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dimanche 4 novembre 2012

Un sport national remboursé par la Sécu : la fraude sociale


J'ai déjà montré comment le système déclaratif de certains professionnels de santé semble être conçu pour empêcher tout contrôle et, par là même, pour les encourager à la fraude, s'ils jugent leur rémunération insuffisante (mais qui n'est pas de cet avis?) et s'ils ne sont pas parfaitement honnêtes.
Je ne parle même pas ici de l'incurie et de la gabegie des services de la Sécurité sociale et des mutuelles, qui peuvent facturer trois, quatre ou cinq fois la même activité pour un professionnel de santé, sans même s'en apercevoir ou le prendre en compte si on le leur signale. Ce détail ne gêne personne, à moins que l'on ne suppose une complicité entre le dit personnel de santé et les employés qui sont chargés de la facturation. Dans la belle région marseillaise, rien n'est impossible dans ce domaine, comme on a pu le constater dans bien d'autres cas.

Toutefois l'affaire des infirmières de la Gironde, que j'ai citée à partir du site infoSecu, qui lui-même reprenait des informations parues dans la presse, montre qu'on est là un autre niveau que le simple bricolage sur le nombre de déplacements, l'heure des visites ou le cumul des indemnités. J'ai vu, dans Capital, un sujet sur une infirmière libérale qui avait offert un restaurant à son fils avec les de milliers d'euros escroquée à la SS!
Toutes ces embrouilles sont donc parfaitement connues. Toutefois, comme disait Fernandel dans Topaze à propos des pissotières à roulettes : "Tout ça, c'est pas des affaires, c'est de la poésie !".

Le fin du fin pour deux ou trois infirmier(e)s qui veulent vivre sur un grand pied sans s'embêter dans le va-et-vient matutinal et vespéral des visites à domicile, il y a une solution élégante et radicale qui est celle qu'avaient adoptée les infirmières girondines mais qui semble fort loin d'être un cas unique.

Il suffit de créer une société anonyme à responsabilité limitée (une SARL) qui, en fait, ne s'intéressera guère qu'aux cas graves de longue maladie (à 100%) ou de soins palliatifs, car on ne va pas s'embêter à bricoler pour deux tubes d'aspirine ou trois bandes Velpeau. Le principal problème en la circonstance est sans doute de s'assurer l'amicale et efficace complicité d'un ou deux médecins (petit pourcentage sur les affaires ?) qui vous remettront des ordonnances parfois vierges, sur lesquelles vous pourrez établir les commandes qui seront essentielles dans ce fonds de commerce.

Sans assurer vous-même les soins à domicile (trop peu rémunérateur et/ou trop astreignant), vous allez vous occuper uniquement des commandes, non pas des médicaments (trop surveillé) mais de ce que les documents de la Sécurité sociale nomment pudiquement " accessoire" (au singulier ce qui est pour le moins singulier vu les quantités). Ce seront là des seringues, des gants, des sacs poubelles, des tubulures, etc. ; tous ces accessoires sont, en général, peu coûteux, mais si vous les livrez par énormes cartons, en nombre important en outre, cela finit par faire du chiffre. Pour vous donner un exemple réel et précis, pour trois mois, 18 000 € !

 Dans la mesure où vous avez des ordonnances vierges, nul besoin de passer réellement par le médecin et vous êtes totalement maître des commandes passées. Il faut, en revanche, que votre malade dispose d'un espace suffisant pour stocker les énormes et multiples cartons où se trouvent les produits en cause, cartons qui sont d'autant plus gros et grands que ces produits, peu coûteux, sont volumineux.

Pas besoin de vous faire un dessin sur le fonctionnement du système que personne ne contrôle puisque les factures sont réglées rubis sur l'ongle par la SS ou les mutuelles  qui ne regardent pas plus loin que le bout de leurs ordinateurs.

Le fin du fin est que si votre malade, en soins palliatifs par exemple, passe l'arme à gauche ou si celui qui est en longue maladie voit son état s'améliorer au point que le traitement devient inutile, vous ne manquez pas, à ce moment là, de récupérer tous les cartons pleins d'accessoires, stockés d'avance mais inutilisés, et surtout que la Sécurité sociale vous a déjà payés et que vous pouvez, sans le moindre problème, revendre à d'autres malades; en faisant payer à nouveau ses articles déjà payés par la SS. Simple mais efficace non ?

La dernière nouvelle du jour est que certains proposent que la Sécu rembourse aussi les cours de gym ! On aura tout vu ! Pour combiner les entourloupes, on pourra emmener les candidat(e)s au cours de fitness en véhicule sanitaire (VSN), comme toujours, en regroupant dans un seul VSN, trois candidat(e)s à la minceur mais en facturant trois déplacements (ou plutôt six car il faut bien les ramener à la maison et vous ne voudriez pas les faire marcher) à cette bonne fille de mutuelle ou de Sécu!


C.Q.F.D. : Non pas ce qu'il fallait démontrer, mais ce qu'il faudrait dénoncer si toutefois cela préoccupait les mutuelles et la Sécurité Sociale qui, bien entendu, sont parfaitement informées de ce système mais s'en foutent clairement !

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