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lundi 28 novembre 2011

Sois belle et tais-toi !

Je n'ai pas eu le temps de rédiger le blog que m'a inspiré Anne-Sophie Lapix qui, sur Canal+ recevait hier Valérie Pécresse qui se donne pour ministre du budget. Bel exemple de la nullité de notre presse, en particulier télévisuelle.

À la suite du fameux incident de la correction sournoise par le parti socialiste de l'accord passé avec les écolos, j'ai écrit un blog sur cette question en soulignant que cet accord qui visait à faire coïncider avec le sort de l'EPR l'arrêt de la fabrication de mox me paraissait parfaitement stupide. SI AREVA avait prévenu le PS de l'imbécillité de cette démarche, AREVA avait été parfaitement dans son rôle.

J'ai eu la satisfaction d'être approuvé sur ce point par Olivier qui est un grand expert en la matière et dont j'ai publié le commentaire. Ce qui est évident est que les dirigeants socialistes comme les dirigeants écologistes n'y entendent rien. Il est en effet parfaitement stupide et même absurde de prévoir l'arrêt de la fabrication du mox et de vouloir, en même temps, garder en fonction vingt quatre centrales qui, étant parmi les plus récentes, exigent absolument pour leur fonctionnement l'utilisation de ce mox. Il est donc clair que ni les écologistes ni les socialistes n'ont rien compris au problème et qu'ils n'ont même pas à leurs côtés d'experts en mesure de les éclairer (si j'ose dire).

Le pire de tout est toutefois que les journalistes, innombrables, qui ont rendu compte de cette affaire étaient tout aussi ignorants et que personne parmi eux n'a été en mesure d'expliquer les choses de la seule façon possible, c'est-à-dire en disant qu'on ne pouvait, en aucun cas, arrêter la fabrication du mox et maintenir en fonction de vingt quatre centrales qui toutes exigent son usage pour leur fonctionnement.

Le problème est que les journalistes français, pour la plupart, rivalisent d'ignorance. On pourrait le dire aussi à propos du fameux AAA dont se gargarise toute notre presse, sans prendre en considération que le seul véritable indice sur la confiance que les financiers accordent aux divers Etats est le taux auquel ils leur prêtent. Un journaliste digne de ce nom devrait savoir, par exemple, que si l'Allemagne et la France ont toutes les deux AAA, le taux d'intérêt consenti à l'Allemagne est la moitié de celui qu'on impose à la France. Le Japon, qui a une dette colossale et pas de AAA, bénéficie un taux d'intérêt qui est à peine supérieur à 1 %, dans la mesure où sa puissante production industrielle et l'énormité de son épargne nationale font que les prêteurs ont une totale confiance en lui.

Naturellement la presse audiovisuelle est celle où se trouvent les plus ignorants de toutes ces questions.

Anne-Sophie Lapix était certes très en beauté, mais elle a été consternante de nullité dans son interview de Valérie Pécresse. Non qu'elle ne posât pas les bonnes questions (voilà que je cause Sarko) car quelques-unes auraient pu l'être, mais, comme toujours, elle s'est satisfaite de réponses complètement à côté de la plaque. Parlait-elle de la politique de Sarkozy que Pécresse lui répondait Hollande! J'apprécie infiniment à cet égard Mélenchon, qui est le seul homme politique français à traiter les journalistes comme il convient de faire, c'est-à-dire de la façon la plus rude et la plus brutale, en leur demandant carrément de ne pas le prendre pour un imbécile et en essayant de savoir de quoi ils parlent, car il est très clair que Pécresse prend Anne-Sophie pour une demeurée et que celle-ci se prête tout à fait à ce jeu.

Il est à cet égard ahurissant de voir Pécresse traitée comme un dieu de la politique dans la mesure où elle aurait réussi la loi LRU sur l'autonomie des universités. D'une part, cette loi est sans grande conséquence car, tant que les universités reçoivent 95 % de leur financement de l'État, on voit mal où peut se situer leur autonomie, sauf dans les marges ! La seule chose intelligente faite par Pécresse dans cette affaire a été de reprendre dans sa loi LRU la plupart des voeux de la conférence des présidents d'universités (en particulier la possibilité de deux mandats qui leur permettra de rester au pouvoir et la maîtrise totale sur les recrutements par la suppression des commissions de spécialités qui étaient une instance démocratique). Naturellement, à la suite de cette loi, des présidents d'université se sont tous couchés, y compris les présidents de gauche!) et tous sont venus lui manger dans la main, allant même jusqu'à faire intervenir les forces de l'ordre pour briser les mouvements de grève à l'intérieur des universités.

Pauvre France !

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