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dimanche 14 novembre 2010

Remaniement

« Nous l'avons, en dormant, Madame, échappé belle. ».

Je frémis encore ce matin, mon petit déjeuner pourtant déjà pris, à la pensée que j'ai paisiblement dormi, toute cette longue nuit de novembre, dans un pays qui n'avait plus de gouvernement ! François Fillon avait, en effet, démissionné à 19 heures 37 samedi soir, ce qui ne se fait jamais, sauf en cas de putsch et je n'en ai rien su !

J'ai pourtant regardé hier soir, à la télévision nationale, sur Arte, deux émissions, au demeurant intéressantes mais fort éloignées du présent cataclysme politique puisqu’elles portaient sur les hommes préhistoriques. On nous y a entretenu, deux heures durant, des rapports obscurs entre les hommes de Heidelberg et de Néanderthal (avec à l'appui, des images joliment reconstituées à grand renfort de prognathisme et de poils), puis on s’est interrogé sur les connaissances cosmologiques insoupçonnées qui s'étaleraient sur les parois de la grotte de Lascaux, selon les hypothèses un peu farfelues d’une paléo-cosmo-préhistorienne quelque peu allumée ! Mais de Fillon, dont on ne sait si les sourcils sont néerdanthaliens ou cro-magnonesques, rien! Bernique ! Nul n’a jugé bon d'interrompre toutes ses fariboles préhistoriques par une Marseillaise qui nous aurait soudain ramenés de moins 60.000 ou 30.000 ans pour nous annoncer la terrible nouvelle que le Fillonus maximus avait soudain, « samedi soir après le turbin », rendu son tablier à Nicolas Sarkozy, revenu tout exprès et en toute hâte de Séoul, pour assister la France dans cette terrible épreuve.

Je crois que Jacques Attali m'a coupé l'herbe sous le pied en faisant déjà l'inévitable jeu de mots sur « le G-vain de Séoul ». Je ne m’y risquerai donc pas car une bonne douzaine de chroniqueurs ont déjà dû le reprendre. Cette réunion dont tout laissait prévoir qu'elle ne servirait à rien, a même tourné à la farce avec le roi d'Arabie Saoudite filant à l'orientale au moment de la photo d’arrivée aux côtés du président de la république coréen (le Roi avait dû forcer sur le champagne durant le vol ! Le pauvre président coréen a été obligé de délaisser son épouse pour courir après sa Majesté qui fonçait à toutes jambes sous son keffieh). Notre président lui a jugé indispensable d'arriver le lendemain de la réunion (il avait oublié le 11novembre !) pour repartir aussitôt en étant à peine descendu de son avion (le temps de faire le plein). Heureusement que le thème n’était pas l’écologie, sinon les vilains journalistes n’auraient pas manqué de calculer perfidement le nombre de tonnes de carbone produites par les inutiles vols vers Séoul de dix-neuf 747 ou A-380, même repeints à neuf

Il est vrai que le tout (qui n'était qu'un rien) était déjà réglé, dans un communiqué commun aussi vide que lénifiant, les États-Unis et la Chine s'étant bornés à se regarder en chiens de faïence comme on pouvait le prévoir, chacun campant résolument sur sa politique monétaire, la seconde thésaurisant les tonnes de papier monnaie imprimées par le premier.

Mais j'en reviens à mon émotion matutinale quand j'ai appris que j'avais passé toute cette longue nuit sans être gouverné et, pis encore, sans m’être rendu compte de cet état. Le suspense demeure toutefois entier et, vu l'accélération générale du processus de remaniement, nous pouvons espérer avoir la composition du nouveau gouvernement pour l’apéro dominical !

Je voulais depuis qulques jours faire un texte sur les informations à propos des affaires Bettancourt-Woerth auxquelles nos amis suisses ont eu droit, mais qui nous ont été jusqu'à présent refusées. La Suisse romande a, elle, eu la chance de voir sa télé diffuser un film dont je vous donne ci-dessous non seulement référence mais également un ou deux aspects de la substantifique moëlle. On y apprend un détail qui ne me surprend guère sur les relations entre François Marie Bannier et la famille Bettencourt. En effet dans notre presse nationale, on nous a toujours présenté M. Bannier comme une sorte de gigolo germano-pratin que Liliane Bettencourt s'offrirait à coups de milliards sur ses vieux jours. La chose n'avait pas manqué de m'étonner, vu l'orientation sexuelle affichée du héros. Elle est, en effet, bien connue, depuis fort longtemps et lui-même ne s'en cache guère. Certes, et je le sais de bonne source, que dans les beaux quartiers parisiens, il n'est pas rare de voir quelques gays et brillants intellectuels tenir salon chez de riches vieilles dames qui, dans leur grandeur d'âme, font converger leurs soupirs dans les voiles de l'ambition et/où de la cupidité des dits intellectuels.

Le cas est ici apparemment un peu différent ; c'est, nous dit-on, MONSIEUR Bettencourt, dont la carrière a été à la fois tortueuse et animée, qui, de son vivant, s'était lié d'amitié avec F-M B. et avait commencé à le couvrir de centaines de millions. Liliane Bettencourt n'a fait au fond que reprendre les habitudes de son mari, sans forcément les mettre dans les sentiers de pratiques analogues.

Il y a quelques autres éléments intéressants dans ce petit film mais je vous laisse le soin de les découvrir en vous livrant ici son adresse. http://www.tsr.ch/video/info/journal-19h30/2439011-le-regard-de-jacob-berger-sur-l-affaire-bettencourt.html#id=2439011

1 commentaire:

caquedrole a dit…

Usbek, j'ai mis sur mon blog, dans ma dernière note, un lien avec le vôtre. http://caquedrole.blogs.nouvelobs.com/archive/2010/11/15/supplique-pour-etre-deterre-sur-une-plage-de-blog.html

J'en profite pour vous saluer (reçu votre mél).