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jeudi 4 août 2011

Météo et/ou sondages.

En commençant à écrire (ou plutôt à dicter puisque j'ai recours, à cette fin, à mon Dragon familier) le présent post, je songe soudain que j'ai déjà écrit un texte sur la météo; après une rapide recherche dans blogspot, je constate qu'il s'intitulait "météo et grenouille" que je l'ai publié le 7 juin 2011. Pour vous éviter une recherche inutile et comme il a, par hasard (mais est-ce bien le hasard qui est en cause ?), j'en reproduit ici et le début m'avisant, à la lecture, qu'il est encore d'une actualité plus humide que brûlante.

"Depuis quelques semaines les météorologues (ou apparentés) régnaient en maîtres sur nos écrans de télévision. Ils venaient gravement nous expliquer la sécheresse et les maux qu'elle allait entraîner pendant dans les semaines à venir, sans oser toutefois nous prédire de façon sûre une canicule meurtrière. À la veille du viaduc de l'Ascension, des millions de Français se sont donc rués sur les routes (ce qui était prévu) pour recevoir à leur arrivée sur leur lieu de villégiature des cataractes de pluie ou des tombereaux de grêlons dont nul n’avait entendu parler par nos experts dans les prévisions météorologiques de la période en cause. A peine ici ou là avait-on évoqué la possibilité de quelques orages…

Le plus drôle est qu’avec ce sens aigu de l’opportunité qui caractérise souvent notre administration, Météo France a lancé, ces jours-ci, une campagne de publicité auprès des PME en faveur du recours par elles à ses services. Belle illustration de ses capacités de prévision !

Je suggérerais donc volontiers, dans le cadre de la RGPP (la Révision Générale des Politiques Publiques), de réduire, très sensiblement et au plus vite, les effectifs des services de la météorologie nationale et de revenir au bon vieux temps des grenouilles dont les prédictions d’antan n'étaient, somme toute, pas plus mauvaises tout en ayant l'avantage d'être gratuites".

Je suis venu toutefois à cette modeste et présente réflexion par une voie tout à fait différente puisque c'est plutôt leur coût et leur constance dans l'erreur, au sein des prévisions qui passent pour être leur spécialité qui ont rapproché ici, de façon un peu insolite, la météo et les sondages.

Ce qui les rapproche aussi, au moins dans la partie télévisuelle qui nous est exposée, est la rare impudence des agents, météorologues ou sondeurs, qui hantent écrans et ondes, sans être, en rien, inquiétés ni affectés par la constance et la succession de leurs erreurs dans les prévisions qu'ils facturent ou pour lesquelles nous les payons.

Je voyais hier encore chez Calvi ( ou l'une de ses nièmes doublures estivales) le responsable de je ne sais quel Institut de sondage expliquer gravement que les erreurs monumentales des sondages lors de la fameuse élection du 21 avril 2002 étaient tout à fait explicables et pour ainsi dire NORMALES, puisque les prévisions qu'ils font, impliquent jusqu'à 2 %, en plus et en moins (donc 4%!), sur les chiffres avancés. Sans chercher la petite bête, si l'on prend les prévisions faites pour Jospin (de 16 à 18 %) et pour Le Pen (de 12 à 14 %), pour Jospin, 16% moins 2 donne 14% et pour Le Pen 14% plus 2% aboutit à 16% donc les sondages avaient bien prévu le résultat ! Vive nous ! Si les prévisions sont si hautement approximatives à quoi bon se livrer à ce genre d'exercice, aussi vain que coûteux, surtout quand on commence ces sondages une année avant l'élection, comme c'est le cas pour le scrutin de 2012. Revenons-en donc aux oiseaux et aux poulets des haruspices!

Les météorologues ont tout autant de culot comme je le rappelais dans mon précédent blog du 7 juin où j'évoquais la grenouille du bon vieux temps. Le problème, c'est que dans le cas de la météo comme dans celui des sondages, il y a là un bizness tout à fait rémunérateur, même si les sondages nous coûtent tout de même moins cher que la météo.

Il faut tout de même savoir que Météo France à un personnel de 3500 employés (1200 à Toulouse en particulier!) et un budget de plus de 310 millions qui est alimenté essentiellement par l'État français (56,2 %) et les redevances aéronautiques (26,2 %), la vente de services ne représentant guère que 13 %. Ce dernier chiffre est d'ailleurs le plus étonnant car vu la médiocre qualité des prestations de Météo France on peut s'interroger sur l'intérêt de les payer. Elles ne sont fiables que pour le jour même et, dans ce cas, on peut toujours ouvrir la fenêtre.

Le problème des Instituts de sondage est tout autre. Il y en a une bonne vingtaine dont les plus connus sont BVA, CSA, IPSOS ou IFOP (sur lequel règne Mme Laurence Parisot et qui est le plus ancien, créé qu'il fut en 1938 et qui n'était qu'une simple imitation de l'institut Gallup, car, comme en bien des matières, on s'est borné à imiter les Américains).

Là aussi la constance dans l'erreur a quelque chose de remarquable et même d'étonnant, mais il serait intéressant et instructif d'examiner de plus près l'activité de ces instituts de sondage et les liens qu'ils peuvent entretenir avec le pouvoir, car il est évident que la forme et le libellé des questions posées peuvent avoir une influence certaine et par là prévisible sur les résultats. Le financement des services météorologiques, même s'il est très lourd pour la collectivité française, a au moins le très mince mérite de la transparence et de la clarté par rapport à l'autre.

La fin des vacances de juillet, qui a amené à nouveau sur nos écrans les binettes des météorologues patentés, a, au moins, permis à ces derniers de redonner le moral aux Français, en prévoyant pour le début du mois d'août les charmes d'un bel été. Si l'on met à part notre Sud-Est toujours privilégié sur le plan climatique, on voit le résultat ailleurs.

Hier encore, la transformation de la ville de Bordeaux en Venise girondine donnait un piquant particulier aux prévisions optimistes de nos météorologues.

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