi 26 novembre 2012

L'UMP à l'école : arithmétique et géographie


Si la bataille de chiffonniers qui se déroule actuellement à l'intérieur de l'UMP m'amuse, comme toute la France, pour reprendre une formule chère à Jacques Chirac et à laquelle je ne me risquerais pas sans cette illustre référence que j'assortis ici de prudents guillemets "ça m'en touche une sans faire bouger l'autre !". En d'autres termes, je suis totalement indifférent aux dissensions internes d'un parti qui ne me concerne en rien.

En revanche, deux aspects me paraissent extravagants et je suis étonné qu'ils ne fassent ni l'objet d'un débat interne à l'UMP (ce qu'explique évidemment la mauvaise foi totale du président potentiel qui, sur ce terrain, bat, de très loin et très nettement, son adversaire), ni surtout d'observations de la part de la presse que j'ai pu lire.

Si j'ai bien compris (et vous m'arrêterez et me corrigerez si je me trompe), les élections UMP ont eu lieu le dimanche 18 novembre 2012. Alors qu'on attendait les résultats pour le soir même, il n'en a rien été et, après que les candidats, contre toute attente, eurent, chacun de leur côté, annoncé leur victoire, il a fallu attendre le mardi 20 novembre 2012 pour que la commission bégayante (dans sa dénomination de COCO je ne sais quoi comme dans son activité) annonce enfin que Jean-François Copé était vainqueur avec un écart de voix très réduit qui, dans les premières annonces, allait de 93 à 98 avant de s'arrêter pour finir sur 98. Edifiant !

Il a été unanimement constaté que le vote lui-même avait été extrêmement long et que certains électeurs, au bout d'une heure ou deux d'attente, avaient renoncé (sans doute vu leur âge) à participer à ce scrutin, lassés qu'ils étaient d'attendre ou pris de malaises. L'explication avancée était que, outre le choix d'un candidat (entre Copé et Fillon), ils avaient à se prononcer sur des motions (quatre je crois), procédure dont on voit mal pourquoi elle pouvait si considérablement retarder les opérations de vote. Tout cela était-il une ruse pour expliquer qu'à peine plus de la moitié des 310.000 adhérents avaient pris part à ce scrutin si important?

Les deux candidats ont dénoncé, en termes vagues, des manœuvres frauduleuses de leur adversaire, mais, comme la commission électorale avait rendu son verdict à partir de résultats (que personnellement je n'ai jamais vus nulle part avec mention des scores de chacun des deux candidats ni de mention des bulletins nuls) et que les partisans de l'un et l'autre camp, qui se trouvaient dans cette commission, avaient approuvé ces résultats le mardi 20, on peut admettre qu'ils étaient, dès lors, définitifs, quelles que soient, par ailleurs, les réserves qui pourraient être faites dans la suite.

Bref ! Mardi 20 novembre 2012 au soir, tout était donc réglé de façon définitive.

Mais est apparu mercredi 21 un élément nouveau, de nature tout à fait différente car il ne s'agit en rien d'une fraude classique mais d'une erreur de la Commission électorale et qui, de ce fait, est SEUL, en revanche, susceptible de modifier ces résultats car il s'agit de l'omission (inouïe) par la commission électorale des votes de divers lieux exotiques. On a parlé d'abord de Mayotte, puis ensuite de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna dont les résultats n'auraient pas été pris en compte par la commission dans la totalisation et le décompte opérés du 18 au 20 novembre 2012. Ces omissions ont été dans la suite reconnues et confirmées par le président de ladite commission.

La seule issue possible à pareille situation était dès lors des plus simples. On gardait les résultats annoncés mardi (qui donnaient Copé vainqueur de 98 voix) et on ajoutait à ces résultats, approuvés par tous et entérinés par la commission pour tous les autres lieux de vote, les voix qui résultaient de la prise en compte des trois lieux omis (Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna). On peut évidemment s'étonner d'un tel oubli et le fait que ces votes aient eu lieu avant ( le samedi 17 et non le dimanche 18), comme toujours, en raison du décalage horaire, n'est évidemment pas une excuse, même s'il peut, éventuellement, constituer une explication.

Pourquoi cette solution si simple, si logique et ajouterais-je la seule qui soit égale n'a pas été retenue ? Je n'en sais rien mais vu les conditions dans lesquelles se sont déroulés ce scrutin et l'établissement de ces résultats, il n'y a pas lieu de s'étonner. Tout semble indiquer que les membres de cette commission ne savent pas compter et les lenteurs sur l'établissement des résultats comme les incertitudes concernant les écarts de voix, si minimes qu'ils soient, le confirment. Tout cela me fait penser aux dernières présidentielles congolaise ou haïtienne, ce qui est tout sauf flatteur pour une démocratie !

Si, à l'UMP, on ignore l'arithmétique élémentaire, on n'est guère meilleur en géographie. L'association de territoires du Pacifique (la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna) et de Mayotte (qui se situe dans l'océan Indien) a de quoi étonner. L'explication par le décalage horaire aurait dû conduire, dans ces conditions, à intégrer à cet ensemble La Réunion qui, faut-il le rappeler, se situe à l'Est de Mayotte (les Comores sont dans le Canal de Mozambique!) et qui donc aurait dû être incluse dans la zone oubliée.

Tout cela est parfaitement abracadabrant(esque) comme disait l'autre et on ne peut que frissonner rétrospectivement en pensant que ce parti a gouverné la France dans la décennie qui vient de s'écouler.

Petite blague sans rapport avec ce sujet pour finir un peu plus gaiement. On a lu, dans toute la presse, un à peu près sur l'"ayraultport de Nantes", mais on ne semble pas avoir pensé à le prolonger avec "l'Ayraultport de Notre Dame d'Hollande", Ségolène, dans sa Charente voisine, est pourtant parfaite en Notre Dame pour compléter le trio de l'Ouest socialiste!

dimanche 25 novembre 2012

A propos du vote blanc.


J'avais mis ce post, comme je le fais parfois dans Agoravox.fr. J'ai reçu, parmi d'autres, un commentaire que je reproduis ici ainsi que ma réponse à Monsieur Bachaud, l'auteur de ces remarques.
"Que l’auteur de l’article réponde a mes questions simples :

Je voudrais pour bien, pour en comprendre les conséquences pratiques, que vous m’indiquiez ce qui se passe dans les deux cas suivant.
Elections européennes.
Supposons que dans une ou des « circonscription » le vote blanc arrive en tête, ce qui est très possible avec # 60% d’abstention.
Les meilleurs candidats présentés par les partis sont écartés ?
Quels avantages pour les électeurs ?

Pour les législatives.( # 43% d’abstention en 2012.)
Que se passe-t-il dans les circonscriptions où le vote blanc arrive en tête ?
Les candidats sont écartés pour un 1er tour bis ?
Merci de bien vouloir simplement répondre à cette situation simple.

Pour les autres conséquences selon le niveau du vote blanc il suffit de revoir les seuil pour se maintenir, fusionner etc on peut se baser sur le nombre d’inscrits ce n’est pas un problème.
Cordialement
Ce qui est important c’est le VOTE PRÉFÉRENTIEL qui existe dans 18 pays sur 27 de l’UE qui permet de choisir ses représentants.. ! par exemple en modifiant les N° d’ordre quand il y a des listes.
Pas un parti ne l’a jamais proposé sauf le R.I.C www.ric-france.fr MODES DE SCRUTIN"

Voici ma réponse:

Cher Monsieur Bachaud,

Il est agréable d'avoir un commentaire qui concerne le texte proposé et qui ne contient ni des injures (ou à peu près!), ni les obsessions d'un commentateur qui, de toute façon et quel que soit le sujet, y racontera ce qu'il envie de dire (c'est le cas le plus fréquent).

