Un jour où vous n’avez vraiment rien à faire, allez donc regarder le blog de Marc Lièvremont, sélectionneur de l'équipe de France de ruigby, car il vaut le détour. Je vous en livre, avec la plus grandce exactitude, l’en-tête qui pourrait tendre à vous dispenser de lire la suite :
Sous la photo de l’intéressé :
« Beau gosse, nan ?
Mon destin, ma légende.
Il y a des gens comme ça, des gens comme moi, qui sont destinés à accomplir de grandes choses. Et ça vous tombe dessus comme ça - un jour j'entraînais Dax, le lendemain j'étais propulsé à la tête de l'Equipe de France de rugby. Même pas peur. »
Pas mal non ? Mais le mieux est, ce dimanche à 4 heures 38, le commentaire de Monsieur Lièvremont à l’évocation du match d’hier contre l’Australie : « une sèche défaite »!
C’est un peu court jeune homme !
Pourtant, rien à reprocher à Monsieur Lièvremont (comme je tape mal, mais parfois avec des bonheurs dans l’erreur, j’avais écrit « Lièvre ment » !). Le match France-Australie de samedi soir avait été soigneusement préparé. Les joueurs avaient fait une visite culturelle à Versailles, ce qui leur assurait d’emblée une claire suprématie intellectuelle face aux rustiques Wallabies. Mais surtout, dans les jours qui précèdaient, on nous avait montré, une fois de plus, la machine infernale (une sorte de butoir électronique pour entraîner la mêlée tricolore)) qui devait permettre à notre équipe de pulvériser tous les autres packs du monde. Le sélectionneur en chef, Marc Lièvremont, le « beau gosse modeste », s'était même hasardé, quelque peu imprudemment, en dépit de ces avantages, à prédire que nous allions tester contre les Australopithèques l'état actuel de notre vaillant Quinze national.
La première mi-temps, bien que conclue sur un score nul de 13 à 13 heureux pour la France (ce chiffre aurait pu inquiéter des supporters superstitieux), avait montré toutefois une nette supériorité des Australiens qui avaient très vite marqué un premier essai. Les Français, eux, n'avaient marqué qu’un essai de pénalité, après quatre mêlées fermées aux cinq mètres au terme desquelles l'arbitre avait, à juste titre, sanctionné la faiblesse et les trucages d'un des piliers australiens. Il avait ajouté à cette sanction un carton jaune pour l'intéressé, mais, curieusement, cette exclusion avait changé la physionomie de la partie dans la mesure où le remplaçant du joueur exclu allait se révéler bien meilleur que le titulaire. Du coup, la mêlée australienne devenait à peu près équivalente à notre fameuse mêlée électronique.
En seconde mi-temps, les choses commencent bien pour nous puisque, au bout de deux minutes, une pénalité permet aux Français de mener au score (16 à 13). Ce sera la première et la dernière fois et pour une poignée de dizaines de secondes ! En effet, dans les 37 minutes qui suivent, les Français vont encaisser un 46 à 0 mémorable et à mon avis unique dans les annales du rugby international de ce niveau.
Un tel score est en effet celui qu'on rencontre parfois dans les coupes du monde où, pour faire nombre, sont présentes des équipes totalement nulles et qui n'ont de ce sport qu'une idée extrêmement vague et lointaine. Un match du genre Nouvelle-Zélande contre les Iles Cook !
Encore les Français peuvent-ils s'estimer heureux, car l'arbitre, sans doute pris de pitié devant l'immensité de la correction encaissée et le comportement pitoyable des Français, humiliés devant leur public et sifflés par tout le stade, à choisi d’abréger le match d'une minute, ce qui a permis au score de ne pas grossir davantage encore car la France encaissait alors un essai à la minute !
Mais ce qui était le plus étonnant était de voir, durant le match, pendant quelques rares plans de coupe, le trio des responsables de notre équipe nationale, Marc Lièvremont encadré de ses acolytes Jo Maso et Didier Retière, épanouis et impavides devant le désastre subi par leur équipe.
Dans n'importe quel autre grand pays de rugby, ces trois « gros pardessus » (ils en portaient en effet pour résister au froid du stade mais cette expression désigne, aussi, dans le monde du rugby de notre Sud-Ouest, les notables de l'encadrement de ce sport) seraient immédiatement contraints à la démission, alors que dans son blog, le responsable national, ne voit là qu’une simple « sèche défaite » et passe aussitôt à autre chose!
Il n’en sera évidemment rien chez nous, car ces rats sportifs sont bien trop confortablement installés dans le fromage de la fédération (gros salaires, gros cigares, grands crus, grand train, grands hôtels) pour songer un instant à le quitter, même après un match qui combinait si bien la Bérézina (pour le froid), Trafalgar et Waterloo (pour le résultat final).
Les "gros pardessus" n'ont pas froid aux yeux mais, en tout cas, ils ont chaud aux fesses!
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