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lundi 19 juillet 2010

La vie duraille 2

Dimanche 11 juillet 2010, départ d’Aix-en-Provence à 16 heures 19 par le TGV 6178, Nice-Paris. Placé dans la voiture 11 (siège 62), j’obtempère aux consignes, répétées à de multiples reprises, de repérer l’emplacement de la voiture grâce aux tableaux de formation des trains placés, à cet effet, dans divers endroits de la gare.

Pour mon malheur, la voiture 11 se trouve à l’extrême queue du train, donc quasiment hors de la gare, dans sa partie Sud. 35° à l’ombre en cette belle journée de juillet! Je gagne donc l’emplacement désigné sur le tableau pour attendre l’arrivée du TGV d’ailleurs un peu en retard. Le train immobilisé, nous constatons que la composition affichée dans la gare est totalement fausse et probablement inverse de la composition réelle du train. J’ai déjà assisté à ce genre de gag de la part de la SNCF, mais, comme je l’ai déjà dit, la température en ce dimanche estival est caniculaire, plus d’une centaine de voyageurs se pressent sur le quai et l’arrêt dans cette gare ne dure que quelques minutes. Dur !Dur ! Pour ce qui me concerne, si la voiture 11 n’est pas en queue de TGV comme annoncé, tout donne à penser qu’elle est en tête, donc à deux ou trois cents mètres de l’endroit où je l’ai attendue.

Il faudrait le talent d’un Victor Hugo pour décrire ce qui se passe alors ! La nécessité de retraverser toute la gare au galop et la crainte de manquer le train empêchent même les « clients » de manifester leur légitime colère devant l’incurie de la SNCF. Le pire est évidemment que le flot de celles et ceux qui courent du Sud au Nord (comme moi-même) se heurte inévitablement au flot inverse, tout aussi fort et abondant, de celles et ceux qui se livrent à la même course en sens inverse, du Nord au Sud. Les heureux « clients » du milieu du TGV, qui ont bénéficié, par hasard, d’indications moins fausses sur l’emplacement de leurs voitures et qui pensaient monter tranquillement dans le train sont emportés par ces deux marées humaines contraires qui bousculent tout sur leur passage. Mon absence de talent épique ne me permet pas de vous rendre ce spectacle que vous pouvez néanmoins imaginer et que je renonce donc à vous décrire.

Ayant remonté, non sans peine, sur une bonne centaine de mêtres, cette marée humaine, j’avise, vers le milieu du train, naturellement là où les clients chanceux ont déjà pu monter dans le train, un groupuscule qui devise paisiblement dans la cohue. Il y a là, outre deux « clients » (peut-être des employés de la SNCF en goguette gratuite sur le dit TGV car ils ne semblent pas émus), trois « agents » de la SNCF. Deux contrôleurs, à en juger par le ridicule couvre-chef qu’ils arborent, et une femme, dont l’accoutrement d’un kaki d’allure vaguement militaire, donne à penser qu’elle doit être « de la maison », mais sans doute du contingent local.

A ce stade, je ne sais encore nullement ou se trouve exactement ma voiture 11 ; je m’approche donc du groupe engagé dans une conversation sans doute trop intéressante pour répondre à la question que je pose et même pour prendre simplement acte de ma présence. Vu l’urgence, je touche du bout de l’index gauche le bras droit du contrôleur le plus proche de moi. Il bondit en vociférant « Je vous interdis de me toucher ! ». Je lui fais brièvement observer que j’ai donné trois cents euros pour un billet de train et que j’aimerais donc trouver la voiture qui n’est pas à l’emplacement annoncé. J'ajoute que j’ai payé un service que j’entends me voir rendre. L’homme doit être un militant de la « CGT cheminot » car il commence à tiquer sur le propos et le mot « client » et met en avant sa dignité sans me donner la moindre indication sur l’emplacement de la voiture 11. Comme le temps presse , je coupe court et repars, à l’aventure, vers ma supposée voiture.

Le hasard fait que c’est ce même individu qui sera chargé de contrôler ensuite mon billet au cours du trajet. Je ne le reconnais d’ailleurs pas car je suis occupé dans un travail et surtout je ne lui ai pas prêté attention sur le quai. Il revient donc, lui-même, sur l’incident car il affirme que j’ai « frappé » sur l’épaule (double mensonge, car je lui ai à peine effleuré le bras) et que je l’ai traité de « connard » (ce qui pour le coup est vrai, car j’ai grommelé ce qualificatif parfaitement adéquat, en reprenant ma course, sans espérer toutefois qu’il puisse l’avoir entendu !). Il me menace de la police que je l’invite à aller chercher. Je lui suggère que le mieux est que nous identifions l’un et l’autre ; je lui donne donc une carte de visite tout en lui demandant son nom ; je refuse naturellement de lui présenter la carte d’identité qu’il me demande sans la moindre raison ni le moindre titre à le faire (Je suis, paraît-il, pour la SNCF « Très grand voyageur » et porteur d’un billet plein tarif en première classe ). Le bougre refuse naturellement de me donner son identité, car j’entends, naturellement, donner une suite à cette affaire auprès de la SNCF. Je pense que celle-ci, même si elle ne sait pas où sont situées les voitures du TGV 6178, doit être en mesure d’identifier le contrôleur chargé, dans ce même train, de la voiture 11, le 11 juillet 2010.