Je réponds donc simplement à vos questions simples.

Les deux hypothèses que vous formulez se fondent sur l'observation de l'importance, dans les dernières élections, de l'ensemble que constituent les abstentions, les bulletins blancs et les bulletins nuls. C'est effectivement un total tout à fait impressionnant qui en général avoisine les 50 %.

Considérer le vote blanc comme un suffrage exprimé a pour avantage essentiel de lui donner un sens et de le distinguer des bulletins nuls qui peuvent tout à fait, comme dans des élections du style de celle de l'UMP toute récente, procéder de l'annulation, volontaire et frauduleuse, d'un bulletin du parti adverse ; le nul peut aussi marquer, d'une façon ou d'une autre, une forme d'exaspération (du style "merde pour Copé" ou "pour Fillon" ou pire encore... ) ; reconnaître le bulletin blanc comme suffrage exprimé le distingue surtout de l'abstention qui peut résulter de mille causes diverses. En distinguant le bulletin blanc du nul et des abstentions, on lui donne un véritable sens politique qui est probablement celui de la contestation, soit de l'élection elle-même (type élection au parlement européen dont on sait très bien qu'il ne sert à rien, sinon à entretenir, sur un grand pied , quelques centaines de margoulins, souvent des "has beens", arrivés là on ne sait comment ou on ne le sait que trop ... quand il s'agit par exemple d'un Harlem Désir), soit de la classe politique elle-même quand les gens en ont assez de voter, depuis 30 ans, pour les mêmes têtes qui ont, depuis longtemps, démontré leur incapacité et qui ne sont maintenus que par leur position dans un appareil politique, lui-même totalement dépassé.

Je ne comprends pas comment notre Assemblée nationale unanime a osé voter pareille décision, sans comprendre que, par la, elle se déconsidérait encore un peu plus, ce qui, il faut bien dire, est assez difficile, surtout quand on voit ce qui se passe au sein des deux principaux partis en matière d'élections internes, au PS il y a quelques années, à l'UMP ces jours-ci. Il y a là en effet de superbes exemples de démocratie et d'honnêteté. Avec Désir et Copé nous avons les Thémistocle et les Miltiade que nous méritons.

Pour les problèmes que vous posez

Elections européennes il faudrait, évidemment et en premier lieu, quel que soit le sort fait à l'inutile parlement que, comme le suggère, un commentateur, on puisse modifier la place des candidats dans les listes voire les panacher pour éviter qu'une fois de plus, les appareils politiques nous imposent des battus, des crétins voire des repris de justice. Ce ne sont donc en rien les "meilleurs candidats" qui sont présentés par les partis comme vous semblez le suggérer. S'il n'y a pas de majorité de votants ou si les blancs sont majoritaires au premier tour, on fait un deuxième tour avec, comme on le suggère, la possibilité de changer l'ordre des candidats. Serais-je membre du parti socialiste que j'aurais scrupule à voter pour une liste comportant Monsieur Désir en tête de liste!

Législatives;  il en est à peu près de même pour les législatives.

Je pense que, dans un cas comme dans l'autre, faire du vote blanc un suffrage exprimé conduirait sans doute à des choix différents de la part des électeurs et surtout amènerait à réfléchir sur d'éventuelles améliorations du système particulièrement mauvais dans le cas des européennes qui conduisent au parlement de Strasbourg des médiocres, des inconnus ou des battus ; ils sont imposés par les partis qui ne savent comment les entretenir et clairement ils n'ont rien à faire dans une instance qui ne sert à rien  (je crois que, si je me souviens bien, Laurent Fabius qui avait été élu (devinez pourquoi ?) y est allé trois fois durant toute la durée de son mandat, tout en encaissant bien sûr, les grasses indemnités et en bénéficiant des privilèges liés à ce mandat. Je crois que cela conduirait à réfléchir sur le vote lui-même pour éventuellement en changer les modalités.

Une simple anecdote pour finir ; il y a au parlement européen (je me refuse aux majuscules) un élu de Marseille, Monsieur Karim Zéribi qui, lorgnant sur une place éligible dans la liste PS des dernières européennes, avait été finalement placé derrière Vincent Peillon, parachuté en tête par Solférino car il avait dû céder sa place éligible dans le Nord-Ouest. Grosse colère de Monsieur Zéribi qui en quitte le PS et passe chez les Verts (tout en gardant sa place antérieure derrière Peillon sur la lise d'un PS qu'il a quitté). Point final amusant de la chose, Peillon démissionne puisqu'il est devenu ministre, et Zéribi, tout en n'étant plus socialiste depuis des années, n'a pas scrupule à se retrouver député européen en lieu et place d'un vrai socialiste pour sa position sur la liste initiale du PS. Certes bon à prendre mais vive le Père Ubu!

Bon dimanche. Usbek

samedi 24 novembre 2012

Vote blanc pour les nuls !


Le jeudi 22 novembre 2012 sera à marquer d'une pierre blanche dans la glorieuse histoire parlementaire de la Ve République. En effet, dans son assemblée nationale où la gauche et la droite se disputent férocement et s'injurient souvent au point de devoir quitter les séances avant d'en venir aux mains, on a procédé, en ce jour mémorable, à un vote UNANIME.

Cette journée est même doublement mémorable comme va le voir, d'abord par cette stupéfiante et rarissime unanimité et ensuite par l'anniversaire qu'il marque pour une décision dont le seul précédent, dans notre histoire, doit être recherché il y a plus de 214 ans. Je m'expliquerai le moment venu.

Un amendement visait, en effet, à faire reconnaître le vote blanc dans tous les scrutins de notre belle république française qui, à la différence de la plupart des autres démocraties, jette les blancs et les nuls dans la poubelle des suffrages non exprimés, ce qui est pour le moins étrange !
 
Belle contradiction d'ailleurs ; laissons de côté les bulletins nuls car ils forment une catégorie très hétéroclite (les causes de nullité sont diverses) mais parfois électoralement bien utile. Je me souviens de l'époque où, dans certains départements d'outre-mer comme en particulier la Réunion, certains scrutateurs, lors des dépouillements, avaient, dans la poche, une pomme de terre épluchée. Ils y posaient discrètement le pouce avant d'examiner un bulletin du parti adverse, de façon à y imprimer une marque qui rendait aussitôt le bulletin nul. L'UMP est-elle au courant de cette pratique si commode dans les votes serrés ? Toujours les bons conseils gratuits d'Usbek Consulting &;Co.
 
Considérer les votes blancs comme des suffrages non exprimés est tout de même un paradoxe politique extraordinaire ; on assimile par là celui ou celle qui, sans vouloir choisir, pour diverses raisons qui sont les siennes, a pris la peine de venir au bureau de vote et de mettre dans l'urne un bulletin blanc, à celle ou celui qui est resté chez lui à regarder la télé ou qui est allé à la pêche ou choisit de jouer aux boules. Il est difficile de trouver plus hypocrite en la matière.

Notre assemblée, unanime en ce jour solennel, a donc pris une décision qui fera date dans l'histoire de notre démocratie, puisque les bulletins blancs seront désormais des suffrages exprimés.

