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mercredi 22 janvier 2014

Les conférences de presse ne se suivent pas mais se ressemblent !


L'avantage de la polygraphie et de la production intensive de blogs est que le hasard ou la nécessité vous amènent fatalement, un jour ou l’autre, à retrouver, dans le stock de vos milliers de blogs, un texte dont la nécessité de le reprendre éclate soudain à vos yeux.

 Dans le présent cas, c'est un pur hasard qui m'a conduit, dans la préparation de mon cinquième recueil de blogs (une « cronique » placée sous le signe de Rabelais de l’ « horrifique » présidence de Nicolas Sarkozy), à retrouver un texte que j'avais écrit, six ans plus tôt, juste après la conférence de presse de Nicolas Sarkozy en janvier 2007.

 Le hasard avait prévu le moindre détail. En effet, si je n’avais pas été un peu paresseux (mais il était tard), j’aurais pu reprendre le premier texte, publié dans le blog du Nouvelobs le 20 janvier 2008, dans mon blog de Mediapart du même jour de 2014. Vous ne me direz pas que tout cela n’était pas écrit ! La chose est d’autant plus éclatante d’évidence que dans un cas comme dans l’autre, la première et seule question était celle des amours présidentielles. La complaisance ou la servilité de nos journalistes est la même  et, comme on le verra, la seule différence a tenu à la mise en scène et à la distribution des rôles mais je n’en dis pas plus et vous livre dans son état initial mon texte du 20 janvier 2008. 

« France 24 : Roselyne et Christine sont dans un bateau

Dans un précédent post, sur la conférence de presse élyséenne, je m’étais étonné de voir que nul commentateur ne semblait avoir pris en compte ni la manoeuvre qui a conduit à poser à Nicolas Sarkozy la question de son mariage, ni surtout la personnalité de la journaliste chargée de la poser. Tout cela était, bien entendu, cousu de fil blanc, ce que nul n’ose dire, du moins dans les nombreux commentaires que j’ai pu consulter.



Dans une assemblée de plusieurs centaines de journalistes, où les micros ne sont pas distribués au hasard, nul ne s’est apparemment étonné de voir une certaine Roselyne Febvre recevoir un micro dès le début de la conférence de presse.Ce n’est pourtant ni Arlette Chabot, ni Christine Ockrent, ni Christine Clerc, ni Michèle Cotta, etc.. Obscure bouche-trou de France 3, naguère encore doublure dominicale ou estivale de Marie Drucker dans Soir 3, elle est passée à France 24, ce qui n’est guère mieux. Ses loisirs, sans doute nombreux, vu ses fonctions, lui ont laissé le temps d’écrire un livre, « Le cœur des femmes », sous-titré « Les cinquante femmes du vingtième siècle ». Tous les grands éditeurs de Paris ont dû se le disputer, mais elle a choisi de le donner à Timée-Edition. Ce Timée n’est pas celui de Platon, mais un éditeur dont la collection-phare, « Les Plus Belles Histoires », se veut « divertissante et pédagogique » et offre « une invitation à découvrir d'une manière originale un domaine spécifique de la connaissance ».


 Autant dire que les commentaires de Roselyne Febvre, après la conférence de presse, ne m’ont pas convaincu. Il ne s’agissait pas seulement de « se jeter à l’eau », selon ses termes (ou à peu près), mais de se voir opportunément offrir un micro par l’un des gardes républicains chargés de les distribuer, avec autant de parcimonie que de discernement. Tout cela ne pouvait relever du hasard !

La question devait être posée par une femme, et, en la circonstance, la position de R. Febvre vis-à-vis de l’Etat ne pouvait que la rendre des plus dociles aux consignes qu’on n’a pas manqué de lui donner. Espérons pour elle que cela lui sera compté !



 Les choses étaient d’autant plus simples que rares sont, sans doute, ceux qui savent ce qu’est France 24 et plus rares encore ceux qui ont déjà regardé les émissions de cette chaîne récente qui n’émet que depuis décembre 2006. France 24 est l’avorton médiatique né des rêveries de Jacques Chirac, qui, vers 1987, s’était pris à rêver d’un CNN à la française, ce qui, ainsi formulé, vous avait une autre gueule que ce France 24, tiré d’un chapeau parmi cinq ou six noms possibles, par la main, forcement innocente d’un Patrick de Carolis, quelques années plus tard.



 L’audiovisuel international français est l’un des plus beaux spécimens de nos serpents de mer nationaux ; ce monstre effrayant habite, non le Loch Ness, mais le Quai d’Orsay et nous coûte, à la louche, 300 millions d’euros par an (mais France Télévision revient dix fois plus cher !). Si vous êtes sages, je vous raconterai un jour cette belle histoire, mais tous les petits enfants de France seront endormis bien avant que j’en atteigne la fin.



Toujours est-il que voici que France 24 se voit cité, non à cause de la question posée par Roselyne Febvre, qui a battu tout le monde sur le fil, mais de Christine Ockrent. Le Point a révélé, en effet, qu’elle aurait signe un contrat avec France 24 pour assurer une chronique hebdomadaire de six minutes en deux versions, français et anglais, moyennant une rémunération annuelle de 120.000 euros. Il y aurait en plus, en ouverture, une pub pour la « Closerie des lilas », mais elle est peut-être payée en nature, par une table ouverte..

Que nos journalistes se fassent tous des petits suppléments par des « ménages », tout le monde le sait et la plupart en font. Comme les autres, C. Ockrent en a fait (au MEDEF et ailleurs) et elle continue à en faire, à des tarifs souvent, en proportion, plus rémunérateurs encore que les piges à France 24 (Si vous saviez combien je touche pour ce misérable blog ! C’est indécent comme dirait notre Président). 



 Ces détails, un peu sordides, expliquent, pour une part, les infinies prudences des journalistes français à l’égard de toutes les formes de pouvoir et, au premier chef, du pouvoir politique. Imaginez que Laurent Joffrin, ne cédant pas aux injonctions du Président-Magicien, ait refusé publiquement de revenir lui serrer la main, son avenir d’enquêteur-historien sur la Cinq, chaîne d’Etat, (avec une émission, assez faiblarde d’ailleurs, « Détective de l’histoire », le dimanche) ne serait-il pas compromis ? Je ne connais pas le tarif, mais prudence ! Mieux vaut avaler une petite couleuvre, vite digérée et oubliée, que de se faire étouffer, pour des bêtises d’amour-propre de ce genre, par un gros boa ! 



 Pour la pigiste Christine (au fait est-ce un CDD ? ), le plus gênant, peut-être, est que France 24, qui dépend actuellement, de Matignon, risque de passer sous la tutelle du Quai d’Orsay, ce qui conduirait Madame Kouchner à travailler pour son mari . La chose est encore compliquée par le fait que les piges de Christine sont bilingues (français et anglais), alors que le vent souffle plutôt, du côté élyséen, en faveur d’une refrancisation de France 24. 

Tout cela n’est-il pas capital pour le sort de notre planète ?
 Comme dirait notre Marquis [message personnel à une des figures du « blog des internautes »  ] : Quand on a déniché Roselyne. On voit arriver Christine. ».

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