Quelques remarques finales.

Sur le dernier point, dans la plupart des pays civilisés que je connais, les agents de ce genre de services portent un badge indiquant leur nom. Rien de tel dans notre belle démocratie ! De là, le sentiment d’impunité de ce genre d’individus. La mention de leur nom pourrait pourtant les rendre un peu plus prudents (je ne dirais pas intelligents, car le port de la casquette, peut-être sous l’effet de la chaleur, engendre chez de tels êtres, un sentiment de puissance qui s’accompagne clairement d’une réduction des facultés mentales).

Au moment où l’on parle beaucoup des régimes spéciaux de retraite (je pense ici surtout à celui de la SNCF) et de la «pénibilité » des travaux en cause, je m’interroge sur l’activité exacte des deux loustics chargés du contrôle des billets dans le TGV Nice –Paris. Le train étant sans arrêt d’Aix-en Provence à Paris, nos deux contrôleurs, ont dû, en trois heures, contrôler les billets des 150 clients montés, non sans peine, à Aix. 75 billets chacun ! 25 trous à l’heure à faire ! Ces choses-là sont rudes ! Voilà des gens qui ne volent pas leur salaire et qui mériteraient largement de partir en retraite avant les autres !

Je comprends, à l’extrême rigueur, que l’incident de l’inversion de la localisation des voitures puisse se produire (même s’il est scandaleux et même inquiétant!), mais je ne comprends pas que des agents de la SNCF, sur le quai de cette même gare et à ce même moment, non seulement se désintéressent, totalement et ostensiblement, de la situation au point de discuter tranquillement entre eux au milieu des clients affolés, mais refusent même de donner aux clients égarés les indications qu’ils possèdent, de toute évidence, puisqu’il s’est avéré que mon crétin casquetté était contrôleur sur ce même train et savait donc parfaitement OU ETAIT LA VOITURE 11 !

Pire encore, l’employée de la gare d’Aix-en-Provence, qui devisait si paisiblementavec ses collègues, sans être le moins du monde émue par le tumulte régnant sur le quai, aurait pu (ou « dû » !) songer , dans un pays normal et avec une compagnie de chemin de fer normale, à faire au micro une annonce d’abord pour PRESENTER DES EXCUSES aux clients, ensuite pour donner les indications sur le VRAI positionnement des voitures et enfin pour préciser que le départ du train serait retardé autant que de besoin.

Mais alors la SNCF ne serait plus la SNCF !

4 commentaires:

filou a dit…

SNCF = sucrons nous chers frères!!!!

Marc a dit…

Salut, Uzbek

Je commence à croire que vous vous baladez en permanence avec votre nuage noir perso suspendu au dessus de la tête;-)) Vous avez une capacité à tomber dans tous les coups foireux qui me sidère ....
Cela dit, j'ai également pris le tigivi qui fait notre orgueil national le ouiquende précédent en direction de Bordeaux et itou en firt. Rien à dire, confortable sinon luxueux, prise de courant pour le pici mais comme d'hab, pas de place pour les jambes, les concepteurs des wagons ayant du rester à la taille moyenne française des années 60. Mais il est rassurant de toujours retomber dans les mêmes scénarii à bord du train, pannes de clim (annoncées et offre de bouteilles d'eau gratuites au bar, on sait vivre chez Hassan céhef !!) et bar d'une indigence digne du tiers-monde.
Du coup j'ai commencé à apprécier le Shinkasen japonais où un gus de 2 mètres peut allonger ses jambes, où une smoking area bien ventilée attend les accros, où les distributeurs de boissons chaudes et froides sont en-tête de chaque wagon et où la contrôleuse s'incline à chaque entrée ou sortie du wagon, sans oublier les plateaux repas laqués qui font passer votre sushi-bar favori pour un distributeur de nourritures nauséabondes ....
Et en plus, vous agressez le petit personnel en risquant la correctionnelle pour arrêt de travail supérieur à un mois !!!
Mon cher Uzbek, m'enfin !!!
Mais histoire d'aller jusqu'au bout, j'écrirais à ce bon Mr Pepy ci-devant pidigi de ladite SNCF;-))
Allez, remettez-vous et félicitez Veolia pour avoir remporté la création d'une ligne TGV. A ce propos, je serais curieux de connaitre les destinations des prochaines vacances des dirigeants de RFF ....

Anonyme a dit…

j'ai vécu cette aventure déjà, et bien d'autres
Ecrivez au service qualité il répond

dernièrement été remboursée d'un retour plus 20 euros d'avoir

N'oubliez pas de leur parler sécurité
Ils aiment pas, répondent pas,mais quand même

ravie de vous revoir

usbek a dit…

Cher(e)s ami(e)s
Pas le temps, pour le moment, de répondre à chacun(e). Heureux de vous retrouver fidèles au poste!