Mais non mes pauvres et chers amis! Vous n'y êtes pas !

Ils seront SEULEMENT décomptés séparément des nuls au moment du dépouillement et la présentation des résultats électoraux fera expressément mention de leur nombre, distinguant, de ce fait, les bulletins blancs des bulletins nuls au lieu de les réunir dans la précédente formule qui était "bulletins blancs et nuls".

Foutre ! C'est ENORME!

J'ajoute qu'une autre décision, tout aussi importante, a été prise aussi ; sera considéré comme un bulletin blanc, non seulement le carré ou le rectangle de papier blanc (un bulletin vierge, mais gris très pâle est-il blanc ou nul ? Voilà qui va occuper pour dix ans au moins les constitutionnalistes) glissé dans une enveloppe (ce qui est le cas actuellement) mais (et c'est la réforme capitale) une enveloppe vide simplement glissée dans l'urne, sans contenir quoi que ce soit. N'allez surtout pas écrire sur votre bulletin blanc « Merde pour celui qui lira" car, de ce fait, exclu de la noble catégorie des bulletins blancs, il tombera dans l'ignominieuse poubelle les bulletins nuls.

Le plus pittoresque dans cette histoire réside dans les déclarations faites à propos de cette farce par des hommes politiques majeurs (les femmes plus sages se sont tues) comme le président de notre Assemblée nationale qui, au nom du PS, a qualifié cette réforme "de progrès démocratique majeur" (ce qui est pour le moins un oxymore) et Jean-Louis Borloo, récent fondateur-président de l'UDI, qui y a vu, lui aussi, « une avancée démocratique majeure » (décidément nos hommes politiques manquent de vocabulaire), mais surtout une réforme qui répondrait aux attentes de 69 % des Français. Il a simplement oublié de préciser que ce qu'attendent les Français qui, en nombre de plus en plus grand, votent blanc, vous l'aurez sans doute observé, est non pas que l'on se borne à séparer les bulletins blancs des nuls dans les résultats, mais que les bulletins blancs constituent, comme c'est logique et normal, des suffrages exprimés. Ils sont même plus exprimés, si je puis dire, que les votes pour tel ou tel candidat, car si l'on peut espérer par son vote, dans ce dernier cas, une incidence quelconque sur le résultat, on n'en attend aucune de la part d'un vote blanc ce qui rend ce choix d'autant plus méritoire et significatif.

Je vous avais promis un second élément d'ordre historique ; il tient à ce qu'à l'époque révolutionnaire, "le 18 ventôse de l'an 6" pour être tout à fait précis et en croire J.J. Urvoas, le président PS de la commission des Lois, donc le 8 mars 1798 (cette hypothèse est, en revanche, de moi, donc SGDG), l'assemblée nationale (et non le parlement !) avait autorisé le vote blanc, sans que cette mesure soit toutefois maintenue dans la suite ; en revanche, le principe de confondre bulletins blancs et bulletins nuls est moins glorieux et remonte à Badinguet, février 1852, ce qui est tout un programme en matière de démocratie, comme le diraient Messieurs Bartolone et Borloo.

Ce qui est le plus intéressant dans toute cette affaire car rien ne change bien entendu, c'est, pour une fois, la belle et TOTALE unanimité de notre Assemblée nationale, non pas sur le plan de sauvetage de notre économie, en perdition dans les circonstances actuelles, mais sur une mesure totalement bidon qui établit une distinction, aussi stupide que vaine, entre les bulletins blancs et les bulletins nuls.

Peu importe la distinction qu'on fait entre eux puisque, de toute façon, ils finiront dans la même poubelle, celle des suffrages non exprimés. Ils expriment pourtant, de plus en plus clairement et de plus en plus fort, un sentiment que nos politiques ne veulent UNANIMEMENT pas entendre.

vendredi 23 novembre 2012

L'école des DOM : les marrants de la rue de Grenelle


 
Contre toute attente, si vous voulez vous amuser, à peu de frais et de façon inattendue (mais pas trop quand même, ne rêvez pas!), n'allez pas acheter Charlie hebdo ou le Canard enchaîné (car il n'y a plus de journaux à visée comique comme l'étaient autrefois Marius ou le Hérisson) , consultez plutôt, sur internet car c'est gratuit, le Bulletin officiel de l'éducation nationale que l'on appelle, dans le jargon éducatif, le BOEN ou même le BO.

Je vous recommande, tout particulièrement, le Bulletin officiel numéro 32 du 8 septembre 2011 que j'ai découvert grâce à l'une de mes amies qui m'en a signalé l'existence et le contenu. Il comporte une annexe intitulée "Enseignement du créole - école primaire" qui vaut son pesant de cacahuètes (ou de "pistaches", comme on dit dans nos DUM, avec une priorité lexicographique ignorée et donc, en fait, plus légitimement et à meilleur droit). J'en recommande la consultation au "Scrutateur" guadeloupéen, qui honore souvent ce blog de sa visite et de sa lecture et y fait même parfois référence dans son propre blog.

En fait la vraie question que je me suis posée au terme de cette lecture (on peut se limiter aux quatre premières pages pour des raisons qui apparaitront dans la suite. et s'éviter l'ingestion des 21 autres, car la démarche qu'elles prétendent illustrer n'a ni queue ni tête) est la suivante et elle est incontestablement angoissante : Qui donc, au Ministère de l'Education Nationale de la République peut être assez ignorant et stupide pour écrire pareilles inepties et, pire encore, oser les faire publier au Bulletin officiel ?

Ce texte, en effet, rend d'une évidence éclatante trois faits.

Le premier est que le rédacteur de ce texte (je penche pour le pluriel, vu la prise en compte des quatre créoles domiens et l'espoir qu'on ne soit pas assez imprudent, au 110 de la rue de Grenelle, pour confier à un seul auteur la rédaction d'un tel texte) n'ont pas la moindre connaissance, ni des pays en cause (les quatre DOM français que sont la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et la Réunion), ni de leur situation linguistique et éducative;

Le deuxième, que j'illustrerai dans la suite, est la totale absurdité, voire le caractère totalement incompréhensible de cette démarche qui n'a de nom dans aucune langue et pour laquelle je répugne à avancer l'expression très impropre de "projet pédagogique", car nous sommes là aussi loin d'un "projet" que de la "pédagogie";

Le troisième fait qui éclate de plus en plus, si l'on parvient à mener à son terme la lecture de ces quatre premières pages est la TOTALE CONFUSION MENTALE de l'auteur qui mélange, de toute évidence sans y rien comprendre, le "français langue étrangère" (avec les "actes de langage" et les "niveaux" du "Cadre européen commun de références"), "l'enseignement des langues et cultures régionales" (quel rapport avec le point précédent ?), le tout saupoudré de pincées de "('R) Evlang" qu'ont pourtant abandonné à la fois l'Europe et le MEN. Le pire de tout est que l'essentiel de ce texte est fait, sans doute par prudence, de références au BO et aux divers textes officiels (7 références ou citations dans la première page!). 

Il faut dire que ce texte (et sans doute y a-t-il une cause lointaine et cachée de la production de telles élucubrations qui sortent, de toute évidence, d'une plume administrative a-scientifique) est dans la ligne de l'ILLOGIQUE ministérielle
(j'use de capitales pour souligner qu'il n'y a pas là une faute de frappe pour LOGIQUE ) qui a conduit  toutes les actions officielles, dans le domaine de l'école des DOM, depuis l'an 2000, qui a vu la création du glorieux CAPES de créole (sans cet -s final qu'on cherche désormais à introduire subrepticement comme on va le voir).

