Messages les plus consultés

lundi 12 septembre 2011

Les tam-tams de la République




Il faut bien que nous soyons déjà en période préélectorale (elle est bien longue à mon goût, commence bien tôt et nous condamne à nous préparer à souffrir longtemps) pour que des valises de billets apportées dans les coulisses du pouvoir fassent la une de la presse et provoquent une telle émotion.

Tout cela est d'un banal !

Il y a une bonne dizaine d'années, nous avions déjà eu l'épisode, plus pittoresque mais sans la moindre conséquence, de la "cassette Méry" ! J'espère que Me Robert Bourgi n'est pas superstitieux et ne s'inquiètera pas trop de ce rapprochement des deux épisodes, puisque la cassette était apparue, on s'en souvient, après la mort de l'intéressé en 1999 et était une forme de testament un peu explosif.

On a toujours su que la France Afrique alimentait les caisses de la droite française et que les relations étroites de Jacques Chirac avec les potentats africains n'avaient guère d'autres fondements. Faut-il ajouter que R. Bourgi est un peu l'héritier spirituel de J. Foccart.

Le point le plus étonnant dans tout cela et même le seul tient à la personnalité de certains de ces généreux donateurs. Que Mobutu, Bongo ou Sassou N'guesso crachent au bassinet n'a rien d'étonnant et c'est même, au fond, la moindre des choses.

Il est plus surprenant de voir Wade ou le "socialiste" Gbagbo y aller de leurs valises. Même un Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso ( ce qui voulait dire, jusqu'à présent, "le pays des hommes intègres"!) aurait envoyé 3 millions de dollars (ou de francs, car quand on aime on ne compte pas!) ; on tombe de sa chaise quand on connaît la situation matérielle du peuple burkinabè.

Le scandale est peut-être même double car ce qui arrivait à l'Elysée n'était peut-être parti que de Bercy, via la Rue Monsieur ou le Boulevard Saint-Germain, selon les époques, avec une simple escale africaine de transit!

Il est vrai que, dans ce dernier cas, à ce que l'on dit, les billets (en petites coupures se plaignit, dit-on, le récipiendaire) avaient voyagé dans des tam-tams, ce qui donne un charme exotique à cette opération et fait que la France n'a pas tout perdu dans cette affaire si l'on a gardé les tam-tams pour le musée Chirac

Comme dans le cas de la cassette Méry tout cela tournera évidemment en eau de boudin, faute de PREUVES, puisqu'il n'est pas d'usage, en pareil cas de payer par chèque (d'où la nécessité, fâcheuse mais si pittoresque, de remplir de billets d'encombrants tam-tams) et moins encore d'exiger un reçu de la part du destinataire. De toute façon, on peut être sûr, comme toujours en pareil cas, que tous ceux qui sont censés avoir reçu les billets, jureront, tous la main sur le coeur, qu'ils n'en ont jamais vu la couleur. La preuve : ils ne savent même pas si c'étaient des dollars ou des francs!

Ce qui est plus plaisant en la circonstance est que Jacques Chirac que sa maladie rend incapable d'assister au procès qui lui est fait, saute de son lit et est, en revanche, tout à fait en mesure de s'indigner et de porter plainte dans cette seconde affaire. Témoignage discutable ! Peut-être a-t-il aussi oublié valises et tam-tams? Tout cela prend des allures de Volpone!

Je suis étonné qu'aucun journaliste n'ait songé à mettre cette affaire en rapport avec celle qui est toujours sur le devant de la scène médiatique : l'affaire DSK. Sans doute a-t-on oublié que, dans l'affaire de la cassette Méry, DSK, alors ministre, avait joué un rôle central même s'il n'a jamais été très (Sin)clair car un moment Anne égara même la fameuse cassette, dit-on !

Pourquoi ne pas imaginer que les tambours africains étaient livrés à l'Élysée par une Nafisatou Ouedraogo (les Ouedraogo sont au Burkina ce que sont les Diallo en Guinée et les Dupont en France) qui, pour la circonstance, aurait pu être habillée par Karl Lagerfeld puisque ce dernier fut aussi associé, d'une façon un peu inattendue, à l'affaire de la cassette Mery, vu une bonne manière fiscale dont il avait bénéficié?

Je m'arrête !
J'en ai marre de devoir toujours tout faire, dans ce foutu pays, à la place de tout le monde!

Aucun commentaire: