Messages les plus consultés

lundi 26 novembre 2012

L'UMP à l'école : arithmétique et géographie


Si la bataille de chiffonniers qui se déroule actuellement à l'intérieur de l'UMP m'amuse, comme toute la France, pour reprendre une formule chère à Jacques Chirac et à laquelle je ne me risquerais pas sans cette illustre référence que j'assortis ici de prudents guillemets "ça m'en touche une sans faire bouger l'autre !". En d'autres termes, je suis totalement indifférent aux dissensions internes d'un parti qui ne me concerne en rien.

En revanche, deux aspects me paraissent extravagants et je suis étonné qu'ils ne fassent ni l'objet d'un débat interne à l'UMP (ce qu'explique évidemment la mauvaise foi totale du président potentiel qui, sur ce terrain, bat, de très loin et très nettement, son adversaire), ni surtout d'observations de la part de la presse que j'ai pu lire.

Si j'ai bien compris (et vous m'arrêterez et me corrigerez si je me trompe), les élections UMP ont eu lieu le dimanche 18 novembre 2012. Alors qu'on attendait les résultats pour le soir même, il n'en a rien été et, après que les candidats, contre toute attente, eurent, chacun de leur côté, annoncé leur victoire, il a fallu attendre le mardi 20 novembre 2012 pour que la commission bégayante (dans sa dénomination de COCO je ne sais quoi comme dans son activité) annonce enfin que Jean-François Copé était vainqueur avec un écart de voix très réduit qui, dans les premières annonces, allait de 93 à 98 avant de s'arrêter pour finir sur 98. Edifiant !

Il a été unanimement constaté que le vote lui-même avait été extrêmement long et que certains électeurs, au bout d'une heure ou deux d'attente, avaient renoncé (sans doute vu leur âge) à participer à ce scrutin, lassés qu'ils étaient d'attendre ou pris de malaises. L'explication avancée était que, outre le choix d'un candidat (entre Copé et Fillon), ils avaient à se prononcer sur des motions (quatre je crois), procédure dont on voit mal pourquoi elle pouvait si considérablement retarder les opérations de vote. Tout cela était-il une ruse pour expliquer qu'à peine plus de la moitié des 310.000 adhérents avaient pris part à ce scrutin si important?

Les deux candidats ont dénoncé, en termes vagues, des manœuvres frauduleuses de leur adversaire, mais, comme la commission électorale avait rendu son verdict à partir de résultats (que personnellement je n'ai jamais vus nulle part avec mention des scores de chacun des deux candidats ni de mention des bulletins nuls) et que les partisans de l'un et l'autre camp, qui se trouvaient dans cette commission, avaient approuvé ces résultats le mardi 20, on peut admettre qu'ils étaient, dès lors, définitifs, quelles que soient, par ailleurs, les réserves qui pourraient être faites dans la suite.

Bref ! Mardi 20 novembre 2012 au soir, tout était donc réglé de façon définitive.

Mais est apparu mercredi 21 un élément nouveau, de nature tout à fait différente car il ne s'agit en rien d'une fraude classique mais d'une erreur de la Commission électorale et qui, de ce fait, est SEUL, en revanche, susceptible de modifier ces résultats car il s'agit de l'omission (inouïe) par la commission électorale des votes de divers lieux exotiques. On a parlé d'abord de Mayotte, puis ensuite de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna dont les résultats n'auraient pas été pris en compte par la commission dans la totalisation et le décompte opérés du 18 au 20 novembre 2012. Ces omissions ont été dans la suite reconnues et confirmées par le président de ladite commission.

La seule issue possible à pareille situation était dès lors des plus simples. On gardait les résultats annoncés mardi (qui donnaient Copé vainqueur de 98 voix) et on ajoutait à ces résultats, approuvés par tous et entérinés par la commission pour tous les autres lieux de vote, les voix qui résultaient de la prise en compte des trois lieux omis (Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna). On peut évidemment s'étonner d'un tel oubli et le fait que ces votes aient eu lieu avant ( le samedi 17 et non le dimanche 18), comme toujours, en raison du décalage horaire, n'est évidemment pas une excuse, même s'il peut, éventuellement, constituer une explication.

Pourquoi cette solution si simple, si logique et ajouterais-je la seule qui soit égale n'a pas été retenue ? Je n'en sais rien mais vu les conditions dans lesquelles se sont déroulés ce scrutin et l'établissement de ces résultats, il n'y a pas lieu de s'étonner. Tout semble indiquer que les membres de cette commission ne savent pas compter et les lenteurs sur l'établissement des résultats comme les incertitudes concernant les écarts de voix, si minimes qu'ils soient, le confirment. Tout cela me fait penser aux dernières présidentielles congolaise ou haïtienne, ce qui est tout sauf flatteur pour une démocratie !

Si, à l'UMP, on ignore l'arithmétique élémentaire, on n'est guère meilleur en géographie. L'association de territoires du Pacifique (la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna) et de Mayotte (qui se situe dans l'océan Indien) a de quoi étonner. L'explication par le décalage horaire aurait dû conduire, dans ces conditions, à intégrer à cet ensemble La Réunion qui, faut-il le rappeler, se situe à l'Est de Mayotte (les Comores sont dans le Canal de Mozambique!) et qui donc aurait dû être incluse dans la zone oubliée.

Tout cela est parfaitement abracadabrant(esque) comme disait l'autre et on ne peut que frissonner rétrospectivement en pensant que ce parti a gouverné la France dans la décennie qui vient de s'écouler.

Petite blague sans rapport avec ce sujet pour finir un peu plus gaiement. On a lu, dans toute la presse, un à peu près sur l'"ayraultport de Nantes", mais on ne semble pas avoir pensé à le prolonger avec "l'Ayraultport de Notre Dame d'Hollande", Ségolène, dans sa Charente voisine, est pourtant parfaite en Notre Dame pour compléter le trio de l'Ouest socialiste!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La clé du mystère n'est-elle pas "Comment enlever quelques voix à Fillon pour faire passer Copé sans que ça se voie ? Truquer les chiffres de France ou même des DOM classiques est risqué! Oublier ces coins paumés est moins risqué et plus innocent!