Ce terme "créole" était déjà au singulier dans le texte de création de ce concours, lui-même fort singulier, puisque nul ne savait à quoi il destinait celles et ceux qui le passaient ; il était même, en outre, ILLEGAL puisque, dans les concours nationaux français, les candidats doivent tous composer sur les mêmes épreuves ce qui est, a priori, impossible puisque le "CAPES  Créole" implique, par la force des choses, l'usage de quatre langues DIFFERENTES!

Ce singulier fort singulier et même aberrant demeure, dans le texte en cause, qui consacre pourtant 21 pages sur 25 à démontrer, sans savoir pourquoi d'ailleurs, la diversité de ces quatre créoles français des DOM qui ne sont pas inter-compréhensibles, en tout cas d'une zone à l'autre?  Est-ce utile de l'illustrer ? Quelle découverte majeure! La moindre approche, la plus lointainement touristique, indique qu'on ne parle pas la même langue en Guyane et à la Réunion, ce qui pourtant n'a jamais frappé les instances supérieures de notre système éducatif français.

Les onze années qui se sont écoulées depuis la création du "CAPES Créole" et les multiples critiques qu'il a suscitées du fait même des aberrations qu'il comporte, n'ont pas suffi à éclairer la lanterne de nos décideurs? L'inspecteur général, spécialiste de l'occitan et des langues régionales (curieuse spécialité !) qui, depuis l'origine a présidé ce CAPES Créole, ne s'y est guère instruit. Toutefois, cette fonction, aussi éminente qu'insolite, l'a sans doute mis en position de se faire traduire, dans chacun de ces créoles, les rudiments qui, mis en parallèles, meublent les 21 dernières pages du texte en cause.

Les premières lignes de l'avant-propos de l'annexe de ce texte du BOEN 32  suffit à montrer l'étendue des ignorances du rédacteur. Les voici
« Le créole connaît la particularité de se développer dans quatre aires géographiques bien individualisées. Elles sont insulaires pour trois d'entre elles et  très éloignées géographiquement pour certaines. La langue a évolué dans chaque aire en fonction des histoires et des idiosyncrasies différentes (substrats linguistiques, contacts de population et influences diverses). Ces différences sont plus ou moins grandes, mais touchent tous les domaines, tant phonétique que lexicaux ou encore morphosyntaxiques" (BOEN 32, page 1) ».

Il est difficile de réunir en quelques lignes autant d'aberrations et d'âneries, le tout n'étant pas exempt d'une mauvaise foi qu'on juge sans doute subtile.

La principale est, dès le premier mot, le mot "créole" au singulier (c'est l'usage rue de Grenelle ) et la formulation donne à penser, de façon totalement aberrante et inédite, qu'existait un créole de départ (surgi on ne sait d'où) qui se serait "développé" dans quatre aires géographiques différentes, qui sont les quatre DOM évoqués ci-dessus. Cette idée est évidemment totalement absurde (elle me semble inspirée par le modèle de l'occitan, suivez mon regard!)  et même totalement folle vu la géographie et l'histoire de ces territoires ; en réalité la première zone où est apparu quelque chose qui pourrait passer, vu de la rue de Grenelle, pour un ancêtre des créoles antillais (sans avoir rien à faire ni avec la Guyane ni avec la Réunion) est l'île de Saint Christophe qui est la première terre de la Caraïbe où s'est installée, pour y disparaître dans la suite, la colonisation insulaire française.

La suite ne vaut guère mieux ; le singulier reste dominant, même s'il est un peu moins stupide puisque, dans la troisième phrase, on dit que LA langue a évolué dans chaque aire. Une telle formulation, ambiguë en français, est sans doute jugée habile par son auteur, parce qu'elle permet de ne pas perdre la face pour la question de l'utilisation aberrante du singulier pour le mot "créole" quand il s'agit du CAPES. On essaye de passer ainsi, en douce, de "la langue" (le mystérieux créole initial) à "la langue de chaque aire"! La ficelle est un peu grosse!

Je passe sur la cuistrerie ("idiosyncrasie" a un sens particulier en linguistique et est ici clairement impropre) comme sur la référence, aberrante, à des "substrats" linguistiques, puisque tous ces territoires étaient ou vides de population comme la Réunion, ou ont été vidés de leurs occupants par la colonisation comme les Antilles.

Tout cela est si inepte que je juge inutile de m'y attarder davantage.

La suite immédiate est encore pire s'il est possible, puisqu'on y affirme l'objectif de donner des "repères clairs aux enseignants" (tu parles!) et "d'éviter un mélange préjudiciable tant à la langue elle-même qu'à son enseignement". Qu'ont à faire du guyanais les enfants et les enseignants réunionnais? C'est là un manifestement "renvoi" d'Evlang!

"Il est important que les référentiels [!!!!! des sciences de l'éduc ou du Meirieu dans le texte! ] proposés présentent les quatre créoles dans leurs spécificités respectives [un peu pléonastique non?]. Il appartiendra à chaque enseignant, quel que soit le lieu où il exerce, de sensibiliser les élèves à l'existence et à la légitimité des quatre créoles et de veiller à ce qu'ils fassent la différence et s'expriment dans la langue [Laquelle des quatre ? La leur qu'ils savent déjà ou l'une des trois autres dont ils n'ont que faire] la plus harmonieuse possible [sic!], sans contamination ni interférence ni emprunt forcés. »

Nous glissons ici progressivement dans ce texte de l'ignorance, de l'incompétence et de la sottise à la folie pure.

Quel besoin a l'enseignant réunionnais d'avoir des "repères clairs" sur le guyanais ? En Guyane, à quoi servent les données sur le créole réunionnais pour un enseignant et/ou un élève du primaire? Risque-t-on réellement un "mélange préjudiciable à l'enseignement" que seule une si aberrante démarche risque de provoquer, sans la moindre raison. Par ailleurs, comment songer un instant à enseigner aux élèves réunionnais les rudiments d'un créole qu'ils parlent déjà tous quotidiennement et à les initier au guyanais ou au guadeloupéen dont ils n'ont que faire.  

Tout cela est tellement absurde qu'à moins qu'on envisage des transports permanents et fréquents d'élèves entre la zone américano-caraïbe et la Réunion, il n'y a pas lieu de se soucier véritablement des "risques d'interférence" voire de "contamination" entre les créoles des deux zones. A lire de telles aberrations, on croit véritablement rêver et, en pareil cas, si l'on ne peut plus soumettre les auteurs de tels textes, comme au bon vieux temps, aux électrochocs, on devrait au moins les amener de toute urgence à la douche froide!

