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mardi 20 septembre 2011

Merci Madame Diallo!

Merci chère Nafissatou, car sans vous, Mme Diallo, peut-être DSK serait-il le candidat de la gauche à la prochaine élection présidentielle et Dieu sait quel sort cet avenir nous aurait alors réservé. Je suis même prêt à vous offrir deux paires de collants pour remplacer ceux que ce Priape vous a déchirés. Quoi qu'il se soit passé dans la suite 2608 du Sofitel, il y a sans doute eu là une chance unique pour notre pays. Avec le décalage horaire, "Nous l'avons, en dormant, Madame, échappé belle!".

J'ai écouté, ce 18 septembre 2011, vers 18 heures avant d'interrompre l'émission, une partie du "C' plus clair" (ou "C' dans l'air") de Calvi (d'ailleurs absent) ; les experts politiques, habitués des lieux, palabraient naturellement sur l'émission de Claire Chazal, apparemment sans avoir lu réellement, au moins pour trois sur quatre d'entre eux, le rapport Vance ; ils savaient pourtant, les uns et les autres, qu'il avait même été traduit en français (et publié, je crois, par l'Express que DSK a eu l'impudence de traiter de "tabloïd") et qu'il était, en tout cas, depuis le début, disponible sur Internet. Mis à part Renaud Dely, qui semble l'avoir lu (mais sans en mentionner les passages à mes yeux essentiels), tous les autres, à commencer surtout par le substitut d'Yves Calvi qui était complètement HS, nos experts n'avaient même pas pris la peine d'en prendre connaissance, ce qui est à la fois inouï et scandaleux mais parfaitement représentatif de la compétence et du professionnalisme de nos "journalistes-sic".

Ils ont donc tous accepté, plus ou moins, (y compris Riouffol qui pourtant n'est pas un homme de gauche) l'hypothèse des "mensonges permanents" de Mme Diallo effrontément avancée par DSK. Or ces prétendus mensonges (voir mon blog d'avant-hier) concernent la période qui a suivi immédiatement les événements de la chambre 2608. Ce qu'on qualifie ainsi de "mensonges" et est parfaitement décrit dans le rapport Vance et tient, en fait, à des contradictions de détail, sans la moindre importance, entre les différentes déclarations que la femme de chambre a faites dans l'émotion de ses premiers témoignages, non sur l'affaire de viol en cause, mais sur ses faits et gestes dans les minutes qui ont suivi.

Or, tous les experts sont d'accord pour dire que, dans l'émotion de telles circonstances, on peut avoir des incertitudes concernant des détails infimes du minutage des événements ou de la numérotation des chambres où elle s'est rendue pour son travail. C'est sur ces détails-là qu'on la chicane et ce sont ces petites choses qu'on qualifie de mensonges, dans la mesure où elle n'a pas pu dire ou plus su où, à la minute près, dire où elle était, dans telle ou telle chambre et à tel ou tel moment.Comme si cela avait une importance quelconque.

Deux passages du rapport Vance sont à cet égard essentiels mais personne parmi les journalistes ne les a cités (pas plus que Claire Chazal qui, elle, était aux ordres): d'une part, les constats médicaux qui ont été faits à son arrivée à l'hôpital (et que DSK conteste, sans le moindre élément mais sans provoquer d'ailleurs la moindre réaction non plus ni de Mme Chazal ni des journalistes) ; d'autre part, les traces du sperme de DSK sur les sous-vêtements de Mme Diallo (ses collants qui ont été déchirés ce qui tend à prouver que le rapport, quel que soit l'adjectif dont on use pour le qualifier), a été empreint d'une certaine violence contrairement aux affirmations de DSK.

Tout cela est évident et comment peut-on oser le taire et donc le cacher? Certes DSK n'a pas laissé sa carte de visite dans la culotte de Madame Diallo, mais il y a laissé son sperme, ce qui est encore moins contestable! Les journalistes n'en disent rien, faute d'avoir lu le rapport, ce que j'ai fait dès sa parution sur internet, mais peut-être ont-ils aussi d'autres raisons d'agir ainsi.

Nos braves journalistes n'ont pas non plus commenté un point de l'interview sur TF1 qui me paraît tout à fait essentiel. Dans la seconde partie de son intervention, quand DSK, changeant d'emploi et de figure, a essayé de jouer les grands experts économiques, il a affirmé alors que la seule solution à la situation grecque était d'annuler purement et simplement la dette de la Grèce. Pourquoi pas ! Toutefois, dans ces conditions, on peut se demander pourquoi DSK, le grand expert économique, lorsqu'il était en position non seulement de proposer une telle idée mais de contribuer à l'imposer en tant que directeur du FMI, nous a engagés dans une voie très différente, voire opposée, qui consistait à prêter (ou donner?) de l'argent à la Grèce pour lui permettre de réduire son endettement.

