vendredi 11 mars 2011
La Marine Nationale et Mémé Lenchon
Les face-à-face entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont devenus le must de nos médias. On photographie (il ne s'agit naturellement que de montages !) leur couple « improbable » (pour user de l'adjectif autrefois inévitable dans tout discours de notre Fredo, désormais lui-même « improbable » ministre de la culture) en couverture des hebdomadaires et on les oppose dans des débats qui font autant recette qu’un joli match de poids welters à la salle Wagram.
Je me suis permis de vous offrir, en ouverture de ce post, un logo que, non sans esprit, le Front National s'est approprié pour mettre en scène Marine Le Pen, en empruntant cette jolie image à notre marine nationale (avec un m minuscule) pour symboliser notre « Marine Nationale » – avec majuscules -, du prénom de notre nouvelle héroïne doublement nationale, aux deux sens du terme. Je ne sais pas exactement ce qui a conduit notre Jean-Marie (également national) a nommer avec tant de prescience sa fille « Marine » qui n’était sans doute pour lui que le féminin du prénom « Marin ». Il faudrait consulter sur ce point les hagiographes habituels du FN mais il faut reconnaître que ce choix a été heureux ne serait-ce que pour permettre de reprendre le joli symbole que j'ai reproduit ci-dessus. Il est certes celui de notre « marine nationale » mais il représente aussi joliment, toutes voiles dehors, le vaisseau amiral qui, pour le moment, cingle en tête de la misérable flottille des candidats potentiels à l'élection présidentielle.
Il est de bon ton de qualifier le choc entre Marine et Jean-Luc de rivalité populiste. Le sont-ils tellement plus que les autres ? Je ne saurais le dire car il me semble que le populisme est le caractère premier de tout discours politicien ; j’use, à dessein, de ce terme pour ne pas salir le beau mot « politique » qui me paraît digne d'un tout autre usage, mais je crains qu'on ne juge un tel choix « populiste » !
Mélenchon pose plus de problèmes et suscite plus d’interrogations que Marine Nationale qui, au fond, n'a fait que policer quelque peu le discours paternel. J'ai écrit, il y a deux mois me semble-t-il, un post que j'avais intitulé, d'une façon un peu sibylline, « Mélenchon ou Melanchthon ? ». Que celles et ceux qui l’ont lu et qui s’en souviendraient par hasard me pardonnent d’en reprendre ici quelques mots.
Un mot sur Mélenchon d'abord, en particulier pour expliquer ce titre inattendu. Je ne sais pas quelle est l'origine du patronyme Mélenchon, mais il m’a toujours fait irrésistiblement penser, à celui du grand théologien du protestantisme Melanchthon, grand érudit qui avait hellénisé son nom allemand tout en lui conservant son sens de « terre noire ». Il faut dire que l'évolution actuelle de notre Jean-Luc n'est pas faite pour écarter ce rapprochement un peu douteux.
En effet, de même que Melanchthon (1497-1560), auteur de la Convention d’Augsbourg (1530) se considérait comme le dépositaire de la pensée théologique luthérienne, de même notre Mélenchon est devenu l’augure et l'utilisateur exclusif de la pensée de gauche française. Il faut dire que le bougre a de la verve et que son succès médiatique fait qu'il en use de plus en plus, non sans quelque talent en particulier contre les journalistes qui se risquent à l'interroger.
Il faut reconnaître aussi qu'il a fait des progrès sur le plan de l’information et que ses propos ne sont pas toujours dépourvus de fondements politiques et économiques, depuis qu'il a abandonné la pure et simple vocifération qui fondait ses premiers succès.
Autre flèche que vous fournit gratuitement Usbek Consulting and Co, cher Jean-Luc : si la mère porteuse des 35 heures a bien été Martine Aubry, le géniteur qui a fourni le sperme (dont, dit-on, il n’est pas avare) était Dominique Strauss-Kahn !
Comme j'ai opposé, en titre, la Marine Nationale à Mémé Lenchon, il faut bien que je m'explique sur la seconde partie de ce curieux diptyque. Les « Guignols de l'Info » qui, moins toutefois qu’à l’époque du regretté Bruno Gaccio, demeurent néanmoins parmi les meilleurs analystes politiques de nos médias, ont créé pour Jean-Luc Mélenchon la marionnette de « Mémé Lenchon ». Jean-Luc apparaît sous la forme d'une vieille femme acariâtre et grincheuse, fort occupée par un tricot qui s'apparente au gilet qu'Anémone tricotait pour Thierry Lhermitte dans « le Père Noël est une ordure ». On sent toutefois à entendre et à voir Mémé Lenchon qu'elle préférerait utiliser ses aiguilles à tricoter à d'autres fins que celles de la confection de ce tricot ; elle me fait irrésistiblement penser aux tricoteuses de la Révolution, familières du spectacle de la guillotine.
La Marine Nationale caracole en tête des sondages, ce qui n'est pas pour le moment le cas de Mémé Lenchon qui reste assez loin dans le second peloton mais qui, je pense, n’a pas dit son derrnier mot et aura sans doute à terme un score plus favorable. En revanche, de toute évidence, Mémé Lenchon « cartonne » dans les médias et a même réussi à faire sortir de ses gonds Michel Denisot ce qui est un fait unique dans les annales du PAF ! Tout cela prouve simplement la désaffection des Français, bien compréhensible, pour la classe politique, dont ils ont déjà témoigné lors de la précédente élection présidentielle. Le succès du vote blanc le prouve et notre démocratie ferait bien d’y réfléchir au lieu de mettre à la poubelle électorale les bulletins d’électeurs qui se sont déplacés et dérangés pour venir voter. En effet, ne pas considérer le vote blanc comme un suffrage exprimé est véritablement une honte pour le « pays des droits de l'homme », comme on dit un peu partout avec le moins en moins de raisons de le faire.
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