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mercredi 28 mai 2014

Bygmalion ou Pygmalion ?


Pygmalion était, selon la légende grecque, un sculpteur de Chypre. Tombé amoureux d'une statue de femme en ivoire qu’il avait lui-même sculptée,  il obtint d'Aphrodite qu'elle donnât la vie à sa statue ; il l'épousa alors en présence d'Aphrodite et en eut deux enfants. Les créateurs UMP de la Société Bygmalion, dont je me demandais où ils étaient allés pêcher un tel nom, anciens élèves de J.F. Copé à Sciences Po, sont donc moins incultes qu’on pourrait le craindre, même si l’idée n’est pas d’eux. Ils se voulaient sans doute, au sens métaphorique classique, les pygmalions de la communication politique. Plus habiles que l’antique sculpteur chypriote, ils se flattaient de pratiquer cinq métiers à la fois, presque comme le petit tailleur de notre enfance avec ses mouches, comme le soulignait leur slogan (« Bygmalion : l’agence aux cinq métiers : construire, gérer, protéger et valoriser l’image des personnes et des marques ». Je n’en trouve personnellement que quatre ; compter ne doit pas en faire partie et le vrai cinquième métier doit être de changer le plomb en or !

Bygmalion, créée en 2008, s’illustre tout de suite par diverses affaires un peu douteuses, à la Mairie de Saint-Maur des Fossés puis, par d’étranges contrats de prestations à France Télévision où avait d'importantes fonctions un de ses deux créateurs ; selon le Canard enchaîné, la société empoche 1,2 million d’euros (affaire en cours depuis avril 2014) !

Venons-en au scandale actuel. Notre presse est de mieux en mieux ! J'ai entendu, à défaut de les écouter, les innombrables reportages et « spéciales » sur les factures de Bygmalion et de l'UMP, dont en particulier l'interview de Jean-François Copé par Monsieur Gilles Bouleau sur TF1.

Dans tous les cas, y compris ce dernier, on a tout entendu, les uns et les autres se repassant la patate chaude, sans bien entendu la faire remonter jamais jusqu'au principal intéressé ; on ne saurait être trop prudent car on ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve. Quel a été le sens exact des transits des millions entre l’UMP et Bygmalion ? Ce nom est une véritable trouvaille quand on voit la suite, car cette société avait non seulement, comme on l’a vu, le rare talent de changer le plomb en or, mais aussi celui de faire muer des modèles de vertus civiques en escrocs notoires.

Peu importe d'ailleurs qui a fait quoi car, à mes yeux comme à ceux de toute personne de bon sens, la seule vraie question est celle de savoir d'où venaient les millions supplémentaires en cause surgis on ne sait d’où, question que personne ne pose car elle risquerait fort de nous faire traverser la Méditerranée pour invoquer le témoignage des mânes de feu Kadhafi.

J'attends avec impatience le moment où quelque journaliste posera enfin cette question ; si vous avez la réponse, je vous remercie d'avance de me la donner.

J'ajoute mais avec prudence car je n'ai entendu qu’une fois et une seule évoquer cette question du coût réel pour l’Etat (donc pour nous tous) de l'opération de mendicité organisée, dite « Sarkothon », qui a permis d'extraire, en douce, des poches des Français une bonne partie des onze millions dus par notre précédent président. Lors de cette opération, on a bien entendu omis de préciser que si elle a permis de mettre 11 millions dans ses poches, elle conduira à  en a retirer plus de sept des caisses de l'État par le jeu des exonérations fiscales sur ces versements faits par les citoyens imposables !

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