Le vrai et seul problème de l'école domienne est celui d'enseigner le français aux petits enfants créolophones des DOM, tôt, vite et intelligemment, donc en prenant en compte le fait qu'ils parlent des créoles issus eux-mêmes du français d'où est venu l'essentiel des matériaux linguistique que ces langues mettent en oeuvre et en concevant, dès lors, pour la mettre en pratique, une didactique de la langue française adaptée aux situations de créolophonie qui d'ailleurs existent en dehors des DOM et en particulier en Haïti dont le français est la langue officielle et qui a une population scolaire qui est au moins le triple de celles de tous les autres pays créolophones réunis.
Mais, ne rêvons pas, car cela supposerait enfin des décisions, adaptées, informées et intelligentes auxquelles ce numéro 32 du BOEN n'ouvre guère la voie !

jeudi 22 novembre 2012

Corse-Marseille : 17-14


Comme vous vous en doutez déjà, ce n'est pas là le score du dernier Ajaccio-Olympique de Marseille, mais celui du palmarès comparé des assassinats en Corse et dans notre belle capitale du Sud. La Corse, longtemps menée dans cette compétition, a, dans son dernier sprint meurtrier, largement dépassé la cité phocéenne et s'est acquis le titre envié de la zone la plus criminogène d'Europe.

De tels chiffres n'ont d'ailleurs guère de sens ; on doit examiner de plus près les données démographiques de la Corse, où il y a DEUX départements pour une population qui dépasse à peine les 300.000 habitants, avec l'implacable rivalité entre Ajaccio et Bastia (symbolisée par le match entre la CCI d'Ajaccio et la "Brise de mer" de Bastia), rivalité qui a conduit à placer dans un trou, à Corte, l'université de Corse pour éviter d'en faire deux! La croissance démographique est assez forte mais elle ne tient qu'à l'immigration (les maffiosi peut-être ?), car la population corse est âgée (les plus de 75 ans représentent 10 % de la population contre 8,8 % pour la France). Elle est aussi relativement peu instruite : 32 % des personnes résidant en Corse n'ont aucun diplôme ; les cadres y sont peu nombreux (ils sont "sur le continent") et cette catégorie socioprofessionnelle ne forme que 5 % de la population.

Les conditions ne sont certes pas les mêmes qu'à Marseille où les cadres corses sont nombreux (à la Faculté de médecine et au Barreau entre autres) et c'est là que je veux en venir car, au fond, le nombre des cadavres m'intéresse assez peu, puisque la disparition de la plupart des intéressés contribue plutôt à une forme de salubrité sociétale. Cet aspect est illustré, en particulier, par le meurtre récent du président de la Chambre de commerce et d'industrie d'Ajaccio qui a été présenté, avec des larmes d'émotion scandalisée dans la presse nationale (je veux dire celle de la France et non de la Corse car, en Corse, chacun sait à quoi s'en tenir). En Corse même, en effet, la Chambre de commerce et d'industrie d'Ajaccio a une réputation quelque peu sulfureuse, si l'on en juge, du moins, par le sort judiciaire bien connu des deux prédécesseurs de la dernière victime. Son prédécesseur immédiat a été lourdement condamné pour un trafic de drogue qu'il acheminait par hélicoptère jusqu'à l'aéroport d'Ajaccio où il avait quelques amitiés bien compréhensibles.

En fait la sous-mortalité marseillaise n'est sans doute pas due à d'autres facteurs que la limitation du champ d'activité des victimes. On sait en effet, et il suffit de regarder le curriculum vitae des assassinés pour voir qu'il s'agit, pour la plupart, de jeunes trafiquants de drogue des quartiers Nord qui se disputent des marchés de la drogue à coups de kalashnikovs. Le champ d'activités des victimes corses est fort heureusement, pour eux, beaucoup plus large et diversifié, la drogue y tenant sans doute, de façon directe, une place bien moindre que l'immobilier côtier.

Je suis très loin d'être un spécialiste des affaires corses, mais il me semble que, dans ce domaine, le plasticage des constructions qui a été, à l'origine, le quasi-apanage des nationalistes et qui visait essentiellement les "pinsoutes" qui cherchaient à s'offrir des villas en Corse, est désormais dirigé bien davantage contre les entreprises de bétonnage des côtes corses qu'alimente, dit-on, l'argent sale de l'Europe ce qui agrémente la spéculation par le blanchiment! Tout bénef!

Voilà qui m'amène, par un chemin quelque peu détourné, à ce qui devait être, depuis le départ, le sujet de mon post : les méfaits de la décentralisation.

Je suis de plus en plus un partisan résolu du jacobinisme car il me semble que, comme la langue d'Ésope, la décentralisation, qui pourrait être la meilleure des choses, est trop souvent la pire. Un de mes amis, mort aujourd'hui (ce qui le met à l'abri de toute forme de menace) et qui était dans la promotion immobilière dans le Sud, me disait que l'octroi d'un permis de construire ou de lotir, dans les départements de la façade méditerranéenne, était, le plus souvent et de façon quasi normale, subordonné à la remise, préalable et indispensable, d'une épaisse enveloppe bourrée de gros billets au maire (non pour son parti mais pour lui-même) qui avait la haute main sur la distribution de ces documents. Les exemples de tout cela, en Corse comme en Provence, sont si nombreux qu'il sont dans la culturte locale et qu'il est donc inutile de s'y arrêter.

Dans le registre bien plus modeste de l'éducation, la décentralisation qu'on rêve d'y opérer au bénéfice des responsables d'établissements scolaires, en fera inévitablement  des "petits chefs" et aura, inévitablement, pour conséquence première et principale, dans ce domaine plus modeste, le favoritisme, le clientélisme et la restauration du droit de cuissage pour les dames (enfin sans exclusive dans le contexte actuel!).

Je ne peux pas être trop long, moins pour épargner mes lecteurs que parce que je n'ai pas le temps ; je prendrais simplement, pour conclure, comme symbole des nuisances de la décentralisation, le fait hautement significatif et symbolique, qu'en France, le père de la loi de décentralisation a été Gaston Defferre. Je ne rappellerai pas les amitiés douteuses et en particulier corses de Gaston (entre autres avec ce cher Mémé Guerini... sans parler des autres de la même farine) qui nous ramènent un peu au titre de ce post, mais surtout la gestion calamiteuse de Deferre, qui a ruiné l'économie marseillaise pour mieux asseoir sa politique de clientélisme et d'isolation de Marseille de façon à y maintenir, sa vie durant, son hégémonie prétendument socialiste.

Une autorité parisienne, fût-elle représentée sur place par le préfet, à infiniment plus de chance d'être relativement objective et, risquons le mot, honnête mais surtout sera toujours moins exposée aux pressions qu'un maire local qu'on pourra toujours, comme en Corse, acheter (sous des formes multiples), menacer (lui-même ou les siens) ou même, éventuellement si la chose s'avère nécessaire, tuer, ne serait-ce que pour l'instruction des autres.

mardi 20 novembre 2012

Élections à l'UMP : Allez savoir et surtout allez apprendre à compter !


