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jeudi 13 octobre 2011

Règlement de comptes à OK France 2

Comme vous vous en doutez je n'ai pas regardé mercredi 12 octobre 2011 au soir le grand débat des primaires socialistes entre Martine et François (zut! J'ai oublié de tirer au sort l'ordre des prénoms!). J'ai néanmoins zappé, à deux reprises sur l'émission et, par chance, je crois en avoir vu les deux moments essentiels.

Pour les personnages eux-mêmes je résume.

Martin était égale à elle-même. Massive, hommasse et sans recherche, jouant manifestement la carte de la femme forte et en tout cas pas "molle" ! François lui ressemblait souvent l'image qu'en donne sa marionnette des Guignols de l'Info.Je vais y venir.

À cet égard je m'interroge sur le rôle et le poids des cadreurs et des réalisateurs qui choisissaient les images parmi celles que leur proposent les diverses caméras, surtout dans un direct. Non sans intelligence et talent, quand l'un des deux personnages s'exprime, et en particulier quand il distille une vacherie sur son adversaire, ils ont toujours l'astuce de nous montrer, en un plan de coupe fugace, la tronche de l'autre. À cet égard c'est sur ce plan que les deux protagonistes ont paru se distinguer le plus. Quand Martine susurrait quelque vacherie à l'égard de François du genre « personnalité molle, » (elle-même a molli devant la référence à la mollesse d'une partie plus intime de l'anatomie de François, comme, semble-t-il, elle l'avait fait en d'autres circonstances... suivez mon regard si j'ose dire...). François Hollande optait alors pour le sourire entendu mais un peu gêné et nigaud. C'est ce qui, à ce moment-là, le faisait ressembler à sa marionnette des Guignols, puisqu'il découvrait alors sa petite denture éclatante ravalée par son dentiste en vue de la campagne présidentielle. Ce n'est pas assurément la meilleure image qu'il puisse donner de lui à ses électeurs potentiels.

En revanche, quand, réponse du berger à la bergère, François Hollande évoquait le congrès à Reims, sans oser toutefois aller jusqu'à parler du trucage des élections au poste de Premier Secrétaire, Martine Aubry, filmée un instant dans sa réaction immédiate, faisait la gueule et même esquissait carrément une moue désapprobatrice, scandalisée voire contestataire de telles insinuations.

En somme, la forme dans toute cette affaire comptait beaucoup plus que le fond puisque, de toute façon, comme disait le bon père Pasqua « les promesses électorales n'engagent que ceux qui ont les croient ». Pour prendre un seul exemple, l'un et l'autre se sont accordés à dire qu'il fallait, en une année, la première, réduire de 1,3 ou 1,6 % (je ne sais plus et on s'en fout puisque la chose est sans importance ») l'impasse budgétaire pour ramener le déficit à 3 %, mais ils se sont abstenus de chiffrer le pourcentage en milliards et surtout de dire comment on allait s'y prendre en fait, chiffres en mains, pour opérer cette réduction. Nul en outre n'a rappelé que ce chiffre de 3 % était celui sur lequel la France s'était engagée, vis-à-vis de l'Union européenne depuis fort longtemps, mais qu'aucun des gouvernements antérieurs, ni de droite ni de gauche, n'avait jamais respecté, n' hésitant pas à truquer les comptes, avec toutefois un peu moins d'impudence que les Grecs.

Si j'avais été un peu plus patient et moins certain de ce qui allait se dire, j'aurais regardé dans son ensemble l'émission car il y a sans doute eu de bons moments de ruses politiciennes comme d'art dramatique. Les ficelles sont toutefois un peu grosses. Martine nous a évidemment ressassé, par comparaison avec elle, que son adversaire n'avait aucune expérience de gouvernement ; elle n'a cessé de nous rappeler (au moins trois fois dans la période très brève que j'ai vue) qu'elle avait été chez Péchiney (au PS!) et ministre et même un ministre important (numéro deux de Jospin!). Elle s'est toutefois bien gardée de rappeler le grand oeuvre de son ministère c'est-à-dire les 35 heures. Le bilan en est nuancé et surtout le vrai père de cette réforme est DSK dont elle s'est abstenue d'évoquer la fâcheuse mémoire.

Le plus drôle a été l'affaire du poste de Premier Secrétaire du parti socialiste. Martine Aubry, qui en a parlé la première, n'a pas manqué de rappeler qu'elle avait trouvé le parti socialiste, sinon en ruines du moins en friche et qu'elle avait dû passer trois ans à le remettre sur les rails. Elle n'a pas jugé bon toutefois de rappeler les magouilles grâce auxquelles elle s'était fait élire par son ami Guerini, on sait comment, à ce poste de Premier Secrétaire. Arrivant après elle, François, un peu embarrassé par cette mise en cause, a choisi de jouer le nigaud des Guignols et de rappeler simplement, montrant des nerfs d'acier, que, pendant 13 ans comme porte-parole d'abord puis comme Premier Secrétaire, il avait gouverné, au milieu des écueils et avec le plus grand succès, le parti socialiste. À mourir de rire ! Feydau ou Labiche ?

Je ne sais pas qui est sorti vainqueur (s'il y en a un) de cette comédie. De toute façon, chacun sait bien que, même dans l'hypothèse où l'un des deux serait Président de la République, rien ne se passera comme ils ont annoncé que cela allait se faire.

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