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jeudi 29 novembre 2012

De l'UMP aux Propos d'O.L. Barenton, confiseur.


Vous me pardonnerez de prendre les choses d'un peu loin, mais la figure que je vais évoquer ici, celle d'un auteur injustement méconnu, Auguste  Detœuf, mérite pourtant  d'être considérée un moment, car ce personnage singulier dans sa carrière comme dans sa vie, possédait un robuste sens de l'humour. Je résume les choses et j'en viendrai ensuite à mon propos du jour.

Polytechnicien, Ingénieur général des Ponts et Chaussées, Auguste Detœuf débute en 1908 aux Travaux hydrauliques de la marine à Cherbourg avant d'être ensuite nommé au Havre en 1912. Passionné par les problèmes d'exploitation portuaire, il met en œuvre ses idées pendant la guerre 14-18 où il est affecté à la commission des voies navigables. Directeur du port de Strasbourg, il deviendra ensuite Directeur général de Thomson-Houston et est, de 1928 à 1940, le premier président d’Alsthom. De ce fait, sous l'Occupation, Auguste Detœuf sera président du comité d'organisation des industries de la construction électrique, l'un des comités d'organisation mis en place par Vichy. Auguste Detœuf est toutefois demeuré plus connu pour son recueil intitulé les Propos d’O.L. Barenton, confiseur que par ses autres activités.

Me voici rendu à mon sujet comme on dit dans les neiges ! Puisque j'en suis aux confidences (elles sont rares dans ce blog, vous en conviendrez), je vous dirai que j'ai lu ce livre il y a très longtemps car mon frère aîné l'avait offert à mon père en je ne sais quelle circonstance et, comme tous les enfants de mon époque, j'étais friand de lectures ... faute d'autre chose.

Auguste Detœuf y raconte une histoire dont je me suis toujours souvenu (j'ai oublié le reste) et que je crois avoir déjà utilisée dans mon blog, mais il y a si longtemps que nul ne peut plus s'en souvenir. La voici telle qu'elle restée dans ma mémoire. A peine en ferai-je une très légère adaptation  à la situation présente pour justifier le titre que j'ai donné à ce post.

Dans une campagne riante, deux gendarmes, le maréchal des logis François et le gendarme Jean-François cheminent paisiblement sur un agreste sentier. Ce sont depuis longtemps des compagnons de travail et ils se connaissent bien, même s'ils ne s'estiment pas forcément l'un l'autre autant qu'on pourrait le penser.

A un détour du sentier, voici qu'ils découvrent, au beau milieu du chemin, une énorme bouse de vache toute fraîche. Le maréchal des logis François, d'humeur facétieuse, sort de sa poche une belle pièce de cinq francs et propose à son collègue : « Si tu manges cette bouse de vache, je te donne ces cinq francs ! ». Le gendarme Jean-François est tenté par la proposition car il a furieusement besoin de cinq francs. Il se résout donc, non sans répugnance et hauts-le-coeur à manger la bouse de vache. Le maréchal des logis François est fort désappointé et regrette son imprudente proposition, car il espérait bien que son collègue ne parviendrait pas au bout de cette épreuve. Mais ce qui est dit est dit et il doit remettre sa belle pièce à son collègue.

Un peu plus loin, sur ce même sentier où la vache a dû les précéder de peu, ils découvrent à nouveau une bouse de vache, aussi grosse et fraîche que la précédente. Le maréchal des logis François voit là une occasion de récupérer sa pièce car il ne parvient pas à se consoler de sa perte. Aussi propose-t-il au gendarme Jean-François : « Si je mange à mon tour cette bouse de vache, est-ce que tu me rends mes cinq francs ? ».

Le gendarme Jean-François est partagé, il hésite mais finalement se résout à accepter la proposition. François, malgré quelques hauts-le-cœur et difficultés qu'on imagine volontiers, mange la bouse de vache. son collègue lui rend donc la pièce de cinq francs, non sans quelque regret.

Nos deux gendarmes reprennent alors leur chemin, comme si rien ne s'était passé, mais en ayant mangé chacun une belle bouse de vache. Tout cela est évidemment sans rapport avec l'élection à la présidence de l'UMP ; la preuve c'est que le livre d'Auguste Detœuf date de 1948 !

 

 

 

 

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