On connaît la célèbre phrase adressée par la Du Barry à Louis XV, que, dans l'intimité, elle appelait « la France », un jour où le café qu'il était en train de préparer, commencer à bouillir. En femme avisée, elle connaissait la vieille formule "Café bouillu, café foutu !".
"La presse, ton français fout le camp !".
A dire le vrai, il y a même beau temps qu'il s'est fait la malle le français de notre presse ; en général, cela n'a pas beaucoup d'importance et cela peut même être amusant quant nos journalistes financiers, comme ils le font souvent, confondent allègrement la "cote" et la "côte" !
Parfois cette ignorance de notre langue peut avoir des conséquences plus fâcheuses. Pour prendre les malheureuses affaires de Montauban et de Toulouse, on nous rebat les oreilles depuis 24 heures à propos du 11,43 (le fameux Colt 45 ou 45) qu'a utilisé l'assassin des militaires comme des enfants.
On nous déclare savamment qu'il y a eu qu'un seul et même agresseur, en dépit de la différence de couleur des scooters (qui est parfois une moto!), noir dans le premier cas, clair dans le second, car, dans les deux cas c'est, nous dit-on," la même arme" qui était utilisée.
La chose est possible mais, pour ce qui me concerne, j'ai le sentiment que les journalistes, comme un certain nombre d'autres intervenants, ne font pas la différence essentielle que permet notre belle langue entre "le même type d'arme" (un 11,43 ...comme il y en a des milliers) et "la même arme" (seule et unique), ce qui est tout différent et, bien sûr, essentiel
On ne peut savoir, en effet, qu'il s'agit réellement de la même arme que par l'analyse et la comparaison balistiques des projectiles (balles et douilles) qui permettront d'affirmer avec certitude s'il s'agit bien de la même arme.
En revanche, l'usage d'un même type d'arme ne prouve rien et n'a évidemment rigoureusement aucune importance, dans la mesure le 11,43 est très courant, même s'il caractérise plutôt les professionnels que les amateurs.
Des analyses balistiques ont-elles déjà permis de savoir s'il s'agit, dans les deux cas, de la même arme, je n'en sais rien; mais je constate que l'on use allègrement et indifféremment du même mot "arme" pour désigner le "type d'arme" et "l'arme", ce qui, dans d'autres contextes, serait sans importance, mais qui est capital ici. Pourtant, ce détail ne semble guère préoccuper les journalistes qui sont censés nous informer avec un peu plus d'exactitude et qui, depuis vingt-quatre heures, ne nous parlent guère que de cette affaire
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