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mercredi 29 août 2012

Réflexions nocturnes.

Comme le savent sans doute la plupart de mes lecteurs, à la différence de nombreux autres blogueurs, je n'ai pas pour habitude de raconter ici ma vie personnelle. Il peut sans doute cependant m'être arrivé déjà de faire allusion à des insomnies, plaie fréquente de mon existence, que, comme vous allez le voir, je traite à ma façon.

Pour principal remède, j'ai en effet l'écoute nocturne de la radio. Le procédé est assez efficace pour les deux raisons suivantes ; tout d'abord ce que j'entends me détourne de pensées moroses et obsédantes qui pourraient prolonger et même accroître mon insomnie ; ensuite, comme j'ai déjà entendu durant la journée une bonne demi-douzaine de fois, ce qui est diffusé, durant la nuit, dans les stations, le propos en devient si ennuyeux que je préfère souvent me réfugier dans le sommeil plutôt que de l'entendre à nouveau.

Vous qui êtes pas familiers de l'écoute nocturne de la radio, vous vous imaginez sans doute que ces chaînes, qui se flattent d'émettre, "non stop", 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, ont un personnel noctambule et des programmes de nuit originaux. Il n'en est rien ; à partir d'une heure que je ne saurais préciser (c'est probablement celle à laquelle je suis déjà en train de dormir, pour quelques heures au moins), on se borne à repasser ce qui a déjà été diffusé pendant la journée précédente. Certaines chaînes rediffusent simplement les principales émissions du jour d'avant ; d'autres, qui donnent plutôt dans l'information continue ou au moins fréquente, repassent pour la dix ou vingtième fois les infos du jour. Ces stations sont naturellement les plus ennuyeuses mais les meilleurs soporifiques. Le seul point drôle est quand, avec des trémolos dans la voix et une angoisse mal dissimulée on vous refile le scoop du jour, éventé et ressassé depuis douze heures!

Le caractère ennuyeux de ces répétitions n'empêche pas toutefois, de temps en temps et avant le retour espéré du sommeil, une réflexion sur des propos entendus dix fois, même si elle n'est pas nécessairement tout à fait originale.

Ainsi, me suis-je avisé soudain que, dans notre beau pays où les Roumains sont devenus un problème crucial que nul ne sait trop comment résoudre, nous risquons peut-être, en 2017, de voir s'affronter, lors de l'élection présidentielle au désespoir du Front National, deux candidats issus l'un et l'autre de l'immigration roumaine. Pour le parti socialiste, M. Moscovici (dont le patronyme affiche clairement la roumanitude) et M. Copé (dont la même roumanitude est masquée par l'ablation adroite réalisée par son grand-père de la partie finale de son nom qui était à l'origine Copelovici). Si l'on songe à l'origine hongroise de Nicolas Sarkozy et aux origines de M. Balladur (ci-devant Balladurian), force est de constater que les PECO ont fait un apport considérable à la vie politique de la France depuis un demi-siècle. Voilà qui devrait porter à la mansuétude à l'égard de ces populations.

J'ai dû également subir, à de multiples reprises, le discours sur les 150.000 "emplois d'avenir" que nous annonce, dans un chant amoébée du plus bel effet, Messieurs Ayrault (dont seul l'i est grec!) et Moscovici. Cette mesure ne peut que rappeler les "emplois jeunes" de Lionel Jospin dont vous observerez que les résultats font l'objet d'évaluations aussi diverses voire contradictoires que celles du chômage dont je parlais hier. L'écart est d'ailleurs à peu près le même (du simple au double) et de même qu'on compte tantôt 2 tantôt 4 millions de chômeurs, de la même façon, on estime comme un échec ou comme une réussite l'épisode des "emplois jeunes", avec des pourcentages de réussite ou d'échec qui vont, eux aussi, du simple au double. Il me semble portant que, surtout au moment où l'on se prépare à créer 150.000 "emplois d'avenir" qui vont tout de même coûter fort cher à l'État français, on aurait pu engager une réflexion un peu sérieuse sur les résultats du précédent projet, à condition toutefois de ne confier cette évaluation ni à l'INSEE ni à Pôle Emploi.

On observe toutefois une sensible évolution à la fois dans le nombre d'emplois à créer (300.000 sous Jospin, 150.000 sous Hollande), dans la durée (cinq ans dans le premier cas, trois seulement dans le second) et surtout dans la dénomination ("emplois jeunes" versus "emplois d'avenir"). On diminue le nombre et la durée mais la dénomination se place sous le signe d'un plus grand optimisme ! Sera-ce suffisant? J'en doute un peu).

J'observe enfin et c'est peut-être la principale remarque qu'une nouvelle fois, ces emplois seront essentiellement situés dans l'administration et dans les associations ; pour le premier cas au moins, qui m'est plus familier que le second, je ne suis pas sûr que s'initier au travail dans l'administration pour y acquérir, sur le tas, les principes de la rigueur et de l'efficacité dans le labeur soit la meilleure des écoles !

Avant de me rendormir, je note à propos d'Isaac, le cyclone qui après avoir effleuré Haïti menace la Nouvelle-Orléans, que les cyclones qui auparavant avaient toujours des prénoms féminins se voient désormais donner des prénoms masculins . Juste retour de la parité mais la pointe antisémite était-elle nécessaire ? Irénée ou Isidore auraient pu, tout aussi bien, faire l'affaire

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