 



On nous bassine sans cesse avec la rapidité et la fiabilité de l'information, mais à neuf heures du matin, en ce mardi 20 novembre 2012,  j'ai été totalement hors de mesure et ce n'est pas faute d'avoir essayé!) de trouver les VRAIS résultats et donc les CHIFFRES PRECIS de l'élection à la présidence de l'UMP sur mon ordinateur, en dépit de la multiplicité des prétendues annonces de ces résultats qui, pour la plupart, datent de la veille, car il est clair que, dans ces boutiques, on a passé une bonne nuit et on se couche tôt puisque, me semble-t-il, le résultat global (50,03 % pour Copé) était déjà connu dès 23 heures hier soir.
 Les vrais malins sont ceux de la presse écrite qui, comme le Figaro, font deux "unes", la première, bouclée avant, pour les abonnés (servis tôt le matin) où l'on ne se mouille pas sur les résultats, et la seconde, l'édition normale mise en kiosque, dont la "une" prend en compte l'issue du scrutin !
Revenons à l'internet. Prenons un tout petit exemple ; au cours de ma promenade électronique matinale, s'agissant de l'écart de voix, entre Fillon et Copé, j'ai entendu successivement entre 7 heures 30 et neuf heures ( et je vous jure que c'est vrai) qu'il était de 99, 98, 97, 94 ou 93 voix (manquent inexplicablement 96 et 95 ! ). Si l'on ne sait même pas faire une addition et une soustraction élémentaires (je ne sais pas si c'est la Commission bidule, bégayante dans son nom comme dans son travail, ou les "journalistes-sic" qui sont en cause), il ne faut pas s'étonner que l'on ait quelque difficultés à donner des résultats en essayant de calculant des pourcentages.
J'aurais voulu savoir aussi exactement les chiffres précis de la participation, c'est-à-dire le nombre de votants, car naturellement, Monsieur Copé que j'entendais ce matin sur je ne sais quelle radio, nous parle sans cesse d'un parti qui compte 300 000 adhérents (dans la seconde qui suit, il est même allé jusqu'à 310 000). On se fout d'ailleurs, de ce nombre, de toute évidence bidon, comme toujours et partout ; à vue de nez et sans savoir les vrais chiffres car ils ne se trouvent nulle part, la moitié de l'effectif total des prétendus adhérents de l'UMP a jugé bon de ne pas participer à cette farce  scrutin, ce qui est,  me semble-t-i, un élément intéressant.
Mais le mieux est à venir ! Le seul chiffre que l'on avance pour la victoire de Jean-François Copé est qu'il aurait obtenu 50,03 % des voix c'est-à-dire en termes arithmétiques simples 3 pour 1000 des voix des adhérents qui ont voté de plus que Fillon.
Si l'on retient le chiffre de la différence de voix entre les candidats le plus élevé qui est apparemment inconnu de tous comme on l'a vu (99), cela voudrait dire, si 99 voix représentent trois pour mille (0,03 du total des suffrages exprimés étant ce qui fait passer à Copé la barre fatidique des 50%), 33 de ces voix en serait donc UN POUR MILLE. Le nombre total des votants serait donc égal à 33 multiplié par 1000 soit 33.000. !!!!!!! Ce pourcentage officiel de 50,03% est donc faux ; on a simplement oublié un zéro ou l'on triche sur le nombre des votes exprimés qui reste inconnu, ou les deux!
A transmettre d'urgence à Fillon pour faire annuler l'élection!
 


lundi 19 novembre 2012

Vendée-Globe à tous les étages ou Nuit d'ivresse.


Je vous laisse le choix du titre :

Nuit de tempête que Météo France avait oublié de signaler par cette alerte orange pourtant si fréquente désormais.

Nuit d'ivresse (mais pas du tout "câline" comme dans la célèbre chanson et moins encore "d'amour").

 Nuit de tempête sur l'UMP, scrutin interne auprès duquel l'élection au poste de Premier Secrétaire du PS, il y a quelques années, apparaît désormais comme une douce rigolade. « Tout vous est aquilon, tout me semble zéphyr ! ». En fait, ce qui a manqué à l'UMP, c'est un candidat-stratège comme la maire de Lille (au fait, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais, toutes les fois que j'entends l'expression « la maire de Lille », ça me fait penser à « la Mère Denis »; en outre, toutes deux lavent plus blanc, dans la grande tradition de propreté du Nord de la France).

Madame Aubry, voilà une femme qui sait y faire et on l'a encore vu récemment avec son Harlem qui pourtant n'était pas un objet de Désir ! A l'époque, étant elle-même candidate, elle avait eu prudente sagesse de gérer, de chez elle, cette élection ; elle jouait donc à domicile, ce qui lui a permis de retarder et d'arranger la publication des résultats jusqu'au moment où ils lui convenaient enfin. En somme, elle en a gardé sous le coude puisqu'elle avait encore sous le pied ses bonnes grosses fédérations du Nord et surtout des Bouches-du-Rhône !

Rien de tel à l'UMP ; un vrai foutoir ! Alors qu'on en était encore à compter les bulletins, vers minuit (le dit comptage, poursuivi après proclamation des résultats par les deux intéressés eux-mêmes, ayant été, pour finir, interrompu par la Commission bidule prétendument compétente à quatre heures du matin), les deux candidats avaient déjà annoncé leur élection respective. Le premier, sans s'embarrasser de chiffres, fonçant dans le brouillard comme toujours; le second, avec cette précision arithmétique (224 voix d'avance) qui passe pour donner crédibilité aux plus gros mensonges.

Si l'on veut bien se souvenir des affaires étasuniennes de Floride, on dira que ça se passe toujours comme ça partout dans le Midi et que ce n'est pas dans le Nord qu'on verrait ça, car, là, on a de bonnes vieilles traditions de fraude solide et bien organisée. Pour en revenir au Vendée-Globe, le FN et les Bleu Marine doivent se fendre la pêche devant l'esquif de l'UMP qui, loin d'avoir démâté comme d'autres,  a lui, au contraire, un skipper et un mât de trop, ce qui ne rend pas la navigation plus commode et plus sûre.

Il y avait nous disait-on en concurrence un organisateur et un homme d'Etat mais désormais, on se demande qui est qui.

Toutefois la vraie bonne grosse nouvelle de cette nuit d'ivresse est ailleurs. Mes coutumières insomnies m'ont permis d'apprendre, parmi les premiers et par le communiqué envoyé à l'Agence France-Presse par Audrey Pulvar elle même, qu'elle mettait un terme à ses relations avec son compagnon. Pour rester dans le lexique nautique, mieux vaut larguer avant d'être largué. On s'en fout mais comme disait ce matin ce brave Nicolas Canteloup : « Elle veut pu le voir !" ».

Que les spécialistes du PS me le confirment, Ségolène n'en avait-elle pas fait de même lors de je ne sais quelle élection ?

Personnellement, je pense que leur rupture date du moment, relativement récent, où Audrey s'est acheté les lunettes qu'elle arbore désormais de façon constante. Remarquez, c'est devenu une mode chez ceux et celles qui passent à la télé et qui, autrefois ôtaient leurs lunettes habituelles pour faire plus joli. Aujourd'hui, un certain nombre de nos journalistes affectent de porter lunettes, pensant sans doute, par la, donner un lustre intellectuel à leurs ignorances et leur inculture. Regardez ce brave Monsieur Delahousse, lui, le port des lunettes le détourne du maniement incessant de sa mèche ravageuse.

Ce sont ces lunettes qui ont sans doute révélé à Audrey Pulvar, quand elle a enfin découvert son Arnaud dans sa marinière, que ce dernier, en réalité, rêvait moins d'Arcelor que du Vendée Globe Challenge. Elle a donc noblement choisi de lui rendre sa liberté pour ne pas brimer son appétit du grand large. J'observe d'ailleurs aussi que, dans son message public et même médiatique de rupture, elle a eu la délicatesse de ne pas le nommer et de le désigner par cette périphrase officielle qu'on est bien obligé d'interpréter comme ironique : « le ministre du redressement productif ».

