Mon post d'hier,
par ailleurs relativement peu fréquenté, n'a recueilli aucun écho. Je n'ai eu
aucun des commentaires que je sollicitais sur l'avenir que je pouvais réserver
au sujet abordé, en l'occurrence, le CNRS.
Le
problème est pourtant d'actualité et il aurait même dû attirer
l'attention de Monsieur Louis Gallois. On voit en effet, dans le développement de la
recherche, une solution aux problèmes de notre activité industrielle, alors que
nous avons en France HUIT EPST qui ont la charge de ce domaine, dont un CNRS qui
emploie 35.000 personnes!
Même si vous n'en voulez clairement pas, je vais
quand même vous fourguer quelques lignes de mon livre qui ne sont pas les moins
intéressantes et les moins importantes :
"
Je note sur ces points, non sans stupeur, qu'un établissement comme le CNRS qui
regroupe plus de 34.000 chercheurs, techniciens et administratifs et qui, à
l'en croire, "exerce son activité dans tous les champs de la
connaissance" ne fait état, pour les revenus des "licences et
brevets" que de 16,48 millions
d'euros soit 0,5% de ses
"ressources propres", ce qui est déjà proprement ridicule.
Toutefois,
cette somme est encore beaucoup plus dérisoire lorsque, comme on doit le faire
en bonne logique si l'on veut savoir ce que rapporte à la France cet organisme
en terme de "licences et de brevets", on met en relation ces 16,48
millions d'euros de profits, non pas avec les seules "ressources propres"
mais avec le budget hors ressources propres (même si une bonne partie de ces
prétendues ressources propres viennent aussi de l'Etat français).
On
constate alors que ces revenus liés aux
"licences et brevets" représentent moins de 0,0007 pour cent de la
subvention de l'Etat, ce qui n'est même pas dérisoire mais simplement nul!
Le
résultat n'est guère meilleur pour les "contrats de recherche". Si
l'on ne prend en compte que les contrats avec le privé, on constate qu'avec 43
millions d'euros, ils ne constituent que 10%
des ressources du CNRS sur contrats de recherches. Ce pourcentage est
lui-même trompeur (non sans calcul) car dans ces contrats, la quasi-totalité
vient de contrats avec l'Etat, les collectivités publique ou l'Europe ! Selon
le même mode de calcul que ci-dessus, le seul logique, les vrais contrats, avec des partenaires privés ou, en tout cas, non
institutionnels ne correspondent donc,
en réalité, qu'à moins de 0,002 pour cent de la subvention annuelle que reçoit
le CNRS.
Cela
met donc hors de prix pour l'Etat le moindre brevet ou le moindre contrat de
recherche avec le privé! En d'autres
termes sur ce plan, le CNRS, qui coûte si cher à la France, ne lui rapporte
rigoureusement RIEN."
Il serait sans
doute bon de signaler à Monsieur Louis Gallois ces détails qui, faut-il le
préciser, sont extraits des documents budgétaires de CNRS les plus officiels.
Il est vrai que
la concurrence de l'actualité est redoutable entre les élections américaines
et chinoises, le rapport Gallois et le mariage homosexuel. Je remettrai donc,
mon texte sur le CNRS dans le tiroir qu'il n'aurait jamais dû quitter et je
reviendrai à mes posts habituels « à sauts et gambades » comme disait le bon
Montaigne.
Comme j'attendais
les résultats de mon sondage avant d'entreprendre quelque rédaction ce soit, je
n'ai pas du tout réfléchi à ce qui pourrait être le sujet de mon post du jour.
L'actualité ne manque pas de m'en fournir et j'en vois au moins deux ou trois
pour ma livraison d'aujourd'hui.Je n'en garderai qu'un..
Le sujet du jour
est évidemment le rapport Gallois, dont on nous bassine depuis des semaines et
qui rejoindra, à n'en pas douter, l'armée de l'ombre, innombrable et secrète, des
rapports définitivement ensevelis dans nos barathres administratifs. Je dois
dire que la mine de Monsieur Gallois n'incite guère à lire sa prose. Qu'est-il
venu faire dans cette galère ? Un homme de 68 ans, retraité à la fois des directions de
la SNCF et d'EADS, ne doit pas être dans le besoin ; il n'appartient sans doute pas
à cette catégorie de "rapporteurs", commissionnés pour des tâches qui
ne sont destinées, en réalité, qu'à leur assurer une rémunération occasionnelle
supplémentaire, une secrétaire et un véhicule de fonction, sans qu'on se sente
obligé, de ce fait même, à une quelconque prise en compte de leur production.
