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mercredi 17 novembre 2010

Sarko Dé-Batman

Quel homme que notre président magicien !

Au cours d'un aller-retour Paris-Séoul (à peine le temps de descendre de l'avion pendant qu'on faisait le plein !), il conçoit un plan diabolique à triple détente (et frein dans le moyeu comme aurait dit le regretté Pierre Dac !) pour opérer le remaniement promis. De retour le samedi matin, il charge Claude Guéant, que la rumeur mettait déjà Place Bauvau, de donner la liste des nouveaux ministres dès le dimanche soir, sans plus de précision. Joli coup de billard à triple bande : Guéant chargé de l'annonce ne sera donc pas ministre ; les Européens-Ecologistes-Verts qui se sont réunis durant le week-end et qui ont phosphoré dur pendant deux jours pour imaginer un tel nom pour leur « formation-réseau-coopérative » ne pourront donc avoir qu'une place, incertaine et subalterne, aux JT de 20 heures du samedi comme du dimanche ; en effet, à peine entreverra-t-on Dany, Eva et José agiter de conserve leurs bedaines dans une bourrée rustique ; en outre, de cette façon, non seulement on passe en toute certitude aux 20 heures, mais surtout on les occupe dans leur ensemble puisque le choix subtil de 20 heures 15 pour l’annonce mobilise l'antenne avant et après la déclaration de l'Élysée. Des professionnels je vous dis !

Mais il fallait aussi jouer fin sur le calendrier, pour la suite. Le lundi 15 était trop tôt, en coupant prématurément l’effet d’annonce du dimanche. L'idéal pour Sarko était le mercredi jour du premier conseil des ministres du nouveau gouvernement, mais hélas, le soir, était programmé Angleterre-France à Wembley et entre 90 minutes de Sarko et 90 minutes de foot, nombre de mauvais Français risquaient de ne pas faire "le bon choix". Ce fut donc pour mardi 16. Au total samedi, dimanche, lundi, mardi : Carton plein ! Bingo !

Match inégal : Sarko « DéBatman » contre Pujadas-Chazal-Denisot. « Combien faut-il de poux pour manger un lion ?/ Cent maravedis valent-ils une piastre ? » Le score, connu d'avance, fut sans appel : 3-0 ! Débat mais, « à dire le vrai », comme disait la regrettée M’ame Ruggieri, « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ».

Certes, Claire trônait, très en beauté, entre les deux magots comme ces dames espagnoles qui se plaisaient, pour mettre en valeur leur beauté, à se promener avec une guenon sur l’épaule ; Claire en avait même deux ! Elle avait assurtément bien travaillé son look, mais un peu moins sa dialectique.

Pujadas avec sa tête de Playmobil, comme le dit si justement Patrick Timsit, avait mis son casque-perruque de jais sur son crâne si curieusement aplati qu'on se demande ce qu'il peut y avoir dedans, tant il est bas de plafond. Maman Pujadas a dû avoir un accouchement difficile et il a fallu, en catastrophe, prendre la ventouse des toilettes pour tirer d'affaire le minot.

Quant à Denisot, égal à lui-même, il avait comme toujours, son air de chien battu et son demi-sourire niais. On s'attend toujours à l'entendre dire « Désolé !», comme sa marionnette des Guignols.

Le vrai moment drôle a été, en fait avant, sur Canal+, lors de la présentation de l'interview. Denisot, forcément absent, s’est fait filmer seul à 20 heures à l’Elysée à l’intention de son pépé de Chateauroux; il avait confié les manettes du Grand Journal à Ali Baddou qui, pour cette circonstance exceptionnelle, s'était rasé. Afati était chargé de préparer le terrain. D'une façon étrange, il insista lourdement sur le fait que les trois intervieweurs étaient (je vous jure que c'est vrai !) des « journalistes assermentés » ! Il a même répété cette étonnante formule trois fois au moins sinon quatre en quelques phrases, à croire qu'il ne sait pas ce que le mot « assermenté » veut dire, à moins qu'il ne s'agisse, vu l'échantillon journalistique retenu, du « serment d'hypocrite ! ». À la réflexion, je me demande s'il ne sortait pas d'un apéro avec son ami Borloo car, dans la suite, voulant illustrer le propos qu'il jugeait central pour la circonstance, la dette globale de la France , il a choisi d'en illustrer le montant en faisant apparaître à l'écran le chiffre même de cette dette qu'il a lui-même lu (je vous jure que c'est vrai et vous pouvez aisément vérifier) en précisant qu'elle était de « un milliard, six cent cinquante millions», alors même que s'affichait évidemment le vrai chiffre soit 1.650 milliards! L'écart n'était que de un à 1000, nul n’a soufflé mot sur le plateau, ni Ali ni Ariane qui, de toute évidence n’en savent rien non plus ! Non seulement Afati ignore ce montant que tout le monde connaît, mais il est même incapable d'en lire le chiffre. Avec notre président de la Cour des Comptes, qui ne sait pas combien font 7 fois 9 et Afati qui confond les millions et les milliards, on est bien parti ! On se croirait revenu au bon vieux temps de feu Krasucki !

Pour les 90 minutes de Débat-man rien à dire. Le service de communication de l'Élysée a bien travaillé mais ce n’était poas trop dur ! On attendait les « journalistes assermentés » sur tous les sujets qu'on pouvait prévoir, sans s’occuper de ceux qui fâchent dont on était bien bien sûr qu'on ne parlerait pas (genre Compiègne- Chantilly, mensonges Woerth, Galop ou rétrocommissions Balladur). DéBatman a donc pu balancer dans les gencives des « assermentés » comme de la Gauche, à propos des retraites, le Rocard 1981 (consternation générale quand Mitterrand annonce le passage à 60 ans !) comme le Rocard 91 (le rapport sur les retraites) ; les écoutes mitterrandiennes ont été opportunément et efficacement évoquées pour les « fadettes » et les ordinateurs volés, mais le mieux a été l’épisode des Roms. DéBatman a pu démontrer, dates et références multiples à l'appui, que tout cela avait été mis en avant et monté en épingle par les journalistes présents qui, dans la suite, après avoir glosé à l’infini sur les critiques de la méchante Commissaire européenne, se sont en effet gardés d'annoncer qu'elle avait été désavouée, de facto, par la Commission elle-même.

Je dis ici de facto pour causer comme DéBatman qui nous a sorti, vieux souvenirs de ses études de droit ou traces de révisions, récentes mais vaines, avec le fiston, un « expressis verbis» qui a laissé pantois ses trois adversaires. Je me garderai bien de lui dire que c'est du latin de cuisine juridique, dont je ne suis pas sûr qu'on aurait pu le trouver sous la plume de Cicéron ! Denisot qu’on nous avait montré discrètement se marrant pendant l’épisode sur les Roms car il n’avait pas de JT d’époque sur la conscience (en plus il était alors en vacances chez son pépé de Chateauroux) est resté comme deux ronds de flan devant la citation latine, sans savoir si c’était du lard ou du cochon ! Les deux autres et surtout la pauvre Claire sur laquelle DéBatman s’est acharné ont été KO debout pendant de longues minutes !

Bref ! Score final sans appel : 3-0. De toute façon, ce genre de match est d’avance truqué puisque, sur chaque question, DéBatman est toujours le seul à avoir le sifflet qui lui permet de marquer la fin de la reprise, une fois qu'il a tirée la flèche du Parthe qu'il avait préparée pour chacune de ces si prévisibles questions.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

a qui donnez vous le zero aux trois?