 Le plus curieux de l'affaire est que, meublant mes insomnies par l'écoute nocturne de France-Info qui ressasse sans cesse les mêmes messages, j'ai constaté que la nouvelle très officielle de l'annonce de la rupture du couple par Audrey que j'avais entendue et réentendue jusque vers quatre heures du matin, avait disparu des nouvelles de la nuit au bulletin de 4 heures et demie. Si endormis que soient les permanents de France Info qui ont la charge nocturne de l'antenne, ils ont dû finir par comprendre l'incongruité du voisinage entre les morts de Gaza et les péripéties pipolesques du couple journalistico-ministériel et percevoir que cela faisait presque aussi désordre que les élections à l'UMP.

 "Ah quelle nuit!" comme chantait feu Sacha Distel.

 

dimanche 18 novembre 2012

Ali, Mamadou ou Marcel ? Vers un CDPC ?


Quand va-t-on enfin se décider à créer un CDPC ? Ques aco ? Mais voyons c’est  le Comité de  Défense des Présentateurs Caucasiens, qui n’attend plus que son CRAN (blanc) !

Prenez les principales chaînes de télévision ,TF1, France 2, Canal Plus, auxquelles s'ajoute désormais  la resucée (si j'ose dire  Mesdames de la 8!) de cette dernière D8. On y trouve sur dix présentateur(e)s majeur(e)s (je veux dire, par cette formule qui ménage si opportunément les dames au prix de quelque violence faite au sentiment de l'Académie française, ceux et celles qu’on voit régulièrement sur les écrans et non pas celles et ceux qui ont plus de dix-huit ans) au moins trois présentateurs(e)s « de couleur », soit un tiers environ, ce qui est très au-delà de qu’on peut estimer être, en dépit de l’absence de statistiques ethniques, le pourcentage de ces mêmes « non-caucasiens » dans la population française totale.

La France, qui passe pour le pays du bon sens, qui y serait la chose du monde la mieux partagée (mais c'est un Français qui l'a dit), s’est vue reprocher, surtout par des associations spécialisées, une discrimination positive en faveur de ses populations « caucasiennes », ce que l'on peut aussi nommer "discrimination" négative envers les autres. Par le recours à ce terme "causasien", j’use à dessein de la terminologie étatsunienne, car on peut bien entendu être, par exemple, beur et blanc (le beurre blanc étant même l'une des plus nobles spécialités de notre belle gastronomie que l'UNESCO a inscrite au patrimoine de l'humanité !). En cette période où règne le politiquement correct, la réaction à un tel grief a été rapide et, comme souvent, chez nous, excessive ! Nous filons donc à bonne allure vers le modèle dominant dans le feuilleton policier américain où le chef est toujours désormais un noir ou une femme, ou, mieux encore, une femme noire.

Notre Président-Magicien avait fait entrer dans le gouvernement Fillon trois femmes non caucasiennes. Joli coup double, car les femmes sont aussi une catégorie victime de discrimination. En plus deux d’entre elles au moins (par courtoisie, je ne les nomme pas) sont devenues des top-models de l’élégance politique, même si l'une a, dans la suite défrayé la chronique pipolo-judiciaire.

Il en est de même pour les élections où, même quand on fait place aux femmes comme au PS, on les envoie volontiers au casse-pipe électoral plutôt que les orienter vers les sentiers de la gloire démocratique. Souvenons-nous de l’élection de Badinter au Sénat, déjà ancienne mais acquise par l’éviction forcée de la précédente élue) ; on peut désormais juger la chose compensée par l'élection du si charismatique nouveau Premier Secrétaire.

Le plus drôle et le plus significatif a été l’évolution observée à France-Culture. Désormais, sauf si vous faites partie des meubles (anciens!), pour faire votre place dans l’institution, mieux vaut vous prénommer Fatima, Rachida ou Ali que Marcel ou Josiane

Tiens, au fait, regardez Ali que j'ai entrevu cette semaine sur Canal + assis (temporairement sans doute) à la place de Denisot qui ferait bien de se méfier du Maure, car il est lui-même natif de Chateauroux et non de Poitiers et il s'appelle en plus Michel et non Charles ! Ali...Vous ne voyez pas de qui il s'agit ? Mais si Ali Baba, l'ex-doudou de Zaza ! Que de chemin parcouru : de passeur de plats matinal sur France Cu à "l'animation" du prime time, au Grand Journal de Canal ! Enfin, animation, animation, c'est beaucoup dire...avec Ali, point trop n'en faut, ce n'est tout de même pas De Caunes et la déconne!

PS (Pas Parti Socialiste mais Post Scriptum).
Ne vous privez surtout pas de me traiter de raciste. Je l’ai déjà été souvent ; cette qualification me laisse d’autant plus de marbre que je ne verrais aucun inconvénient à ce que tout le gouvernement soit black et/ou beur. Nous pourrions alors mettre sur le compte de son racisme "anti-blanc" tous les mauvais coups qu’on nous porte !

 

jeudi 15 novembre 2012

Honni soit qui Mali pense (suite)


Vers la fin du mois de septembre 2012 ( à partir du 27 septembre pour être précis) j'ai publié,  une série de quatre "posts" sous le titre que  je reprends ci-dessus. Comme ces quatre textes sont beaucoup trop longs pour être reproduits intégralement ici, j'en ai réuni quelques fragments qui seront suffisants pour éclairer mon point de vue. L'essentiel en était que la France devait se tenir, dans toute la mesure du possible, éloignée de cette situation malienne, compte tenu des réalités géographiques et humaines du terrain et surtout de sa situation très périlleuse d'ancienne puissance coloniale, sur le dos de laquelle il est si facile et si tentant de se réconcilier.

Je ne pensais pas revenir si vite sur le sujet mais les événements du jour m'y poussent puisque Ansar Eddine (vous verrez de quoi il retourne dans la suite) vient de rompre avec Al Qaida et la charia!

J'ajoute que rares en France sont ceux qui ont eu le mauvais goût de faire remarquer que les événements du Nord du Mali sont en liaison des plus directe avec notre intervention en Libye et que nous n'avons sans doute pas fini d'en payer les conséquences. Même si la France s'y borne, non sans quelque raison, à des interventions aériennes que semblent préconiser nos "experts militaires" (après la Ligne Maginot, "le route du fer" et Dien-Bien-Phu). Sans doute ne sont-ils pas au courant (ils ignorent tant de choses) du fait que les troupes de mercenaires sahéliens de tous poils qui ont fui la Libye pour venir au Mali, ont emporté avec eux beaucoup de matériel militaire, dont nombre de missiles sol-air modernes dont ils n'hésiteront pas évidemment à faire usage le cas échéant contre nos aéronefs (pour causer technique) ? Il faut donc sans doute que notre président mette en chantier un discours-type pour les cérémonies aux Invalides lors des obsèques de nos pilotes d'avions ou d'hélicoptères.

Quand à ceux de nos commentateurs qui notent finement (du moins le croient-ils!) que ces combattants n'ont pas connu la colonisation française, ils ne montrent par là que leur totale ignorance des réalités coloniales, car le fait que beaucoup d'Africains n'aient pas connu cette colonisation française, n'empêche, en rien, une dénonciation systématique de ce colonialisme. Personnellement, j'ai toutefois désormais une réponse toute trouvée à ce genre de remarque en disant aux Africains, quand ils se hasardent à de tels propos, que les Chinois leur feront assurément regretter les Français.

 Nul ne mentionne que la revendication de l'indépendance ou au moins de l'autonomie du Nord du Mali par les Tamasheq est ancienne et que leur affrontement, parfois armé, avec Bamako, aussi traditionnel, n'a pratiquement jamais cessé dans les dernières décennies. Actuellement il semble que les relations entre les Tamasheq et l'ACMI ne soient pas des meilleures mais il est sûr qu'une intervention nigério-burkinabe-française contribuerait à rétablir l'unité au sein de ces factions.

