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mardi 13 septembre 2011

Abondance de biens nuit


Il est des jours où faute de thème qui m'inspire, je renonce à faire un blog. Aujourd'hui, il en est tout autrement et c'est au contraire l'abondance des sujets qui va probablement me détourner d'en écrire un, faute de pouvoir choisir.

Je songeais à la langue à laquelle sont exposés quotidiennement, à la radio et à la télévision, nos enfants et où fourmillent sans cesse des fautes qu'on leur reproche ensuite lorsqu'ils en usent, à l'école, dans leurs devoirs. La disparition de l'information écrite (le gourou des correcteurs du Monde était autrefois le pape de l'orthographe du français) condamne nos enfants à n'avoir comme modèles en matière de langue que les analphabètes qui, seuls, occupent les écrans et les antennes de nos médias (France-Infos tient à cet égard une place particulière, à croire qu'on ne peut y être recruté qu'en faisant la preuve, orale et écrite, qu'on n' est jamais allé à l'école!).

Les invités de ces médias ne font guère mieux. J'entendais, il y a quelques minutes, un énarque, ex-ministre socialiste, confondre "superficie" et "surface" . Il voulait, le pauvre, parler de la "surface" des choses et en évoquait la "superficie", le pire est que c'est peut-être, hélas, dans un souci d'élégance. Dans la même intention sans doute, sur une autre chaîne, un journaliste (et la chose est des plus courantes) employait, dans une construction interrogative indirecte, l'inversion du sujet propre à l'interrogation directe. Il a dit alors quelque chose comme « Nous ne savons pas de quelle façon allons-nous ... ». Ne parlons pas de notre bonne vieille règle de l'accord du participe conjugué avec "avoir" : "la faute qu'il a fait"...disait, sans hésitation le même journaliste. Comment nos pauvres enfants, sans cesse exposés à ces discours fautifs qu'on leur fournit comme modèles, pourraient-ils ne pas malmener à leur tour la langue? "Les fondamentaux! Les fondamentaux!" comme ne cessent de glapir, tour à tour, tous nos ministres successifs.

Fariboles que tout cela comme dirait Mamadou Galopin !

Suite aux déclarations de M. Bourgi que je soupçonne de s'être entendu avec Pierre Péan pour assurer la publicité du livre du second (Pitié Messieurs Bourgi et Péan, ne me faites pas de procès pour ce propos que je retire avant même de l'avoir écrit !), les actions en justice poussent comme des champignons. Après Chirac (aussitôt revenu de sa si brève et si opportune amnésie) et Villepin, tous les protagonistes de l'affaire des tam-tams bourrés de billets vont porter plainte contre l'auteur de ces affirmations "abracadabrantesques", comme disait Rimbaud, bien avant Chirac qui lui devait tenir le mot de Guaino car on entend peu cet adjectif en Corrèze. Voilà qui va occuper notre justice déjà fort occupée avec les plaintes de Tristane qui, six ou sept ans après les faits, s'est enfin émue de l'agression sexuelle de DSK et ce dernier qui naturellement conteste la véracité des faits évoqués par la « romancière-journaliste » ou « journaliste-romancière » (je ne sais plus !) qui bénéficie enfin d'une notoriété qu'elle n'espérait plus.

Voilà que les tribunaux font désormais une concurrence déloyale aux agences de communication et de publicité. Déjà que nos médias n'étaient peuplés que de ceux et celles qui ont quelque chose à vendre ; il va bientôt en être désormais de même pour les tribunaux. Pour expliquer leur lenteur, on dit nos tribunaux surchargés d'affaires. Dans l'allégorie picturale de la justice on devrait donc, dans les meilleurs délais, remplacer le glaive par un balai qui lui permettrait de virer tous les trublions qui l'encombrent d'affaires stupides et/ou dérisoires ou mieux encore la chausser simplement de brodequins si la justice choisit, plus simplement encore, de les virer tous à coups de pied au cul.

Restent la Bourse et les banques ! Mais là encore on nous dit n'importe quoi, qu'il s'agisse des journalistes ou des experts. On nous parle désormais de virer les Grecs de l'Europe et de l'euro alors qu'on n'a cessé de répéter, il y a moins d'un mois encore, que la chose était impossible et que seuls les Grecs eux-mêmes pouvaient décider de quitter la zone euro, sans que nul ne puisse les y forcer.

J'émettais hier l'hypothèse que les valises de billets apportées à l'Élysée, soi-disant de la part de nos amis les rois nègres, venaient peut-être, en direct, de nos propres finances, après un petit détour par la rue Monsieur voire par quelque capitale d'Afrique. Cette hypothèse, qu'on pouvait juger farfelue, se confirme puisque, paraît-il, Bongo, qui avait pris soin d'adresser quelques valises avant la dernière présidentielle, a bénéficié, immédiatement après l'élection, d'un prêt français de 60 millions d'euros. Si l'on en juge par les chiffres qui circulent, son opération n'était pas si mauvaise puisque lui-même ou le Gabon (mais c'est la même chose) ont touché dix fois leur mise. C'est encore mieux et plus sûr que le tiercé !

Si vous avez cinq minutes allez donc relire le blog que j'ai fait, il y a quelques semaines, sur la monnaie européenne ; j'y rappelais le débat entre économistes qui avait alors opposé les tenants de la monnaie unique (l'euro) aux partisans d'une monnaie commune (style écu). Tout le monde est devenu peu à peu partisan de la monnaie unique et surtout ceux qui, à l'époque, en étaient les adversaires résolus et les partisans convaincus de la monnaie commune, à laquelle on est en passe de revenir, après dix ans de conneries que nul de nos experts ou nos politiques n'assume.

Les économistes et les politiques, comme tous les Français, ont la mémoire courte !

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