J'ai expliqué dans un blog le principe de gouvernement, désormais dominant, que j'appelle « au doigt mouillé » (pour saisir commodément et à moindres frais le sens du vent).
Comme vous le savez, autrefois, avant que nous disposions de ce magnifique service national de météorologie qui colore nos départements en orange ou en rouge, nous informe de la température "ressentie" et enfin nous indique la direction du vent, on pouvait juger du sens de ce dernier, en se mouillant le bout de l'index et en l'exposant au-dessus de sa tête au souffle de la brise, pour en déterminer la direction, puisque le zéphyr ou l'aquilon du moment sèche la partie du doigt qui lui est exposée.
Foin de ces procédés météorologiques rétrogrades, nos gouvernants n'ont plus besoin de mouiller leur index pour l'exposer aux vents! Ils disposent désormais en effet des instituts de sondage qui, non seulement sont propres à indiquer ou à imaginer le sens du vent, mais peuvent également même y apporter quelques aménagements dans le sens dont ils jugent qu'il plaît le plus à leurs commanditaires. Les affaires sont les affaires!
Je ne ferai pas l'interprétation politique de tels choix ; d'autres l'ont fait avec infiniment plus de compétence que moi. Il est toutefois clair que la consultation du peuple par voie référendaire (ce qui est le principe même du référendum que ceux qui lui sont hostiles appellent, souvent et volontiers et non sans quelque raison, "plébiscite" mot dont le sens et même l'existence sont en général ignorés) n'est pas un choix très démocratique dans un système qui est, réellement et par ailleurs, une démocratie participative avec une vraie représentation parlementaire.
Le choix du référendum procède donc, en général, de la volonté d'imposer ses vues de la part celui qui le commandite, sauf s'il dispose d'une majorité parlementaire qui pourrait l'en dispenser. Il s'agit alors plutôt en effet d'un plébiscite!
Logiquement, comme le général De Gaulle le fit en son temps, le commanditaire du référendum, s'il est désavoué par le vote, se doit de démissionner devant la sanction populaire. Ce n'est évidemment plus le cas depuis longtemps, puisque désormais nos hommes politiques ont des comportements tout à fait différents, faute d'être eux-mêmes des hommes d'État, ce qui était le cas de De Gaulle!
Le référendum, comme toute chose, est un peu la langue d'Esope donc soit la pire soit la meilleure chose du monde!
En tout cas, plus de doigt mouillé désormais, mais des instituts de sondage.
On commence d'abord par faire des sondages sur les sondages envisagés. On ne saurait être trop prudent et comme disait Coluche "C'est pas nous qui paye!". Surtout ne pas se lancer, sans savoir en gros quelle serait la position du peuple dans l'hypothèse où il serait consulté sur ce point!
Quant au doigt mouillé, à condition qu'on ait eu la sagesse prévoyante d'user à cette fin du majeur plutôt que de l'index, il peut aisément se changer en "doigt d'honneur" à l'adresse des électeurs!
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