Peut-être l'avez-vous noté mais, comme souvent et en de multiples lieux, du Moyen-Orient à Haïti et à la Guyane, flotte autour de toutes ces affaires comme une odeur de pétrole. Le prévoyant Qatar ne serait pas hostile à mettre quelques billes dans les affaires pétrolières de la zone, fût-ce sous des oripeaux humanitaires comme on l'a vu. Les Chinois semblent, pour le moment, à peu près absents dans le Nord-Mali (ils sont bien les seuls, puisqu'on y parle même déjà d'"instructeurs" américains et français) mais j'incline à croire qu'on ne tardera pas à les y voir. Il faut aller dans Jeune Afrique me semble-t-il pour que soit enfin abordée la question : "Le champ gazier d’In Salah est déjà en activité. Les champs de Reggane, Timimoun et Adrar vont bientôt être lancés. De nouvelles découvertes importantes sont à prévoir jusqu’aux frontières maliennes et nigériennes. Un grand pôle industriel gazier et pétrolier va se développer dans cette région." Tiens ! Tiens !

Du Sud algérien au Nord-Mali, il n'y a qu'un pas et les gisements pétroliers, eux, ne se soucient guère des limites des Etats ! La frontière algéro-malienne qu'on pourrait imaginer vide de tout mouvement est, en réalité (et elle l'était déjà avant le conflit), au contraire, et de plus en plus, un lieu de passage dont l'un des centres se situe, côté malien, à Tinzawaten, à quelques kilomètres de l'Algérie.

Cette petite ville, alors encore tenue par les forces maliennes, avait été attaquée début février, par le MNLA. Certes l'attaque avait été repoussée mais, fait symbolique, elle avait aussi marqué la désertion du seul haut gradé tamasheq de l'armée de Bamako, le colonel Hassan Ag Mehdi. Cet officier supérieur prestigieux avait gagné Ouagadougou à la tête d’un convoi de 60 véhicules.

Outre les passages de réfugiés ou d'émigrés (naguère encore ceux et celles que l'Algérie expulsait vers le Mali après les avoir capturés sur son territoire ; désormais les réfugiés du Nord Mali qui fuient les combats et la charia qu'y imposent, avec mains coupées, les groupes islamistes radicaux), les principaux trafics concernent la drogue (le plus important et surtout le plus rémunérateur), les armes et le carburant qui, dans le contexte actuel, vu le grand nombre de véhicules forts gourmands en essence et parcourant de nombreux kilomètres, est sans doute le problème logistique majeur pour les troupes engagées dans cette région. Comme le carburant ne peut guère venir de Mauritanie ni de Libye, je vous laisse le soin d'envisager quel doit être le principal fournisseur en la matière. On peut toutefois imaginer qu'une partie de ces moyens financiers ou alimentaires venant inévitablement de l'extérieur peut avoir des fins autres que strictement charitables. En outre, il est difficile de distinguer l'un de l'autre, car si les vivres sont destinés, en principe, aux populations déshéritées du Nord Mali, il faut bien que les troupes d'occupation mangent, elles aussi.

La situation est donc fort complexe car s'il ne faut pas oublier que le Nord-Mali est frontalier de l'Algérie, il ne vous a pas échappé que le Niger n'est pas loin et que la France ne peut pas se désintéresser d'un pays qui lui fournit le tiers de l'uranium dont elle a besoin pour ses centrales nucléaires comme pour celles qu'elle vend à l'étranger et dont elle garantit l'approvisionnement décennal en combustible!

Dans un contexte si trouble et si secret, on doit prendre en compte même les accidents survenus sur les routes pourtant peu encombrées et où les chauffards ivres doivent être rares ; l'Algérien Nabil Makloufi, dit Nabil Abou Alqama, qui coordonnait toutes les actions d'Al Qaïda dans le Nord-Mali est mort, le pauvre, dans un accident de voiture entre Gao et Tombouctou, comme l'a signalé l'AFP. Ces mécréants n'ont pas indiqué que, selon la formule, « il a été rappelé à Dieu". Toutefois, il n'est pas exclu que certains aient donné, en la circonstance, un petit coup de main à Dieu. Le directeur de Ennahar, Anis Rahmani, spécialiste des questions de terrorisme, a déclaré à l'AFP que cet accident était en fait une élimination volontaire de Makloufi ; il y aurait en effet une crise interne au sein de l'AQMI et l'élimination de dirigeants algériens d'Al Qaïda serait un moyen de renforcer la position du MUJAO où dominent plutôt les Maliens et les Mauritaniens.

Rien n'est simple en ce bas monde et surtout là ; il n'est pas sûr que l'entente la plus cordiale règne, au Nord-Mali entre les divers mouvements islamistes, même si l'intervention de la France est sans aucun doute le meilleur des moyens pour l'y ramener !

La conclusion de ces quatre posts, écrits il y a près de trois mois, était que la France avait tout intérêt, sans se désintéresser de ce qui se passe au Mali (elle ne le peut pas hélas) de s'en tenir le plus éloignée possible et d'attendre plutôt qu'entre les diverses factions qui se manifestaient au Nord du Mali se fissure une alliance toute provisoire ; vu la couleur politique et religieuse, les modes d'action et les alliances extérieures, patentes ou latentes, de groupes comme le MUJAO et Ansar Eddine (branche la plus radicale des Frères Musulmans, hostiles aux Saoudiens, ce qui n'est pas pour déplaire au Qatar), les conflits étaient écrits dans le ciel. Finalement, l'évolution et la rupture ont été rapides, brutales et radicales.

J'ai toujours pensé et écrit que la solution n'était nullement dans une intervention de la CEDEAO et des autres Etats de l'Afrique de l'Ouest (vu comment les choses se sont passées en Côte d'Ivoire et l'état de ces pays), mais dans l'attente paisible de la dissension, puis des conflits qui ne manqueraient pas de s'établir entre les factions du Nord-Mali. Les choses sont devenues soudain claires, plus rapidement que je ne l'avais pensé, mais, je dois l'avouer, avec l'issue que j'avais prévue.

Un élément-clé que je n'ai pas traité dans ce résumé de mes posts est la question de l'Algérie ; elle est essentielle mais des plus délicates, à la fois en raison de la position géographique de cet Etat, de sa puissance militaire (sans rapport avec celles des autres Etats), de son pouvoir économique (car aucune armée ne peut agir au Mali si se ferme le robinet algérien d'alimentation en carburant) et enfin de sa situation extérieure (conflit avec le Maroc) comme de sa situation intérieure (les Algériens ne souhaitent nullement voir les groupes extrémistes, actuellement au Mali, franchir ... ou refranchir la frontière.

Pour sa prochaine visite en Algérie et en dépit de ses précautions liminaires du mois dernier, notre président aura à faire montre de toutes ses qualités diplomatiques, car l'Algérie ne manquera pas de faire monter les enchères, comme on commence à le voir avec la remise sur le tapis des responsabilités coloniales sur lesquelles, il y a un demi-siècle, les accords d'Evian avaient explicitement passé l'éponge.

Cher Monsieur Hollande, comme disait l'un de vos prédécesseurs, lointain désormais, « Je vous souhaite, par avance, bien du plaisir » !