A l'approche de la date fatidique du scrutin, on a l'impression que les masques tombent de plus en plus. Je ne parle pas ici des dérobades successives d'aspirant(e)s candidat(e)s qui, après quelques rodomontades qui vont de la bombe atomique au simple tour de piste, aussitôt assorties de retraits monnayés en sous-main, mais d'évolutions plus récentes et plus discrètes.
Je regardais par hasard ce matin LCI, dans la mesure où je m'étais levé de bonne heure et qu'il n'y avait alors pas grand chose à voir. J'ai constaté que la propagande sarkozyste y allait bon train! Prenons l'exemple de la revue de presse ; quatre titres y étaient présentés, le premier, le vaisseau amiral, était naturellement le Figaro avec insistance exclusive sur le côté politique de la une ; le deuxième, Les Echos, offrait la même position, abordée sous l'angle économique; le troisième (le black obligatoire dans les clubs de tennis de la Françafrique) était Libération qui honorait la littérature (ça ne mange pas de pain) et le quatrième était Métro pour la catastrophe autoroutière en Suisse. Vous en faut-il davantage ?
Même chose pour les prétendus sondages ; on s'en donne à coeur joie comme je le soulignais dans mon précédent blog, au sein de "l'empan statistique" des 4 % (2% plus 2% de marges d'erreur ! ) ; on peut donc s'amuser à diverses combinaisons qui vont de Sarkozy 32 % et Hollande 28 % ou à l'inverse Hollande 32 % et Sarkozy 28 % avec, entre ces deux choix extrêmes, toutes les combinaisons possibles, pourvu qu'on n'atteigne un total de 60 % et qu'il n'y ait pas plus de 4 % de différence entre les deux candidats. À partir de là, on peut faire ce qu'on veut puisque nul n'est en mesure de vérifier.
Je constate toutefois que, comme par hasard, les sondages qui donnent Sarkozy en tête sont commandés par des journaux ou des organismes de droite ; la route a été ouverte par le Figaro, BFM TV lui emboitant le pas. Je ne sais pas si les tarifs montent si l'on sort des schémas ci-dessus décrits.
Comme disait Jugnot dans l'émission de Collaro "Et dire qu'on les paye pour faire çà! ". En tout cas les "sondeurs", clients habituels de l'émission de Calvi sont plus imperturbables que les augures de Cicéron, qui ne pouvaient se rencontrer sans rire ; eux y sont sérieux comme des papes
Reste la pitrerie des prétendus parrainages en vue de l'acceptation des candidatures par le Conseil constitutionnel. Au risque de me répéter je rappellerai quelques points majeurs de cette affaire.
D'une part le terme de "parrainage", qui implique une complicité quasi parentale avec l'aspirant candidat est tout à fait impropre et il n'a jamais été question que de "présentation".
L'anonymat avait été, de toute évidence, voulu, à juste raison, par le Général De Gaulle pour mettre cette élection à l'abri d'une influence trop grande des partis ; les partis l'ont bien compris et en 1974, ils ont supprimé l'anonymat.
S'il ne s'agit donc en rien de parrainage (avec les connotations affectives qu'implique le terme), il s'agit néanmoins d'un acte "politique" (au sens le plus noble et le plus rare, hélas, de ce terme) ; par conséquent, l'anonymat devrait être de rigueur puisque, en France, dans toute élection, le choix de l'électeur, quel qu'il soit, est toujours secret. Même dans les assemblées où cette pratique n'est pas exigée, si le secret est demandé par un seul des membres du corps électoral, sa demande doit être respectée.
Les grands partis jouent les vierges effarouchées et se défendent d'influencer ceux qui sont susceptibles de présenter des candidats ; il est évident qu'il n'en est rien et le succès ridicule d'un Cheminade par exemple s'explique moins par la séduction qu'exerce sur les grands électeurs son beau projet de création d'une atmosphère artificielle autour de la planète Mars que par le désir, en "présentant" d'emblée ce candidat, de se débarrasser par là de toutes les demandes importunes qu'on pourrait recevoir.
Il est clair d'ailleurs que, si le PS avait un peu de bon sens, il devrait, en sous-main mais peut-être le fait-il, encourager certains des siens à donner des signatures à Marine Le Pen ou à Dominique de Villepin. Le cas de ce dernier est plus particulier car en principe un ancien Premier Ministre aussi télégénique que lui ne devrait pas avoir de mal à recueillir les 500 signatures. S'il ne les a pas ou, du moins, s'il n'en fait pas état, c'est peut-être tout simplement qu'il cherche par là une retraite honorable voire fructueuse, vu ses protestations répétées d'indépendance et de jusqu'au-boutisme dans son désir d'être candidat.
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