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mercredi 21 septembre 2011

Madame et Monsieur de Villepin : « République solitaire » et "coco de mer"





Ecouté le mardi 20 septembre à 8:35 Dominique de Villepin interrogé par Jean-Jacques Bourdin sur RMC-BFM TV.
C'est un peu un chaud et froid politique, entre l'absolution définitive dans l'affaire Clearstream (largement prévisible il est vrai) et les valises de billets que Me Bourgi prétend avoir livrées à Mamadouminique. Monsieur de Villepin qui aime les solutions simples s'abstient de se réjouir trop bruyamment de son succès dans l'affaire Clearstream et repousse d'un pied offensé et catégorique les valoches de fric qu'il prétend n'avoir jamais vues et moins encore touchées . Bourdin peu au fait de tout cela, car il se doit se lever très tôt chaque jour, n'a pas entendu parler des tam-tams et n'a donc pas songé à en causer.

La grande nouvelle du matin est que Dominique de Villepin, si j'ai bien compris, quitte « République solidaire» pour « République solitaire ». J'espère qu'en partant, il aura bien pensé à éteindre l'électricité et à fermer le gaz ; il ne doit pas rester beaucoup de militants dans sa formation pour s’en charger car le chargé de communication y a récemment rendu son tablier.

Ce premier échec et cette solitude ne sont pas des événements propres à décourager Dominique de Villepin. Il semble contraire trouver dans l'adversité des forces nouvelles et à défaut de se situer au milieu, il est fermement décidé à s'installer au-dessus. "Et s'il en reste dix, je serai le dixième...". Voilà un homme qui croit décidément à sa destinée, même si, de toute évidence, il est, de plus en plus, le seul à y croire.

Un malheur ne vient jamais seul ; j'ai appris, il y a quelque temps, que son épouse Marie-Laure avait décidé de vivre sa vie loin de Dominique, sans doute un peu lasse de ces combats don quichotesques. Tout à fait par hasard, je suis tombé sur une vidéo où elle s'explique, avec beaucoup de délicatesse et de dignité, sur cette circonstance conjugale, tout en parlant de la sculpture sur bois, art auquel elle a décidé de se consacrer désormais toute entière.

Elle a tenu à préciser d'emblée dans cette vidéo qu'elle ne divorçait pas mais que leurs routes se séparaient, pour un moment peut-être. Ce sont là des affaires privées et je n'ai rien à en dire, mais en revanche je puis lui confier quelques petites choses sur la matière même de son nouvel art.

Elle s'est choisi un nom d'artiste qui pourrait bien être tout un programme puisqu'il s'agit de Marie-Laure (son véritable prénom) Viébel (la vie est belle?) ; ce patronyme n'est pas son nom de jeune fille, comme on pourrait le penser (la consultation du Who's Who, ma Bible, m'a appris que ce nom est Le Guay). Le détail est intéressant, car le choix de Viébel n'est probablement pas dû au hasard mais me paraît refléter l'espoir d'une nouvelle existence consacrée désormais à l'art qu'elle affectionne.

L'étonnant de la chose est que la sculpture sur bois, qui est la spécialité de Marie-Laure Viébel, s'exerce sur un matériau aussi rare que bizarre, le fruit du loïdoicea maldivica, énorme et étrange noix de coco (c'est la plus grosse graine du monde végétal et les trois fruits que, contient une enveloppe, peuvent peser 25 kilos!). Ces fruits étonnants sont ceux d’un cocotier qui ne pousse que dans la Vallée de Mai, sur Praslin, une des îles des Seychelles.

Quoique je doute fort que Marie-Laure Viébel lise un jour ce blog, c'est un peu pour elle que je l'écris et il sera comme une bouteille à la mer ou l'un de ces étranges cocos que l'on a trouvés il y a des siècles, portés par les flots et les courants, sur les rivages de l'Inde, bien avant que l'on découvre les Seychelles d'où ils venaient pourtant.

Le fait que les premiers de ces fruits ont été trouvés sur les rivages de l'océan Indien et l'étrangeté de leur forme comme de leur taille ont fait supposer, autrefois, que l'arbre qui les portait poussait au fond de la mer. Le journaliste qui interviewait Marie-Laure de Villepin (puisqu'elle se nomme toujours ainsi aux yeux de l'état-civil) a eu irrévérence de glisser dans la conversation que ce fruit s'appellerait « coco fesse ». Ce n'est que très partiellement vrai, car ce nom irrévérencieux (quoique parfaitement évocateur comme vous pouvez en juger) lui est donné, par plaisanterie, en concurrence avec le vrai nom seychellois qui, en créole comme dans le français de cet archipel, est "koko d mer/coco de mer".

Ce végétal est tout à fait extraordinaire, par sa taille d'abord (il atteint souvent 30 mètres voire 40 mètres de haut) mais surtout par sa fleur et son fruit ‘voir ci-dessus). Comme vous pouvez en juger (ne regardez pas Marie-Laure!), la fleur du cocotier de mer mâle ressemble étrangement à un énorme sexe masculin flaccide, tandis que le fruit (là vous pouvez rouvrir les yeux!) a tout à fait l'apparence d'une paire de fesses noires (pour la partie arrière si l’on peut dire) et d'un bas-ventre et d'un pubis féminins pour l'avant, ce pubis étant pourvu, en bonne place, d'une pilosité tout à fait ressemblante. Ces évocations sexuelles et le fait que ces arbres ne poussaient, à l'origine, que dans la seule Vallée de Mai ont conduit à imaginer que ce lieu avait abrité, dans les débuts de l'humanité, le paradis terrestre!

Cet arbre n'existait, semble-t-il, qu'aux Seychelles et même dans la seule île de Praslin et encore, là, dans la seule Vallée de Mai. Son fruit est devenu une rareté coûteuse, mille euros pièce dit-on, car, en fait, le commerce et l'exportation en sont désormais interdits. Lorsque j'y songe, je regrette de ne pas avoir rapporté plus des Seychelles, la première fois où j'y suis allé ... en bateau depuis Maurice, car à cette époque il n'y avait pas d'aéroport. J'en avais acheté cinq chez le boutiquier chinois de Grande Anse qui en stockait des dizaines, en vrac, sur le sol, dans une cabane. On pouvait y faire son choix (une roupie les petits et deux euros les gros) ! C'était le bon temps ! Je n'ai gardé que le plus gros que j'ai toujours, donnant les autres à des amis.

Je ne sais pas trop ce qui a pu fasciner à ce point Marie-Laure de Villepin dans cet étrange fruit. Il faut reconnaître qu'il des plus curieux mais j'en garde, en revanche, un souvenir médiocre sur le plan alimentaire. Je dois dire que je m'en suis lassé lors de mes premiers aux séjours aux Seychelles dans la mesure où le "coco de mer" fournissait à l'époque, aux rares restaurants de l'archipel, un dessert peu coûteux et abondant, mais à la longue monotone. Le coco de mer a été d'ailleurs pour moi à l'origine d'une déconvenue que je vous aurais bien racontée, chère Marie-Laure, si je n'avais pas déjà été si long.

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