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lundi 20 septembre 2010

Du Maroc au Niger.

Ce matin, lundi 20 septembre 2010, j’écoute, distraitement comme souvent, Europe 1 puis RMC.

Vers 8:30, j'ai entendu Djamel Debbouze qui, pour une fois, à l’entendre, s'était levé tôt pour venir faire à la radio la promotion de son film « Hors-la-loi » (un retour aux sources de sa fortune en quelque sorte !).

Comme il l'a confié à Fogiel, il lui coûte beaucoup de se lever le matin, et sans doute avait-il dû prendre prendre quelques lignes, comme Jean-Luc, pour parvenir à s'extraire de son lit à une heure si matinale.

Je passe sur la promotion du film, dont on peut assez facilement deviner à la fois le contenu et le ton. Ce qui me paraît le plus intéressant dans l’affaire, ce sont les remarques philosophiques ou personnelles, qui ont agrémenté sa prestation. Les premières sont d'ordre social. La principale est la suivante restituée ici avec la plus grande exactitude : « La délinquance est la preuve de la bonne santé de la société ». L'aphorisme est aussi fort qu'inattendu. J'avoue ne pas en bien avoir pénétré le sens et, d'ailleurs, Djamel ne s'est pas attardé sur une explication précise de cette vérité.

Fogiel, peu soucieux de s'étendre sur le film lui-même, a évidemment branché son interlocuteur sur les Roms, le plat du jour à la cantine des médias. Là aussi Djamel s'est montré aussi simple que définitif. Pour lui, Roms Gitans et Tsiganes sont une seule et même chose ! La principale remarque d'ordre personnel est que, dans ce film, il parle arabe par moments et, comme il l'a modestement ajouté (et je cite toujours très exactement) il est « parfaitement bilingue ». Pour l'arabe, je ne me prononcerai pas, mais, pour le français, je mettrai quelque bémol, surtout pour ce qui concerne le lexique dans la mesure où il semble ne pas avoir que les Roms qu'il évoque, ne sont, en rien, des citoyens français, à la différence de bien des gens du voyage qu'on confond avec eux, ce qui pose évidemment tout le problème dans cette affaire. Voilà pour le français ; quant à la geographie et à l’histoire, je ne suis pas sûr que Djamel sache où se trouve la Roumanie et, moins encore, la condition qui y est celle des Roms qui, faut-il le préciser, y ont été ESCLAVES jusqu’en 1867 !

Ajouterai-je que je trouve Djamel bien ingrat envers la France quand on voit le sort qu'elle lui a fait et la façon dont il mène contre elle une guerre sournoise du fonds de son gigantesque et luxueux appartement parisien ou de l'une ou l'autre de ces multiples voitures de luxe. Au fait avec 500 mètres carrés, il pourrait sans doute accueillir quelques-uns de ces pauvres Roms ?

J'ai alors zappé vers RMC pour y entendre des propos sur l'affaire de l'enlèvement des otages au Niger. Un auditeur qui avait téléphoné (car on n'entend guère que des auditeurs à cette heure-là, ce qui permet à la fois à M. Bourdin de prendre son petit déjeuner sans trop se fatiguer et à RMC de faire sa publicité puisque c'est là une des exigences majeures pour avoir le droit de passer à l'antenne), a dit des choses assez justes sur le rôle des grandes compagnies françaises du style d'AREVA qui s'assure des profits énormes, sans que les populations africaines tirent le moindre profit de l'exploitation des richesses naturelles de leur pays.
C'est vrai et il est sûr que même si ces Etats sont, depuis un demi-siècle indépendants, les peuples eux-mêmes ne perçoivent guère de fruits de cette libération de l'oppression coloniale française. C'est sur ce point que le Maroc de Djamel et le Niger de Bourdin se rejoignent.

Il aurait fallu toutefois que cet auditeur, qui avait raison sur l'essentiel de son raisonnement, ajoute (ou si vous préférez ajoutât) que si les peuples ne reçoivent pas grand-chose de la manne produite par les richesses (au Niger comme en RDC ou au Gabon), les dirigeants de ces pays ne sont pas dans le même cas, puisqu'ils s'approprient, en général, l'essentiel de la part qui revient au pays dans l'exploitation de ses ressources.

Il y a quelques années, j'avais, à la lumière de mon expérience, formulée, en toute naïveté, une règle que j'ai vu confirmée dans la suite, sur des bases savante, par un grand économiste. Je l'avais formé à l'époque, en observant la situation économique du Zaïre et la fortune qu'on prêtait à Mobutu. Elle est simple : la fortune du dictateur est, en général, égale à la dette extérieure du pays à la tête duquel il se trouve. Je ne connais guère d'État africain où cette règle ne puisse être vérifiée, quels que soient la personne du dictateur et le régime de la dictature.

L'auditeur ou Bourdin n'aurait-il pas pu ou dû ajouter cette précision, petite mais utile !

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