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dimanche 2 octobre 2011

Les malices du hasard.

Une fois de plus je constate que si j'avais à définir le hasard par un adjectif, je le dirais assurément "malicieux". Je m'explique.

Mon silence d'une huitaine sur ce blog s'explique par le fait que j'ai passé la semaine en cause à Rio de Janeiro. Je vous en reparlerai car j'y ai fait quelques observations sans doute mineures mais qui m'ont intéressé.

Durant le long vol entre Paris et Rio (onze bonnes heures), j'ai passé mon temps à regarder des films dans la mesure où le vol étant de jour, je n'avais pas à essayer en vain de dormir.

J'y ai vu, par hasard, parmi quelques niaiseries, le film « La conquête » dont j'avais beaucoup entendu parler sans le voir car je ne vais que rarement au cinéma et surtout pas pour y voir des films français qui en général, en dépit d'une production qui se classe immédiatement, pour l'abondance du moins, derrière l'Inde et les États-Unis, sont des plus médiocres. J'avais même oublié, tête de linotte et pisseur de copie impénitent que je suis, que j'avais déjà fait un blog sur ce film. Ce n'est que par hasard et parce que mon ordinateur a plus de mémoire que moi, que je m'en suis rendu compte, sans prendre toutefois la peine de le relire, puisque je n'avais écrit ce premier texte qu'à partir des quelques extraits du film que les télés en avaient donnés.

Venons-en au hasard et à ses malices. Un des personnages de ce film qui, vous le savez sans doute, retrace la conquête du pouvoir par Nicolas Sarkozy, est Dominique de Villepin. Dans ce film, il est à ce point ressemblant que je me suis demandé, un instant, si le vrai n'avait pas lui-même joué son propre rôle. Pour ce qui me concerne, le sommet du film est atteint lorsque on voit Galouzeau de Villepin (que je ne nomme plus Galopin de Villouzeau par crainte d'un procès pour diffamation!) apprendre la nouvelle du départ de Cécilia Sarkozy qui va rejoindre son amant. Villepin s'exclame alors (car nous sommes dans la phase qui prépare l'élection présidentielle) : « Il n'est pas capable de garder sa femme comment voulez-vous qu'il garde la France ! ». Si vous avez lu mon dernier blog, juste avant mon départ pour Rio, vous pouvez mesurer à quel point le hasard est malicieux, pour moi surtout. Si vous voulez vous en convaincre revenez en arrière pour lire un peu dans mon blog, juste avant les considérations sur les « cocos fesse », le récit du départ du domicile conjugal de Marie-Laure de Villepin qui n'a assurément pas dû voir "la conquête", à moins, au contraire que l'ayant vu, elle y ait trouvé des raisons de plus à une telle décision.

Pour poursuivre avec ce film que j'ai regardé sans déplaisir, surtout, comme tout le monde, pour voir qui avait été choisi pour représenter tel ou tel personnage, Podalydes, est hallucinant de vérité en Sarkozy, phrasé, perruque et mouvements d'épaules compris.

Un autre grand moment du film tient toutefois au choix inattendu pour jouer Pierre Charon de Dominique Besnehard. Certes ils ont en commun l'adiposité, mais, à mon sens, la raison du choix n'est pas tellement dans le physique, mais dans le fait qu'à un moment du film, on demande à Besnehard d'imiter Ségolène Royal dans une séance de répétition de débats, puisque, dans la suite, les deux candidats doivent s'affronter à la télévision. J'ai donc peine à croire que le choix de l'acteur et de cette scène relève du pur hasard, même malicieux, si l'on se souvient que, dans cette campagne de 2007, Besnehard a été le coach et le "conseiller image" de Ségolène. La scène est du film est donc , de ce fait, du plus haut comique à la fois politique et situationnel, même si l'imitation de Ségolène n'est, à vrai dire, pas très bonne !

Pour le reste pas grand-chose à dire de ce film, sinon qu'il a apporté un élément de plus à la campagne du "tous pourris" qui, avec ce qui a suivi, amènera Marine Le Pen au premier rang des résultats de l'élection présidentielle. Au fond n'est-ce pas ce que souhaitent TOUS les candidats, de la gauche comme de la droite, assuré qu'est celui qui sera derrière, d'une élection de maréchal au second tour.

Finalement, dans ce film, le seul personnage qui soit représenté comme humain et donc relativement sympathique est Cécilia Sarkozy sur les images de laquelle il s'achève, du moins dans la version fournie par Air France.

3 commentaires:

Expat a dit…

Cher Usbek,
Vivant dans un pays ne connaissant pas encore les rigueurs d'hadopi, j'ai pu regarder très récemment ce film.
Je dois dire que je me suis fait les mêmes réflexions que vous concernant Villepin remarquablement interprété par je ne sais qui mais avec une telles justesse que ceux qui auront vu le film auront du mal à jeter un bulletin portant son nom dans une urne.
Globalement je trouve que ce film ne rend pas notre président-candidat antipathique, et même l'humanise du fait de ses réactions face à ses déboires conjugaux et aussi par toutes imperfections gestuelles et orales.
Du coup le spectateur peut même être satisfait de le voir faire la nique aux Chirac, Villepin et Debré dont le côté humain n'apparait pas vraiment. Une mention spéciale pour Bernadette dont on note l'influence ainsi que l'intuition.

Du coup j'aurais aimé que quelqu'un se risque à réaliser le film "la défaite" nous présentant en miroir celle de Ségolène Royal qui connait en même temps des déboires conjugaux du même ordre et qui se voit lancer moult peaux de bananes par ses amis politiques mais néanmoins ennemis dans sa tentative de prendre le Château.

Par contre dans s un cas de figure qui bien que probable, je n'ose imaginer,une "conquête 2" décrivant l’irrésistible ascension de Flamby ne manquerait sans doute pas de vous endormir pendant un vol même moyen courrier et en plein jour. Sans parler de la difficulté de trouver deux acteurs assez ressemblants pour camper le même personnage, pré et post-régime.

Anonyme a dit…

Bien venu chez vous! Rio! mazette!

je suis réac au possible, et j'ai du mal à supporter les films et écrits "de leur vivant"
et l'affiche montrant NS assis sur un tabouret de bar les pieds ballant, le corps tronqué fut un repoussoir
J'ai vu quelques extraits.....avec des monuments d'acteurs on vend à peu prés tout
je dois vraiment perdre humour et ...légèreté

Anonyme a dit…

Cher(e) Cimabue, cher Expat,
Excusez cette réponse groupée mais je suis un peu à la bourre car, à peine débarqué, je repars mardi matin à l'aube pour Niamey (il manque là bas un quatrième aux fils Khadafi pour une belote et je n'ai pas pu refuser!). Ce n'est pas tout à fait vrai mais le lever mardi à 5 heures du matin est lui tristement vrai.
Cher Expat, nous sommes comme souvent à peu près d'accord y compris pour Bernadette qui est avec Cécilia, la seule à y voir un peu clair ce qui ne laisse pas d'inquiéter vu le niveau de responsabilité des mâles en cause.
Cher(e) Cimabue ; le coup du tabouret est excellent en effet; je n'ai pas oser l'évoquer de peur d'un procès de la part de l'ADDNI (l'Association de Défense des Nains Irascibles)."
A bientôt "Si Bon Dyé vlé (et aussi Al Qaida)". Usbek