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dimanche 24 novembre 2013

Kennedy et Obama ?


En ce cinquantième anniversaire de l'assassinat de Kennedy, comment ne pas être frappé, en dépit des différences, par la similarité de leurs parcours qui donne à penser que le second s'est inspiré de la trajectoire et de la stratégie politiques du premier ?

Pour des observateurs peu perspicaces comme moi, il apparaissait, à son époque, aussi peu probable que JFK issu d'une famille irlandaise catholique se fît élire président dans une Amérique où ce groupe ethnico-religieux était non seulement minoritaire, mais encore marqué d'une façon relativement peu flatteuse ; les Irlandais, catholiques, passaient volontiers dans l'Amérique profonde, à moins qu'ils ne se fassent flics (et encore...), pour des voyous voire des gangsters. Dans le cas d'Obama, que dire des noirs, surtout lorsqu'ils sont, en outre, affublés du prénom d'Hussein, même s'il ne figure qu'en seconde position dans leur état-civil. Vu de loin, un papiste irlandais n'avait pas plus de chances de se voir élire président des Etats-Unis qu'un noir de Chicago, ne le fût-il qu'à moitié. Les politologues du CNRS et/ou de Sciences Po nous expliqueront savamment (mais a posteriori comme pour les crises ...) qu'ils jouèrent précisément sur leur caractère minoritaire, l'un comme l'autre, pour donner l'image d'une Amérique accueillante et propre à réaliser tous les rêves, même les plus fous. C'était pourtant loin d'être gagné d'avance et il leur a donc fallu montrer d'autres talents et jouer sur d'autres registres.

L'un d'entre eux fut évidemment leur physique avantageux, dans des genres pourtant fort différents, mais propres à leur attirer les suffrages féminins. J'entendais hier des commentateurs de la carrière de Kennedy s'extasier sur son bronzage permanent qui illustrait, à leurs yeux, son caractère jeune et sportif. De la part de spécialistes de la question, c'est un peu étonnant ! On sait en fait désormais que J.F. Kennedy ne devait son bronzage permanent qu'à une maladie des glandes surrénales qu'on appelle précisément de ce fait « la maladie bronzée d'Addison ». Curieusement, j'ai toujours entendu parler dans ma famille de cette maladie, car un de mes oncles en souffrait et en est d'ailleurs mort lui-même à peu près à l'âge de Kennedy, mais du fait de cette maladie et non pas sous les balles du Mannlicher Carcano de Lee Harvey Oswald.

Au fond, curieusement, leur situation était un peu homologue quoique inverse, Kennedy jouait sur un bronzage flatteur dû à sa maladie qui faisait paraitre malsaine la blancheur de ses concurrents, tandis qu'Obama, tout en étant manifestement noir, l'était en même temps aussi peu et aussi discrètement qu'il est possible du fait, lui, de son métissage !

On m'objectera que ces éléments sont objectifs et quasi intangibles et qu'Obama n'a pas pu jouer sur sa couleur de peau ou son apparence pour se rapprocher du modèle que lui avait donné Kennedy. C'est vrai, mais il en est tout autrement sur l'aspect qu'on pourrait appeler globalement "people", pour lequel il est, en revanche, clair qu'il a adopté l'image du couple de John et Jackie Kennedy.

Bien entendu je ne parle pas ici de la réalité des faits ; si les Kennedy ont toujours donné l'image du parfait couple glamour et de la famille idéale avec les bambins courant dans le bureau ovale sous l'oeil enamouré de leurs parents, on sait que John s'occupait peu de sa famille, menait une vie de bâton de chaise et accumulait les passades, de sorte qu'auprès de lui notre DSK national n'était qu'un pâle amateur ; ses liaisons (comme avec cette pauvre Marilyn qu'il partageait avec son frère) sont demeurées relativement discrètes. Toutefois, ces secrets ont alors été bien gardés, comme ses relations avec la mafia dont l'élément le plus connu est naturellement son amitié avec Frank Sinatra.

Dans la réalité de leur vie, il est clair que Kennedy et Obama menaient des existences très différentes, ce qu'on peut légitimement supposer du moins aussi longtemps que la conduite de Barack est à l'abri de tout soupçon. Il semble d'ailleurs que Jackie et Michele soient, elles-mêmes, des femmes très différentes l'une de l'autre à bien des égards. En tout cas, l'image publique de la famille Obama a été, d'emblée, très strictement calquée sur celle de la famille Kennedy, quelles que soient les réalités qui les différencient dans la vie réelle. Il serait trop long et sans doute parfaitement inutile de comparer tout cela dans le détail, les seules différences importantes étant dans l'âge des enfants qui permettaient une exploitation communicationnelle encore plus efficace et plus grande du côté des Kennedy dont les enfants étaient plus jeunes et permettaient donc des spectacles plus attendrissants et par là, plus efficaces.

Souhaitons toutefois à Barak Hussein Obama de ne pas pousser trop loin, le parallèle et de ne pas finir comme son modèle, solution radicale à laquelle ont certainement dû songer certains de ses opposants mais dont son évolution politique rapide, au cours de ses mandats, l'a sans doute mis à l'abri.

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