Je ne dirai rien
de ce rapport que je n'ai pas lu et que je n'ai aucune intention de lire, à la
fois en raison de son contenu et de l'avenir qui lui semble promis. Toutefois
les débats qu'il a entraînés m'ont amené à reprendre en considération les
doutes que j'ai concernant la compétence et le bon sens de nos économistes.
S'est produit,
lundi 5 novembre, dans l'émission de Calvi "C'est plus clair" (ou "dans l'air" ; je ne sais jamais) qui
était naturellement consacrée à ce rapport, un incident assez amusant que je
vous rapporte brièvement.
Il a opposé Élie
Cohen à Mathilde Lemoine, l'un et l'autre étant des économistes distingué(e)s (Je
dois faire observer que cette formulation "l'un et l'autre" pose l'un
de ces amusants problèmes grammaticaux et orthographiques que les
revendications des féministes ont suscités et qui se posent en particulier au
Québec, où ces règles sont très strictement appliquées. En effet, la discussion
elle-même, qui a démarré avec un propos d'Elie Cohen et l'ordre alphabétique
m'amènent à évoquer, dans cet ordre, Élie Cohen et Mathilde Lemoine; la courtoisie
conduit toutefois à écrire, dans la suite, non pas "l'un et l'autre" mais
" l'une et l'autre", ce qui risque de jeter une ombre sur les mœurs
de Monsieur Élie Cohen, dont l'apparence parfaitement virile ne laisse pourtant
pas le moindre doute à ce propos). Bref, laissons ce détail et revenons à notre
propos.
Parmi les
solutions à nos problèmes financiers a été évoquée au cours du débat une
augmentation massive des produits de luxe, notre spécialité industrielle, pour
lesquels les acheteurs, en général, ne porte pas une attention excessive aux
prix. Un amateur de Ferraris ne va pas renoncer à sa marque favorite au
seuk prétexte qu'on aura augmenté le prix du modèle qu'il convoite de 5000 € !
Élie Cohen a
fait alors observer sur ce point que les directives européennes ne permettent
pas d'augmenter la TVA à sa guise et de la porter, par exemple, pour les
produits de luxe à 30 %.
Avec beaucoup de
délicatesse, Mathilde Lemoine lui a fait observer alors que, sans toucher à la
TVA, il est possible, avec le même effet, d'appliquer une taxe spécifique comme
l'ont fait les Grecs pour un certain nombre de produits. On a glissé alors pour ne
pas faire perdre la face à Elie Cohen! Il est un peu fâcheux, toutefois, que,
pour des débats de cette nature réunissant des spécialistes de cette qualité,
on constate publiquement pareilles ignorances de la législation en cause.
Espérons que
Monsieur Gallois aura regardé cette émission, ou mieux encore, lu ce post!
2 commentaires:
pour le CNRS je reste sur ma faim, mais vous n'allez pas publier uniquement pour moi!
pourtant le jungle de la recherche m'interpelle, je suis un peu concernée, et quand vous parlez du département sciences sociales, suis passionnée
pour la calvicie, nouvelle contrée à comprendre ce qu'on a décidé de vous faire comprendre, Elie Cohen était en débrayage et se contre disait, globalement il traversait les plateaux pour dire qu'on n'avait plus un radis pour une TVA ou autre fadaise de compétition, mandé par le sommet certainement
à la taxe sur le luxe ai eu une pensée pour mon "Jardin de Bagatelle"Guerlain
ce jour résultat des courses en pays hollandais on n'en comprend pas plus! un pétard mouillé qui va peut être mouliner en 2014
bien à vous
je pense à mon père qui hurla de rire quand il entendit ce vieil adage désormais: dans les centres de recherche on cherche sa gomme et son crayon
l'humour peut tuer,le CRNS pâtit de ça dans la vox populi
Mais si continuez votre audit sauvage du CNRS et rassemblez tous vos post sur ce thème pour en faire un bouquin qui donnera à rèflèchir!
Pour ma part, c'est la mort de Franck Bianchéri qui m'avait fait sauter votre blog et l'hommage que nous avons rendu à ce grand Européen dont l'action a été déterminante pour la création et le développement des programmes universitaires ERASMUS, SOCRATES, MUNDUS et des programmes de coopération décentralisée liant universités, entreprises, institutions territoriales et médias, en particulier dans l'aire méditerranéenne. Ses audits sans concession du fonctionnement des programmes européens ( en fait, sur leur dysfonctionnement) ont parfois abouti à d'utiles aménagements, comme en ont témoigné les myriades de messages envoyés du monde entier ce 6 novembre sur une colline de Menton.
Okigoshi
qui ne parvient pas à rédiger ses blogs aussi vite que vous!
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