Le culot de nos hommes politiques est tout de même ahurissant, mais il faut reconnaître qu'il est largement favorisé par la complaisance, la servilité et la nullité de nos journalistes. J'ai écrit, il y a quelques jours, un blog « Delors en Barre ou de l'or en barres » auquel je vous renvoie pour ne pas en reprendre les termes.

J'y rappelais la part essentielle prise par Jacques Delors dans la politique européenne vis-à-vis de la Grèce et, par conséquent, de son état actuel. Une décennie durant, Delors a couvert d'or ce pays à travers ses deux "paquets Delors" (une bonne douzaine de milliards d'écus en tout), alors qu'il savait parfaitement à la fois l'anarchie et l'incurie administratives de cet État et la falsification des comptes qui étaient fournis lors de son entrée dans la communauté européenne. Et voilà que maintenant ce bon Jacques Delors, au lieu d'être mort de honte, de se cacher et de se couvrir la tête de cendres, la ramène et ose donner des conseils comme s'il n'était pour rien dans tout cela.

Delors était un grand expert visionnaire comme DSK est un grand économiste. Tu parles! DSK est un petit agrégé de sciences économiques comme il y en a des dizaines (plutôt meilleurs!) dont la carrière universitaire n'a pas été des plus brillantes (prof. à Paris X et non à Paris1 comme Raymond Barre!). Et voilà que DSK marche sur les brisées de Delors. Ministre des finances en période de croissance, il a continué à creuser le déficit et l'endettement de la France au lieu de les réduire! Au FMI, il a fait donner des milliards à la Grèce pour réduire son endettement. Souvenez-vous un instant : " Le Fonds monétaire international (FMI) est prêt à intervenir, si on le lui demande, pour aider la Grèce à faire face à ses difficultés budgétaires, indique jeudi le directeur général de l'organisation, Dominique Strauss-Kahn. Interrogé sur TTL, il a déclaré ne pas croire au scénario d'une banqueroute de la Grèce" (Le Monde.fr, 4 février 2010).

Et, maintenant, voilà que ce même DSK nous affirme que cette solution n'est pas la bonne! Il faudrait désormais passer l'éponge sur l'endettement de la Grèce (comme pour le Tchad ou la Guinée! ) et mettre notre mouchoir dessus au lieu de le mouiller de nos larmes. Que ne le disait-il quand il était au FMI!

Nous n'en avons pas fini avec ses conneries économiques! DSK se flatte aussi d'avoir été l'un des pères de l'euro mais pour combien de temps encore s'en vante-t-il ? Une ânerie de plus, car on aurait mieux fait de choisir alors une monnaie commune (que proposaient nombre d'économistes, sérieux eux!) plutôt qu'une stupide monnaie unique (que prônait le génial DSK). Gouverner n'est-ce pas prévoir?

Imaginez un instant Mme Diallo ait eu à faire une chambre autre que celle de DSK et qu'il n'ait eu affaire qu'à la Veuve Poignet, DSK serait maintenant en marche, comme il l'espérait, vers la présidence de la République avec ses solutions-miracles de grand économiste dont on a vu quelques exemples. Nous serions assurément dans de beaux draps, avec la promesse de ses gaudrioles, présidentielles en la circonstance, pour alimenter la seule relance de notre presse people sans régler nos autres problèmes économiques.

Cher Monsieur DSK, vous avez 62 ans donc l'âge de la retraite et vous avez (ô combien!) du foin dans vos bottes. Bonne retraite donc, cher Monsieur DSK et adieu ! Et au nom de le France, encore merci chère Madame Diallo !

1 commentaire:

Expat a dit…

Cher Usbek,
je constate que nous nous rejoignons complètement. Cet homme est une imposture, mais une imposture qui a eu la chance (pour notre malchance) d'épouser une riche ambitieuse peu soucieuse de sa dignité par ailleurs.
Enfin, une riche ambitieuse capable de payer une équipe permanente pour bâtir la légende DSK dont nous ne saurions évidemment nous passer trop longtemps.
Comme je l'ai écrit ailleurs, la première victime de cette "nécessaire" kabbale n'est pas DSK, maus nous Français obligés de nous passer d'un tel génie.