L'épreuve qu’on pourrait aussi nommer « Les Tartuffes d’or » n’est pas facile et la concurrence est rude. Ce matin 1er septembre 2010, grande rentrée pour les nominés.
Sur RMC, l'ineffable Bourdin interroge Maître Leborgne, lavocat d'Éric Woerth. Leborgne n’est pas muet ! Bel organe de basse chantante. Voilà un homme que tout désigne pour le rôle de Bartolo. Bourdin, comme à son habitude, se comporte en faux cul, tout en ayant l'air de jouer les justiciers médiatiques (à RMC on dit TOUT). Toutefois, il ne pose pas la bonne question, celle que je n'ai d’ailleurs jamais entendue posée par personne dans les médias, ce qui fait que j'ignore toujours la réponse à cette question pourtant centrale et même primordiales au sens étymologique du mot. Quel organisme officiel a proposé M. Xavier de Maistre pour la Légion d'honneur ? Dans une promotion de la Légion d'honneur, on précise toujours cet organisme, ce qui donne une indication (très vague il est vrai) sur la raison pour laquelle cette décoration a été accordée. Les plus gros pourvoyeurs en médailles sont naturellement les ministères qui ont chacun leur contingent. Quel est donc le ministre qui a proposé d'accorder la Légion d'honneur à M. Xavier de Maistre ? Je ne sais pas d'ailleurs quelles étaient exactement les fonctions de M. Éric Woerth lorsque le conseiller fiscal de Mme Liliane Bettencourt s'est vu décorer. Il est à peu près sûr qu'il n'était pas encore ministre du travail, ce qui aurait pourtant pu le conduire à proposer M. de Maistre pour la Légion d'honneur puisqu'il procurait du travail à son épouse.
La discussion entre l'avocat et le journaliste a été du plus haut comique, le second insistant sur la chronologie des faits qu'on avait essayé, dans un premier temps, de dissimuler, mais sans oser dire pourquoi il le faisait ; le premier s'efforçait de convaincre que cette chronologie ne relevait que du pur hasard et que, par conséquent, décoration, lettre de recommandation et embauche de Madame Woerth se succédaient sans que ces faits aient entre eux le moindre rapport. « Cur opium facit dormire ? Quia virtutem dormitivam habet !" Joli concours d'hypocrisie où l’on du mal à distinguer le vainqueur. Bourdin qui n’avait pas eu le courage de poser la VRAIE question à l'avocat s'est efforcé, contre toutes ses habitudes, de dire, après la fin de l'interview ce qu'il n'avait pas osé dire pendant !
Par un heureux hasard, dans le cadre du Grand Prix de l'hypocrisie que j'évoque ici, Bourdin recevait à 8 heures 35 Ségolène Royal. Autre beau morceau dans un genre différent (je parle de l'entretien naturellement et non de sa principale protagoniste). Ségolène a attaqué sur la faillite de la politique de Sarkozy qui se voit lâcher par plusieurs de ses ministres et non des moindres : Morin, Kouchner, Fadela Amara. Ségo ne voit dans leurs attitudes que les signes évidents de la ruine prochaine de la politique présidentielle. Il me faut donc éclairer un peu la lanterne de cette pauvre Ségolène. Sa candeur et sa grandeur d'âme l'empêchent en effet d’imaginer ce qui conduit ces ministres à prendre pareille position. Il est portant clair aux yeux de tous, sauf au regard limpide de Ségolène, que ces ministres qui vont probablement quitter la scène au prochain remaniement ministériel tentent là d'ultimes manoeuvres, soit pour négocier leur maintien contre un ralliement, soit pour ne pas trop perdre la face puisque, après tout, leurs déclarations actuelles montrent, à l'évidence, qu'ils ne tiennent pas plus que cela à leur maroquin.
Sur la question de la candidature 2012, on aura du mal à départager pour le Tartuffe d’or, Martine et Ségolène puisque, de toute évidence, ni l’une ni l’autre n’y pense. La preuve c’est qu’elles le disent!
Ségolène a toutefois un peu paniqué devant les sottises qu'il lui falalit énoncer et elle a lâché, à propos des pauvres Français que Sarko met sur la paille, cette phrése sublime, en annonçant les mesures qu’il mitonne : « Le patrimoine de ceux qui n’en ont pas est durement frappé ». Voilà qui est mieux que le sabre de Joseph Prudhomme !
Je me demande toutefois si le Grand prix ne risque pas d’aller au patron des sports de France2, Daniel Bilalian qui nous a fait un émouvant numéro de composition à propos du décès de Laurent Fignon. Tous ceux qui avait pu entendre la voix quasiment d'outre-tombe de l'ancien vainqueur du tour qui commentait l'épreuve 2010 s’étaient demandé, comme moi, quelle ultime forte somme avait pu conduire Fignon a accepter une telle épreuve et qui avait bien pu avoir une aussi sinistre idée, car ce dernier effort a dû probablement précipiter sa mort.
Daniel Bilalian nous a expliqué, tout au contraire, que c'était LUI qui avait sollicité cette collaboration de Laurent Fignon ! C'est tout à fait possible. Ce qui est, en revanche, hautement improbable, c’est le motif qu'il a invoqué. Il a affirmé, en effet, qu'il avait voulu cette collaboration pour montrer qu'au fond, on pouvait tout à fait continuer à travailler en ayant un cancer en phase ultime ! Quoi que les circonstances ne s'y prêtent pas, Daniel Bilalian ne manque pas d'humour (noir dans le cas qui nous occupe) car il a dit ça sans rire !. Le pire est que j'ai entendu, dans la suite, reprendre cet argument, comme si le cas de Fignon pouvait être exemplaire et donc encourager, voire susciter, l'embauche de cancéreux à l'article de la mort. Car, bien entendu, ce qui vaut pour Laurent Fignon, dont la mort occupe tous les titres des médias depuis 24 heures, vaut pour quiconque et n'a rien de singulier. Pôle Emploi va se reconvertir dans l’oncologie et probablement si Bilalian a l'embauché, c’est qu'il n'avait pas, à portée de main, un autre obscur journaliste sportif en fin de vie. Il est fort ce Bil !
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2 commentaires:
de retour sur la toile avec un internet qui ne me coute plus la peau des fesses !
a bientot
olivier
de retour sur la toile avec un internet qui ne me coute plus la peau des fesses !
a bientot
olivier
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