En ces temps de crise et dans la nécessité impérieuse de faire des économies sur tous les plans, Usbek and Co Consulting tente une fois de plus d'apporter des solutions efficaces par des conseils comme toujours gratuits.
Tout semble indiquer qu'on s'achemine désormais vers un retrait général des prothèses mammaires défectueuses dont la silicone industrielle n'est pas propre à l'usage qu’en ont subrepticement fait des fabricants peu scrupuleux et qui devaient, eux aussi, comme tant d’autres s’offrir les services des « experts » officiels chargés de les contrôler.
Petite contribution au problème de l'orthographe dont je vous entretenais hier : contre toute attente et en dépit des usages fautifs multiples qui en sont faits au masculin, le mot silicone est féminin, ce qui est, après tout conforme à la majorité de ses usages, même si j’ai appris, ce matin même que certains messieurs, ou réputés tels, s’offraient des prothèses « pectorales ».
Il semble donc que nous serons prochainement en possession d'un nombre très important de prothèses mammaires usagées dont on ne sait trop que faire. Arrêtons-nous un instant sur cette question.
Liquidons d’un mot les points de détails et les aspects marginaux.
Laissons d’abord de côté les pectoraux mâles qui ne forment sans doute qu’un pourcentage négligeable. La chirurgie esthétique ne concerne guère non plus Sri Minakshi, déesse de la mythologie indienne qui avait trois seins. Cette curiosité de la nature a caractérisé aussi naguère, une actrice de films X dont le pseudonyme anglo-saxon « Triceratits » annonçait la singularité mammaire. On peut également mettre à part d’éventuelles interventions sur certaines des Amazones du colonel Kadhafi et n’impliquant, de ce fait même, qu’un seul sein
La plupart des opérations chirurgicales ont donc eu lieu avec une finalité esthétique et ont, de ce fait, sans doute concerné des paires de seins donc deux prothèses mammaires. Si l'on tient compte également des cas où une opération à finalité médicale n'a entraîné la pose que sur un seul sein, on peut admettre qu'on se trouvera vraisemblablement, en gros, pour 30.000 cas, en possession de 55 000 prothèses usagées et retirées.
On se trouve alors en présence d’un calcul arithmétique difficile à réaliser de façon précise et qui nécessite forcément des approximations. Si l'on admet que la plupart des opérations esthétiques visent à augmenter la grosseur des seins, on peut estimer à 550 g le poids moyen de chacune de ses prothèses, ce qui doit correspondre en gros (si j’ose dire) à une taille de soutien-gorge 90 C. Je ne suis pas hostile à l’idée que des spécialistes de l'érotisme mammaire apportent ici leur contribution et m’aident à préciser cette évaluation sommaire.
On peut donc admettre qu'on se trouvera alors à la tête d’un peu plus de 300 tonnes de prothèses mammaires dont on saura pas trop que faire.
On pourrait certes, comme on le fait pour le matériel informatique périmé, envoyer ces prothèses en Afrique en donnant à penser que les dames indigènes pourront leur trouver un usage, ce que d'ailleurs l'ingéniosité locale ne manquerait pas de faire. Certes il serait difficile que des femmes songent à les replacer, sauf à les coller pour rehausser leurs avantages, mais on peut compter sur elles pour trouver de nouvelles utilisations originales à ces prothèses dont on pourrait peut-être faire des oreillers ou des coussinets.
Il me paraîtrait plus judicieux de faire appel à des artistes contemporains. Ils pourraient sans doute trouver à ces objets, plastiques et translucides, une finalité artistique plus noble et moins coûteuse en CO2 qu’un transport vers les poubelles du Tiers Monde.
Nul doute qu'une « installation » de ces prothèses mammaires à la FIAC 2012 pourrait connaître le plus grand succès, surtout si l’on a eu soin d’y inclure des photos suggestives des porteuses de ces implants… réalisées bien entendu avant le retrait de ces suppléments esthétiques.
mercredi 21 décembre 2011
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