Dois-je préciser d'entrée que je ne connais rien au problème des retraites qui figure au menu de toute la presse du jour. Cela dit, je n'ai pas le sentiment que les gens que l'on entend s'exprimer dans les médias, tant les journalistes que les auditeurs ou les téléspectateurs puisque ce sont ces derniers qui font désormais l'essentiel du travail, soient tellement plus compétents que moi.
Voulez-vous un exemple ?
Ce matin, lundi 7 septembre 2010, sur RMC Jean-Jacques Bourdin, qui avait dû prendre son petit déjeuner au pastis, exposait gravement sa dernière idée de génie, qui était qu'il fallait assurer, à chaque retraité, la perception miniale, durant toute sa retraite, de 50 % de son salaire ou, mieux encore, car pour un smicxard cela ne va pas loin, créer une sorte de minimum social de la retraite. Bourdin recevait, ce matin, un certain Apparu, secrétaire d'État à je-ne-sais-quoi, ce qui n'a aucune importance ici puisque Bourdin était, de toute façon, décidé à parler de sa grande idée de la nuit sur les retraites.
L'invité, peu soucieux de se fâcher avec l'une des vedettes du PAF, s'est bien gardé de faire observer que cette idée est aussi irréaliste que stupide, puisque évidemment, le montant de la retraite perçue par un ayant droit est en relation directe à la fois avec le salaire qu'il a perçu durant son activité (plus préisément durant les 25 meilleures années) et avec le nombre d'années pendant lesquelles il a cotisé. Ce genre de détails semblait avoir totalement échappé à Bourdin, qui aurait bien dû rester le « journaliste sportif » qu’il était à ses débuts, mais qui n’en était pas moins, comme toujours, enthousiasmé par ce qu’il croyait être une idée.
Naturellement sur cette même radio, qui se veut populaire et où l’on n’est donc pas ennemi de la démagogie, comme cela arrive souvent on a parlé de la retraite des fonctionnaires, qui percevraient, dans ce cadre, un revenu beaucoup plus important que ce que devrait, en stricte arithmétique, leur assurer les prélèvements qui, à ce titre, sont faits sur leurs salaires. Sauf erreur de ma part, les fonctionnaires français ne perçoivent pas une retraite, même si c'est le terme dont on use en général à leur propos, mais une pension et c’est, à ce titre, qu’ils sont inscrits sur le Grand Livre de la dette publique. Je ne prends pas position, vous l'aurez compris, sur ce principe, je me borne à le rappeler, car il est souvent bon de savoir de quoi l'on parle.
Je n'ai pas d'opinion précise sur le projet qui va faire descendre dans la rue, demain 7 septembre, 2 millions de manifestants, pour la bonne et simple raison que je ne l’ai pas lu, faute de temps, et que je ne sais de son contenu que ce que nous en disent les médias, dans lesquels, on l'aura compris, je n’ai pas la moindre confiance.
Ce qui me semble inévitable est que les versements pour la retraite augmentent, que la durée de cotisation croisse également comme l’âge de la retraite et que, par voie de conséquence et comme partout, les retraites diminuent. On sait, en effet, en gros, que de moins en moins de gens pourront prendre sa retraite à un taux plein. Je constate d'ailleurs, que ce qui est dans cette affaire le point essentiel, c'est-à-dire l'augmentation du nombre d'années de cotisation, a été mis en place depuis plusieurs années, sans que nul ne s'avise que l'objet réel de cette réforme était tout simplement la réduction du montant des retraites par le jeu de l'accroissement des années de cotisations indispensables pour un taux plein.
Dans notre système par répartition, l'idéal pour les retraités est toujours de percevoir une retraite dans un contexte démographique et social où il y a beaucoup de cotisants et peu de retraités ; c’était la situation dans les années 50 et 60, quand, par exemple, les récentes caisses de retraite des cadres ne savaient pas quoi faire de leur argent , car il y avait beaucoup de cotisants et très peu de retraités ; elles devaient alors, à toute force, investir dans dans toutes sortes de domaines pour placer des fonds dont elles ne savaient que faire puisque les retraités étaient rares. La situation est évidemment totalement inversée aujourdhui, puisque nous avons de plus en plus de retraités et de moins en moins de cotisants, ce qui crée une situation à terme totalement ingérable.
J'avoue d'ailleurs ne pas savoir grand-chose du projet gouvernemental sur les retraites, mais j’en sais encore moins sur le projet socialiste dans le même domaine, faute d'avoir lu ou que ce soit quoi que ce soit sur cette question et pour avoir toujours entendu les responsables socialistes, et en particulier Mme Aubry, esquiver, avec le plus grand soin, tout engagement et même tout propos sur cette question.
ites
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1 commentaire:
Cher Usbek,
ce cher Bourdin a de bonnes idées, sauf qu'elles ont déjà été traduites dans la réalité.
Je pense notamment à ces 50 % bonifiés pour ceux qui n'auraient gagné qu'un smic pendant leur vie. Car il existe bien ce qu'on appelle le minimum vieillesse qui peut être perçu dès 65 ans qui est de l'ordre de 710€/mois (exonérés de charges sociales), quelles que soient d'ailleurs le nombre d'années travaillées. Ce qui représente tout de même environ 70% du smic. Evidemment Bourdin ne peut être concerné personnellement par ce dispositif, n'empêche qu'il aurait pu se renseigner. Et se le prendre dans les dents par son invité qui, espérons-le, devait être au courant.
En ce qui concerne le projet socialiste, vous avez mal écouté ou lu. Car il existe et est même d'une simplicité étonnante : les riches paieront ! Bien sûr on ne sait pas vraiment si ce projet est réaliste et réalisable dans la mesure où il n'y aura bientôt plus comme riche en France que la vieille madame Bettancourt qui confirmera ainsi le fait qu'elle n'a plus toute sa lucidité. Bon c'est sûr ensuite il reste les riches selon les critères de Flamby, ceux qui gagnent 4000€ mensuels. Mais quand ils seront devenus pauvres, et ça devrait arriver assez rapidement, que fera-t-on ?
Ce qui est sûr par contre c'est que demain défileront dans la rue des gens qui n'ont pas de réel projet et qui, en plus, n'auront sans doute pas compris celui du gouvernement.
Mais c'est là aussi une de nos chères, au propre et au figuré, spécificités qui amusent nos voisins et au-delà, mais pas vraiment les investisseurs potentiels. Ceux qui se sont d'ailleurs risqués à investir en France cherchent maintenant, au moins pour certains, à retirer leurs billes, mais en douceur pour ne pas voir cassées leurs machines-outils et pour ne pas avoir à verser des sommes faramineuses en indemnités de licenciement, lesquelles sommes font en général le bonheur des concessionnaires automobiles.
Je tiens ces informations (pas celles sur les concessions automobiles) d'un ami travaillant au sein d'une multinationale au Luxembourg qui, chiffres à l'appui, a réussi à me prouver, mais c'était assez facile, que la France était le pays où on travaillait le moins en Europe, et que cette fameuse productivité française dont on nous abreuve n'est que du vent car elle ne prend pas en compte les rejets de fabrication où il parait qu'on est très forts également. Tout ceci conjugué à un climat social jugé exécrable, fait que la France devient un pays de désinvestissement.
Pour les concessions automobiles, venant d'une région où existait une forte activité sidérurgique qui a disparu, c'est une observation personnelle que j'ai pu faire à une certaine époque.
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