Vous m'accorderez que dans ce blog je ne m'occupe guère de politique, du moins au sens de politique « politicienne », puisque depuis quelques années, nos hommes politiques et, sur leurs brisées, nos journalistes ont découvert enfin que le mot « politicien » et pire encore l’adjectif avaient, en français, un sens péjoratif.
Quelques propos des « politiques », surtout de gauche (car les autres se bornent à répéter, à l’envi, la doctrine élyséenne), au cours de la semaine écoulée, m’ont fait un peu sortir de ma réserve et parfois de mes gonds. Toutefois, ce qui me paraît encore plus stupéfiant, est que de tels propos n'ont guère attiré de commentaires de la presse, ce qui montre une fois de plus son inculture politique. On constate par là, une fois de plus, s'il y a en France 3 millions de chômeurs, existent, en revanche, d'immenses réserves d'emplois, dans le domaine du journalisme par exemple.
Je vous la fais courte et dans le désordre.
Hier soir, samedi 29 octobre 2010, j'ai regardé, faute de mieux et par paresse, l’émission d'Ardisson « Salut les terriens ». Pas terrible car il faut bien constater que Thierry Ardisson ne cesse de dégringoler dans les dernières décennies, avec ses « vannes » besogneuses, soigneusement rédigées à l’avance sur ses grotesques petits cartons. Il a, en outre, désormais un côté putassier (en particulier pour ses invités de 20 heures) que je n'apprécie guère, ne trouvant plus guère de plaisir que dans « la semaine de Guillon » ; pour le reste, entre la fantomatique Gisèle Halimi et le baveux Bénichou, on ne faisait guère que sacrifier à l’anti-sarkozysme du moment. Ardisson, quant à lui avec son royalisme rentré et son poignet de force, il est assurément tout prêt à changer de cap, lof pour lof, le moment venu, dans l'hypothèse où Nicolas reprendrait du service à l'Élysée en 2012.
Ce qui était, en revanche, tout à fait insupportable dans cette émission, était le numéro d'Olivier Besancenot, dont, naguère encore, la fougue et l’enthousiasme révolutionnaires m’apparaissaient aussi désuèts que sympathiques. Je crois que ses quelques succès d’antan dans les sondages lui ont plus tourné la tête que ses cuisantes défaites électorales ne la lui ont remise sur les épaules. Avec des mines de vieux briscard du PAF et ses clins d’oeil aux caméras, il nous joue maintenant les Fouquier-Tinville, tenant des propos qui n'ont guère de sens. Il paraît, souvent en effet, ignorer la signification même des termes les plus simples de notre langue. Il fait ainsi reproche à notre Nicolas d'avoir fait une réforme des retraites pour laquelle il n'avait pas de « MANDAT». Je sais bien que, pour un facteur, le mot peut sembler familier puisqu’il en porterait de nombreux à leurs destinataires, s’il lui arrivair de travailler, mais, au plan politique, ce mot a un sens précis et tout autre qui n'est pas du tout celui qu’il a dans la pratique professionnelle quotidienne d’un facteur. Un Président de la République n'a évidemment pas de « mandat » et un tel propos, même énoncé avec force et en roulant des yeux est parfaitement inepte. Il en est de même pour l’adjectif « légitime » dont il ignore manifestement le sens.
Cette remarque m’amène à une seconde observation qui est, que, pour une fois, Olivier Besancenot et Martine Aubry se rejoignent...mais dans la sottise. J'ai en effet cru tomber de ma chaise, une fois de plus, lorsque, il y a une semaine environ, Mme Aubry a tempêté que le candidat Nicolas Sarkozy, non seulement ne s'était pas « engagé » à faire une réforme des retraites, mais qu'il avait même dit qu'il ne toucherait pas à la retraite à 60 ans. On nous a repassé alors, à satiété, le film de ces propos du candidat et il est parfaitement exact qu'il les avait tenus, comme ces rediffusions nous en ont apporté la preuve. Dans le contexte où il tenait ce discours, Sarkozy n'avait pas eu la prudence ou la duplicité qui est celle de Mme Aubry qui, elle, s'est engagée à rétablir la retraite à 60 ans « si le contexte économique le permet ». Elle a retenu de sa très catholique éducation aux Oiseaux (authentique !) la restriction (ici pas même mentale) chère aux Jésuites !
Son propos revient à dire, et tout monde l’a bien compris, que s'il revient aux affaires le parti socialiste ne tiendra pas ce qui est, en revanche, un engagement solennel et essentiel et non pas un simple propos énoncé au hasard et dans le cadre d'une campagne électorale.
Toutefois me paraissent encore plus stupéfiants les propos et les écrits de cette même Mme Aubry quand elle déclare et écrit : « Nicolas Sarkozy "piétine la démocratie" », ajoutant même, après l'adoption par le Parlement du projet de loi de réforme des retraites. « Plus que jamais, M. Sarkozy et son gouvernement piétinent l’esprit et la lettre de la démocratie. Ils ont méprisé les syndicats, en refusant de négocier avec eux comme l’exige le respect de la démocratie sociale »
Plus que le contenu et la forme, ce qui me paraît essentiel dans de tels propos est l’immense mépris de la presse dont ils témoignent, tant leur auteur est sûre de l’inculture et de la servilité des journalistes français!
En effet je n'ai pas constaté que les commentateurs politiques ait jugé bon de rappeler, devant de telles affirmations, que cette même Mme Aubry, qui constate, avec tant de force, de douleur et d’émotion, que le président Sarkozy piétine la démocratie est la ministre du travail de M. Bérégovoy qui, en 1993, a envoyé les chars d'assaut contre les routiers en grève !
C'est tout de même autre chose que de « piétiner la démocratie » en faisant voter une loi « légitime » par une assemblée « légalement élue » (même si les Lillois n’ont pas voulu alors de Madame Aubry comme réprésentante) et mettant simplement un terme, après des jours de débat, au blocage, scandaleux mais courant hélas, des délibérations de l'assemblée nationale par le jeu de milliers d’amendements sans objets. En d’autres temps, on aurait pu imaginer, de la part du gouvernement actuel, une procédure très simple et que les Socialistes ont largement utilisée... celle du 40-3. Certes François Fillon n'avait pas besoin d'une telle procédure, puisqu'il est largement majoritaire à l'assemblée, mais le 49-3 aurait permis de liquider le vote de la réforme en quelques heures, puisqu’il était tout à fait impossible à la gauche de réunir une majorité sur une motion de censure.
Mme Aubry devrait pourtant se souvenir de cette période mémorable où, comme ministre du travail et des affaires sociales, elle avait elle-même lancé les tanks de l’arméee contre les grévistes et où, en outre, elle avait la chance insigne de siéger au banc des ministres, aux côtés de Bernard Tapie (du moins entre deux allers-retours entre les tribunaux et le gouvernement et avant de tâter de la prison) !
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