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lundi 20 décembre 2010

Galopin Ivoirien ou « Galopin i voit rien ? ».

Entendu ce matin sur RMC à huit heures trente Galopin de Villouzeau faire son numéro à propos des événements de Côte d'Ivoire.

Au fait, petite digression comme je les aime ; avez-vous remarqué, ce que je n'avais encore jamais fait auparavant à ma courte honte, que Galopin a pour prénoms « Dominique, Marie, François, René » c'est-à-dire qu'il partage ses deux derniers prénoms avec le Vicomte François René de Chateaubriand qui comme lui fut, un moment, ministre des affaires étrangères ? Vous en restez baba ! Ces détails ne sont pourtant pas sans jeter quelques lumières sur la carrière, le caractère, les comportements et les ambitions littéraires de Galopin de Villouzeau. Il doit être furieux toutefois que le Père Hugo ait dit bien avant lui cette ânerie :« Je serai Chateaubriand ou rien ! ») et devrait, en revanche, me remercier de ce rapprochement flatteur. Mais revenons au sujet du jour.

Sans doute ébloui par la prestance, la coiffure et, en gros, le numéro de François René Galopin, Bourdin qui, en outre, est, comme toujours, d'une confondante ignorance de ce dont il parle, n'a pas songé un instant à évoquer, à propos de la Côte d’Ivoire, le brillant voyage fait à Abidjan en 2003 par Galopin alors ministre des affaires étrangères dont nous constatons aujourd’hui les conséquences lointaines.

Pour votre information (s'il en est besoin), mais surtout pour celle de Bourdin, rappelons ici l'essentiel de la mission effectuée par Galopin en 2003.

Au départ, toujours modeste, il avait commencé par affirmer que sa mission n'était pas « une mission diplomatique comme les autres ». Ben voyons ! Forcément puisque accomplie par Galopin lui-même. Arrivé en avion spécial naturellement, il était vêtu, nous dit-on, d'une chemise bleue mais surtout d'une cravate « à motifs léopard ». Vu la situation, il avait fort heureusement renoncé à la tenue du même métal, mais la cravate devait être, à ses yeux, un élément symboliquement fort pour les Ivoiriens qu'il venait mettre à la raison.

Peu avant l'arrivée au palais où se tenait Bagbo que François-René venait tancer l'importance, le cortège du ministre français est déjà pris à partie par des manifestants qui, sans doute, n’avaient pas vu la cravate. Ayant fini par passer et par rencontrer Bagbo, il lui fait les remontrances prévues et tente de lui dicter ce qu'il doit faire, sans qu'on sache bien quel est réellement le résultat de cet entretien. Vu les circonstances, Galopin est pressé de sortir et de quitter des lieux qui, à son arrivée, lui sont apparus hostiles et peu sûrs ; il se trouve alors bloqué par des manifestants qui ne se sont nullement dispersés et qui, plus nombreux, se montrent au contraire de plus en plus aggressifs ou, en tout cas,vociférants .

Galopin commence donc à paniquer ; se croyant Quai d'Orsay, il s'énerve et braille, impérial, en direction du service d’ordre local :« Tout ça est parfaitement ridicule... J'en ai marre. Vous me réglez ce problème et vite ». Les militaires ivoiriens, qui contiennent sans trop de zèle ni d'enthousiasme les manifestants, n'accordent guère d'importance aux vociférations du blanc. Ggagbo, de l’intérieur, n’en perd évidemment pas une miette, se marre et se lèche les babines devant la manifeste panique de Galopin !

Ce dernier, terrorisé, ne devra son salut qu'à l'arrivée de Gbagbo qui, après s'être fait laver la tête dans l'intimité, s'offre le luxe inestimable de condescendre à finir par venir sauver, en public, la face au ministre français paniqué. Sous la protection de Gbagbo (narquois mais ravi) et les vivats de la foule qui s'ouvre devant Gbagbo comme la Mer Rouge devant Moïse, Galopin reprend quelques couleurs. Gbagbo clame, en direction des manifestants, mais sans rire : « La France est à vos côtés ». Tu parles!

Ayant changé de pantalon, Galopin affirmera plus tard sans rire :« C'est un incident aussi léger que rapidement oublié ». Ben voyons !

Il est bien vrai que cet incident a été rapidement oublié puisque Bourdin ne s'en souvient même pas et que les rodomontades de Galopin donnent à penser que, s'il n’a certainement pas oublié, il parvient aisément à faire comme si.

On peut se demander d'ailleurs à l'entendre, si l'approbation, tout à fait inattendue, qu'il apporte au comportement présidentiel dont on peut pourtant se demander si, à Bruxelles, il n'a pas été quelque peu irresponsable (voir mon précédent post), n’est pas un appel du pied vers le président. La suggestion que fait Galopin d'une « mission de terrain » n'est-elle pas une ouverture en direction de Nicolas Sarkozy. Tandis que la candidature de Galopin à la présidentielle semble de plus en plus mal barrée (interdit aux UMP de lui donner leurs signatures), Nicolas paraît dans une phase d'indulgence et de pardon, quand on voit qu'il nomme Rama Yade ambassadeur à l'Unesco et qu'il refile à Estrosi, hors procédure, une Légion d'honneur dont on se demande ce qu’il a bien pu faire pour ne pas l'avoir encore eue dans sa position.

Pour « prendre langue » avec les protagonistes » comme dit si élégamment Galopin, quel meilleur ambassadeur de terrain que François-René lui-même ? Il n’a autrefois dû son salut qu'à la protection de Gbgbo (ce qui crée des liens) et il avait négocié alors avec Ouattara les accords dont on voit aujourdhui le brillant résultat !

Galopin Ivoirien ou « i voit rien » ?
De toute façon ça ne peut pas être pire que la première fois.

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