Si la bataille de
chiffonniers qui se déroule actuellement à l'intérieur de l'UMP m'amuse, comme
toute la France, pour reprendre une formule chère à Jacques Chirac et à
laquelle je ne me risquerais pas sans cette illustre référence que j'assortis
ici de prudents guillemets "ça m'en touche une sans faire bouger l'autre !".
En d'autres termes, je suis totalement indifférent aux dissensions internes
d'un parti qui ne me concerne en rien.
En revanche, deux
aspects me paraissent extravagants et je suis étonné qu'ils ne fassent ni
l'objet d'un débat interne à l'UMP (ce qu'explique évidemment la mauvaise foi totale
du président potentiel qui, sur ce terrain, bat, de très loin et très nettement,
son adversaire), ni surtout d'observations de la part de la presse que j'ai pu
lire.
Si j'ai bien compris
(et vous m'arrêterez et me corrigerez si je me trompe), les élections UMP ont
eu lieu le dimanche 18 novembre 2012. Alors qu'on attendait les résultats pour
le soir même, il n'en a rien été et, après que les candidats, contre toute
attente, eurent, chacun de leur côté, annoncé leur victoire, il a fallu
attendre le mardi 20 novembre 2012 pour que la commission bégayante (dans sa
dénomination de COCO je ne sais quoi comme dans son activité) annonce enfin que
Jean-François Copé était vainqueur avec un écart de voix très réduit qui, dans
les premières annonces, allait de 93 à 98 avant de s'arrêter pour finir sur 98.
Edifiant !
Il a été unanimement
constaté que le vote lui-même avait été extrêmement long et que certains
électeurs, au bout d'une heure ou deux d'attente, avaient renoncé (sans doute
vu leur âge) à participer à ce scrutin, lassés qu'ils étaient d'attendre ou
pris de malaises. L'explication avancée était que, outre le choix d'un candidat
(entre Copé et Fillon), ils avaient à se prononcer sur des motions (quatre je
crois), procédure dont on voit mal pourquoi elle pouvait si considérablement
retarder les opérations de vote. Tout cela était-il une ruse pour expliquer
qu'à peine plus de la moitié des 310.000 adhérents avaient pris part à ce
scrutin si important?
Les deux candidats
ont dénoncé, en termes vagues, des manœuvres frauduleuses de leur adversaire,
mais, comme la commission électorale avait rendu son verdict à partir de
résultats (que personnellement je n'ai jamais vus nulle part avec mention des
scores de chacun des deux candidats ni de mention des bulletins nuls) et que
les partisans de l'un et l'autre camp, qui se trouvaient dans cette commission,
avaient approuvé ces résultats le mardi 20, on peut admettre qu'ils étaient,
dès lors, définitifs, quelles que
soient, par ailleurs, les réserves qui pourraient être faites dans la suite.
Bref ! Mardi 20 novembre
2012 au soir, tout était donc réglé de
façon définitive.
Mais est apparu
mercredi 21 un élément nouveau, de nature tout à fait différente car il ne
s'agit en rien d'une fraude classique mais d'une erreur de la Commission
électorale et qui, de ce fait, est SEUL, en revanche, susceptible de modifier
ces résultats car il s'agit de l'omission (inouïe) par la commission électorale des votes de divers lieux exotiques.
On a parlé d'abord de Mayotte, puis ensuite de la Nouvelle-Calédonie et de
Wallis-et-Futuna dont les résultats n'auraient pas été pris en compte par la
commission dans la totalisation et le décompte opérés du 18 au 20 novembre 2012.
Ces omissions ont été dans la suite reconnues et confirmées par le président de
ladite commission.
La seule issue
possible à pareille situation était dès lors des plus simples. On gardait les
résultats annoncés mardi (qui donnaient Copé vainqueur de 98 voix) et on ajoutait
à ces résultats, approuvés par tous et
entérinés par la commission pour tous les autres lieux de vote, les voix
qui résultaient de la prise en compte des trois lieux omis (Mayotte,
Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna). On peut évidemment s'étonner d'un tel
oubli et le fait que ces votes aient eu lieu avant ( le samedi 17 et non le
dimanche 18), comme toujours, en raison du décalage horaire, n'est évidemment
pas une excuse, même s'il peut, éventuellement, constituer une explication.
Pourquoi cette
solution si simple, si logique et ajouterais-je la seule qui soit égale n'a pas été retenue ? Je n'en sais rien
mais vu les conditions dans lesquelles se sont déroulés ce scrutin et l'établissement
de ces résultats, il n'y a pas lieu de s'étonner. Tout semble indiquer que les
membres de cette commission ne savent pas compter et les lenteurs sur
l'établissement des résultats comme les incertitudes concernant les écarts de
voix, si minimes qu'ils soient, le confirment. Tout cela me fait penser aux dernières
présidentielles congolaise ou haïtienne, ce qui est tout sauf flatteur pour une
démocratie !
Si, à l'UMP, on
ignore l'arithmétique élémentaire, on n'est guère meilleur en géographie. L'association
de territoires du Pacifique (la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna) et de
Mayotte (qui se situe dans l'océan Indien) a de quoi étonner. L'explication par
le décalage horaire aurait dû conduire, dans ces conditions, à intégrer à cet
ensemble La Réunion qui, faut-il le rappeler, se situe à l'Est de Mayotte (les
Comores sont dans le Canal de Mozambique!) et qui donc aurait dû être incluse
dans la zone oubliée.
Tout cela est
parfaitement abracadabrant(esque) comme disait l'autre et on ne peut que
frissonner rétrospectivement en pensant que ce parti a gouverné la France dans
la décennie qui vient de s'écouler.
Petite blague sans
rapport avec ce sujet pour finir un peu plus gaiement. On a lu, dans toute la
presse, un à peu près sur l'"ayraultport de Nantes", mais on ne semble
pas avoir pensé à le prolonger avec "l'Ayraultport de Notre Dame
d'Hollande", Ségolène, dans sa Charente voisine, est pourtant parfaite en
Notre Dame pour compléter le trio de l'Ouest socialiste!
1 commentaire:
La clé du mystère n'est-elle pas "Comment enlever quelques voix à Fillon pour faire passer Copé sans que ça se voie ? Truquer les chiffres de France ou même des DOM classiques est risqué! Oublier ces coins paumés est moins risqué et plus innocent!
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